Zekiel
- Longtemps, bien trop longtemps désormais, que le présent Niraco nommé Mystère, naura eu le plaisir que de pouvoir ainsi soffrir valse endiablée et tout autant sensuelle avec celle qui justement ne saurait se faire nommer autrement que par des gestes, lorsque parole elle, ne devient plus quun maigre détail dont on se délesterait bien.
Les gestes sont légers, comme calculés, et quant aux sensations alors, elles sont nouvelles mais nont jamais été autant désirées, si ce nest à cet instant précis, où lachèvement dune pensée prend tout son sens, au plat dune main écrasée contre cette poitrine qui se veut être ferme, et à chacun de ses cinq doigts, de redessiner sans prendre garde, ce quil imagine déjà être emprisonné de par ses lèvres.
Plume véritable quest cette oiselle dont il ne ferait quune bouchée et pourtant il le sait, savourer il doit, pour ne point trop rapidement se donner, ça ne serait que gâcher, ce qui na que trop bien commencé. Et il ne perd pas une seule miette, de ce qui présentement se démarque dun tout, accordant à sa main le repos dun sein pour venir se délecter dune hanche méritée, où les tissus quant à eux se trouvent être déjà bafoués, ignorés même.
Paupières se ferment, vision troublée dune noirceur en laquelle il aime déjà se perdre sans ne plus rien réclamer en échange, si ce nest le désir absolu, vital même, désir soudain et non dissimulé, celui que de sentir ce doigt parcourir sa chair, encore et encore.
Arras la belle, voici donc ton plus beau des cadeaux.
_ Et que nos vices à jamais ne cessent de nous tourmenter.
Poigne est ferme sur la hanche mais déjà, se retire, parcourant une cuisse adverse du bout des doigts. Un regard entrouvert qui ne se détache plus de celle qui lui fait face, dans cette dualité où il ne saurait y avoir le moindre vainqueur.
Et au Niraco de se rapprocher, lippes portées aux côtés dune oreille à laquelle il ne manque pas darracher un léger frisson au moyen dune canine passée sur la peau, avant que les mots ne séchappent.
_ Là où nous allons, il ny a plus de messire, et les mystères bientôt senvoleront.
Une bouteille volée plus tard et pas un seul mot de plus, le voici qui séclipse, délaissant ses effets et marchant en la direction du comptoir. Regard adressé au tenancier, celui-ci ne dit rien, au moment où loiseau passe la porte dune réserve, avant de se retrouver de lautre côté.
Pièce sombre, faiblement éclairée de par quelques vacillantes bougies, trois mètres sur quatre, si ce nest moins. Des étagères et autres tonneaux, de bien maigres détails et pourtant, tout ici pourrait semblait être glauque, mais il nen est rien et bien au contraire, à linstant où bouteille est déposée et que la chemise blanche rejoint le sol froid.
Retourné sur lui même, dos plaqué contre létagère qui vibre légèrement, bouteille est ramassée, tandis que son autre main agrippe un montant à quelques centimètres au dessus de sa tête. Attendant sagement, celle qui pourrait bien passer ou non cette porte.
_ Où es-tu, démence, je tattends et bouteille se vide mais naies crainte car tout autour de nous, il y a là de quoi tenir toute une nuit durant.
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Songes et pensées du bestiau - La fine aiguille, tisserand d'Arras