Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4, 5   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Voyager c'est naître et mourir à chaque instant *

Ode...
Acte I

Si vous pensez que l'aventure est dangereuse,
je vous propose d'essayer la routine....
Elle est mortelle


Paulo Coelho

Besoin d'air
J'ai besoin d'air
Besoin d'air


    « Gast ! J’en ai marre… J’ai besoin d’air.
    Ils m’agacent tous avec leurs grands airs, leurs promesses non tenues, leurs paroles en l’air.
    Regarde toi, Ode ! Tu en as plus qu’assez, tu en deviens irritable ! Tu supportes plus ces faux semblants. Casse-toi ! Réagis ! Bordel bouge ton cul !
    » voici ce qu’elle pense en déambulant dans les rues de la ville. Agacée, déterminée aussi, son pas se fait leste et preste, la mairesse évolue en reluquant les environs vérifiant que tout ce passe bien pour chacun, que les chemins soient bien entretenus que tout soit parfait ou presque pour les administrés.

    La jeune femme se charge aussi de la maréchaussée de la ville depuis presque six mois, seule… Seule car ceux qui décident de s’engager en apprenant le travail à fournir pour le salaire d’un milicien qui n’a aucun rapport spécifique à faire, ne s’engagent jamais. Genre que la gueule ! Mais pas que hein ? Enfin elle garde sa langue à ce sujet, mais ça risque de pas durer si elle reste là à ruminer.
    Partir !
    Sa décision est prise.
    Quand ? Aucune idée mais vite !
    Où ? Un tro ? ailleurs ? En fait là, elle ne sait pas et franchement elle s’en tape. Juste besoin de se tirer ailleurs.
    La jeune Kerloc’h passe prestement devant la taverne municipale, un furtif regard vers l’intérieur. « Doit y avoir personne…. En ce moment, elle est désertée… De toutes manières la levée de ban de la Grande Duchesse a fin de tout déstabiliser mais ça… elle s’en tape comme de sa première paire de chausse. » Ode poursuit sa marche dynamique quant elle aperçoit son amie. « Gast ! Elle est là ! », un sourire, un demi-tour, et hop la voilà qui entre dans la municipale.
    Une chaleureuse bise, un sourire…


      Coucou , je suis contente de te voir.

      Coucou, moi aussi je suis contente de te voir.
      Ça va ?

      Bof et toi ?

      ça peut aller.

    Autant dire que ça sent pas la joie de vivre ces réponses même si les deux femmes sont vraiment ravies de se retrouver. Elles s’observent toutes les deux.

      J’en ai marre, j’ai besoin d’air.. Faut que je me casse… Je suis en overdose de Tréguier je crois là.

      Je reprends la mairie si tu veux , tu travailles trop !

      Je crois surtout que certains ont réussi à me dégoutter.

      Ah ?

      Tu veux pas partir faire un tro avec moi et Nath? et Titi aussi.. mais on en parlera plus tard…

      Partez en amoureux Nath et toi !

    Un rire de la part d’Ode, suivi d’un large sourire.

      En amoureux ?
      Allons tu le connais ! Ici ou ailleurs ça ne change rien pour lui !

    Les deux amies se marrent avant de laisser un court silence s’installer.

      Je pense de plus en plus à partir loin…
      Le grand Khan me tente.

    Minois qui se tourne vers l’amie, les yeux écarquillés.

      Pas toi ?
      Puis Alexandrie pour les filets de pêche et la tenue sexy.

    Nouvel éclat de rire.
    Plan sur la comète, valà la chose est décidée, entendue. Le projet est acté, y a plus qu’à comme on dit.
    Première chose, en parler aux amis.
    Seconde chose, préparer vivres et écus.
    Troisième chose… ça donne un nouveau souffle, un coup de fouet !
    Ce projet !
    Voilà ce qu’il lui fallait mais apparemment pas qu’à elle, donc c’est pas parfait.
    Quelques blablas, des résultats, elles se séparent des envies et idées plein la tête, un large sourire aux lèvres.

    « Gast ! J’ai bien fait de passer par là ! » trop excitée par le projet, elle s’arrête chez un ami pour lui en faire part et l’inviter à les rejoindre, lui est enchanté ! Voilà un projet qui va prendre tournure et surtout qui va se réaliser !
    Après l’avoir quitté, Ode fie chez une amie pour la prévenir et l’inviter à se joindre à eux, évidemment comme pour l’ami c’est un grand OUI ! Un affaire qui roule… Ha vi faut maintenant en parler à son cher et tendre, son Démon, son vilain, son coquin… A Nath quoi !

    Plus qu’à décider l’homme qui partage sa vie depuis plusieurs mois, si Ode s’y prend bien, ça ne devrait pas être trop difficile.
    Sinon?
    Honnêtement elle a besoin de prendre le large, la jeune éprise le lui a déjà dit, s'il refuse, elle risque malgré tout de partir. Mais elle n'imagine pas une seconde qu'il puisse dire non. Rêveuse? Bha vi toujours un peu! Elle ne s'en cache pas du tout.
    Quoi qu'il en soit à cet instant elle voyage déjà un peu dans son esprit et ça, personne ne peut le lui interdire. Sur le chemin pour rentrer au château, la baronne s'arrête à la sénéchaussée pour prendre information sur le nouveau conseil, lecture des postes, un sourire à la vue de certains noms et un franc rire à la lecture d'autres, c'est une blague à coups sûrs!

    La jeune femme tourne les talons pour se rendre aux écuries à la recherche de son équidé afin de rentrer à Trelévern. Libre voilà le sentiment qu'elle ressent à cet instant précis! Plus encore lorsque lancée au grand galop, les cheveux dans le vent,le regard perdu sur l'horizon, la jeune femme se rend à la Baronnie.
    Le paysage qu'elle aime tant, lui manquera peut-être mais après tout elle sera heureuse de le retrouver à son retour. De cela, elle est persuadée comme le fait que certaines personnes lui manqueraient et d'autres pas franchement, mais tout ça est bien logique, ainsi va la vie.
    Découvrir d’autres paysages la fait rêver alors qu’elle est sur le point d’entrer dans son domaine afin de planifier tout ça ! Ça fuse en son esprit, des idées plein la tête, un sourire aux lèvres quand elle pose pied au sol en un bond agile.


      Baronne vous semblez bien motivée!

      Tout à fait Evan! Bichonnez le bien, il l'a bien mérité.

    Une caresse sur le chanfrein de l'équidé, un fin sourire à son palefrenier, la Baronne se dirige au pas de course vers l'intérieur de sa demeure afin de se rendre à son bureau pour mettre tout ça à plat par écrit.


Voyager c'est naître et mourir à chaque instant Victor Hugo

_________________
Ode...
Acte I.I
« La vie est une aventure audacieuse ou elle n'est rien.”



Helen Keller

L'aventure commence à l'aurore
À l'aurore de chaque matin
L'aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains


    Quand il est rentré de son atelier, il l’a rejointe à son bureau ne s’étonnant pas de la voir au travail. Il faut avouer qu’elle cesse rarement, elle a levé le nez vers lui, a souri amusé et avant le moindre autre mot ou salut, la jeune femme lance.

      Aventure ?

    Lui s’approche du meuble, elle se lève de son fauteuil, il l’attrape par la taille, la fait doucement tourner en plantant ses azurs interrogatives en ses noisettes.

      Ce mot te tente?

    Pour toutes réponses, il la fait tournoyer en l’embrassant langoureusement avant de se laisser choir sur le sofa du bureau en l’emportant avec lui. Un léger rire, un instant câlin coquin où se chuchotent les explications, les demandes, les informations… Sur le principe, il est d’accord, sur le fond tout autant. Décision actée par les deux !
    La soirée se déroule ainsi tranquillement avec une forme d’euphorie ambiante à l’idée de s’évader en compagnie de leurs amies et amis. S’éloigner de leurs habitudes, prendre les grands chemins ou braver mers et océans, les propos sur ce périple vont bon train.
    La nuit est sans sommeil mais enivrante et envoûtante, comme bien souvent en réalité mais plus extatique encore de ce piment qu’ils viennent de décider en songeant à ce départ prochain. Les enfants ne sont point encore informés, chaque chose en son temps, l’heure est aux préparatifs.

    Les jours suivants sont consacrés justement à cela, la préparation, l’organisation, la planification, le goût de l’aventure, le simple fait de l’avoir décidé sa vie reprend un souffle qu’elle n’avait plus. L’ivresse, l’envie, l’adrénaline, ce feu qui s’embrase en son sein et fait palpiter son cœur.
    L’appel de la liberté, l’appel de l’aventure !
    Ode retrouve le sourire, fait fi de toutes les dernières déceptions, de toutes ces paroles dites en l’air, de tout ce qui a fait que ces derniers temps elle évitait copieusement ses sorties en taverne !
    Là, elle est prête à prendre la vie autrement, peu importe le temps qu’il faudra, peu importe les dangers sur la route ! Tout ce qu’elle voit c’est qu’elle est libre de partir !
    Assise à son bureau de la mairie, entre deux dossiers, elle ne peut se retenir de sortir sa carte pour reluquer en gros la distance.


