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[RP] Venez voir mourir, le dernier sex-symbol.

Montparnasse.
Venez tous applaudir, à la fin d’une idole. [Starmania]

Thaliie : Vous êtes un être ignoble Montparnasse.



    [Paris, le 31 mars 1467 - un peu avant midi]




Le mois de mars s’achevait lentement. Le soleil encore timide à cette époque venait de sortir de son lit. L’aube était encore fraîche. Un premier rayon vient frapper les paupières clause de Montparnasse, mais, bien que ces yeux soit fermé, son esprit était éveillé et ses sens aux aguets. Chaque sons, chaque murmure, chaque plainte, chaque odeur lui semblait décupler, comme si chaque parcelle de son corps essayait de profiter au maximum de ces derniers instant. Car oui, il vivait ces dernières heures. Le garde l’avait informé la veille qu’il serait pendu sur la place publique lorsque le soleil serait à son paroxysme.

Le tintement des fers se fit entendre, on venait le chercher.
Si tôt ? Pourquoi ? Il avait refusé la dernière bénédiction.
L’enfer l’attendait de toute façon, à quoi bon soulager son âme ?

Voila plusieurs mois qu’on avait enfermé le jeune galant dans une cellule à peine assez grande pour qu’il puisse s’étendre à même le sol. Quelques mois qui lui avaient parut une éternité. Enfermé il n’avait eut de cesse que de compter les pierres qui le séparer de la liberté. Six long mois ou l’angoisse était son quotidien. Six long mois ou le sentiment que l’air se raréfiée l’étouffait, malgré la petite ouverture sur l’extérieur que comporté sa cellule. Six long mois à voir les murs se rapprocher inlassablement. Six long mois à se remémorer ce qu’il avait foiré. A essayer de comprendre comment il avait échoué sa vie au point de finir ici dans cette geôle froide et puante à attendre qu’on lui passe la corde au cou.

Attendre…

Espérer même.

Espérer que cela soit rapide et sans douleur, car malgré ses fautes, malgré ses erreurs et ses crimes, il estimait avoir assez souffert.
Il estimait mériter cette mort promise.
Pouvoir s’étendre dans le grand silence pour l’éternité. Ne plus avoir mal, ne plus avoir peur. Un paradis assuré, même si il se savait damner à l’enfer éternel.
Peu être que le diable n’est pas si détestable que ça ? Après tout y’a-t-il vraiment une possibilité que la vie en enfer soit pire que sur terre ?
Montparnasse en doutait sérieusement.
Il inspira une grand bouffé d’air tendit que les gardes ouvrait la porte de sa cellule et lui passait les fers sur ces membres tremblant. Il se laissa faire. Il voulait en finir.

Il ne s'était pourtant pas laisser faire lorsqu'on l'avait arrêté. Il s’était débattu comme un beau diable, s’accrochant désespérément à ce qu'il lui restait. Car il savait ce qu'il l'attendait, et il n'était pas prêt à finir au bout d'une corde. Mais les mois d’enfermement sans visite aucune avait eut raison de sa volonté. Sa claustrophobie avait transformé le loup en agneau, espérant une mort rapide et sans douleur.

Il avait commencé sa vie seul et abandonné de tous. Il la finirait de la même façon.
Mort de n'avoir pas assez aimé. Mort de n'être pas aimé.


Vittorina : vous êtes un monstre en réalité Montparnasse
Vittorina : je devrais souhaiter votre mort, je devrais prier pour que vous disparaissiez pour le bien être de tous


Mais haut les coeurs ! La mort est journée qui mérite d’être vécu.

L’échafaud était déjà monté. Dressé là sur la place, comme une catin attendant son amant, les cuisses ouvertes, attendant l’extase finale.

On l’avait lavé, coiffé, habillé de manière décente. Pour sa dernière représentation publique, on avait tenue à ce que le jeune galant soit présentable.

Quelle douce ironie...

Peu à peu une foule d’anonyme s’était pressé sur la place, prêt à se réjouir de sa mort.
A applaudir peu être ?
Poupée de chiffon, on trimbalait Montparnasse comme on transportait un fut vide.
Car vide il l’était.

Son âme il l’avait laissé dans sa cellule, et dans les trois dernières lettres qu’il avait écrites.
Lettres parfaitement identique qu’il avait laissée à l’attention de seules personnes qu’il avait aimées. Aimer d’un sentiment sincère. Son frère ClaqueSous, sa sœur Océane, et Vivia… Celle qui avait mis fin à tous cela.

    [Paris, le 31 mars 1467 - 12h ]


Midi tintait déjà au clocher. Le temps avait décider de jouer au farceur en cette matinée. Tout était allez très vite. Trop peu être.

On fit monter les marches de l’échafaud à Montparnasse.

Marche après marche.

La tête haute il regardait la foule se presser pour ne rien rater du spectacle qu’il offrait.
Régalez vous mes amis, prenez-en plein la vue. C’est la dernière fois que vous verrez ma gueule d’amour. Buvez en jusqu'à plus soif, il n’y aura pas de rappel cette fois...

Il n’entendait pas les insultes qui fusaient.
Il pensait seulement à ce qu’il laissait dernière lui…
Des souvenirs amères, de nombreux cœurs remplie de haines…

Et trois cœurs.

Trois cœurs qu’il espérait toucher un peu par sa mort.
Sinon cela signifierait qu’il n’était rien, qu’il n’était personne... et cela était bien trop dur à accepter. Même pour un être abominable comme lui.

Trois marches.

Trois dernières pensées.

Les trois raisons de sa présence sur cet échafaud en ce dernier matin de mars.

