Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Hostel Dieu Niraco

Zekiel





    En plein cœur d'Arras, une bâtisse se dresse.


    Ni trop discrète, ni trop extravagante, sombre au point de prétendre à pouvoir faire fuir un chiard au cul propre mais pas encore assez pour ne pas attiser la curiosité de toutes et tous. Bâtisse se dresse néanmoins fièrement au centre de la cité d’Artois qu’est Arras.
    Poussez les portes et vous aurez alors l’impression que de vous trouver plongé en une auberge, tout ce qu’il y a de plus classique mais n’espérez point vous voir offrir le vin sans même montrer patte blanche.

    C’est la demeure de la famille Niraco que voici ! Manoir, domaine, les termes peuvent varier mais tous ramènent à cette simple utilité, qui n’est autre que de réunir la famille et ses proches. Des réunions discrètes – ou non – peuvent s’y tenir dans une arrière salle fermée à double tour tandis qu’à l’étage, les chambrées se succèdent. Et pour celui – ou celle – qui aurait un foutu mal de chien à se remettre de la nuitée précédente, le baquet vous attend.


    _ En fait ça a tout d’une foutue auberge… Mais c’est pas pareil.

    Murmure alors notre Zekiel, le menton pincé par deux de ses doigts gantés de cuir, le regard porté sur la toiture de la bâtisse qui lui fait présentement face. L’oiseau avait eu vent de la présence de ces murs capables d’accueillir tout membre de la famille désireux que de pouvoir œuvrer, pour l’Artois ou non, ou envieux simplement de s’y engouffrer avec une donzelle pour une folle nuitée loin des regards indiscrets des autres tavernes d’Arras. Bon d’accord, cette seconde partie vient tout juste de mûrir dans l’esprit – malsain – du Niraco à la réputation d’ores et déjà bien fondée.

    Le pas est décidé, voilà qu’il s’avance, documents et autres notes sous le bras avant de pousser l’une des deux portes qui s’ouvre non sans peine et dans un grincement des plus atroces. Un long sifflement s’échappe d’entre ses lèvres et.


    _ C’est Zekiel, y a quelqu’un ?

    Personne, pour le moment, plaisir à lui que de balancer tout son bardas sur le-dessus d’une tablée avant d’aller directement se servir une choppe derrière le comptoir. Après tout, c’est le vin de la famille, ce qui est à l’un appartient à l’autre et les autres n’en diront rien, est-ce bien cela ?



Visuel de l'intérieur de la bâtisse :
Spoiler:

_________________

Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras
Matt...
Matt se sentait un peu comme un parasite parfois, cela n'arrivait pas souvent mais c'était toujours un sentiment désagréable, surtout pour quelqu'un d'aussi indépendant que lui. Ce n'était pas tant de vivre avec Jean, au contraire il était ravi de l'avoir retrouver, mais vivre à ses crochets l'ennuyait. Seulement dire non à son frère, c'était comme l'insulter, et cela lui était tout bonnement impossible... Alors à la place, le jeune homme se mettait en quatre pour rendre service à son âme lié, celui qui partageait sa vie depuis son premier jour puisqu'ils avaient été élevés ensemble. Cela expliquait qu'il se retrouvait à la tête des maréchaux alors qu'il n'y connaissait rien. Enfin si, la défense, ça le connaissait, mais les rapports... Les rapports c'était l'enfer.

Ce matin là, il se préparait rapidement comme à son habitude. L'épouse de Jean étant venue pour son anoblissement, il avait laissé le couple se retrouver au sein de la tour sud que son frère occupait en ce moment. D'ordinaire, il dormait dans une pièce adjacente mais comme la Comtesse l'intimidait, puisque liée à son frère, il avait décidé d'élire ses pénates à l'Hostel Niraco, propriété de la famille. Quand il avait soumis l'idée de se trouver un coin à lui, Jean avait fais son regard noir qui ne laissait pas place à la discussion. Il était son frère, il logerait donc à la demeure familiale, même s'il n'avait pas le nom de famille des Niraco gravé dans les veines. Il avait donc choisi la chambre à l'opposé de celle du maître de maison, au cas où il doive un jour cohabiter avec la Dame de Jean, enfin presque à l'opposé car la plus éloignée était visiblement occupé, même si sur le moment il ne s'était pas posé la question du qui dormait là.

Matt jeta un regard sur les bandages qui recouvraient son torse non pas un regard ennuyé mais inquiet, scrupuleux, vérifiant que tout était en place, masquant avec brio ses secrets les plus intimes. Rassuré, le jeune homme enfila sa chemise, masquant sa taille fine et ses muscles secs de combattant aguerris. La tunique de cuir vint se superposer au tout, rendant au Croisé sa silhouette qu'il présentait au monde. Il termina sa préparation en rassemblant ses mèches blondes qui lui tombaient aux épaules en un chignon lâche qui avait le mérite de ne pas le gêner et qui masquait un peu ses traits trop féminin. Laissant sur son lit les bandages qu'il avait changé, se promettant de les laver plus tard, il rassembla ensuite ses papiers qu'il devait remettre au conseil sur les gardes de la veille. Tout cela l'ennuyait profondément et il lui tardait de reprendre le maniement des armes.

Entendant du bruit au rez de chaussé, l'ange blond fronça les sourcils. Il était étonnant que jean soit là ce matin. Soupirant à l'idée de tomber sur sa Comtesse par hasard alors qu'il avait tout fait pour l'éviter, Matt descendit avec son chargement de papiers couvert de son écriture en patte de mouches bourrées.... C'était à se demander comment on pouvait le relire. Tenant d'une main la paperasse et de l'autre son épée encore dans son fourreau, on était chez Jean tout de même, pas à la guerre pour sortir lame au clair, le Croisé sortit de sa chambre sans en verrouiller la porte avant de descendre souplement l'escalier jusqu'à la grande salle. Pour tomber face à l'oncle du Corbeau. Merde, finalement il aurait peut-être préféré Maelya...

Le visage délicat à la beauté peu ordinaire seulement entaché de sa cicatrice à la joue gauche, tenta de se parer d'un masque froid et indifférent, fort difficile car il se rappelait trop bien leur première rencontre et dans quelle tenue, ou plutôt non tenue, il était à ce moment là. Sans parler de la compagnie... Ses joues pâles se parèrent d'une légère rougeur au souvenir. Merde... Les yeux gris-vert bordé de longs cils se fermèrent un instant en remerciant le ciel qu'il porta des braies cette fois... Il l'observa en silence un bref instant se servir dans la réserve de bourgogne de son frère. Celui-là n'avait donc aucune notion de la propriété ? Se raclant la gorge une fois pour signaler sa présence, il s'avança jusqu'à la table pour poser son bardas. Il aurait sans doute dû filer mais une longue journée s'annonçait et ne pouvant aller à la tour manger à cause de la Comtesse, oui souvenez vous pourquoi il dort là... bref, pour manger, il devait rester, au moins un peu.


