[RP/IG] Bureau des fruits

Le local de la corporation des cueilleurs de fruits était situé dans un petit local au rez-de-chaussée du bâtiment qui faisait face à la porte de la ville qui menait directement au verger. Ainsi, tous les cueilleurs de fruits étaient obligés de passer devant en partant pour la cueillette puis à nouveau en rentrant en ville...

A l'intérieur, on trouvait :

* la carte du jour : http://lesroyaumes.kendor.org/welcome.php
Attention ! Le local ferme à minuit donc on ne peut utiliser la carte après. Et de toute façon, on ne va pas au verger en pleine nuit !
(HRP=la carte du site passe au jour suivant à minuit et les RR à 4hxx du matin, donc il ne faut pas utiliser la carte entre minuit et la mise à jour des RR : on aurait déjà perdu les infos des autres cueilleurs du jour et les infos que l'on enregistrerait sur la carte seraient conservées par erreur le lendemain...)

* la liste des membres de la corporation à jour du 4 mars 1458 :

Augis
Cedrik1er
Charlemagne23
Christa
Edlweisss
Estainoise
Fernal (mourant ?)
Granfrere
Guilmord
Gysele
Laiyna
Lakata
Lavava
Lulu_Tigrrou
Neocor
Ragnarock
Rollin
Sbott
Thornton
Tosca
Valeriepc
Yzalba
Zip

feu Gwalchjune
feu Sieur_Phaco
feu Simon1
feu Nasher
feue Suba
feu Timarti
feu Baudolino*
feu Yannov
feu Seifuku
feu Pilule
feu Asicael
feu Meyssonnier
feu Aragus
feu Duannay
feu Francois_premier
feu Grandgousier
feu Wotanether
feu Xenor
feu Dolmance
feu Wrothak
feu Almandian
feu Loctavia

Ont soutenu la corporation sans être savoyards : Aorine, Ortence, Mamae, Signore_baudolino, Patrickovix

Ont abandonné leur duché pour des promesses de terres nouvelles à défricher : Simnick, Steredeck, Aurhore, Moh, Pooyan, Valentino, Maewinda

* une table et des chaises pour que les cueilleurs qui s'y rencontrent puissent prendre le temps de discuter...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Simon entra dans le nouveau bureau des fruits.

Il apprectu alors Laiyna et Augis.

Bonjour, tout le monde va bien ???

Sans attendre de réponse, il enchainat

Je ne ceuille pas actuellement mais, sachez que si je mis remet, je remplirais la carte au maximum.[/i]
_________________

Ce fut au tour du baron-cochon de se présenter au local.

- Bien le bon jour à ceulx qui ceuillent le fruit comme la vie ! Messire Augis, je serais fort aise que vous me donniez également mes accès au grand registre du verger. J'y vais souvent, et souvent en grande haste, à l'aube, aussi je ne puis vous garantir de pouvoir à chaque fois remplir vos tables de ceuillage. Mais je m'efforcerai toutefois de le faire chaque fois que Chronos (et surtout Morphée) aura la largesse de m'accorder le temps suffisant.
_________________

Augis était revenu de sa cueillette matinale tout heureux d'avoir pu admirer la silhouette des arbres du verger à demi cachés par la brume. De retour au local pour y indiquer les bons coins du jour qu'il avait repéré, quel ne fut pas sa surprise de découvrir qu'un cueilleur encore plus matinal avait déjà laissé de nombreuses indications...

Au total : 68 cases renseignées à deux dès 9h du matin ! Amis chambériens, courrez tous au verger aujourd'hui : il y a des affaires à faire...

Une question demeurait : quel autre membre de la corporation avait fait la plus grosse part de ces découvertes ? Augis s'était assis pour y réfléchir quand il aperçut, joliment disposé dans une petite assiette, quelques tranches de saucissons fraichement coupées. Augis se laissa tenter et commença à mâchouiller machinalement.

Soudain, il reconnut le fumet de cette charcuterie que tout chambérien reconnaîtrait parmi mille autres et compris quel était ce cueilleur matinal et infatigable travailleur qui avait découvert plus de 50 cases.

Béni soyez-vous, Sieur Phaco ! quand vous vous y mettez, ça déménage !
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Ce soir-là, Augis resta longtemps au local des cueilleurs de fruits... Il se mit à éplucher sa récolte de pommes de la journée ainsi que les 3 dernières poires qu'il avait pu trouvées. Il les plaça dans un récipient à feu avec juste un fond d'eau claire et porta le tout au dessus de la flamme. Il attendit que les fruits cuisent tranquillement, en remuant de tant en tant.

Quand la préparation fut prête, il la retira du feu et la posa sur une table. Il la laissa là à refroidir car il n'était point raisonnable à cette heure avancée de la nuit de la porter directement à son destinataire. Aussi Augis rédigea-t-il un petit mot qu'il posa près du plat :

Augis espérait que Neocor repasserait prochainement par le local et trouverait se modeste présent...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Augis avait accroché au local de la corporation un petit écriteau qui disait :

Maintenant, il s'agissait de faire mieux en novembre... et c'était bien parti !
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

erreur de connexion
_________________

Merci Augis pour ce concour !!! C'était une très bonne idée. Félicitation au gagnants et a tous ceux qui ont participés !!!
_________________

Valentino entra dans le bureau et fut accueilli bien gentiment. il était venu simplement, voulant montrer son désir de s'incorporer un peu à la vie de Chambéry. Il n'avait plus bcp de temps entre des cochons et sa cueillette mais il avait promis de passer régulièrement aider à mettre à jour la carte des arbres.

Il salua tout le monde, annonça son intention d'aider et s'en retourna curer ses dédés...

Augis avait cette fois tardé à rassembler la corporation pour donner les résultats du concours : ayant repris un peu de service au verger, il avait dû attendre de reprendre une activité de boulanger pour prendre le temps de confectionner les récompenses.

Le premier jour, samedi 17, ont été découverts :
* une miche de pain parmi les fruits violets par Sieur_Phaco ; Sieur_Phaco, je vous donnerai rendez-vous au marché pour prendre possession de votre dû !
* une tarte aux pommes parmi les fruits bleus par le même Sieur_Phaco
* une seconde tarte aux pommes parmi les fruits verts par Nasher
Une compotée de coings est restée cachée.

Le deuxième jour, dimanche 18, seule la compotée de coings a été découverte parmi les fruits verts par Nasher à nouveau. Ni le pain d'épices, ni la miche de pain, ni la tarte aux pommes n'ont été trouvés.

Décidément, il y avait toujours un relachement semblait-il le second jour des concours...

Le troisième jour, lundi 19, si la compotée de coings, le pain d'épices et la miche de pain sont restés cachés, en revanche :
* une tarte aux pommes a été découverte parmi les fruits verts par Laiyna et
* Valentino a trouvé une tarte pommes / poires parmi les fruits jaunes.

Avec 6 lots découverts par 4 personnes, on constate une petite progression par rapport au précédent concours (5 lots avaient alors été découverts par 3 personnes) : nous pouvons en être fier !

Augis remit donc aux gagnants, en échange des petites pièces de bois où était dessiné le lot qu'ils avaient découvert au verger, les préparations qu'il avait cuisinées ces derniers jours...

Traditionnellement, Augis invita ensuite les participants à goûter ensemble les lots non découverts autour de quelques bouteilles de jus de pommes.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Laiyna entra dans le bureau

Bonjour Augis, je ne sais pas si tu es au courant mais Edl revient....Alors j'ai eu envie de lui faire une tite fête pour l'accueillir chez elle. Tu va venir hein?!...Huuuuuuum...tu veux bien nous faire quelques tartes? Edl les adore.
_________________

L'heure était venue d'afficher le bilan mensuel d'activité.

Pas de progression ce mois-ci mais, au moins, un quasi maintien des résultats. En tout cas un grand merci à Nasher qui cueillait presque tous les jours et remplissait systématiquement la carte pour aider les autres cueilleurs !

Peut-être faudrait-il relancer la cueillette auprès des nombreux chambériens arrivés ces derniers temps ? et qui, après avoir mangé quelques morceaux de viande, devaient désormais être en mesure de cueillir avantageusement. L'objectif de renseigner chaque jour au moins 3 fruits de chaque couleur pour donner une chance à chacun d'améliorer sa cueillette, quelque soit son niveau, demeurait donc pour la corporation. Il y avait aussi ces calculs de rentabilité de la cueillette qui avaient été maintes fois annoncés... et toujours pas faits. Et enfin ce projet de contact avec Annecy, cette autre ville du duché de Savoie qui possédait un verger, pour voir comment ils s'organisaient de leur côté pour améliorer la production de fruits. Ce n'étaient pas les projets qui manquaient pour cette année 1456 qui s'annonçaient.

Pour encourager tous les cueilleurs et leur souhaiter bon courage et bonne chance, Augis confectionna de grands chiffres avec des branches de laurier qu'il façonna de son mieux (il y passa deux bonnes heures pour obtenir approximativement des formes reconnaissables). Il les suspendit alors à l'extérieur, au-dessus de la porte du local. On pouvait lire :
1456.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Quand Edelweisss avoua à Augis qu'elle avait (encore) perdu la clé d'accès au local où les cueilleurs renseignaient l'état du verger, il leva les yeux au ciel, soupira un bon coup et se mit à secouer la tête, l'air de signifier : et dire que je pense que ce n'est pas la dernière fois... Même son air fautif et désolé n'y fit rien. La dernière fois, il s'était laissé avoir mais cette fois, il tiendrait tête.

Enfin... le silence ne dura guère plus d'un instant, et Augis, compréhensif, promis de lui faire refaire une nouvelle clé.

Mais j'espère au moins que vous m'offrirez un verre quand tout ceci sera réglé ! ajouta-t-il pour conclure.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Excusez-moi, Monsieur l'émissaire, je m'occupe de vous dans un instant : il faut d'abord que j'affiche le bilan d'activité du mois de janvier. Et Augis s'empressa d'écrire de son mieux sur le panneau réservé à cet effet.

Un nouveau mois de maintien des résultats pour la corporation, annonça Augis. Et encore merci aux cueilleurs réguliers qui font vivre la carte du verger et améliorent leurs rendements...

Augis se tourna enfin vers l'émissaire d'Edlweisss : Tenez, allez donner cette clef à celle qui vous envoie. Elle a tardé à être forgée, mais c'est vrai que cette demande n'était pas prioritaire dans le carnet de commande de l'artisan qui me les fabrique. Et il ajouta plus bas : Peut-être aussi n'ai-je pas mis beaucoup de zèle à accélérer cette commande, mais ne le répétez surtout pas à Edlweisss. Elle risquerait de m'en vouloir. Enfin, content de vous avoir rencontré... quel est votre nom déjà ?

Et au fait, tant que vous êtes à Chambéry, car vous ne semblez pas être d'ici sinon je vous connaitrais, si vous voulez cueillir des fruits, demandez-moi un accès personnel pour profiter vous aussi de l'entraide de la corporation !
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Augis était venu inscrire un nouveau membre de la corporation sur la liste qu'il affichait en ce lieu pour l'information de tous ( http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=277522&postdays=0&postorder=asc&start=1 ).

Quand il vit le nom de Sieur_Phaco au milieu des autres il voulut l'effacer mais une petite pensée pour le baron cochon le fit suspendre son geste. Ne sachant que faire, il s'assit un instant.

Il pouvait certes effacer le nom de Phaco car, là où il était, peu lui importait la corporation, pensa Augis. Mais le laisser inscrit pourrait aussi constituer une sorte d'hommage à cet infatigable cueilleur qu'était Le baron. Il avait les yeux dans tous les endroits du verger à la fois. Il était capable de visiter plus d'une cinquantaine de branches ou de buissons par jour pour découvrir les plus beaux fruits et il partageait ensuite volontier ses meilleures découvertes avec qui le voulait, du bourgeois au simple gueux. Pas aux nobles car a-t-on jamais vu un noble venir cueillir des fruits au verger de Chambéry. Ah si, un : Le baron !...

Augis émergea de ses pensées et après une dernière hésitation, il finit par se résoudre à effacer l'inscription pour la remplacer par : "feu Sieur_Phaco".
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Simon entra dans le bureau d'Augis et s'exclama :

Bonjour Augis,

L'anonyme.... c'est moi.... Je me suis remis un peu à la ceuillette et j'ai perdu mes (identifiants)... Pourriez vous me les retrouver ou m'en trouver d'autres ???
_________________

De retour au local après sa cueillette, Augis était heureux aujourd'hui : avec celles qu'il inscrivait, cela faisait 70 cases renseignés aujourd'hui dès 9 heures du matin, dont les 5 cases jaunes et les 40 cases vertes dans leur intégralité... Voilà de quoi aider les cueilleurs à trouver tous les meilleurs fruits du jour afin de n'en perdre aucun !

Augis s'en alla ensuite dans les rues, un peu insouciant et ivre de bonheur, invitant les uns et les autres à consulter la carte ( http://lesroyaumes.kendor.org/welcome.php?menuP=ver&verger=Chamb%E9ry ) ou mieux à demander à s'inscrire pour visualiser directement la meilleure case découverte correspondant à ses caractéristiques (force et échelle).

(rappel : pour s'inscrire, demander à Augis par pigeon ou poster ici)
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Baudolino, qui venait de faire l'acquisition d'une échelle flambant neuve, vint se présenter au bureau des fruits.

- Buongiorno, gentils cueilleurs de fruits. Je suis Baudolino, résident chambérien, et il me plairait fort de rejoindre ce jour votre corporation de joyeux grimpeurs d'arbres. E possibile ?

Augis était un peu dépassé par les inscriptions à la corporation et n'avait pas encore eu le temps de faire le bilan du mois précédent. Il s'installa donc au bureau pour refaire ses calculs et afficha :

Pour la première fois dans l'histoire de la corporation la carte avait été renseignée tous les jours ! et la moyenne avait fortement montée : plus de 50 cases par jour !

Il faudrait désormais que les cueilleurs prennent l'habitude de renseigner aussi des fruits rouges ou bleus pour les nouveaux membres qui n'avaient pas tous (encore) la force suffisante ou une grande échelle. Augis commença à faire passer le mot parmi les membres et cueilleurs réguliers...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Charlemagne entra dans le bureau des fruitd

- Bonjour messire Augis je souhaite faire parti de votre corporation de cueilleurs de fruits.
_________________

Les nombreuses inscriptions à la corporation avait porté leurs fruits (et apporté beaucoup de fruits sur le marché de Chambéry d'après le maire...) : Augis afficha donc fièrement le dernier bilan.

Plusieurs jours dans le mois, tous les meilleurs emplacements pour les plus beaux fruits, ceux que l'on n'atteint qu'avec une grande échelle, avaient été découverts. Et de nouveaux cueilleurs plus jeunes se joignaient désormais à la corporation : il devenait donc important pour les cueilleurs réguliers d'approfondir la notion d'entraide si chère à la corporation et de renseigner des emplacements moins productifs mais que les habitants moins forts ou ne disposant que d'une petite échelle pouvait atteindre [les rouges et les bleus aussi].
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Un pigeon entra par la fenêtre et se posa sur le bureau de la corporation des cueilleurs de Chambéry. Il était porteur d'un message que le maitre des lieux pris et en fit lecture :

_________________

LES FRUITS EN VENTE À 9.90 ECUS SONT RÉSERVÉS POUR LA MAIRIE !
INTERDICTION D'ACHETER !
MAIS PAS DE METTRE EN VENTE À CE PRIX ! ! !

Gerfanion reçu avec un immense plaisir la réponse venant de Chambéry. À la lecture de celle-ci, il constata que la réponse était conforme avec ce qu'il avait entendu dire par ailleurs. Il sorti son écritoire et fit à son tour réponse.

