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[RP] Une histoire sans fin....

Dacienhissy
Je l’savais….
-Arrêtes ça.
J’te l’avais dit…
-Tais-toi.
Tu n’peux pas t’en passer, c’est plus fort que toi.
-Arrêtes ça j’te dis !
Tu mourras ici…..Et c’est moi qui te tuerais….

Il n’eut pas le temps de lui répondre quand il se retourna vers cette voix suave, rauque, ébréchée par les stigmates existentiels qui l’embaumaient. Il avait déjà disparu dans cette pénombre ruelle avant de revenir pour approfondir l’hécatombe apocalyptique qui ne faisait que de se propager depuis qu’Il restait dans ses pas. Le jour. La nuit. Peu importait l’heure, du moment que le Tourment se posait à ces yeux fades et d’anéantir le contenu de l’enveloppe et de détruire, avec des braises ardentes, jusqu’aux tripes. Lente cette volte afin de se persuader que son retour ne se ferait plus pendant quelques heures, se fiancer à la tranquillité et d’épouser le calme pour aimer le repos du guerrier. Le pacifique venait de s’inviter mais, pour combien de temps….
Son crâne n’en pouvait plus de supporter ses traits sahariens, cette odeur anisée et ces fines qui s’adonnaient à effleurer le contour de son visage. Dacien avait tenté de semer cet être maintes et maintes fois, parcourant chaque pays d’avantage, écumant les principaux bordels et finissant de décimer les plus acides. Les clients et clientes se ressemblaient tous. Tous avec ces mêmes demandes, ces idem récitals qui ne s’arrêtaient plus de reproduire les journées perpétuelles et lancinantes. Toutes ces journées où Il revenait pour vérifier la torture véridique exercée à son encontre, admirer le fonctionnement de celle-ci et de se nourrir de cette rancœur, cet abandon, cet échec qui lui pourrissait l’existence. Dacien ne gardait jamais une place bien longtemps. Dacien n’arrivait jamais à rester dans cet état latent. Dacien s’en allait vers d’autres contrées pour mieux recommencer la énième sentence qui se jouera quelques mois plus tard. Comme la fois d’avant. Comme celle d’avant. Et encore avant. Etc…..

Il observa cette bâtisse imposante, grise, discrète au fond de cette ruelle assombrie par des bâtiments qui n’en pouvaient plus de la cacher. Pas de rouge qui brillait au dehors. Pas de guide pour dévoiler l’antre de la plus belle luxure qu’il n’ait connu au final. L’Aphrodite. Le lupanar le mieux côté de tout Paris. Celui qui vous rendait immortel tant que vous étiez enfoui dans ses tentures. Celui qui vous gardait une partie d’âme lorsque vous l’abandonniez. Celui qui vous rappelait à lui lorsque vous lui manquiez. Il n’y avait pas d’autre lieu où vivre dans la paix sombre. Il n’y avait pas d’autre lieu pour finir ce métier vieux depuis que la Terre existait. Il n’y avait pas d’autre endroit pour souffrir avec ironie.
Encore quelques pas pour atteindre cette porte. Encore quelques souffles avant d’enchainer ce qui ne s’était pas réparé. Encore quelques images avant de les illustrer. Dacien prit une grande inspiration, s’avança jusque là où il fallait afin de frapper trois fois avec ce poing serré.


Toc.
Toc.
Toc.


Son dos se présenta devant ce battant en attendant qu’il s’ouvre. L’intervalle avait sonné. La mâchoire se crispa à chaque image qui revenait au-devant de ce regard sec et de le transformer avec douceur dans une clarté qui inondait les pavés parisiens. Il ne pouvait exister trente-six façons de décupler autant de dilection dans ce vert si inerte. Il sentait son odeur. Il ressentait sa présence. Il adulait son addiction. L’être tant aimé n’était guère loin. Dacien déglutit de le découvrir en se retournant, toujours là, toujours présent, toujours le torturant dans cette fragile existence qu’il possédait sans détenir le secret pour le voir disparaitre. En un battement de cil, Il apparaissait et de le voir s'évanouir sans avoir fini de souffler. L’addiction était peut-être réciproque. Mais si Lui se targuait de pouvoir le toucher, Dacien se dévorait les phalanges de ne pouvoir écorner le moindre centimètre carré d’épiderme. Il n’existait aucune âme capable de le captiver autant au point de pouvoir perdre pied dans ce bas monde. Et si, chaque purgatoire bordel l’avait fui, il n’en restait pas moins que celui-ci l’appelait à la résurrection. Il lui manquait cette partie qui se dessinait simplement dans un voile clair. Il ne lui restait plus que le voile sombre de subir cette essence encré en lui, habitant son corps.
Il attendait là, la fin d’un calvaire qui le consumait lentement. Aphrodite, ouvres-moi tes bras encore une fois.
Gerard.

Fête terminée, la maison avait retrouvé son calme, envolé les couleurs vives, la musique, les déhanchés des danseuses et tout ce monde qui avait envahi l'endroit, j'avais été tenu à l'écart de cette orgie là, les protecteurs de l'Hadès avaient été bien plus efficaces, moi je m'étais contenté de garder sauf l'accès des parties privées.

Toc.
Toc.
Toc.

Toujours est-il que pour un peu j'aurais été assoupi quand retentirent les trois coups frappés, personne m'avait été annoncé mais c'était pas une obligation non plus, peut-être bien une livraison même si passait plus par l'entrée de service en général.

