Ishtara
~ Mi Aout... ~
Aout et sa chaleur étouffante, avec ses journées à flâner à rien faire, enfin si, envoyer des hommes un peu partout pour faire les commères et lui faire quelques rapports de ce quil se passait dans les pays voisins. En gros, elle sennuyait tellement Beatrix se faisait encore plus discrète que la mère, quant à son fils, sujet délicat pour la Blanche.
Installée dans son fauteuil, un calva à la main, elle parcourait les quelques rapports reçus jusquà cette missive bien plus longue dun de ses gardes qui lui expliquait avoir pris linitiative de garder auprès de lui un jeune homme de lâge de Gaëtan environ qui était blessé et qui semblait complètement ne plus savoir qui il était et doù il était. La Blanche ne fut pas étonnée de la prise dinitiative de son garde mais elle fut intriguée par le descriptif quil lui en avait fait.
« Aussi Blanc que vous Comtesse !! »
Ce passage ne cessait de tourner dans sa tête, ils étaient rares les jeunes personnes à la même chevelure quelle. Felip navait pas encore denfant de cet âge-là, son fils était encore brun. Était-ce un membre de sa famille quelle ne connaissait pas ? Elle ne le saurait quen le voyant de ses propres yeux. Elle donna lordre quon lui prépare ses affaires pour partir sur le champ, direction cette nouvelle blancheur.
Quelques jours plus tard
Une fois à lauberge, on la conduit à la chambre. Quelques échanges avec laubergiste pour quil fasse monter une bassine deau chaude, une bouteille dalcool fort et un plateau repas. Elle tendit sa cape et pour la première fois, elle retira son voile qui couvrait son visage depuis plus dune demi-année. Son garde linforma que le jeune homme dormait et quil nétait pas en très bon état. Dun pas discret elle entra dans la chambre et fit sortir la servante, puis elle ferma la porte, le garde campant devant celle-ci.
Elle sinstalla sur le bord du lit, sa main fine découvrant un peu le visage du jeune homme des quelques mèches retombées sur celui-ci. Il était dune blancheur incroyable et cette chevelure de neige, il pourrait être son propre fils que cela ne choquerait personne. Il était dune beauté quelle avait rarement vu de sa vie, mais il semblait avoir tellement souffert déjà.
Elle resta à ses côtés un long moment à le regarder avant de fouiller un peu dans ses affaires pour en savoir plus sur lui et tomba sur une missive quelle lut.
Ainsi donc elle navait pas eu tort, si jeune et déjà à danser avec la mort. Elle plia la lettre et la posa avant de retourner à ses côtés, lui effleurant la joue du revers de son indexe. Il nétait pas un ami à qui elle accorderait dêtre la main qui lui retirera la vie, alors elle le protègerait, autant quelle le pourrait.
Lutécien ainsi est donc ton vrai prénom. Demain tu seras Luciano, mon fils. Murmura t-elle.
Pure folie dans laquelle elle sembarquait pour un jeune inconnu mais la lettre lui avait retourné le cur, tout comme ce masque posé sur ses affaires, mais le coup de cur était là, protectrice elle le deviendrait avec autant de force et damour que pour son propre sang. Elle avait tant de questions pour lui mais ce nétait certainement pas le bon moment. Pour lheure, elle glissa sa main dans la sienne et aperçu quelques vieilles cicatrices de maltraitance. Elle soupira longuement en lui caressant le visage avec tendresse.
Elle appela dune voix basse le garde et lui demanda de faire porter le masque, la poupée ainsi que la lettre au destinataire de la missive.
Si on vous demande où vous avez trouvé cela, répondez sur le corps dun jeune homme mort. Si on demande votre nom, dites ce que vous voulez, mais pas le vôtre. Vous navez pas de maitre ou maitresse, un simple passant à ce moment-là. Une fois votre mission accomplie, ne revenez pas ici, ni à Lautrec. Nous nous retrouverons au Pic Noir.