Zekiel... Quel... surprise... Il n'allait quand même pas dire plaisir non ? Il n'est pas un peu tôt pour piller les réserves d'alcool de mon frère ?

Attrapant une miche de pain de la veille, il s'en coupa une tranche à l'aide de son poignard, ainsi qu'un morceau de fromage encore frais de la semaine. S'installant à table, il attrapa un des papiers de son rapports pour essayer de se le remettre en tête avant de soupirer car il n'arrivait même pas à se relire lui-même. Dire que jean avait eu la patience de lui écrire et de lui répondre pendant les six années qu'il avait passé dans le désert... Le Corbeau était un saint.

Vous n'avez rien de mieux à faire ? Si j'avais su que vous créchiez là... J'aurai passé outre la volonté de Jean pour me trouver un autre endroit où dormir...

Mangeant aussi rapidement que possible sans s'étouffer, Matt essayait d'abréger l'entrevue.

J'occupe la chambre voisine de la votre, car je suppose que c'est la votre qui est au bout du couloir ? N'allez pas vous tromper en allant vous coucher, et par pitié... ne ramenez pas une de vos femelles dévêtues... Je ne tiens pas à ce qu'elle change d'avis sur son compagnon de nuitée et vienne me visiter pendant que je dors.

Cela lui était déjà arrivé par le passé alors il préférait prévenir que guérir.
_________________
Zekiel
    _ Rargh, put… ‘tain… !

    Lui n’avait rien vu, rien entendu si bien il semblait concentré à ne pas renverser une seule goutte de ce vin à l’odeur fortement alléchante si bien qu’il pourrait en boire au pichet, sans prendre la peine d’user un godet.
    Regard jeté par-dessus son épaule, ce n’était autre que Matt, le frère de Jean, mais pas vraiment son frère enfin, rien de comparable au niveau du sang, tout est dans l’esprit enfin, une histoire à dormir debout pour le Zekiel ici-présent.

    Sourire en coin laissant entrevoir deux rangées de dents parfaites et un regard qui en dit long sur la malice qui le prend jusqu’aux tripes et ce, continuellement, lui ne put s’empêcher que de rétorquer.


    _ Je pille, je pille, de biens grands mots que voici !

    Toujours dans l’extrapolation – comme si la vie était une scène en continue – il se retourna sur lui-même, godet en mains et ne lâchant pas du regard celui qui prenait place.

    _ Ce vin n’est rien de plus qu’un outil de travail pour… Pour m’aider à me concentrer lorsqu’il s’agit du parc minier de notre comté, c’est important.

    Et je ne « crèche » pas ici comme vous le sous-entendez, enfin, pas toutes les nuitées, j’avais besoin d’un bureau et cette bâtisse me semble parfaite.


    Une gorgée de vin expédiée et le voici qui s’extirpe du comptoir pour faire son entrée en la grande salle, au milieu des tablées et des chaises.

    _ Celle du fond, ou une autre, lorsqu’il est temps pour moi de rejoindre mes rêveries, un simple banc peut rapidement faire office de couche, mais soit, je prends bonne note de… Votre mise en garde.

    Zekiel portait d’un bon œil la personne qu’était Matt même si l’interrogation subsistait encore… Un frère… Un homme donc ? Aux allures de femme et, plutôt alléchante, sans ménager ses mots par ailleurs.
    Un mystère irrésolu de la vie, sans aucun doute et il serait bien déplacé de sa part que de soulever ce sujet ici-bas… A moins que par hasard, une fois, sans faire exprès et surtout sans prier les divins pour que ce jour arrive, lui tombe nez à nez avec Matt lorsque les tissus sont absents.

    Voici qui pourrait tout résoudre en sa caboche.

    L’air absent, une bouche entrouverte et le regard dans le vide, il en perd même une gorgée de vin qui vient siéger à même le sol, Zekiel, reprends-toi bordel !


    _ Hm… Et bien bon courage pour votre présente affaire.

    Lentement, lui se rassied à une autre tablée face à ses propres documents, non mais regardez donc ces deux élèves parfaitement studieux. On pourrait leur donner le bon Dieu sans confession.

    Il finit par achever son rapport minier de la veille mais bien trop souvent durant, son regard n’aura eu de cesse que de partir en la direction du Matt avant que.


    _ Si je peux être d’une quelconque utilité, n’hésitez surtout pas. La paperasse, j’en fais mon affaire !

    Dit-il, soulignant sa phrase d’un index pointé vers le ciel.

_________________

Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras
Matt...
Il est des gens qui savent vous mettre à l'aise d'une parole aimable, faisant s'endormir toute méfiance. Et il en est d'autre qui d'un regard, vous font vous sembler gauche, maladroit... ou nu... Et malgré son baratin incessant, l'oncle de Jean n'appartenait malheureusement pas à la première catégorie mais bien à la deuxième. Car alors qu'il prenait place sur son banc, Matt sentait le regard du Niraco sur lui, détaillant d'un peu trop près ses traits délicats et sa silhouette qui demeurait fine malgré des heures passées à se battre ou à s'entraîner. Et pour le coup, il se sentait, tout à la fois gauche, maladroit et à poil. Hors rien ne l'effrayait plus que cela, que quelqu’un vienne à percer le secret de ses malformations qui le rendait indigne d'être un homme comme les autres.

Pour couronner le tout, une rougeur pas le moins discrète vint s'étaler sur les joues pâles du blond, lui mettant certes de la couleur, mais traduisant son malaise encore plus surement que s'il l'avait dis lui-même. Mais merde, pourquoi il le regardait comme ça... Un peu... Un peu... Un peu comme il détaillait les donzelles qu'il avait envie de ramener dans son lit. c'était perturbant, d'autant que ce genre de choses, non seulement cela ne se faisait pas entre hommes, mais en plus cela ne l'avait jamais intéressé, du moins jusque là. Il avait toujours su afficher une morne indifférence sur les affaires de sexualité, sans doute grâce aux Croisades d'ailleurs... Y ayant été expédié en plein dans l'adolescence, il n'avait pas pu s’appesantir sur ce que des hormones pouvaient faire travailler chez un adulte normalement constitué. Les viols, la violence, la mort l'avait un peu tenu à l'écart lors des six années passés dans le désert, alors qu'il essayait de sauver les prisonnières victimes des Croisés, ou de se protéger des attentions malvenues de ses camarades.

