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[rp] Jeune et con

Claquesous
Puisque on est jeune et con
Puisque ils sont vieux et fous
Puisque des hommes crévent sous les ponts
Et ce monde s'en fout
Puisqu'on est que des pions
Contents d'être à genoux
Puisque je sais qu'un jour nous gagnerons à devenir fous
Devenir fous, devenir fous...
Saez








Non, 15 ans n'est point un âge sérieux.
Le poil qui menace de sortir mais qui ne veux pas, créant l'illusion d'être peut être viril demain, une voix qui fait le yoyo entre un son roque glam pendant 3 secondes puis prenant des consonances de crapaud enroué pour monter dans les aigus d'une diva a qui on enfoncerait une pelle à neige dans le fondement.
Il y a le truc aussi qui vous fait passer de l'euphorie à la dépression, quand la gaule matinale pointe son nez dans l'allégresse la plus totale pour retomber mollement une fois la vessie vidée.
Il y a cette envie permanente de se taper tout ce qui bouge pour après trois tours de reins répendre ses quelques gouttes de semence dans un sourire plus que gené. L'avantage que Claquesous avait, cé'tait de porter un masque qui cachait d'éventuels boutons disgracieux dont aucun minot de son âge y échappait.

Quand on a 15 ans, on aime passionnément, follement. Démesurément et dramatiquement. On est loin de pouvoir contrôler ses émotions, surtout comme à l'image du petit brun on est impulsif.
Oui.
De l'impusivité, de la possessivité, après avoir touché le fond et avoir vécu reclu dans un bordel de port, Claquesous s'attachait à son nouveau groupe comme une moule sur son rocher.

Ameliane, la chieuse qui boudait plus souvent que lui mais qui quand elle était bien lunée avait un instinct maternel qui rassurait le garçon.

Thyia la meilleure amie, l'amante avec qui il découvrait joies et ébats, avec qui il partageait ses joies, ses peines, qui sentait tellement bon mais pourtant lui avait crever le coeur en refusant l'adoption de son futur.

Archibalde, le maitre, la figure paternelle et stricte parfois douloureuse qui le réconciliait avec les hommes et qui lui faisait perdre complètement la tête et qui le déconcertait tellement par moment, un attachement irrationnel qui souvent l'effrayait.

Enguerrand,le deuxième nom de dieu dans la bouche et le coeur du gamin, le frère adoré, l'amour inconditionné et démesuré.
Montparnasse, le héros en quelque sorte masqué comme lui.

Tout ce beau monde formait une bulle autour du Ventriloque, gravitant autour de lui.
Mais parfois, un mot de trop ou de pas assez et le cocon se perce, faisant entrer dans sa chaleur douillette, un vent glacial.

Confrontation avec Amel, Lutécien en avait les nerfs à vif. Plus tard quand Enguerrand claqua la porte et que Archi avait soupiré exaspéré, le petit brun avait explosé.
Thyiaa eu beau le retenir, il était buté.
Mais, voyant ses larmes, il avait culpabilisé.
Il avait attendu mais aucun des deux hommes revenait.
Il avait donc glissé un mot à son frère, récupéré un baluchon léger, sa poupée sous le bras et son chien sur les talons, il prit le chemin à l'ouest de la ville.

Il se sentait pousser des ailes, gonflé à bloc et intouchable jusqu'au moment ou il se retrouva en pleine campagne, dans une obscurité angoissante. Il faut dire qu'il n'avait jamais voyagé seul et n'avait jamais eu la notion de l'espace, lui qui savait à peine lire et écrire. Il marcha deux bonnes heures, allant droit devant lui, d'un pas hésitant, sursautant au moindre bruit.
Un craquement se fit entendre juste à côté et il lui semblait entrapercevoir une ombre, le clébard grogna sourdement. Le souvenir de Marseille, de son geôlier, il paniqua, hurla et laissa tomber sa poupée pour prendre la fuite. Il buta sur une racine et s'étala de tout son long. Incapable de se relever avec ses jambes flageolantes il s'assit, son chien contre lui, ses larmes de peur se perdant dans le pelage de l'animal.