      Gast ! C’est loin !

    Sans calculer exactement le temps nécessaire pour ce voyage Ode donne approximativement une durée.

      Six mois au moins… peut-être douze… peut-être même plus ! Mais après tout peu importe non ?
      Ahem ! Entre là et ce point-là… Un… Deux… Trois……. Gast ! Dix-sept jours !

              HANNN PÉTARD!!!

    La porte du bureau s'ouvre prestement, un des ouvriers de la mairie qui passait par là apparaît aussi rapidement.

      Dame le maire, un souci?

      Nan... Nan.. Cela va Aotrou Gaël, pas de souci... Trugarez.

    Plie sa carte à l'arrache comme elle peut alors qu'il ouvre de grand yeux.

      Vous êtes sûre ? Je suis là en cas de besoin....

    L'ouvrier lui offre un sourire enjôleur, Ode roule des noisettes en riant doucettement. Elle se lève de son fauteuil.

      Han! Mais cessez ce petit jeu avec moi Gaël! Ouste!

    La jeune Kerloc'h s'approche d'un pas déterminé vers lui en lui indiquant la porte.

      Dame le maire, je ne vous ai pas souhaité la bonne année!

      Diantre vous allez voir de quelles manières je vais vous la souhaiter si vous continuez ainsi!
      Vous allez pouvoir constater de quel bois je me chauffe!

    L'ouvrier sort à reculons tout en rigolant à gorge déployée, amusée, Ode ferme la porte à peine l'a-t-il passé.
    En retournant vers son bureau, elle l'entend s'éloigner en riant toujours, cet homme d'âge mûr est sympathique et très taquin, mais il ne lui a jamais manqué de respect.


      Certaines choses et personnes vont me manquer c'est assuré... mais franchement j'en ai besoin.

    Des mois qu'elle se donne corps et âme à sa ville.
    Des mois qu'elle se rend disponible pour ses administrés.
    Afin de les dépanner, toujours présente même en taverne autant que possible.
    Sauf ces derniers temps, trop déçue par le comportement de certains, mais ce n'est plus d'actualité.
    Aussi même si bien des choses vont lui manquer, Ode se sent vivre!
    En se laissant choir sur le fauteuil, la jeune femme sourit largement.



    Un léger rire résonne dans l'endroit, elle range consciencieusement sa carte, pliée dans sa besace, attrape sa cape de sa main libre, pour sortir de l'endroit et passer devant le bureau de son secrétaire.

      Je dois passer chez le menuisier... Je reviens d'ici une bonne heure.

    Elle entend un d'accord tout en descendant l'escalier.
    Sa cape est enfilée à la va vite, sa besace ballote au bout de son bras, d'un pas pressé elle traverse la place de la mairie blanche de cette neige pure.
    Cette année mil-quatre-cent-soixante-sept s'annonce pleine de surprises et d'envies qu'elle compte bien combler.
    Rien, ni personne ne pourra venir troubler son état d'excitation extrême, ni empêcher son impatience....
    Ode compte désormais les jours, comme elle effeuillerait une fleur de ses pétales en disait "je t'aime... un peu... beaucoup... passionnément... pas du tout..."
    Tant à penser et tant à faire avant le départ...


_________________
Nathaniel89
Le lendemain de leur rencontre annonçant le grand voyage, Nathaniel avait reprit le travail avec plus d'envie. Il ne cessait de penser à ce départ, à tout ce que cela allait demander. Il avait amassé de quoi subvenir aux besoin de ses enfants, il leurs avait parlé de ce voyage, toutefois ils ne devaient pas en parler et surtout bien penser à ce qu'ils allaient prendre pour ce voyage. Leurt père avait été clair, ne pas s'encombrer, il avait même aider Kaëlig la petite dernière à faire ses choix. Ronan et Gwenn avaient attendus patiemment que leur père donne son aval pour permettre aux gens du château de stocker leurs affaires.

Le lendemain, Nathaniel avait reprit le chemin de son atelier, tant de choses à faire, et toujours ce voyage en tête. Certains clients devaient passer prendre leur commande. Qui une statue, un autre les éléments d'une fontaine. L'un de ses clients le trouve songeur.

Hé bien Nath, je te trouve bien en joie mais aussi préoccupé. Qu'y a t il?

Un regard à ce client de longue date et Nathaniel lui sourit, donnant des réponses évasives. Le client lui souhaite bon voyage et lui demande de prendre soin de sa petite famille. La journée se passe normalement, et en soirée il décide de rester à l'atelier pour prendre de l'avance sur ses commandes.
_________________
Ode...


    Ce matin-là, après un passage rapide à la mairie, Ode est rentrée au château pour diverses raisons mais surtout pour envisager quelques achats pour le voyage.. Assise sur le canapé du salon, face à la cheminée ; Iskis sur ses genoux, Ambre couchée à ses pieds, Ode prend note de ce à quoi elle songe. Perdue dans ses pensées, un fin sourire aux lèvres, elle est surprise par l’arrivée des enfants de Nathaniel qui partent illico presto à l’assaut de questions.

      On part quand ?

    Petite tornade qui déboule sur le sofa faisant voler les velins d’Ode qu’elle rattrape de justesse.

      C’est vrai qu’on part tous en voyage ?

      On part loin et longtemps ?

      Vrai on peut pas tout prendre la chambre ?

    Iskis s’étire et baille, Ambre s’est levée d’un bond et sautille autour des deux ainés.
    Ode à la mâchoire inférieure qui lui tombe de surprise, l’intendante de Nathaniel qui vit également ici désormais les suit de près.


      Désolée Baronne, ils sont infernaux depuis que leur père leur a parlé de ce voyage.

      Ahem ! Je vois ça… Je vous remercie, je devrais parvenir à me débrouiller avec eux.

    Ode sourit à la femme puis à chacun des enfants en pestant après Nathaniel « Pourquoi en-a-t-il déjà parlé aux enfants ? Mais il est fou ? Gast ! Mon Démon tu déconnes ! », elle garde le sourire alors que les questions poursuivent.

      Iskis vient avec nous ? Et Ambre ?

      On peut prendre les chevaux ? Evan vient avec nous ?

      On prend le bateau ? C’est dangereux ?

    Une pluie de questions, la jeune Baronne n’a pas le temps de répondre, qu’ils enchaînent l’un après l’autre sans laisser le moindre répit à la jeune femme qui a à peine de le temps de respirer. Sa dextre se lève, elle éclate de rire.

      STOP !
      Pas tous en même temps ! Laissez-moi le temps de vous répondre.

    Le trio infernal la regarde avec intensité et elle se met à répondre dans l’ordre de sa souvenance aux questionnements des enfants.

      Oui nous partons en voyage… NON ! On prend pas toute la chambre, ni tout le château ! On va voyager léger. Hummmm !
      Ambre va nous suivre mais Iskis sera mieux à rester ici à nous attendre.

    Planque ses velins sous un coussin pour prendre le plus jeune sur ses genoux et la câliner tendrement pour la calmer.

      Non Gwenn, Evan doit rester ici … Nous partons sans les gens de maison, ça leur fera des vacances. Je suis désolée pour Evan… Sauf si ton père est d’accord… Mais ça c’est à lui que tu dois le demander ma puce.

    Elle sourit à la grande avant de regarde Ronan.

      Franchement Ronan ! Ce voyage devrait te plaire mais c’est à ton père que tu devrais poser toutes ces questions ne penses-tu pas ?

    Oui, oui qu’il se dépatouille un peu, il leur en a parlé bien trop tôt… Il est aussi excité qu’elle et eux réunit de ce voyage et a agi comme un enfant là… Ode aurait attendu la dernière minute pour en parler aux enfants mais là maintenant c’est couac.
    Aussi elle ne peut faire comme si de rien n’était, ni ne pas du tout leur répondre, après tout elle a décidé autant que lui ce déplacement avec les enfants, car elle ne se voyait pas voyager sans eux.
    Alors elle détourne habilement la conversation :


      J'aurai besoin d’aide pour la pépinière, il faudra tout ranger avant de partir et surtout mettre une pancarte pour dire qu’Asph’Ode ailes est fermé. Vous m’aiderez ?

    Ni vu ni connu je t’embrouille, elle se lève en invitant les enfants de la main.

      Allons faire le tri de vos affaires… Hum… pas plus d’une besace chacun, vous laverez votre linge à la main.

      Hé ça va pas, pas moi ! Je suis un garçon !

    Un grand éclat de rire de la part des filles se fait entendre dans l’escalier.

      Oui ! Oui ! Toi aussi Ronan !
      Tu veux êtes un aventurier ou pas ?

      J’suis un aventurier ! Un explorateur !

    Puis il grogne

      Alors je laverai mon linge !

    Ils arrivent à l’étage des chambres, Ode les invite à prépare ce qu’ils pensent indispensable, leur intendante les a rejointe afin de l’aider au mieux, mais tout n’allait pas se faire en une soirée… Rome ne s’est pas faite en un jour.