Si t'ouvrais Gérard

C'est que je me donnais de bonnes idées parfois, déroulant ma carcasse du siège qui l'accueillait, ma paluche activa le mécanisme pour ouvrir la porte et me trouver nez à nuque avec le visiteur. Mais c'était quoi cette foutue manie de regarder d'un coté quand on voulait entrer de l'autre, et le pire c'est que ça arrivait de plus en plus.
Avec ma trogne aimable, je lui aurais bien tapé sur l'épaule histoire de lui rappeler le sens de la route mais c'était pas trop le genre de la maison.

Bonjour, je peux vous aider ?

Visage impénétrable et calme, je venais de me rendre compte que j'avais encore planté mon accueil -Puis-je vous aider- mais étonnement je m'en souvenais mieux avec des dames bien mises, en attendant celui là son dos me parlait pas, voyons voir ce qu'il ne sera de sa trombine.

Dacienhissy

Attendre. Tabouret ne l’avait pas fait autant patienter la première fois qu’il vint au Bordel. Il était même arrivé par l’entrée des artistes, se diffusant au travers des couloirs qui menaient à un bureau rangé, impeccable, d’une netteté inondant tout un carde assoiffé de cette luxure débordante dans ce vert. Il avait juste fallu le faire grogner d’un râcle cachant les gémissements certains d’un plaisir autre que la débauche détentrice du reste des nuitées qui s’effileraient pendant des années passées ici, dans cette antre symbolique d’une grâce incomparable dans aucun autre endroit. Le contrat avait été en poche d’un claquement de doigts alors que son existence n’était que basé sur cette délectation de donner pour enrichir ce pour quoi il était fait. Cette même circonstance qui l’avait poussé à abandonner l’Être cher, ne pouvant décupler le passif pour épuiser l’actif et de se contenter des mécaniques de tout courtisan au risque de bafouer sa notoriété. Aucun mot n’avait été laissé en ce soir d’été. Rien n’avait été évoqué pour ne pas essuyer ce gris glacé qu’il détestait apercevoir, voir au petit matin et de le plonger dans la jade tendre et culpabilisée de ne pas convenir à cette attente bouleversante de dévotion. Il l’aimait au point de le fuir. Il l’adorait au point de l’abandonner. Il se détestait de ne pas se rendre aussi froid avec les autres.

Les autres restaient son gagne-pain. Les autres étaient ce pour quoi il était en vie. Les autres ne devenaient que cette fluidité de sentir son sang couler dans ses veines. Chaque jour, il détenait un tort boyaux. Il lui suffisait de penser à Lui. Il lui suffisait d’ouvrir les paupières pour le voir. Et lorsque le grincement des gonds se firent entendre, lorsque la porte s’ouvrit, Dacien se retourna enfin. Il était là, comme toujours, pas loin. Le Sahara s’inhalait à des lieues tout autour. Ce ne serait que mentir de ne pas savourer sa présence. Il regarda l’homme en face de lui. Un colosse bâti de muscles dont il ne soupçonnait même pas l’existence, ceux que lui n’auraient jamais. Le poil court avec un torse n’ayant aucune retenu de se dévoiler, il lui demanda s’il pouvait l’aider. Le Courtisan ne se rappelait pas que le portier questionnait ainsi les personnes pouvant pénétrer au Lupanar. A l’accoutumé, il quémandait le dépôt des armes, le calme, le silence, la quiétude avant d’entrer ici. Le regard impénétrant alors que les mots restaient contradictoires dans le personnage, Dacien s’éternisa sur le mutisme avant que le vert ne se décale de quelques millimètres. Juste derrière le portier, le minois tranché entre soleil et sable. Cette chevelure noire ébène posé sur les épaules et ce sourire narquois au doux efféminé qu’Il était.


Il est bien trop charpenté pour toi celui-là. Tu préfères les frêles hein ?

Dacien se contenta de l’occulter afin de ne pas essuyer un quelconque refus du colosse. Les mâchoires se serrèrent entre elles et de creuser les tempes lentement. Il redressa ses minces épaules, les dextres qui se posaient dans ses poches et de déclarer simplement.

Je n’ai aucune arme sur moi.

Et de toute façon, il les détestait au plus haut point. L’intérieur semblait rouge, comme avant. Chatoyant comme avant. Apaisant comme avant. Beau tout simplement. Et de scruter le peu qu’il voyait, il avait déjà l’appréhension de toucher le marbre de ce comptoir. Qu’est-ce qu’Il dirait s’Il le voyait faire ? Qu’est-ce qu’Il ferait si Dacien s’y accoudait ? Prendrait-Il un arak comme d’habitude ? Resterait-Il avec ce gris glace ? Il se revoyait des années en arrière pendant un instant, se contenant de savoir ce que le Nobliau pourrait dire ou faire s’Il s’apercevait qu’il serait de retour après tant de temps passé sur des routes menant au point de départ. Encore faudrait-il qu’Il soit encore là. Sa présence l’avait fait revenir, son départ avait dû le faire partir. Peut-être qu’un jour, il pourrait lui avouer ses fautes, ses remords, ce qu’il n’aurait pas dû détruire pour vouloir le reconstruire maintenant.
Mais le colosse était toujours là, à attendre signe de vie. Il était temps de reprendre ses quartiers désertés.


Dacien. Trouves Casas et dis lui que l’homme qui vaut cinq milles écus et de retour.