Autant dire qu'il avait jusque là dix ans en maturité sexuelle, et le voilà, sous le regard de cet imbécile obsédé par les gros seins, devenant aussi troublé qu'un adolescent à son premier émoi. Fais chier... Il avait envie de taper sur quelqu'un, réaction normal même si pas très logique, qui le rassura et l'apaisa. Il était toujours lui-même. Préférant ne rien dire pour ne pas aggraver son cas ou l'encourager à continuer de causer, il joua à imiter l'air taciturne de jean, sans grand succès. Tâchant de fixer son regard gris-vert sur n'importe quoi d'autre que l'autre qui venait de s'installer à table avec son vin, Matt se résigna à retourner à ses rapports. Autant dire que ce n'était pas pour arranger son malaise, déjà parce qu'il n'arrivait pas à se relire, mais la concentration lui faisait défaut. D'autant que Zekiel semble aussi curieux de ce frère de lait de son neveu que des mystères des femmes. Il n'arrêtait pas de relever la tête pour venir le dévisager. L'ange blond sentait la brûlure de son regard sur sa peau, accentuant sa rougeur. Il allait finir avec un coup de soleil à ce rythme !

Alors qu'il tentait laborieusement d'écrire une série de nom et de chiffre sur une feuille vierge avec son écriture de plus en plus catastrophique, il sursauta quand le brun lui adressa la parole, cassant la pointe de sa plume et observant avec consternation l'encre se répandre sur le parchemin, recouvrant les notes toutes fraîches.


Merde... Fais chi...

Matt ravala in extremis le deuxième gros mot. Après tout c'était un membre de la famille de Jean, un minimum de maintient s’exigeait. Enfin sauf s'il continuait de le fixer comme cela, car il pourrait bien lui casser le nez ou lui faire deux coquards pour le forcer à fermer les yeux. Et puis il se sentirait peut-être mieux non ? Poussant un soupire à fendre l'âme, le Croisé regarda son travail gâché.

Oui et bien moi, la paperasse, d'ordinaire, je la crame... Je suis un guerrier, pas un moine...

Attrapant un des brouillons en vu d'une annonce de recrutement de nouveaux maréchaux, il le lança en direction du Niraco. Il avait griffonné cela vite fais et n'arrivait même plus à se relire tellement c'était mal fait. Et s'il donnait cela en l'état à la régente ou à Jean, il sentait venir l'obligation de leçon d'écriture qui allait le rendre dingue.

Si vous arrivez à relire ça, ça m'aiderait... J'en ai besoin rapidement... Et disons que je passerai outre "l'emprunt" du vin. Et je saurai vous en remercier....

Même s'il ne savait pas trop à quoi cela l'engagerait, mais Matt n’aimait pas avoir des dettes envers qui que ce soit.
_________________
Zekiel
    Et les mystères d’une vie ou bien plus encore lorsque curiosité profonde – parfois malsaine – aime à jouer sur le comportement de quiconque serait désireux de se laisser porter par, le soulèvement du mystère dont il est justement question.
    En l’occurrence, ici et maintenant, ce Matt cachait quelque chose, c’était d’ores et déjà définitif en l’esprit du Niraco et à ce petit jeu, inutile de lui mentir. Mais si vérité ne saurait venir de par sa propre volonté, alors il s’en ira la quérir avec une hargne et une ténacité sans pareil.

    Les signes ne trompent pas. Ils sont évidents et bien présents. Mais que peut bien renfermer cet être, « frère » d’un neveu bâtard, de cet oncle tout autant bâtard. Une proximité évidente entre le Jean et cet espèce de porte-lame prêt à vous étriper au moindre regard de travers, mal à l’aise – et le mot est faible – devant la chair exposée et l’intimité offerte à ses yeux… Quelque chose ne tient pas debout et *CLACK* la plume adverse craque que déjà, le sourire en coin de Zekiel s’accentue.

    C’est bien ce qu’il pensait, les signes ne trompent pas.


    _ La paperasse, c’est nécessaire pour les affaires.

    Dit-il, index pointé vers le plafond et le regard enjôleur, comme pour tenter de le convaincre quant à l’évidente véracité de ses derniers propos.

    _ Mais l’habit ne fait pas l’moine, puisses-tu maîtriser le sort de ta lame, aussi bien que celui de ta présente défunte plume.

    Et un brouillon qui vole, UN. Demande est émise sans se faire prier de la part du guerrier. Déjà, les mains s’affairent à déposer de son plat, le présent document sur le-dessus de la tablée, tandis que ses yeux déjà parcourent – ou tentent de parcourir – les premiers mots qui s’offrent à lui. Un sourcil arqué, légère grimace et les lèvres qui se tordent.

    Nerveux il est lorsqu’il en vient à se frotter la nuque sans aucune raison évidente.


    _ Put… D’bordel de… Hm hm.

    Comme l’impression d’avoir à déchiffrer une véritable énigme, ou une carte au trésor mais le jeu en vaut la chandelle après tout. Regard se détache du vélin et se pose sur Matt.

    _ Pas un mot sur le vin hm ? Et un remerciement digne de ce nom, c’est vendu !

    Joueur il était, joueur il sera et ce, jusqu’à son tout dernier souffle de vie, c’est ainsi, un Niraco, un vrai de vrai.

    Ne pas perdre un seul instant de plus, le voici qu’il se saisit d’un document vierge avant de recopier avec soin et délicatesse, chacun des mots du brouillon de Matt. Appliqué à la tâche comme s’il s’agissait de sa propre besogne, l’instant dure et dure encore mais le résultat est quant à lui, dirons-nous parfait. Oui, c’est parfaitement parfait, voilà, quelqu’un a quelque chose à redire ?


    _ Et voici.

    Le bras est tendu de l’avant, index et pouce pincent le document recouvert de cette encre à peine sèche.

_________________

Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras
Matt...
La tête du Niraco en se posant sur le parchemin vallait bien toutes les pattes de mouche du monde, et ce fut bien à grand peine que Matt se retint de laisser échapper son rire. Manquerait plus qu'il reprenne son offre en se vexant et le blond se retrouverait à devoir se taper le boulot. Diplomatie dirait la régente, un mot qu'il avait du mettre en application à son grand regret un peu trop souvent... Essayant de se concentrer sur les paroles de son sauveur littéraire, il essaya d'ignorer le regard insistant et par trop perspicace.

J'ai survécu à six ans de Croisades.... Je pense manier fort bien ma lame même si je suis meilleur à l'arc. Sauf que la force que je déploie pour les deux est généralement fatal à mes plumes...

