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(RP ouvert) Le poids de ses blessures.

Victorace
Victor avait eu une vie. Une vie qui n'était pas simple, en fait, c'était presque un enfer à chaque instant. Il n'avait réussi à grappiller que quelques petites périodes de bonheur sur l'ensemble de ces années. Et pourtant, s'il avait l'occasion de recommencer sa vie, il n'agirait pas autrement. Il ne pourrait pas, il était celui qu'il était parce que la vie l'avait amené à devenir ainsi. Il avait fait au mieux la majorité du temps, il avait voulu être honnête, franc et juste. Il n'avait gagné à agir ainsi qu'un poids supplémentaire, celui de la solitude. Ce n'était pas nouveau, depuis presque toujours, il avait été seul sans particulièrement être mis de côté. Parfois existant, souvent oublié. Et pourtant malgré certaines périodes où il sombrait, il faisait son maximum pour conserver sur son visage son sourire et montrer une assurance et un positivisme digne du plus chanceux des hommes. Il avait aidé de nombreuses personnes tout au long de sa vie, il en avait aussi blessée beaucoup. Il était ainsi, une arme à double tranchant qui soigne tout en tuant. Une personne connue mais inconnue parce que personne n'a vraiment pris le temps de le connaitre vraiment.

Bref, il est lui. Il n'est pas fier de ce qu'il est, il ne se déçoit ni ne se dégoute non plus. Il est et c'est déjà pas mal vu la situation. Il a appris, il y a de nombreuses années à survivre et au final à conserver sa vie au sein de plusieurs couches de roches pour ne plus se laisser atteindre et ne plus risquer d'en venir à la mort. Il y avait déjà songé, se laisser partir enfin, se démerder pour qu'on le fasse partir. Le suicide est un péché mais personne n'a dit que s'arranger pour mourir de la main d'un autre, l'est. Mais il n'en était jamais arrivé là, il s'était préservé dans l'espoir qu'un jour, tout changerait et qu'il pourrait découvrir pleinement le sens de la vie. Il avait vécu plusieurs moments où il avait cru pouvoir sortir de cette cage qu'il s'était construite. Mais au final, chacun de ces instants ne l'avaient que contraint à renforcer davantage la puissance de son enfermement afin d'éviter sa propre destruction. Certains pourraient considérer qu'il est déjà mort, lui même y songe de temps en temps mais il fait tout pour donner l'impression du contraire.

Dans sa volonté complète d'abnégation pour la Bretagne, le seul réel amour qu'il conserve, il s'était rendu à Saint-Brieuc afin de miner et d'aider le duché à obtenir davantage de fer pour l'entretien des mines. Un appel avait été fait à la noblesse et il se trouvait bien seul sur place. Enfin seul noble ayant répondu à cet appel à l'aide. Même l'initiatrice n'avait finalement pas fait le déplacement. Oui, il avait encore une fois été piégé par sa bonté. En même temps, il parait que seuls les anges peuvent souffrir, les démons eux, ne sauraient qu'infliger des souffrances aux autres. Cependant, il n'était pas vraiment seul, il avait rencontré des gens et il avait retrouvé des connaissances. La ville était somme toute suffisamment agréable pour qu'il ne fuit pas de suite. A force de rester au même endroit, il constata qu'un besoin se fit sentir pour le poste de curé et ne voyant aucune personne volontaire pour occuper le siège, il se proposa. Ce n'était pas une vocation pour lui mais peu, à peu, il se découvrit à éprouver de l'intérêt pour la fonction et à sourire en envisageant le bien qu'il pourrait apporter aux autres. Toujours ce sens du sacrifice et du service à la communauté.

Tout se passait bien, il avait même repris un échange épistolaire avec une femme qu'il appréciait loin de là mais qui l'avait déjà déçu. Ne retombe-t-on pas toujours dans les mêmes travers et les mêmes pièges? Cela, il ne le sait pas encore et il ne lui sera peut être jamais accordé ne fut-ce que l'opportunité de le découvrir. En effet, tout avait mal tourné. Il ne sait pas exactement quand ni même pourquoi mais tout s'était bousculé à Saint Brieuc et il se retrouvait impliqué dans une série de duel qui lui couterait énormément et le fait d'en avoir conscience, ne l'empêcha pas d'y participer. Il ne comprenait pas, tout allait bien et pourtant, il avait entrepris une démarche qui le mènerait à sa perte et à son éventuelle destruction. Survivrait-il à cette aventure? Il en doutait de plus en plus chaque jour mais il ne pouvait se permettre de renoncer à ses engagements. Il serait encore une fois sur le sentier étrange de la survie, placé entre vie et mort.