Axelle elle, serait là, il en était sûr.
Gerard.

Hum... J'ai pas d'armes sur moi. C'est donc qu'il comptait rentrer le gaillard et qu'il savait qu'ici c'était pas autorisé, pour autant j'attendais toujours de savoir la raison de sa visite au minet qui cherchait plus à voir dans mon dos qu'à me regarder quand y me causait.
Visiteur, client, galant, la mise et sa belle gueule pouvait bien augurer un peu tout ça en fait, le genre qui plait aux femelles en mal d'amour ou juste de sexe et aux galantes qui s'évitent les bedonnants vicieux à combler.

Ah il cause, Dacien, je confirme je connais pas ce blase, peut-être ajouté sur ma liste après la gitanerie de Noël et j'ai pas fait attention, sauf que là le tutoiement c'est pas trop le genre des membres et le voilà qui évoquait Casas, deux options passent par ma grosse caboche même, la ou le ? C'est que maintenant ici bas fallait penser aux deux.
Mais avec un minimum de jugeotte vu la suite de la phrase c'est la duchesse qu'il cherchait le bonhomme et ma pogne se crispe sur la porte en le regardant visage grimaçant rapidement.

Si t'avais rendez-vous avec la gitane t'es à la bourre mon grand.

D'où il débarquait le pauvre gars pour ignorer le destin funeste d'Axelle, limite il m'aurait fait pitié, discrètement je regardai qu'il y avait pas quelqu'un dans le coin, oubliant pas le coup d'oeil sur le palier de l'étage, y'avait toujours une fouine pour s'y planquer et observer.
Je sais que je devrais pas mais je suis pas qu'un tas de muscles, je vais quand même pas lui dire sur le pas de porte que la tzigane a rendu son dernier soupir y'a plusieurs mois de ça, et puis j'aurais vite fait de le foutre dehors si y se tient pas tranquille.

Entre

Et je dégageait le passage de ma masse l'invitant d'un signe de tête lui indiquant d'un signe de main un fauteuil où il pouvait poser son cul le temps que je questionne et informe, c'est que ça se trouvait il avait peut-être des informations sur la mort de la dame en rouge alors.

Dacienhissy
A la bourre. Merde. Elle était déjà partie. Qui demander d’autre qu’elle….Personne. Dacien se laissa glisser dans ce grand salon lorsque le portier lui accorda de pénétrer en la demeure. Pas grand-chose n’avait changé. Les mêmes tables entourées des mêmes chaises avec quelques causeuses deci-delà parsemées dans la pièce. Son regard se focalisa en premier lieu vers ce coin reculé où un fauteuil se trouvait non loin d’une tenture, à moitié dans l’obscurité avec un trépied bas au devant. Il revoyait cette fois où Adryan était revenu du désert saharien, celui qui l’avait changé en tout et pour tout, celui qui lui avait donné la force de revenir auprès de lui et d’enfin s’avouer l’inavouable.

Tu t’rappelles ? Dans son dos. Tu t’rappelles cette nuit-là ? Moi j’m’en souviens. Comme si c’était hier. J’aurais dû t’écouter. Et toi, t’aurais dû aller t’coucher.

Ta gueule Adryan. Ta gueule. Il revivait cette nuit tout le temps. Il refaisait cette nuit chaque soir lorsqu’il dormait pour essayer d’en changer le scénario et le dialogue mais rien à faire. Tout restait figé et les jours suivants se ressemblaient tous. Sans Lui. Sans son corps. Sans ses mots. Sans son amour. Plus rien. A croire qu’Il aimait le torturer jour après jour, nuit après nuit. Son passe-temps favori. Pourtant, il daignait vouloir qu’Il parte. La seule manière de le garder encore un peu auprès de soi.
Si entrer restait facile. Rester serait encore plus simple. Ses yeux divaguèrent dans cette grande pièce qui ressemblait à celle qu’il avait connu jadis sans pour autant l’apprécier à sa juste valeur. Les draps lourds offraient une lumière diffuse, suave, volubile, celle qui dégageait le châtiment suprême et le frisson révolté dont vous aviez besoin. Les bras ouverts encore une fois, l’Aphrodite devait les refermer pour toujours. C’était ce qu’il désirait le plus. Ce qu’il voulait le plus. S’enfermer ici. Ici, il trouverait certainement la quiétude qu’il n’eut nulle part. Et la folie qui se terrait dans ses entrailles pourrait éventuellement s’effacer avec le temps.
Tourné vers le colosse, Dacien déclara simplement.


Je vais l’attendre.

Et qui disait attendre, disait de boire en attendant. L’envie prit le pas sur la conscience. Les pas le dirigèrent vers le comptoir naturellement. Une deuxième conscience s’enclencha d’elle-même. Il se sentait chez lui, ressurgi d’un long sommeil après des mois. Le Courtisan observa le marbre dont les nervures n’avaient pas bougé d’un poil. Une phalange lui suivirent tout le long, se mettant derrière le bar et d’esquisser un sourire en coin. Ses verts brillaient bizarrement. Ils divaguaient sur ce blanc cassé, essuyant chaque marque qui n’existait pas et se permit de prendre deux gobelets. Le cidre tant adulé fut pris et de jeter un œil relaxant auprès du portier.

Tu veux un verre ?

