Archibald_ravier
Archibald rentra de l'université en sifflotant. Il avait le cur léger.
Enfin, à peu près.
Il avait le pied léger, en tous cas, et la tête dans les nuages, alors qu'elle aurait du être lourde de tout le savoir appris dans la journée.
Il rentrait chez lui.
Journée finie.
Il allait cuisiner un bon petit plat pour son amoureux. Non, flemme. Ils mangeraient du pain et du fromage. Après. Avec du vin, voilà.
Mais après.
D'abord...
Ah, d'abord...
Il trébucha sur un gros cailloux, jura, et repris son équilibre sans tomber. Ses mains écorchées guérissaient vite, son arcade soigneusement recousue par sa médecin préférée et gardée propre par ses soins aussi, il avait bien mérité sa soirée en amoureux.
Voilà.
Il poussa la porte de leur maison, attendant machinalement quelques secondes que son chien entre après lui avant de réaliser que ce dernier était resté avec Jörgen toute la journée. Cela l'amusa.
L'heure suivante fut bien remplie. C'est que tout devait être prêt à la nuit tombée, lorsque l'amoureux fermerait sa taverne et rentrerait à la maison.
Il travailla donc d'arrache-pied, l'esprit divagant déjà le long de ce doux plaisir qu'il rêvait à part lui depuis des semaines.
Il avait partagé ce rêve avec son amant, et ce dernier en avait fait une envie. Une lubie. Un rêve à partager.
Son travail achevé, il retira sa chemise et sortit dans l'air piquant du soir, dans la cour à l'arrière de la bâtisse, pour se débarbouiller à grande eau, puis sécher avec soin les plaies qui parsemaient son visage depuis quelques jours.
Quand il se sentit tout beau, tout propre, il retourna dans la maison, puis jusqu'à leur chambre. La nuit tombait, alors il installa les volets de bois aux quelques ouvertures, et tira même les tentures par devant, comme si l'on était encore au cur de l'hiver.
Lorsqu'on son amant arriva, c'est à la lueur discrète d'une seule bougie qu'il l'accueillit, sourire aux lèvres, dégoulinant d'amour comme jamais vous ne pourriez le supporter sans vomir.
Et pourtant, vous n'avez encore rien vu.
Car c'est dans la chambre "de Jörgen" qu'il attira ce dernier. La pièce inoccupée, quoi. La caution "mais non regardez nous ne sommes que deux amis en coloc' pour le boulot". La... salle de bain. La pièce où ils avaient, en toute logique, installé le baquet pour le bain, modèle "douche médiévale de conception Arnaud Cassenac" superluxe inclus.
Archibald avait fait ronfler un feu, depuis le matin, soigneusement entretenu pour repartir au quart de tour le soir. Les flammes, jaune vif, oranges, et rouges, léchaient le cul d'un gros chaudron où de l'eau arrivait tranquillement à ébullition, parfumant la pièce de lavande et romarin.
Dans le baquet, l'eau froide était déjà là.
Après avoir embrassé son compagnon, le barbu en perte constante de virilité ce soir là entreprit de transvaser - sans se brûler, ce qui, au regard de sa capacité blessatoire** des derniers jours relevait de l'exploit - de l'eau bouillante vers le baquet, afin de l'amener à une température tout à fait honorable pour qui voudrait passer beaucoup, beaucoup de temps dans un bain.
De quoi vous transformer un Jörgen en crevette en un battement de cils, sans pour autant lui cramer le cul.
Mais ce bain allait être long, alors autant profiter au maximum du délassement qu'apportait la chaleur.
Alors que du baquet montaient d'engageantes volutes de vapeur odorantes, Archibald saisit les mains de son amant et l'attira entre ses bras - ne jugez pas, on a dit que ça allait dégouliner ! - et l'embrassa.
- As tu passé une bonne journée ?
Sans attendre réellement de réponse, il entreprit de délacer le col de la chemise de son amoureux.