Le premier duel sans arme l'opposa à Enigma. Pour celui-là, il était préparé, pas fatigué, en forme. Et il en ressorti vainqueur et épuisé, elle l'avait lessivé bien davantage que ce qu'il voulait bien l'admettre ou laisser paraitre. Et tout le monde sait que faire croire que l'on est en forme alors que la fatigue nous tiraille, ne parvient qu'à accentuer bien davantage ce besoin de repos. Le lendemain, il avait un autre duel sans arme mais il n'était pas parvenu à trouver le sommeil, il s'en voulait d'avoir maltraité ainsi Eni, son amie. Il s'était retenu mais il l'avait tout de même vue en souffrance et il ne pouvait que grimacer face à cela. Pour son second affrontement, il était donc complètement épuisé, et ne voulant pas faire de mal à Mazelle, il se retrouva malmené. Il avait perdu, il n'aurait pas pu en être autrement, il était faible et l'envie de gagner ne régnait pas en lui. Elle confessa qu'elle tentait de le castrer... il était au moins parvenu à s'épargner cela, lui qui n'avait qu'un rêve. Fonder la famille qu'il n'avait jamais eue, sans cesse, perdue. Mais à quel prix? Sa jambe était en compote et il ne parvenait plus à marcher sans béquilles et là encore, les souffrances étaient bien réelles. Il essaya de se reposer sachant qu'il n'était pas au bout de ses peines mais il était torturé et n'y parvient pas. Il essaya de le faire comprendre, la fin serait probablement bientôt à porté.

Le jour d'après, il devait affronter trois adversaires en commençant par un combat armé contre Eni pour la revanche. Il lui devait ça même s'il n'était pas en état, il devait payer pour le mal qu'il lui avait infligé. Rien d'autre ne pourrait l'apaiser pour ce mal là. Il avait perdu avant que le combat commence mais il se devait de tenter de lui offrir un combat presque correct. Il était appuyé sur son épée pour tenir debout et tenta en vain quelques coups, il ne parvint qu'à subir des contre-attaques. Une fois, elle dû se relâcher suite un gros coup qui aurait pu le tuer et il réussit à l'atteindre faiblement. Mais au final, à la fin du combat, il baignait dans son sang presque inconscient en plein milieu de la lice. Il avait prévu cette éventualité, il ne voulait pas mourir là. Pas de ça, faute de soins corrects, il était prêt à l'accepter mais pas à cause du combat. Il serait marqué à vie s'il survivait. Il devait survivre au moins jusqu'à demain, il devait encore assumer deux combats ce soir. Il fut embarquer par un valet qu'il avait préalablement payé et une médecin qui prendrait en charge son rétablissement. Elle savait qu'elle avait tout intérêt à lui permettre d'assister à ses combats du soir si jamais, elle voulait recevoir une prime et pas une sanction.

Lors du transport, il sombra néanmoins dans l'inconscience... en sortirait-il? Dans son état, peu de gens parieraient dessus et ils auraient bien raison.

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Jessienigma
*Elle avait ce grain de folie depuis bien des années, celui qui la poussait à faire des conneries dont elle pourrait ne pas se relever, celui qui la poussait à aimer faire face à l'imprévu et la violence à certains moments. On aurait pu croire que le bourreau auquel elle avait été confrontée en Provence aurait annihilé cette folie qui était dangereuse en elle, mais elle n'avait fait que la mettre en sourdine et elle continuait toujours à chercher le danger et sauter à pieds joints dans le feu en tout temps. Oh bien sûr, elle s'était bien calmée et faisait plus attention pour ses enfants et sa famille, pas question d'un nouveau drame comme celui qui la séparait d'une brune qu'elle estimait pourtant, mais elle ne pouvait malgré tout s'en empêcher.