Il revenait à des années en arrière d’un coup de baguette magique. Il entendait les balbutiements des clients qui étaient absents pour l’heure, voyait Cersei ou Lucie en train de draguer chacune un homme pour le faire tanguer du côté machiavélique et abuser d’eux sulfureusement et de sourire allègrement devant ce tableau se rejouant. Tout n’était que débauche affreusement sexuelle en ce temps-là. Tout était fait pour mettre les clients dans les couches sans aucune ambiguïté. Et tout n’était que netteté dans un jeu de dupe pour les plus affriolantes soirées et de faire revenir clients et clientes nuit après nuit. Il se servit un verre et garda la bouteille à la main pour savoir si son interlocuteur était intéressé de trinquer en cette journée grise.

Ca n’a pas vraiment changé ici, dit-il pendant que le cidre coulait dans son verre. Y a longtemps que tu t’occupes de la porte ? Parce que…Franchement, t’es pas très convaincant mon gars…

Il soupira légèrement, restant au comptoir, le regardant avec ce sourire narquois qui le caractérisait bien. Il avait disparu dans la pénombre de la tenture mais Il était là, tapi au fond sûrement pour l’observer et voir si sa manière de s’approprier les lieux sans équivoque fonctionnait toujours. Dacien, l’homme qui valait cinq mille écus. Tabouret avait dit non, désireux de le garder au sein du Bordel mais il n’avait jamais su pour quelle raison. Souhaitait-il vraiment le savoir. Sans importance après tout. La seule chose qu’il détenait à présent était le fait que l’Aphrodite était viscérale et que l’on ne pouvait oublier ce pour quoi l’on était fait. Le plaisir et la luxure.
Gerard.

Hum !

Y'en a à qui tu filais la main et qui te prennes le bras entier, bah celui là limite y me choppait pas le nibard en prime, mais vu comme y se baladait dans le salon trouvant direct ce qu'il cherchait, pour sûr il était déjà venu et pas du coté client je dirais.
Porte refermée je suis le bonhomme sans me presser ourlet se relevant d'un poil de barbe à l'entendre dire qu'il allait attendre la Casas.

Tu vas te dessecher sur place mon mignon

Un simple signe de tête pour accepter le verre servi par le gaillard, je l'observais faire comme chez lui songeant que son sourire de bellâtre allait pas tarder à se faire la malle quand il aurait fini de m'apprendre mon métier.

Depuis que ça a changé de proprio et de clientèle et ré-ouvert ! Et être convaincant quand y'a pas de danger devant soi...

Une paluche autour du verre enfin plein et l'autre posée sur l'épaule de sieur sourire, je lui rappelais avec plus de poigne le siège indiqué de base, l'y ramenant avec -gentillesse-.

J'avais pas envie d'un attroupement si tu devais tourner de l'oeil devant la porte en apprenant la mort de la gitane.
Tu sors d'où pour ignorer ça en te pointant ici ?


Et d'appuyer sur l'épaule pour assoir le bonhomme une fois la nouvelle balancée, de façon même avec les formes y'a pas de bonne manière d'annoncer le décès de quelqu'un alors les gants...

Dacienhissy
Il n’était plus là. Il était parti. Il ne sentait plus le désert anisé que soulevait le carde d’un bond gémisseur de l’embaumement qu’Il lui apportait pour mieux le crucifier la seconde d’après. Dacien tentait donc de se concentrer sur la situation actuelle, les prémices tant sollicités et la finalité qui ne saurait tarder.
Le portier. Avide de tout, rempli de rien si ce n’était que du poste qu’il tenait depuis ce que le Courtisan venait d’apprendre. Le verre de cidre se laissa finir sans complexe. Changement de maître des lieux. Changement de clientèle. Cela ne pouvait certainement être que bénéfique pour cet établissement. Ou tout le contraire. Tout dépendait de qui dirigeait à présent le Lupanar. L’image du détenteur donnerait sûrement l’envergure de la clientèle qui circulait ici. Il l’apprendrait, sans conteste, sans méfiance et sans retenue. Et le voilà qui prit son gobelet avant de poser une dextre à même son épaule. L’Homme le laissa faire. Il le laissa faire pour savoir jusqu’où il pouvait être amené à exécuter son intervention. L’acte restait authentique, dans la limite du raisonnable, sans pour autant respecter la distance que Dacien s’efforçait de restituer entre lui et les autres. Seulement, le colosse ne saurait le découvrir que s’il lui disait de vive voix. Le siège qu’il avait évoqué quelques instants avant fut montré plus promptement. Non, il ne désirait pas s’asseoir. Il n’était point venu pour admirer les tentures ou se taper la causette avec un simple portier.
Et l’effusion de la soi-disant mort de la Gitane écoula d’entre ses lèvres. Dacien n’en cru pas un mot. Il n’osait croire pareille destruction possible, surtout d’une femme comme elle. Axelle conservait cette manière de se défendre en toute circonstance. La verbille facile, la conjugaison extrapolée, il était tout simplement impossible qu’elle ait passée l’arme à gauche. Donc, il ne restait que l’ultime option que la Brune Gitane ait donné l’ordre de souffler cette réplique à son égard au cas où. Parfait, il prenait l’information tel que sans sourciller pendant que l’homme préposé à l’entrée appuyait goulument sur l’éclanche. Là, Dacien en était sûr, il n’appréciait nullement cet état de fait. Le vert qui dilua le noir profond lorsqu’il épousa les phalanges du colosse, il expira simplement avant de déployer ses lèvres patiemment et d’émettre :


T’avises jamais de recommencer. Je n’t’ai pas autorisé à oser geste de cette sorte.