Quand on a 15 ans, on fait de sacré conneries. On regrette et on assume pas vraiment.

J’ai besoin qu’on m’bouscule, qu’on me prenne dans ses bras, qu’on me serre, qu’on me lâche, qu’on me laisse, qu’on soit là, qu’on m’écoute, qu’on m’entende pas, qu’on me crie dessus, qu’on me chuchote des mots rassurants, qu’on m’insulte, qu’on m’abandonne, qu’on revienne me chercher, qu’on me fasse attendre mais pas trop 
J'ai besoin d’espérer, ou de laisser tomber, d’y croire p*tain, de rien lâcher, de me battre, de m’endormir, de rire, de pleurer, de crier, de murmurer, d’aimer, de haïr, d’avoir des projets ou des moments creux. 
J’ai besoin de toi, de quelqu’un d’autre, de lui, d’elle, d’eux 
Non j’ai besoin de personne, laissez-moi seul avec mes démons et mes failles j’en ai rien à fou*tre ! 
Non non en fait revenez p*tain sauvez-moi d’la noyade j’ai oublié comment on nage, en fait, j’ai jamais su nager. 
J’ai oublié comment on respire, comme on vit et comme on rit, mais parfois je ris trop, bêtement et pour rien, je croque la vie à pleine dents et puis j’me laisser aller. 
Reviens ! 
non reste là-bas ! 
Dis-moi que tu m’aimes, que tu me détestes mais dis quelque chose 
Non dis rien ! 
Laisse moi ! 
Mais reviens ! 
J’ai besoin de bonheur, de joie, de sourires, de rires, d’amour 
J’ai besoin de haine, de rage, de larmes, de cris, de destruction, de douceur, de délicatesse, sauvez-moi ! 
laissez-moi mourir ! 
rallume-moi, j’t’en supplie. ! 
J’ai besoin de toi, de lui, de vous et d’elles
De personne… 
Mais laissez-moi ! 
Ne m’abandonnez pas.
_________________
Montparnasse.
Claque Sous. Son petit frère. Un adolescent en pleine crise identitaire. Un jeune homme qui n’avait jamais rien eut dans sa vie, et a qui, du jour au lendemain, on offrait foyer, amour, compagnon et but. Un jeune homme dont tous les repères avaient été chamboulés en quelque mois. Un chiot qu’on avait retiré trop tôt de son cadre familier. Trop brutalement. Il vivait intensément, ressentait pleinement. Il cherchait ses repères, cherchait ses appuis. Il aimait sans contrepartie et sans protection.
Il cherchait sa place dans ce groupe, testait les limites, tirer, pousser. Passant de l’ombre à la lumière, il était ébloui par ce qui s’offrait devant lui. Il voulait goûter à la vie à pleine dent, profitant des largeurs qui s’offrait lui. D’abord l’amour inconditionnel de son frère, puis les plaisirs de la chaire avec Thyia, sans oublier le cadre familiale que pouvait représentait Archibalde.

Archibalde.

Il était la raison du départ de Montparnasse. Le jeune coq ne partager pas l’allégresse de son frère de pouvoir ainsi se confier à ce noble. Tandis que Claque voyait en lui un héros, Montparnasse lui ressentait de la crainte. De la crainte pour cet homme qui avait tout, et qui, d’un claquement de doigt, pouvait les anéantir avant d’aller boire son thé. La méfiance du jeune homme était justifiée. Il avait toujours dû se battre pour survivre, et cette bonté lui était inconnue, il s’en méfier. Mais il ne pouvait gâcher le bonheur de son frère alors il gardait ce sentiment pour lui. Se méfiant pour eux deux.
Hier soir Montparnasse en avait eu assez de faire semblant, assez de cacher les sentiments d’inquiétude que lui procure cet homme, et, sur un coup de tête il avait claqué la porte.
S’en était suivit, un énième entretien avec le Noble ou il avait dû justifier son excès de colère. Les deux hommes étaient semblables en bien des points et pourtant ils n’arrivaient pas à communiquer. Le barbu éveillé en Montparnasse des sentiments contradictoire, entre haine et amour, crainte et réconfort. Il ne savait sur qu’elle pied danser face à cet homme. Son cœur lui disait de lui faire confiance, mais son esprit lui conseillé de se méfier. Il ne comprenait pas ce qu’un homme d’une telle influence pouvait avoir à faire avec deux voyous dans leur genre.

