La Main Noire
DEMI FRERE-JACQUES
Un petit chemin de terre qui semblait peu usité, serpentait parmi les futaies qui respiraient lâaltitude grimpante. La garrigue nâétait plus maîtresse ici, la nature sâimposait dâautant à la vue de chacun, massive, mystérieuse, impénétrable.
Dans ce lourd silence hivernal, des bruits de sabots résonnaient faiblement, dégageant un léger nuage de poussière. Un âne chevauché dâun sac de toile, tiré par un inconnu fort couvert, peinaient dans leur ascension depuis un long moment, lorsquâil parvinrent aux abords dâune cabane isolé dâoù on pouvait entendre alentour les incessants bêlements de moutons paissant en toute quiétude.
Le convoi sâarrêta, et demi-frère Jacques ouvrit la frêle porte en bois du refuge.
La poussière de foin se souleva sous lâappel dâair, et il parcourut du regard lâintérieur de la cabane.
Telle quâil lâavait quitté deux jours avant, elle semblait toujours aussi vide, hormis un gros tas de foin qui frétillait sous lâintrusion du vent, émettant un léger grognement étouffé.
Le moine revint alors vers son âne, et se saisit du sac posé sur le dos du quadrupède. Il le prit sur son épaule, et revint sous le toit.
Se saisissant de sa dague cachée sous son habit, il en découpa le lien qui lâunifiait. Il prit alors le sac dans son extrémité, et une divine créature en glissa. Elle avait les mains liées dans son dos, les chevilles jointes par une fine ficelle, la parole interdite par un nauséabond chiffon enfoncé dans sa boucheâ¦
« Tu vois bien que je ne tâai pas menti quand je te disais que tu allais apprendre la foiâ¦.. »
Demi-frère Jacques se laissa aller dans un sinistre rire, son premier à Lodève, lâécho vivant sous la paille lui répond
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ROSETENDRE
Elle reprenait conscience peu à peu, éveillé par un ballottement régulier et le bruit des sabots qui martelaient le sol. Quand elle ouvrit les yeux elle ne vit qu'une pale lumière qui filtrait au travers du tissu rêche qui lui irritait la peau. Elle soufrait d'un mal de tête atroce. Désorientée elle cherchait à comprendre où elle était....
Le mouvement cessa... on la soulevait sans ménagement... son coeur battait à tout rompre contre sa poitrine, elle cherchait son air alors qu'elle comprenait peu à peu ce qui s'était passé.
La lumière du jour l'aveugla soudainement alors qu'elle roulait au sol dans un bruit sourd, étourdi ses yeux mirent quelques secondes à se faire à la lumière du jour. Elle était affolée elle regardait dans tous les sens prenant conscience des liens qui lui meurtrissaient la peau. Une odeur écoeurante se dégageait du tissu qui la bâillonnait... elle manquait d'air osant à peine respirer. Rose qui d'ordinaire gardait son sang froid en toute circonstance, sentit la panique la gagner. Son regard mêlé d'incompréhension et de peur se posa sur l'homme qui l'avait amené ici.
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DEMI FRERE-JACQUES
La poussière sur le sol de terre battue de la cabane sâestompant, Rosetendre put enfin apercevoir le regard vide dâexpression du moine. Il avait retiré sa capuche, et mettait en évidence un rictus étrangement inquiétant dâune imprévisible neutralité de sentiments.
Son visage trahissait un malin plaisir à voir sa captive ainsi se débattre en vain.
Il en avait la maîtrise, et avait tout son temps.
Un murmure étouffé rejaillit de nouveau de sous le tas de paille, faisant réagir Demi-frère Jacques agacé.
Il donna un grand coup de pied dans un des murs en bois de la cabane à en faire vibrer la structure, exigeant le silence qui, docile, sâimposa.
Il sâapprocha du visage de Rosetendre de sorte quâelle puisse le réchauffer de son souffle court, presque hystérique. Lui prenant le menton de manière à ce que leurs regards se croisent, il lui marmonna :
« Le Seigneur a dit quâil fallait aider son prochainâ¦â¦Je te promets que tu ne mâoublieras jamaisâ¦.