C'était peu de le dire... Bientôt il allait devoir s'acheter directement une oie pour s'approvisionner en plume, cela lui reviendrait moins cher... En temps normal, il répondait juste à Jean occasionnellement, donc son écriture ne tuait personne. Sauf que là, il était au service de la défense et un rapport mal fait pouvait avoir de graves conséquences. Quand au deal...

Pas un mot pour le vin tant que vous en laissez à Jean pour qu'il puisse boire, sinon il risque d'être de méchante humeur. Pour le remerciement, je n'ai qu'une parole, mais je garde un droit de véto.

L'ange blond préférait se garder quand même une sécurité car il fallait se méfier des Niraco, même Jean savait obtenir plus qu'il n'avait besoin au départ avec sa ruse. Celui là semblait du même bois. Laissant le brun travailler sur son torchon (soyons honnête), Matt put se plonger sur ses rapports avec tranquillité, car il fallait toute sa concentration pour déchiffrer les hiéroglyphes insectoïdales de son écriture. Et si des coups d'oeil vinrent quand même effleuré son front surplombant ses cils interminables, ils étaient moins intrusifs donc moins troublant. Le Croisé finit même par se détendre assez pour rédiger quelques lignes sans trop de bavure et même quelques mots reconnaissables immédiatement. La rougeur sur ses joues s'apaisa alors que les prunelles gris-vert se déplaçaient au fil des lignes des rapports. Sans surprise, Zekiel termina son ouvrage avant lui, mais une fois déchiffré l'idée générale de l'annonce, il n'était pas compliqué d'en rédiger une compréhensible.

Tendant la main, Matt vint saisir le parchemin de ses doigts fins à la peau rendu calleuse par le maniement intensif des armes. Veillant à ne pas saloper le travail en mettant ses doigts tachés d'encre sur le papier, il admira un peu l'écriture impeccable si éloignée la sienne. Celle de son frère était comme cela aussi, propre, nette et soignée. Son frère aussi avait une écriture comme cela, tel un moine... Ce qu'il serait sans doute devenu si son géniteur n'était pas revenu le chercher. En cela, Matt était reconnaissant au vieux fou... Lui-même serait resté avec son presque jumeau mais non sans souffrir car la vie au monastère était un enfer pour lui dans l'enfance...

Levant finalement son regard sur l'oncle Niraco (décidément, il n'arriverait jamais à le considérer comme tel....), Matt lui adressa un sourire, un vrai, le premier en fait pour lui. Pas un rictus grimaçant qui donne l'impressiond'avoir mal au ventre, mais un vrai sourire qui lui illuminait le visage et le faisait paraître plus jeune et plus angélique, même si personne ne le lui avait jamais dis, sans quoi il aurait veillé à ne surtout pas sourire.


Merci, c'est parfait. Vous m'avez beaucoup aidé pour le coup... Aussi, demandez moi ce dont vous avez besoin en retour.

Comme dit, Matt n'aimait pas avoir des dettes ni tergiverser dans leur règlement. Autant expédier les choses désagréables rapidement non ? Passant machinalement une main dans ses mèches blondes décolorées par le soleil, il essayait de cacher son malaise qui revenait à la charge. Décidément, il ne se sentait pas a l'aise sous le regard du Niraco.
_________________
Zekiel
    Zekiel s’était appliqué à la tâche, rendant ainsi service à Matt dans ses fonctions nouvelles car pour le présent Niraco, si il importait aux yeux de Jean, il importait tout autant aux yeux de l’oncle bâtard de ce dernier.

    Sourire en coin, il se saisit enfin du pichet avant d’y puiser de profondes gorgées alors que les remerciements pleuvaient enfin. Et de sa main libre, il fit quelques gestes légers, venant tout de même pourfendre l’espace dans un air de « Oui ? Quoi ? Des remerciements ? Oh non, j’vous en prie, c’est trop… Hein ? Oh allez, un peu quand même. Mais un sourire suffira. »

    Il est ainsi le bougre, il vous rend service et vous en entendez parler pendant des jours. Pression psychologique certaine qui relève avant tout du jeu, de ce joueur invétéré lui ayant valu bien trop souvent que de se risquer à perdre sa propre vie. Ou ses bourses, aux deux sens du terme.

    Le pichet claque contre le-dessus de la tablée, revers de manche pour s’essuyer les lèvres déjà éprises de la saveur de ce vin et.


    _ Pensez-vous vraiment qu’il serait sage de me donner à vous dès à présent ?

    Contraint de l’avouer, ses présents propos pouvaient porter à confusion, mais tout était et semblait calculé, dans son esprit… Ou pas.

    _ Jeune homme et qui que tu sois.

    Lentement, il se redresse, non sans peine car une légère douleur semble prendre possession de certaines de ses articulations – le cap de la trentaine largement passée qui tambourine encore à sa porte – appuyé de ses deux mains contre la tablée mais le regard quant à lui toujours posé sur celui qui fait présentement l’objet de toute son attention.

    _ Me prends-tu pour un jeunot précoce capable que de tout lâcher sans même y avoir goûté d’une simple extrémité d’langue ?! Par tous les saints, et que les seins m’en soient témoins, je souhaite ne jamais avoir entendu cela.

    Tablée est contournée, lentement, tandis qu’il se rapproche enfin de, Matt.

    _ Ce que je veux en retour hm ?

    L’index pointé de l’avant désigne directement le visage qui lui fait face.

    _ Tu le sauras bien assez tôt jeune homme.

    Sans un mot de plus, il se retourne et reprend la direction du comptoir avant de se saisir d’un autre pichet de vin. Mais alors qu’il fouine, faisant valser et voler quelques objets au passage, il ne manqua pas d’ajouter.

    _ Bien entendu… Tu le sauras au moment… Où tu t’y attends le moins. Il fouille encore et. Ah, voilà ! Un nouveau pichet en sa possession, le vin ici semble bien trop reposer, il est de son devoir de remédier à ce problème. Pour l’Artois c’est un devoir !

    Une nouvelle gorgée vient alors lui rincer la trachée.

_________________

Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras
Matt...
Cela aurait été trop beau que tout se décida sur l'heure. Oui, Matt était un peu naïf parfois, ou plutôt innocent, du moins sur certains sujets car quand on a autant combattu que lui, on ne peut plus se prétendre innocent complètement. Il commençait à se dire qu'il aurait dû essayer de se débrouiller seul, car pour le coup, le tas d'emmerdement s'annonçait avec force, et sur ce sujet il se trompait rarement. Et dans le genre de tas, l'oncle semblait un magnifique spécimen de première ordre... S'il n'y avait pas eu ce retard pris sur ses rapports, il se serait démerdé lui-même.