Sur ce point les deux frères était très différent. Si Claque sous vivait intensément sans réfléchir, Montparnasse, lui, était avare en émotion. Habitué à vivre seul, il peinait parfois à apprécier cette soudaine proximité avec d’autre personne du genre humain. Mais il était prêt à tous sacrifier pour son frère et préfère taire son mal être, même s'il ne réussissait pas toujours...
Sa fierté mal placé lui faisait tenir tête au noble et il avait une sainte horreur de l’irrespect. Il était souvent responsable des conflits du groupe, mais s’évertuer à calmer l’ardeur de ces compagnons quand il n’était pas la source direct du conflit.

Récemment il s’était même mis à verser un peu de drogue dans le verre d’Amelliane pour qu’elle se tienne tranquille.

Quand il revient de son entretien avec le barbu, Montparnasse était complétement perdu. Son cœur commencé à prendre le dessus sur sa raison et le jeune Enguerrand qui vivait encore en lui ne rêvez que d’une chose. Se laisse porter par cet homme, cette figure paternelle et, pour la première fois de sa vie pouvoir lâcher prise sans se sentir responsable de tout. Il faut dire qu’à vingt ans, le jeune homme avait eu plus de responsabilité que beaucoup d’homme mûr. Il n’avait jamais eu d’enfance, devant s’occuper de son jeune frère dès la plus tendre enfance, il n’avait jamais vraiment eut le temps de jouer, puis les viols, Océane, le meurtre, la prison, la prostitution, bref, jamais dans sa vie il n’avait pu souffler, alors quand Archibalde lui proposait cela; il était près à accepter. Mais pas tout à fait.
Comment apprendre à lâcher prise après tous ce temps ?
Peut-il réellement faire confiance en cet homme qui ne savait rien d’eux ?
Que se passerait-il si il s’abandonner ? Serait-il toujours le même homme ?
Qu’arriverait-il si le rêve prenez fin ? La chute ne serait que plus douloureuse.
Toutes ces questions tourner dans son crane quand il aperçut le mot sur son lit.


- Lutécien ?

Il aurait voulu prendre son frère dans ces bras en rentrant dans sa chambre mais il ne trouva que le vide, et un mot posé sur le bord du lit. Le détachant il lut les quelques mots qu’il comprenait

Citation:
Gé besouin de réfléchir. Ge par sur lé chemins.
ge tème
lutécien


Son sang se figea et la réalité lui revient de plein fouet à travers la gueule.
Non, il ne pourra jamais lâchait prise. Il était responsable de ce frère. Responsable de son bien-être, et il l’avait encore blessé en ne sachant pas mieux cacher ces sentiments. Il devait le retrouver et vite.

Montparnasse fit demi-tour, il ne prit pas soin d’écrire à Amelliane pour justifier son absence. Une seule chose comptait. Son frère.
Le vent se levait, la nuit était fraiche. Lutécien était seule sur les route il devait se dépêcher.
Mais par ou aller ? De qu’elle coté ?
Levant les yeux au ciel il observa un instant la lune et décida de partir dans sa direction. Apres tout il fallait bien choisir.
Les mains en porte-voix il hurlait le surnom de son frère, sentant la panique le gagnait à chaque nouvelle appel :


- Claaaqqqquuue ! Claqqqqqquuue !
_________________
Amelliane
Son corps était que calme et sérénité pour une fois. Si bien qu'elle avait trouver facilement le sommeil cette fois là. Mise à part des rêves étranges et déroutant venant faire son apparition mais rien de bien grave en sommes enfin elle les consignerait dans son carnet comme à chaque fois, ce carnet qu'elle conservait caché de tout regard.