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ROSETENDRE
Rose se figea quand il enleva sa capuche, elle voulu crier, mais ne parvint qu'à émettre un faible gémissement. Elle se débattait et poussait sur le sol tentant de s'éloigner du faux frère, terrorisée.
Un murmure non loin d'elle, comme une plainte elle tourna les yeux vers le tas de paille qui remuait inquiète et sursauta fermant les yeux vivement quand la cabane s'ébranla sous la violence du coup-de-pied que le Demi-Frère Jacques venait d'envoyer dans le mur. Le silence revint le murmure avait cessé seul son qui troublait le silence était sa propre respiration saccader et le bêlement des moutons qu'on entendait au loin. C'était irréel son coeur battait la chamade elle n'arrivait plus à penser à rien.
Il s'approcha d'elle elle le regarda craintive et détourna vivement la tête quand elle sentie son souffle fétide sur son visage. Rose gémit de douleur quand il lui prit le menton l'obligeant à le regarder. Son regard rencontra le siens un regard vide d'expression qui lui glaça le sang puis il lui marmonna:
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DEMI FRERE-JACQUES
Surpris et amusé par tant de vaine fougue, demi-frère Jacques sâécarta de sa captive afin dâen éviter ses frôlements de jambes.
Il se releva, et prit sa dague, et lâexhiba fièrement, la faisant danser au gré des reflets du soleil devant les yeux de Rose. Il lâapprocha de son cou, laissant le contact froid du métal se mêler à la chaleur apeurée de ses spasmes visibles dâune carotide bien saillante.
Puis il la fit descendre, appuyant sur son décolleté, et la relavant aussitôt, fier dâapercevoir la marque jaunissante, aussitôt rougeoyante, sur la naissance de sa voluptueuse poitrineâ¦
Il fixa, toujours aussi détaché, Rose dans les yeux, dâun regard dâune égale froideur impénétrable et vide, et lui sourit, la dague tournoyant autour du visage de la belleâ¦
Après un long moment de provocation et autre intimidation, sans mot dire, il se releva, et sortitâ¦.
â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦.......................................................................................................
Le jour perdait de sa superbe quand la porte sâouvrit à nouveau. La clarté était, cependant, assez consistante pour que Rose puisse apercevoir le moine qui revint, une bougie à la main éclairant sinistrement son visage au teint cireux et terne.
Dans son autre main, il tenait une corde qui se balançait négligemment au bout de ses doigts.
Il regarda alors les poutres apparentes au plafond, puis y lança une extrémité de la corde autour, après avoir soigneusement posé sa bougie de sorte quâelle puisse admirer sa parade.
La corde retombant, il en fit un nÅud coulant, et accrocha lâautre bout à la mangeoire à bestiaux près de luiâ¦
Il prit Rose sous les aisselles, et la traîna jusque sous la corde. Tirant sur le mou de cette dernière, il fit naviguer le nÅud devant son nez, puis laissa choir sa captive au sol, de sorte quâelle puisse ne pas rater le ballet circulaire de sa prochaine libérationâ¦.
Il reprit alors la bougie, et ressortit de la cabane dans un violent claquement de porteâ¦
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ROSETENDRE
Les coups de pied étaient vains et n'atteignaient que le vide, rendant sa respiration encore plus difficile. Rose essayait de se calmer, de reprendre son sang froid. Il sortit une dague. Elle suivait chacun de ses gestes, posant son regard terrorisé sur la lame qu'il appuya contre sa gorge. Elle tressaillit sous le contact froid, le souffle court, gémissant de terreur, sentant l'acier glisser sur sa peau. Des larmes coulaient sur ses joues alors qu'il prenait un malin plaisir à la torturer.