      Bhé moi je peux prendre deux sacs ?

      Je te conseille de demander à Tadig ce soir lorsqu’il rentrera de son atelier.
      Oui mon petit chéri, tu as mis le feu aux poudres, tu vas devoir y répondre à ton tour mi Amor.

    Nathaniel ne se rend peut-être pas compte de ce qu’il a déclenché en parlant si tôt du périple aux enfants… Alors il aura lui aussi son lot de questions, il n’y a pas de raisons ! Ambre ne sait plus où donner de la tête tellement l'excitation est palpable.

_________________
Zakarine



L'excitation était à son extrême. Elle ne pensait plus qu'à ça. Elle ne parlait plus que de ça. C'était comme si, tel le Phoenix, Zakarine renaissait de ses cendres. Alors qu'elle avait encore un peu de temps, la Trégorroise commençait déjà à préparer les affaires qu'elle allait emporter. Elle allait tout de même essayer de se calmer sur les toilettes qui allaient prendre trop de place dans sa malle.

Est-ce que je vais prendre cette robe?

La Rousse étalait sur son lit ses houppelandes et autres toilettes de luxe qu'elle s'était offertes pour les observer.

Hummm.. En aurais-je besoin là où nous allons? Ouiiiiiiiiiii!!! Je prends! Et celle-ci.. Pourquoi pas? On ne sait jamais si un bal est organisé dans une ville où nous nous arrêterons? Je ne vais tout de même pas ressembler à un sac à patates en y allant en braies ou bien des habits qui ne siéraient pas à une dame!!

La Duchesse grimaçait. Bien sûr qu'elle allait aussi prendre des braies, pour le voyage c'était plus pratique, mais le soir elle serait la plus belle pour aller danser... Zakarine avait prit de nouvelles résolutions, celles de s'amuser sans s'encombrer. Ces derniers temps, elle avait l'impression de s'éteindre et là, la flamme se rallumait grâce au projet qu'elle avait formé avec ses amis.

Pour la nourriture, j'ai ce qu'il faut. On partagera entre tous le stock qui était réservé à l'armée sans aucun souci.

Elle passa devant sa psyché et se regarda sourire. Son visage rayonnait de bonheur. Cela faisait très longtemps que cela ne lui était pas arrivé!

Vivement le départ! Comme je suis contente!!!!

Depuis le départ de Edwige chez les nonnes, Aurore vivait chez elle en compagnie de ses animaux. Zakarine lui avait permis de les amener. Déjà que la pauvre petite avait perdu son père, elle venait de voir sa mère qui n'allait pas très bien s'enfermer au couvent. Zakarine n'avait pas eu le coeur de lui refuser ce plaisir. Cependant, pour le voyage, il fallait qu'elle lui demande d'en laisser quelques uns à la maison. Ils seraient bien soignés par le personnel resté à demeure durant leur absence.
_________________
Nathaniel89
Rentrant de son atelier, Nathaniel aperçoit les enfants qui viennent au devant de lui. Il est assailli de questions de toute part.

On peut emmener quoi?

Je veux prendre tout mes jouets, je peux?

On va voyager comment?

Nathaniel sourit en les écoutant, le fait de leur en avoir parlé amène forcément pas mal d'interrogations. Il prend le temps de réfléchir puis commence par répondre à Kaëlig.

Ma petite chérie, tu peux en emmener mais pas tout, nous avons beaucoup de chose à prendre et peu de places.

Un regard à Gwenn.

Ce qu'on emmène? des vêtements chauds et aussi des vêtements plus léger car là où nous allons il parait qu'il fait chaud, on ne prend pas toute la garde robe. Il faudra que vous fassiez vos choix.

Il se tourne ensuite vers Ronan.

On va voyager par les routes, donc il faudra être prudents et bien veiller les uns sur les autres. Nos amis seront là aussi pour vous protéger si quelque chose se passe.

Gwenn pose une nouvelle question.

Les gens du château viennent aussi?

Nathaniel est surpris par sa question et perçoit une lueur dans son regard.

Non, il y a tant à faire qu'ils ne peuvent pas venir.

Elle semble déçue.

Mais je pense que je vais avoir besoin d'aide, donc je pense demander à Evan s'il souhaite nous accompagner.

Ses paroles ramène le sourire sur le visage de Gwenn et Nathaniel comprend une chose.

Je savais bien que je finirai par savoir.

Sourit en voyant Gwenn rougir, elle balbutie.

Quoi?...Que dis tu tadig?...Je comprends pas?

J'ai bien compris que tu étais amoureuse et maintenant je découvre enfin qui est ton prétendant, mais pourquoi ne pas m'en avoir parlé?

Bah....en fait, j'avais peur que...tu refuses, et même que tu le punisses.

Je veux votre bonheur, et je ne suis pas un tyran. Sache que je suis content d'enfin savoir.

Nathaniel prend Kaëlig dans ses bras et se dirige vers le château, Gwenn et Ronan le suivent, ils se chamaillent un peu au sujet d'Evan. Ce qui rappelle à Nathaniel les joies de l'adolescence.
_________________
Ode...


    Chaque jour est décompté, Ode ressent un enthousiasme puissant à ce voyage, au point qu’elle ne pense qu’à ça et chaque chose faite en une journée en finalité a un rapport avec le périple en vue.
    La carte est comme gravée en son esprit, elle visualise le chemin à effectuer, les pauses et autres… Une programmation s’installe en sa tête, il lui tarde de prendre la route ou la mer, voire les deux. Ses objectifs sont clairs et multiples même si elle sait qu’il faudra faire en fonction de chacun, c’est cela partir en voyage ensemble, il est nécessaire de faire en fonction de chacun des participants.

    Un groupe… Car ils ne partent pas à deux ou trois, mais bien en un groupe qui se devra être soudé, Ode a conscience que ce n’est pas gagné mais contrairement à d’autres, elle a mis son mouchoir sur certaines choses. La jeune femme a laissé passé le temps sans mot dire, déterminée à perdurer ainsi, peu lui importe au final ce que l’on pense d’elle, elle n’en a cure tant que ceux qu’elle aime profondément l’accepte comme elle est… Les autres ma foi, tant pis on ne peut plaire à tout le monde et elle ne sera pas malheureusement juste pour leur plaire, ni ne se flagellera pour des torts qu’elle n’a pas.
    Un groupe sur lequel elle veillera malgré tout, des personnes qui vont partager ses jours et ses nuits durant des semaines, des mois voire une année ? Nulle ne sait combien de temps ils partent.

    Ce jour Ode se rend aux écuries de la Baronnie, d’un pas pressé et déterminé, malgré la neige, malgré le froid. Elle arrive aux écuries, passe sa main dans sa chevelure affolée, un sourire aux lèvres elle chercher du regard son palefrenier.


      Evan êtes-vous là ?

      Là ! Baronne dans le box trois.

    La jeune femme le rejoint en allant directement l’aider à donner les soins à l’équidé, le remplaçant dans la brossage lui permettant ainsi de remettre foin et eau. Ils sourient, Ode voit son regard pétillant.

      Je voudrais vous parler du voyage à venir.

    Evan cesse son activité et vient se placer aux côtés de la jeune femme ; il la détaille du regard et n’ose point prendre la parole. Ode tourne son minois vers lui et fronce les sourcils.

      Que se passe-t-il ? Vous n’êtes pas genre à tourner autour du pot… Alors Evan je vous écoute pourquoi me regardez-vous de cette manière ?

    Le palefrenier a l’air béat, comme mutin, taiseux comme jamais il n’a été.

      Bon sang ! Vous avez l’air con avec ce petit sourire. Que se passe-t-il ? OH ! Nathaniel vous a parlé ?

    Il opine activement, le sourire con toujours ancré aux lippes.

      Gast ! Exprimez-vous ! On dirait un gamin là. Vous ne voulez pas venir avec nous ?

    Bing, bang, boum !
    Une petite provocation et le voilà qui se décoince enfin !


      Oui non ! Mais SI Baronne ! Je veux venir avec vous…
      Oui Aotrou Nathaniel me l’a proposé…
      Je suppose que vous êtes d’accord ? Je suis très content qu’il ait pensé à moi pour vous accompagner !
      C’est peut-être le plus grand voyage que je ferai de toute ma vie !

    Rit en l’entendant , Ode arrête un instant de s’occuper de son équidé pour planter son regard dans le sien.

      Êtes vous déjà sorti de Breizh ?

    Le jeune homme secoue vivement la tête.
    Ode rit taquine en ajoutant.


      Alors ça sera le plus grand voyage de toute votre vie fort probablement.

      Trugarez à vous, je suis très motivé et très excité également à l’idée d’être à vos côtés.
      Je suis honoré également dites mois je vous prie ce qui vous mène à moi.

    La jeune baronne voit bien qu’il se contient pour ne pas trop en dire, qu’il se retient pour ne pas s’emporter totalement, c’est amusant mais elle le comprend pleinement car c’est également ce qu’elle ressent elle aussi.
    Aussi, elle lui sourit amicalement.