Il roula soigneusement le message, le glissa à la patte du pigeon qui s'envola aussitôt vers sa destination.
_________________

LES FRUITS EN VENTE À 9.90 ECUS SONT RÉSERVÉS POUR LA MAIRIE !
INTERDICTION D'ACHETER !
MAIS PAS DE METTRE EN VENTE À CE PRIX ! ! !

Le désormais traditionnel bilan mensuel venait d'être affiché.

Une moindre fréquentation du verger ce mois-ci mais toujours suffisante pour améliorer sa propre cueillette avec les indications des autres cueilleurs...
Et gageons que juin va voir revenir les cueilleurs en nombre pour le temps de cerises ! D'ailleurs, Augis avait repéré une jeune demoiselle qui passait son temps dans les arbres...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Augis s'énervait depuis un quart d'heure sur la porte du local du bureau des fruits, mais rien n'y faisait : elle s'était gonflée d'eau suite à l'orage de la nuit et résistait à tous ces assauts.

Bon, ben je crois qu'il va falloir attendre qu'elle sèche pour pouvoir à nouveau accéder à la carte du bureau des fruits

[HRP] En fait, la carte ( http://lesroyaumes.kendor.org ) ne fonctionne pas ce matin : je me renseigne auprès de son créateur (Paddyromy) et vous tiens au courant... [/HRP]
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Augis se désespérait de voir la corporation si mal exploitée ces temps-ci

Et dire que je dois suivre des cours à l'université et que je ne peux pas cueillir autant qu'avant..., pensait-il. Il va pourtant bien falloir relancer la production de fruits pour que Chambéry puisse en exporter et importer en échange bois et fer que la ville ne produit pas et dont elle a besoin.

C'est pourquoi ce jour-là, il avait consciencieusement renseigné la carte du verger pour aider d'autres cueilleurs moins expérimentés (et surtout moins intelligents pour aller fureter dans autant de recoins que lui)
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

le maire passa voir si tout allais bien au bureau des fruits pendant la retraites d Augis ...

Augis voulait finir de ranger le bureau de la corporation des cueilleurs de fruits. Il lui fallait mettre à jour le panneau qui annonçait le bilan mensuel. L'été avait été faible en activité comme tous les ans avec les nombreux voyages hors de la ville et les retraites que les membres ne manquaient pas de faire...

Pas reluisant mais Augis préférait rester honnête en l'affichant comme les autres. Et puis l'affaire aller se relancer. Augis attendait donc que de nouveaux habitants le contactent pour participer à l'entraide entre cueilleurs.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Grandgousier poussa du plus délicatement possible la porte du bureau des fruits. Il espérait y rencontrer le sieur Augis.

VLAAAAANNNN !!!

- Hummm... légère, cette porte. Belle journée, m'sire Augis. Assez belle pour que je me décide à me mettre au vert, et à entamer un régime fruité. Est-il possible d'obtenir mes accès au verger chambérien ? Mon nom est Grandgousier.

Augis reçut avec plaisir la visite de Neocor qui semblait un peut désemparé devant l'activité des cueilleurs de fruit. Il lui donna quelques conseils et le renvoya vers un ouvrage de la bibliothèque impériale (sur le forum) pour les techniques de cueillette. Il lui indiqua aussi quelques trucs de cueilleur expérimenté permettant de ne pas trop se fatiguer une fois en haut de son échelle.

Et puis surtout, si tu te sens en difficulté ou si tu as un malaise en haut d'un arbre, appelle à l'aide : il y a toujours du monde au verger et on viendra t'aider. Il ne faudrait pas que notre évêque soit retrouvé allongé pour toujours sous un pommier...

Il lui rappela alors quelques principes de base : deux cueilleurs ne peuvent pas cueillir au même endroit car le second n'aurait plus rien une fois que le premier aurait ramassé tous les fruits mûrs. Chacun doit donc trouver un coin à lui avec des fruits les plus beaux possibles. Pour se retrouver dans le verger, les cueilleurs utilisent un code où l'on identifie chaque emplacement par un X et un Y. Y=0 pour les fruits violets, 1 pour les bleus, 2 pour les rouge, 3 pour les verts et 4 pour les jaunes. X va de 0 à N selon le nombre de fruits dans chaque couleur...

Voilà résumé le verger en quelques mots. C'est un peu court car il y aurait beaucoup à dire mais c'est suffisant pour un premier jour !

Ensuite, Augis enregistra Neocor sur le registre de la corporation et lui remit une clé d'accès au local pour pouvoir consulter la carte des bons coins du verger mais aussi pour pouvoir la renseigner.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Bon : le bilan n'est pas bon ! Mais un noyau de 3 cueilleurs réguliers (merci à Duannay et à Grandgousier), l'un ou l'autre au moins renseignant la carte un jour sur deux, c'est un bon point de départ pour aider les autres... Par contre, signe encourageant : Augis venait d'inscrire deux nouveaux venus, dont il avait pu ajouter le nom à la liste des membres de la corporation.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Valerie, qui a vu son amie Ysalba entrer dans le bureau des fuits, est venue elle aussi rencontrer Augis. Cependant, elle n'a pas encore d'échelle.

Quand zip arriva il croisa dame valerie et Yzalba qui en sortaient heureuses d'avoir eu leurs clefs ,il les saluas bien bas ,et se dis qu'il les verraient bientot au verger .
Bonsoir messire Augis, je me nomme Zip je suis un nouvel arrivant et j'aimerais me perfectionner dans la cueillette des fruits . mais pour cela on m'a conseiller de venir m'inscrire a ce bureau afin de recevoir une carte du verger et d'en apprendre plus sur la façon de cueillir.
Zip sortis du bureau avant que la nuit tombe et ne voudrais pas se perdre dans les rues qu'il ne connais pas encore bien .

L'hiver était froid et Augis se remettait difficilement d'une mauvaise toux. Il était allé quelquefois au verger mais uniquement les jours ou la douceur du soleil venait réchauffer son corps fatigué. Et pourtant la corporation, même s'il ne s'en était guère occupé ces jours-ci, semblait continuer à fonctionner sans lui. Elle était comme un homme qui se lève par habitude et part pour son travail quotidien, sans entrain, sans allant, mais comme si rien ne pouvait l'arrêter. Bref, la corporation ne se portait pas si mal.

Pour en avoir le coeur net, Augis se résolut à faire le bilan de l'année 1456 qui venait de s'achever.

En progrès par rapport à novembre, quoi !

Voilà pour l'année : pas si mal pour une première année complète de fonctionnement à Chambéry ! Avec en plus un fort renouvellement des cueilleurs participants...

Pris d'une soudaine quinte de toux, Augis resta plié en deux pendant plusieurs minutes avant de pouvoir se redresser. Il lui fallait respirer de l'air frais. Aussi se leva-t-il pour sortir et faire le tour du quartier en chancelant quelque peu en attendant de revenir après quelques minutes... Il revint pour terminer son troisième bilan.

Encore en progrès... Les chiffres traduisaient bien le sentiment qu'Augis avait. Cependant, Augis se demandait s'il ne serait pas intéressant d'inviter les membres de la corporation et les habitants de Chambéry à débattre du verger et de leurs préoccupations à cet égard. D'autant que les mauvaises ventes de fruits ses jours-ci ne favorisait ni les cueilleurs, ni la corporation. Le duché, parait-il, qui ne rachetait temporairement plus les fruits.

Il faudrait en tout cas en parler à quelques uns avant de mettre cela sur pied. Et voir aussi avec le maire...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Efficacité, je n'en sais trop rien vous savez... kof! kof ! Excusez-moi, c'est cette toux qui ne me quitte point !

Mais tout d'abord, bienvenue à vous, en tant que gouverneure de la ville. C'est ainsi que nous disions du temps de feu le baron cochon, c'est donc ainsi que je vous appellerai... en attendant votre élection !

Pour répondre à votre question, la cueillette ne se passe pas trop mal mais je n'ose trop l'encourag... kof ! kof !... depuis 2 mois car le duché, parait-il, ne rachète plus les fruits ! Ils s'accumulent donc sur le marché. Le dernier tarif de rachat par la mairie était de 9 écus et 40 deniers pièce. L'action prioritaire serait à mon avis de relancer le rachat de fruits vers le duché.

De mon côté, j'avais ide de lancer une discussion publique, ici, au bureau des fruits, avec tous les habitants qui le souhaitent. Je pourrai peut-être l'organiser d'ici quelqu... kof ! kof !... jours ?

Par ailleurs, si vous le voulez, je puis vous indiquer où sont classées les archives des conseils municipaux...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Vous avez parfaitement raison, les potagers sont à déconseiller à tous les habitants car le gain qu'on en tire dans une ville de fruits est trop faible : vous pourriez d'ailleurs le remettre dans le message du maire. De plus, je crois qu'il existe une aide du Duché de 50 écus pour ceux qui chang... kof ! kof ! leur champ de légumes en je ne sais plus quoi.

Pour le château, je vous aurais bien accompagné, mais je dois me reposer... Le plus simple serait que vous croisiez Laiyna ou Maitremars : ils vous indiqueront la salle du conseil municipal de Chambéry qu'ils connaissent très bien. Et puis ils faudra bien préciser aux gardes que vous êtes la nouvelle gouverneure pour qu'ils vous laissent entrer. Sinon...

Augis recommença à donner des explications détaillées pour accéder à la fameuse salle...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

*Rollin fulminait... ceux qui le croisèrent au retour du verger n'osèrent pas trop lui adresser la parole tant il avait l'air de mauvaise humeur. Le paysan grommelait et pestait tant et plus en agitant un gros fagot de bois qu'il avait serré d'une corde*

Par l'orteil de Sainte-Nitouche, camelote de camelote d'échelle de rontudjuuu!

*Passant devant le bureau des fruits, le cueilleur frustré entra et constata la propreté du lieu... Aaaah, les vertus apaisantes du ménage de printemps...*

Hébé, il semble que le Sieur Augis ait encore frappé... Faudra qu'je pense à lui dire de s'reposer un peu... sa toux m'a pas l'air très engageante... Bon, allez, j'm'en va faire don des restes de mon échelle à la corporation, ainsi!

*Quelques coups de hachette et de galoches plus tard, Rollin empilait les restes de sa grande échelle à côté de l'âtre du bureau*

Bon, au moins elle servira encore à quelqu'un, comme ça! J'comprends pas, j'prends toujours soin d'mes outils pourtant... Enfin... tant pis... va falloir que j'casse ma tirelire pour en racheter une... Vu l'prix, c'est pas encore demain qu'j'aurai assez d'écus pour m'acheter un second champs... Pfff! Vie de misère, va!

*regardant une dernière fois la pièce, Rollin haussa les épaules et, finalement, sourit... Il quitta immédiatement le bureau des cueilleurs pour se rendre à la carrière de Chambéry en sifflotant*

_________________
Le Sacrifice de Soi est la condition de la Vertu (Aristote)

_________________
Le Sacrifice de Soi est la condition de la Vertu (Aristote)

_________________
Le Sacrifice de Soi est la condition de la Vertu (Aristote)

L'humeur fort joyeuse en cette belle journée, Yzalba, son panier au bras, revenait du verger. Elle était contente de sa récolte.

La veille, elle avait vu dans le registre qu'un chambérien ou une chambérienne dont l'initiale était un "R", avait commencé à renseigner les branches les plus basses. Elle trouvait que c'était une bonne idée et ce matin, elle avait fait de même. Ainsi, avec ou sans échelle, chacun trouverait son compte au verger. Compte tenu de sa capacité de cueillette, elle s'en voulait même de ne pas avoir eu cette idée plus tôt...

Elle mit à jour le registre en espérant secrètement avoir la chance de croiser ce mystérieux "R" bientôt ici même ou au verger.
Maintenant qu'elle était de retour, elle avait l'intention de s'investir à nouveau au verger, comme avant. Elle pensait que coordonner ses efforts avec ceux d'un autre cueilleur ou d'une autre cueilleuse serait un bien pour tout le monde !

Elle décida donc d'attendre un peu. Peut-être "R" passerait... Sinon Augis, qui saurait surement de qui il s'agissait !

En souriant, elle s'assit donc sur le bureau d'Augis pour patienter...
_________________

En sortant, Yzalba croisa Augis qui rentrait justement du verger, tout souriant, presque guilleret.

Vous vouliez me dire quelque chose ?

Puis, après avoir entendu l'interrogation d'Yzalba concernant le mystérieux "R", Augis ajouta :

Tenez, je vous offre un verre de jus de pom... kof! kof ! Excusez-moi, encore cette toux. Entrez donc, si vous avez un peu de temps, et je vous dévoilerai son nom.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Oh, ce n'est rien. Je m'y suis presque habitué, vous savez.

Une fois à l'intérieur, il servit deux jus de pomme et tendit un des deux verres à Yzalba. Il pris le temps d'avaler une gorgée de son propre verre avant de poursuivre :

Concernant votre ques... kof ! kof !, bref, il y a effectivement des inconnus qui renseignent la carte anonymement. Cela rend service à la communauté mais il est dommage que la communauté ne puisse les remercier.

Par contre, pour celui qui signe d'un "R", je crois qu'il vous suffirait d'aller consulter la liste des membre de la corporation, là-bas sur ce petit panneau. Vous y découvrirez tous ceux dont le nom commence par un R... De mémoire, il ne devrait y en avoir qu'un. S'il s'agit de celui auquel je pense, il fait d'ailleurs parti des vaillants cueilleurs qui ont relancé la cueillette depuis la mi-février. Et le bilan est bon : en mars, la carte a été renseign... kof ! kof ! tous les jours sans exception.

Tous les jours une aide aux cueilleurs qui ne disposent pas tous de nombreux déplacements, voilà qui me réjouit !

Et Augis vida son verre, le sourire aux lèvres.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Yzalba salua de la tête et d'un charmant sourire le nouvel arrivant.

Bonjour Messire...

Interrogeant Augis d'un regard appuyé, elle le vit sourire en coin...
Aussi s'arrangea-t-elle pour voir ce qu'écrivait le cueilleur sur la carte du verger, et ne put s'empêcher de sourire à son tour en voyant le R s'étaler à côté de toutes les croix... Comme elle avait consulté la liste, suivant en cela le conseil d'Augis, elle savait que le seul cueilleur dont le nom commençait par un R était un dénommé Rollin.

Messire Rollin, n'est-ce pas ? Ne soyez pas surpris, Maître Augis m' un peu aidée...

Elle sourit à nouveau et reprit :

Je souhaitais faire votre connaissance, pour tout vous dire. Mais pardonnez-moi, je ne me suis même pas présentée : je suis Yzalba, chambérienne depuis bientôt un an, meunière à mes heures et cueilleuse acharnée !! Vous m'honorerez en m'appelant Yza comme tous mes amis, car je gage que quand je vous aurai parlé de mon projet, ainsi qu'à Augis, d'ailleurs, nous serons amis...

Elle planta son regard gris et franc dans celui de Rollin et laissa le temps à ce dernier de lui répondre...
_________________

*Le paysan, un peu gauche, tira sur les pans de son pourpoint et bafouilla un peu. Il leva les yeux vers Yzalba et soutint son regard. Ses yeux foncés reflétaient la franchise et la sagesse pleine de simplicité des gens de la terre.*

Très heureux de vous y rencontrer, Dame Yzal... Yza, donc...

*Le cueilleur parut réfléchir précautionneusement a tout ce qu'il disait*

Il n'y a point de "Messire" avec moi, j’suis pas vraiment de c’monde-là, v’savez ?.. Enfin, sauf vot’ respect… J’suis pas très doué avec les manières, ‘fin, vous m’comprenez, hein ?!

*Le paysan bafouilla et sembla rougir un peu. Pour se donner une contenance, il prit la boisson que lui tendait Augis en le remerciant et y plongea le regard comme s’il était tout à coup très intéressé par ce qu’il se passait à la surface du breuvage. Il le porta à la bouche et sirota une gorgée.*

Pour sûr, ça c’est d’la pomme, et de la bonne en plus !