La brune n'avait pas prit le temps de passer en taverne le soir, l'alcool "fort" de Mont l'avait emporté sur elle. Le petit rusé, la faire boire pour qu'elle se tienne tranquille, elle avait retenu la belle leçon et serait plus méfiante à l'avenir quand il lui proposerait à boire. Elle aimait repoussé ces limites mais encore fallait-il qu'elle soit au courant.

Ce soir là, elle dormait paisiblement ne se doutant de rien, l'effet de cette étrange boisson en était déroutant. Aucune envie d'étrangler le vieux barbu dans la journée. Peut-être qu'elle lui demanderait un autre verre à l'occasion quand elle en sentira le besoin et pourtant ... le besoin n'en était pas bien loin car le lendemain Thyia lui annonça la mauvaise nouvelle concernant Claque, il était parti.

L'angoisse revenait et l’inquiétude aussi elle savait que Mont ferait tout pour son frère comme aller le chercher mais par ou commencer. Amelliane avait demander à Thyia ce qu'il s'était passer, mais comme à son habitude et selon la jeune noble qui au final jugeait la brunette comme jucher sur un piédestal l'envoya paître.

Elle se souvenait encore des paroles qu'elle avait dit à Claque en avoir marre des prises de têtes la lassitude de toutes ces disputes. Il le pensait aussi mais la brune n'avait pas su l'écouter et Mont qui devait être mort d’inquiétude.

Difficile d'aider de loin surtout quand on ne sait pas ou chercher. Elle n'était pas une très bonne croyante mais autant priez pour que les deux bruns reviennent et en entier était la seule chose qu'elle pouvait faire à présent.

Elle faisait confiance en Mont si il y en avait bien un qui pouvait retrouver son frère c'était bien lui et personne d'autre.

Mais à cet instant, un jeune de 15 ans qui a voulu jouer au grand et sans poil au menton, a prit la fuite en pleine nuit. son frère est surement à ces trousses pour le ramener par la peau des fesses, ou pas.

_________________
Archibalde
Comme la vie est amusante. Il y a encore quelques semaines, il voyageait seul, pour ses affaires surtout, pour les putains parfois. Puis, il avait fait la connaissance de Thyia. Ou plutôt, il l'avait fait venir. Sans rien espérer de prime abord, elle s'est avérée interressante, puis attachante, et enfin, indispensable. D'autres personnes gravitaient autour de cette brune. Deux frères, notamment. Ayant baisé l'un un soir, l'autre était venu dans le but de lui flanquer la rouste de sa vie. Bien sûr, il n'a pas réussit. Voulant ensuite éponger la dette de son frère, il s'était dévoué, prenant sa place.

Le début de leur relation avait été purement charnelle. Et si Archibalde se plaisait à passer ses nerfs sur certains, il aimait aussi les voir frémir, rougir, soupirer, gémir sous ses doigts. Il aimait voir ce jeune corps s'abandonner peu à peu. Et il aimait voir qu'il en était le propriétaire, celui qui faisait jouer les ficelles et l'animait, tel un pantin. Peu à peu, la confidence s'est installée, le temps a passé, et tout est devenu plus intime. "Les choses" sont allées vite. Très vite même. Tant et si bien que le grand brun pouvait constater un changement majeur dans le petit Claque. Il était plus demandeur, plus attaché encore qu'avant. Il semblait chercher quelque chose en lui sans qu'il puisse exactement dire quoi. Bien sûr, les deux frères n'avaient pas eu de père. Mais pourtant, lorsque Claque se faisait reprendre, qu'il subissait des remontrances, la leçon n'était pas apprise, et il se chargeait de recommencer le lendemain. Peut-être pour le plaisir d'avoir quelques instants de plus avec le noble. Peut-être pour le plaisir d'avoir son attention, même si c'était une attention courroucée. Ou, peut-être encore, était-ce pour le goût de la correction. Tout était encore un peu flou. Mais nul doute que le jeune Claque lui prêtait une figure, un rôle, qui n'était pour le moment pas le sien. Le cadet était adorable, presque mignon, mais son comportement était encore gauche et veule, tout comme celui de l'ainé. Impétueux, impulsif, le nez sans cesse en l'air ou bien trop bas, il ne prêtait pas autant d'attention au monde qui l'entoure qu'aux désirs qui coulaient dans ses veines.