      Je suis ravie que vous nous accompagniez. Je voulais vous demander de vérifier l’attelage, pour ce grand périple. Nous prendrons équidés et attelage, pour eux je compte sur vous, sur votre attention , vos soins, vos connaissances. J’ai besoin de quelqu’un d’expérience pour m’y aider et me seconder. C’est la prime raison pour laquelle Nathaniel a songé à vous….

    Elle également avait songé à lui-même si elle ne lui en parle pas, Evan la connaît assez pour savoir ce qu’elle ressent. Surtout, lorsqu’il s’agit des chevaux, leur passion commune.
    Ils conversent tous les deux longuement, ils prennent accord sur différents points, notamment les enfants de Nathaniel suivront en voiture avec Evan surtout dans les contrées dangereuses, autrement ils pourront parfois suivre à dos d’équidé. Ode a pleine confiance en lui et lui apprécie qu’elle soit ouverte à la conversation mais aussi de partager une forme d’amitié malgré les titres et les fonctions de chacun.

    Quand ils en ont terminé, elle l’aide à ranger le matériel, profite pour caresser et flatter chacun des équidés leur appartenant avant de quitter les écuries pour rentrer ensemble au château où il vit également dans l’aile réservé aux gens de maison.


      Evan, vous devriez prendre quelques jours pour profiter de votre famille… Car je ne sais pas quand nous serons de retour mais une chose est sûre, il faut compter plusieurs mois.

      Il y a tant à faire, je me dois de rester là… Mes parents…

    Ode le coupe en le fixant avec intensité

      Je ne vous le propose pas, je vous l’ordonne. Toutes les fins de semaine avant notre départ vous irez profiter des votres… Vous ne savez pas ce que nous réserve l’avenir.

      Oui … Baronne…

    C’est en silence qu’il partage les derniers mètre côte à côte quand Ambre les rejoint en courant, il rit.

      Nous la prenons n’est-ce pas ?

    La jeune baronne opine en se penchant pour caresser la chienne qui a presque sa taille d’adulte désormais, les mois passent si rapidement. Ses noisettes se posent sur Evan qui a pris de l’assurance après ces quelques mois à ses côtés comme la plupart des gens de maison d’ailleurs.

      Les enfants sont-ils contents que je vous accompagne ?… Enfin…

    Ode lui sourit presque fraternellement, il faut dire que peu d’ans les sépare, elle a bientôt vingt ans et lui court sa dix-huitième années.

      Je peux vous assurer qu’ils sont tous les trois ravis… Surtout Gwenn. Je compte sur vous pour ne pas briser son cœur, sinon vous aurez à faire à moi et son père.

    Le jeune homme acquiesce doucement, esquissant un sourire timide, rougissant ou est ce la froidure qui rend ses joues si rougies ?
    Un regard entendu entre les deux, ils pénètrent dans le château se séparant au rez de chaussé, lui rejoignant l’aile dédiée à son appartement, pendant qu’Ode est accueillie par les petits cris de la plus jeune qui est excitée comme une puce par tous ses préparatifs.

_________________
Ode...


    Ce dimanche matin, la jeune femme s'est rendue à son échoppe après son passage quotidien à la mairie et sur le marché depuis plus de six mois déjà.
    Un sourire rayonnant aux lèvres qui ne la quitte pas depuis que décision de s'évader est prise! Oui elle rayonne de bonheur, contrairement à certains, Ode pense que rester en un endroit pour le faire prospérer et le conserver joyeux et bon enfant ne signifie pas s'encroûter!
    Même si aujourd'hui partir en voyage est son nouvel objectif, et comme toujours elle ne fait ni les choses à moitié, ni au hasard. Tout se planifie, s'organise, s'anticipe plus ou moins.

    Ce jour d'un pas preste, elle entre dans l'échoppe la clochette s'active vivement, la porte se ferme, le sac est jeté sur le comptoir en bois noble. La mantel est lancé négligemment par dessus, la jeune Kerloc'h enfile son tablier et file à la pépinière sans traîner.
    La veille la dernière livraison de pot de culture est arrivée, voilà 30 pot alignés dans l'endroit, elle est satisfaite... Certes ça a fait un sacré trou dans son budget, mais c'était nécessaire pour envisager son absence, pas certaines qu'ils suffiront à attendre son retour mais avec un peu de chance, la pépinière ne devrait pas être à cours... Enfin ça , l'avenir le lui dira.

    Pour l'instant, toute son attention est portée sur ses cultures et sur les stocks, hors de question de ne pas être au point. Il lui reste encore quelques commandes à faire, elle remerciera une fois encore Zakarine sans qui elle n'aurait pu les honorer, mais pour l'heure elle se doit de s’activer afin d'honorer toutes ses commandes avant de partir.
    La jeune botaniste s'active en chantonnant comme souvent, les cultures sont entretenues, elle taille un nouvelle arbre et prépare les travaux pour un autre, prise dans ses activités, elle n'entend pas les pas dans la pépinière c'est Ambre sa chienne qui par son comportement lui indique qu'il y a une arrivée.
    Sa petite queue se balance de droite à gauche avant de filer vers la salle d'accueil, Ode songe donc que c'est une personne bien connue de l'animal qui arrive, aussi elle ne cesse de travailler.


      Salut Ode!

      Oh! Ronan, mais que fais tu ici?

      Tadig m'a parlé de ta commande et je voulais voir si tu avais besoin d'aide!

    La jeune femme sourit, évidemment il a le coeur sur la main ce petit, mais souvent il se pointe pour une raison particulière. Ronan doit probablement avoir des questions, le connaissant il a déjà du les poser à son père avant de venir ou le fera-t-il après! Elle ne le sait mais cela ne la dérange pas, toujours prête à répondre au jeune homme qu'il devient.

      Trugarez Ronan, ce n'est pas de refus. Pose ton mantel, mets un tablier pour éviter de te salir et rejoins moi.

    Ronan accompagné d'Ambre va au comptoir avant de revenir prêt à aider, il est tout sourire mais son regard est preuve de grandes interrogations, Ode ne demande rien, elle lui intime quelques actions à exécuter pour l'aider, le laissant choisir son bon moment pour se mettre à parler.

      On part quand exactement Ode? Tu as une date?

      Non Ronan pas de date exacte pour le moment mais d'ici deux semaines, ça va venir vite tu verras.

      On part longtemps en vrai?

      Oui ! Longtemps! Je ne peux pas te dire combien de temps, mais plusieurs mois c'est certain.

      Plusieurs mois? Peut-être plus d'une année?

      Peut-être oui... Tu sais ce genre de voyage on sait quand on part mais pas vraiment quand on revient, ça dépendra des aléas du voyage.

    Il sourit ravi de ces réponses, mais forcément elle voit bien que d'autres vont suivre, Ode les attend tout en poursuivant son travail.

      C'est dangereux? Tadig dit que c'est dangereux...

      Tous les voyages le sont tu sais Ronan, lorsqu'on se déplace on n'est jamais assurée totalement de sa sécurité. Mais c'est aussi pour cette raison que vous suivrez un peu en retrait avec Evan certains jours...

      Non! Je veux être avec tadig et toi...

    Ode cesse ce qu'elle fait, elle se redresse en essuyant ses mimines sur son tablier, puis elle fixe le jeune garçon avec intensité.
    Lui la regarde également sans se départir de ce qu'elle lui a demandé de faire.


      Je t'entends bien, je le sais ça et je suis certaine que ton père le sait également. Maintenant puis-je être totalement honnête avec toi?

      bhé ouais! Quelle question!

      Si il devait arriver quelque chose, si nous devions subir une attaque, nous aimerions que tu sois avec tes soeurs aux côtés d'Evan afin de les défendre...

    Ils se fixent toujours, une forme de duel se joue entre les deux regards, Ode ne cédera pas, elle ne lui ment pas totalement mais un peu dans le sens où le savoir en retrait d'eux dans certaines contrées sera pour elle une sécurité indéniable. Mais il est vrai aussi qu'il est en âge de savoir manipuler les armes, son père d'ailleurs le forme chaque jour un peu plus.

      Tu déconnes?

      Ronan! Je te prie de surveiller ton langage! Et non je ne déconne pas! J'ai toute confiance en toi et Evan, pas toi?

    Blanc...
    Un instant de silence...
    Long au goût d'Ode qui ne lâche pas pour autant de soutenir le regard du fils de Nathaniel.


      Si! SI SI! J'ai confiance en Evan... Je l'ai vu manier l'épée et le bâton... On s'amuse même aux écuries parfois tous les deux... Mais tu ne le dis pas à Tadig hein?

    Ode secoue doucement la tête sans le quitter du regard le laissant poursuivre.

      Je l'avais pas vu comme ça... C'est aussi pour notre sécurité que Evan y vient alors? Pas que pour t'aider avec les chevaux?

      Tout à fait, nous n’explicitons pas toujours tout mais songeons à tout... Du moins nous essayons. Nous pouvons compter sur toi Ronan? Et sur ta discrétion également, je ne veux pas que tu inquiètes tes soeurs.