Les tripes se retournaient seules dans l’estomac. Il détestait ces gens qui se permettaient de vous frôler avec un rien, ceux qui se permettaient la promiscuité d’un échange palmaire ou encore de carrément se concéder à l’étreinte amicale. Toutes ces attitudes le rendaient colérique, assoiffé d’une vengeance sans retour et condamneur de la plus cruelle sentence. Son corps resta figé, debout sans évoquer un battement de cils et d’attendre que le colosse dégage cette main de son épaule. Le fond du verre se laissa regarder quelques secondes. La salive passant ensuite dans la trachée avant de relever ses orbites.

Je me fous de qui tu trouves mais j'ai un contrat à signer.

Termina-t’il de déclamer.
Gerard.

Va falloir changer de ton mon bonhomme si tu veux pas que je te foute le cul dehors sans que tu touches terre

De toute évidence il aime pas qu'on le touche, pour un qui vendait sa gueule et son corps bien dommage pour lui quand même de pas supporter une paluche, qu'était pour le coup ni libidineuse, ni agressive.
Encore une de ses divas qui supportait rien et pétait plus haut que son cul, à croire que c'était monnaie courante ici, rien que l'autre là qui se faisait appeler Maitre.

Que t'as un contrat à signer admettons, mais moule le ton

Geste de nerfs, je lui dégage sa main au minet, en retirant la mienne, nan mais sérieusement, mais je les connais les comme ça, et les bourgeois aiment ça, alors il a surement raison qu'on lui signera un contrat, reste pu qu'à trouver quelqu'un sauf qu'ils sont tous plus ou moins en vadrouille.

On va voir qui je te trouve parce que non annoncé y'a pas grand monde, pose ton cul Dacien

Ca me fait chier de le laisser seul, mais j'ai pas bien le choix pour pouvoir chopper quelqu'un faut que je monte à la direction, je veux une soubrette qui se casse le cul à monter à ma place bordiol... jamais là quand y'a besoin, alors j'arrête de ronchonner et faut grimper Gérard.

.elle

    Remontant des entrailles de l'Aphrodite, la rose venait de donner ses instructions pour recevoir son prochain "invité", il y avait parfois des intentions à avoir à l'égard de certains qui permettaient de les voir rester dans votre giron, et cet oiseau-là, "Elle" comptait bien le garder un moment.
    Il était des rapaces entre les serres de qui il faisait bon vivre, et le rapprochement avec celui-ci s'avérait être de ceux-là, ce qui en sortirait restait encore à définir, mais la donne pouvait être juteuse alors faire en sorte qu'il se sente bien, au creux de ses bras ou de ses cuisses, était bien dans l'idée de la brune chatoyante.

    Relâchant l'étoffe carmin de sa robe, arrivée au niveau du grand salon, le regard félin de la florale remarqua rapidement un esseulé au niveau de l'entrée, et aucun mastodonte dans les parages pour faire son office, à se demander à quoi Gérard pouvait bien servir quand il n'était question de raccompagner aimablement des clients qui l'étaient beaucoup moins.

    D'un pas léger, la galante amorça avancée en direction de l'inconnu siégeant dans l'entrée, ourlet brodé de noir glissant au sol dans son sillage, cherchant en sa mémoire si l'homme avait déjà été aperçu ici, fournisseur, membre d'une autre courtisane sans parvenir à le resituer.
    N'était-il donc possiblement qu'un nouveau visiteur qui demandait à ce qu'on le reçoive ? Possible...
    Enfin rendu à sa hauteur, l'épineuse le salua d'une inclinaison de tête respectueuse, ne pas commettre d'impair, première chose à intégrer ici lieu, dans le doute dérouler le tapis rouge et voir ensuite de quoi il retournait.
      Messire.
      Soyez le bienvenu à L'Aphrodite.
      Je suis Rose, pour vous servir.
      J'ose espérer qu'on a déjà pris soin de vous accueillir comme il se doit.
      Puis-je vous offrir quelque chose à boire pour rendre votre attente plus agréable ?

    Chlorophylle de son regard rencontrant celle de son interlocuteur, un léger étirement de lippes commerciales lui fut envoyé dans l'attente d'une quelconque réponse, ignorant bien la teneur de l'entrevue précédente entre les deux hommes et le potentiel courroux rongeant les entrailles de l'impétrant lui faisant face.

_________________

Merci JDMonty
Dacienhissy
On passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu’on aimera et l’autre moitié à quitter ceux qu’on aime. Victor Hugo.