*Rollin était plus habitué à boire dans de la vaisselle de peu de valeur, aussi posa-t-il avec d’infinies précautions le précieux récipient de verre de peur qu’il se brise dans ses mains au moindre mouvement. Reprenant quelque peu sa contenance maintenant que tout danger de casse était écarté, il jeta un regard admiratif vers Maître Augis qui semblait si à l’aise avec les choses de l’écrit et la science des additions. Enfin, il s’éclaircit la gorge et se tourna vers Yzalba*

Or donc, vous avez parlé d’un projet ?..
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

Pendant ce temps, Augis avait péniblement finit ses comptes et avait inscrit sur le panneau utilisé à cet effet :

C'est avec un grand sourire qu'Augis montra le panneau à ses invités mais, voyant le regard embarassé de Rollin, il le reprit :
Oh, excusez-moi ! Voilà ce qui est écrit. Et il lut le texte du panneau.

Je peux même ajouter, pour poursuivre notre conversation, qu'il y a eu deux cueilleuses très assidues (2 jours sur 3 dans tout le mois) : il s'agit de Maewinda, notre maire et tout dernièrement conseillère ducale, et de Mamae, récemment arrivée à Chamb... kof ! kof ! Les autres cueilleurs réguliers ont été Rollin, merci à vous, ValeriePC, Zip, Grandgousier, Duannay, moi-même quand mes études et mon travail comme fonctionnaire pour le duché m'en laisse le temps et cet inconnu que je n'ai réussi à identifier... Yzalba, je ne vous oublie pas, mais vous n'êtes rentrée qu'au début de ce mois, et si vous n'apparaissez pas dans les chiffres de mars, vous étiez bien présente dans ceux de janvier. Voilà pour les chiffres ! qui diffèrent déjà quelque peu de vos impressions premières, Dame Yzalba, si je ne me trompe.

Passons maintenant aux idées. Rien de bien nouveau, en réalit... kof ! kof !

Premièrement : renseigner sur la carte des fruits pour des cueilleurs de toute capacité physique (c'est-à-dire des fruits de toutes les couleurs) me semble une action en droite ligne de la vocation d'entraide de notre corporation. Mais cette action n'est envisageable que si un noyau dur de cueilleurs assurent que la carte sera renseignée un minimum chaque jour. Cela semble maintenant le cas : profitons en. L'année dernière, je proposais de renseigner à minima 3 ou 5 fruits de chaque couleur. Mais j'insiste pour dire que cela doit être fait par des cueilleurs qui disposent de suffisamment de déplacements pour réussir raisonnabement par ailleurs une cueillette convenable. Je pense qu'à partir d'une quinzaine de déplacements, un cueilleur peut, s'il le souhaite, en consacrer 3 à une couleur autre que la sienne. Mais c'est surtout à partir d'une trentaine de déplacements que cela devient envisageable.

Deuxièmement : la communication. Le noyau dur et la solidarité étant assurés, faisons connaître la carte du verger par tous les moyens : le bouche à oreilles en taverne, la communication officielle du maire, par courrier et sur le panneau d'affichage de la mairie, la Halle (nous y sommes), les relances du tribun auprès des nouveaux habitants 8 jours après leur arrivée (il faudra que j'en parle à ValériePC). Tous les moyens sont bons. Pour les inscriptions, renvoyer systématiquement vers moi (ou quelqu'un d'autre sur le site de la carte - rubrique "obtenir un accès" quand je suis en retraite) et pour les renseignements, il y a la Halle (première page de ce sujet que j'espère assez claire, sinon dites-moi, je peux la modifier) et les explications que nous pouvons tous donner.

Troisièmem... kof ! kof ! : le concours. Il s'agit d'organiser sur une journée ou une semaine une compétition entre cueilleurs. Gagne celui qui renseigne le plus de cases sur la période considérée (je peux récupérer cette information sur la carte sans difficulté : je sais, jour par jour, qui a renseigné la carte et de combien de cases). Plusieurs catégories peuvent être prévues, par exemple : vagabonds, paysans, artisans, notables... Une récompense IG est attribuée au(x) vainqueur(s), donnée par la mairie ou l'un d'entre nous (en tant que boulanger, j'ai déjà offert des miches de pain dans ce cadre). Une variante consiste à cacher dans la carte du verger des "trésors" : en renseign... kof ! kof ! une case donnée, le cueilleur découvre ce trésor. Mais je ne suis pas sûr que cela apparaisse dans l'interface du cueilleur ; je crois que j'ai uniquement l'information après coup, donc c'est moins intéressant, mais je peux faire un test pour... demain : une récompense dans chaque couleur de fruits ! Qui tombera dessus ? Autre variante, concourir contre une autre ville à celle qui renseignera un jour donné le plus de cases sur sa carte... Malheureusement, je ne crois pas qu'Annecy se soit intéressée à la carte à ce jour. Il faudrait que je contacte quelqu'un : si j'ai un peu de temps, je lui enverrai un pigeon.

Voilà, en vrac, mes idées... Qu'en pensez vous ?

Et craignant d'avoir noyé ses amis sous un tel flot de paroles, Augis remplit les verres de jus de pomme.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

*Rollin crut percevoir un léger flottement dans le comportement d’Yzalba… Une sensation de trouble fugace qui s’effaça quasi-instantanément. Le paysan reporta son attention sur la discussion, il écoutait attentivement ses compagnons cueilleurs et tentait de comprendre les remarques et bien retenir toutes les propositions qui fusaient de part et d’autre.*

Pour sûr, Dame Yza, j’crois surtout que c’est parce que, comme moi, vous v’nez tôt au verger que vous avez l’impression qu’on est pas beaucoup, mais y a des gens qui le visitent jusqu’en en toute fin de journée, c’est parfois trompeur...

*Souriant et un peu plus à l’aise, Rollin continua*

J’trouve toutes vos idées très bonnes, c’est certain ! Moi les jours où j’suis dans les premiers au verger, j’fais les basses-tiges à droite du chemin, en général les deux premières branches de chaque ligne, puis j’fait le maximum de faîtes pour dénicher un bon coin pour moi.

Maint’nant, si j’suis pas dans les premiers et qu’ceux qui sont venus ont gentiment renseigné des coins valables aux faîtes, alors je fait au maximum de mes possibilités pour renseigner une branche pour chaque hauteur sur un maximum d’arbres (donc en gros je fais au moins une case de chaque couleur sur un maximum d’arbre) et quelques branches dans les basses-tiges à droite. J’sais pas si c’est la meilleure solution, mais bon…

Les faîtes des très grands arbres du fond sont très souvent occupés par des cueilleurs qui ne renseignent que peu, voire pas du tout la carte (les éternels abonnés des cases jaunes, quoi !)… J’sais pas s’il est possible d’un peu mettre de l’ordre dans tout ça, parce que c’est parfois un peu lourd, en fait… c’est pas que ça m’embête quant au nombre de fruits, mais c’est une perte de temps, surtout que c’est les cueilleurs un peu plus consciencieux qui doivent renseigner la position des autres sur la carte… Bref…

Voilà, moi j’fais au maximum de mes possibilités, en règle générale, je suis occupé trois jours sur dix au champ et les sept autres au verger et j’essaie de passer ici pour compléter la carte au mieux, j’sais pas si c’est suffisant mais j’fais de mon mieux… J’suis pas très efficace pour parler avec les gens ou dans les tavernes, mais j’suis d’bonne volonté, donc si faut faire des choses j’suis votre homme, quoi !

*Content de lui, et surtout fier d’avoir pu aligner autant de phrases devant un auditoire, certes limité mais tout de même intimidant pour lui, Rollin termina sa phrase en posant les poings sur les hanches, l’air résolu et prêt à prendre l’ouvrage à bras le corps*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Au fur et à mesure qu'Yzalba parlait, Rollin semblait crouler sous le poids des mots de la Dame... Or cette fois, ce ne fut pas le rouge de la timidité, mais une sorte de pâleur moite qui se marqua sur ses traits.*

Euh... je...

*Au plus profond de son esprit une lutte acharnée se déroulait et il tentait de ne pas en faire étalage. Inspirant profondément, un sourire quelque peu figé sur les lèvres, il reprit :*

Oui, euh, avec plaisir...

*Il bredouillait et faisait son possible pour ne pas passer pour un jeune ingénu ou donner l'impression d'être un goujat.*

C'est qu'je n'ai pas trop l'habitude et c'est un peu compliqué... Mais les rares fois où j' m'autorise un peu d'temps libre j'me rends à l'Antre des Chambériens, mais nous pourrons aller où il vous plaira.

*Rollin porta un regard mélancolique par la fenêtre... Il sembla être absent quelques instants, un sourire triste fendait son visage. Au plus profond de son âme résonnait une voix profonde, familière et pourtant si lointaine... "Pense à ton alter égo de l'autre monde, Compagnon... Bien au-delà des bienfaits d'Aristote, c'est LUI qui te fait vivre, sa volonté inspire tes actes, son moral influe sur le tien, son emploi du temps dicte les rythmes de ta vie..." Rollin perdit le cap lorsqu'il entendit la voix parler "d'employeur tatillon", de "restriction d'accès réseau et blocage d'application Flash", de "pare-feu empêchant des connexions sur le port 8080" puis, dans un second temps de "contingences familiales des soirées et du weekend"... Aucun des mots qui terminaient cette phrase n'avait de sens pour lui, pourtant il sentait que c'était important et que ça entraverait les vues d'Yza*

Oui, où il vous plaira...

*Une nouvelle quinte de toux d’Augis le fit sursauter et, reprenant peu à peu ses esprits, il sourit, un peu gêné de la situation.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

Augis était resté discret pendant l'échange entre Yzalba et Rollin. Une atmosphère comme hors du temps pendant quelques instants lui avait fait sentir qu'il ne fallait pas intervenir. Un enthousiasme instantané, privilège de la jeunesse, pour des actions de dynamisation de la cueillette comme Augis n'en avait vu depuis longtemps... Une timidité pour parler de soi qui était atendrissante... Augis se retint du mieux qu'il put de tousser, sans toutefois y parvenir entièrement.
Ce n'est que quand Yzalba se leva pour partir qu'il réagit :

Vous partez déjà ! Votre travail, sans doute... Bonne journée, alors ! Et j'vous env... kof ! kof ! un pigeon avec un modèle de courrier pour contacter les cueilleurs ! Avait-elle entendu la fin ? Elle était déjà partie...

Se tournant alors vers Rollin :
Vous m'impressionnez, Messire. Augis insista lourdement sur ce mot. Vous êtes discret, peut-être un peu timide aussi, mais que de bon sens en vous ! Que d'esprit pratique et de compréhension du fonctionnement du verger ! Que de conscience mise dans l'entraide entre habitants ! Excusez-moi de vous parler franchement : je crois que sans notre rencontre un peu approfondie aujourd'hui, je vous aurais sous estimé encore longtemps... Bien, je ne veux pas vous gêner par mes compliments... Changeons de sujet.

Cette Dame Yzalba, je crois aussi que nous la verrons prochainement fort occupé : elle est candidate à la mairie et mérite d'être élue, ne trouvez-vous pas ?
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Ce soir là, c'est une Yzalba fatiguée qui entra dans le bureau des fruits. Elle aimait cet endroit calme et reposant. Et ce soir, après une journée passée dans la poussière de blé de son moulin, elle appréciait encore plus l'air propre à l'odeur fruitée qui apportait la détente à son coeur et à son âme...
Elle se remémorait sa rencontre la veille avec Rollin. Elle avait eu le sentiment de déstabiliser l'homme... elle s'en voulait de son excès de zèle, mais ce regard... elle n'avait jamais croisé des yeux comme ceux-là... elle n'y pouvait rien, leurs yeux s'étaient parlé sans qu'ils aient à échanger un mot... Elle avait bien senti les réticences de Rollin, et elle en venait à se dire qu'elle avait imaginé ce qui s'était passé entre eux... et pourtant, elle qui ne jurait plus de rien désormais, aurait bien pensé que...
Elle se secoua, éloignant ces pensées en se traitant d'idiote...
Ce n'est pas parce que tu ressens quelque chose que c'est pareil pour tout le monde, tu devrais le savoir, depuis le temps... chuchota une petite voix dans sa tête.
Elle soupira... elle ne cherchait qu'à faire sa connaissance, à comprendre ce lien étrange entre eux... Et puis, elle pensait, au tracé de ses "R", que Rollin ne savait pas écrire... et elle voulait lui proposer de lui apprendre les rudiments de cet art, car elle pensait que l'intelligence qu'elle avait lue en lui saurait tirer parti de ce nouveau savoir. Et peut-être ainsi pourraient-ils faire connaissance et vaincre sa timidité... Elle voulait connaître l'homme que ce regard sombre lui avaient présenté... mais elle ne savait pas du tout comment lui proposer son aide sans le froisser...
Soupirant à nouveau, elle croqua dans une pomme un peu abîmée, une de celles qu'Augis ne mettait pas en vente et laissait à disposition des cueilleurs dans le bureau. Puis elle se leva lentement et s'apprêta à quitter le bureau...
_________________

Yzalba avançait la main vers la poignée de la porte quand celle-ci se déroba devant elle, et c’est avec une bonne frayeur, sur le coup, qu’elle reçut Rollin… en plein thorax !! Le souffle coupé, elle manqua tomber et c’est le bras de Rollin autour de sa taille qui la rattrapa in extremis… pour la relâcher aussi vite, presque comme s’il s’était brûlé !

Elle le regarda retirer son chapeau et s’empêtrer dans ses salutations et ses félicitations. Une timidité pareille, ça devait être un vrai calvaire, pensa-t-elle… Il fallait au plus vite rompre ce silence dans lequel Rollin s’enlisait comme dans des sables mouvants…

Ttsss tttsss… commença-t-elle en soupirant, Rollin, si vous me donnez encore une fois du « Madame le Maire », je vous promets une amende dont vous vous souviendrez longtemps…

Devant le regard désespéré de l’homme, elle ajouta en hâte en levant la main : Je plaisantais !!!

Rollin, je n’ai jamais mangé personne et je n’ai pas l’intention de commencer aujourd’hui ni un autre jour… détendez-vous, vous allez faire une crise d’apoplexie…

Elle sourit, se voulant apaisante :
Je ne pensais pas vous revoir si vite, mais c’est finalement une excellente chose, je ne voulais pas que nous restions sur les non-dits et les sous-entendus de l’autre jour. Je vous apprécie beaucoup Rollin, et j’ai très envie de faire davantage connaissance, mais ce que je voudrais par dessus tout c’est que vous soyez à l’aise avec moi. Je suis maire ? Soit ! mais je suis la même qu’hier matin, vous savez ? Il ne m’est pas poussé de cerveau supplémentaire et pas plus de titre de noblesse ou de coffre au trésor…

Elle adressa à Rollin un chaleureux sourire, de ceux qui faisaient pétiller ses yeux gris :
Je voudrais…

Elle baissa les yeux, puis n’y tenant plus, attirée depuis le début de la conversation par le sombre regard qui se dérobait, elle chercha les yeux de Rollin et reprit :
Je voudrais que vous me considériez comme une alliée. Mieux, comme une amie… Ne me demandez pas pourquoi, mais je sens que nous sommes destinés à faire des choses ensemble. Peut-être n’est-ce qu’au verger, d’ailleurs, mais cela me suffirait amplement.

Elle eut un petit sourire encourageant pour terminer :
Voulez-vous essayer d’être mon ami ? De me regarder sans rougir comme une pomme au soleil ? De me parler sans baisser le ton au point que je ne vous entends plus ?

