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[Rp] Retour aux sources ?

Kaelle
La blonde après avoir dissimuler le corps sans vie sous les nombreux déchets de la ruelle et ramasser sa besace quitta l'endroit afin de rejoindre l'orphelinat ...

C'est étrange comme parfois alors que vous songez à quelque chose, vos pas vous mènent instinctivement vers le lieu de votre destination , comme si ils connaissaient le chemin sur le bout des orteils .... Et bien, c'est exactement ce qui se passait en cet instant pour la jeune femme .... Elle avait laisser son esprit divaguer ci et là comme elle aimait à le faire parfois, elle trouvait cela reposant.

Tu vas vraiment le faire ?
Oui Conscience, je vais vraiment le faire ...
Mais tu es folle ? Si il se doute une seule seconde de quelque chose tu risques la mort
Oui Conscience je suis folle et je l'assume très bien, mourir n'est pas une chose qui me dérange et tu le sais alors j'aimerais que tu me foutes la paix une bonne fois pour toute !
Je ne suis plus une enfant, je n'ai plus besoin de toi à présent !!!
Et Conscience disparût dans un grognement .... mais pour combien de temps ?

Cette fois, pas de repos, quand Conscience commence à parler la blonde doit toujours finir par se fâcher afin que cette dernière retourne là-bas, au fond d'elle-même ... Mais au moins, le temps avait passer rapidement et en levant les yeux, Kaelle revit ces lettres annonçant la bâtisse ...

Elle connaissait celle ci sur le bout des doigts, quand le lieu fut repris par le nouveau directeur, l'orphelinat où elle se trouvait depuis l'enfance la trouvant dorénavant trop âgée, la fit envoyer à ce qu'elle nomma l'abattoir .... ce qu'elle vécut fut pire que la mort, elle souhaita cette dernière à maintes reprises, sans succès .... jusqu'au jour où elle réussit à prendre la fuite .... et voilà qu'à nouveau, des mois après, elle y revenait .... La différence était que c'était de son propre chef ....

Sa besace sur l'épaule, elle rejoignit le bureau de la direction sans aucun mal. Elle cogna doucement sur la porte directoire à quelques reprises, attendant qu'on vienne lui ouvrir en faisant quelques pas ....
Montparnasse.
Des coups retentissent à la porte, Montparnasse prend le temps de finir de rédiger la lettre commencé et de la plié avec minutie, avant de se lever et d’ouvrir la porte. Devant lui se trouve la jeune femme rencontrée peu de temps avant dans les rues de la cours. Elle a fait vite pour le rejoindre ici. Montparnasse sourit doucement, il aime les gens ponctuelle, les gens qui ne le font pas attendre pour rien. Il s’efface dans l’embrasure de la porte pour la faire entrer. Il désigne le siège libre et molletonneux en face de son bureau pour qu’elle prenne place. Pendant ce temps il se dirige au fond de son bureau et sort une carafe remplie d’un liquide ambré à la robe sirupeuse, qui ne ressemble en rien à la piquette que l’on peut trouver dans les tavernes sordides des miracles. Il remplit deux verres et lui en pose un face à elle, sur le bureau, avant de regagner sa place et de s’y asseoir.
Il jauge un instant la jeune femme en silence, prend une petite gorgée de son verre et de claquer la langue sur son palet satisfait avant d’ouvrir enfin la bouche.


- Vous avez fait vite. J’apprécie cela. Comme je vous le disais dans la ruelle j’aurais un travail à vous proposer, travaille pour lequel je serais généreux sur le salaire, mais je ne peux confier cette tâche qu’a une personne en qui j’ai confiance. Et pour l’instant je n’ai aucune confiance en vous.

Les mots sont lâché, abrupte, sec. Le regard se pose de nouveau sur la jeune femme. Elle a une tache au niveau de l’œil, il a l’impression de l’avoir déjà vu, mais ne se souvient pas ou il l’aurait aperçu. Il détail un instant ces traits, comme si il voulait les graver dans son esprit.
Jouant un instant à faire tourner le liquide dans son verre, et après avoir laisser ces quelques instants de silence se faire entre eux, il reprend.


- Dites-moi donc chère Kaelle, qui êtes-vous ? Ou plutôt qu’êtes-vous ?