L’âme n’était que trop brûlée d’un amour inconditionnel. Leur amour détenait cette flamme que Dacien désirait voir éteinte sans pouvoir le faire. Il n’avait pas su jeter cette ancre tant quémandée par ce corps tellement rêvé. La force d’aimer toujours était intacte, sans une seule fissure, sans aucun état d’âme. La faiblesse de devoir le faire restait inébranlable. Indéfectible d’un corps qui puait l’adoration à n’en plus finir. Dacien y pensait constamment. Juste l’illusion de le voir là, dans ce fauteuil au fond du salon, le rideau cachant sa silhouette, la canne perpendiculaire au sol maintenue par une dextre gantée. La scène ne faisait que de se rejouer sous ses yeux livides. Ces guerres si lentement données et de découvrir une paix sommaire pour ne pas la consumer. La flamme restait intacte. Le feu brûlait encore. Il sentait déjà sa peau contre la sienne, son souffle dans son cou et ses lippes prendre ses lèvres d’une arrogance dévastatrice. Chaque recoin ne pouvait que lui faire deviner cet être tant aimé. Et s’asseoir serait lui donner la puissance vengeresse de pouvoir anéantir chaque centimètre carré de son insolence. Il attendrait debout, prostré de ressentir jaillir les vieux démons qui s’étaient éteints le temps de son escapade. Sa langue passa sur cette lèvre cicatrice de poings colériques, abjects d’une vengeance folle, d’une mort annoncée. Il foulait la même terre qui l’avait conduit à tant de méandres. Tout revenait en pleine figure. Tout ce qu’il avait fait pour obtenir celui qu’il avait laissé derrière lui sans considération. Non. Dacien avait daigné le faire souffrir plus qu’il n’en fallait. Rester aurait été la même torture infligée ce fameux soir de Noël. Il l’avait encaissé, subi. Subir le même calvaire aurait été indécent.

Un froissement de tissu le ramena dans cette pièce présente qui respirait le calme voluptueux. Il observa cette femme qui s’avançait à ses devants, se stoppant nette avec une courbe digne de ces autres qui aimaient se sentir puissants de toute part. Les jades exploraient ce féminin châtain qui déploya toute une panoplie de mots dont il n’avait pas l’habitude. Les lèvres de son interlocutrice qui se déployèrent et ce vert qui ne sortait pas du vide où il se trouvait. Un battement de cils afin que les pupilles se resserrent et d’insérer ses dextres dans les ouvertures de part et d’autre de ses braies longues. Une chemise blanche immaculée plaquée contre le poitrail alors que la veste était ouverte. Les bruns légèrement modelés quand la peau contenait ses quelques noirs en formant un dégradé de courbure au contour du visage. La mâchoire se serra et de soupirer calmement après…


Dacien. Dacien. Dacien. Pas elle s’te plait. T’aimes pas ce genre de femmes.

Il savait au moins le rassurer sur ses convictions malgré que sa présence puisse le gêner. Restes pour m’anesthésier. S’il pouvait le regarder juste une fraction de secondes pour apaiser ce volcan qui venait de s’allumer. La peur au ventre. L’épouvante aux tripes. Conserver ce calme si investigateur lorsqu’il posa l’émeraude dans la sienne, invitant sa commissure à s’agrandir légèrement.

L’autre avait donc raison. Pas d’Axelle. Dit-il d’un ton déçu. Puis de reprendre, délicat. Dacien. C’est bon, j’ai pris un cidre.

Dacien pénétrait là où il avait finalement toujours vécu. Le stupre, la luxure, le plaisir charnel. Cette Rose le fascinait étrangement, quand la femme face à lui tenait une stature imposante avec la délicatesse d’une maitresse de maison. Il se permit d’aller siéger sur une des banquettes, se lover dans ce confort qu’il appréciait toujours autant et de dérober un regard indécent derrière elle. Il se tenait là, dans le dos de cette femme et d'attirer la volupté du désir qui caractérisait leur passion. Toute sa splendeur se présentait dans un éclat abominable et d’étayer cet œil chaleureux qu’il lui inspirait. Invoqué d’une envie soudaine en admirant le visage saharien, Dacien resta percutant.

Je viens signer pour offrir mes services. Les bras qui s’étendirent sur le dossier avec dédain. Tendre, félin, outrageux, subtil, aphrodisiaque aussi. C’que tu veux ma belle.

Puisse-t’il finir avec cette pointe d’arrogance alors que son démon venait d’éclairer finalement sa journée.
Gerard.

Personne, je m'en serais douté tiens, surtout à c't'heure, ça roupillait pour la plupart des galants, pis toute façon c'était pas eux qui pourraient le chopper le belatre alors, faute de qui que quoi, me voilà qui me repointe et dévale l'escalier en trouvant Elle avec le pédant.
Ouais bah ça m'arrangeait en fait, je lui refilais le bébé et je serais tranquille.

B'jour, le sieur ci présent voudrait voir du monde mais y'a personne là-haut, peut-être une visite en attendant ?

Hein, aller sois gentille ma toute belle, je t'ai dépatouillé déjà une ou deux fois de clients pas sympas, rend moi la balle, y me sors par les trous de nez la diva du divan.

Elle s'occupera de toi gamin

Au final je te laissais pas trop le choix m'en retournant à mon poste, tenir le crachoir aux visiteurs c'tait pas d'mes attributions après tout, chacun son taf ma jolie.



.elle

    Axelle... L'homme serait donc ici pour la gitane, à n'en point douter avec quelques mois de retard, et l'espace d'un court moment le regard de la rose se voila entendant tout juste la présentation succincte de celui qui se tenait devant lui, une simple phrase désabusée filtrant entre les pétales labiaux de la galante.
      Je crains bien que non Dacien.