Trois…

La première a un joli minois, de belle manière, un cœur sensible. Un cœur qu’il a blessé. Et un surnom qui sent bon les embruns marins. Son Océane.


      « … Oui Océane, tu fais malheureusement partie des trois raison pour laquelle je gravis ces marches aujourd’hui. C’est par toi que tout à commencer. C’est pour t’éviter un viol que je me suis laissé prendre. J’étais si jeune alors. Un garçon différent des autres. Un être rejeté par sa mère, qu’un orphelinat n’a pas sut protéger. Un enfant jeté en pâture à un pervers. Un enfant qui a subit les assauts d’un homme avant de reproduire par la suite, le même crime. L’ironie n’a rien à voir la dedans. Seule la perversion est responsable. La perversion et la peur, qui transforme le sentiment d’amour en haine. Oh mais je ne t’en veux pas à toi petite Océane, si je devrais revivre ce moment je ferais le même choix, pour te protéger, même si, je sais que cela n’a pas était suffisant. Tu as encore dans ce corps trop maigre les séquelles de mes mauvais choix, les séquelles d’un traumatisme que j’ai réussit a atténuer seulement, mais il est encore bien là en toi. Je sais que je suis déjà mort à tes yeux, je voulais seulement te remercier pour l’amour que tu m’as porté un jour…. J’ai fait de mon mieux tu sais.

      Mais à l’heure actuel, ou la corde semble déjà se serrer autour de mon cou, je ne peux m’empêcher de penser à celui que je serais devenue si ce jour là je ne m’étais pas porté volontaire pour subir les assauts de cet homme. Que ce serait il passé si je l’avais laissé s’en prendre à toi ? Aurais-je culpabilisé ? Aurais-je finis par le tuer comme je l’ai fait ? Serais-je allé en prison ou j’ai subit bien pire encore ?

      Toutes ces questions n’auront jamais de réponse parce que j’ai fait un choix ce jour là.
      Un choix qui a transformé ma vie.
      Le choix de te venir en aide.
      Surement le seul et dernier acte de bonté désintéressé dont j’ai fait preuve. Est-ce la récompense trop amère qui a fait que je n’ai plus jamais était bon par la suite ? Ou mon âme était telle déjà pourris, et ce geste n’était qu’un dernier sursaut de bonté avant de sombrer pour l’éternité en enfer ?
      Quoi qu’il en soit, je t’ai laissé ce jour là une partie de mon cœur.
      Prend en soin pour moi, ainsi je continuerais à vivre un peu à travers toi. ... »


Le poids de son corps se transféra sur sa jambe droite tandis que son pied gravit la deuxième marche.

La deuxième marche pour la deuxième raison de ce qu’il était devenu. Son petit frère, celui que l’on surnommé Claques sous. Petit frère mal née, avec un visage trop gracieux qu’il a fallut cacher sous un masque pour le protéger des autres. Frère dont il avait vécu le deuil. Frère qu’il avait tant aimé, et que pourtant il avait abandonné seul face à son destin.


      « … Lutécien, j’ai vécu ton deuil une fois, avant d’apprendre que tu vivais encore au détour d’une conversation volé. Mon monde s’est écroulé pour la deuxième fois à ce moment là. La folie qui rodait autour de moi depuis la nouvelle de ta mort, tel un prédateur autour de sa proie, à put enfin prendre possession de moi. J’ai eu un moment de faiblesse et j’ai perdu pied…
      Je te sais entre de bonnes mains, c’est pour cela que je ne t’ai pas contacté, mais je porterais toujours sur mon cœur la cicatrice de ta mort, dont j’étais responsable. Est-ce que j’en veux à ceux qui m’ont caché que tu avais survécu ?
      Oui.
      Mais ils ont fait le bon choix, parce qu’alors je serais venue te récupérer et je n’aurais put t’offrir qu’une vie de débauche et de crimes, car oui je suis coupable de tous les crimes dont on m’accuse.

      Je crois que tu as perdu la mémoire, aussi je ne reviendrais pas sur tout ce que nous avons vécu tous les deux. Cela est une bonne chose que tu ne t’en souviennes plus. Tu mérite la vie que tu as actuellement, tout comme moi je mérite la corde pour ce que je t’ai fait à toi… et aux autres.
      Même si j’ai réussit à te préserver à ma manière, je t’ai fait bien plus de mal encore. Je veux que tu sache que je t’aime plus que tout au monde.
      La croix sur mon poignet, notre promesse, je l’emmène avec moi en enfer.
      J’espère ne jamais t'y voir, parce qu’alors je mesurerais l’étendu de mon échec.
      Prend sois de toi petit frère.
      Promet moi que jamais tu ne deviendras pas comme moi… »


La deuxième marche gravit, il vacilla légèrement en montant la dernière marche.
Ces dernières pensées allèrent à Vivia. Sa sœur, son amie, son amour, sa maitresse, la mère de son enfant, la raison de sa présence ici.


      « … Vivia, tu as fait le bon choix en me livrant en pâture à la prévôté. Je crois qu’aucun mot ne saurait décrire ce que nous avons vécu toutes ces années. Tu as en toi le fruit de l’amour que je te portais. Tu as en toi un fruit que j’ai essayé de te retirer avec force. Je n’ai malheureusement pas réussit… Et je me retrouve face à la corde en représailles de ce geste pourtant sensé.
      Une femme devient louve quand on cherche à toucher au fruit de ces entrailles.
      Puisque le destin à voulut que j’échoue à te retirer ce petit être qui porte mon sang maudit, promets moi simplement que tu sauras le protéger de ce nous avons vécu, le protéger de lui-même. Aime-le. Preserve-le. Ne le laisse pas devenir comme nous. Comme moi. Cela est mon unique est derniers souhait… »


Vivia : Je t'aime p'tit con...