Question vague qui laisse à chacun le soin de répondre comme il le souhaite, mais Montparnasse sait que les non-dits on encore plus de valeur que les mots prononcé dans ce genre de questions. Aussi il se penche légèrement en avant, son corps est tendu, prêt à parer à toute sorte de réaction, mais aussi prêt à analyser chacun de ces gestes, de ces mots, des lueurs qui traverseront ces yeux. Il veut savoir si il affaire à une amie, ou une ennemie. Il veut connaître ces cicatrices et les monstres qui lui ont infligée. Quand on remonter à la source du mal on en comprend bien souvent le chemin sinueux qu'il a pris à travers le temps.
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Kaelle
Tandis qu'elle patientait en faisant quelques pas, la blonde ne pouvait s'empêcher de revivre le calvaire qui avait été le sien .... Au début, quand t'es un mioche de trois ou quatre ans, on se sert de toi comme appât pour distraire les gens pendant qu'on les vole, enfin ça c'est si t'as de la chance ....
Kaelle avait toujours réussit à passer outre les mailles du filet, elle avait c'est art de se fondre et se confondre mais .... le sort de l'enfant qu'elle était allait prendre un autre chemin et celui là ....

A cinq ans ce monde qui la terrorisait allait lui faire comprendre que même en se faisant oublier, on ne passe pas toujours inaperçu ... Les plus âgés des pensionnaires avaient un goût prononcés pour les cibles faciles et surtout aucune pitié même lorsque la petite blondinette qu'elle était hurla à s'en déchirer les poumons lorsque son innocence lui fût prise de force .... Elle passa de mains en mains à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'un jour son destin change grâce à une seule personne, un gamin qui réussit à se faire la malle, peut de temps après, l'orphelinat fermait ces portes et la blonde se retrouva ailleurs, là où outres les nonnes, des femmes venaient du village pour aider et s'occuper des enfants .... C'est comme cela qu'elle apprit à lire, écrire .... et même si elle voyait les autres partir avec de nouvelles familles tandis qu'elle personne ne la regardait, elle n'en avait que faire, au moins elle ne subissait plus les viols ... Jamais elle n'avait revu ce gamin, ni entendu parler de lui, sans doute était-il mort, on ne survit pas longtemps aux Miracles surtout quand on à la réputation de préférer les garçons au point d'être affublé du surnom de .......

Montparnasse .... la porte s'ouvrit enfin sur lui, souriant, s'effaçant afin de la laisser pénétrer dans son antre .... Elle prend place, le siège est molletonneux, rien à voir avec ce qu'elle a l'habitude d'avoir sous les fesses ! Un verre vient se poser devant elle sur le bureau alors que le directeur regagne sa place .... Elle a bien du mal à revoir en lui le gamin qu'il était alors mais que jamais elle n'avait oublié ...

Un claquement de langue .... la réalité refait surface .... la blonde écoute tout en prenant le verre ... elle le porte à ses lèvres et là, c'est une merveille qui lui envahit la bouche, le palais et coule dans sa gorge .... un plaisir à l'état pur ....


Cela tombe très bien, je n'ai moi non plus aucune confiance en vous, cela nous fait un point commun

Elle lui sourit, jouant de son verre du bout des doigts .... Son ton est clair, posé et n'a plus rien à voir avec le langage qu'elle avait eut dans la ruelle. Leurs regards se croisent un moment, celui du directeur semble .... curieux .... fureteur .... inattendu presque ...
Une seconde gorgée rejoint la première avant que la jeune femme reprenne la parole ....


Ma confiance est unique et sans retour en arrière une fois accordée, je n'ai qu'une seule parole et jusqu'à présent je ne l'ai jamais accordée à personne. Elle se gagne, elle se mérite et je ne crois pas que c'est vous qui allez me dire le contraire n'est-ce pas ?

La blonde repose son verre délicatement sur le bureau avant de se pencher à son tour vers Montparnasse et de poser ses iris dans les siennes, elle lui sourit en coin comme pour lui faire comprendre de se détendre, que si elle avait voulut le tuer, elle l'aurait fait dans la ruelle et non dans ce bureau

Ce que je suis ? La fin
Quand à savoir qui je suis ... une évocation d'antan


Les prunelles azurées ne quittaient celle de Montparnasse, peut-être un jour se souviendrait-il, peut-être pas .... mais pour elle, la donne avait changer car finalement c'est à lui qu'elle devait sans doute la vie mais cela n'était pas nécessaire à divulguer, du moins pas encore, pas maintenant.

