Archibald_ravier
... il les a peintes au ciel de la roulotte.
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CHRONIQUE #1 :
"Seul le battement à l'unisson du sexe et du cur peut créer l'extase."
Anaïs Nin, Vénus Erotica
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La discussion avec son amant avait perturbé Jörgen. Il le pensait heureux. Il les pensait heureux.
Jörgen s'attelait à refouler tout ce qui venait en mémoire et qui pouvait le rendre malheureux : Faust, Alphonse, Aurore, Céleste, Mélissandre et Eulalie, l'empoisonnement, l'église.
Et ça fonctionnait plutôt bien, jusqu'à ce que son amoureux lui dise que lui n'était pas heureux. Faisait-il comme lui ? Pourquoi Archibald souffrait ? Pourquoi n'arrivait-il pas à le réconforter alors qu'il essayait d'être là, qu'il essayait d'aller de conneries en conneries pour le faire rire ?
Alors, ce soir là, après leur discussion interrompue, après le départ d'Archibald, après avoir lu le mot que ce dernier avait glissé dans sa poche, il n'était pas resté longtemps avec Opaline, il n'était pas présent mentalement, tout tourné vers son amant. Abandonnant là la jolie blonde il s'empressa d'aller retrouver son amant dans leur chambre.
Archibald ne dormait pas. Le nez enfoui dans le col en fourrure de la cape de son amant, il se prit à rêvasser. Un peu. Puis il s'occupa, s'activa à ranger leurs affaires, plier une chemise qui trainait, tendre les draps du lit avant de s'y assoir.
En chemin Jörgen avait cueilli de l'herbe à défaut de fleurs, et lorsqu'il poussa la porte et la referma à double tour derrière lui, il abandonna sa touffe d'herbe le temps de se mettre entièrement nu. Puis l'adolescent se précipita sur son amant, qui finissait de délacer ses bottes, et le fit basculer sur le lit pour pouvoir poser sa tête sur son ventre, bras tendu pour offrir les herbes.
Ventre qui se contracta de rire sous les bouclettes, et Archibald accepta le bouquet d'herbe. Rire... Oh ce rire. Ce rire qui était encore mieux aux oreilles de Jörgen que d'entendre son amant gémir, parce que le rire, lui, pouvait surgir à n'importe quel instant, ici par exemple, au moment où l'on se prend un adolescent droit dans le bide, dans un placage digne des meilleurs rugbymen bouquet assez pitoyable d'herbe à la main.
Je t'aime.
Je sais, mon Âme. Tu m'aimes. De toute ton âme.
Archibald se releva sur un coude, plongeant sa main libre dans les boucles soyeuses pour caresser le crâne du bout des doigts, sourire amoureux naissant lentement sur ses lèvres.
Allongé sur le bidon velu, Jörgen glissa les doigts sous la chemise pour la relever et pouvoir poser sa joue à la peau.
Je t'aime. Le matin. Quand tu es là ou que je trouve un petit mot. Je t'aime lorsque je crois t'apercevoir au loin. Je t'aime quand tu me manques. Je t'aime quand je te retrouve. Tu veux mes bras ?
Et chaque mot prononcé, fut ponctué d'un baiser, parsemant la peau de baisers amoureux.
Non...
Le barbu se redressa légèrement, le temps de retirer sa chemise, se tortilla pour retirer le bas sans déloger l'amant de son ventre, puis roula sur le côté, genoux légèrement fléchis. Onyx plongés dans les verts, tête bêche, yin et yang au creux de l'édredon moelleux, Archibald prit le temps de se noyer dans les yeux de son amoureux.
Non, je veux tout.
Une main s'éleva, et quatre pulpes effleurèrent le visage anguleux de l'adolescent.
Je voudrais qu'on se confonde. Qu'on ne soit plus qu'un. Que ton cur batte dans l'mien.
J'aimerais tellement...
Vert à l'onyx, onyx au vert, l'adolescent sourit. Avec le cur, avec les yeux, avec la bouche.
