Archibald_ravier
Mon amour,
Tu dors, et moi je te regarde dormir. Comme un con, avec ce sourire niais sur la gueule. Il y a cette boucle qui s'égare sur ton cou quand toutes les autres s'emmêlent sur l'oreiller. Tes doigts fins crispés sur l'édredon. Je ne sais pas si tu rêves, où si c'est la fièvre, ou si tu imagines que c'est ma hanche sous tes doigts, mais ils se cramponnent dans l'édredon comme parfois à ma peau.
Il y a cette rangée de minuscules perles de sueur au duvet de ta lèvre supérieure.
Je crois que tu as trop chaud, mais je n'ai pas envie de te découvrir, de te priver de chaleur comme on te faisait lorsque tu étais malade, enfant. Tout à l'heure en te rejoignant je l'effacerai, du pouce, avant de baiser ta joue sans te réveiller.
Je repousserai cette boucle aussi, qui s'enroule sur ta peau nacrée.
J'aime cette manière que tu as de froncer un peu les sourcils, parfois, en dormant, et de faire la moue, un peu saccadée. Tu dois rêver.
J'aimerais entrer dans ta tête pour partager ton rêve avec toi.
Tu as bougé, sorti ton bras du cocon chaleureux de l'édredon. Tu dors toujours dans tous les sens, lorsque je ne suis pas près de toi. Dès l'instant où je te tiens au creux de mes bras tu deviens aussi immobile qu'une buche, et tu dors plus profondément.
Je crois que je suis pareil, il faudrait que je te demande. Un jour.
Pour l'instant, je me contente de te regarder. La lueur du feu dore un peu ta peau, creuse les ombres, et arrondit les angles. Elle fait luire un peu les poils de ton aisselle. J'ai envie d'y fourrer le nez. J'aime te respirer. Je me sens con quand je le fais, mais je le fais quand même. J'aime lorsque tu me laisses prendre ta cape, celle que je t'ai offerte pourtant, avec le col en fourrure de lapin. J'aime y enfouir le nez et m'y remplir de Toi. J'aime effleurer ta peau autant que l'empoigner je crois.
Tu as encore bougé, un de tes pieds fins est sorti de l'édredon et tu l'y a remis aussitôt. Je te comprends, il commence à faire frais dans la chambre. Je remettrai beaucoup de bois dans le feu avant de te rejoindre. J'ai envie de masser ton pied, en ce moment. D'appuyer mes doigts à cet endroit plat entre la cheville et le talon, de tracer des ronds, de pétrir un peu. De remonter à ta cheville, jusque derrière ton genou. De frotter ma paume au galbe de ton mollet. Je n'ai pas encore osé te demander. Je le ferais. Demain, ou après. Je ne sais pas pourquoi cet endroit là en particulier, mais je sais que tu apprécierais.
Tu fronces le nez, maintenant, et tu remues encore. Je vais aller te rejoindre. Vite. Me coller dans ton dos, t'offrir un havre de repos. Apaiser tes frissons et faire tomber ta fièvre. Baiser ta nuque sans te réveiller. Bercer tes rêves et veiller ton sommeil. Dormir avec toi.
Archibald frissonna, et tourna sa plume entre ses doigts.
Devant lui, un fragment de papier sur lequel il voulait jeter quelques mots résumant sa pensée. Il était diablement compliqué, lorsque l'on ne savait pas écrire convenablement, de rédiger un mot sans erreur. Archibald mettait un point d'honneur à n'envoyer à son amant que des mots sans fautes. Ils étaient donc courts, et longuement cogités.
Celui là ne ferait pas exception, mais la fatigue aidant, il serait encore plus éloigné du chemin de sa pensée que d'ordinaire.
Mot plié en deux fut déposé sur la tablette près du lit qu'ils occupaient à l'auberge municipale de Bergerac. Il rechargea le feu en bois, comme il prévoyait de le faire quelques instants plus tôt, et se dénuda puis se glissa sous l'édredon.
Pouce écrasa délicatement les perles de sueur sur la lèvre supérieure, puis il baisa la joue veloutée de l'adolescent. Il glissa le nez à la nuque bouclée et respira longtemps l'odeur de son amant. S'en berça, jusqu'à dormir, profondément.