    Le jeune garçon bombe légèrement le torse, enchanté de ce qu'il vient d'entendre.
    Il lui sourit plus franchement en acquiesçant.


      Je te promets Ode, je ne vous décevrais pas et je me tiendrai prêt à défendre mes soeurs comme un vrai chevalier.

    Ravie, Ode vient longer l'arrête de son nez en souriant.

      Trugarez Ronan! Tu as l'étoffe de l'idée que je me fais de la chevalerie.
      Mais nous n'avons pas terminé, remettons nous au travail!

    Un clin d'oeil avant de se remettre à travailler le sourire aux lèvres.
    Une bonne heure plus tard, les choses sont bien en place, ils peuvent regagner le château, mais avant de partir, Ode dépose une affiche sur la façade de l'échoppe.



    Demat et bonne année à toutes et tous!
    Recevez tous mes voeux pour 1467.

    Pour information, je ne prends plus aucune commande.
    Et l’échoppe va sous peu fermer pour plusieurs semaines.
    Trugarez de votre compréhension.

    Votre botaniste Ode

_________________
Ode...


    Il y a longtemps qu'elle n'est pas venue en cet endroit particulier, c'est à dos d'équidé qu'elle y parvient, restant sur les hauteurs de la crique. Il fait froid, le sol glisse, les rochers n'en parlons pas, une pellicule de glace recouvre les falaises, pas question de risquer une blessure à quelques jours du départ.
    Ode scrute l'horizon, un fin sourire aux lèvres, le froid rougit ses joues, les noisettes sont scintillantes, ce paysage elle l'aime plus que tout autre pourtant elle s'en va en découvrir que certains n'ont pas encore exploré.

    La jeune femme se souvient son arrivée, sept mois auparavant, les espoirs qu'elle avait à 'époque, ses désirs. Son premier jour et les suivants, le souhait de rester pour s'y installer, incertitude, le doute, les fausses accusations, les... Un mois d'incertitude, un mois de questionnement, un mois a tenté de faire les choses au mieux, un mois de total altruisme passé à l'as...Pis les mensonges... C'est blessant de savoir qu'on puisse mentir sur votre compte, elle a laissé dire... Un soupir! Ode chasse tout ça de l'index replaçant une mèche de cheveux qui vole au vent.

    Puis l'écoute d'un veuf à qui elle a fait une promesse. Je vous trouverai une femme aimante,qui appréciera aussi vos enfants. et lui a promis à l'époque Je serai toujours là pour vous., ces promesses ont pris des tournures imprévues et pourtant sept mois après ils sont toujours là l'un pour l'autre. Leur relation a certes changé, d'amis ils sont devenus amants. Depuis, ils ont maintes fois eu l'occasion de converser de cette période, si les autres les voyaient ensemble, eux y ont songé plus tard mais une fois parvenu, cela a modifié leur mode de fonctionnement.

    Bien des choses se sont produites depuis cette fin juillet, bien des faits et gestes, l'eau a coulé sous les ponts, les saisons sont passées. La neige s'est posée que la terre, mais si les jours et les nuits défilent, certaines choses ne changent pas. Nathaniel et Ode sont toujours complices, ils sont soudés et rien ne semble pouvoir se placer entre eux. Là, le regard allant au rythme des vagues, après avoir retracé les derniers mois, elle envisage l'avenir.
    Un avenir proche, dans quelques jours, ils partent avec des amis... Et ses enfants.

    L'océan ne sera plus sous son regard chaque jour, elle ne pourra pas dire au revoir à certains amis actuellement en voyage, mais l'appel du grand large se fait de plus en plus fort. Au point qu'elle commence à compter les jours avant le départ, dix maximum, au grand maximum et franchement cela leur fera le plus grand bien. L'océan lui manquera, la ville aussi c'est une évidence.

    Mais elle rêve déjà de voir de nouveaux horizons, des montagnes, des mers, des villes perdues, découvrir des reliques ou des textes sacrés. Ode part aussi en une forme de pèlerinage, l'Aventure avec un grand A, mais avec cette chance de pouvoir avoir quelques contacts dans des pays dit à risque. Une quête va se mettre en place, une quête que partage son ami Cardinal.
    Dans son esprit un tas de rêves se mettent en place, sans pouvoir les gérer, elle les laisse aller. Traverser des contrées dont la langue sera différente de la leur, cela promet des quiproquos mais aussi de bons moments de rires. En fait, elle voyage déjà un peu à cet instant précis. Les saveurs de l'inconnu titillent ses désirs, son palpitant se fait rapide, l'idée de partir si longtemps l'excite tout simplement, comme c'est le cas pour sa Suzeraine et son amour... Titi... c'est plus compliqué mais quoi qu'il en soit, ça lui fera du bien de partir avec eux.
    Son équidé s'agite, doucement sa main gantée vient le flatter en claquant de la langue avant de lui parler.


      Ne te soucie, on va bouger... Tu vas même pouvoir galoper chaque jour d'ici peu. Toi aussi tu vas vivre avec nous cette belle aventure.

    Le feu aventurier anime son coeur et il se glisse dans son sang, le changement, l'inconnu, la nouveauté, le danger, toutes ces émotions la font vibrer presque autant que les moments extatiques qu'elle partage avec Nath. Enfin, difficile de comparer les deux choses pour le moment, mais leurs ébats sont plus forts et pimentés depuis qu'ils ont décidé de partir alors... Elle rit doucement en y songeant. Si l'Aventure c'est comme l'Amour charnel, Ode est certaine de vivre de très belles choses.... Hum.

      Mon bel Océan, tu es magnifique, j'aime te voir aller et venir sur la grève... Tu me manqueras assurément... Mais je sais que tu seras présents dans mes souvenirs et mes songes.

    La jeune femme amusée, intime à son équidé de tourner les sabot, un dernier regard à l'océan, un sourire ravi aux lèvres.

      YALLLAAAA! Zou mon beau direction Trelévern! Au galop!

    La cavalière laisse sa monture choisir l'allure, elle adore cette sensation de liberté lorsqu'elle monte.
    Son échoppe est fermée au public, la baronnie est entre de bonnes mains, plus qu'à laisser la mairie et ils pourront s'éloigner avec plaisir!
    Maintenant le feu brûle ses pensées, le feu de l'envie, le feu de l'avenir, le feu... de son coeur et son âme.

_________________
Ode...


    "Quatre jours.... Gast! Quatre jours! C'est Extra! EXTRA!!!" pense-t-elle en évoluant entre sa chambre et la pièce d'eau attenante à celle-ci. Une forme d'effervescence a envahi le château depuis plusieurs jours déjà, elle papillonne, butine ou tout autre verbe exprimant ses déplacements volontaires et vifs. Sa malle est presque prête,presque bouclée même, Ode a longtemps vécu avec peu, voir rien, pas genre à étaler des nouvelles tenues à tout bout de champ, ni à se montrer sous tel ou tel angle, souvent vêtue de noire comme son uniforme d'inquisitrice, autant dire que la malle a été rapidement faite.

    La jeune femme balance sur son lit quelques objets utiles et nécessaires à son voyage... tout comme sur son bureau trônent plumes, encres ainsi que des velins vierges prêts à l'emploi qui rejoindront une sorte de trousse de voyage. Son sourire ne la quitte pas, n'en déplaise à certains, Ode est simplement heureuse de pouvoir mettre à bien ce projet qui a germé entre deux esprits de femmes amies et qui a été suivi par des personnes qui partagent leur amitié et leur envie. Depuis cette décision, tout tourne autour de ce périple... Tout!

    Pour la mairie, tout est en place, un maire de remplacement, un chef de port, des personnes fiables qui se sont proposées pour la maréchaussée, l'argent placé en protection en BB la Banque Bretonne... Rien n'est laissé au hasard, des petits mots sont placés également ici et là dans les bureau pour permettre à son remplaçant de ne pas se perdre de trop dans son mode de fonctionnement... Elle est comme ça, elle anticipe!
    Certes, elle aura probablement pas pensé à tout mais sûrement à l'essentiel et ça sera déjà bien. Ils ne partent pas comme des voleurs, et si il y a eu quelques couacs c'est indépendant de leur volonté donc...


      Baronne… Vous…

    Ode arrête de déambuler pour tourner son minois vers la porte et sourire à la femme.

      Que se passe-t-il ? En quoi puis je vous aider ?

      C’est au sujet des… des enfants…

    L’émotion est présente, la femme d’un certain âge ne peut poursuivre. Ode perçoit sa tristesse et s’approche d’elle pour se saisir tendrement de ses mains.

      Vous doutez de mes capacités à m’occuper d’eux ?

      Non, mais non… Vous savez bien vous charger d’eux… Mais ils vont…

    Elle se tait à nouveau en déglutissant, leurs regards s’ancrent l’un à l’autre, les deux femmes se respectent même si l’instant est délicat. La jeune Kerloc’h sait tout ce qu’a fait cette femme pour la famille de Nath, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle malgré leur installation au château qu’ils ont décidé de la garder à leur service tout comme la vieille cuisinière.

