Bibiche
Lorsqu'elle entendit son nom, Bibiche sentit la main de Lormet se serrer dans la sienne. Émue, elle le regarda en lui faisant un léger sourire puis son regard balaya la salle dans laquelle elle avait beaucoup de connaissances avec lesquelles elle s'entendait très bien. Elle était heureuse de les retrouver ici même si, au départ, elles n'étaient pas venues pour elle car la future récipiendaire n'avait prévenu personne de cette cérémonie.
Que t'aimi chéri...
Le coeur battant la chamade, la Nîmoise marcha lentement vers le Coms à qui elle fit une nouvelle révérence, attendant qu'il prit la parole.
Votre Grandeur...
Bibiche
Heu... Sa femme ? Le seul et unique homme à le lui avoir demandé était, jusque là, son cher et tendre Lormet. Elle retint le rire qui montait en elle et s'efforça au sérieux de la situation. Pour prouver sa sincérité à l'attachement du Languedoc, Bibiche regarda le Coms droit dans les yeux avant de déclarer :
Oc. Je veux bien être votre femme..
Ahenor Elle avait passe quelques mois a l ecart du monde, ce qui pour tous se justifierait par une grossesse fatigante.
Il n en etait rien, elle etait en pleine forme mais avait eu besoin de se retirer un peu pour prendre le recul necessaire sur les choses.
Son epoux la croyait encore en voyage a travers le royaume : non, plus depuis des mois.
Il lui aurait encore fallu sans doute, quelques longues semaines pour digerer sa rage et sa rancÅur, faire passer ce gout amer encore present dans la bouche.
Il lui aurait encore fallu sans doute, quelques longues semaines de prieres insomniaques, pour faire s evanouir tout a fait la haine qui noircissait son ame.
Mais Arcadhias n avait pas a patir plus longtemps de son chagrin et il n etait pas question de mettre au monde ce Vaudalm ailleurs qu a Saint-Gilles.
Les bruits allaient bon train au couvent et elle apprit, un soir qu elle se rendait aux vepres, qu une ceremonie aurait lieu pour recompenser certains des languedociens les plus meritants.
Ce serait la l occasion d assister a ce moment toujours tres emouvant et par la meme, de surprendre son époux. Elle decida alors de revenir au monde, peu assuree de sa demarche, songeant que peut-etre apres la naissance, elle retournerait aussi vite qu elle n etait venue dans le calme et la purete du cloitre si les agressions du monde exterieur devaient a nouveau l atteindre.
Accompagnee d Augustine, elle se presenta en salle du trone, esperant que l huissier accepte de la laisser entrer, meme sans invitation.
Une fois la porte franchie, elle resta au fond de la salle, debout, discrete, regard rive sur le heraut, heureuse, coeur battant au bord des larmes. Elle se souvint alors pourquoi elle etait partie, elle se souvint de cette boule qui ne la quittait pas, elle se rememora Lynette, leurs verres, leurs rires, leurs larmes qui ne se meleraient plus a present.
Elle fixa le sol un instant, tentant d y enfouir toute cette tristesse puis releva son regard azur vers l homme au tabard.
Soudain une inquietude, avait-il reçu son courrier lui annonçant qu ils attendaient un enfant ? Elle n avait pas eu de reponse mais nombre de pigeons n avaient pas su trouver la route du couvent, peut-etre en faisait-il partie ? Elle songea qu a un mois de la naissance, son corps parlait pour elle et que dans le pire des cas, il se rendrait compte assez rapidement que de leurs dernieres soirees a Saint-Gilles n avaient pas ete infructueuses.
C etait drole de revenir ici, drole et un peu angoissant. Elle avait espere en chemin, croiser en cette salle quelques visages familiers et amicaux mais pour l heure, seul celui du maitre de ceremonie retenait toute l attention de la brunette.
Barberine Ayant regagné sa place, la blonde prend le temps de saluer d'u signe les amis qui lui avaient fait le plaisir d'assister à la cérémonie, elle prend même, à l'instar d'Arthur, la peine d'articuler silencieusement :
Ya ba..da...ba...dou.
avec un sourire malicieux
Fildelin A l'appel de son nom, l'amiral se leva et sourit, un peu intimidé par la solennité de l'instant.
Puis il se reprit, et se dirigea vers le coms , mit un genou en terre devant lui et attendit la question rituelle.