C'est ainsi qu'elle s'était embarquée dans cette idée de duel avec Victorace, sans avoir aucun grief contre lui, pourquoi en aurait-elle eu ? A ses yeux, c'était un homme aimable avec de l'humour et, comme elle le lui avait dit, il pétillait malgré les vicissitudes de la vie et au peu qu'il lui avait raconté, elle trouvait cela admirable. Elle l'avait beaucoup taquiné avant le premier défi pour qu'il accepte, pour le sport, pour l'affrontement sans conséquence que ça augurait. Elle n'avait évidemment pas imaginé un instant qu'il pouvait accepter pour de mauvaises raisons.

Il l'avait ratatinée au premier duel, mais elle ne lui en avait pas voulu, pourquoi l'aurait-elle fait ? Elle avait perdu son défi et devrait lui écrire chaque jour durant un mois lorsqu'il quitterait Saint-Brieuc, une sanction assez douce pour l'enjeu de ce défi. Au début, elle s'était demandé ce qu'elle pourrait bien lui écrire, mais il répondait à ses courriers et elle s'inquiétait donc nettement moins. Alors oui, elle avait quelques contusions, avait eu mal aux genoux pendant deux jours, mais ce n'était rien de bien grave et ce combat l'avait enivrée bien plus que le meilleur des hydromels.

En revanche, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il jette le gant une seconde fois et avec armes cette fois-ci. Elle n'était pas femme à refuser les défis et accepta donc sans creuser d'avantage, décision qu'elle se prit à regretter lorsqu'elle entendit ses propos, la faisant se demander s'il n'était pas suicidaire. En plus, elle avait été déçue de le voir fuir lui aussi. Combien de personnes avaient déjà fait de même dans son passé ? La claque qu'elle s'était prise dans la figure lorsqu'il lui avait expliqué qu'on jetait ceux dont on avait plus besoin et qu'elle n'était pas différente était encore cuisante dans son esprit au début de leur second duel.

Elle avait voulu le faire abandonner, lui faisant remarquer sa jambe en vrac, son état plutôt mal en point, mais il n'avait répondu qu'en l'agaçant encore plus, la mettant dans d'excellentes dispositions pour qu'elle se batte avec toute sa hargne. Oui, c'est vrai, il l'énervait par son comportement ces temps-ci. Elle avait l'impression de voir un ami s'éclipser déjà comme du sable fin coulant entre ses doigts et elle ressentait un vif pincement au coeur en se disant qu'elle faisait fuir les gens et que peut-être c'était elle le problème dans ses relations. Après tout, à part Halfi, qui était resté volontairement sans la craindre ? Elle avait même perdu sa belle-soeur par sa faute et son frère... que pouvait-il bien être advenu de lui ?

La rage est mauvaise conseillère et pourtant, c'est elle qui l'habitait au début de leur second duel. Elle avait mis des vêtements amples et gardé uniquement son épée. Elle s'était plantée face à lui dans le sable de la lice alors qu'ils avaient quitté la taverne presque côte à côte et elle ne lui avait fait aucun cadeau. Elle avait frappé comme une furie, contre-attaquant, esquivant, frappant d'estoc. Elle s'était bien pris un coup à la tempe qui l'avait assommée quelque peu et avait laissé le sang couler sur sa joue gauche, mais loin de l'arrêter, il lui avait soutiré un grognement et elle s'était élancée vers son adversaire de plus belle, luttant sa merci, oubliant qu'il ne s'agissait que d'un jeu entre eux et qu'elle le considérait presque comme un ami. Elle avait frappé d'estoc, enfonçant la pointe de son épée entre deux côtes avant de se rendre compte de cette folie et la retirer bien vite.

Mais même peu enfoncée, le mal était fait. Elle avait du sang qui coulait de sa tempe jusque dans son cou et ses mains étaient couvertes d'éclaboussures carmin qui commençaient déjà à tirer vers le brun. Se rendant compte de l'état du rohannais, elle lâcha son arme dans le sable et le regarda un moment, comme paralysée.*


Par le Très-Haut... c'est moi qui lui ai fait ça ...