Et visiblement le Niraco semble ravi de s'être trouvé un nouveau jouet, tel un chat jouant avec une sourie qu'il vient de cueillir dans son trou. Hors être dans le rôle du rongeur ne plaisait pas tellement au blond, seulement comme dit plus tôt, il ne pouvait pas casser le nez de son interlocuteur justement car de la famille... Ce qui le laissait en proie vulnérable aux attaques vicieuses, dans tous les sens du termes, du brun. D'autant qu'avec sa grande gueule, il ne pouvait s'empêcher de répondre...

Dans l'ordre donc...

La mâchoire manqua de se décrocher à la première remarque, lui donnant un air de poisson hors de l'eau, très beau poisson certes, mais faisant carrément la carpe alors que son visage se colorait de rose plus vite que les mots ne sortaient.


Non mais il n'en est pas question ! Je... je ne... Je ne couche avec personne ! J'suis pas... J'suis pas intéressé ! Merde...

Vous noterez amis lecteurs sa superbe éloquence qui sombrait aussi vite que son malaise montait au sommet. C'est le principe des vases communiquant si on veut. D'autant plus que sur ce sujet là, Matt avait tendance à tout prendre aux pieds de la lettre...

La suite ne fut pas mieux car il semblait remettre en question tout ce qu'il était en une seule phrase, exploi en soi ! En temps normal, il aurait répliqué de manière spirituelle et sans doute agressive, étant chatouilleux sur le sujet... Là, il lui fallut un certain temps pour savoir quoi répondre.


Je suis le frère de lait de Jean ! Il n'y a rien d'autre à savoir, et assez peu à retenir. Si vous n'arrivez pas à vous en souvenir, je plains nos mines... Et si vous n'y croyez pas, je serai obligé de vous tuer pour l'insulte que vous faites à mon frère de ne pas croire ce qu'il vous dis.

Voilà qui était mieux, l'angle blond reprenait du poil de la bête même si ses traits délicats demeuraient rehaussés de rose. Enfin lui-même ne le voyait pas mais il drvait offrir un superbe contraste surtout avec ses cheveux presque blanc tant le soleil du désert les avaient décolorés et sa peau pâle. Il pourrait toujours prétendre avoir attrapé un coup de soleil...

Seulement Zekiel ne semblait pas en avoir terminé avec son nouveau jouet et surtout n'avait clairement pas peur de ses griffes. Il faut dire que le rapport de force était en sa faveur et qu'à moins de tirer l'épée, Matt avait peu de chance de reprendre le dessus... Il repart donc dans ses déclarations ambiguës à souhait, faisant passer les joues et le front de rose à rouge vif, genre comme ces grosses écrevisses qu'ils ébouillantaient aux Croisades avant de les manger...


Mais je... j'ai pas dis ça ! Fin puis comment je pourrai le savoir ! Je vais pas... Je vais pas aller poser des questions vos putains pour l'apprendre... Et encore moins vérifier moi-même ! Je ne comprend pas l'attrait que vous avez pour les mamelles de vos femelles, alors inutile de vous en servir pour jurer contre moi...

Le regard gris-vert se détourna pour masquer sa gêne alors qu'il murmurait.

Je sais même pas de quoi vous parlez de goûter de la langue et le rapport avec ce manuscrit que vous m'avez écris...

En fait, il était tellement occupé à ne pas regarder en direction du Niraco qu'il fut pris au dépourvu quand il se retrouva devant lui, envahissant clairement son espace vital, le doigts tendu si près de son visage qu'il pouvait loucher dessus et même en deviner la chaleur... Quand à l'imaginer... Matt se sermona violemment par la pensée, tendant par réflexe la main à sa ceinture pour saisir la poignée de son épée... qui se trouvait toujours sagement posée sur la table. C'était pas plus mal, cela lui éviterait de tuer l'oncle de Jean par accident dans un mouvement incontrôlé. "Oups désolé, je voulais pas. M'en voulez pas trop pour cette épée qui dépasse de votre ventre, ça devrait guérir sans laisser trop de dégâts." Très crédible.

Seulement le geste trahissait la détresse de Matt face à l'interdit qui avait construit sa vie. Depuis que sa mère était morte quad il avait dix ans, personne, pas même Jean, n'avait touché son visage. Son frère connaissait ses limites, se contentant de brefs contacts corporels, sur les bras, les épaules ou le dos, une accolade pour les jours exceptionnels mais jamais plus. Le secret de ses malformations étaient à ce prix... Alors ce doigts tendu juste à un cheveux de sa peau délicate, de sorte que son souffle venait sans nul foute l'effleurer malgré sa légèreté tant il peinait à le trouver, ce doigt le terrorisait plus que la guerre ne l'avait fais. Et il se prit un bref instant à haïr Zekiel pour le bouleverser ainsi, réveillant des sentiments et des sensations qu'il avait laborieusement et soigneusement claquemurer dans un recoin de son être. Hors le Niraco prenait un malin plaisir à défoncer les portes verouillées depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait.

Foutu vicelard....

Le danger ne dura qu'un instant car le doigt parti comme il était venu, sans toucher la peau rendue cuisante par sa présence, et par les sous entendu des paroles. Mais cela laissa le jeune homme tout chamboulé et complètement perdu, à se demander s'il regrettait que le contact n'est pas eu lieu... Pour avoir une raison de lui mettre son poing dans le nez cela va s'en dire ! Alors que l'oncle se mettait en chasse d'un nouveau pichet de vin, Matt porta une de ses mains à son visage comme pour en tester l'intégrité, effleurant la peau sensible du bout de ses doigts couverts de cales. C'était rugueux mais rassurant de par sa banalité... Lui, le lettré, ne les aurait pas eu comme cela et il en aurait été encore plus perturbé même s'il aurait eu une raison de le frapper. Essayant de reprendre contenance, il se décida à mordre, un peu injustement, la main qui l'avait aidé. Mais il n'aimait pas être chamboulé, hors là il était sans dessus dessous dans sa tête.


Je ne suis pas un chien que vous pouvez siffler à votre guise... Ma loyauté est à Jean, pas aux Niraco. Choisissez vite votre faveur ou je choisirai pour vous et je ne quis pas sur que cela vous plaise.

Se penchant sur ses papiers pour les rassembler en un tas désordonnés où se perdait celui fait par Zekiel, Matt essayait de reprendre son empire sur lui-même sans succès aucun. Soufflant sur ses mèches volages qui passaient leur temps à se libérer de son lien de cuir, il attrapa maladroitement le tout, ava t de renverser généreusement son flacon d'encre directement sur sa tunique....

Putain de merde.... Mais c'est pas vrai....

Là c'était clair, il risquait de commettre un meurtre... La tunique en cuir étant noir, cel ne la tâcherai pas, mais il n'en était pas de même pour sa chemise dessous et encore moins pour ses bandages qu'il avait changé laborieusement le matin même.

