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[RP] Les salauds se cachent pour pleurer

Samael.
Sous le ciel de Paris
Coule un fleuve joyeux
Hum hum
Il endort dans la nuit
Les clochards et les gueux
Sous le ciel de Paris
Les oiseaux du Bon Dieu
Hum hum
Viennent du monde entier
Pour bavarder entre eux








Les nuits et les journées de Rouquin étaient égayées par la présence de sa Petite, source intarissable de réconfort dans les moments les plus sombres. Confidente, amie, amante, les prunelles sombres de Magdelon savaient sonder l’âme de Maël et y trouver le baume pour soulager ses blessures.

Judicaël s’en était allé sans un mot, laissant son Double sans réponses ni indices. Cela avait contribué à renfermer le zig comme une huître qui ne voulait pas être mangé, après avoir été arrosée d’un filet de jus de citron, pour que la plaie n’en soit que plus douloureuse.
Ses lettres à la Veuve, pour tenter de comprendre, la soutenir pourquoi pas ou simplement pour renouer contact étaient restés vaines, comme tout autre être du giron de son jumeau, tous silencieux depuis que celui-ci lui avait tourné le dos. Il savait l’autre Roux terriblement convaincant mais à ce point….
Mais plus rien ne l’étonnait, même si contre toute attente celui qui envoya une missive avec un semblant de compassion était le Montparnasse.

Enguerrand, être désopilant et inconstant, le roi pour s’attirer des emmerdes et sur ce point-là, il surpassait largement Samael. Le Brun avait été depuis leur enfance, le souffre-douleur des jumeaux, un vide-couilles occasionnel mais depuis leur dernière rencontre, quelque chose avait changé. Peut-être était-ce les confidences de Montparnasse sur une vie encore plus merdique et cruelle que la sienne qui firent prendre conscience au roux de l’injuste sort qu’il lui faisait subir ou peut-être était-ce la conclusion de cette fameuse nuit qui poussa le zig à éloigner son frère de leur victime et à lui ficher la paix.

Piège ou pas, le Fol n’en avait cure. Il se remémora les indications. Une garçonnière, rien que ça…Bien un truc de courtisan, tient.

Allongé sur leur couche, la tête de Brunette reposant sur son torse, Mael s’était laissé aller aux aveux, extériorisant son secret le plus profond, celui qu’il n’avait jamais confié à son frère, voulant ainsi préserver de son Autre, une part secrète de lui, se sentant ainsi plus fort et plus sûr de lui.

Il attendit le crépuscule pour prendre congé de son petit brin de Coquelicot et pour sortir de sa tanière. Il traversa Brissel sous une pluie battante, évitant les flaques de ses pieds nus et laissant les gouttes inonder sa longue tignasse rousse. C’est seulement en arrivant à l’angle de la Cour, qu’il rabattit sa capuche et frôla les murs. Il n’y avait pas mis pattes depuis fort longtemps et y était bien conscient d’en avoir plus d’ennemis que d’amis.
Rue des Deux portes, rive privée de la Cour atteints, il grimpa lestement les cinq étages indiqués, s’ébroua devant la porte et y gratta pour signaler discrètement son arrivée.

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le Renard
Montparnasse.
Un grattement se fit entendre à la porte. Montparnasse ouvrit et s’effaça pour laisser Samael entrer.
Ce que Montparnasse avait nommé garçonnière dans ces lettres n’était en fait qu’une modeste chambre, de quelques mètres carrés à peine. Pauvre, bancale, elle n’était meublée que d’un lit, une table de chevet, un bureau dans un coin accompagné de sa chaise et d’une armoire. La lumière filtrée difficilement à travers la poussière qui recouvrait le carreau, et les courants d’air se faisaient ressentir à travers les fissures du toit. Montparnasse donnait chaque mois une poigné d’écus à la propriétaire de l’immeuble pour jouir en tout quiétude de cette chambre où il y recevait amant, et autre chair fraiche qu’il voulait se mettre sous la dent à l’abri des regards.

Fermant la porte derrière le roux il plaça le verrou afin d’être sûr de n'être déranger d’aucune façon. Son regard clair se posa longuement sur Samael tandis que de nombreux souvenir jaillissaient en lui. D’abord ceux de sa jeunesse, ou Samael, plus âgée n’était d’autre que son bourreau. Son frère et lui s’amusant à persécuter le jeune garçon trop efféminé qu’il était, se moquant de ses goûts, de son allure, de ses penchants hors normes. Les coups et les viols avaient été son quotidien, les deux frères ne laissant que peu de répit au jeune homme qu’il était, et cela n’avait guère changé malgré les années... Encore l’an passé les deux frères s’en était pris à lui, dans une caves des miracles, et ce n’est qu’en suçant celui qui se tenait à présent devant lui, qu’il avait pu s’en sortir…
Et pourtant il n'arrivait pas a le haïr pour autant.

Pourtant… Pourtant leur relation avait changé. En Armagnac, seul avec Samael, les langues s’étaient déliées, et il avait trouvé des réponses à ces questions dans la chair du roux. Depuis ce jour les frères ne l’avaient plus jamais touché, le laissant enfin tranquille. Qui a dit que le pardon n'était pas la réponse ?
Mais ce n’était pas par vengeance qu’il l’avait fait venir Samael ici non, le même malheur frappé ces deux âmes en peine. La perte de leur moitié, la perte d’une partie d’eux même. La peine rapproche les âmes et Montparnasse avait sut lire dans les mots simples envoyé par le roux un échos à sa propre détresse qu’il ressentait dans son cœur.

Il ne prononça aucun mot à son arrivé dans la chambre. Il n’y avait aucun mot à dire. Il lui désigna seulement le lit, n’ayant pas assez de chaise pour eux deux dans la chambre puis il se rendit à son bureau ou une bouteille de vin déjà étamée était posé, il remplit deux verres et en apporta un au roux, ramenant la chaise pour s’asseoir face à lui.

Il le détailla, cela faisait à présent un an qu’il ne l’avait pas vue… depuis ce fameux soir en Armagnac, une mèche de cheveux recouvrait une partie de son visage. Mèche de cheveux que Montparnasse écarta délicatement de ces doigts fins.
La cicatrice fut observée mais aucune question ne fut posé.
Aucun mot n’était sorti des lèvres du galant, seul son regard parlait pour lui.

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