*Ramassant sa lame pour la remettre au fourreau, elle s'élança vers le valet qui embarquait le corps inanimé du brun pour le suivre là où il emmenait ce foutu fou.*
Victorace
Alors que l'on le transportait tel un corps sans vie jusqu'à l'auberge nommée : " Mac Docteur Jekyll", il se perdit dans un vide profond. Il était là, face à lui-même, face à sa plus grande peur. Comment pouvait-il lutter contre lui-même? C'était impossible, il se connaissait tellement bien qu'il pouvait au mieux parer chaque attaque qu'il souhaitait s'infliger mais aucune possibilité ne s'offrait à lui pour mettre un terme à ce duel. Un duel dans lequel, chaque instant d'une vie passe et chaque petit choix est remis en question pour attester qu'il aurait pu être quelqu'un de bien mais qu'il a choisi les mauvaises routes, à chaque fois. Sa conscience lui disait de cesser de lutter, que le poids à supporter était maintenant trop grand, que la vie des autres ne saurait être que plus lumineuse sans sa présence. Et un instant, il songea à baisser les bras et se laisser emporter par le torrent de la mort.

Néanmoins, même si la puissance d'une simple pensée dans ces moments est plus grande que toutes les armes réunies, il se débattit, il ne pouvait pas partir, pas maintenant. Il se devait d'honorer ses engagements et il lui en restait deux avant de pouvoir s'abandonner à la froideur enivrante du baiser de la faucheuse. Au-delà de ces engagements, il ne pouvait mourir suite aux blessures infligées par Eni. Elle s'en voudrait s'il devait décéder à la suite de leur duel et il n'était pas question qu'il s'autorise à gâcher davantage la vie de cette femme merveilleuse. Il avait pris ses dispositions, il y avait moyen pour lui de survivre et d'affronter Miette et Kayt plus tard dans la journée. Mais pour cela, il devait choisir de conquérir l'étincelle de sa vie et de ne point laisser se lever le vent qui soufflerait la lumière de sa bougie.

Ainsi, alors que de l'extérieur, le corps de Victor se vidait plus ou moins de son sang et la vie s'arrêtait pour reprendre, à l'intérieur, la négociation entre l'Ankou et son esprit tournait à son avantage, il pourrait survivre quelques heures encore au moins. Lorsqu'il émergea enfin de son état de coma, il fut ébloui par la luminosité ambiante. Pourtant au fur et à mesure que ses yeux s'habituaient à la lumière et qu'il parvint à percevoir autre chose que le flou, il se rendit compte qu'il était dans la chambre d'auberge qu'il avait réservé et qu'il n'y faisait pas particulièrement clair. Est-ce que la nuit était déjà tombé, est-ce qu'il avait raté les duels pour lesquels il s'était battu? Il devait savoir.. Mais lorsqu'il esquissa une tentative de redressement dans le lit, il souffrit tellement qu'il eut un instant peur de sombrer à nouveau dans l'inconscience. La gorge sèche, émettant un râle plaintif, il parvint à attirer l'attention de la femme qu'il avait engagé pour prendre soin de lui. Elle n'était pas la meilleure dans son métier mais elle était la seule qui accepterait de combattre à nouveau le jour même et le lui permettrait. Sa première mission était accomplie puisqu'il était encore en vie après ce premier duel destructeur.

Après lui avoir apporté de l'eau, elle le mit au courant quant à son état physique et à ce qu'elle avait du faire pour le maintenir de ce côté-ci de la frontière. Entre cicatrices dues au fer chauffé à blanc et celles qui seraient provoquées par les aiguilles, ainsi que les multitudes de bandages et cataplasmes qui entouraient son corps, il n'y avait pas à dire... il ne devait plus être aussi charmant qu'avant. La pensée, lui provoqua un petite sourire, très vite réduit à néant par la douleur qu'il diffusa dans son corps. A sa demande, elle lui montra son reflet dans un miroir et il fut horrifié de constater que toutes ces heures à prendre le soleil en extérieur avaient finalement subi le coup d'une perte de sang importante. Il était pâle, très pâle, presque autant que la farine elle-même. Il ne voyait vraiment pas comment il pourrait ne fut-ce que se rendre aux duels qu'il avait de prévu en soirée. A ce propos, il fut rassuré par la médecin qui lui fournit une potion qui lui ôterait provisoirement une bonne partie des douleurs et lui donnerait l'énergie de prendre part à ces affrontements. Toutefois, le produit n'était pas magique et il ne jouait que sur ses sensations, il se devrait donc d'être prudent afin de ne pas s'endommager davantage. Surtout que cet élan d'énergie supplémentaire pour deux petites heures aurait un contrecoup d'épuisement pendant au minimum un jour. C'était dangereux et pas optimal mais quand on n'a pas le choix, on ne peut choisir par définition. Il s'en tiendrait donc à ce qu'il avait prévu, faisant entièrement confiance à la femme qu'il avait engagée.