Journée de merde...

_________________
Zekiel
    Je… Qui couche avec qui et en quelle occasion non précédemment citée, par tous les saints, faites cesser ce flot incessant de compréhension limitée à un premier degré tout ce qu’il y a de plus évident sur ces terres car personne ne peut mériter cela et surtout pas un Niraco *on respire* comment peut-on ne pas ainsi comprendre les jeux de mots et ne pas savoir valser avec ces derniers ?

    Intérieurement paniqué, le Zekiel ne sait plus vraiment quels sont les morceaux qu’il convient de recoller entre eux et ceux à bannir à tout jamais si bien qu’il manquerait de s’étouffer en laissant la dernière gorgée du pichet lui tomber dans le fond du gosier.
    D’ailleurs, pichet glisse entre ses doigts et se retrouve à même le sol mais personne n’en entendra rien, ça non, car Matt est présentement en train de gueuler à gorge déployée comme si les chiens des enfers en avaient après sa chair. Sa chair… Elle paraît être si douce, c’est pas l’moment Zekiel ! Si c’est l’moment ! Stop ! Hum.

    Lentement, il s’approche de Matt, mains vers l’avant, comme pour lui demander de baisser l’intonation un court instant mais rien n’y fait, lorsque la machine est lancée, il est visiblement impossible que de revenir en arrière.

    Et en ses présentes pensées alors : "Zekiel pauvre idiot mais qu’as-tu fait ? Le démon vient de descendre sur terre, et tout est de ta faute. Si il continue ainsi à beugler, bientôt il lui poussera des cornes et des ailes. C’est fou quand même ça non ? De pouvoir brailler autant sans s’arracher la langue… Et quelle langue alors. Je n’sais pas pourquoi, mais il y a un truc chez c’gamin, j’en ai la certitude, c’est comme ça, je ressens les choses… Hm hm, oh oui, Zekiel de Niraco ressent les choses, approchez approchez, pssshhhhh."

    Autrement dit, il s’est comme perdu en ses songes du moment, et c’est ainsi à chaque fois, comme lorsqu’un marmot se fait engueuler, il se met à fixer un objet sans la moindre importance aucune et à littéralement délirer de par la pensée vis à vis de ce même objet, passant ainsi outre les remontrances et ce, parfaitement malgré lui. Mais si une chose était certaine et il ne pouvait passer au travers, Matt était remonté, et pas qu’un peu.


    _ Je… Matt, je *Hips* !

    Et voilà les premiers effets du vin, il ne manquait plus qu’eux.

    _ *Hips*, ce n’est pas vraiment c’que je voulais… Erf, *Hips*.

    Mais point le temps que d’en rétorquer davantage, le mal se prononçait bien plus encore lorsque l’encre vint à se déverser sur le jeune homme. D’abord, un rictus sur les lèvres du Niraco, puis bien assez vite.

    _ Je… Je reviens ! En fait non, je…

    Demi-tour sur lui-même avant de prendre la direction de l’arrière salle au-delà du comptoir, puis finalement s’en retourner de nouveau pour se positionner à deux petits mètres de Matt, les mains qui s’agitent sous le nez de ce dernier.

    _ Tu vas tout oublier, aller te coucher *Hips* et te réveiller à l’aube, comme s’il ne s’était rien passé. Voici ma faveur !

    Nerveux à n’en point douter, le Zekiel ne perd plus un seul instant de plus avant de quitter l’Hostel Dieu, pour prendre la direction d’une auberge de la ville d’Arras, auberge en laquelle il pourrait s’enivrer bien plus encore. Pour être certain à son tour, de ne rien retenir de tout ça.

_________________

Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras
Matt...
Essayant de sauver ce qui pouvait l'être, c'est à dire ses rapports vu que pour ses vêtements, c'était foutu, Matt reposa le tas de papiers sur la table. Attrapant le torchon qui entourait jusqu'alors le pain, tant pis pour la miche, il l'appliqua sur le devant de sa tunique pour absorber le plus gros de l'encre noir. Au moins cela éviterait qu'il s'en colle partout quand il irait se changer. Écoutant d'une oreille distraite les bredouillis de Zekiel, il s'occupait de réparer les dégâts au mieux. Le concert de hips lui écorchait les oreilles ce qui finit par attirer son attention.

Levant son regards gris-vert aux cils interminables, l'ange blond détailla l'oncle saoul en se retenant de soupirer. Il faisait limite plus peine qu'autre chose pour le moment... En fait, il ne comprenait pas un traître mot de ce qu'il racontait. Du moins jusqu'à ce qu'il s'approche de nouveau, faisant reculer le blond d'un pas, méfiant. Il ne savait pas comment il réagirait en cas de contact alors mieux valait prévenir que guérir, surtout que Zekiel semblait avoir confis dans son vin volé. Il aurait peut-être dû davantage surveiller la quantité qu'il pillait dans les placards. Quand à l'ordre qu'il donna...


Pardon, quoi ...?

Il voulait qu'il ne tienne pas compte de quoi ? Du vol, de la discussion, des sous entendus déplacés, des remarques désobligeantes sur son identité ? C'était un peu vague et peine perdu car Matt se rappelait généralement aussi bien les offenses que les compliments. Mais s'il voulait cela en faveur en échange du document rédigé soigneusement, et bien soit, Matt ne tiendrait pas compte de cela, enfin pas trop... C'était assez peu cher payer. Observant le Niraco sortir plus ou moins stable de l'hostel familiale, il hésita à le suivre pour le mener à bon port avant de hausser les épaules. Il héla plutôt l'un des serviteurs pour l'envoyer à sa suite.

faite moi prévenir s'il y a un soucis... Et sinon essayer de le ramener quand il aura roulé sous la table pour de bon... Qu'il ne se retrouve pas à poil dans une auberge, détroussé du moindre denier qui ne lui appartiennent même pas en propre...

Le serviteur acquiesça avant de partir joyeusement car surveiller un alcoolique valait mieux que de panser l'étalon arabe hargneux que le jeune homme possédait. En attendant,, Matt remonta à l'étage en laissant son épée et ses papiers sur la table. Il allait en avoir pour un moment à refaire ses bandages car c'était pas évident à faire seul... Poussant la porte de sa chambre, il la referma derrière lui. D'abord la ceinture, puis la tunique de cuir fut délacée. Il ne la jeta pas comme d'habitude sur le lit de peur de salir les draps avec l'encre. En dessous, sa chemise neuve, neuve pardieu ! était irrémédiablement tâchée de noir. Exaspéré par sa maladresse, il l'enleva aussi, dévoilant les bandages eux aussi irrémédiablement tâché. Il allait devoir s'en procurer d'autres, ce qui n'était pas facile surtout en cette quantité sans s'expliquer.