      Les enfants vont vous manquer et vous leur manquerez également…

      Oui… Ils vont me manquer… Vous partez si longtemps… Je…

      Je sais que vous êtes présente à leurs côtés depuis le décès de leur mère, je vous en remercie… Nathaniel aussi d’ailleurs, nous avons conscience de votre attachement et il en est de même pour eux.

    Elle lui sourit avant de poursuivre

      Nous partons longtemps, c’est d’ailleurs la raison par laquelle nous les prenons avec nous.

      Oui, je comprends… Promettez moi de nous donner des nouvelles.

      Je vous le promets, je ne vous garantie pas de vous écrire chaque semaine, mais vous aurez régulièrement de nos nouvelles.

      Trugarez… Pourquoi ne puis je vous accompagner ?

    Leurs regards s’accrochent, elles se jaugent, se respectent mais l’instant est difficile malgré tout, pas simple de laisser derrière soi des personnes comme elle…

      Nous avons besoin de vous ici… J’ai besoin de vous pour aider mon intendant à tenir les affaires du château… Je sais que je peux compter sur vous et nous ne pouvions pas emmener tout le monde avec nous.

      Oui je le sais et je n’aurai peut-être pas supporté un si long périple.

      Je ne sais et la question ne se pose pas… Regardez-moi. Je vous promets que je veillerai sur eux comme la prunelle de mes yeux.

      Je le sais… Avez-vous pu prendre des nouvelles de vos parents ?

    Cette fois, c’est Ode qui a les noisettes qui s’assombrissent un instant, un voile de tristesse les traverse avant de souffler sur sa mèche rebelle et répondre simplement.

      Mère est presque totalement aveugle, mais sa sœur s’occupe bien d’elle… Je leur ai fait parvenir un peu d’argent pour les aider… Père quant à lui a disparu quelque part en France… Ma jumelle n’a pas quitté le couvent… Bref ! J’ai prévenu ma tante et ma nièce de mon départ prochain… Je doute que d’autres s’en soucient.

    La femme sourit compatissante à Ode, ses lèvres viennent se poser délicatement sur le front de la jeune femme avant de lui sourire.

      Je vous laisse terminer vos bagages… Mais avant promettez moi également de prendre soin de vous et d’Aotrou Nathaniel…

    Ode acquiesce en lui souriant avant de délaisser doucement ses mains.

      Je vous le promets.

    Un large sourire clôt cet échange, Ode retourne à ses affaires et l’intendante aux siennes, l’agitation entre la chambre et la pièce attenante reprend prestement. Quand elle en a terminé, la jeune baronne se laisse choir sur le lit en fixant le plafond.
    Des imagines défilent en son esprit, son regard est comme perdu, ses doigts longent le drap.
    « Pas sûre de profiter souvent d’une bonne literie durant ses mois à venir… Mais peu importe, je suis certaine que nous allons vivre de belles choses… avec un peu de chance, je trouverai des reliques… ou des textes… Qui sait ? »
    Elle imagine les jours à venir, le trajet, les jours, les semaines, les mois loin de Tréguier. Mais également cette aventure qu’elle va vivre aux côtés de ses amies et amis ainsi que de son aimé, que pourrait-elle vouloir de plus ? Être à leurs côtés est une chance dont elle a conscience même si certaines personnes vont lui manquer, il faut savoir vivre sa vie et prendre des risques.
    Elle est là depuis un long moment, à méditer, rêver peut-être, un sourire béat aux lèvres quand elle entend son prénom hurlé depuis l’étage inférieur.
    Reconnaissant la voix de la petite fille de Nathaniel, la jeune femme ne tarde pas à se lever de son lit pour se diriger vers l’escalier en disant :


      J’arrive… J’arrive…

    Là voilà déjà à descendre les escaliers prestement pour rejoindre les enfants de Nath qui semblent avoir besoin d’elle. Cette demeure lui manquera également, mais elle prendra encore plus de plaisir à y revenir, assurément.
    Le compte à rebours est lancé... Dans quelques jours, ils s'éloigneront de l'endroit, direction l'inconnu.

_________________
Frangipane
JEAAAAAAAAAAAANNNNN t'as du boulooot ! Je te dicte une lettre, tu l'enverras à tous les membres du voyage, merci. Et tâches d'écrire lisiblement, c'est très sérieux ! Je te prêterai mon caillou arc-en-ciel.

_________________

Je ne suis peut-être pas voyante, mais je suis réceptive au présent, hé !
Jean.bon
Y'avait longtemps qu'il l'avait pas entendue l'interpeller pour une lettre ou quoi que ce soit, ça faisait bien... ben, bien longtemps, que la Frang' avait disparu pour sa traditionnelle "hibernation"... Et comme d'habitude elle avait resurgi, comme si elle était partie la veille : "Ah salut, Jean ! Comment tu vas ? Au fait, on part à Alexandrie !", et comme d'habitude il lui a fallu ne pas se poser de questions. Il avait passé ces derniers mois à faire connaissance avec les villageois, à aider aux champs et à pêcher sur le lac pendant que le froid s'installait peu à peu. Le temps s'est écoulé paisiblement, jusqu'aux fêtes de noël. Ce train de vie lui convenait fort bien, mais il n'était pas sans attendre avec impatience le jour où sa vie plus... frangienne, allait reprendre son cours. Ce jour était enfin arrivé, et c'est avec joie qu'il sortit sa vieille pile de parchemins, devenue un peu poussiéreuse, pour suivre la bonne vieille dictée de Frang' en taverne. Qui n'a d'ailleurs toujours pas compris qu'on n'écrit pas aussi vite que l'on parle. Mais tant que les autres ne lui rapportent pas, il peut bien écrire comme un pied enflé, elle le saura jamais.



Il me faut prendre la plume (même si c'est pas moi qui la tiens) pour vous faire part d'un problème majeur, enfin plutôt d'une idée que j'eus tout à l'heure en taverne : il faudrait un nom à notre compagnie !
Alors je vous ai fait une petite liste, je vous propose de voter pour votre nom préféré et de m'en proposer un ou plusieurs autres que je mettrai au second tour.

Les Tréglorois (proposition de Ode)
Les méduses en putréfaction
Les bretons tout ronds
Les rhododendrons bretons
Les pantoufles garnies
La troupe des topinambours
Les biodégradables
Les vermicelles fleuris
Les gros tas de morve

De plus, je propose également que chaque membre soit bâptisé par la cérémonie de Résurrection (il s'agit de mon cocktail le plus réputé !).

J'ai également (pour être précise) 144 sacs de riz chez moi, que je récupèrerai en passant à Honfleur, qui pourraient je pense être utiles si on manque de provisions.

Voilà, au plaisir de vous croiser prochainement sur le "Horizon", 
Trugarez pour votre attention, 
Irmat,
Et portez-vous bien, 
Zdrabaradjan,

Frangeouille


"Elle est toujours aussi folle. C'est sans doute bon signe." se disait-il tandis qu'elle lui énumérait ses idées farfelues de noms, bien content d'avoir déjà passé son "baptême"...
Ode...
"Il n'y a pas d'au revoir pour nous. Peu importe où tu es, tu seras toujours dans mon coeur." Gandhi

Oh qu'elle est belle notre chance
Aux milles couleurs de l'être humain
Mélangées de nos différences
A la croisée des destins


    Une arrivée rapide au sein de la Baronnie, une entrée fraîche accompagnée d'un vent froid, une cape enneigée, des joues rouges par la morsure de la froidure, pourtant un sourire lui fend littéralement le visage. L'intendant l'accueille et l'attire vers son bureau afin de lui faire signer les derniers documents avant son départ ; quelques consignes données, quelques mots échangés, une franche conversation entre personnes de bonnes volontés.

    Ode sait qu'elle va prendre un peu de temps avec chaque gens de maison qui vont rester à prendre soin de Trelévern en leur absence. Elle entend les enfants s'agiter à l'étage, quelques cris , quelques rires mais elle les laisse aux bons soins des femmes qui les aiment tant et ne les accompagneront pas.
    Un passage aux cuisines pour saluer les cuisinières et leur indiquer que l'intendant a les finances pour subvenir aux besoins de la demeure pour une longue durée. Ces dernières l'informent qu'un panier repas sera à disposition pour les enfants et autres passagers du navire pour le lendemain. La baronne les remercie avant de les laisser s'affairer et elle de retrouver Evan pour s'assurer qu'il est bien prêt lui aussi pour le départ.

    D'un pas preste, Ode quitte l'immense demeure pour se rendre aux écuries, Ambre la suit comme son ombre, il faut dire que ces derniers jours, la jeune Kerloc'h a eu tant à faire, qu'elle a laissé la chienne aux bons soins de Nathaniel et des enfants. Aussi, cette dernière sentant l'agitation a comme peur d'être oubliée, au point qu'elle a sauté dans une des malles d'Ode alors que celle-ci s'apprêtait à la fermer. Elle a eu beau tenter de la rassurer, mais la petite chienne depuis ne la quitte plus lorsqu'elle est dans les parages.
    Arrivée aux écuries afin de savoir où son palefrenier se trouve elle le hèle


      Evan?