Alors qu'elle prenait le chemin vers la sortie, l'informant qu'elle serait à côté si besoin et que son valet pouvait en toute heure venir la quémander, elle se souvint d'un élément important dont elle lui fit part. Une femme qui correspondait à la description d'Enigma était venue avec eux jusqu'à l'auberge mais avait été mise à la porte par le valet au motif qu'elle ne devait pas déranger la guérison du patient ainsi que le repos dont il aurait besoin ensuite. Elle avait donc était invitée à repasser plus tard dans la soirée ou même le lendemain. Personne d'autre ne fut accepté auprès de lui avant les combats en lice. En attendant ce moment qui n'était plus si éloigné, il reprit des forces en mangeant un peu, buvant un peu et se reposant. Son repos fut agité de spasmes qui allaient de pair avec le dépatouillement contre des cauchemars.

Puis, le moment de se préparer arriva et après avoir bu le premier flacon de potion, il se fit habiller plus qu'il ne s'habilla par son valet. De même, il fut conduit en lice davantage qu'il ne marcha jusqu'au lieu d'affrontement. Miette était là et elle l'attendait, le voyant, elle s'en veut de l'avoir défié et souhaite annuler/repousser le duel. Il lui assure qu'il va bien et qu'il peut assumer ses choix et surtout tenir son engagement. Elle accepte donc que le face à face ait lieu... Il vacille en lice et finira après avoir reçu quelques faibles coups par tomber sur Miette et la réduire en chapelure. Il avait miraculeusement gagné. Cela pouvait l'arranger puisque l'enjeu qu'il avait mis en place pour elle était de le soigner si jamais, il venait à gagner. Toutefois, alors qu'il se reposait entre les deux affrontements en discutant avec Miette, il leva l'enjeu, trouvant que c'était injuste de lui imposer ce genre de chose. Ensuite, vint Kayt qui proposa également de renoncer au duel mais qui au final tout comme Miette, se laissa convaincre qu'il devait avoir lieu pour que Victor puisse tenir sa promesse. Ce second combat fut un brin plus violent, il prit de nombreux coups. Néanmoins, il n'y avait pas de force dans ceux-ci et avec les potions, il ne les sentit presque pas. A un moment où il était sous influence de l'adrénaline, il parvint à infliger une vilaine contre attaque à son amie mais suite à ce coup, ses forces le quittèrent et il se laissa tomber au sol. Aucune des deux femmes n'avaient choisis de déclarer forfait, lui non plus mais personne n'avait étalé son plein potentiel.

Il était lessivé et c'est dans un état entre l'éveil et le sommeil qu'on le transporta à sa chambre où il sombre directement dans de profondes obscurités. Le valet avait reçu pour ordre de veiller sur lui mais pas d'empêcher ceux qui viendraient le voir, de le voir.

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Jessienigma
*Elle n'avait jamais vu des domestiques aussi énervant que ceux du brun. Tel maître, tel serviteur ? Elle les avait suivis jusqu'à l'auberge où ils emmenaient Vic. Il ne pouvait pas partir ainsi, c'était hors de question, même si elle devait aller lui recoudre ou lui foutre des baffes jusqu'à ce qu'il émerge de son coma sanglant. Mais c'était sans compter sur le mastodonte qui servait d'infirmière au gaillard. La brunette aurait probablement pu être assommée par un coup d'nichon et les paluches de la vieille faisaient à peu près la taille d'une de ses cuisses. Alors quand la dame a dit non ... ben c'est non. La brunette avait été raccompagnée par un valet qui lui avait fait remarquer qu'elle devrait se faire soigner.