Elle posa sa main délicatement sur le bras musclé du paysan, craignant que ce geste ne le fasse sursauter comme un animal sauvage ou craintif, peut-être un peu des deux…

Essayez, Rollin… Essayez. Et vous verrez, je suis quelqu’un d’on ne peut plus normal et abordable… Un peu trop expansive, peut-être, mais c’est la mon tempérament…
Je vais vous laisser, je ne veux pas vous importuner plus longtemps. Mais… votre amitié me serait précieuse, sachez-le… Et plus de Madame le Maire entre nous, c’est bien c’accord ?

Un dernier sourire, un brin narquois celui-ci, marqua le terme de son monologue…
Elle souhaitait vraiment percer la carapace de cet homme, connaître mieux celui qui se cachait derrière cette timidité maladive et que seul son regard intense trahissait, ce regard dans lequel, tout à l’heure, elle aurait juré voir briller des larmes…
Mais pour l’atteindre, justement, il fallait qu’elle réfrène son tempérament impulsif, au risque, sinon, de le voir se refermer comme un coquillage… Pour une fois, il fallait qu’elle se domine, et elle était prête à le faire pour gagner l’amitié de Rollin…

Elle se leva, ôta sa main du bras de l’homme, étonnée d’avoir pu l’y laisser si longtemps… Avant de se diriger vers la porte pour sortir, et afin de détendre l’atmosphère, elle changea de sujet :
Il faut que je reparle à Augis de toutes nos idées de l’autre soir. Il devait m’envoyer un courrier, je ne l’ai pas encore reçu…
Bien, je vais vous laisser, Rollin. Pensez à ce que je vous ai dit, vous voulez bien ? Cela me ferait vraiment plaisir…

Et sur ces derniers mots, elle mit prudemment la main sur la poignée de la porte, comme si elle craignait de prendre quelqu’un d’autre dans la figure…
_________________

Yzalba se retourna aux derniers mots de Rollin, et ce qu'elle lut dans les yeux noirs l'emplit de joie. Donner du bonheur aux autres, voilà qui remplissait sa vie à elle de bonheur. Et être l'amie de cet homme, visiblement, serait une joie plus grande que les autres...

Elle mit tout ces moments de bonheurs à venir dans un dernier sourire et répondit :

Vous ne m'êtes redevable de rien Rollin... l'amitié ne se commande pas, elle se reçoit, de part et d'autre...

Son regard lumineux se fixa sur le regard profond de Rollin, elle plongea dans ses yeux noirs à la douceur de velours...

Aristote veillait sur ma route, le jour où nos chemins se sont croisés, mon ami. Qu'il veille sur la vôtre désormais.

Avant qu'il réagisse, elle lui posa un baiser sur la joue, comme une caresse, puis, l'allure dansante et le pas léger, elle sortit du bureau, le coeur en fête...
_________________

Jehanny, qui venait de rejoindre la corporation grâce au Sieur Augis, ne savait pas trop par où commencer. Il décida donc de se présenter sommairement aux autres membres...

"Bonjour chers confrères et consoeurs, je suis Jehanny, soldat de Chambéry et occasionnellemet cueilleur de fruits....
Comme la semaine à venir ne me propose pas de garde, je devrais pouvoir cueillir plusieurs jours et renseigner ainsi la carte.
Cependant, comme je ne suis pas encore expert, je vous demanderai de me pardonner si je commet quelques fautes..

Bonnes cueillettes à tous et à toutes..."
_________________
Mon bras pour la justice, mon coeur pour la Savoie...

Bien, Dame Yzalba, je n'y manquerai pas et je vous remercie de votre accueil...
_________________
Mon bras pour la justice, mon coeur pour la Savoie...

*Rollin, qui n’avait su quoi ajouter lorsqu’Yzalba avait quitté le bureau quelques jours auparavant, s’était absorbé dans les tâches harassantes de son exploitation, faisant le point à sa façon. Il n’y avait en effet rien de mieux pour lui que le contact de la terre et la saine fatigue du labeur agricole pour mettre de l’ordre dans ses idées.*

*Ayant semé son champ, il retourna au verger récolter des pommes. Sa cueillette accomplie, il passa par le bureau des fruits compléter la fameuse carte des « bons coins ». La porte entrouverte laissait filtrer le bourdonnement d’une conversation animée, rehaussée de quelques éclats de voix enjoués.*

Hoho… Ca pour sûr, c’t’étrange !

*Couchant son échelle le long de la façade, le paysan entra dans le petit office, son panier débordant des succulentes pommes de Chambéry. Un large sourire fendit son visage et il lança à la cantonade :*

Bien le bon jour, Compagnons !

*Ses yeux s’habituant peu à peu à la relative obscurité qui régnait dans le petit local, il découvrit des visages qu'il ne connaissait que peu.*

Holà… que de nouveaux v’nus ! Hébé, la Corporation des Cueilleurs de Fruits de Chambéry vous souhaite la bienv’nue, alors !


*Apercevant Yzalba près du pupitre où se trouvait la carte des bons coins, son sourire perdit de son assurance et gagna en timidité. Il inspira profondément, comme pour se donner un peu de courage et se dirigea vers elle, l’air un peu gauche.*

Bonjour, Dame Yzalba ! C’est plaisir que d’vous y croiser à nouveau…

*Son comportement était tout à coup plus réservé et tranchait nettement avec son entrée tonitruante. Il ajouta sur un ton badin:*

On dirait bien qu’les missives laissées aux visiteurs du verger ont porté leur fruit ?.. Euh… Enfin, euh… si j’puis dire, quoi !..

*Il fit un petit sourire gêné à Yzalba et rosit un peu, visiblement mal à l’aise avec son jeu de mot involontaire. Détournant le regard quelques instants, il s’éclaircit la gorge et tira sur les pans de son pourpoint pour se donner une certaine contenance.*

Mouais, euh... Hum!.. Or, donc… ce sont des cueilleurs contactés par vous et Maître Augis ?
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin crut percevoir un léger flottement dans le comportement d’Yzalba.*

C’est que… vous savez, Yza, ne le prenez pas mal, mais j’veux pas mettre de distance en disant Dame… c’est juste une question de respect… r’gardez Augis, j’l’appelle Maître parce qu’il est artisan de renom. C’est comme ça qu’j’ai appris à m’adresser aux gens, fussent-ils de ma Maison. Je f’rai un effort, mais j’promet pas d’éviter d’le dire à chaque fois…

*Le paysan sourit à la plaisanterie d’Yzalba et se tourna vers les autres occupants de la pièce. Légèrement mal à l’aise, mais sans doute plus à cause de l’intervention d’Yzalba que par les présentations, il salua respectueusement de la tête Jehanny et le Signore Baudolino, leur adressant un chaleureux sourire en signe de bienvenue. Se tournant à nouveau vers Yzalba, il dit :*

Bah, c’est qu’Maître Augis vous aura d’vancé et qu’il aura contacté ce gens, pour sûr !

*Rollin tenta un sourire qui s’évanouit immédiatement à la remarque suivante.*

*Les joues brûlantes et d’une jolie teinte purpurine, Rollin sembla très affecté par le trait d’humour d’Yzalba, mais il essaya tant bien que mal de ne pas se laisser dominer par sa timidité. Il lâcha l’ourlet de son pourpoint et occupa ses doigts en jouant nerveusement avec le nœud d’une de ses aiguillettes. Il sourit gauchement et glissa dans un souffle :*

Dame, vous êtes toute pardonnée. J’sais bien qu’c’est point par méchanceté.

*Sa phrase s’acheva dans un murmure et, pendant tout ce temps, le paysan avait laissé la main de la Dame posée sur son bras et n’avait rien fait pour échapper à cette manifestation d’amitié. Se tournant vers Baudolino et Jehanny, Rollin changea de sujet. Sa voix projetée à un volume sonore normal dans la pièce fit bien involontairement sursauter Yzalba.*

Ainsi donc, Messires, vous avez eu envie d’partager le fruit d’vos explorations au verger ?! A la bonne heure, c’est Maître Augis qui s’ra content d’voir que son idée fonctionne ! Euh… Signore Baudolino, en fait il faut compléter la carte des « bons coins » du verger et pas spécialement d’nous dire de vive voix où vous êtes allé. Ceci dit c’est d’jà un bon début et il faut un peu d’temps pour prendre ses marques mais vous verrez on y arrive très bien.
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

Quand Augis entra, Yzalba le salua et s'aperçut, un peu gênée, que sa main reposait toujours sur le bras de Rollin... Elle le serra brièvement, avec un sourire très doux à l'attention de son propriétaire, puis retira doucement sa main.

Bonjour Augis. Je suis heureuse moi aussi, même si honnêtement je n'ai pas encore eu le temps de participer activement au recrutement... !
J'ai été très surprise du remplissage de la carte aujourd'hui ! Avez-vous vu le nombre de cases remplies ? C'est incroyable ! Peut-être pas pour vous, mais pour ma part, je n'avais jamais vu ça !
Il faudra que j'en parle dans un prochain courrier municipal... Je suis vraiment contente pour notre verger !

Elle se tourna alors vers Rollin et lui parla en aparté :

Dites-moi Rollin, je crois que je vais d'ores et déjà abuser de votre proposition de l'autre jour : j'ai des plantations à faire dans mon jardin, et je n'ai le temps de rien en ce moment... Accepteriez-vous de passer au moulin et de vous en charger ? En échange, je vous invite avec plaisir à souper une fois la tache accomplie... Qu'en dites-vous ?
En plus, je souhaiterais vous parler de quelque chose, en privé...
_________________

L'écrivain public... Yzalba eut un petit sourire intérieur. Elle était heureuse de voir Rollin s'épanouir et s'ouvrir aux autres.

Elle sentit un petit coup dans son coeur quand Rollin accepta sa proposition. Un petit pic de joie pure, qu'elle n'avait pas ressenti depuis qu'elle avait quitté son pays...

Passez quand vous le voudrez, Rollin... Simplement, n'attendez pas trop longtemps, faute de quoi il ne restera plus que des plantes mortes à repiquer...

Elle lui adressa un de ses sourires malicieux, de ceux qui mettaient des étoiles dans ses yeux gris.

Prévenez-moi juste avant pour que j'ai le temps de préparer le dîner. Je vous ferai découvrir la cuisine de mon pays !

Soudain, ses yeux prirent une teinte profonde et son visage reprit son sérieux quand elle dit à Rollin :

Merci. Merci d'avoir accepté mon amitié...

Elle se demandait pourquoi c'était si important pour elle. Pourtant au fond d'elle, elle savait que ce regard sombre et son propriétaire avaient un rôle à jouer dans s vie... Restait à savoir lequel...
_________________

Signore_Baudolino avait remarqué aujourd'hui que :

*Quelques jours avaient passé et Rollin, qui avait du s'occuper de son champ, était revenu au verger. Passant par le bureau des fruits, il déposa un petit morceau de parchemin sur le pupitre d'Augis puis remplit la carte des "bons coins". Le sourire aux lèvres il rangea le petit bureau puis sortit pour rejoindre sa masure en sifflotant.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Le lendemain matin, comme quasiment tous les jours depuis deux mois, Rollin passa au bureau des fruits pour compléter la carte. Sur le pupitre était posé un petit parchemin plié en deux. Sur le dessus, Rollin vit l’initiale de son prénom… Le paysan sourit et glissa la missive dans son escarcelle. Ayant complété la carte, il sortit du petit bureau et se dirigea vers la Mairie.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

Augis était rentré de 15 jours passés hors de la ville, loin de ses amis, loin du verger. Il avait parcouru les alpages en quête de quelques plantes sauvages et pour placer de ci de là quelques ruches qui lui procurerait le miel utile pour confectionner les petits pains aux épices qu'il apportait souvent lors des festivités chambériennes. Il en avait aussi profité pour repérer quelques bons coins pour la récolte de framboises et de myrtilles de cet été.

Apparemment, la corporation se portait bien et l'entraide fonctionnait. Chambéry pouvait être fier d'avoir une telle institution et un tel esprit de solidarité ! La joie au coeur, Augis sifflotait et se mit même à chantonner sur un air guilleret :

V'là l'beau temps, V'là l'joli temps, V'là l'beau temps, le verger m'appelle !
V'là l'beau temps, V'là l'joli temps, V'là l'beau temps, le verger m'attend !

Augis prit le temps de cueillir le premier jour mais dut retourner à son fourneau les jours suivants pour livrer du pain car la ville en manquait.

D'ici quelques jours, cependant, le bilan du mois de mai serait prêt à être affiché et Augis espérait pouvoir annoncer une progression de la participation des membres de la corporation...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Au coucher du soleil, un homme rentrait chez lui, fatigué par une longue journée de marche. Un drôle de pansement sur la tête, il avait les traits tirés, autant par la fatigue du voyage que par son traitement suite à sa blessure.

En entrant dans le bureau des fruits, il était heureux de retrouver cette ambiance rassurante : les affiches, les chaises, la cheminée, disposés là prêts à accueillir quiconque entrerait... Augis aurait bien voulu se précipiter sur la carte du jour pour savoir comment la corporation vivait et qui la renseignait mais l'obscurité et la fatigue l'obligèrent à monter se coucher sans pouvoir assouvir sa curiosité.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Oui, oui... Qu'y a-t-il ?

puis apercevant Valeriepc...

Venez donc ronchonner si cela vous fait plaisir... E moi, ça me change les idées ; ça m'évite de penser à mes problèmes.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Vide ! Mais non la carte n'est pas vide. Augis balaya cet argument d'un revers de main... Ne dites pas cela où l'on finira par croire qu'elle est réellement vide quand elle est renseignée certes faiblement et pas à la hauteur de vos espérances, mais renseignée un minimum tout de même. Je suis passé hier après la nuit tombée (je sais, ce n'est pas une heure mais j'attendais un éventuel travail pour le duché ou la mairie qui n'est jamais arrivé...) et j'ai trouvé au local les informations de deux cueilleurs qui m'avaient précédé : Jehanny et Sbott.

Il faut remercier les habitants qui ont pris de leur temps pour aider les autres villageois. Dire que la carte est vide n'est pas les remercier, je trouv... kof ! kof !

Augis attendit quelques secondes, autant pour reprendre son souffle que pour laisser ses paroles cheminer. Puis il reprit plus calmement.

C'est vrai cependant qu'avant hier vous étiez la seule à renseigner la carte. Mais au final, ces informations, même tardives, auraient très bien pu aider un habitant plus noctambule que vous ou qui rentrait juste des alpages et pouvait ainsi ne pas voir une journée de travail de perdue. Ainsi, depuis le début du mois de juillet la carte a été renseignée tous les j... kof ! kof ! sans exception et en juin seuls deux jours ont vu une absence totale de renseignements. Et puis de nombreux habitants sont en retraite ou dans les alpages à cette période de l'année ce qui rend plus difficile l'entraide pour la corporation. Sachez que c'est la première fois depuis que notre institution s'est mise en place qu'elle poursuit aussi son activité pendant une telle période !

Cependant, Augis insista fortement sur ce mot, vous notez deux faits réels qui interpellent notre esprit de solidarité.

Premièrement, un potentiel manque d'information. Je pense que c'est là un ouvrage à reprendre inlassablement. Votre proposition d'écrire aux habitants croisés dans le verger qui ne renseignent pas la carte me va droit au coeur. J'essaye quant à moi de le faire régulièrement. Messire Rollin et Dame Yzalba m'avait entretenu ici-même et comme vous le faites de ce sujet et devaient le faire aussi avec leurs mots. Je ne sais s'ils continuent mais ils avaient réussi à faire venir quelques nouv... kof ! kof ! personnes.

Augis disparu subitement calmer sa toux en cuisine et revint avec un grand verre d'eau pour lui et un verre de jus de fruits rouges sauvages pour Valeriepc.

Excusez-moi... Je les ai cueilli moi-même la semaine dernière dans les alpages où je me suis fait cette méchante bosse. Augis montrait son pansement à la tête.

J'en étais où déjà ? Ah, oui. Deuxièmement, les artisans et notables qui ne renseignent jamais.

