Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP - Voyage] Me pardonnerez-vous, chacune ?

Octave.
Dans une auberge toulousaine...

Il n'est pas resté longtemps après son départ fracassant. Il faut dire qu'Isaure savait soigner ses entrées, mais plus encore ses sorties. Celle-là avait été bruyante, marquante, et avait manqué envoyer une porte dans le visage si doux de leur ainée.

Le Beaupierre n'avait ensuite pas mis longtemps à quitter la taverne, pour suivre dans les ruelles toulousaines la fluette effluve du jasmin de sa femme, et les avait rapidement aperçues à quelques pas devant lui. Elle trottinait, furieuse, ignorant Caia qui suivait, fidèle comme une ombre qui disparaissait dans celle, voluptueuse, tardive, d'Isaure.

A peine s'il laisse le temps à la furie de s'éteindre ou même de baisser d'un ton. Il est heureux, Octave, de les retrouver, même s'il la cherche. Quelques mois fantômes, qu'il a à peine vus passer... le ventre s'est arrondi de belle manière, sans qu'il ne s'en aperçoive, et il ne compte pas laisser de nouveau passer les nuits et les jours sans profiter de sa famille bientot agrandie.


Caia ma belle ? Peux tu aller te coucher, je viendrai bientot te lire une histoire si tu veux bien. Il accompagne sa phrase d'un sourire, et d'un clin d'oeil qui veut dire "J'amènerai à manger." En espérant que Caia n'a pas oublié leurs petits encas nocturnes.

Sous le feu du regard de sa femme, il l'enlace, quitte à y perdre un oeil. Même ronde, il en fait aisément le tour, et la soulève encore un peu. Il fouille son cou de son nez.
Je me lève toujours intérieurement, ma chère, et vous aime un peu plus chaque jour. Votre teint n'est jamais plus rayonnant que lorsque vous tapez du pied... Cessez de bouder et aimez moi, j'ai à me faire pardonner... Et bien plus que ce qu'elle imagine...

Dans leur chambre là haut, posé de guingois contre un pied de table légèrement grignoté par une ou deux termites paresseuses, un sac dans lequel il garde, depuis des mois maintenant, un courrier. Un courrier qu'il n'a pas lu, dont il connait la teneur, ou du moins il la devine. Il est l'heure.

Octave est de retour dans la vraie vie, et il a du temps à rattraper. Encore une fois, il va devoir faire pleurer celle qu'il n'aime que le sourire aux lèvres.

Il a écrit à Dana qu'elle devait lui pardonner d'avoir tardé.

Mais pourra-t-il lui pardonner ce qu'elle le force à faire ?

Ils montent l'escalier qui les mène à leur chambre, et Octave respire les derniers parfums de joyeuse bouderie avant la suite. Tout à l'heure, il ira feindre d'aller bien avec leur fille. En attendant, s'il allait faire pleurer la mère ?

_________________
Isaure.beaumont
Trouble-fête d’une nuit calme, l’écho de pas rageurs sur le pavé annonçait l’arrivée prochaine d’une Beaupierre furibonde. Dopée aux hormones, chaque contrariété était centuplée, n’améliorant guère les humeurs de la vicomtesse. Elle s’imaginait déjà reléguer sa fidèle petite ombre dans sa chambre, tandis qu’elle s’enfermerait à double tout dans la sienne, bloquant l’accès du lit conjugal à son époux.

- Maudit soit-il, lui et sa mauvaise humeur constante !

Elle ne pouvait pas savoir qu’à quelques mètres derrière elle, se trouvait son époux et qu’il aurait tôt fait de les rejoindre en quelques enjambées. A peine avaient-elles rejoint la salle commune de l’auberge qui les abritait qu’Octave était déjà là, à leurs côtés. Le regard qu’elle lui lança était lourd de tous les reproches, fondés ou absurdes, qu’elle pourrait lui faire. Elle esquissa un pas en arrière pour se dérober à lui, décidée à ne pas lui rendre la tâche aisée, mais elle ne fut pas assez rapide car déjà il l’enlaçait. D’abord raide dans ses bras, elle rendit rapidement les armes, sensible à cette proximité et aux paroles soufflées au creux de son cou. Faible créature qu’elle était. Il suffisait d’un contact pour qu’elle capitule. Elle n’opposa aucune résistance quand il l’emporta dans leur chambre. Et si elle affichait toujours une moue boudeuse pour la forme, elle était déjà conquise par les promesses d’une rédemption maritale.