Maugréant, il découpa les bandes de tissus sans soin avec son poignard. Il ne pouvait de toute façon pas les garder tâcher, elles se verraient sous ses vêtements. Enfin peu probable vu le nombre de couche qu'il portait mais l'été arrivait alors... Précaution toujours. Torse nu, il laissa son regard dévier sur sa peau un instant, pour constater que l'encre l'avait tâché aussi. Avec un peu d'eau et le reste des bandes non tâché, il se lava comme il put. L'encre noir venait mettre sans le vouloir en relief les cicatrices blanches qui désacralisait sa peau délicate, marque d'épée, de flèches, de coup ou de fer rouge... Peu de chose lui avait été épargné, hormis que son secret n'en avait jamais été éventé.

Car là où les hommes normaux arboraient des muscles d'acier, il devait se contenter d'un ventre plat et ferme aux muscles bien dessinés et aux hanches étroites puis malheureusement ces deux renflements certes pas non plus catastrophiques, mais qui n'auraient pas dû se trouver en haut de son torse, mais plutôt en bas, voyez ? Surtout que la pointe en était parfois douloureuse, ainsi comprimé en permanence sous divers couches de tissus et de vêtements. Frottant plus fort la peau nue en veillant à tourner le dos à la porte, on ne sait jamais, il essayait de se débarrasser de toute l'encre pour pouvoir enfermer de nouveau ses malformations et ses secrets sous les tissus jusqu'au prochain changement...

_________________
Alyssa

      Alyssa



    [De l'autre côté de la rue]


    Et d'une missive, la voilà à Arras...
    Bien sûr il fallait que celui qui avait engrossé la mère de la blondinette soit un de ses tarés qui vivaient dans le grand nord, rien n'était fait pour que la teigne se pointe dans de bonnes conditions dans ce comté où ses adorables petons n'avaient même jamais posés un orteil jusque-là.
    Mais bon quand on veut savoir, découvrir, et surtout faire gravement chier celui qui l'avait élevé et pourquoi pas aussi celui qu’elle ne connaissait pas fallait être prête à quelques sacrifices, mais bon sang de bois il avait intérêt à valoir le détour le Niraco, parce que se peler le jonc en Artois quand on vivait en Provence hein... faut pas déconner non plus.

      T'es certain que c'est ici ?
      - C'est l'hostellerie de la famille que tu cherches.
      Parfait, casse-toi maintenant

    Le sbire de son père, fin pas le géniteur l'autre, celui qui l'a élevé pas celui qui l'a engendré, mouarf, ça va vous suivez quand même, pas le Niraco quoi. Bref.
    On disait donc, le sbire du patriarche, ouai c'est mieux ça, avait bien fait sa besogne et surtout pris la tangente fissa, c'est que la réputation de la peste auprès du personnel de son paternel adoptif, n'était plus à faire, et tous savait que ses caprices et autres lubies non assouvis avaient coutés cher à certains.

      Alors c'est là que tu te caches...

    Adossé dans l'angle d'une maison de l'autre côté de la rue, bleus rivés sur la bâtisse au cœur d'Arras, l'Hostel Dieu Niraco fût détaillé dans sa globalité, la facture autant que les quelques ombres qu'elle pouvait voir passer à la lueur d'une chandelle.

      Plutôt sympa la piaule...

    La demeure avait de la gueule, pas une masure de bouseux c'était déjà ça de pris, à priori le Niraco n'était pas un pécore, ne restait plus qu'à voir à se renseigner sur lui avant de lancer l'offensive, mais ça, vu qu’elle n’avait pas envie d'ébruiter le pourquoi de sa présence, Alyssa avait décidé de le faire seule.
    Coup d'épaule donnant l'impulsion du départ, une auberge allait être à dégoter pour se loger en attendant de voir à rencontrer celui pour qui elle était venue, et en attendant un peu de bon temps ne lui ferait pas de mal en espérant qu’elle n’était pas tombée dans un bled de culs serrés.

_________________
Zekiel
    | Le temps est passé |

    Bien des jours – pour ne pas dire des semaines – que Zekiel n’avait pas foulé les quelques marches qui menaient à l’entrée du domaine aux lourdes portes de bois barrées de métal forgé. Une mine que l’on pourrait croire de triste sur le visage, les joues creusées plus qu’à l’accoutumée, lui avait passé ces récents jours à enquêter, se renseigner, tendre la bourse en échange d’informations, mais rien, non, rien ne lui revint en retour, pas même une lueur d’espoir.
    Lourde clé s’invite en la serrure et c’est dans un grincement des plus effroyables, que le brun s’invite en l’intérieur de la bâtisse, plantée au cœur d’Arras comme un soldat qui monterait la garde. Remparts se meurent depuis que Jean ne s’est plus fait connaître, toutes et tous le savent, mais bien trop nombreux sont ceux qui semblent vouloir taire cette folle rumeur.

    En tant qu’oncle de Iohanes, Zekiel se devait d’agir, et ce hâtivement, sans ne laisser la prochaine nuitée passer.

    Prenant place en la grande salle sur la droite une fois l’entrée passée, il déposé tout son barda et autres effets sur une petite table en coin, se munissant de quelques vélins, d’un encrier et d’une plume. L’écriture était maladroite, presque tremblante et imprécise, ceci ne lui ressemblait en rien et pourtant, il se jura d’aller jusqu’au bout. Et s’il fallait alors arracher chaque pavé de la ville d’Arras pour retrouver son neveu, alors que le tout puissant en soit témoin, il ne lâchera rien.


    Citation:
    « À vous, dont les lippes miment chacun des mots parcouru par votre regard bienveillant.

    Moi, Zekiel de Niraco vous convie dans les délais les plus brefs, en l’Hostel Dieu Niraco, domaine de notre famille, remparts de nos secrets enfouis ou non, dans notre intimité la plus profonde et par cette période troublée et tout autant troublante.

    Que vous soyez de proche ou de loin, connaissance de Jean de Niraco, dict Iohanes, le moment est venu de converser, dans la transparence la plus totale qui soit. Sa disparition nous impacte toutes et tous.

    Par avance merci, pour votre présence.

    La Famille Niraco »


    Les copies s’enchaînaient, et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Pas même les crampes en sa main, où la fatigue qui n’avait de cesse de le guetter.

    « Vous m’avez fait demander ? »

    Un jeune oiseau - jeune homme - passa la porte de cet espace normalement réservé aux audiences officielles de la famille Niraco.

    _ Penses-tu que le temps soit une denrée inépuisable petit ?