Il baisa le ventre, encore, tendre, amoureux et sourit.
J'aimerais que l'on redevienne comme dans le conte d'Alphonse, une seule et même personne. Parce que c'est toi ma moitié, j'en suis certain.
Il sourit à la caresse et penche la tête pour embrasser les quatre pulpes.
Mais pour le moment, on doit se contenter que nos curs battent à l'unisson, l'un pour l'autre.
J'sais.
Pulpes glissèrent de la bouche au menton, s'égarèrent dans le cou avant d'aller cercler autour du nombril. Peau se para de frissons et l'adolescent sourit, ému.
Archibald recouvrit cette cicatrice de la blessure originelle d'une paume protectrice, et ne bougea plus alors que la bouche de Jörgen s'apposait au sien, délicatement, tendrement, infiniment amoureux. Peau se hérissa en écho. Une éternité sembla s'écouler, alors qu'Archibald écoutait naïvement le sang pulser à ses oreilles.
Tu es beau.
La voix s'étrangla un peu. Trop d'amour, pas assez de mots. Plus assez de gestes. Ça débordait. Débordait. Ça allait bientôt déborder de ses yeux.
Jörgen secoua doucement la tête.
Non. Nous sommes beaux.
Et il sourit. Ces sourires spécialement réservés à Archibald. Ces sourires qui embrasent Archibald.
Point de flammes pourtant à cet instant. Ils se consumèrent lentement. Se consommèrent de la paume. Se dégustèrent de la pulpe. Écrivirent leur critique du bout de la langue. Gourmets firent l'éloge de la lenteur. L'apologie de l'inertie.
Ils avaient à peine bougé, et pourtant les ventres s'était parés de nacre quand les bouches salées souriaient, encore.
A 4 mains.
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CHRONIQUE #1 :
"Seul le battement à l'unisson du sexe et du cur peut créer l'extase."
Anaïs Nin, Vénus Erotica
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Mimizan - 24/01/1467
La discussion avec son amant avait perturbé Jörgen. Il le pensait heureux. Il les pensait heureux.
Jörgen s'attelait à refouler tout ce qui venait en mémoire et qui pouvait le rendre malheureux : Faust, Alphonse, Aurore, Céleste, Mélissandre et Eulalie, l'empoisonnement, l'église.
Et ça fonctionnait plutôt bien, jusqu'à ce que son amoureux lui dise que lui n'était pas heureux. Faisait-il comme lui ? Pourquoi Archibald souffrait ? Pourquoi n'arrivait-il pas à le réconforter alors qu'il essayait d'être là, qu'il essayait d'aller de conneries en conneries pour le faire rire ?
Alors, ce soir là, après leur discussion interrompue, après le départ d'Archibald, après avoir lu le mot que ce dernier avait glissé dans sa poche, il n'était pas resté longtemps avec Opaline, il n'était pas présent mentalement, tout tourné vers son amant. Abandonnant là la jolie blonde il s'empressa d'aller retrouver son amant dans leur chambre.
Citation:
Mon amour,
Tu m'es aussi vital que l'air que je respire.
Je ne veux pas les rejoindre : je veux vivre de belles choses avec toi. Mon amour. Mon océan. Ma folie. Ma déraison.
Réveille moi en rentrant. Pour que je te le dise encore.
A.
Mon amour,
Tu m'es aussi vital que l'air que je respire.
Je ne veux pas les rejoindre : je veux vivre de belles choses avec toi. Mon amour. Mon océan. Ma folie. Ma déraison.
Réveille moi en rentrant. Pour que je te le dise encore.
A.
Archibald ne dormait pas. Le nez enfoui dans le col en fourrure de la cape de son amant, il se prit à rêvasser. Un peu. Puis il s'occupa, s'activa à ranger leurs affaires, plier une chemise qui trainait, tendre les draps du lit avant de s'y assoir.