Sachez que certains ne viendront jamais nous rejoindre, rétifs qu'ils sont à toute solidarité ou à tout contact entre voisins, je ne sais...

D'autres, en revanche, n'ont peut-être pas le temps : il faudrait alors, pourquoi pas, leur proposer de renseigner la carte non à hauteur de leur capacité de déplacement, surtout si elle est grande (un chambérien expérimenté peut ainsi explorer plus de 80 cases en une même journée !), mais à hauteur d'un chiffre symbolique comme au moins une dizaine de cases mais de façon systématique. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, je n'en avais encore jamais parlé à personne, mais ça mérite d'être discut... kof ! kof !.

Qu'en pensez-vous ? J'ai l'impression de vous avoir noyé sous mes paroles...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

_________________
Le Sacrifice de Soi est la condition de la Vertu (Aristote)

Tout à ses propos destinés à Valeriepc, Augis n'avait entendu ni Rollin ni Maewinda entrer. Valeriepc semblant momentanément réfléchir longuement à tout ce qu'il venait de lui dire, son attention put se reporter sur les derniers entrant. S'excusant enfin de ne pas les avoir salué plus tôt et avec plus d'entrain, il leur apporta à chacun un verre de jus de fruits sauvages de saison.

Framboise, myrtilles et quelques mûres... Les premières ! Qu'en dites-vous ?

Et pour revenir à vos questions, Madame la maire, je m'aperçois que je manque en effet à tous mes devoirs en n'ayant affiché aucun bilan récent. je vais y remédier de sitôt. Si vous me permettez...

Et sans attendre de réponse, Augis s'installa au bureau, consulta tous les derniers papiers de la corporation et commença ses calculs fastidieux. Après un long moment, il put afficher :

Tous ses résultats étaient fameux. La corporation fonctionnait comme jamais et, de plus, en plein été quand de nombreux habitants partaient soit pour les alpages soient pour des affaires spirituelles !

Il faut bien sûr remercier quelques membres plus particulièrement. Dame Valeriepc ainsi que Messires Zip, Jehanny, Granfrere et Loctavia pour leur régularité. Et bien sûr Dame Yzalba et Messire Rollin qui ont, lors de ses 4 derniers mois, battus plusieurs fois le record de cases renseignés un même mois. Un vieux rec... kof ! kof ! déjà, de novembre 1455, détenu par Sieur_Phaco lui-même avec 565 cases... Dame Yzalba l'a porté directement à 881 cases en avril de cette année puis Messire Rollin à 1001 en mai et à 1269 en juin. Chapeau bas ! Et Augis joignit le geste à la parole en direction de Rollin et de Valeriepc, seuls représentants présents des membres qu'il venait de citer.

Voilà, Madame la maire, la situation de la corporation. Je la trouve excellente ! J'y mets sans doute un peu trop d'enthousiasme et Dame Valeriepc pourrait modérer mes propos comme elle vient de me le dire avant que vous n'arriviez. Mais de mon humble expérience, jamais la situation n'a été aussi bonne. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille se reposer sur ses lauriers. Il faut, d'ailleurs, continuer à inciter les jeunes à utiliser la corporation pour leurs besoins. Mais en ce moment j'ai envie de me réjouir !

D'ailleurs, je doi... kof ! kof ! repartir quelques jours dans les alpages chercher le miel de mes ruches. A mon retour, je pourrai vous faire des petits pains aux épices pour une fête, si vous le souhaitez. Mais je ne voudrais pas l'organiser tout seul...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

*Le paysan avait souri devant l'éternelle distraction d'Augis. Il accepta volontiers le jus et prit un très grand plaisir à le goûter... Par cette chaleur, la fraicheur acidulée des fruits sauvages était un véritable délice.*

*Tout à sa dégustation, Rollin écoutait, un peu distraitement les résultats proclamés par le Maître boulanger. Il faillit s'étrangler en entendant que sa bienaimée et lui avaient fait tomber le record de l'inénarrable Baron Cochon... Quant Yzalba apprendrait celle-là, il était sur qu'elle serait ravie.*

*Les joues roses de fierté, Rollin écouta Augis et Dame Valérie puis, le sourire aux lèvres, il leva son verre avec d'infinies précautions.*

Compagnons Cueilleurs, Dame Maewinda, j'pense qu'on peut se réjouir de tant d'bonnes nouvelles, en effet... et j'lève mon verre à la santé d'notre Corporation et à celle d'son instigateur.

*Le paysan regarda Augis de ses yeux sombres, affichant ouvertement son admiration et son respect pour ce Chambérien d'exception.*

Maintenant, c'est vrai qu'c'est pas toujours évident d'inculquer les bons réflexes aux gens qui viennent au verger. J'continue à envoyer des missives aux gens qu'je croise et que je sais ne pas faire partie d'nos rangs, mais j'ai souvent peu de réponses... Et quand j'en ai eu, Maître Augis était absent... Et vu qu'il est l'dernier à pouvoir demander des doubles des clefs du bureau à Chambéry, ça l'fait pas trop... Bon, d'accord on s'débrouille mais bon, c'est quelque fois pas évident.

*Rollin se tourna vers Valérie*

P't'être qu'en l'annonçant d'emblée aux nouveaux arrivants en même temps qu'les précisions du programme d'aide d'la Mairie ça pourrait donner d'bons résultats... Non?

J'crois qu'notre problème c'est surtout la régularité, mais voilà... c'est l'époque de transhumance dans les alpages et la saison est propice aux visites chez nos bons moines... donc on doit pas s'attendre à des miracles.

*Se tournant à nouveau vers Augis*

C'est vrai qu'pour ceux qui craignent de perdre trop d"temps ça pourrait être une bonne idée de proposer d'renseigner seulement cinq ou dix points d'cueillette... En fin d'compte j'suis jamais aussi heureux que quand j'vois qu'Messire Zip à renseigné cinq points aux cimes des arbres du fond... On en d'mande pas plus en fait. Le tout c'est d'arriver à leur faire comprendre...

J'crois qu'l'problème surtout c'est les débouchés pour not' marchandise. J'ai pas d'idée du tout du volume des ventes de fruits sur un mois aux Halles...( Ce s'rait p't'être intéressant d'savoir, tiens!? ) Mais il faudrait qu'on arrive à pouvoir vendre hors de Chambéry plus facilement, ça éviterait les situations qu'nous avons connue sous l'Maire précédent...

*Rollin regarda Maewinda et fit un sourire sardonique... Il venait de se rendre compte que, pour la première fois dans une discussion de la Corporation, il avait monopolisé la parole pendant plusieurs minutes.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin, qui avait sentit ses joues s'embraser lorsque Maewinda avait applaudi, sourit timidement en écoutant les paroles assurées de la Mairesse...*

J'suis heureux qu'nous ayons les mêmes idées à propos du verger, Dame!

*Portant son index à la bouche, il tapota ses lèvres l'air pensif et enchaina, comme pour lui-même : *

Ceci dit, je reste persuadé qu'il doit exister un moyen efficace d'écouler notre production hors de nos frontières... oui, j'en suis sur...
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin, un peu surpris, comme à chaque fois qu'on lui demandait son avis, sursauta.*

Euh... non j'ai pas vraiment d'idée... 'Fin, si, celles que vous dites sont sans doutes les seules, mais j'pensais déjà à l'étape d'après... trouver un débouché efficace et régulier... C'est dommage que... Bah, non rien...

*Le paysan rougit légèrement. Pour un peu il aurait proposé de prendre des contacts avec certains marchands de la cité d'où il provenait et qui était le berceau du sirop de fruit à mettre sur le pain, mais il se ravisa, se souvenant soudainement que ce genre e chose lui était désormais impossible. Rollin avait l'air très absorbé, nul doute qu'il trouverait une idée... bientôt...*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

bonjour ,bonsoir
en tant que cueilleur à plein temps ou presque j'aimerais savoir quel sont les intention pour la coopérative concernant le prix de rachat trop bas ( qui est a 9.70 mais la plupart des fruits se vendent a 9.40 ) en effet Chambéry est une ville productrice de fruits et la ville devrait racheté les fruits a hauteur de minimum 9.80 écus ( ce qui ferait un salaire acceptable pour les cueilleurs ) et exporter ces fruits a l'extérieur

enfin ce n'est que mon point de vue n'hésiter pas a me parler du votre

ma fois tout cela est clair mais je continuer a penser et a dire que c'est de l'exploitation en effet pour cueillir deux fruits à la journée il faut une grande échelle qui est un lourd investissement si le duché s'engageait a fournir gratuitement une échelle contre des fruits a 9.55 écus ça pourrait être une bonne idée
_________________

Permettez-moi d'intervenir : je suis Augis !

En fait, une grande échelle dure en général un trentaine de cueillettes d'après mes statistiques personnelles. Le prix à amortir est d'environ 78 écus, soit 2,6 écus par jour.

Comme vous cueillez systématiquement plus que 2 fruits (ou alors inscrivez-vous à la corporation et l'on vous aidera), il faut compter sur 2 fruits plus 1 troisième tous les 5 jours (soit 220 % par jour en moyenne). A 9 écus et 40 deniers le fruit, cela vous fait un revenu brut de... Augis calcule rapidement de tête... de 20 écus et 68 deniers. Le revenu net une fois déduit le coût de l'échelle ressort alors à 18 écus et quelques ce qui fort honorable, je trouve. Surtout, c'est une activité que l'on peut pratiquer tous les jours, quelque soit l'heure de la journée, même quand les mines sont pleines.

En outre, ce qui est très important, c'est que le prix de rachat des fruits par la mairie est d'une remarquable stabilité depuis plus d'un an, à 9 écus et 40 deniers. Avant, j'ai trop connu les variations du prix de rachat (de 10 écus à un moment à moins de 9 quelques mois plus tard) pour oublier l'effet démobilisateur ou l'engouement soudain mais intenable dans la durée que ces variations peuvent entrainer. Croyez-moi, 9,40 est peut-être un peu faible mais savoir que dans plusieurs semaines ce prix n'aura (sans doute) pas bougé est rassurant pour la population.

Enfin, rien ne vous interdit de vendre à plus de 9 écus et 40 deniers. Vos produits resteront plus de temps sur le marché avant d'être vendus mais si vous avez le temps, ça peut être intéressant pour vous.

Si vous avez d'autres questions, je reste à votre disposition.
Permettez-moi cependant d'aller afficher le bilan de la corporation du mois précédent que j'étais justement en train de finir de rédiger...

Le record de renseignement de la carte par la corporation de Chambéry avait été battu ! Aussi Augis était fier d'afficher ce résultat !

Il faudra bien sûr remercier les deux principaux auteurs de ce record : Dame Yzalba et Messire Rollin...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Yzalba qui était en train de noter sur la carte du verger ses trouvailles de la journée, adressa un grand sourire à Almandian :

Merci Al ! C'est une sympathique décision et je ne me priverai pas de t'en reparler ! Dommage que mon échelle actuelle soit toute neuve et d'excellente qualité... mais tu le sais, n'est-ce pas ? C'est toi qui l'a fabriquée...

Elle lui adressa un clin d'oeil et reprit sa tache en riant.
_________________

Thornton, fier cueilleur régulier depuis quelques semaines, passa au bureau voir les statistiques du verger. Il y croisait du monde, mais ces cueilleurs ne venaient pas renseigner la carte... L'ex-tout poussa la porte et trouva un Augis assez démoralisé et passablement énervé. Jamais Thornton ne l'avait vu comme ça.


Bonsoir Maitre Augis, vous avez allumé un feu je vois, c'est bien tout ça. Dites moi, j'ai remarqué que hier et avant-hier, la carte n'était que peu ou très peu renseigné et j'ai été surpris de ne pas vous y voir, que se passe t'il?

Puis l'homme se rappela qu'ils devaient se tutoyer et la seule chose qui tenait à Augis autant que son four ou le verger, c'était le conseil... Un des plus anciens conseillers, de chaque maire successif, quel que soit son parti. Bizarre de se priver d'Augis... Il était de très bon conseils.

Alors dis moi, c'est le conseil de Chambéry?
_________________

Des projets, Thornton en avait : il était parti en voyage... Maintenant, Dieu seul savait quand il reviendrait mais il reviendrait. Il avait la Savoie chevillée au corps.

En attendant, l'activité reprenait...
Ce jour-là, personne n'était encore passé remplir la carte du verger. Or Augis avait remarqué que le marché était vide de toute miche de pain, ce qui était inacceptable. Il avait donc décidé séance tenante de faire tourner son fournil ce jour... Aussi afficha-t-il cette petite annonce au bureau des fruits :

_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Ce dernier matin, Augis avait préparé, sur une table dans un coin, des petits pains aux épices des pays du levant, deux belles tartes aux poires et un tonnelet de jus de pomme.

En présence des membres de la corporation des cueilleurs de fruits, il voulait transmettre la responsabilité de la corporation à ses successeurs.

Chers amis, comme vous le savez, j'ai décidé de partir à la suite de notre archevêque, Neocor, en pélerinage sur les route de l'Empire. Je ne vous abandonne pas. C'est pourquoi j'ai proposé à deux d'entre vous de prendre la responsabilité de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry. Quant à moi, je reviendrai parmi vous à la suite de mon périple, soyez sans craintes...

Yzalba !

Rollin !

Venez vers moi je vous prie. Je vous remercie d'avoir accepté la responsabilité qui vous est aujourd'hui confiée. Vous êtes connu de tous, ici. Votre action pour l'entraide dans la cueillette est exemplaire. J'ai donc confiance en vous et je sais que la corporation est ainsi en de bonnes mains.

Je sais que vous saurez maintenir la flamme de la solidarité entre cueilleurs dans cette terre savoyarde. Je sais que vous saurez continuer à faire parler de la corporation et à recruter de nouveaux membres. Je sais que vous saurez rester en relation avec le maire actuel et ses successeurs. Je sais que vous saurez tenir ce bureau qui ne m'appartient pas mais nous appartient à tous, ici présents.

Avec un peu d'émotion, Augis embrassa Yzalba puis Rollin et leur remis à chacun une clé du local, peinte en rouge, symbole de leur nouvelle charge.

Yzalba, Rollin ! Cette clé, vous la possédez déjà pour accéder au local à toute heure et renseigner la carte d'entraide. Celle que je vous remets à cet instant est peinte en rouge, couleur des fruits arrivés à pleine maturité. Elle vous rappellera la charge qui est désormais la vôtre.