Le voila à présent sur l’échafaud. Le bourreau passe la corde autour de son cou. On prononce haut et fort la sentence :

- Enguerrand, plus connue sous le sobriquet de Montparnasse : Vous avez était jugé pour avoir sciemment commis des crimes. Les dits crimes étant divers et varié et de sinistre nature: brigandage, pillage, meurtre en la personne d'un noble, enlèvement et séquestration d'enfant, viol, homosexualité...
Vous êtes condamné à ce jour à être pendu haut et court jusqu’à ce que mort s’ensuive.


Son regard parcourt une dernière fois la foule. Tous ces visages plein de haine, toutes ces personnes qui veulent sa mort. Il cherche un visage connu...en vain.

Un dernier sourire en coin se dessine sur ces lèvres.
Un sourire torve, cruel, sans cœur. Un sourire froid.

Malgré toute les cruautés dont il a fait preuve, il ne regrette aucun de ces actes qui étaient pesé, réfléchit. Il est le seul est unique responsable de ce qui lui arrive. La seul chose qui lui enserre le cœur en cette instant, c'est de n'avoir pas sut se faire aimé, et de mourir seul. Il avait réussit à se mettre à dos les trois seul personne qu'il avait pourtant aimé....
Une chose est sur, il aura bien profité de sa vie…


Vittorina : vous me faites l'effet d'un chien trop docile qui pourrait montrer les crocs à tout moment
Vittorina : même à la main qui le nourrit
Montparnasse. : je ne suis pas sur d'apprécier d'être comparé à un chien
Vittorina : un chien est pourtant mieux qu'un monstre


On lui met un tissus sur le visage pour couvrir se sourire.
Ce dernier pied de nez à la vie.

La corde se tend.

La mort répond à son appel.
Ce soir il a rendez vous avec la plus chaude des putains.

Ses pieds bascules dans le vide.

La justice avait gagné.

Il part sans un mot, sans un cri.
Enguerrand était déjà mort.
A présent Montparnasse n’est plus.
Un monstre disparaît.
Un être abominable de moins sur cette terre.


Montparnasse. : le diable nous a créer et nous n'allons pas le décevoir !
Claquesous : toi et moi Engu..contre tout le reste.
Montparnasse. : et que le très Haut les protege tous.
Claquesous : et que le sans nom guide nos pas...


Merci à tous, j’ai vraiment passé de très bon moment à jouer avec vous avec mon petit Monty d’amour. Ce RP est libre, faites vous plaisir, si vous voulez le lyncher une dernière fois..ou pas.
Je m’excuse auprés tous ceux avec qui je n’ai pas finit le RP. Je m’étais pourtant promis de tous les finir avant de le tuer… Encore une promesse de pas tenue. J’espère vous revoir tous très vite. Bisous cœur sur vous !

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Vittorina
- Peu avant midi -


    Dans les rues de paris, un coche parmi d'autres se fraye un chemin, direction la porte St Honoré. Aucune armoirie dessus, aucun signe distinctif, la voiture est noire, discrète et les rideaux dont elle est habillée sont tirés, ne laissant rien deviner de l'identité de sa passagère.
Voila quelques jours maintenant qu'elle était au courant. Il avait suffit pour cela de tendre l'oreille aux ragots, non pas de ceux qui se répandaient dans les salons de la belle société, mais plutôt de ceux que l'on pouvait s'échanger dans l'ombre des alcôves, là où personne n'avait à expliquer ni pourquoi ni comment certaines figures étaient connues.
Et pour rien au monde, la florentine n'aurait raté ça.
    La porte St Honoré en vue, le coche ralentit. Sera-t-il là ?
    Entre deux doigts, le rideau est très légèrement écarté pour laisser à l'oeil l'occasion de le vérifier. Malgré les gens, les badauds, il n'est pas difficile de le reconnaître, de les reconnaître, et le soulagement l'envahit. L'hésitation aussi. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il vienne accompagné. Tant pis. Une consigne est soufflée au conducteur qui finalement arrête le véhicule juste devant eux.
De nouveau, Vittorina tira un peu le rideau, laissant cette fois paraître son visage à ceux qui l'attendaient. Elle n'était ni souriante, ni triomphante, sa mine au contraire était grave. Se laissant quelques secondes d'observation face au duo mère/fils, la brune finit par souffler sans cérémonie aucune :
    - Nous sommes en retard. Montez.




hrp : légère modification pour cohérence et ajustements grammaticaux.
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"Dans un monde où le paraître est roi, être peut tuer."
Vittorina Gloria A.
Vivia
- J'ai peur Vivia. Peur de m'en prendre à ce que l'on a créé. Peur de lui nuire. Je détruis tout ce que je touche...Pourquoi en serait-il autrement pour cet enfant..J'en ai déjà condamné tant...
- Tu ne le tueras point. Je t'en fais la promesse. Si d'autres ont failli maintes fois à te tuer, je serais plus appliquée..
.

    Les Monstres ne se craignent pas...entre eux...


Ces paroles échangées entre amants, amis et abominations des mois plus tôt scellèrent le destin d'Enguerrand. Marche après marche, elle l'observe en silence, le visage caché sous cette épaisse et lourde capuche. Les lippes closent, les joues rougies par cet air qui conserve les élans d'un hiver qui peine à se retirer, la Mère des Rats observe avec attention, les traits de son Amant.