Et la veille, avant de recevoir Montparnasse, il avait reçu un pli, qu'il mit un peu de temps à déchiffrer.


Citation:
Ge tien a vous meussieu. Ge veu fère des études de medecun pour souagné votre min. Dite-moua que vous me permété d'étudié. Ge veu rester ché vou. Ge vou ème. Lutécien.


Il fronça les sourcils, ne comprit pas tout de suite. Puis, la recherche du jeune Claque se fit plus précise, ses désirs et ses sentiments également. Et s'il voulait que leur relation évolue de cette manière, il ne le refuserait pas.

Vint ensuite Montparnasse, toujours aussi débraillé et nonchalant. Ah ! Comme il avait du mal à le supporter celui-ci. Pourtant, à s'y méprendre, il n'avait aucune haine, et recherchait même peut-être le contact, la confrontation. Il reconnaissait en Montparnasse une combativité et une volonté de vivre tout à fait honorable, autant que Claque était téméraire et brillant. Mais les deux garçons manquaient de manières, de panache, de bon-parlé. Il avait eu envie de briser le plus âgé en deux. Ou en trois. Ou en mille morceaux. Thyia l'en avait empêché. Et puis, il lui tenait tête, il faisait des siennes, il était insolent. Il lui a dit "non".

Archibalde était cruel. Agaçant. Pervers. Autoritaire. Nacissique. Il aimait faire du mal, et humilier. Railler, dire les choses qui dérangent, remuer le couteau dans la plaie, parfois. Il aimait faire l'amour. Il était brutal, sec autant dans ses gestes que dans ses paroles. Pourtant il a su faire preuve parfois de quelque tendresse, de mots doux, et de générosité.

Alors, quand Montparnasse était venu le voir hier soir, il a préféré changer de méthode. D'approche. Le gamin avait semblé sensible à sa démarche, à ses paroles, à sa proposition, peut-être. Mais s'il était prêt à accompagner les deux jeunes dans leur vie, il en attendait énormément d'eux. Et surement pas que Montparnasse joue les ingrats, ou que Claque prenne les jambes à son cou sur un coup de tête. Encore une fois, il grogna. Sa lèvre se retroussa en une grimace. Et l'affection de la pensée laissa place à l'agacement.
Elzia, incarné par Thyiaa





« Le temps est blanc
Le jour fléchit
Belle et douce nuit
La lune est bleue
Je m'assoupis
Je pars le coeur dans l'étui
»
[Daniel Bélanger - Respirer dans l’eau]



Liberté quand tu nous tiens, tu nous transporte toujours plus haut, toujours plus loin et du plus haut de mes treize ans, je dominais le monde avec mes mensonges, mes histoires et mes trésors. Quelques temps de routes, quelques temps de liberté et d'insouciances, de larcins et de manipulation puérile. C'était ce soir là que la chenille était devenu papillon et que j'avais étiré mes ailes pour prendre mon envol. Il n'y avait rien qui pouvait me retenir, rien qui pouvait me contenir ou encore compter, un tant soit peu. Orpheline qui n'a vu de la vie que la dentelle d'un mouchoir, autant vous dire que cette vie ne m'avait pas épargné en malheur mais je fais partis de ceux qui ont du chien et qui ne s'arrête devant rien.