    « Je… Je... »

    _ Ne dis rien ! Vas porter ces lettres, voici la liste des destinataires.

    Le ton est sec, assuré, bien loin d’être rassurant et pourtant le jeunot s’exécute, sans un mot de plus. Prenant en sa possession les missives rédigées à l’instant dont l’encre était à peine sèche, avant de revenir sur ses pas, quittant le domaine.

    Laissant ainsi Zekiel, le dos plaqué contre le dossier de son siège, l’air songeur et le regard presque vide, qui se perd alors sur les boiseries de l’intérieur du domaine.

_________________

Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras
Chany_lafarque
La chaleur de ce mois estival ralentissait hommes et bêtes pourtant , le travail ne manquait pas.

Je me levais aux aurores pour me rendre au château princier avant que l air chaud ne m' accable totalement.

L'avantage des vieilles pierres est qu'elles sont fraîches .

Attablée à mon bureau, le nez plongé dans la lecture de l AAP et de divers parchemins , je fus interrompue pour un page

Princesse , un courrier

Je décachetais et pris connaissance de la missive

Je terminais un courrier puis

Garde !

Un tour dans la petite pièce qui jouxtait mon bureau afin de passer une tenue moins féminine mais plus pratique et prendre mes armes. Mes sacoches à la main , je sortis du château et montais en selle

Un escorte Princesse ?

Non , si on me cherche , je serais chez les Niraco

A pied Princesse?

Non , en bateau... Oui a pied , ce n est pas si loin et mon cheval sera mieux à l écurie sauf si bien sur tu veux me servir de cheval ? le garde secoua la tête négativement

C est bien ce qu il me semble

Il ne me fallu pas longtemps pour arriver à l Hostel Dieu et pourtant , milles questions m étaient passées par la tête. La disparition soudaine de jean n avait pas laissé que sa famille dans l inquiétude.
Si j avais eu du mal au début , j avais appris a connaître l homme et même a l apprécier.

J arrivais devant la lourde porte que je pousse , entrant enfin au frais de la bâtisse et , comme rien ne change mes habitudes

ZEKIEL?
_________________
Zekiel
    Et le temps était passé, laissant Zekiel en la grande salle, incapable que de fermer l’œil malgré la fatigue qui le prenait aux tripes. Ainsi, une bouteille fut rapatriée depuis la réserve, quelques godets descendus avec hâte, de sombres pensées et une soirée en tête à tête avec lui-même, ses doutes et ses peurs. Car oui, Zekiel avait peur, même s’il ne montrait rien en public, la disparition de Jean le tourmentait jours et nuits.

    Bien trop lentement mais tout aussi sûrement, le vin eut fini par avoir raison de lui, l’emportant ainsi, en des rêveries dont il ne se souviendra de rien. Jusqu’au petit matin.


    ZEKIEL ?

    _ Qu…

    Voie étrangère mais point tant que cela vint le tirer de sa présente torpeur dans un sursaut des plus indignes, allant même jusqu’à faire valser son godet à même le sol. Rapide constat, coup d’œil de droite et de gauche avant de se redresser non sans peine. Douleurs musculaires d’une nuit passée sur une chaise omniprésente mais le tout bien vite oublié par sa présente nouvelle curiosité.
    Quelqu’un venait d’entrer en l’Hostel Dieu Niraco…

    Lentement, table est contournée alors qu’il s’avance jusqu’aux trois marches de bois qui mènent en l’espace principal et, l’entrée. Les yeux s’écarquillent, son cœur ne fait qu’un seul bond alors que son regard se pose enfin sur.


    _ Pr… Princesse ?

    Lui avait bien fait envoyer une missive à Chany, mais il ne s’attendait pas à ce que cette dernière fasse le déplacement en personne, et visiblement seule. Continuant son avancée, il vint presque au contact de cette dernière, sourire discret sur les lèvres.

    _ Votre présence m’honore et honore par ailleurs, ces épais murs.

    Légère inclinaison en guise de respect, avant de se redresser pleinement.

    _ Je… Je ne sais pas si d’autres répondront à l’appel pour tout vous avouer, mais il nous faut en parler !

    Et les quatre cent pas commencent.

    _ D’abord sa disparition, les avis de recherche qui ne donnent rien, ensuite ce monstre en liberté dans notre campagne Artésienne, Princesse !

    D’un coup il s’en retourne vers cette dernière, presque la suppliant du regard.

    _ Que devons-nous faire ? Que devons-nous dire ? Et… Que croire alors ?

    Demi-tour sur lui-même d’une lenteur déconcertante avant qu’il ne s’avance vers le comptoir.

    _ Axos ! AXOS !

    Par deux fois il braille avant qu’une petite trogne ne fasse son apparition. Bouche portée à l’oreille de ce dernier et.

    _ Du vin et de quoi nous restaurer et… Veux-tu te coiffer ? Tu es en présence de la princesse d’Artois.

    « La… Princesse ? »

    Pas un mot de plus, une légère tape derrière la tête du jeunot et le voici qu’il retourne vers l’entrée de la grande salle, invitant Chany à le suivre.

    _ Je vous en prie.

    Zekiel ne savait pas si la Princesse avait déjà eu le plaisir ou non d’entrer en cet espace normalement réservé aux membres de la famille mais pour le sujet qui se profilait… Toutes et tous, étaient des amis des Niraco.

_________________

Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras
Ombeline
Parmi ses correspondances du jour, un pli attira son attention. Caressant le parchemin du bout des doigts, elle observa le cachet un certain temps ou temps certain ... Niraco ... Se pouvait-il être ? De la dextre, le pli fut promptement ensuite déroulé. Dite lecture fut ponctuée de Ooooh et de Aaaaah à la fois étonnés et peinés. Quelques minutes s'écoulèrent pendant lesquelles la Brune demeura la lettre à la main. Soucieuse, elle replia soigneusement le dict document, et le glissa dans la poche de sa veste. La décision était prise. Elle y serait. Pour l'heure, elle s'attela à ses tâches de conseillère et autres affaires à traiter sans tarder.

Et puis l'heure fut venue.
L'heure d'être devant cette grande bâtisse de la Capitale où elle n'avait jamais eu encore l'honneur d'y mettre ne serait-ce qu'un orteil. Elle aurait préféré le faire en de meilleures circonstances mais malheureusement il en était ainsi.

Pli froissé entre les doigts de la Brune. Elle resta là devant la grande porte un court instant ... Fort pensive ... C'est que cela cogitait pas mal dans cette petite tête ... Et puis, elle indiqua à Cruchot de rester au dehors ... La porte fut poussée ... Quelques pas et là voilà à l'intérieur, informant de sa présence et attendit.

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)