Usé. Cachectique. Terni. Montparnasse offrait à la populace, à ces spectateurs et curieux avides, un personnage brisé par ces mois de captivités.

Un escalier franchit pour le rapprocher de la potence, de ce silence qui enfin taira à jamais cette insolence et cette audace. Un escalier franchit, au rythme de ces même marches qu'il l'avait contrainte à dévaler afin de causer la perte de ce qu'elle portait en son sein. Si elle n'avait pu sentir les marches se dérober sous l'impulsion d'Enguerrand, elle appréciait de le voir, sentir chaque marche, chaque pas sous ces pieds tant que cela s'imprimait à ses tempes pour le tourmenter d'avantage. Cruelle, le Barbier Fou l'avait toujours été, mais elle le fût plus encore cette fois-ci.

De Mont, elle connaissait les travers, les vices, les fourberies, la lâcheté, mais surtout, la Phobie. Allongée, le ventre meurtri par la chute volontaire, Vivia croisera son regard, une dernière fois avant longtemps. Plus qu'une promesse, qu'une mort, c'est une longue agonie qu'elle lui offrira pour son geste.

    Car tôt au tard, la dualité n'existe plus.


Ainsi, s'il avait fallu quelques semaines à la Corleone pour se remettre de cette blessure et soulager son ventre et son esprit jusqu'à sentir ces mouvements fugaces mais viables en son sein, il ne lui n'avait suffit que d'une missive, d'une relation pour que la localisation de Montparnasse et ces habitudes soient communiquées à la Prévôté. En contrepartie de cet aveu, de cette potence qui serait Sienne, elle exigea qu'il soit retenu, captif, durant six mois dans une geôle, étroite et sombre. Un mois pour chaque semaine alitée, l'esprit torturé à l'idée de perdre une seconde fois un enfant. Un mois dans un air acre, suintant, purulent pour chaque bouffée d'air qu'il lui fallu arracher à sa gorge pour que le souffle lui revienne et pour éviter que la vie ne se dérobe une nouvelle fois à ses cuisses. Six mois de silence, d'agonie, pour briser ce qu'il reste de Lui, pour que le Monstre s'éteigne au profit d'un Autre. Une Mère.

Aucune visite. Aucune missive. Rien. Sinon l'envie malsaine et vengeresse de le savoir seul avec ces vices et sa faute tandis que ce qu'ils avaient semé, grandissait en elle jusqu'à finalement la récompenser de quelques cris enfantins. Les seuls, qu'elle aurait accepté qu'il entende pour briser son tourment ou bien l'aggraver d'avantage. Les seuls, que par Amour pour cet Ami, elle aurait accepté en toute contradiction de lui céder pour l'apaiser.

Si la destruction n'avait eu de cesse de guider leur pas, ce n'était nullement le fruit du hasard ou bien celui de leur condition. Nous sommes seuls, responsables de nos actes et de nos choix. Si Mont payait enfin pour les siens, Vivia savait que tôt au tard, il allait en être de même pour ces propres abominations. Des mesures avaient donc été prises et c'était les bras vides de descendance, qu'elle se présenta à l'exécution.

Parmi la foule, le brouhaha et l'excitation de quelques bougres, elle ne pipe mot. Une main à son ventre désormais plat, elle l'observe sans pour autant espérer que cela lui soit rendu. Entre ses tempes, quelques moments reviennent...Plus doux et un sourire s'étire à ses lippes. Avec le dernier souffle de cet Amant se mêle celui d'une intimité, d'une enfance, d'une amitié et d'une fragilité dont il était le seul destinataire...

Aujourd'hui, à midi, l'ancre cesse enfin son office pour se laisser porter par les flots.

Aujourd'hui, à midi, un Monstre se meurt sous le regard d'un Autre.

Aujourd'hui, à midi, un Père de deux jumeaux pend au bout d'une corde.

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Jurgen.

    Montparnasse. "Monty". Il ne l’avait jamais connu. Il ne l’avait jamais même seulement croisé. Ou peut-être son ombre s’était-elle découpé une fois au croisement d’une rue. Deux inconnus qui, pour sûr se haïraient s’ils se rencontraient.
    En revanche, il en avait entendu large sur lui. On le dépeignait comme… Eh bien comme un truc à plusieurs facettes. Pas non plus un diamant taillé, Moineau ne lui aurait jamais accordé cette comparaison. Il le haïssait parce qu’on lui avait raconté les méfaits qu’il avait commis. Oh, Jurgen était loin d’être un modèle de vertu ou d’humanité. Lui aussi avait causé du tort à des mômes, mais il considérait valoir quand même un peu mieux que ça. Ce qui était étrange, c’est qu’il tolèrait si mal des actes qu’il aurait pourtant lui-même pu commettre. A part cette sombre histoire avec l’Etoile, ça, jamais. Ja-mais. Pourtant, elle n’était pas beaucoup plus jeune que celle qui avait été son épouse et… Rien à voir. Absolument rien à voir. Il clôturait la réflexion brutalement pour mieux voir le monstre à la potence.

    Il n’aimait pas la potence. C’était une mort affreuse. Si on crève pas sur le coup on suffoque, on rougit jusqu’à en devenir bleu et on se vide de la plus horrible des manières. C’était autre chose que de mourir avec une lame en travers du ventre, même si ça non plus, ça n’avait rien d’agréable.
    On ne lui avait pas menti. Enguerrand avait du être plutôt beau. Mais pas une seule seconde il ne se dit que ce serait du gâchis et qu’il y avait un potentiel à exploiter ici. Non. Il méritait la potence et c'était catégorique. Moineau n’était pas au fait de tout, loin de là. Une chose lui avait suffit pour qu’il décide de le détester. Il faut dire que Jurgen était toujours à la recherche de prétextes pour détester légitimement ou illégitimement quelqu’un. Celui-ci avait été facile, évident même. A cela s'ajoutait maintenant l'accusation de pédérastie, de quoi faire perdre au très fragile viril Jurgen toute hypothétique compassion.