Elle le regarda partir et resta là, auprès du jeune homme jusquà son réveil, enfin elle espérait quil ait la force de ne pas céder au dernier souffle.
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Aout et sa chaleur étouffante, avec ses journées à flâner à rien faire, enfin si, envoyer des hommes un peu partout pour faire les commères et lui faire quelques rapports de ce quil se passait dans les pays voisins. En gros, elle sennuyait tellement Beatrix se faisait encore plus discrète que la mère, quant à son fils, sujet délicat pour la Blanche.
Installée dans son fauteuil, un calva à la main, elle parcourait les quelques rapports reçus jusquà cette missive bien plus longue dun de ses gardes qui lui expliquait avoir pris linitiative de garder auprès de lui un jeune homme de lâge de Gaëtan environ qui était blessé et qui semblait complètement ne plus savoir qui il était et doù il était. La Blanche ne fut pas étonnée de la prise dinitiative de son garde mais elle fut intriguée par le descriptif quil lui en avait fait.
« Aussi Blanc que vous Comtesse !! »
Ce passage ne cessait de tourner dans sa tête, ils étaient rares les jeunes personnes à la même chevelure quelle. Felip navait pas encore denfant de cet âge-là, son fils était encore brun. Était-ce un membre de sa famille quelle ne connaissait pas ? Elle ne le saurait quen le voyant de ses propres yeux. Elle donna lordre quon lui prépare ses affaires pour partir sur le champ, direction cette nouvelle blancheur.
Quelques jours plus tard
Une fois à lauberge, on la conduit à la chambre. Quelques échanges avec laubergiste pour quil fasse monter une bassine deau chaude, une bouteille dalcool fort et un plateau repas. Elle tendit sa cape et pour la première fois, elle retira son voile qui couvrait son visage depuis plus dune demi-année. Son garde linforma que le jeune homme dormait et quil nétait pas en très bon état. Dun pas discret elle entra dans la chambre et fit sortir la servante, puis elle ferma la porte, le garde campant devant celle-ci.
Elle sinstalla sur le bord du lit, sa main fine découvrant un peu le visage du jeune homme des quelques mèches retombées sur celui-ci. Il était dune blancheur incroyable et cette chevelure de neige, il pourrait être son propre fils que cela ne choquerait personne. Il était dune beauté quelle avait rarement vu de sa vie, mais il semblait avoir tellement souffert déjà.
Elle resta à ses côtés un long moment à le regarder avant de fouiller un peu dans ses affaires pour en savoir plus sur lui et tomba sur une missive quelle lut.
Citation:
Enguerrand.
J'ai pris le temps de réfléchir à ma vie, notre vie et le sens de tout ça.
Tante Vittorina m'a dit un jour que j'étais mal né, que j'avais vécu des choses qu'aucun enfant ne devait vivre.
J'ai fais le mal comme on m'en a fait.
J'avais un idéal, qui m'aidait à tenir quand la douleur et la peine étaient trop forts. J'avais Gueulemer, et malgré le temps passé, je le gardais contre moi pour ne rien perdre de ton odeur qui s'étiolait.
Et puis un miracle se produisit, j'ai pu m'enfuir, te retrouver toi que je pensais mort. Ces quelques mois passés à tes côtés avaient été une rennaissance, malgré la vie cahotique que nous menions.
Nos promesses, tes paroles que j'étais ton Dieu, que tu étais à genoux devant moi, que tu m'aimais plus que de raison, la croix sur mon visage, sur ton poignet, notre pacte.