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Tu dors, et moi je te regarde dormir. Comme un con, avec ce sourire niais sur la gueule. Il y a cette boucle qui s'égare sur ton cou quand toutes les autres s'emmêlent sur l'oreiller. Tes doigts fins crispés sur l'édredon. Je ne sais pas si tu rêves, où si c'est la fièvre, ou si tu imagines que c'est ma hanche sous tes doigts, mais ils se cramponnent dans l'édredon comme parfois à ma peau.
Il y a cette rangée de minuscules perles de sueur au duvet de ta lèvre supérieure.
Je crois que tu as trop chaud, mais je n'ai pas envie de te découvrir, de te priver de chaleur comme on te faisait lorsque tu étais malade, enfant. Tout à l'heure en te rejoignant je l'effacerai, du pouce, avant de baiser ta joue sans te réveiller.
Je repousserai cette boucle aussi, qui s'enroule sur ta peau nacrée.
J'aime cette manière que tu as de froncer un peu les sourcils, parfois, en dormant, et de faire la moue, un peu saccadée. Tu dois rêver.
J'aimerais entrer dans ta tête pour partager ton rêve avec toi.
Tu as bougé, sorti ton bras du cocon chaleureux de l'édredon. Tu dors toujours dans tous les sens, lorsque je ne suis pas près de toi. Dès l'instant où je te tiens au creux de mes bras tu deviens aussi immobile qu'une buche, et tu dors plus profondément.
Je crois que je suis pareil, il faudrait que je te demande. Un jour.
Pour l'instant, je me contente de te regarder. La lueur du feu dore un peu ta peau, creuse les ombres, et arrondit les angles. Elle fait luire un peu les poils de ton aisselle. J'ai envie d'y fourrer le nez. J'aime te respirer. Je me sens con quand je le fais, mais je le fais quand même. J'aime lorsque tu me laisses prendre ta cape, celle que je t'ai offerte pourtant, avec le col en fourrure de lapin. J'aime y enfouir le nez et m'y remplir de Toi. J'aime effleurer ta peau autant que l'empoigner je crois.
Tu as encore bougé, un de tes pieds fins est sorti de l'édredon et tu l'y a remis aussitôt. Je te comprends, il commence à faire frais dans la chambre. Je remettrai beaucoup de bois dans le feu avant de te rejoindre. J'ai envie de masser ton pied, en ce moment. D'appuyer mes doigts à cet endroit plat entre la cheville et le talon, de tracer des ronds, de pétrir un peu. De remonter à ta cheville, jusque derrière ton genou. De frotter ma paume au galbe de ton mollet. Je n'ai pas encore osé te demander. Je le ferais. Demain, ou après. Je ne sais pas pourquoi cet endroit là en particulier, mais je sais que tu apprécierais.
Tu fronces le nez, maintenant, et tu remues encore. Je vais aller te rejoindre. Vite. Me coller dans ton dos, t'offrir un havre de repos. Apaiser tes frissons et faire tomber ta fièvre. Baiser ta nuque sans te réveiller. Bercer tes rêves et veiller ton sommeil. Dormir avec toi.
Archibald frissonna, et tourna sa plume entre ses doigts.
Devant lui, un fragment de papier sur lequel il voulait jeter quelques mots résumant sa pensée. Il était diablement compliqué, lorsque l'on ne savait pas écrire convenablement, de rédiger un mot sans erreur. Archibald mettait un point d'honneur à n'envoyer à son amant que des mots sans fautes. Ils étaient donc courts, et longuement cogités.
Celui là ne ferait pas exception, mais la fatigue aidant, il serait encore plus éloigné du chemin de sa pensée que d'ordinaire.
Citation:
Mon amour.
Tu es beau lorsque tu dors.
A
Mon amour.
Tu es beau lorsque tu dors.
A
Mot plié en deux fut déposé sur la tablette près du lit qu'ils occupaient à l'auberge municipale de Bergerac. Il rechargea le feu en bois, comme il prévoyait de le faire quelques instants plus tôt, et se dénuda puis se glissa sous l'édredon.
Pouce écrasa délicatement les perles de sueur sur la lèvre supérieure, puis il baisa la joue veloutée de l'adolescent. Il glissa le nez à la nuque bouclée et respira longtemps l'odeur de son amant. S'en berça, jusqu'à dormir, profondément.
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