    Pourtant, on ne songe jamais au fait que l’absence des vilains fait souffrir, elle aussi. Ce sont des gosses abandonnés, des amants et amantes esseulés, des familles brisées, des quartiers endeuillés, des bordels qui perdent leur chiffre d’affaire, des nobliotes qui ne connaissent plus le grand frisson, des chemins déserts,… C’est vrai : La mort d’un criminel peut s’avérer bienvenue, mais les gens finissent toujours par crever d’ennui par la suite. Qui de mieux que les pires salauds pour mouvementer un quotidien ?

    Un craquement. Tous les méchants meurent un jour. Les bras croisés, adossé contre le bois d’une bâtisse, Moineau se rendait bien compte, comme Vivia, que lui aussi paierait un jour ses crimes. Pourtant il était plaisant de se dire qu’aujourd’hui, ce ne serait pas à lui de payer les siens. La foule se massait encore et il fallait se faufiler pour quitter la place, alors il joua des épaules pour se frayer son chemin, bousculant ici et là vieilles dames, jeunes curieuses, poivrots, et même un notable qui baragouina quelque chose et reçu un crachat bien gras en retour.

    Monparnasse était mort, le rideau était baissé, il n’y avait plus rien à voir. Mais un léger sourire de bonne humeur flotterait jusqu’à la tombée de la nuit sur les lèvres de Jurgen.


Triste de pas avoir pu croiser la plume, mais voilà, je participe quand même !

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Archibalde
Une chance qu’Archibalde ne soit pas rentré immédiatement à Limoges. C’est par un de ses amis de Bourgogne qu’il apprit d’abord la nouvelle. Le lendemain, il se dirigeait vers Paris. Deux jours plus tard, il arriva à l’aube. Au loin, l’on pouvait voir Notre-Dame poindre pour toucher les nuages, caressée de cette lueur rosée du petit matin. Dans les petites ruelles l’odeur était fétide, mais, levant la tête et les yeux, l’Alzo se prit à penser que là-haut l’air devait être pur.
A cheval, il se dirigea vers le quartier des Halles, et mit pied à terre devant la petite église de Sainte Opportune. Sifflant un badaud, il lui confia les rênes, puis fit irruption dans la Sainte-Maison.


Bonjour mon Père, bénissez-moi.

Au bout de la Nef, l’homme était en train d’allumer les chandelles une par une dans un silence méditatif. Il ne regarda même pas Archibalde tandis qu’il répondait distraitement :

Mon fils voilà une heure bien précoce pour une sollicitation.

Le Noble s’étant maintenant approché, une bourse conséquente vola pour atterrir bruyamment sur l’autel. Le prêtre se retourna, sa bure balayant le sol et jaugea Archibalde durement.

Fort bien.

Alzo s’agenouilla, le bonhomme trempa son doigt dans l’eau bénite d’un calice et vint lui dessiner une croix sur le front.

Pardonnez moi mon Père.
Car vous avez péché ?
Non.
Mais alors ?
Pardonnez-moi simplement.

Après un instant de silence, le Père récita une prière à demi-voix.

Mon fils adoptif s’est unit à celle que j’ai pris en fiançailles et a semé en elle le fruit de la vie. Par la suite, il a voulu le lui enlever, mais sa tentative n’a pas aboutie. Mon fils m’a trahi et m’a sans doute menti de nombreuses fois. Aujourd’hui il va aller rejoindre l’Enfer.

Le prêtre semblait interdit.

Avez-vous prié pour son âme ?
En se relevant.
Non.
Pourquoi, mon Fils ?
Car mes prières n’auraient aucun sens.
Il inclina légèrement la tête et tourna les talons.


Plus tard dans la journée


Il arriva sur la place à cheval et n’en descendit pas. Nerveuse, la bête semblait tourner sur elle même, ne trouvant pas sa place là où il y avait tant de bruit. Archibalde garda une distance respectueuse avec les premiers badauds de la masse. Mais ainsi surélevé, il avait une vue imprenable sur l’échafaud. Contrairement à ses deux femmes -dont il ignorait la présence- il ne cherchait nullement à se cacher quelque part. Il voulait être vu. Et si ce n’était pas le cas, c’était aussi bénéfique pour lui, passant alors inaperçu sans cette crainte d’être découvert.

Lorsque Montparnasse monta les marches, Archibalde ne ressenti rien, si ce n’est un brin de nostalgie. Il se rappela comme il s’était prit d’affection pour cet enfant qui n’avait fait que le trahir depuis. L’italien considérait cet événement comme la suite logique de la vie du jeune homme. S’il pouvait pardonner le mensonge, venir ensemencer la blonde était largement hors limite. Et s’il n’était pas mort à l’échafaud, Archiblade l’aurait tué de ses propres mains.

C’est de bonne guerre, mon Fils.

Archibalde sourit légèrement, en spectateur lointain. Il ignorait évidemment que cette sentence n’était due qu’à Vivia. Mais cela changeait-il vraiment quelque chose, si ce n’est renforcer le respect qu’il avait pour elle ?
Quelle ironie, tout de même, qu’après ce long moment de séparation ils soient là, presque tous au complet, ne se sachant pourtant pas aussi proches. Assurément, le destin se jouait de l’âme humaine.