Des circonstances qui ont tout changés et la chute, l'idéal qui s'effondre, les rêves qui disparaissent et la réalité qui refait surface encore plus noire et plus sale, ton départ après ma connerie, ta lettre ou tu me jures de revenir ou tu me parles de Vivia et son monde ou il n'y a pas la place pour moi. Je t'aurais suivi à l'autre bout du monde et j'aurais endossé les pires châtiments, encore et encore pour avoir encore ma place auprès de toi. Cet enfant que j'ai volé, vois-tu, n'est pas une connerie. Parce que dans mon monde à moi, mon frère n'a pas le droit d'être agressé, personne ne peut lever la main sur lui sans que je réagisse et la souffrance de cette mère est le résultat de ma propre souffrance à moi. Cet enfant ne grandira pas dans un milieu brigans ou il risquera à chaque instant d'être violé ou tué. Il vivra auprès de nobles, protégé par son statut bien loin de nos frontières. La souffrance de cette mère me bouleverse, mais mon frère est roy et j'ai fais ce que mon sang me dictait.
Je sais que là bas à Limoges ils me tueront, je sais que je me livre sans résistance et cela parce que j'ai péché et que j'ai perdu la foy que j'avais en nous et à la crédibilité de tes paroles. A combien d'autres que moi as-tu dis pendant l'amour que c'était unique et bien plus intense qu'avec tous les autres ? A combien d'autres as-tu dis je t'aime, les yeux dans les yeux, les corps unis ? Ou était le vrai du faux Enguerrand ? Aujourd hui, j'ai peur. Bien plus peur qu'à Marseille ou quand on a essayé de me pendre à Limoges, bien plus peur qu'en les Corleone.
J'ai peur d'arriver à 20 ans et de devenir comme toi, de faire des promesses que je ne pourrais tenir et de briser l'âme d'un enfant.
Je t'aime, Enguerrand et je te pardonne. Parce que parait-il que ça pèse moins lourd dans la balance lors du jugement dernier. Je t'aime inconditionnellement, comme un frère, un amant ou un roi, comme dans ces pièces de théatres qu'on voit à la Cour ou l'un des deux finit par mourir.
Je ne vais pas laisser la joie aux Corleone de se targuer de m'avoir tué Je ne vais pas non plus te laisser un motif d'encore te foutre dans une situation merdique.
Je mourrai au combat, l'épée au poing, si j'arrive à la soulever. Je mourrai en défendant une cause qui n'est pas mienne, dans un combat qui n'est pas mien mais qui aura fait de moi un homme.
Si cette lettre te parvient, cela veut dire que j'ai été tué sur un champ de bataille par une armée et qu'on t'aura livré avec le parchemin, mon masque et Gueulemer.
Que ma mort ne soit pas vaine. Ranges-toi, arrêtes les conneries.
A toi éternellement
Lutécien.
J'ai pris le temps de réfléchir à ma vie, notre vie et le sens de tout ça.
Tante Vittorina m'a dit un jour que j'étais mal né, que j'avais vécu des choses qu'aucun enfant ne devait vivre.
J'ai fais le mal comme on m'en a fait.
J'avais un idéal, qui m'aidait à tenir quand la douleur et la peine étaient trop forts. J'avais Gueulemer, et malgré le temps passé, je le gardais contre moi pour ne rien perdre de ton odeur qui s'étiolait.
Et puis un miracle se produisit, j'ai pu m'enfuir, te retrouver toi que je pensais mort. Ces quelques mois passés à tes côtés avaient été une rennaissance, malgré la vie cahotique que nous menions.
Nos promesses, tes paroles que j'étais ton Dieu, que tu étais à genoux devant moi, que tu m'aimais plus que de raison, la croix sur mon visage, sur ton poignet, notre pacte.
Des circonstances qui ont tout changés et la chute, l'idéal qui s'effondre, les rêves qui disparaissent et la réalité qui refait surface encore plus noire et plus sale, ton départ après ma connerie, ta lettre ou tu me jures de revenir ou tu me parles de Vivia et son monde ou il n'y a pas la place pour moi. Je t'aurais suivi à l'autre bout du monde et j'aurais endossé les pires châtiments, encore et encore pour avoir encore ma place auprès de toi. Cet enfant que j'ai volé, vois-tu, n'est pas une connerie. Parce que dans mon monde à moi, mon frère n'a pas le droit d'être agressé, personne ne peut lever la main sur lui sans que je réagisse et la souffrance de cette mère est le résultat de ma propre souffrance à moi. Cet enfant ne grandira pas dans un milieu brigans ou il risquera à chaque instant d'être violé ou tué. Il vivra auprès de nobles, protégé par son statut bien loin de nos frontières. La souffrance de cette mère me bouleverse, mais mon frère est roy et j'ai fais ce que mon sang me dictait.