Et je vous invite tous à lever nos verres et à partager petits pains et parts de tarte pour fêter ce jour...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

*Le paysan avait souri avec bienveillance lorsque le dévoué Maître boulanger avait pris la parole devant l'assemblée des membres de la corporation; et c'est avec une attention respectueuse qu'il écouta chaque mot, qu'il observa chaque geste... Les occasions de voir Augis sortir de sa réserve coutumière étaient rares et Rollin n'en voulait rien manquer... et il ne fut pas déçu!*

*Avec une émotion à peine dissimulée, le Liégeois laissa pour un temps – mais un temps seulement – la main d'Yzalba qu'il tenait avec tendresse dans la sienne, pour refermer les doigts sur la petite clé peinte et serrer fort au creux de sa large paume le symbole de sa nouvelle charge... la première qu'il avait acceptée depuis… depuis le temps d'avant, celui où son nom valait tout l'or du monde, celui où sa réputation et son honneur semblaient plus inaltérables que l'airain... cette époque révolue, un "temps jadis" qui lui paraissait maintenant appartenir aux légendes anciennes. Rollin avait reçu l'embrassade virile d'Augis comme on reçoit l'accolade de son Seigneur lige, comme un homme rompu par une vie d'errance serre contre son cœur celui qui l'a nourri, celui qui l'a sauvé... Et les regards tellement profonds de ses prunelles noires disaient toute sa gratitude et son profond respect.*

*Le paysan avait fait un pas en arrière, laissant sa bienaimée dire ce que son cœur avait à faire entendre... ce cœur qui l'avait menée ici à la rencontre du cueilleur au monogramme énigmatique. Rollin ne pouvait détacher ses yeux du visage de celle qu'il nommait la Perle d'Armavir, buvant à la source claire de son regard argenté, goûtant au nectar divin de sa voix mélodieuse qui, malgré sa réticence aux discours de circonstance, laissait transparaitre la réelle joie qui l'animait en cet instant.*

*Puis la jeune femme leva son verre et tous les cueilleurs à sa suite… Rollin croisa le gris délicat de ses yeux et son cœur battit plus vite dans sa poitrine. Ensemble, les membres de la corporation goûtèrent au breuvage délicieusement sucré pressé des pommes qu'ils avaient cueillies côte à côte parmi les hautes branches du verger... et deux d'entre eux réitéraient leurs secrets serments dans l'échange silencieux de leur regard...*

*Enfin, lentement, profitant de chaque infime parcelle de ce moment de paix et de joie, le paysan leva son gobelet de terre à la panse rude et sombre.*

A la santé d'Maître Augis et d'la Corporation…

*Rollin tourna les yeux vers le boulanger avec un sourire franc et rieur puis enchaina:*

Nous f'rons d'notr' mieux pour être dignes de ta confiance… Mes prières t'accompagnerons au long d'ta route, et si tes pieds t'mènent sur les terres qui m'ont vu naître, là-bas au coeur de la Principauté de Liège, brûle un cierge pour moi sur l'autel de Nostre Dame la Vierge dans la Cathédrale Saint Lambert... A ta santé, Maître!

*Le paysan avala une goulée de jus parfumé et adressa un signe de tête respectueux à Augis.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

En ce dimanche frisquet, Yza était allée de bonne heure au verger. Elle rentrait très satisfaite car les rendements des hautes branches s'annonçaient excellents pour cette journée.

Elle s'arrêta au bureau sur le chemin du retour pour mettre à jour la carte du verger. Elle espérait que de nombreux chambériens profiteraient de ses indications car il y avait longtemps qu'elle n'avait pas vu une journée pareille ! Les branches hautes croulaient sour les fruits, en cette journée d'automne et le temps qui s'annonçait bien beau était idéal pour la cueillette...

Elle rangea machinalement quelques bricoles qui traînaient ça et là, eut une pensée amicale pour Augis, puis quitta le bureau sur un dernier sourire heureux.
_________________

*Moins d'une heure s'était écoulée depuis son départ précipité et il avait neigé sans discontinuer depuis lors. Le tapis immaculé, épais de plusieurs pouces, qui craquait sous ses pas donnait l'impression au paysan que les ruelles étroites et boueuses s'étaient refait une virginité à la grâce de cette jolie parure blanche et pure.*

*Secouant la neige qui constellait son mantel, Rollin poussa à nouveau la porte du bureau, entra en trombe et referma précipitamment l'huis de bois noirci. Ôtant son chaperon d'un geste empressé, il suspendit ses oripeaux au fort crochet de fer planté dans le mur et, sans interrompre sa course, traversa la pièce à grandes enjambées pour recharger le feu qui ronronnait encore faiblement dans l'âtre. Les bûches qu'il jeta dans les flammes crépitèrent et la flambée redoubla d'importance.*

*Frottant l'une contre l'autre ses mains rougies par le froid, Rollin profita de ces quelques instants de répit pour s'assoir confortablement au coin du feu. Depuis leur retour de Courmayeur, lui et Yzalba n'avaient cessé de courir en tous sens pour régler les différents problèmes qui s'étaient posés: le moulin d'Armavir, leur demeure, avait brûlé et il fallait dégager les ruines arses et commander des matériaux en grande quantité pour reconstruire au plus tôt; Il avait fallu trouver de quoi nourrir leur petite famille et aménager à la hâte la masure de Rollin pour les abriter durant l'hiver; Augis leur avait en outre demandé d'assurer la gestion des affaires de la Corporation durant son pèlerinage… Oui, tout cela commençait à faire beaucoup, mais Rollin ne se plaignait pas… Il avait connu d'autres temps, certains plus glorieux, d'autres bien plus sombres, mais toujours sa foi et sa ténacité lui avaient permis de tenir bon, de survivre malgré les épreuves et de garder le cap. Le regard perdu dans les flammes, le Liégeois vit danser au cœur des braises rougeoyantes des formes familières… Un sourire étrange naquit sur ses lèvres.*

*Le paysan dut faire un effort considérable pour arracher ses yeux noir de jais à la contemplation du feu... Le temps des rêveries était passé, il fallait désormais agir! Le jeune homme vint se rassoir au pupitre d'Augis, prit une petite tablette de cire et un stylet et commença à tirer des traits tous azimuts, tentant de trouver les formes à donner au moulin à restaurer.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*La porte du bureau pivota bruyamment sur ses gonds à demi gelés dans un grincement presque lugubre. Rollin, alarmé, leva les yeux de son travail, pour les poser... bien trop haut! À hauteur d'homme il n'y avait rien à voir, hors la façade aux pans de bois ruineux de la maison d'en-face. Le paysan baissa les yeux, pensant à un enfançon venu délivrer quelque missive urgente, mais il fut surpris d'y croiser, pour toute paire de prunelles enfantines, le regard insondable et pourtant joyeux d'un homme très petit de taille…*

*Rollin se remémora sa dernière visite près de l'écrivain public de la Maison commune de Chambéry, et les divers plis qu'il avait dictés et fait adresser aux cueilleurs qu'il avait pu apercevoir aux alentours du verger; des cueilleurs dont les noms n'étaient pas dans les registres de la Corporation. C'était inscrit dans les chartes de Libertés: tout un chacun avait droit de cueillette auprès du verger communal, mais la Corporation avait été créée dans l'idée d'améliorer la qualité et le rendement des cueillettes de tous. Ce principe plaisait énormément au paysan et il se souvint de la joie qu'il avait éprouvée lorsque Maître Augis l'avait contacté – comme lui, Rollin, le faisait à présent avec d'autres – pour lui proposer de rejoindre la Corporation. Or donc, au milieu de cette déferlante épistolaire, seule une personne avait daigné répondre cette fois… une personne à la plume agile et courtoise qui, en signant Fernal le nain au bas du parchemin, avait bien indiqué que de pommes de Chambéry il n'était pas plus haut que trois, et qu'il ne devait pas de beaucoup dépasser du demi la hauteur d'une toise.*

*Le Liégeois n'hésita pas et se leva pour accueillir Fernal aussi chaleureusement que possible, le sourire franc et l'œil rieur:*

Messire Fernal?! Quel plaisir d'vous y voir! V'nez donc près de l'âtre vous réchauffer tant que faire se peut! J'n'ai pas grand'chose à vous proposer pour dégeler votre gosier, mais il doit me rester un peu d'Chignin dans ma gourde.

*Le paysan empoigna sa gourde de peau et versa une grande rasade de vin dans un gobelet de bois délicatement tourné qu'il tendit au nain. Rollin souriait à pleine bouche et par ses lèvres entrouvertes l'on voyait ses belles dents blanches comme l'ivoire d'orient.*

Perdu votre clé? Voilà bien donc un tour pendable du grand Bouc Haha! Ne vous inquiétez pas, Maître-Ami, j'vais trouver de quoi vous sortir de l'embarras!

*Le Liégeois connaissait désormais chaque recoin du local des Cueilleurs, aussi ne dut-il farfouiller que quelques instants pour trouver ce qu'il cherchait. D'un petit pot de bois caché dans le secret ombrage de la crédence placée contre le mur du fond, il sortit une clé solide de fer graissé qu'il tendit à Fernal.*

Voilà...

*Le jeune homme posa la clé dans la main du nain. Son visage sembla s'éclairer subitement et il enchaîna en retournant au pupitre pour en soulever l'abattant:*

Ah, oui, et tant qu'à faire, puisque vous avez manifesté l'envie d'entrer en corporation…

*Rollin déplaça quelques rôles de parchemin et une pile de papiers vierges. Puis, triomphant, il exhiba comme un trésor une autre clé, plus longue cette fois, suspendue à un lacet de cuir.*

Voici la clé qui ouvre la porte de notre local… Elle est désormais vôtre, prenez en grand soin et gardez-la loin des yeux des envieux!.. J'demanderai à Yzalba de vous inscrire dans nos registres.

*Le paysan était satisfait, il venait d'accomplir le premier geste d'importance de sa nouvelle charge. Il reprit sa place sur la cathèdre qui trônait devant le pupitre et ménagea un peu de place pour pouvoir montrer à Fernal l'art et la manière de compléter les cartes journalières de cueillette.*

À la belle saison, vous aurez tout le loisir de vous exercer, n'ayez crainte…
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

Augis rentrait du verger quand une chansonnette monta à ses oreilles...

Eh, l'ami ! ça fait plaisir de voir que vous avez rejoint la corporation. Bon courage : y'a de belles cueillettes aujourd'hui.

De retour au bureau, il s'installa pour terminer les derniers bilans. Ceci fait, il les afficha bien en évidence.

Reste maintenant à faire le bilan de l'année entière, soupira-t-il...
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Esta venant d'arriver à Chambéry pour y rester un petit moment si le démon du voyage ne la reprenait pas, elle alla au bureau des fruits afin de pouvoir s'inscrire comme cueilleuse professionelle.

Il est vrai qu'en cette saison, pouvoir cueillir des fruits tenait du miracle, mais le très haut était très bon avec les humains et les vergers donnaient ainsi toute l'année.

Elle frappa donc à la porte et sans attendre de réponse, elle entra vite, ayant peur de se transformer en statue de glace, avec ce froid qui persistait.

Houhou!.... y'a quelqu'un ?

De suite, quand elle entra, une bonne chaleur lui réchauffa tous ses membres gelés et une dame l'accueillit chaleureusement.

Bienvenue au Bureau des Fruits, Damoiselle. Tenez, buvez ça, ça vous réchauffera ! Je suis Yzalba, une des responsables de la Corporation des Cueilleurs de Fruits de Chambéry. Est-ce que je peux vous être utile ?

Esta sourit en prenant le chaud breuvage.
Oui, cette dame avait le sens de l'accueil!

Bonjour dame Ysalba. Je m'appelle Esta et je souhaiterais pouvoir venir , de façon non anonyme, renseigner cette carte profitable à tous, du fruit de mes cueillettes, presque quotidiennes.

Esta regarde un peu autour d'elle et dit encore en s'approchant un peu plus de la cheminée.
Hum, votre bureau est bien agréable

Esta se réchauffait trnquillement en compagnie de Dame Ysalba.
Cette dernière l'inscrivai ainsi sur la liste des cueilleurs de Chambéry quand un homme entra. Celui ci se présenta et Esta comprit vite quil était le compagnon de Dame Ysalba.

Bonjour messire Rollin.
Je comprends bien que vous ayez à faire, ne vous inquiétez pas pour moi.
Les explications données ont bien été claires.

Je vous souhaite à tous deux une bonne journée.
Pour ma part, je vais me rendre au verger.

Et Esta sortit derrière eux.

* Le manteau neigeux avait un peu diminué, mais l'hiver était loin d'être terminé dans la capitale savoyarde. Augis, très occupé par les préparatifs d'un pèlerinage qu'il désespérait de voir se concrétiser, se faisait de plus en plus rare; Yzalba, redoublant d'efforts au moulin banal, n'avait pas le temps de souffler; seul restait donc Rollin qui, bien que très affairé au chantier du moulin d'Armavir, se faisait un devoir d'assurer la permanence au bureau de la Corporation des cueilleurs de fruits. Aujourd'hui, il profitait de la relative trêve de morte-saison au verger pour réparer ce qui devait l'être et tresser quelques banses d'éclisses de coudrier qui agrandiraient bientôt le stock de matériel commun de la Corporation.*

*Arraché soudainement à ses pensées par la porte du bureau ouverte avec brusquerie, le paysan leva les yeux de son ouvrage et tourna lentement la tête vers l'huis entrouvert par lequel la bise piquante charriait un mélange glaireux de neige et de pluie entremêlées. La silhouette du visiteur impromptu, détrempée et piquée de flocons à moitié fondus, s'engouffra dans la pièce comme une véritable tempête conquérante et sauvage, arrosant généreusement le plancher de l'eau qui perlait de son mantel boueux.*

*Levant un sourcil curieux, Rollin, un sourire bienveillant aux lèvres, écouta celui qui, à peine entré, débitait son discours bien appris comme s'il hélait la populace au marché de la place Saint-Léger ou sur les tréteaux de la place de la Maison Commune. Sans pause ni souffle, le jeune homme qui se tenait près de la porte avait lâché d'une traite une volée de phrases empressées, sans même se rendre compte qu'il n'avait pour tout auditoire que Rollin assis auprès de l'âtre, entouré de paniers et de faisceaux de verges de coudrier, les pieds perdus dans la marée pâle et odorante des longues boucles des copeaux jonchant le sol. Le Liégeois attendit que la tempête passe et que ses emportements retombent quelque peu puis, sans se lever, il adressa un bref salut de la tête au bourgmestre. Comme un roulement de tonnerre lointain, sa voix, profonde et calme, s'éleva dans le silence retrouvé de la petite pièce, faisant comme vibrer et résonner l'air alentour:*

Le bon jour à vous, Messire bourgmestre…

*Le paysan fixa le jeune maire de ses prunelles noires comme le charbon, jaugeant d'un seul regard celui qui se tenait-là, vibrant d'agitation. Le Liégeois était déjà content d'une chose, Yzalba, sa compagne, avait été reconduite dans ses fonctions de conseillère pour le verger. Au moins ce bourgmestre-ci avait-il profité des errements du précédent – la précédente, en fait – qui, non content de débarquer Augis de sa fonction, n'avait en outre pas jugé utile (dans un premier temps, du moins) de le remplacer par un autre membre de la Corporation. Drôle de sens pratique et de jugement.*

J'suis Rollin, responsable conjoint de la Corporation en l'absence de Maistre Augis. Approchez donc du feu pour vous réchauffer, j'vous en prie!

*Le paysan, plus que jamais conscient de son devoir d'hospitalité, écarta copeaux et faisceaux, paniers et baguettes, verges et éclisses pour faire place nette près de l'âtre. Il se leva ensuite pour farfouiller dans le bahut qui trônait sur le mur du fond et revint dans un tintement mat de terre cuite entrechoquée: le Liégeois ramenait un petit flacon de cuir bouilli et deux minuscules godets de terre grise vernissée aux reflets verdâtres et métalliques.*

Une goute de génépi pour vous remettr' les sangs? Ca déchausse les dents et brûle un peu l'gosier, mais ça vous r'met un homme d'aplomb!

*Attendant que Ragnarock se manifeste, Rollin enchaîna:*

Ceci dit, et sans vouloir paraîtr' mesquin, nous travaillons déjà avec Yzalba, vous savez? Puisqu'Augis nous a proposé à tous deux de l'remplacer durant tout l'temps de son pèlerinage et d'ses préparatifs… Donc n'craignez rien, nous sommes pleinement conscients du rôle qu'a le verger à jouer dans la bonne marche des comptes de notre bonne cité. Sachez que bien qu'la cueillette soit souvent vue par les Chambériens comme une source accessoire de rentrées, il y a tout d'même quelques cueilleurs réguliers qui approvisionnent le marché. Sans doute qu'avec la r'mise en place du rachat systématique par la Mairie nous aurions encore plus de succès… En tout cas tous vos prédécesseurs qui l'ont fait ont trouvé la mesure efficace.