L’on se retrouvera de l’Autre Côté.


Le ciel commençait à se couvrir doucement.
Mais qu’importe. Au dessus des nuages il faisait toujours beau.

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Claquesous
Vous pouvez nous laisser maintenant, nous serons de retour après les vêpres déclara le jeune seigneur de Labessière, congédiant ses gardes d'un élégant geste de la main ce qui lui valu le regard courroué de sa mère.

Paris, la porte Saint Honoré, ne pas être en retard.
Le Blanc avait bel et bien reçu le billet et avait dû faire face à l'opposition maternelle dans un premier temps, puis la comtesse avait fini par obtempérer et mobiliser un escadron de gardes.
Le jeune ne pouvait mettre le pif dehors sans être surveillé. S'il avait mis cela sur le compte d'une mère trop protectrice et anxieuse, il avait fini par comprendre lors de leur passage à Limoges, qu'un danger le guettait. Danger dont Ishtara refusait d'en parler répétant inlassablement :
je t'expliquerai plus tard, pas maintenant Luciano. Retournes étudier et n'oublie pas tes leçons de violon..allons, mon fils. Obéis.

Et le gamin repartait dans ses appartements, sans réponses à ses questions, la mine renfrognée d'un chaton turbulent. Les cordes de son instrument payaient l'impatience du garçon, pincées, maltraitées.

Donc, ce jour-là, Claque avait insisté, tapé du pied et croisé les bras.

Mère, je vous en prie. Elle dit être une amie de mon père. Ce serait mal venu de refuser d'autant plus qu'elle m'a laissé sous-entendre un jour connaitre mon frère...celui dont vous ne voulez pas parler. D'ailleurs, j'espère que vous vous souviendrez un jour du nom de notre géniteur....

Le joli minois avait observé sa mère, dépité avec cette pointe de reproches dans la voix dont il regretta de suite le timbre, ne souhaitant pas la chagriner. Pourquoi refusait-elle le dialogue, si le gamin pensait à une brutale séparation et d'un frère récalcitrant et fugueur, il était loin de se douter de la réalité, sa mémoire défaillante, lui faisant encore défaut malgré les quelques flashes plus ou moins obscurs.

Ils avaient quittés Lautrec et avaient voyagé plusieurs jours avant d'arriver à Paris. Après un brin de toilette rapide, ils se pointèrent à la porte Saint Honoré et n'eurent pas à attendre longtemps.
Il reconnu Vittorina derrière le rideau, saisit la main de sa mère et grimpa face à la première.

Lo bonjorn Dame Alzo

Il ne se faisait pas à l'idée que la belle madame porta le nom de son chien...intéressante coincidence.

Mère a tenu à nous accompagner. Elle m'a promis de nouveaux ouvrages de médecine et une poupée. Je gage que vous deviendrez amies comme avec mon père.

La voiture s'ébranla, se mit en route dans un silence pesant mais l'enfant n'en avait cure. Le visage à la fenètre, il observait Paris, les yeux tous ronds. C'était loin de la ville féerique qu'il s'imaginait, trouva Toulouse plus joli mais il continuait à regarder le brouhaha de gens pressés, les myséreux, les échoppes avec une sensation de déjà vu. A voix basse, il chantonna une comptique familière.

L'eau n'est bonne sur la terre
Que pour les fleurs d'en parterre
Les oignons et les poireaux
Les navets et les citrouilles...
Pourquoi boirions-nous de l'eau?
Sommes-nous des grenouilles
Sommes-nous des grenouilles dans l'eau*



Enfin, il s'arrêtèrent et descendirent. Suivant Vitto, main toujours dans celle de sa mère, il s'amusa à sauter d'un pavé à l'autre, inscouciant, inconscient du drame qui allait se jouer.
Lorsque la Alzo s'arrêta, il pointa son doigt vers la foule.


Regardez mère ! Il semble y avoir une attraction !

Le jeune aurait pu s'émouvoir pour ce garçon porté à l'échafaud, dont il ne distinguait pas les traits. Il aurait pu éprouver de l'empathie, frissonner lorsque la corde se tendit sous les acclamations de la foule.Il éprouvait d'ailleurs que très peu de sentiments depuis qu'il avait ouvert les yeux dans le sud, le corps transpercé de part et d'autre par une lame et le crane fendu.
Il regardait, curieux, sortant son inséparable carnet et fusain, dessinant la scène et se demandant par quel mécanisme la mort emportait les pendus...suffoquement ou os brisés ?
Il griffonnait avec acharnement, un petit bout de langue passant sur ses lèvres vermeilles.



*clin d'oeil jd Monty pour ton adoration pour les musiques dont l'air rentre dans le crâne et refuse d'en sortir.

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Thyiaa

    [De nombreuses semaines/mois avant]

      Le voyage jusqu'en Hollande n'avait pas été de tout repos pour la jeune Fiole.
      Déjà, c'était loin. Très loin. Mais aveugle de confiance, elle avait suivi le Malemort jusque là bas avec enfant, nourrice et gardes.
      Mais vous connaissez Murphy ? Vous savez, ce connard et sa loi qui dit que tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal. Eh bien, il est passé pour l'appliquer à ce voyage.
      La brunette est tombée malade. Très malade. Assez pour devoir rester alitée. Assez pour que Foulques doive la laisser là et repartir à ses aventures. Elle ne pouvait pas l'empêcher d'accomplir sa destinée. Au contraire, elle avait été assez en état pour lui dire de repartir sans elle.