« Voilà que je respire dans l'eau
Je vole même sans plumeau
Je suis enfin moi, enfin moi
»




Enfin moi.
Enfin moi...
Je souris à la lune.
Je gambade.
Je sui libre.

Et la route se poursuit, sinueuse, ennuyeuse, boueuse. Parfois la pluie me forçait à prendre un abri. La brume à me tapir tel un petit animal sauvage sous les branches de sapins. Jouer à saute rocher à chaque bruit entendu.

Enfin moi.
Enfin libre.
Petit papillon de nuit.

Mes cheveux blonds avaient perdus de ce lustre que j'étais si fière. J'étais maintenant aussi brune que cette boue opaque qui couvrait tant mes bottes que mon visage. Maquillage nocturne, un camouflage de petite belette en fuite. Vous vous demandez sans doute pourquoi je m'étais enfui? Pourquoi j'avais pris tant de risque à quitter un village où j'y avais un semblant de vie, un semblant de famille.

C'est une longue histoire.
Une histoire de noblesse.
Une histoire pittoresque.
Une histoire d'ivresse.

Gien, quelques semaines plus tôt... Gien la rebelle qui n'en portait que le qualificatif. Je n'y avait rien vu de rébellion sinon mon palpitant envieux à l'approche de toute cette noblesse qui fréquentait les tavernes les plus luxueuses. Je m'étais servi, à juste titre, de ma bouille angélique pour appâter les bonnes femmes parfumées. Toutes, elles m'offraient à manger, à boire, un gîte. Pourtant, j'avais ma petite cabane. Je me gardais bien de leur dire mais ce soir là, il y avait quelque chose qui m'attirait encore plus que ma gourmandise habituelle. Une petite bague dotée d'une pierre bleu qui scintillait telle une étoile dans la nuit la plus noire. Je la voulais, je la désirais et j'avais décidé qu'elle serait mienne.
Je l'ai eu certes...
À grand cri.
À grand émoi.
À panique générale!
Au vol! Au vol! Petite Canaille!

je ne me fie pas prier pour déguerpir, avec mon trésors enfoui dans la large poche de ma jupe. Souvenez-vous. Rien ne me retenait. Rien ne comptait. J'étais une chenille devenue papillon.



« Et puis le jour fait ce qu'il fait
Défait le dormeur satisfait
Il chasse tous les corps célestes
Tout y passe bien peu qu'il reste
Il reste moi qui volais
Qui respirais dans l'eau
Moi qui étais moi, étais moi
»




La peur, la solitude.
Je ne connaissais pas ça avant d'avoir pris mon envol.
Ce n'était pas un sentiment que je connaissais et jouer à saute rocher, se confondre dans la brume et dormir sous les pins n'étaient pas une condition des plus réconfortante. Comme si la réalité, comme le jour, c'était levé à sur ma vie et me rentrait dedans, comme une gifle qui pincerait ma joue.
J'avais peur, je me sentais la petite fille la plus seule du monde, de l'univers si jamais je savais ce que c'était.
J'avançais, doucement, quand on a peur, on est forcément moins courageux. L'euphorie de la liberté fini toujours par s'éteindre. Je ne suis qu'après tout, qu'une jeune fille de treize ans. Loin de l'héroïne des livres, bien loin des chevaliers sur leurs destriers.
L'une des dagues que j'avait volée dans la main, mon palpitant frappant si fort dans ma poitrine que j'étais persuadée qu'il était visible à l'oeil nu et que l'on pouvait l'entendre à des milles à la ronde tel un tambour de saltimbanque qui battait le rythme d'un chant de guerre.


CRACK

Je fis craquer une branche.
J'entendis crier.
Je criai tout autant.
Me propulsant dans le fossé.
Comme un reptile, me faufiler derrière ce gros rocher.
Les yeux exorbités, des larmes amères bordant mes cils.
Ma dague étirée devant moi, comme le prolongement de mon bras.
Dague bien inutile devant ma frayeur, devant ma frêle silhouette.


HRP: Posté pour JD Elzia
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