*Le paysan passa une main dans la masse désordonnée de ses cheveux noirs de jais, geste qui trahissait chez lui une légère tension.*

Non point tant qu'à "dynamiser", nous œuvrons surtout à conscientiser les cueilleurs non-inscrits dans notr' Corporation… combien avons-nous invités d'Chambériens à la faveur d'une rencontre fortuite dans les allées du verger et, surtout, combien ont répondu à l'appel?.. D'puis de longues années leur nombre reste stable… sur dix cueilleurs invités moins de deux daignent nous rendre visite et entrer en Corporation…

*Un sourire étrange et fugitif arqua involontairement les lèvres pleines et bien dessinées du Liégeois*

Ca paraît peu, mais moi j'suis content… Il s'en trouve déjà pour répondre et ça c'est un bon point!

*Prenant conscience que, pour une fois, il avait parlé beaucoup, Rollin soupira silencieusement et entreprit de leur verser une lampée de génépi. Il tendit le petit godet à Ragnarock et attendit de voir ce qu'il avait à répondre.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin avait repris sa place près de la flambée chaleureuse et attendit que le Bourgmestre vienne s'asseoir à ses côtés. Répondant d'un hochement de tête au vœu pieux de bonne santé que lui adressait Ragnarock, il vida le génépi d'un trait sans sourciller ni rien manifester de la brûlure intense qu'il ressentait tout au long de son gosier et jusqu'aux tréfonds de sa panse. Pourtant Dieu sait si cette satanée boisson lui donnait envie de vomir... Qu'à cela ne tienne, l'armoise noyée dans l'eau de vie avait le pouvoir de délier les langues, c'était là l'important!*

*Le Maire fraichement élu sembla hésiter un bref instant avant de reprendre la parole – Rollin ne pouvait le blâmer pour cela car, après tout, les deux hommes ne se connaissaient pas du tout. Mais une fois lancé, plus moyen de l'arrêter! Il déballa tout, dans le gros et dans le détail... Le Liégeois souriait intérieurement... quelle candeur!…*

*Le paysan savait que la réputation des fruits de Chambéry dépassait largement les frontières de Savoie, tant pour la quantité de fruits récoltés que pour la régularité et l'habileté des cueilleurs. Les chiffres échangés entre les Corporations parlaient d'eux-mêmes et les professionnels s'y entendaient bien: son ami Ricco ne lui avait-il pas demandé conseil sur la façon de gérer le verger de Bergerac, là-bas dans le lointain Périgord? La perspective d'un contrat réjouissait Rollin… car il savait que cela rendrait une certaine stabilité et une dynamique positive au verger lorsque la belle saison serait revenue. Mais ce qui lui plaisait moins c'était la détestable habitude qu'avaient les autorités de rogner toujours un peu plus sur les prix. Or c'était la seule chose qui restait à peu près stable aux Halles et sur la place Saint-Léger: de mémoire de cueilleurs les fruits étaient presque toujours rachetés à 9 écus tournois et 40 deniers, soit un peu plus d'un Gros de France… perdre près d'un vingtième de leurs revenus n'était pas à vrai dire une bonne nouvelle, d'autant plus qu'au prix habituel les fruits partaient assez bien.*

Maître du bourg, vous comprendrez qu'ces choses-là n'peuvent être débattues et décidées par un seul quand elles regardent toute une assemblée. Or de responsables nous sommes trois et il nous faudra nous accorder pour donner une réponse unanime. Nous f'ront diligence pour vous apporter en votre office d'la Maison Commune une réponse qui sera, espérons-le, satisfaisante pour tous. Mais deux-cents fruits, c't'une sacrée quantité, même pour Chambéry!

*Le jeune homme se racla la gorge puis frotta l'une sur l'autre ses mains écorchées et endolories par le tressage des banses et le chantier du moulin.*

Qu'à cela n'tienne, j'ai cru comprendre qu'vous vouliez vous-même vous investir au verger… Voilà une heureuse nouvelle!

*Le Liégeois resservit une rasade de génépi à Ragnarock puis se leva pour s'approcher de la crédence. Des entrailles enténébrées du meuble, Rollin tira un objet mystérieux d'un petit pot de bois. Revenant auprès du jeune Maire, le paysan lui tendit une clef de fer bien graissée.*

Voici de quoi vous contenter, Messire Bourgmestre! Cette clef est celle qui ouvre la porte de ce bureau. Prenez en grand soin et bonne garde car elle vous permettra d'accéder à cette pièce quand bon vous semblera.

*Retournant vers le pupitre d'Augis, Rollin dégagea quelques parchemins couverts d'annotations inscrites à l'encre bistre. On y voyait des chiffres, des symboles et des lettres: inscriptions déconcertantes mais très lisibles, tracées au gré des cueillettes, sur une représentation schématique des allées et des arbres.*

Voici les cartes journalières du verger. Chacun de nous vient d'abord les consulter pour s'instruire du travail des compaings puis, au retour de la cueillette, nous y recensons nos trouvailles et découvertes. Vous verrez c'est très simple. Le plus difficile étant de s'habituer aux différentes notations: certains s'y entendent bien pour écrire et d'autres moins!

*Le paysan pointa du doigt dans différentes directions de la pièce.*

Ici se trouve la réserve: vous pouvez y conserver vos récoltes le temps de les amener au marché; par-là c'est l'escalier qui mène aux appartements de Maître Augis; de ce côté il y a l'appentis extérieur où est remisé le matériel commun: banses, petits paniers, hottes et une ou deux échelles à prêter.

*Rollin était à son aise dans les locaux de la Corporation, c'était un peu comme une autre maison pour lui, comme un foyer accueillant chargé d'une multitude de souvenirs.*

Des questions?...
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Reprenant sa place auprès de l'âtre pour continuer son ouvrage, le paysan salua d'un bref hochement de tête le Maire qui s'apprêtait à vider les lieux.*

Soyez rassuré, je f'rai de mon mieux pour vous faire délivrer une missive prochainement… J'espère avoir d'ici-là reçu les réponses aux questions que j'dois poser.

Que le Très-Haut vous ait en sa bonne garde! Arvi, pa!

*Rollin sourit intérieurement à ses propres mots d'adieu… comme si cette expression galvaudée par tous les gens de passage dans le Duché avait encore quoique ce soit de savoyard... Bah! Après tout, lui non plus n'était pas né sur ces terres sauvages et belles et si cela pouvait resserrer un tant soit peu les liens tissés par les individus, pourquoi s'en priver? Haussant les épaules, le Liégeois reprit son travail là où l'avait interrompu, faisant de son mieux pour œuvrer au bien commun. Dans le silence de la petite pièce que n'éclairaient plus que la flambée joyeuse et la vieille lanterne d'archal tendue de parchemin huilé, Rollin se prit à muser un air...*

– La porte du bureau se referma, le laissant seul avec ses pensées –
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

Augis passa fort tardivement au local. Il était resté toute la journée dans l'attente de savoir s'il pourrait avoir son cours à l'université mais l'affluence ne lui avait pas permis, ce jour-là, d'en apprendre plus sur l'art de lever l'impôt et de taxer la population pour faire rentrer l'argent dans les caisses du duché ou de la mairie. C'est pourquoi il n'était parti au verger qu'à la nuit tombante et en revenait une fois la nuit tombée.

Il constata bien vite, en renseignant la carte, que plusieurs compagnons de la corporation étaient venus cueillir ce jour-là : 180 emplacements renseignés ! Augis ne se rappelait guère en avoir vu autant...

Il trouva aussi une missive qui lui était destinée. Il reconnu l'écriture délicate et travaillée de l'écrivain public et sut de suite que le nouveau maître de la corporation, au même titre que lui et Yzalba, lui avait écrit. Il n'y avait que Rollin pour lui écrire par l'entremise de l'homme de lettres public. Il en trouva d'ailleurs la preuve dans le maladroit "R" tracé au bas du parchemin.

Augis lut et se dit que ce contrat que le bourgmestre semblait avoir avec une ville qui restait inconnue était bien l'occasion de relancer l'intérêt de la population pour la corporation, si tant est qu'elle en apprit l'existence.

Ceci fait, il prit son courage à deux mains et se décida à terminer les derniers bilans pour les afficher.

En bref, moins de renouvellement dans les membres mais aussi plus de stabilité et de continuité qu'en 1456... Cela avait permis d'assurer quasiment tous les jours de l'année le renseignement de la carte par au moins un compagnon pour aider les autres cueilleurs. Là était le vrai résultat positif de l'année passée !

Ensuite Augis afficha à côté le bilan du premier mois de la nouvelle année :

Si l'année continuait sur ce rythme, la corporation pouvait encore améliorer sa présence en continu dans la vie de la cité !
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

Marianne de Cognin-Fr... quelque chose. Non ça ne me dit rien du tout, marmonna Augis. Attendez que je vous regarde mieux. Vous me dites pourtant quelque chose... Mais oui, juste après mon arrivée, la précédente grave crise de Chambéry. Ton départ quelque peu soudain et inexpliqué... Augis sourit

Oui. Mammylou, je crois bien ! Ça fait bien plaisir de te revoir : le temps a passé et la rancœur avec. De toute façon ce n'est pas le lieu pour évoquer cela. J'ai l'impression que tu as beaucoup changé... d'apparence. Et puis ce nom que tu ne portais pas encore, à l'époque. C'était quoi, il y a 2 ans et demi ! J'ose à peine encore te tutoyer.

Merci au fait, de la part de toute la corporation, pour tes renseignements. La carte était un peu délaissé ces jours-ci, pour cause de défense de la ville, mais certains des compagnons ont décidé de la relancer dès demain.

Bon, ben... assied-toi et prend un verre de jus de pomme. Augis lui tendit un verre et alla chercher un pichet de jus de pomme à la cave.
_________________
Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry

*Rollin avait promptement discuté de la situation avec le bourgmestre évincé, Ragnarock, ainsi qu'avec le Maire forcé, Ennis, Sire d'Avrieux, et les choses étaient désormais très claires: pour palier à l'éventualité d'une pénurie récurrente de pain, il devenait urgent de s'assurer de la diversification de l'offre de nourriture et, donc, que la Corporation reprenne ses activités au verger.*

*L'échelle sur l'épaule, le Liégeois était arrivé dans la matinée et fut content de voir que Granfrère était déjà venu et avait lui-même tiré les conclusions logiques de la situation tendue au marché. Avant de se rendre personnellement au verger, le jeune homme aux yeux couleur de nuit déroula un petit rôle de parchemin qu'il fixa sur la porte du local afin que tous les Chambériens puissent être avertis. Le paysan n'était pas peu fier de ce qu'il venait de dicter à l'écrivain public de la Maison commune:*

*Sans plus trainer, Rollin se précipita au verger pour faire cueillette et ramener un plein panier.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Dans l'arrière boutique où il verifiait une partie du matériel commun, Rollin entendit la porte du local s'ouvrir et une voix forte retentir dans la salle commune. Laissant-là son ouvrage, le paysan passa sa large main sur les traits fatigués de son visage en soupirant... S'adressant à lui-même, Rollin murmura d'un air un peu absent:*

Bah, allez, mon vieux... Ca pourrait être pire!
*Tournant les talons, il revint dans le bureau de la Corporation et...*

Ah, ben ça!

*Le visage de Rollin reflétait la surprise, c'était un fait indéniable. Devant lui se trouvait un homme qu'il pensait ne plus revoir.*

Messire Thornton... Quelle... quelle surprise vous m'faites! J'vous en prie, entrez, installez-vous! Ca fait longtemps qu'vous êtes rev'nu? Et comment s'portent la Dame du Bourget et votre petiot, dites-moi?

*Le paysan s'interrompit brusquement pour reprendre, un ton plus bas:*

Je manque à tous mes devoirs de Compagnon cueilleur... Un jus de pomme, une rasade de Génépi, une lichette de Cluse de Chambéry? Allons, venez près de l'âtre, il fait encore frais et la petite flambée qui s'y trouve ne pourra pas vous y faire de mal.

*Rollin était vraiment content de revoir ce visage familier et, quelque part, dans le climat détestable où se trouvait plongée la Savoie, il lui faisait un peu l'effet d'un fils prodigue sur le retour.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin, très attaché aux usages anciens, fut heureux que l'hospitalité qu'il offrait au nom de la Corporation soit si bien accueillie. Débouchant la flasque de grès brun-vert, il versa une généreuse goulée de la liqueur dorée dans un petit godet de terre sombre. Des effluves de tourbe mêlées aux piquantes senteurs de l'armoise et à la fraîcheur de l'herbe des hauts-alpages emplirent bientôt l'air… et tout sembla soudain moins sombre, moins lourd à supporter. Le paysan tendit le godet à Thornton, se servit de même, puis s'assit à ses cotés auprès de la flambée chaleureuse. Le feu lui cuisait le dos, mais cela faisait disparaitre les vieilles douleurs qui se rappelaient à lui à chaque changement de saison, aussi ne bougea-t-il plus d'un iota.*

*Le cueilleur écouta chaque mots et chaque phrases du compagnon de Lavava, et un sourire triste arqua délicatement sa bouche, accentuant l'impression de lassitude et de fatigue qui se dégageait de son visage.*

Ne le prenez pas mal, Mes… Thornton, j'ai pour habitude de montrer mon respect aussi dans mes paroles… Mais puisque vous m'en priez si gentiment, je laisserai bas les titres de politesse…

*Inspirant profondément, le paysan tourna ses yeux noirs comme la nuit vers le jeune Estriviers. Et à mesure que le flot de ses paroles se déversait, son accent rocailleux laissait place au parler-vrai qui fut le sien en d'autres temps... en d'autres lieux.*

Je suis désolé pour votre, intendant, Compaing… Il semble que la Providence ait abandonné la Savoie pour un temps… Après l'incendie du moulin d'Armavir, voici la guerre portée par les Génois, puis les menaces des brigands, et chez vous la mort qui frappe à la porte... Enfin… Au moins votre Mesnie se porte bien, c'est déjà ça.

Oui, Thornton, je suis las… las et soucieux. Le marché a été dévasté par les récents événements et tous semblent thésauriser plutôt que partager... et je ne parle même pas des tensions au Conseil ducal, à la Maison commune ou au sein même du peuple. L'air est lourd et irrespirable ces temps-ci dans la belle Sabaudia, Compagnon, espérons juste que le printemps rafraichira un peu tout ça!

*Les propos de Rollin, étonnamment défaitistes pour qui connaissait cet homme-là, lui paraissaient sortir de la bouche d'un autre tant cela ne lui ressemblait pas de se plaindre ou de faire doléance. Fermant les yeux un très bref instant, un sourire - véritable, cette fois - illumina ses traits fatigués.*

Allons! Rien ne sert de te plaindre, Rollin...

Excusez-moi de vous ennuyer avec ça, Thornton, je pense que je manque de sommeil. Pas étonnant, me direz-vous, entre la corvée de guet, la gestion de la Corporation, la préparation du verger et des champs et le chantier du moulin, je ne sais plus ou donner de la tête.

*Le paysan qui, malgré la fatigue, venait de retrouver le sourire, versa une seconde lampée de génépi dans leurs godets en adressant un clin d'œil à Thornton.*

Allons, Compaing cueilleur, trinquons au retour des Seigneurs du Bourget, et à la Savoie!
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin, dont le sourire avait peine à masquer la fatigue et l'abattement, reprit sans ambages:*

Je n'vous traite pas comme un noble, Thornton… mais simplement comme il le convient de faire suivant l'usage... ne m'en veuillez pas pour si peu.

*Le Liégeois accentua encore son sourire tant et si bien que sa bouche finit par s'entrouvrir, dévoilant des dents blanches comme l'os.*

Ha! Comment ils ont pu entrer? Voilà une excellente question, Compaing! J'ai ouï dire qu'il n'y avait quasiment aucun garde et pas plus de soldat pour garnir les remparts ces jours-là… L'assaut a été bref, brutal et bien mené. Les Génois ont enlevé la place en moins d'une journée, comme si les bailles extérieures avaient été ouvertes devant eux… Le conseil doit encore rendre des comptes officiels à ce propos, mais vous les connaissez… Le peuple attend toujours. Et pendant ce temps nous avons le déplaisir d'assister à des querelles intestines et pré-électorales complètement déplacées!