Frustrée de son échec mais respectant l'avis médical de la soignante, elle était partie vers sa chaumière pour nettoyer la vilaine plaie qu'elle avait à la tête et l'enrouler dans une bande de tissu propre. Il n'avait peut-être réussi à la toucher qu'une fois, mais il ne l'avait pas loupée, l'entaille était profonde et il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour qu'il l'a tue également au final. Elle grimaça, se rendant compte à quel point ils s'étaient tous deux laissés emporter par cet échange ardent ... était-elle encore sur le point de sombrer dans la folie comme lorsqu'elle avait détruit sa petite carriole ? A l'époque, elle avait cru protéger sa soeur aînée et elle s'en était prise à ses jumeaux. elle avait failli tout perdre... Et aujourd'hui ? Aurait-il vraiment pu la tuer ?

Elle se mit à pleurer de rage en se rendant compte que ce foutu passé continuait d'influencer sa vie, ses décisions, à l'emplir d'une folie dont elle ne parvenait pas complètement à se débarrasser. Elle avait pourtant tout ce qu'elle pouvait désirer ... ou presque. Soren, Eud, Solveig, Kaghan et Oan lui manquaient terriblement et il ne se passait pas un jour sans qu'elle se demande où ils se trouvaient, ce qu'il pouvait bien être arrivé à son foutu blondinet de frangin pour qu'il disparaisse ainsi. Mais de là à risquer sa vie ? Elle avait déjà mis assez de personnes en danger, y compris elle-même, et elle avait pourtant recommencé en affrontant le ptit cul noble.

Après s'être soignée, elle avait retrouvé son danois à la taverne mais il était bien plus sanglant qu'elle et bien plus encore quand ça concernait son adversaire de lice, il ne comprenait pas qu'elle se sente mal de l'avoir mis dans un tel état. Si les différences peuvent être enrichissantes, sur ce point, elle avait du mal. Elle avait toujours refusé de blesser, de tuer et c'est ainsi qu'elle s'était fait taper dessus aussi souvent, elle n'imaginait pas un instant de changer sur ce sujet et tant pis si elle en payait à nouveau le prix.

Elle n'avait pas voulu voir les autres duels du brun. Elle espérait qu'il serait dans un sommeil trop profond pour pouvoir rejoindre ses adversaires, mais le soir, elle s'était à nouveau rendue à cette fameuse auberge où il avait été emmené. Le valet avait enfin accepté de la laisser entrer et elle s'était retrouvée face l'effrayante infirmière.*


Berdol de froutredieu, c'est quoi ce bandage ma p'tite dame ? Z'allez m'foutre du sang partout sur mon malade !

*Tétanisée, la brunette avait laissé la femme inspecter la blessure sous toutes ses coutures et refaire la bande correctement avant de pouvoir accéder à la chambre du brun. Pour être mal en point, il l'était, pas de doute. Son teint était presque gris et elle avait l'impression qu'il avait presque un pied dans la tombe en le voyant ainsi. Seule une chandelle illuminait la pièce et elle espérait que c'est ce manque de lumière qui le faisait paraître aussi mal en point. Elle s'avança, un peu hésitante et s'assit sur le bord du lit pour regarder son adversaire. Bon sang, il ressemblait plus à une foutue momie qu'à un homme. Elle passa doucement la main sur son front, retirant une mèche de cheveux qui tombait dans ses yeux.*

Oh bon sang, je suis désolée Vic, j'ai pas voulu te mettre dans cet état... T'as vraiment une sale gueule ! Tiens bon saleté, t'as encore de belles choses à vivre !
Victorace
Il était absent. Un chemin, deux chemins, trois chemins, une multitude de chemins lui faisaient face. Et il ne pouvait en emprunter qu'un seul. Il devait choisir. Mais comment prendre une décision quand tu ne sais pas ce qui t'attend au bout et le risque que tu encours... Il est perdu au plus profond de lui même, bloqué dans une sorte de torpeur. Il est pris dans le piège de sa vie, un étau qui sans cesse se resserre pour l'étouffer et qui malgré tout le bien qu'il veut créer, ne le pousse que des sentiers de souffrances pour lui ou ses proches. Peu importe la route, le résultat sera toujours le même, la douleur. Il n'avait qu'une seule échappatoire, accepter la mort. Pour une fois dans sa vie, accepter d'être égoïste et n'agir que dans son propre intérêt sans tenir compte d'aucune conséquence possible de ses actes. Mais il ne disposait pas en lui, la force morale pour concrétiser une telle option ni même la volonté réelle de mourir alors qu'il pourrait encore découvrir de nombreuses choses dans son avenir.