En chemin Jörgen avait cueilli de l'herbe à défaut de fleurs, et lorsqu'il poussa la porte et la referma à double tour derrière lui, il abandonna sa touffe d'herbe le temps de se mettre entièrement nu. Puis l'adolescent se précipita sur son amant, qui finissait de délacer ses bottes, et le fit basculer sur le lit pour pouvoir poser sa tête sur son ventre, bras tendu pour offrir les herbes.
Ventre qui se contracta de rire sous les bouclettes, et Archibald accepta le bouquet d'herbe. Rire... Oh ce rire. Ce rire qui était encore mieux aux oreilles de Jörgen que d'entendre son amant gémir, parce que le rire, lui, pouvait surgir à n'importe quel instant, ici par exemple, au moment où l'on se prend un adolescent droit dans le bide, dans un placage digne des meilleurs rugbymen bouquet assez pitoyable d'herbe à la main.
Je t'aime.
Je sais, mon Âme. Tu m'aimes. De toute ton âme.
Archibald se releva sur un coude, plongeant sa main libre dans les boucles soyeuses pour caresser le crâne du bout des doigts, sourire amoureux naissant lentement sur ses lèvres.
Allongé sur le bidon velu, Jörgen glissa les doigts sous la chemise pour la relever et pouvoir poser sa joue à la peau.
Je t'aime. Le matin. Quand tu es là ou que je trouve un petit mot. Je t'aime lorsque je crois t'apercevoir au loin. Je t'aime quand tu me manques. Je t'aime quand je te retrouve. Tu veux mes bras ?
Et chaque mot prononcé, fut ponctué d'un baiser, parsemant la peau de baisers amoureux.
Non...
Le barbu se redressa légèrement, le temps de retirer sa chemise, se tortilla pour retirer le bas sans déloger l'amant de son ventre, puis roula sur le côté, genoux légèrement fléchis. Onyx plongés dans les verts, tête bêche, yin et yang au creux de l'édredon moelleux, Archibald prit le temps de se noyer dans les yeux de son amoureux.
Non, je veux tout.
Une main s'éleva, et quatre pulpes effleurèrent le visage anguleux de l'adolescent.
Je voudrais qu'on se confonde. Qu'on ne soit plus qu'un. Que ton cur batte dans l'mien.
J'aimerais tellement...
Vert à l'onyx, onyx au vert, l'adolescent sourit. Avec le cur, avec les yeux, avec la bouche.
Il baisa le ventre, encore, tendre, amoureux et sourit.
J'aimerais que l'on redevienne comme dans le conte d'Alphonse, une seule et même personne. Parce que c'est toi ma moitié, j'en suis certain.
Il sourit à la caresse et penche la tête pour embrasser les quatre pulpes.
Mais pour le moment, on doit se contenter que nos curs battent à l'unisson, l'un pour l'autre.
J'sais.
Pulpes glissèrent de la bouche au menton, s'égarèrent dans le cou avant d'aller cercler autour du nombril. Peau se para de frissons et l'adolescent sourit, ému.
Archibald recouvrit cette cicatrice de la blessure originelle d'une paume protectrice, et ne bougea plus alors que la bouche de Jörgen s'apposait au sien, délicatement, tendrement, infiniment amoureux. Peau se hérissa en écho. Une éternité sembla s'écouler, alors qu'Archibald écoutait naïvement le sang pulser à ses oreilles.
Tu es beau.
La voix s'étrangla un peu. Trop d'amour, pas assez de mots. Plus assez de gestes. Ça débordait. Débordait. Ça allait bientôt déborder de ses yeux.
Jörgen secoua doucement la tête.
Non. Nous sommes beaux.
Et il sourit. Ces sourires spécialement réservés à Archibald. Ces sourires qui embrasent Archibald.
Point de flammes pourtant à cet instant. Ils se consumèrent lentement. Se consommèrent de la paume. Se dégustèrent de la pulpe. Écrivirent leur critique du bout de la langue. Gourmets firent l'éloge de la lenteur. L'apologie de l'inertie.
Ils avaient à peine bougé, et pourtant les ventres s'était parés de nacre quand les bouches salées souriaient, encore.
A 4 mains.
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