      Les courriers n'avaient cessés d'être échangés entre les amants et c'est ainsi que Thyia fut mise au courant pour la pendaison de Montparnasse.
      Pouvait-elle le laisser mourir ? Pouvait-elle ne jamais le revoir avant la sentence ? Pouvait-elle ne pas assister à ses derniers moments ?
      Elle n'avait jamais été très fidèle à cet ami. Et malgré tout les crimes qu'il avait pu commettre, elle tenait à cet homme.

      Le voyage jusqu'à Paris fut à son tour des plus éprouvants pour la jeune femme. Mais elle avait réussi à atteindre la capitale la veille de l'exécution.


    [Le jour J]

      Oui, le jour J, elle se présenta sur la place parmi les badauds. Elle avait hésité pourtant. Etait-ce judicieux ? Qui serait là ? Après tout, elle s'en fichait.
      Fille calée sur l'une de ses hanches, ventre couvant le prochain enfant Malemort, elle se tenait à l'écart de la foule. Foule qu'elle observait avec attention. Petit oiseau veille. Devant elle, elle entendait les critiques sur le condamné. Quatre mégères d'un coté. Deux vieux grincheux d'un autre. Des enfants couraient un peu partout, impatients d'assister à l'attraction du jour.

      Non loin d'elle un cheval piaffait d'impatience, elle ne prit pas la peine de regarder qui le chevauchait. Non, parce que son regard fut ramené à la scène qui allait se jouer.

      Elle était loin de l'échafaud. Trop loin pour qu'il la voit. Mais elle, elle le voyait.

      Elle le voyait franchir avec difficulté marche après marche pour rejoindre la corde. Là, une première larme roule. Ce sont les souvenirs des beaux jours qui refont surface.

      Elle entendait la sentence être prononcée.Elle voyait le bourreau lui passer la corde au cou. Là, une seconde larme roule. C'est le souvenir passé d'avoir pu un jour considérer cet homme comme un frère.

      Elle soupirait lorsque le visage fut couvert. Elle l'avait vu pour la dernière fois. La corde se tend. Là, une dernière larme roule. C'est une page qui se tourne. Son futur l'attendait tandis qu'il n'en avait plus.

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Vittorina
- Avec Ishtara et Claquesous -



Devenir amie avec la blanche ?
En d'autres lieux, d'autres circonstances, peut-être que les deux femmes auraient effectivement pu échanger quelques propos courtois et aimables, s'émouvoir ensemble des dernières modes parisiennes ou des derniers potins de cour. Mais rien de tout cela n'était au programme ce jour et Vittorina était lucide, ce qu'elle s'apprêtait à faire risquait fort de courroucer Ishtara, et à raison. Pendant de longs mois, cette femme avait tenu le jeune Claque à l'écart de son passé et de toutes ses horreurs, bénissant sûrement sa mémoire défaillante, et elle, pour des raisons qui ne suffiraient peut-être pas à convaincre la Comtesse, elle était sur le point de faire voler en éclats son cocon et de lui exploser une vérité bien cruelle en pleine figure.
Hésitait-elle ? Oui. Dans la trame qu'elle s'était imaginée, ils n'étaient que deux, tout y était donc plus simple. Et c'était pour ne pas flancher, pour ne pas se défiler qu'Alzo s'était plongée dans un mutisme qui ne lui ressemblait que peu jusqu'à ce qu'ils atteignirent la place de la grève, haut lieu de justice et d'animation combinées.

La foule y était déjà dense et frénétique, incapable de retenir son impatience à l'arrivée de celui qu'on allait marier à la potence. Prudente, la florentine se coiffa de sa capuche en quittant le coche, emmena la mère et le fils en retrait, pour éviter tout mouvement de masse, et ... oublia un instant le pourquoi de sa présence ici.

Ils étaient peut-être trop loin pour discerner les traits de Montparnasse, et pourtant elle savait que c'était lui. Pour l'avoir accusé d'être responsable de beaucoup de ses malheurs, pour l'avoir accablé de tant de reproches, pour en avoir fait un bouc émissaire idéal, elle aurait dû éprouver un profond soulagement en le voyant si près de ce qu'elle lui avait toujours souhaité - la mort pour le bien de tous - mais elle n'y parvint pas.
Les yeux fixés sur la scène, Vittorina ne cligna pas des yeux, portée par l'hystérie des curieux, jusqu'à ce le corps de Montparnasse se balance, inerte, au bout de la corde. C'était terminé.

La brune ferma alors ses paupières quelques secondes. Pour imprimer la scène à tout jamais sur sa rétine ? Pour réclamer au Ciel un traitement juste prenant en compte toutes les circonstances atténuantes ? Pour savourer enfin cette délivrance ? Nul n'en saurait rien.
Ce n'est qu'en rouvrant les yeux qu'elle vit Lutécien affairé à reproduire le châtiment au fusain.