Rose ferma les yeux pensant de toutes ses forces à son amour, essayant d'oublier où elle se trouvait et de se donner du courage... Elle ouvrit les yeux au moment où la porte se refermait sur lui, elle était restée seule. Elle essaya un moment de se libérer les mains, tournant les poignets dans les liens trop serrés qui lui lacéraient la peau, sans succès. Tout ce qu'elle parvint à faire c'est de se blesser elle même. Elle laissa couler ses larmes, ses sanglots étouffés par le chiffon nauséabond. Une éternité sembla s'écouler avant que Demi frère Jacques ne revienne.
Elle se redressa rapidement, quand la porte s'ouvrit sur la vision démoniaque de son ravisseur qui revenait une bougie à la main et une corde à l'autre. Rose l'observa pendant qu'il préparait la corde, sentant son coeur s'accélérer à mesure qu'elle comprenait ce qu'il faisait. Elle se débattit désespérément, gémissant et pleurant quand il la traîna jusqu'à la corde. Son regard terrorisé et suppliant rencontra le regard froid et indifférent du moine. Puis brutalement il la laissa retomber sur le sol.
Allongé sur le dos, son regard tétanisé fixait la corde qui se balançait au dessus dâelle. Elle était étrangement calme, presque résignée.... Rose sursauta violemment quand la porte claqua, signe qu'il avait quitté la cabane, puis se replia sur elle même fixant son regard sur le néant.
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DEMI FRERE-JACQUES
Lâaube froide de lâhiver prenait place. Le soleil, glacial farceur, ne voulait trop poindre entre le sommet des collines. Fainéant, il sâaccommoda bien de son espace pris par une humide matinale brume épaisseâ¦
La porte de la bergerie sâouvrit discrètement, un rai du jour sâimmisçant en son antre.
Rose semblait assoupie, liée sous son destin. Demi-frère Jacques sourit sadiquement voyant son état. Elle semblait résignée dans sa posture après sâêtre bien débattue. De la paille collait encore sur son visage, sa longue chevelure en bataille, empreinte de fétus, trahissait de vains mouvements.
Le moine, un seau dans une main, sâapprocha discrètement de sa captive. Elle souriait dans son sommeil, paraissait apaisée. Parvenu au dessus de sa tête, il prit ledit seau dans ses deux mains, et le versa lentement sur le visage endormiâ¦.
« Debout !!!!!!!!!, hurla-t-il, câest lâheure de ta leçon!!!!!!!! »
La voyant tousser, recrachant du liquide, il ne put sâempêcher dâun rire qui se voulait charmeur.
« Nâaies crainte ma fille, je vais juste tâapprendre ce quâest le paradisâ¦. »
Reposant alors le seau près de lui, il lui caressa voluptueusement sa longue crinière trempée et sale, laissant glisser lentement sa main tremblante sur son cou puis ses épaulesâ¦.
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ROSETENDRE
Elle entendait le murmure de la cascade qui coulait dans un chant joyeux, Ils étaient tous deux dans leur Havre de paix ; elle blottie dans les bras de son amour, savourant la caresse de ses mains, qui parcouraient son corps encore enivré des heures précédentes.
Elle leva un regard amoureux vers lui, souriant candidement, et acceuillie ses lèvres, se délectant de la chaleur de son baiser.
Il l'embrassa longuement ....
Trop longuement...
Elle manquait d'air....
Etouffait....
Se débattait pour se libérer quand un courant glacial l'envahit.
Elle était maintenant sous la cascade, frigorifiée. Elle cherchait désespérément à s'accrocher à lui, mais ses mains ne rencontrèrent que le vide..... Elle ouvrit soudainement les yeux et mit quelques minutes pour reprendre ses esprits, crachant l'eau glaciale qui lui brûlait les poumons.
Les yeux hagards, elle tentait de reprendre son souffle, paniquée, tremblante de froid.
Elle fixa son regard apeuré sur lui alors qu'il approchait sa main tremblante de ses cheveux humides.....
Rose détourna la tête violement tentant de se soustraire, en vain, à la caresse qui la fit frissonner de terreur.....
Un petit chemin de terre qui semblait peu usité, serpentait parmi les futaies qui respiraient lâaltitude grimpante. La garrigue nâétait plus maîtresse ici, la nature sâimposait dâautant à la vue de chacun, massive, mystérieuse, impénétrable.
