Haliosha
*La douceur du foyer... ou pas.
- Notre histoire ne commence pas à Sainte Catherine mais plutôt à quelques lieux de Paris dans un orphelinat de campagne. Ce bâtiment nétait pas très grand, ni impressionnant mais il convenait pour les enfants qui y étaient confiés. Ils ne devaient pas être plus dune dizaine, garçons et filles confondus. Lorphelinat était dirigé par une femme âgée dont des mèches grises arboraient son chignon stricte. De même que cette dernière létait autant avec le personnel que les pensionnaires. La discipline était son maitre mot, bien quelle nhésitait pas à fermer les yeux sur certaines choses. Comme par exemple lorsque les enfants étaient méchants entre eux, pas vu pas pris. Le surveillant était là pour ça, elle soccupait uniquement des punitions à distribuer et de la paperasse.
Le ciel était cotonneux ce jour, comme si les nuages menaçaient de se désintégrer petit à petit en flocon de neige. Un manteau blanc recouvraient le paysage et des bonhommes de neiges avaient été érigé de ci de là dans la cours. Tous les enfants samusaient entre eux sauf une, éloigné du groupe, dans son coin. Emmitouflée dans un manteau, un cache nez lui couvrant ses épaules et son cou graciles. La tête dans les nuages, tourné vers la gauche, elle regardait les nappes de buées qui séchappaient de sa bouche à chaque expiration, soufflant dans ses petites mains de temps en temps pour se les réchauffer. Cependant elle était seule, et cela lui allait. Pas très bavarde, elle navait pas tellement réussit à sintégrer au reste du groupe. Puis elle avait comme limpression de leur faire peur Allez savoir pourquoi ?
Tout à coup, elle reçut une boule de neige qui séclata dans sa chevelure noire. Surprise, elle tourna son visage dans la direction du lanceur, découvrant alors un il noisette à droite et à gauche une pupille voilé dun blanc opaque dénué de vie. Une vilaine balafre lui traversa verticalement le côté gauche de son visage enfantin. Le plus petit des gosses laissa échapper un cri strident à cette vue et se cacha derrière lainé. Les autres gardaient leur distance mais étaient partagés entre le peur et le dégoût. Néanmoins, cela ne les empêcha pas de linsulté de « mocheté», « monstre » et autres sobriquets visant à la blesser.
Soudainement, elle se leva dun geste vif de son banc, créant automatiquement un mouvement de recule chez les enfants. Mais au lieu daller se défouler sur eux, elle préféra rentrer à lintérieur avec un regard boudeur et les poings serrés. Elle navait pas envie de se battre avec eux, ni de leur faire plaisir en leur montrant quils avaient encore touché au but avec les larmes qui perlaient sur son unique il. Donc, elle alla se réfugier dans la salle commune où un grand feu de cheminée avait été allumé.
Depuis son arrivé, il y a un an, dans cette orphelinat, personne nessayait de lintégrer, tous avaient peur delle chez les pensionnaires et les adultes ne faisaient rien pour améliorer cette situation. Son histoire lavait suivit jusquici même si elle ne se souvenait pas de ce fameux soir où elle avait faillit perdre la vie et quà la place elle avait perdu son il gauche. Certain même osait penser que sétait à cause delle si son père était devenu fou. Mais personne ne connaissait vraiment la cause, et personne nosait lui en parler. Sans doute avaient-ils peur de le devenir également.
Aussi, lorsque des gens venaient pour adopter, personne ne la choisissait. Même si la directrice ne donnait pas vraiment de détails sur son histoire, à moins dinsister un peu . Mais qui voudrait dune borgne défiguré de toute façon ? À force de voir ses camarades partir, elle avait fini par se résigner. Alors vous comprendrez sa surprise lorsque le surveillant alla la chercher pour lemmener dans le bureau de la directrice ce jour-là. Un cadeau de noël, peut-être ? Quelquun avait eu pitié delle ? Ou une grosse blague ? Lorsquelle pénétra dans la pièce, la vieille se leva et contourna son bureau pour savancer devant la borgne. Un fin sourire apparu puis elle posa sa main sur son épaule pour lobliger à avancer vers lhomme qui se trouvait devant la fenêtre donnant sur la cours.
- Haliosha, bonne nouvelle ! Ce sieur voudrait tadopter ! Je suis heureuse pour toi. Sois gentille et dis lui bonjour.
Son il unique ouvert en grand, se fut une sacrée surprise. Enfin quelquun qui navait pas peur delle. Mais elle fronça légèrement les sourcils et prononça ces quelques mots, sceptique :
- Pourquoi moi ?
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