Après un dernier regard vers Ishtara, implorant silencieusement de lui pardonner un jour sa maladresse et son choix à venir, Vittorina se choisit la voix la plus neutre possible, parfois trahie par quelques tremblements, alors que son regard s'était de nouveau porté sur le corps sans vie de Montparnasse, puis plus globalement sur les badauds en délire qui applaudissaient et fêtaient furieusement la fin de ce monstre qui avait usé et abusé de son doux visage pour commettre ses méfaits.
    - A plusieurs reprises, vous m'avez écrit pour connaitre un bout de votre passé, un peu de ce frère que l'on vous cachait. Et mon silence n'était ni mépris, ni oubli, juste un refus voilé de politesse. J'espère qu'aujourd'hui vous consentirez mieux à vous en tenir à l'entêtement de votre mémoire de vous faire défaut. Regardez cette foule, regardez ces gens, comme ils s'enthousiasment de la mort d'un homme. Je ... je vous présente toutes mes condoléances Luciano, car ce jour à midi, votre frère, Enguerrand, malheureusement plus connu sous le nom de Montparnasse, s'en est allé devant Celui qui jugera son âme.
Quelqu'un s'émouvra-t-il de cette perte ? Quelqu'un portera-t-il son deuil ? Qui oserait ?
Sans doute pas elle qui irait jusqu'à nier si quelqu'un venait un jour lui dire l'avoir reconnue sur cette place le 31 mars 1467.
Sûrement pas elle qui était déjà prête à tourner les talons, inconsciente qu'en quelques pas, elle aurait pu tout aussi bien tomber sur son frère, sa future belle-soeur, ou son ex presque belle-soeur .... entre autres.







Avec regrets. Bon vent Montparnasse ;)

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"Dans un monde où le paraître est roi, être peut tuer."
Vittorina Gloria A.
Ishtara
Quand Luciano lui avait parlé de cette escapade à Paris, elle s’y était opposée fermement. Paris ville affreuse dans les bas-fonds, Paris Belle quand il s’agit de mode. Ses émeraudes s’étaient perdues dans le regard de son fils, faux fils car il n’était pas de son sang, vrai fils car elle l’aimait et avait tout fait pour lui comme pour ses jumeaux. La femme en question s’était présentée comme une amie à son père. Mais quel père ? Celui qui n’existait pas et qu’elle avait toujours esquivé la question de son adorable blanc ? Il avait fallu juste ces cinq petits mots pour que tout s’effondre pour la Blanche, pour que tous les mensonges, les non-dits lui reviennent pleines faces. Elle avait toujours tout fait pour que son passé ne lui revienne pas, pour que sa vie soit des plus douces au contraire de son passé.

De quoi se mêlait-elle cette femme ?! On ne lui avait rien demandé !

Elle n’avait cessé de faire les cent pas devant son époux inquiet pour la Blanche. Elle avait un mauvais pressentiment, instinct maternelle ? Allez savoir. Bel connaissait toute l’histoire, comme celle qui viendrait bientôt, une promesse à tenir qui aboutirait à la mort d’un de ses plus proches amis. Il avait tenté par tous les moyens de la calmer, de la canaliser, de lui faire comprendre que c’était peut-être mieux ainsi, que Luciano devait connaitre son passé, qu’il devait affronter cette vie passée pour mieux avancer dans le futur. Au fond, elle savait qu’il avait raison, mais elle, la seule chose qu’elle voyait c’était la perte de ce fils, la perte de cette magnifique bouille blanche qui lui en voudrait pour l’éternité de ce qu’elle avait fait.

Comprendrait-il simplement pourquoi elle avait cela ? Elle n’y croyait pas. Elle perdrait son fils d’ici quelques heures.

Durant le premier voyage, elle ne pipa mot, se demandant si la vie ne la mettait pas encore à l’épreuve. Son plus Bel lui manquait, elle aurait aimé qu’il soit à ses côtés, qu’il la soutienne. Les heures à venir seraient surement les plus noires de sa vie et elle aurait surement tout fait pour les empêcher de venir si elle savait ce qui se préparait.

Paris, une voiture s’arrêta à leur hauteur, et son fils captura sa main pour y grimper avec elle. Installée, elle regarda cette femme. Son visage ne lui était pas inconnu, croisé à Limoges, surement. Mais là, tout se chambouler dans la tête de la Comtesse. Les deux femmes savaient les mensonges qui planaient dans la vie de la jeune blancheur à leurs côtés. Arrivés, ils furent rapidement hors du véhicule, Vittorina légèrement au-devant d’un pas ou deux, son fils heureux d’être enfin à Paris.

L’insouciance de son fils lui poignarda encore plus son cœur. Comment pouvait-il avoir un passé si douloureux et être si beau, si libre, si heureux et si insouciant maintenant ?


Regardez mère ! Il semble y avoir une attraction !

Une attraction ? Ici ? Levant son minois vers la foule, alors que son fils dessinait déjà la scène, elle comprit qu’il y avait une pendaison. Son cœur s’emballa. Cette femme n’avait pas pu leurs faire cela sans même lui en parler à elle ? Non pas possible, c’était un minimum à faire pour ne pas gâcher la vie de plusieurs personnes. Le regard noisette de Vittorina plongé dans le sien dans un silence pardon fit trembler la Comtesse. Non de peur, mais car tout ce que la Blanche avait mis en place pour sauver Lutécien de son vrai prénom partait en fumée. Les mots pour Lutécien semblaient si loin, si proches et si explosifs dans le cœur de la Blanche qu’elle eut un moment de faiblesse, ses jambes chancelèrent à cause de tout ce que cela voulait dire d’être ici ce jour devant la mort de Montparnasse.

Voilà, c’était finit. Tout était fini. La paix de ce jeune homme. La vie édulcorée qu’elle lui avait fait. Et les longues conversations à venir sur les questions que Lutécien poseraient. Pas elle qui pleurerait l’homme pendu, mais ce blanc qu’elle risquait de perdre pour tous les mensonges qu’elle lui avait dit depuis des mois pour lui sauver la vie.

Haïr cette femme ? Peut-être là tout de suite. Peut-être que d’ici quelques temps elle la remercierait, sauf si Lutécien lui tournait le dos en colère après cette fausse mère qu’elle était. Combien son époux lui manquait en cet instant.

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