Dans ce lourd silence hivernal, des bruits de sabots résonnaient faiblement, dégageant un léger nuage de poussière. Un âne chevauché dâun sac de toile, tiré par un inconnu fort couvert, peinaient dans leur ascension depuis un long moment, lorsquâil parvinrent aux abords dâune cabane isolé dâoù on pouvait entendre alentour les incessants bêlements de moutons paissant en toute quiétude.
Le convoi sâarrêta, et demi-frère Jacques ouvrit la frêle porte en bois du refuge.
La poussière de foin se souleva sous lâappel dâair, et il parcourut du regard lâintérieur de la cabane.
Telle quâil lâavait quitté deux jours avant, elle semblait toujours aussi vide, hormis un gros tas de foin qui frétillait sous lâintrusion du vent, émettant un léger grognement étouffé.
Le moine revint alors vers son âne, et se saisit du sac posé sur le dos du quadrupède. Il le prit sur son épaule, et revint sous le toit.
Se saisissant de sa dague cachée sous son habit, il en découpa le lien qui lâunifiait. Il prit alors le sac dans son extrémité, et une divine créature en glissa. Elle avait les mains liées dans son dos, les chevilles jointes par une fine ficelle, la parole interdite par un nauséabond chiffon enfoncé dans sa boucheâ¦
« Tu vois bien que je ne tâai pas menti quand je te disais que tu allais apprendre la foiâ¦.. »
Demi-frère Jacques se laissa aller dans un sinistre rire, son premier à Lodève, lâécho vivant sous la paille lui répond
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ROSETENDRE
Elle reprenait conscience peu à peu, éveillé par un ballottement régulier et le bruit des sabots qui martelaient le sol. Quand elle ouvrit les yeux elle ne vit qu'une pale lumière qui filtrait au travers du tissu rêche qui lui irritait la peau. Elle soufrait d'un mal de tête atroce. Désorientée elle cherchait à comprendre où elle était....
Le mouvement cessa... on la soulevait sans ménagement... son coeur battait à tout rompre contre sa poitrine, elle cherchait son air alors qu'elle comprenait peu à peu ce qui s'était passé.
La lumière du jour l'aveugla soudainement alors qu'elle roulait au sol dans un bruit sourd, étourdi ses yeux mirent quelques secondes à se faire à la lumière du jour. Elle était affolée elle regardait dans tous les sens prenant conscience des liens qui lui meurtrissaient la peau. Une odeur écoeurante se dégageait du tissu qui la bâillonnait... elle manquait d'air osant à peine respirer. Rose qui d'ordinaire gardait son sang froid en toute circonstance, sentit la panique la gagner. Son regard mêlé d'incompréhension et de peur se posa sur l'homme qui l'avait amené ici.
- Demi frère-Jacques a écrit:
« Tu vois bien que je ne tâai pas menti quand je te disais que tu allais apprendre la foiâ¦.. »
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DEMI FRERE-JACQUES
La poussière sur le sol de terre battue de la cabane sâestompant, Rosetendre put enfin apercevoir le regard vide dâexpression du moine. Il avait retiré sa capuche, et mettait en évidence un rictus étrangement inquiétant dâune imprévisible neutralité de sentiments.
Son visage trahissait un malin plaisir à voir sa captive ainsi se débattre en vain.
Il en avait la maîtrise, et avait tout son temps.
Un murmure étouffé rejaillit de nouveau de sous le tas de paille, faisant réagir Demi-frère Jacques agacé.
Il donna un grand coup de pied dans un des murs en bois de la cabane à en faire vibrer la structure, exigeant le silence qui, docile, sâimposa.
Il sâapprocha du visage de Rosetendre de sorte quâelle puisse le réchauffer de son souffle court, presque hystérique. Lui prenant le menton de manière à ce que leurs regards se croisent, il lui marmonna :
« Le Seigneur a dit quâil fallait aider son prochainâ¦â¦Je te promets que tu ne mâoublieras jamaisâ¦.