    Le jeune homme se redresse et apparaît juste devant Ode qui sursaute de surprise avant d'éclater de rire.

      Oh! Je ne m'attendais pas à vous trouver si vite.

    Il la salue avant de s'excuser de l'avoir ainsi surprise avant de l'inviter à s'approcher d'elle pour lui montrer certains détails concernant l’attelage et les selles des équidés.

      Evan, j’aimerai que vous embarquiez ce soir avec les équidés et nos malles.

      Bien Baronne! Et les enfants et vous même? Quand embarquez vous?

      Nathaniel et les enfants embarqueront ce soir en même temps que vous, nous prenons la mer à l'aube...

      D'accord mais vous? Baronne? Pourquoi ne pas embarquer ce soir?

      J'ai fait une promesse que je dois tenir demain à l'aube avant le départ, je ne pourrai embarquer qu'après cela.

      MAis...

      Mais c'est ainsi, ne vous en déplaise Evan. Je vous confie les enfants et mes biens et vous demande de veiller sur eux jusque mon arrivée.

    Ils conversent un bon moment, mettant au point les derniers préparatifs, dans quelques heures à peine ils seront dans le bateau, lui aussi est aussi excité qu'eux, lui aussi profite de ses dernières heures à terre car ses parents viennent passer un moment avec lui avant sa montée.
    Puis elle le laisse terminer ce qu'il a à faire avant de retrouver ses parents justement, pendant qu'elle regagne le château toujours suivie d'Ambre qui sautille autour d'elle dans la neige.
    En rentrant dans la demeure, elle lance sa cape sur le porte manteau et passe par le salon à la recherche d'Iskis, la petite chatte qui vit avec elle depuis début juillet, une autre époque, un autre temps, que les jours éloignent peu à peu, une page tournée qu'elle n'oublie pas et n'oubliera jamais mais elle avance.

    La chatte est occupée de lézarder sur un fauteuil au coin du feu, Ode s'en approche et s'agenouille au pied de ce dernier pour enfouir sa tête dans le pelage de la minette en lui murmurant quelque mot. Iskis ronronne alors que les doigts de la brunette se glissent dans ses poils soyeux et que son nez vient se frotter au museau de la féline qui s'étire en ronronnant toujours. La jeune femme se souvient de la première fois où elle a trouvé la minette dans un fourré, elle avait reculé avant de l'avoir tendrement au creux de ses bras, et de l'adopter dès les premiers contacts. Depuis la chatte partage sa vie et a connu ses différents lieux de vie avant de profiter pleinement du château où la minette est reine.


      MissIskis, ton ronronnement va me manquer, tes doux câlins tout autant... prends soin de toi ma minette, tu seras choyée avec les gens de maison, je ne me soucie pas pour cela mais une partie de mon coeur reste ici avec toi.

    La petite chatte baille avant d'émettre une forme de plainte et de se frotter la tête contre les doigts d'Ode.
    Câlin prolongé un bon moment avant d'être surprises par une petite voix qui s'approche prestement d'elles.


      Odeeeee! T'es là!

    Juste le temps de se retourner, pour recevoir de plein fouet une petite furie qui se jette à son cou. Un grand éclat de rire commun résonne dans la pièce quand débarquent Ronan et Gwen aussi électrique que la petite.

      Tadig nous a dit que nous montions sur le bateau ce soir c'est chouette mais pas toi?

      Tu vas pas me faire mon câlin du dodo?

      Oh les filles , laissez la tranquille, tadig vous a dit pourquoi.

      Ouais, je sais bien mais on peut lui demander tout de même non?

      Ahem! Votre père vous a dit vrai, j'ai encore à faire ce soir. Je ne peux donc pas embarquer en même temps que vous. Mais je serai à bord avant votre réveil.

      Promis? Croix de bois...?



    Le dit en se signant de gestes sur son coeur tout en souriant, la petite d'en faire de même en ajoutant.

      Croix de fer et croix de bois.
      Si tu mens,je t'envoie en enfer!

    Les grands éclatent de rire en se laissant tomber sur le canapé du salon face au fauteuil au pied duquel Ode est toujours agenouillée, Kaëlig sur ses genoux.

      N'oubliez rien, car une fois à bord il sera trop tard pour faire marche arrière. Je vous accompagnerai jusque sur le quai, ensuite vous verrez avec votre père et Evan pour vos cabines... Êtes vous heureux de partir?

      Franchement Ode, c'est génial, le bateau, les chevaux enfin tout ça... J'ai l'impression qu'on va être comme des explorateurs de pays inconnus, je suis très content de partir même si ça peu être dangereux.

      Je suis excitée à l'idée de partir si loin et si longtemps, j'aimerai prendre de quoi tenir comme un journal de bord de ce voyage, tu m'aideras Ode?

      Evidemment je t'aiderai, ça tombe bien que tu aies cette idée car j'ai acheté tout le nécessaire pour chacun de vous au cas ou vous en auriez l'envie. Et toi Kaëlig?

      Moi suis trop contente de partir avec vous... Moi veux être avec vous.

    La petite enlace tendrement la jeune femme pour lui faire un gros câlin quand leur intendante entre dans le salon.
    Un large sourire aux lèvres, elle regarde la scène les yeux pétillants mais tristes aussi, Ode s'en rend compte, et lui répond d'un sourire amical.


      Les enfants, il va être l'heure du goûter et j'aimerai pouvoir profiter un peu de vous avant votre départ.

    Ode les invite à se déplacer d'un geste de la main, elle se redresse en conservant la plus jeune dans ses bras avant de se diriger vers l'intendante et de lui tendre Kaëlig. Les grands viennent immédiatement jusqu'elle pour la câliner avant de partir en courant vers les cuisines.
    La jeune baronne dépose un baiser sur le front enfantin.


      Allés vous régaler, j'ai à faire, je vous retrouve plus tard.

    Un sourire de gratitude à l'attention de l'intendante, Kaëlig serre fort contre elle cette femme qui se charge d'eux depuis plus d'une année peut-être même plus, mais les deux femmes ne parlent jamais de la mère des enfants.
    A peine se sont-elles éloignées qu'Ode monte deux à deux les marches de l'escalier la menant à l'étage afin de préparer son sac pour le voyage avant de regagner la ville pour fermer sa petite masure près du lac et s'assurer que ses champs seront cultivables en son absence... Et il lui faut également prendre contact avec les autres personnes qui vont voyager avec eux, dont Piastre qu'ils vont déposer dans une ville normande et avec qui elle apprécie à échanger.

    Ode a conscience que quelque soit l'endroit où elle se trouvera,quelque soit l'état de santé où elle sera, elle laisse une partie de son coeur à Tréguier mais également pour certaines personnes auxquelles elle tient plus qu'elle ne pourrait le dire. Il y a des choses que l'on dit sans détour et d'autres qu'on garde pour soi comme un jardin secret où on aime à se réfugier parfois...
    En glissant ses plumes dans son baise en ville, la jeune femme relit la missive reçue de Sa Petit Folie et ne peut retenir un éclat de rire.


      Gast! Tu as bien fait de sortir de ton hibernation ma Folie, car tu m'aurais manquée si tu n'étais pas venue avec nous...

    Une pensée à leur rencontre, au mariage qu'elles ont officié, à leurs partages... Et elle s'active prestement.

_________________
Ode...
Acte III

Un bateau n'est pas plus grand ou plus petit, selon qu'il se trouve au creux ou au sommet de la vague.

Proverbe Breton

Bateau départ
Bateau hasard
Bateau au revoir
Bateau regard
Bateau la terre
Tour d'univers


    La veille, Ode a accompagné Nath et les enfants sur le quai, après quelques mots échangés, de prompts baisers, des consignes aux enfants, un murmure coquin à son amant, elle les a observé monter à bord. Ayant encore quelques bricoles à mettre au point avant d'elle même pouvoir embarquer. En se dirigeant vers le centre ville, elle croise leur passager avec qui elle converse un long moment avant de se séparer non sans se faire la promesse de se revoir le lendemain sur le navire.

    Malles chargées, presque tout le monde est à bord, les trois amies se sont promis de monter ensemble le lendemain matin. La nuit a été courte, Ode sur le tard a bouclé ce qu'elle devait boucler, et seules deux ou trois heures de repos avant de se lever pour se préparer pour le grand périple.
    Après avoir fermé à double tour sa petite maison, un passage sur le marché afin de saluer quelques artisans,puis elle prend la direction de la taverne. C'est là, qu'elle doit retrouver sa Titi et sa Zak, derniers blablas entre la Duduche et ses Barbars, un chouchen porte bonheur de bon matin et ensemble, bras dessus, bras dessous, elles se dirigent vers le port.