- Ne croyez pas que je vous pardonnerai facilement, Octave.

Mais elle l’aimait. Indéniablement. Aussi, à peine la porte fut-elle refermée, se pressa-t-elle contre son époux, le ventre tendu et l’épaisseur de leurs vêtements pour seuls remparts, scellant ses lèvres aux siennes dans un baiser enfiévré, avide de lui après ces longs mois d’absence. A court de souffle, l’assaillant de baisers et de caresses, elle souffla entre deux salves :

- Il vous faudra bien plus que quelques baisers et étreintes pour me faire oublier vos silences, Octave.


Les doigts empressés et empotés s’attaquèrent aux boutons de la chemise.

- Vous n’aurez pas assez de quelques robes ou bijoux pour que je vous pardonne tout à fait.

Enfin, elle se tut pour repartir à l’assaut de sa peau qu’elle usa du bout de ses lèvres. N’était-ce pas ce qu’il attendait ? Elle avait cessé de bouder, elle l’aimait et ils travailleraient ensemble à sa rédemption.

Comment pouvait-elle imaginer un instant ce qui allait suivre ?

_________________
Octave.
Mais... mais ! Que lui prend-elle ? Isaure, femme boudeuse devant l'Eternel, qui jamais d'une dispute ne se lasse, qui jamais ne recule devant les cris, qui brandit l'orgueil devant toute offre de rédemption adverse, Isaure donc, cède ?

Aurait-elle, avec son sixième sens hormonal, deviné qu'il arrivait malheur, et choisi de le rendre plus pitoyable qu'il ne se sent déjà en son for intérieur ? Il ne sait pas, mais n'est pas loin de se laisser faire, quitte à s'en vouloir pendant des semaines ensuite...

Il faut dire que ce corps, si giron qu'il soit désormais, il l'a fait sien un jour d'aout dernier, à peine avant leur mariage. Ce corps qu'il connait désormais par coeur, malgré les efforts qu'il déploie à changer la carte de ses courbes, ce corps lui a terriblement manqué... Il pourrait se noyer dans les cheveux d'Isaure, se perdre dans son parfum. Il manque se dissoudre dans le baiser qu'elle lui vole, la dévorer de n'aller pas assez vite à le déshabiller.

Ses mains, dotées d'une volonté propre, celle d'un mari qui se retrouve sa femme après une longue absence, ont déjà entamé leur travail de désape, dénouant lacets, arrachant presque une manche à trop tirer pour dénuder l'épaule, aussitot disparue sous la tendre étreinte de ses lèvres, qui n'ont plus de mots mais que des soupirs.

Ah mais qu'il l'aime, qu'il veut donc l'aimer ! Ce dos maintes fois parcouru, cette nuque qui se devine, juste là, derrière l'épaule... Ah le gout des baisers d'Isaure, les caresses des doigts d'Isaure ! Qu'il est facile d'oublier là-bas ce courrier ! Sommes nous vraiment à quelques semaines près désormais ? Dana ne peut-elle encore attendre ? Isaure a-t-elle besoin de savoir ? Quelle marraine au monde ferait ça à son filleul, l'obligeant à quitter la peau d'Isaure pour y faire couler les larmes et n'y pas cueillir le sel sur ses joues... Ah Dana ! Maudite sois-tu de t'immiscer dans cette nuit qui aurait pu être celle de leurs retrouvailles aimantes !

Mais Beaupierre et sens du devoir ont depuis longtemps trouvé le moyen de rimer, et difficilement il s'arrache, s'extraie, s'extirpe des bras d'Isaure, des embrassades d'Isaure, du désir d'Isaure, et tente de lutter contre le sien. Un rayon de soleil tardif, un rayon de lune précoce, vient habiller la future mère d'une aura tendre, et Octave soupire, expulse l'envie qu'il a d'elle, et le sourire s'éteint. Les mains sur les bras d'Isaure, il baisse la tête, le regard perdu sur le sommet du ventre fécond de son épouse.


Isaure, mon aimée, mon amour... Vous avez du courrier.

Avec la mine d'une coccinelle à laquelle on arrache les ailes, il la lâche désormais tout à fait, pour se diriger vers le satané sac qui va ruiner la soirée, la nuit, et probablement quelques jours ensuite.

Je suis désolé.

Et il l'est. Oh oui, il l'est. Il lui tend le pli. L'écriture de Dana l'habille, reconnaissable.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)