Agatha.isabella
HRP: Ceci est et sera un ouvrage appartenant à Agatha Isabella de Vissac.
Tel un journal de bord ou journal intime, elle y couche ses souvenirs, ses craintes, ses espoirs et sa vie.
Ce document est donc privé et vous ne pouvez donc en savoir le contenu, à moins qu'elle ne vous ai raconté un épisode de sa vie ou fait des confidences...
Il est toujours bien caché pour qui ne saurait où regarder et elle l'emporte toujours avec elle en voyage.
Tel un journal de bord ou journal intime, elle y couche ses souvenirs, ses craintes, ses espoirs et sa vie.
Ce document est donc privé et vous ne pouvez donc en savoir le contenu, à moins qu'elle ne vous ai raconté un épisode de sa vie ou fait des confidences...
Il est toujours bien caché pour qui ne saurait où regarder et elle l'emporte toujours avec elle en voyage.
[04 Janvier 1466 - St Empire - Franche-Comté.]
Me voilà à entamer un nouveau journal de bord...
Ou est celui sur lequel j'écris depuis que j'ai quitté le nid familiale en 1462? Qu'en ai-je fait? Je suis tellement en colère de l'avoir égaré comme on oublierait son assiette sale sur la table après le repas -Je bouillonne -
Je redoute que quelqu'un de mal intentionné ne mette la main dessus, qu'il puisse lire les quelques faits de ma vie que j'avais gratté sur le papier ou simplement les pensées si personnelles que je me laissais aller à graver sur les pages auparavant vierges.
Je me demande si jamais quelqu'un aurait la présence d'esprit et la bienséance de me le faire parvenir ou du moins a chercher à le faire parvenir à quelqu'un de ma famille s'il s'en trouvait en sa possession.
Misère!... Est-ce réellement une bonne idée de tenir de nouveau un tel ouvrage? Un ouvrage qui donne accès à ce qui m'est secret?
Je me pose cette question et pourtant je sais que le temps effacent les souvenirs, qu'ils aient été bons ou non. Que la mémoire avec les saisons qui passent transforme tout en réminiscences.
Il faudra que je m'attelle à me replonger dans mon passé, à écrire vite, avant de ne plus savoir quoi écrire et peut-être par là qui je suis.
Je dois dire que ce n'est pas évident, j'ai parfois l'impression que mes souvenirs sont bien plus des rêves qu'une réalité consommée. J'ai tant l'impression de me perdre en moi parfois, de ne plus savoir ce qui est vrai, ce que j'ai dit, ce que je fais... Je m'embrouille entre ce que je suis, ce qu'on voudrait que je sois, ce que l'on perçoit de moi. Très peu de gens, si peu en fait, peuvent se targuer de me connaitre vraiment.
Et pour cela encore faudrait-il qu'au gré de mes voyages, je donne ma vraie identité, chose que je ne fais que peu. Je ne sais toujours pas pourquoi je fais cela. Et voilà! J'allais me mentir à moi-même... Je sais très bien pourquoi je ne donne pas forcément mon vrai nom, parce que depuis que je suis partie de chez mes parents, loin de ma famille, je suis devenue une autre. Loin des sourires de convenances ou autres us et coutumes, loin de la jeune fille appliquée aux arts qu'on a pu lui enseigner lors de son jeune âge, je sais d'une certaine manière que j'ai développé un caractère, une autre façon de penser et une personnalité bien moins joli à regarder...
Je n'aurais jamais pensé à l'époque de mon départ des terres familiales, à l'orée de cette vie qui s'ouvrait à moi, que je pouvais être si forte, si débrouillarde, si revancharde, si brutale et si sombre parfois, si loin de la façon dont j'ai été éduquée... Ce sont bien ces derniers côtés là de moi que je partitionne sous un autre nom, sous un autre ciel. Elle est loin la jeune fille, elle est grave la jeune femme...
Durant ces 4 dernières années, j'ai donné tant de prénoms à ma carcasse, que j'ai l'impression d'avoir vécu déjà tant de vies. Et je ne parle pas du fait de croiser quelqu'un qui m'aurait déjà rencontré et qui se retrouve bien coi et déconcerté face à moi ou une de mes autres...
Je sais qu'à travers ce comportement, j'ai délaissé Agatha Isabella de Vissac, délaissé mes parents, ma fratrie, ma famille et origines. Je les ai délaissé mais ne les oublie en rien toutefois. Je dois avouer que cela est possible par le contact relativement soutenu que je garde avec mon adoré cousin Jason. Il est ma passerelle avec ma jeunesse, le fil dAriane ancré dans mes racines et auprès duquel je le sais je pourrais toujours me raccrocher alors que je perds pied.
Quand je pense que c'est lui qui m'a annoncé par courrier à l'époque la douloureuse nouvelle du trépas de ma mère. Je m'en veux...
Et alors que j'écris cela, je n'ai qu'à tourner la tête pour avoir un peu de lui avec moi. En effet, il y a quelques temps maintenant, alors que je me suis temporairement établie en Franche-Comté, il a décidé de m'envoyer une de ses nombreuses progénitures, Eusebie. J'avoue que je ne comprends toujours pas pourquoi. Eusebie est un peu plus jeune que moi et nous sommes différentes l'une de l'autre. Il sait de plus que j'affectionne la compagnie de dame solitude et que je ne fraye pas toujours en terrain raisonnable voir convenable. Dois-je lui apprendre ou lui transmettre quelque chose? Qu'a put bien voir en moi Jason pour qu'il me donne une telle responsabilité et un tel fardeau. Quoi qu'il en soit, les mois passant, je sais que je m'attache à elle et ai développé un côté protecteur bien que la regardant de loin.
Et voilà que je pense à ma fratrie... Il faut que je leur écrive, quelle tortionnaire suis je devenue à ne pas donner de nouvelles à mon sang. A ceux qui ont partagé mon éveil au monde par le fait de grandir, avec qui j'ai rit, avec qui j'ai subi ou fait les quatre cent coups. Je sens bien une douce mélancolie m'envahir, était-ce cela le plan de Jason sous cette tutelle? Me rappeler que je ne suis pas seule. Me rappeler que j'ai fait partie d'un ensemble. Me rappeler que je suis Agatha Isabella de Vissac...
Le jour décline. Je reprendrai demain.
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