    Les trois femmes fredonnent, badinent, éclatent de rire, ce voyageur elles l'attendent et le désirent, même si pour Titi il est difficile de laisser son roux à Tréguier, elle sait pourtant qu'au moins elle ne sera pas seule avec elles. Arrivées au port, le trio féminin se dirige vers l'Horizon qui les attend fièrement. Elles s'arrêtent devant le pont, doucement elles se retournent vers la ville chérie, Ode déglutit, la gorge serrée, une larme naît au coin de son oeil et roule le loin de sa joue pour venir mourir à la commissure de ses lèvres. On ne peut s'investir totalement pour une ville durant plus de six sans y laisser de son âme et de son coeur. Chacune est un peu perdue dans ses pensées quand Titi leur indique


      Les filles vous attendez quoi là pour monter?

    Toutes se regardent en riant avant de franchir le pont, visite du navire de fond en comble, passage par le mess, puis chacune regagne sa cabine pour déposer leur sac tout en retrouvant les enfants de Nathaniel qui lui saute dessus ainsi qu'Ambre excités d'avoir passée la nuit sur le navire.
    Les manoeuvres de désamarrage sont organisées, chacun met la main à la patte sauf les enfants, qui sont au nombre de quatre car Lili la fille de Titi est également présente. Le quatuor enfantin les encourage dans leurs actions.
    Sûrement mais doucement, l'Horizon quitte le quai, l'océan est calme, les vagues viennent heurter la coque en douceur. De l'océan observer la ville est magique, la neige la recouvre encore totalement, le silence sur l'océan existe moins encore que sur le plancher des vaches, pourtant ce paysage enchanteur donne un sentiment de plénitude.

    Le manteau blanc d'hiver se dissipe peu à peu, doucettement, comme sa larme s'est glissée sur sa peau quelques heures auparavant. L'hiver va lentement s’éloigner pour laisser le printemps prendre le relais de cet hiver magnifique et froid. Progressivement le navire s'éloigne, il tangue un peu, Ode se déplace sur le pont pour observer ce qui les entoure, beaucoup d'eau, quelques terres au loin. Le vent frais embrasse son minois, ses noisettes émerveillées profitent pleinement du spectacle. C'est la première fois qu'elle met les pieds sur un bateau et pour l'instant tout baigne... Pourvu que ça dure.

    La journée se déroule paisiblement, parfois quelques actions à effectuer mais également de longs moments où elle peut profiter de ne rien faire, juste contempler par le hublot ou du pont cet océan qu'elle aime tant. Chacun vaque à ses occupations, certains pèchent, d'autres se reposent, les enfants jouent dans leurs cabines quand ils ne jouent pas sur le pont.
    En début de soirée, Ode retrouve sa Petite Folie au mess, puis elles sont prestement rejointe par Zak et Titi, ça bavarde pas mal jusque l'arrivée d'un homme tout vert! Tuck!
    Ode pince ses lèvres pour ne pas rire, les jeunes femmes le taquinent un peu, mais il n'est pas vraiment d'humeur et se met prestement en colère.


      Oh Tuck tu n'es plus vert! Tu es tout rouge!!!

    Le vieil homme grommelle , un peu plus encore quand la jeune Kerloc'h lui écrase une bise sur la joue, puis ils éclatent tous de rire avant de converser de tout et rien, mais surtout de leur voyage.
    Une bonne heure se passe avant qu'il soit l'heure de la soupe, tous se retrouvent au mess pour partager le repas dans la joie et la bonne humeur, les enfants sont toujours aussi excités, la première nuit en pleine mer risque de les voir éveillés. Pourtant après le repas, c'est Ode qui est chargée d'aller les mener à leur cabine qu'ils partagent tous les quatre. La jeune femme les fait passer à la salle d'eau pour les ablutions du soir, avant qu'ils enfilent leur tenue de nuit. Puis tendrement, elle les borde avant de leur conter une courte histoire, les plus jeunes semblent s'endormir alors que les grands n'ont cessent d'observer les étoiles par le hublot de la cabine. Un baiser sur les fronts enfantins, et Ode va rejoindre les grands au mess pour profiter de leur première soirée à bord.

    Plus tard dans la nuit, elle vient profiter de la nuit étoilée sur le pont, appuyée au bastingage. Ode laisse ses pensées aller et venir comme le va et vient incessant de l'onde et la danse presque lascive du navire sur les flots. La jeune femme avait peur d'avoir le mal de mer mais bien au contraire son corps semble prendre les ondulations nécessaires pour pleinement apprécier ce mode de transport. Nathaniel vient passer un moment avec elle, des instants emplis de tendresse avant qu'il n'aille se reposer, las des derniers jours. Ensuite, elle passe un moment avec sa Petite Folie qui malgré sa cécité perçoit bien des choses ce qui amuse et rassure Ode. Les deux jeunes femmes passent un bon moment ensemble parlant du passé et de l'avenir proche.

    Ces deux-là partagent pas mal de choses depuis la Rochelle, elles se sont prestement entendues, si bien que c'est ensemble qu'elles ont repris les routes accompagnées évidement, d'un homme dont Ode préfère tenter d'effacer le souvenir. Mais malgré leurs quelques semaines de séparation, les deux jeunes femmes se sont retrouvées comme si elles s'étaient quittées la veille, c'est ça qui les lie totalement en fin de compte. Quand les deux jeunes femmes se séparent, la nuit est bien présente, Ode n'a pas sommeil presque elle pourrait passer sa nuit là à scruter la nuit, les étoiles et la surface de l'onde sur laquelle se reflète l'astre lunaire.

    Plus tard encore après avoir pu parler avec Evan, c'est au tour de leur passager de quelques jours de venir prendre un moment afin de converser avec elle. Tous deux profitent de la nuit fraîche en conversant paisiblement, bientôt il poursuivra son chemin et eux leur voyage, pourtant ces instants partagés sont agréables et resteront un bon souvenir de ce voyage qui peut-être se prolongera par un échange épistolaire ou simplement partira dans les abîmes de l'oubli laissant tout de même une légère trace de cet épisode de leur vie ou alors rien du tout, juste une furtive rencontre amicale... Seul l'avenir pourra le lui dire.

    Mais une chose est certaine, ce qu'elle vit et va vivre avec ses proches sur ce navire et le voyage qu'ils ont ensemble prévu sera inoubliable, à jamais gravé en sa mémoire. C'est avec cette pensée, un sourire aux lèvres qu'elle termine cette première journée pour se rendre à sa cabine afin de reposer ses yeux en rêvant à l'aventure qui les attend, dire qu'elle est aux anges s'approche de la vérité...

_________________
Zakarine
[Mardi 29 septembre, sur l'Horizon]



La première nuit était calme. Ils avaient pu sortir du port en toute tranquillité. Ils avaient trinqué et ri avant d'aller se coucher. Chacun faisait connaissance avec le navire et avait pris place dans sa cabine restrictive. Zakarine le connaissait déjà, ayant déjà navigué avec Rico, l'armateur du bâtiment. Que de souvenirs elle avait sur ce bateau! C'était les balbutiements de ses dernières amours, quand tout était encore caché et que son amant venait la rejoindre en douce dans sa cabine. Comme cela l'amusait ces petits rendez-vous discrets! Personne n'avait rien remarqué, ce n'était que bien plus tard qu'ils avaient officialisé devant leurs amis. Un petit brin de nostalgie la fit sourire doucement: c'était le bon temps, comme disaient les personnes d'un certain âge, lorsqu'ils constataient que leur vie était à présent plus derrière que devant eux. La houle berçait doucement la coque du bateau et la Duduche s'endormit du sommeil du juste.

Les choses sérieuses allaient débuter au matin. La tempête s'était levée. Sur le bastingage, on avait du mal à se tenir debout sans devoir s'accrocher. Après un petit déjeuner copieux pour avoir la force de tenir, la Capitaine prit le commandemant dans la cabine de pilotage. Bien qu'elle faisait tout son possible, elle avait du mal à diriger le bateau comme elle l'aurait voulu. Tiens bon le cap et tiens bon le flot, hisse et ho! Pour ça elle le tenait bon, le cap, et les matelots hissaient haut! Manque de chance, la mer faisait le gros dos! Les vents étaient contraire à leur destination. Robin ne s'était pas encore plaint, s'était déjà un miracle! Il fallait absolument que les vents tournent! Zakarine avait les bras en compote à force de maintenir la barre mais ça poussait fort face à l'Horizon, lui faisant faire du sur-place. Elle priait tous les saints du ciel et le Très-Haut afin qu'ils se calment, leur laissant un peu de répit dans cette course folle sur l'eau. Elle croisa Ode sur le pont et s'enquit de la santé des passagers.


Ça va, toi? Tu n'as pas le mal de mer? Tout le monde va bien? Pas de malade à bord?

Elle lui sourit, en espérant qu'elle ne regrettait pas déjà d'être montée à bord mais c'était les aléas de la navigation.

Attention à bien caler vos cannes à pêche, de façon à ne pas les perdre. Ce serait rageant..

Une petite lampée de chouchen pour se donner du courage et elle examina la carte afin de calculer la meilleure trajectoire prendre pour les sortir de cette situation plus que critique.
_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, 4, 5   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)