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ROSETENDRE
Rose se figea quand il enleva sa capuche, elle voulu crier, mais ne parvint qu'à émettre un faible gémissement. Elle se débattait et poussait sur le sol tentant de s'éloigner du faux frère, terrorisée.
Un murmure non loin d'elle, comme une plainte elle tourna les yeux vers le tas de paille qui remuait inquiète et sursauta fermant les yeux vivement quand la cabane s'ébranla sous la violence du coup-de-pied que le Demi-Frère Jacques venait d'envoyer dans le mur. Le silence revint le murmure avait cessé seul son qui troublait le silence était sa propre respiration saccader et le bêlement des moutons qu'on entendait au loin. C'était irréel son coeur battait la chamade elle n'arrivait plus à penser à rien.
Il s'approcha d'elle elle le regarda craintive et détourna vivement la tête quand elle sentie son souffle fétide sur son visage. Rose gémit de douleur quand il lui prit le menton l'obligeant à le regarder. Son regard rencontra le siens un regard vide d'expression qui lui glaça le sang puis il lui marmonna:
- Demi frère-Jacsues a écrit:
« Le Seigneur a dit quâil fallait aider son prochainâ¦â¦ Je te promets que tu ne mâoublieras jamaisâ¦. »
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DEMI FRERE-JACQUES
Surpris et amusé par tant de vaine fougue, demi-frère Jacques sâécarta de sa captive afin dâen éviter ses frôlements de jambes.
Il se releva, et prit sa dague, et lâexhiba fièrement, la faisant danser au gré des reflets du soleil devant les yeux de Rose. Il lâapprocha de son cou, laissant le contact froid du métal se mêler à la chaleur apeurée de ses spasmes visibles dâune carotide bien saillante.
Puis il la fit descendre, appuyant sur son décolleté, et la relavant aussitôt, fier dâapercevoir la marque jaunissante, aussitôt rougeoyante, sur la naissance de sa voluptueuse poitrineâ¦
Il fixa, toujours aussi détaché, Rose dans les yeux, dâun regard dâune égale froideur impénétrable et vide, et lui sourit, la dague tournoyant autour du visage de la belleâ¦
Après un long moment de provocation et autre intimidation, sans mot dire, il se releva, et sortitâ¦.
â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦.......................................................................................................
Le jour perdait de sa superbe quand la porte sâouvrit à nouveau. La clarté était, cependant, assez consistante pour que Rose puisse apercevoir le moine qui revint, une bougie à la main éclairant sinistrement son visage au teint cireux et terne.
Dans son autre main, il tenait une corde qui se balançait négligemment au bout de ses doigts.
Il regarda alors les poutres apparentes au plafond, puis y lança une extrémité de la corde autour, après avoir soigneusement posé sa bougie de sorte quâelle puisse admirer sa parade.
La corde retombant, il en fit un nÅud coulant, et accrocha lâautre bout à la mangeoire à bestiaux près de luiâ¦
Il prit Rose sous les aisselles, et la traîna jusque sous la corde. Tirant sur le mou de cette dernière, il fit naviguer le nÅud devant son nez, puis laissa choir sa captive au sol, de sorte quâelle puisse ne pas rater le ballet circulaire de sa prochaine libérationâ¦.
Il reprit alors la bougie, et ressortit de la cabane dans un violent claquement de porteâ¦
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ROSETENDRE
Les coups de pied étaient vains et n'atteignaient que le vide, rendant sa respiration encore plus difficile. Rose essayait de se calmer, de reprendre son sang froid. Il sortit une dague. Elle suivait chacun de ses gestes, posant son regard terrorisé sur la lame qu'il appuya contre sa gorge. Elle tressaillit sous le contact froid, le souffle court, gémissant de terreur, sentant l'acier glisser sur sa peau. Des larmes coulaient sur ses joues alors qu'il prenait un malin plaisir à la torturer.