    Que savait-il au juste concernant la Casas restait une énigme, tout autant que cet homme qui la cherchait, se dégageait de lui ce 'quelque chose" dans sa nonchalance, cette impression que cet endroit était sien, qu'il lui était familier.
    Ne serait-ce que dans sa façon de se mouvoir au cœur de l'Aphrodite, souvent, bien que volontaire, le pas des personnes découvrant le temple des plaisirs en tout genre se voulaient, un instant, hésitants ou balbutiants de ce qui se dégageait ici, par crainte, intimidation ou excitation de la découverte, mais... pas lui.
    Tout était là, dans le regard et son attitude, sentant le poids des billes de jade sur elle avant même qu'elle n'ait pivoté pour suivre son mouvement et le découvrir conquérant sur une causeuse, et admettons-le, avec un aplomb de tous les diables quant à la présentation faite de la raison de sa présence, un léger étirement animant alors le carmin des lippes de l'épineuse tandis que son pas la rapprochait de lui.
      J'ai l'imp...

    Fin de phrase interrompue par l'arrivée d'un mastodonte qui faisait enfin son boulot, ou qui l'avait peut-être fait, sur l'instant la corde musculeuse de sa gorge tendue ne trahissait qu'une chose, son agacement à la façon dont Gérard s'immiscait dans la conversation pour n'apporter aucun élément nouveau.
    S'il était une chose que la rose supportait encore moins que la familiarité dont Dacien venait de faire montre alors qu'ils ne se connaissaient ni d'Eve, ni d'Adam, sauf erreur de sa part, c'était bien de se voir interrompue alors qu'elle était en cours de discussion, et somme toute vraisemblance sur un recrutement.
    Pas un mot, pas un regard pour le bougre, tout juste un signe de main se levant pour lui signifier que sa présence n'était aucunement nécessaire même si le balourd s'éloignait déjà, juste pour... le principe.
      J'allais donc dire, avant d'être grossièrement interrompue, que j'avais la sensation que l'endroit ne vous est pas inconnu, et le fait que vous évoquiez Feu la duchesse Axelle me porte à croire que j'ai tout à fait raison de le penser.
      Me trompe-je Dacien ?

    Iris herbacées rivées à leurs homologues masculins, "Elle" vint s'installer sur la gauche de l'intriguant courtisan, mains lissant l'arrière de son jupon avant de s'assoir sur le moelleux du siège, avec délicatesse, ramenant dextre sur ses cuisses pour défaire le pli s'étant formé sur le brocard de sa robe.

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Merci JDMonty
Dacienhissy
T'as raison. J'ai déjà bossé ici, pendant quelques années, avant de voyager et de revenir il y a peu.

À croire que les résidents de ce luxurieux palace étaient tous de mèche avec.....La Duchesse? Là, il se demandait s'il parlaient tous deux de la même personne.
Elle vint s'asseoir, lissant les plis des jupons pour éviter de les froisser très certainement. Dacien ne la regardait pas encore, préférant le visage saharien qui pouvait s'offrir devant lui, dans cette illusion personnelle, au milieu de ce brouillard inexistant. Son gauche se rabattit le long de son corps, posant la dextre sur sa cuisse pour détourner ce vert scrutant chaque centimètre carré de la pièce afin de l'émouvoir dans celui de Rose. Possédant des traits fins, une peau lisse et une tenue impeccable à ses côtés, le Courtisan se rendit compte que la Dame paraissait presque hostile envers sa personne. Pourtant, il n'en fit rien, détournant lérègement son buste pour ne se concentrer que sur elle et de lui répondre plus gentiment.


J'ai été embauché quand L'Aphrodite a ouvert ses portes et j'y suis resté pendant trois ou quatre années. J'ai du partir voilà deux ans si je compte bien et j'ai parcouru bien des pays. Les pires bordels j'ai vu mais des magnifiques palais aussi. Finalement, j'préfère rev'nir là où j'étais le mieux. Ici.

Mais pas que. Et il se garderait bien de lui en souffler mot. Dacien avait fait une erreur. Ce n'était pas la première. Pourtant, celle-ci le dévorait de l'intérieur. Et lorsque Adryan refaisait apparition derrière cette Rose parfaite, le vert ne put détourner son regard du gris en esquissant un sourire tendrement léger.

Si t'as pas besoin d'un Courtisan de plus, j'irai voir mais, clairement, ca me f'rait chier...
.elle

    Sens en écoute, la rose prenait chaque information donnée avec précaution, le regard chlorophylien détaillant les traits de l'ancien courtisan, qui lui accordait enfin un semblant d'intérêt.
    L'Aphrodite "d'avant" lui était totalement inconnue, tout juste une interprétation personnelle vu que les dirigeants voulaient lui donner un nouvel élan, une nouvelle mouture et une réputation autre, le concernant l'inverse était tout aussi juste il ne savait rien du fonctionnement actuel, le mettre au parfum était sans doute judicieux.
      Deux ans... je vois

    Mèche brune chatouillant sa joue délicatement repassée derrière l'oreille, la lèvre inférieure fut rapidement humectée avant de s'adresser avec un ton posé au galant en "re"devenir.
      Il y a toujours besoin de galant, si vous avez travaillé ici vous savez aussi bien que moi que la diversité de services est un atout.
      Cela dit... certaines choses ont changés depuis votre départ. L'aphrodite a été close un temps.

    Légère pause marquée au sourire étrangement dérangeant, teinté d'une sorte de tendresse, sensation perturbante qui la fit se lever, avant de poursuivre, chercher contenance ou continuer dans la logique de le voir revenir ici, la question restait entière, quelque chose d'intrigant.
      Si vous voulez revenir travailler ici, à savoir qu'il n'y a plus de courtisans mais des galants, même si au fond on reste tous catins, juste le terme plus à propos avec la nouvelle clientèle.
      Par contre je suppose que les quartiers des employés ont toujours été à l'étage, même quand vous étiez ici.

