--La_sixieme_plaie
Dans une petite chambre de l'étage
L'homme était visiblement une force de la nature, mais cette force semblait anéantie, vide de toute force, de toute puissance, lorsqu'il regardait l'enfant inconscient qui gisait sur la paillasse.
Je m'appelle Pierre dame et sieur ! Oui, je suis son père. Le petiot, il s'appelle Lydéric. Nous venons tous les deux de Mayenne. Il y a quelques jours, il s'est plaint d'être fatigué. Au départ, je prenais cela pour de la fainéantise... pour éviter les corvées des champs... mais ses problèmes ont perdurés... et ce matin, je l'ai trouvé ainsi. J'ai essayé de la réveiller, mais sans succès. Le petit ne me répond plus... et regardez ! J'ai nettoyé ses membres qui étaient tout ensanglanté. On dirait que le petit saigne de par sa peau !
Lyderic était en effet couvert des pieds à la tête de pustules sanguinolents. La forme la plus dangereuse de la variole avait pris pied dans ce corps juvénile.
L'homme regarda tour à tour Max et Lillaka. Il ne savait visiblement pas à qui se fier. Des larmes commençaient à emplir ses yeux. Il se sentait désemparé.
Je vous en prie, prenez soin de mon fils. Il est encore si jeune. Sauvez-le ! Sauvez-le !
Emporté par l'émotion, l'homme mit son visage dans ses mains et il pleura, lui, la force de la nature, celui que rien n'ébranle... sauf l'amour de son fils.