Rose ferma les yeux pensant de toutes ses forces à son amour, essayant d'oublier où elle se trouvait et de se donner du courage... Elle ouvrit les yeux au moment où la porte se refermait sur lui, elle était restée seule. Elle essaya un moment de se libérer les mains, tournant les poignets dans les liens trop serrés qui lui lacéraient la peau, sans succès. Tout ce qu'elle parvint à faire c'est de se blesser elle même. Elle laissa couler ses larmes, ses sanglots étouffés par le chiffon nauséabond. Une éternité sembla s'écouler avant que Demi frère Jacques ne revienne.
Elle se redressa rapidement, quand la porte s'ouvrit sur la vision démoniaque de son ravisseur qui revenait une bougie à la main et une corde à l'autre. Rose l'observa pendant qu'il préparait la corde, sentant son coeur s'accélérer à mesure qu'elle comprenait ce qu'il faisait. Elle se débattit désespérément, gémissant et pleurant quand il la traîna jusqu'à la corde. Son regard terrorisé et suppliant rencontra le regard froid et indifférent du moine. Puis brutalement il la laissa retomber sur le sol.
Allongé sur le dos, son regard tétanisé fixait la corde qui se balançait au dessus dâelle. Elle était étrangement calme, presque résignée.... Rose sursauta violemment quand la porte claqua, signe qu'il avait quitté la cabane, puis se replia sur elle même fixant son regard sur le néant.
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DEMI FRERE-JACQUES
Lâaube froide de lâhiver prenait place. Le soleil, glacial farceur, ne voulait trop poindre entre le sommet des collines. Fainéant, il sâaccommoda bien de son espace pris par une humide matinale brume épaisseâ¦
La porte de la bergerie sâouvrit discrètement, un rai du jour sâimmisçant en son antre.
Rose semblait assoupie, liée sous son destin. Demi-frère Jacques sourit sadiquement voyant son état. Elle semblait résignée dans sa posture après sâêtre bien débattue. De la paille collait encore sur son visage, sa longue chevelure en bataille, empreinte de fétus, trahissait de vains mouvements.
Le moine, un seau dans une main, sâapprocha discrètement de sa captive. Elle souriait dans son sommeil, paraissait apaisée. Parvenu au dessus de sa tête, il prit ledit seau dans ses deux mains, et le versa lentement sur le visage endormiâ¦.
« Debout !!!!!!!!!, hurla-t-il, câest lâheure de ta leçon!!!!!!!! »
La voyant tousser, recrachant du liquide, il ne put sâempêcher dâun rire qui se voulait charmeur.
« Nâaies crainte ma fille, je vais juste tâapprendre ce quâest le paradisâ¦. »
Reposant alors le seau près de lui, il lui caressa voluptueusement sa longue crinière trempée et sale, laissant glisser lentement sa main tremblante sur son cou puis ses épaulesâ¦.
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ROSETENDRE
Elle entendait le murmure de la cascade qui coulait dans un chant joyeux, Ils étaient tous deux dans leur Havre de paix ; elle blottie dans les bras de son amour, savourant la caresse de ses mains, qui parcouraient son corps encore enivré des heures précédentes.
Elle leva un regard amoureux vers lui, souriant candidement, et acceuillie ses lèvres, se délectant de la chaleur de son baiser.
Il l'embrassa longuement ....
Trop longuement...
Elle manquait d'air....
Etouffait....
Se débattait pour se libérer quand un courant glacial l'envahit.
Elle était maintenant sous la cascade, frigorifiée. Elle cherchait désespérément à s'accrocher à lui, mais ses mains ne rencontrèrent que le vide..... Elle ouvrit soudainement les yeux et mit quelques minutes pour reprendre ses esprits, crachant l'eau glaciale qui lui brûlait les poumons.
- Demi frère-Jacques a écrit:
« Debout !!!!!!!!!, câest lâheure de ta leçon!!!!!!!! »
Les yeux hagards, elle tentait de reprendre son souffle, paniquée, tremblante de froid.
Elle fixa son regard apeuré sur lui alors qu'il approchait sa main tremblante de ses cheveux humides.....
Rose détourna la tête violement tentant de se soustraire, en vain, à la caresse qui la fit frissonner de terreur.....