Qu'attendez-vous de moi Montparnasse ?
Montparnasse.
Un rire retentit dans la pièce, celui de Montparnasse. Un rire sombre, grave, dénué d'humour.
Il boit une autre gorgée, rive ces yeux sur elle.
Il se lève, et vient se poser sur l’arrête de son bureau, face à elle, mettant fin à cette barrière qui les sépares. La demoiselle l’amuse, mais son rire sonne faux, elle commence, mal, très mal cet entretien et le nouveau directeur compte bien le lui faire comprendre.


- Je ne vous dirais ce que j’attends de vous qu’une fois que je serais qui vous êtes et d’où vous venez, et ne vous amusez pas à me répondre de nouveau avec ce genre de réponse surfaite qui se croit spirituel. Je n’aime ni me répéter, ni perdre mon temps.

Son ton est sec cassant. Cela est la dernière chance qu’il lui offre de baisser son masque, ou une partie, si elle ne la saisit pas il se passera de ces services, après bien sûr lui avoir repris ce qu’elle lui doit pour la mort du jeune garçon...

Une évocation d'antant.
Cette réponse l’avait agacé car cette tache il l’avait déjà vu, il en était persuadé à présent, mais son esprit refuser de retourner aussi loin dans le passé, il refusé de faire la lumière sur l’identité de la jeune femme, préférant le laisser dans l’ignorance, et cela l’agacait bien plus encore que la jeune blonde elle-même.

Les mains posaient de part est d’autre de son corps sur le bureau, il la surplombait de sa hauteur, les yeux baissés vers elle, il la jaugé, cherchant à savoir si elle aurait les tripes de le seconder dans sa mission, le courage d’aller au bout malgré é les supplications des gamins, et surtout si il se demandait si elle serait du genre à le trahir dès qu’il eut le dos tourner.
Il était comme elle sur ce point, sa confiance était unique et sans retour, et si il ne l’accordait jamais entièrement à personne, il aurait besoin de lui faire assez confiance pour certaine besogne. Et pour cela il avait besoin qu’elle soit honnête avec lui, qu’elle fasse un premier pas vers lui avant qu’il ne se décide à faire un premier pas vers elle.
Certains affaires pouvait lui valoir la corde autour du cou, il le savait, et ne pouvait prendre de risque avec une parfaite inconnue.

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Kaelle
Elle non plus n'aimait pas perdre son temps, ce n'est pas qu'elle ne lui avait pas donné des indices pourtant .... Mais non, il voulait des réponses nettes et précises, à croire que son cerveau était en mode absent ! Et bien en ce cas, il allait avoir ce qu'il désirait ....
Alors qu'il la surplombait, semblant la reconnaître tout en la discernant, la jeune femme se leva à son tour, lui faisant face, levant la tête afin de pouvoir poser son regard dans celui du directeur ....


Cette tâche, vous l'avez déjà vue n'est-ce pas ?

Elle n'attendait pas vraiment de réponse de sa part et continua sur sa lancée

Et moi j'ai souvenir de vous aussi, Enguerrand ... c'est bien comme cela que vous vous nommez n'est-ce pas ? Montparnasse est le nom que les autres vous ont donné à cause de vous goûts pour la gente masculine ....

La réaction ? Elle viendrait après, là, la blonde reprit le cour de son histoire

J'avais cinq ans quand vous vous êtes enfuit de cet orphelinat, et oui, nous venons d'ici tous deux Montparnasse. Moi j'étais celle que tout le monde mettait de côté, j'étais le vilain petit canard à cause de cette marque .... enfin, pas pour tout le monde .... les garçons plus âgés n'en avaient que faire eux, j'étais juste de la viande fraîche à cet âge .... vous devinez la suite n'est-ce pas ?
Quand Sainte-Catherine à fermé, nous avons tous été placés dans d'autres maisons, là, j'ai eu la chance de rencontrer une dame du village qui venait s'occuper avec les nonnes de l'orphelinat ... elle m'a appris à lire, écrire, compter et à savoir me tenir en société .... elle aurait aimé m'adopter mais son époux .... cette marque est ma malédiction.


Elle s'arrêta l'espace de quelques secondes, reprendre son souffle avant de poursuivre

Voilà, vous savez qui je suis et d'où je viens, et c'est grâce à vous, à votre évasion que plus jamais un garçon n'a porté la main sur moi ...

Voilà, elle en avait fini de ses explications, que pouvait-elle ajouter de plus ? Rien ... car sa vie se résumais à cela .... rien.
Lentement, elle reprit sa place sur le siège et attendit cette fois la réaction de Montparnasse .....
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