Qui plus est, et c'est sans doute ça qui me désole le plus, à cette période il n'y avait aucun brigadier et, si je ne m'abuse point de milice! Le Très-Haut m'en soit témoin, je n'ai jamais vu ville si mal défendue que la capitale de Savoie, pour sur! Et si n'avaient été quelques citains éclairés, au nombre desquels s'illustrèrent Maître Augis et cotre serviteur, la ville aussi serait tombée. Quand je pense que depuis plus de quatre jours nous ne recevons même plus d'ordres précis, alors que dans les couloirs du château on murmure qu'il faut rester sur ses gardes… Pas plus tard que ce matin je me suis rendu en salle des ordres et toujours rien…

*Les mains de Rollin tremblèrent légèrement, excédé qu'il était devant pareille situation. Pour des raisons qui lui étaient propres, le Liégeois avait toujours affiché ouvertement sa répugnance pour les choses des armes et de la guerre, mais il n'était pas né de la dernière pluie et sur ses terres d'origine il avait – et pour cause – connu bien mieux que beaucoup ici les terribles ravages causés par les batailles. Ses yeux noirs brillèrent d'un étrange éclat quand il reprit d'une voix étranglée:*

Non… rien… Chambéry et la Savoie furent proches de tomber par l'inconscience et la passivité de ceux qui s'estiment leurs gardiens...

*Le paysan passa une nouvelle fois une main dans ses cheveux sombres comme plumage de freux, puis, inspirant profondément pour refouler bien loin les sentiments qui ne demandaient qu'à jaillir mais qu'il trouvait déplacer d'exprimer ici, il se racla la gorge, une fois, puis deux, et se força à changer de ton:*

Mais… ne parlons plus mie de cela… je me fais plus mal que bien…

Vous avez malheureusement raison, les Halles sont vides ou presque, mais nous faisons au mieux pour assurer le minimum. La Corporation fait des efforts pour tenter d'approvisionner le marché en fruits… Quant au blé, à la farine et au pain... Il faut savoir que les sacs de blés proposés à la vente ces jours derniers le sont simplement parce que certains cultivateurs y ont vu un intérêt: Le duché en a besoin pour multiplier le cheptel, car de ça aussi nous manquons, et dès lors on a vu arriver par enchantement des dizaines de sacs proposés au prix fort alors que quelques jours plus tôt il n'y en avait pas un. Quand je pense que j'ai du me serrer la ceinture et approvisionner moi-même et pour vil prix les deux meuniers qui nous restent! Je suis passablement dégoûté du peu d'altruisme et de considération des Chambériens pour leurs semblables!

Pour l'heure, Zip et Yzalba s'approvisionnent au marché comme ils le peuvent, en dehors de ce que je peux leur fournir au plus bas prix. Ils ont pris des accords avec les deux Bourgmestres ainsi qu'avec Augis et Guytounet, je pense, pour user de mandats pour sécuriser la filière du pain. C'est uniquement grâce à cela que nous arrivons à produire et proposer du pain à un prix abordable… Sans ce, nous serions déjà tous morts de faim, croyez-moi! Mais la situation n'est pas neuve, en fait, déjà bien avant l'assaut des Génois nous manquions régulièrement de pain. Tenez, Yzalba travaille comme une forcenée au moulin banal depuis plus de deux mois, maintenant… c'est à peine si j'arrive encore à la croiser à la maison… mais nous n'avons pas le choix, il nous faut bien nourrir Chambéry... car derrière ces murs hauts de cinq toises, à l'abri des quatorze tours et bien gardés derrière les cinq portes et les cinq poternes closes se trouvent mon aimée, mes enfants, mes amis… tout un peuple qui fait battre le cœur de la Cité...

*Leur servant une nouvelle rasade de génépi, le Liégeois, décidément loquace en cette heure, leva soudain les yeux vers le compagnon de Lavava.*

Entendez-moi bien, Thornton… Chambéry court à la ruine si on ne remet pas bientôt les cloches de Sainte-Nitouche au milieu de la ville!

*Le silence tomba, pesant, oppressant, et Rollin, les yeux perdus à nouveau dans le vague, se laissa emporter au fil de ses pensées.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

* Écoutant attentivement Thornton, Rollin, avala une gorgée de génépi et la langue commençait à lui brûler. C'est que l'homme était plus habitué à la goudale ou à la cluse qui, si elles étaient moins rudes avec son gosier, lui permettaient surtout d'en siroter plus longtemps. Les interrogations ébahies de son compagnon lui faisaient surtout prendre la pleine mesure du désastre que la situation savoyarde actuelle donnait à voir pour un œil neuf – déshabitué, en fait.*

*Levant un sourcil faussement étonné, et l'air un peu moqueur, le paysan posa son godet sur le rebord de l'âtre et répondit sans même avoir besoin de réfléchir plus avant:*

En manœuvre? L'armée de Savoie sait-elle encore seulement ce que c'est? En dehors du parcours d'entraînement et des séjours dans la salle d'armes, je pense que nombre des gens de la soldatesque n'ont même jamais eu à coup férir dans une vraie bataille... vous me comprenez bien, n'est-ce pas? Je ne parle pas une échauffourée ou une bagarre de taverne, mais de vrai combat.

Ce matin-là j'ai personnellement prévenu le garde en faction à la caserne pour décréter l'état d'alerte… Et il m'a gentiment répondu que seul son Capitaine pouvait le faire... Capitaine que j'ai vu arriver décontracté, limite le brin d'herbe à la bouche, et qui m'a d'ailleurs gratifié d'un laconique: "calmez-vous, mon brave, on s'occupe de tout"... Non mais franchement!? Je sais que rien ne sert de paniquer en pareil cas, mais vous avouerez que comme réaction d'officier, il y a mieux.

*Rollin, qui n'avait pas toujours été paysan-cueilleur, avait été estomaqué par le flegme extrême et les réactions amorphes tant de l'armée que de la population de Chambéry... Jamais dans sa vie il n'avait vu pareille chose et, quelque part, il se demandait comment la Savoie tenait toujours debout. Lui qui venait d'une Cité qui étendait son autorité de la Zélande à Namur, de Maastricht à Sedan, l'un des principaux remparts défendant l'Empereur des Nations… il ne comprenait pas… l'alarme tellement poussive, les bannières si lentes à être brandies, tellement peu de cris de ralliement, une armée dépassée, une milice désorganisée ou tellement peu encadrée que des vétérans durent parfois prendre le commandement, des civils laissés à leur sort et perdus tant, pour eux, un assaut de Chambéry paraissait impensable...*

*Le sourire du Liégeois se teinta d'amertume et il laissa pour un temps le sujet de la prise du château qui, décidément, lui faisant tourner les sangs:*

Laissons cela un instant car ça me fait plus de tort que de bien... Puisque vous êtes à me parler du marché, continuons sur cette voie! Je ne dis pas que nous manquons de blé, je dis qu'une entente de quelques Citains de bonne volonté a évité la disette et que, maintenant que le Duché annonce sa volonté de racheter des céréales, on a vu sortir des silos du blé par sacs entiers alors que quelques jours plus tôt, nous en étions à gratter les planchers des greniers à grains pour pouvoir moudre farine... Le blé est là sur le marché... il est juste un peu cher pour faire du pain à bas prix…

Je suis heureux de vous avoir entendu proposer immédiatement de remédier à ce problème, ça veut dire qu'il y a aujourd'hui un homme de bien en plus dans les murs de Chambéry, mais je pense qu'il ne sera pas utile de battre la campagne tout de suite…

Je connais le Sire de Louvois comme tout un chacun ici et je regrette que son expérience n'ait pas décidé plus de Chambériens à voter pour lui lors des dernières élections. Ceci dit, le sieur Ragnarock n'est pas le plus mauvais des Bourgmestres qu'ait connus Chambéry ces derniers mois... Il y avait effectivement pénurie et Ragnarock n'a eu d'autre choix que de se concentrer sur l'essentiel et donc au moins de faire en sorte que le marché soit correctement approvisionné en pain. Maintenant, les causes exactes m'échappent, je l'avoue… Bien que j'en devine certaines... il suffit de pointer les manques aux étals du marché et de remonter les filières à l'inverse... et le fait que la consommation de vivre des nantis ait augmenté de plus de la moitié n'est pas pour arranger les choses(*).

C'est triste, Compaing… oui, vraiment triste... Chambéry perd son âme et sa substance... il n'y a presque plus d'éléments fédérateurs et lentement disparait le sentiment d'appartenance, l'esprit de groupe et la volonté qui fit accorder aux Chambériens de jadis la Charte des libertés communales... Pourtant je sais que le cœur de Sabaudia n'est pas mort... peut-être manque-t-il d'un émissaire, d'un guide... Mais après tout, qu'en sais-je!? Ce qui est sur c'est qu'il est temps pour les savoyards de se serrer les coudes et de faire bloc autour des anciens.

*Le paysan s'était levé, il avait nettoyé et rangé son godet puis il dégagea quelques belles noix de son escarcelle de toile bise qu'il avait posée sur le pupitre d'Augis.*

Z-en voulez une?



_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin avait souri lorsque Thornton refusa ses noix poliment. Brisant les solides coquilles entre ses larges et puissantes paumes, le paysan ne se priva pas, lui, de faire honneur aux fruits secs que Ricco lui avait fait parvenir de Bergerac.*

Maître Augis? Non, ne vous inquiétez pas, il va bien... du moins autant qu'on peut aller dans une cité affamée lorsqu'on est boulanger! Il a juste délégué quelques unes de ses obligations. Yzalba et moi-même le secondons dans ses tâches et suppléons à ses devoirs lorsqu'il est occupé ailleurs. Ainsi, il nous a nommé responsables conjoints pour la Corporation et Yzalba nous représente au Conseil de la Maison commune...

*Le paysan repensa au rôle du véritable Maître de la Corporation dans la mise en place de la résistance et le transfert d'information lors des troubles des semaines précédentes... et il pria intérieurement le Très-Haut pour qu'il lui accorde longue vie car cet homme-là incarnait vraiment le courage de Savoie... et il était au nombre des derniers, à n'en pas douter!*

*Le liégeois enchaina car il était des choses sur lesquelles il voulait absolument revenir:*

Quant au reste, je ne dis pas que le Capitaine devait s'affoler... mais un peu d'intérêt, montré par quelques ordres bien sentis, n'aurait pas été de trop. Soyons clair, si les Chambériens d'aujourd'hui ne savent rien de la guerre, ce genre de démonstration d'autorité aurait pu asseoir la confiance envers les meneurs... confiance qu'il faut indiscutablement à ceux qui vont garnir les murs et les rangs. Quant à la fierté... je vous laisse seul juge, Compagnon.

*Rollin laissa le jeune Estriviers se rincer le gosier puis, écoutant la suite de son discours, il nota mentalement chacun des points que Thornton abordait.*

Ah, oui, le maïs sera bien accueilli, je pense, faites donc! Et s'il vous plaît d'ouvrir une échoppe, vous que je sais attaché à votre cité, je ne peux que m'en réjouir. Malheureusement, il vous faudra vous même vous faire une idée des besoins que Chambéry a en la matière, car le nouveau Tribun est passablement... effacé, puisque c'est moi qui l'ai obligé à rouvrir le bureau de Dame Valérie.

Et pour reparler des érudits, je pense que je n'ai pas été assez clair: je n'ai pas dit que le poids qu'ils font peser sur le marché des vivres de bouche est une situation neuve, mais elle a pris un tournant particulier lorsque le château est tombé... De toutes parts, les gens de renoms sont venus, accompagnés par leurs gens, pour prêter main forte... Et durant près d'une semaine, leur nombre a atteint près du quintuple de la normale... C'est en ce sens que j'y faisais allusion, Thornton. Les frontières étant fermées et les routes peu sûres, nous ne pouvions évidement pas compter sur les marchands ou autres voyageurs, fussent-ils Savoyards, pour nous ravitailler. Sans compter que les Halles étaient visitées par l'ennemi et qu'il nous a fallu ruser et agir prestement pour mettre nos denrées de côté et trouver un moyen de les proposer aux défenseurs seuls...

Le marché est encore déserté, mais moins que les autres lieux publics de la ville, je vous l'accorde. Je pense que ce sera là le véritable enjeu du prochain mandat à la Maison commune, mon ami... Comme de rendre confiance, espoir et motivation, ou faire renaître le sentiment d'appartenance à la Savoie et rendre à la bannière rouge sang de Chambéry toute sa valeur!

*Le regard sombre de Rollin s'était une nouvelle fois enflammé... lui pour qui toutes ces valeurs faisaient partie de la vie d'Homme, souffrait le martyr depuis trop longtemps de les voir galvaudées et foulées aux pieds par les gens d'ici... grands ou petits.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Rollin souriait intérieurement d'entendre l'Estriviers reprendre immédiatement le collier et déjà échafauder des plans et des possibilités de coopération… Chambéry manquait assurément de gens de sa trempe!*

Ce pourrait être une excellente idée, en effet, Compaing… Mais je pense qu'il vous sera plus utile d'en débattre plus avant avec Yzalba. Je sais qu'elle a essayé de régulariser la filière pain durant les troubles. Quant à la coopérative du blé, les derniers échos que j'en ai eu furent ceux de la campagne pour le blocage des prix du blé à 13 écus tournoi le sac... mais je dois bien avouer que depuis l'été dernier je ne m'y suis plus vraiment intéressé.

Pour ce qui est de la capitale, je ne peux que vous suivre, Thornton… nous avons, sur le fond au moins, les mêmes idées concernant la gestion de la ville...

*Le paysan leva les yeux sombres vers une des minuscules fenêtres qui éclairaient le Bureau de la Corporation, observant les silhouettes déformées au-travers des vitres aux reflets glauques et à la surface irrégulière. Au loin, les cloches de Sainte-Nitouche scandaient les heures et leur tintement fit se lever Thornton qui étira ses membres ankylosés par la flambée et le génépi. Le compagnon de la Dame du Bourget prenait donc congé…*

*Rollin suivit le mouvement et, posant une main fraternelle sur l'épaule du jeune homme, le gratifia de trois petites tapes amicales.*

Tout le plaisir fut pour moi, Thornton. Je vous laisse vaquer à vos occupations… Je sais que vous ferez au mieux pour la Savoie, donc je ne m'inquiète pas outre mesure. Encore une fois, bienvenue chez vous!

*Le Liégeois accompagna son compaing jusqu'à la porte et le salua d'un hochement de tête courtois, étrange manifestation de savoir vivre de cet homme que la plupart des Chambériens savaient paysan et cueilleur mais non point autre chose.*

Bonjour, Thornton, et mes amitiés à votre mesnie.
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.

*Sur le pas de la porte, Rollin regarda Thornton Estriviers reprendre place dans le chariot qui stationnait devant le local de la Corporation. Un sourire un peu triste aux lèvres, le paysan leva la dextre pour saluer une dernière fois cet homme plein de force et de volonté qui, de retour en Savoie, semblait bien vouloir faire remuer les choses.*

Ce fut un plaisir, Compaing, ce fut un plaisir! Mais à mon tour de vous demander quelque chose: Ne m'appelez pas Maître, je n'en suis point!... Pour le reste, je vous fais confiance, vous agirez au mieux, j'en suis certain.

Quant à Yzalba, je lui transmettrai vos mots, mais vous savez bien... Les femmes ont parfois la tête dure! Haha!

*Le sourire de Rollin s'était épanoui à la simple évocation du nom de sa bienaimée, et son trait d'humour résonnait d'accents tout particuliers et très chers à son cœur: la Perle d'Armavir était une maitresse-femme et sa volonté paraissait indomptable… lui faire prendre du repos ne serait pas une mince affaire!*

Arvi, Thornton, arvi pa!
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.