    Léger sourire étirant les pétales carmins de la florale, le sourcil se hausse si peu que s'en est presque imperceptible de moquerie.
      Qui sait votre chambre est peut-être encore libre.

    Dans le chuintement du brocard de sa robe glissant sur le sol, "Elle" prend la direction de l'escalier pour l'étage, attrapant l'étoffe de son jupon avant d'entamer la montée des marches de ses doigts fins, stoppant sa progression en agrippant la main courante, regard, faussement interrogatif, se porte alors sur lui en connaissant, sauf surprise, la réponse.
      M'accompagnez-vous qu'on vous réinstalle chez vous ?
      Je répondrais à vos questions si vous en avez Dacien et vous informerez du fonctionnement, même si je doute qu'il ait évolué malgré les changements de propriétaire.


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Merci JDMonty
Dacienhissy
Quand les tambours fatigués ne battent plus que l’arrivée d’une autre guerre de notre amour. Damien Saez à nos amours.

Il Lui manquait. Même si Sa présence n’était jamais loin, il lui manquait cette peau, cette odeur, cet effleur si caractérisé d’un Saharien aimant le gracier de cet amour si intense que tout autour d’eux disparaissait. Il lui manquait cette manière de faire s’envoler les craintes et les torpeurs d’un corps trop lentement bafoué, torturé, exténué d’attendre ce qui ne devait plus être. Cette nuit avait existé. La chaleur de son corps avait eu raison de l’impact qui se dessinait amèrement entre ses tempes, celle qui se déployait et de se réaliser à la première lueur du jour. La lame transperçait chaque seconde la peau dure de cet homme se présentant là, au centre du châtiment qui l’avait fait fuir quelques années auparavant. Et si son fardeau serait de revivre cette nuit dans un cercle infini, il resterait ici, jusqu’à la fin.

Il était là, tapis dans cette ombre féminine qui s’exprimait dans un langage parfait. La grisaille ne se privait pas de mendier un regard, un geste, quelque chose qui puisse émettre que toute son attention n’en pouvait plus de le dévorer dans cet artifice. La complaisance se laissait attraper tout le temps, à chaque instant, que l’univers présent soit passionnant ou non. Tout ce qui l’entourait n’avait rien de comparable à cet effluve condamnant les précieux actes, si difficiles qu’ils soient à mettre en place et d’effacer, ne serait-ce que pour un temps, l’illusion personnelle de ce dessin qui se renforçait ici, pour mieux transcrire l’abandon fait de plein gré. Dacien ne l’avait jamais vu aussi clairement. Les contours de sa silhouette étaient d’un trait parfait. Les gris venaient de se transformer en glace alors que la fine se permit d’effleurer sa lèvre supérieure juste là où la mort avait presque sonné. Il s’essuya la bouche d’un revers de main, tentant d’enlever le Désert qui venait de se déposer et d’éviter d’instaurer le désir se décuplant au centre de ses tripes. Arrêtes Adryan. Arrêtes de me rendre complètement fou alors que je le suis déjà bien assez.


La mèche brune eut raison de son silence et de cet éthéré afin de lui soudoyer l’attention qui se réclamait d’entre ses charnues. Putain un jour, putain toujours. Il l’avait compris depuis bien longtemps et ce n’était que en parfaisant cette volonté que Sa perte s’était introduite dans cette existence enclin aux rouages capricieux qu’Il ne désirait plus entrevoir. Revenir oui, alors qu’il la suivait de ce regard empoigné de l’amertume qui se peaufinait au gré du sable égrainant les secondes d’un temps reprenant sa place. Le corps de la Rose venait de s’étirer et s’offrir la distance qu’Il daignait apporter à ce qui Lui appartenait sans détour. Les Ténèbres venaient de parler dans un silence implacable, sans qu’elle ne l’entende et d’imbriquer cette posture soufflée afin de l’envelopper dans cette unique toison. Dacien posa ses jades aux abords des siennes et desserrant cette mâchoire qui n’en finissait plus de creuser les tempes.

Devines. Ils vont pas les foutre dans les bains.

Amer d’un vide qui venait de disparaître en même temps que le discours de la teneur féminine en face de lui. Il laissait derrière lui ce frisson parcourant son échine, remontant jusqu’à la nuque pour finir sa concupiscence à sa gorge. Son corps daigna se lever pour déclarer sommairement la dernière à droite et d’entamer la pourchasse du bruit des jupons se froissant à chaque pas de la Rose. Les marches se présentèrent devant eux alors qu’elle stoppa la marche funèbre et d’incliner ce corps finement serré pour dévoiler une poitrine admirative d’une parfaite harmonie avec le reste. Acquiesçant l’approbation à cette dernière question, sa dextre se tendit afin d’insinuer la continuité du chemin qu’elle avait entamé pour poursuivre la montée de cet escalier. Les pas glissaient sur chaque bois qui se présentait et de voir le palier se dessinant devant eux, orné de ce rouge pourpre qui n’avait pas bougé d’un iota. L’inspiration fut prise, après avoir dissipé la brume désertique d’entre ses tempes et de déployer un ton plus digeste.

Mes bagages ne devraient plus tarder. Si le portier peut prévenir que je descende les prendre. Et d’enchainer avant d’atteindre la dernière marche. Expliques-moi. Ouverture tous les soirs comme habituellement ? Disponible à toute heure ? Ou autre ?
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