__
* Elisabeth Carli
**Oui, c'est un néologisme.
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Enfin, à peu près.
Il avait le pied léger, en tous cas, et la tête dans les nuages, alors qu'elle aurait du être lourde de tout le savoir appris dans la journée.
Il rentrait chez lui.
Journée finie.
Il allait cuisiner un bon petit plat pour son amoureux. Non, flemme. Ils mangeraient du pain et du fromage. Après. Avec du vin, voilà.
Mais après.
D'abord...
Ah, d'abord...
Il trébucha sur un gros cailloux, jura, et repris son équilibre sans tomber. Ses mains écorchées guérissaient vite, son arcade soigneusement recousue par sa médecin préférée et gardée propre par ses soins aussi, il avait bien mérité sa soirée en amoureux.
Voilà.
Il poussa la porte de leur maison, attendant machinalement quelques secondes que son chien entre après lui avant de réaliser que ce dernier était resté avec Jörgen toute la journée. Cela l'amusa.
L'heure suivante fut bien remplie. C'est que tout devait être prêt à la nuit tombée, lorsque l'amoureux fermerait sa taverne et rentrerait à la maison.
Il travailla donc d'arrache-pied, l'esprit divagant déjà le long de ce doux plaisir qu'il rêvait à part lui depuis des semaines.
Il avait partagé ce rêve avec son amant, et ce dernier en avait fait une envie. Une lubie. Un rêve à partager.
Son travail achevé, il retira sa chemise et sortit dans l'air piquant du soir, dans la cour à l'arrière de la bâtisse, pour se débarbouiller à grande eau, puis sécher avec soin les plaies qui parsemaient son visage depuis quelques jours.
Quand il se sentit tout beau, tout propre, il retourna dans la maison, puis jusqu'à leur chambre. La nuit tombait, alors il installa les volets de bois aux quelques ouvertures, et tira même les tentures par devant, comme si l'on était encore au cur de l'hiver.
Lorsqu'on son amant arriva, c'est à la lueur discrète d'une seule bougie qu'il l'accueillit, sourire aux lèvres, dégoulinant d'amour comme jamais vous ne pourriez le supporter sans vomir.
Et pourtant, vous n'avez encore rien vu.
Car c'est dans la chambre "de Jörgen" qu'il attira ce dernier. La pièce inoccupée, quoi. La caution "mais non regardez nous ne sommes que deux amis en coloc' pour le boulot". La... salle de bain. La pièce où ils avaient, en toute logique, installé le baquet pour le bain, modèle "douche médiévale de conception Arnaud Cassenac" superluxe inclus.
Archibald avait fait ronfler un feu, depuis le matin, soigneusement entretenu pour repartir au quart de tour le soir. Les flammes, jaune vif, oranges, et rouges, léchaient le cul d'un gros chaudron où de l'eau arrivait tranquillement à ébullition, parfumant la pièce de lavande et romarin.
Dans le baquet, l'eau froide était déjà là.
Après avoir embrassé son compagnon, le barbu en perte constante de virilité ce soir là entreprit de transvaser - sans se brûler, ce qui, au regard de sa capacité blessatoire** des derniers jours relevait de l'exploit - de l'eau bouillante vers le baquet, afin de l'amener à une température tout à fait honorable pour qui voudrait passer beaucoup, beaucoup de temps dans un bain.
De quoi vous transformer un Jörgen en crevette en un battement de cils, sans pour autant lui cramer le cul.
Mais ce bain allait être long, alors autant profiter au maximum du délassement qu'apportait la chaleur.
Alors que du baquet montaient d'engageantes volutes de vapeur odorantes, Archibald saisit les mains de son amant et l'attira entre ses bras - ne jugez pas, on a dit que ça allait dégouliner ! - et l'embrassa.
- As tu passé une bonne journée ?
Sans attendre réellement de réponse, il entreprit de délacer le col de la chemise de son amoureux.
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* Elisabeth Carli
**Oui, c'est un néologisme.
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