Je sais que là bas à Limoges ils me tueront, je sais que je me livre sans résistance et cela parce que j'ai péché et que j'ai perdu la foy que j'avais en nous et à la crédibilité de tes paroles. A combien d'autres que moi as-tu dis pendant l'amour que c'était unique et bien plus intense qu'avec tous les autres ? A combien d'autres as-tu dis je t'aime, les yeux dans les yeux, les corps unis ? Ou était le vrai du faux Enguerrand ? Aujourd hui, j'ai peur. Bien plus peur qu'à Marseille ou quand on a essayé de me pendre à Limoges, bien plus peur qu'en les Corleone.
J'ai peur d'arriver à 20 ans et de devenir comme toi, de faire des promesses que je ne pourrais tenir et de briser l'âme d'un enfant.
Je t'aime, Enguerrand et je te pardonne. Parce que parait-il que ça pèse moins lourd dans la balance lors du jugement dernier. Je t'aime inconditionnellement, comme un frère, un amant ou un roi, comme dans ces pièces de théatres qu'on voit à la Cour ou l'un des deux finit par mourir.
Je ne vais pas laisser la joie aux Corleone de se targuer de m'avoir tué Je ne vais pas non plus te laisser un motif d'encore te foutre dans une situation merdique.
Je mourrai au combat, l'épée au poing, si j'arrive à la soulever. Je mourrai en défendant une cause qui n'est pas mienne, dans un combat qui n'est pas mien mais qui aura fait de moi un homme.
Si cette lettre te parvient, cela veut dire que j'ai été tué sur un champ de bataille par une armée et qu'on t'aura livré avec le parchemin, mon masque et Gueulemer.
Que ma mort ne soit pas vaine. Ranges-toi, arrêtes les conneries.
A toi éternellement
Lutécien.
Ainsi donc elle navait pas eu tort, si jeune et déjà à danser avec la mort. Elle plia la lettre et la posa avant de retourner à ses côtés, lui effleurant la joue du revers de son indexe. Il nétait pas un ami à qui elle accorderait dêtre la main qui lui retirera la vie, alors elle le protègerait, autant quelle le pourrait.
Lutécien ainsi est donc ton vrai prénom. Demain tu seras Luciano, mon fils. Murmura t-elle.
Pure folie dans laquelle elle sembarquait pour un jeune inconnu mais la lettre lui avait retourné le cur, tout comme ce masque posé sur ses affaires, mais le coup de cur était là, protectrice elle le deviendrait avec autant de force et damour que pour son propre sang. Elle avait tant de questions pour lui mais ce nétait certainement pas le bon moment. Pour lheure, elle glissa sa main dans la sienne et aperçu quelques vieilles cicatrices de maltraitance. Elle soupira longuement en lui caressant le visage avec tendresse.
Elle appela dune voix basse le garde et lui demanda de faire porter le masque, la poupée ainsi que la lettre au destinataire de la missive.
Si on vous demande où vous avez trouvé cela, répondez sur le corps dun jeune homme mort. Si on demande votre nom, dites ce que vous voulez, mais pas le vôtre. Vous navez pas de maitre ou maitresse, un simple passant à ce moment-là. Une fois votre mission accomplie, ne revenez pas ici, ni à Lautrec. Nous nous retrouverons au Pic Noir.
Elle le regarda partir et resta là, auprès du jeune homme jusquà son réveil, enfin elle espérait quil ait la force de ne pas céder au dernier souffle.
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