Il avait été une boule d'amour prêt à accorder à tout le monde de son attention, de l'écoute et de l'émotion et il avait été brisé. Il était alors devenu telle la roche froide, insensible et solide et pourtant, on n'était parvenu à l'éroder et à le briser. Par la suite, il avait pris comme option de devenir un immense vide qui ne cacherait plus rien, qui ne contiendrait plus rien, qui ne ressentirait plus rien mais on l'avait rempli et brisé. Peu importe comment il était, peu importe comment il agissait et qui, il devenait, la fin était semblable... Il était brisé. A chaque fois qu'il était tombé, il avait voulu se relever, écouter les critiques et en tenir compte. A chaque fois, on lui avait reproché son changement et il avait été puni une seconde fois. Il en était donc venu à la conclusion qu'il ne plairait jamais réellement à personne. La part de vie sociale dans sa vie avait donc dégringolé pour devenir très réduite. Il le pensait, il l'assumait, il le disait.. Sa disparition n'affecterait personne sinon lui.

Et il se retrouvait face à ce carrefour aux infinités de possibilités, d'opportunités pour les optimistes, de vaines tentatives pour les pessimistes. Du centre de son être, il pouvait revoir tout ce qu'il avait vécu, tout ce qu'il avait créé et détruit, tout ce qui aurait pu être et n'a jamais été et tout ce qui n'aurait jamais dû exister mais qui pourtant fût bâti. Il en avait commis des erreurs et pas des moindres pour certaines. Comment avait-il pu se tromper ainsi? A quoi bon se torturer sur ce qui ne saurait être modifié? A quoi bon lutter quand on peut céder pour moins de douleurs que le combat? Non! Il n'est pas porté par ce genre de sentiments, plus maintenant, ce n'est plus lui. Il se devait de prendre un choix, n'importe lequel tant qu'il reprenait sa vie. Il avait commis des erreurs mais il n'était point le seul. L'échec, les mauvais choix, ce sont des preuves de son humanité. Son cœur a toujours été pur et ouvert et à chaque fois, il en a souffert. Il ne peut pas devenir ce qu'il souhaiterait être, il n'est pas un monstre. Pourtant, s'il pouvait le devenir qu'est-ce que cela lui faciliterait le quotidien.

Comment pouvait-il ne fusse que sombrer au point de songer à des radicalités pareilles? Il devait être vraiment mal au point. En y songeant, il ne parvint à capter que des bribes de souvenirs, lui apportant réminiscence de ces duels qui l'ont mis à genoux au pied de la tombe, prêt à s'y laisser glisser. Il refuse. La Bretagne est toujours là, son grand objectif n'a pas été éloigné... son rêve utopiste voilà ce qu'il lui reste. Sa vie n'est plus que travail dans cet objectif, le meilleur pour faire mieux et produire du bien. Il ne peut pas se laisser aller à de sombres pensées alors qu'on a encore Besoin de lui. Il vit par besoin d'autres, il l'a compris. Il n'existe plus au plus profond de lui-même, il prie de trouver quelqu'un qui saurait le pousser à briser ses propres retranchements, à faire sauter le barrage de son existence afin de lui rendre vie mais à chaque instant, celui-ci resserre son emprise sur l'homme qu'il est. Il est dépossédé de son âme, un corps qui vit et qui donne l'impression que tout va bien sauf en de rares occasions où des défaillances du système font ressurgir à la surface, la noirceur interne. Si seulement, on parvenait à rallumer sa lanterne interne et à brûler les ombres de son existence.

Oui, si seulement, il pouvait cesser d'oublier et de se contraindre à perdre la mémoire pour son propre bien afin de rayonner réellement à nouveau. Il n'était pas un disparu, il était présent à chaque instant même si inexprimé et invisible. Victor était là. Attendant que sa prison s'ouvre et qu'il puisse se déverser en flot dans ce corps, le sien et ainsi se réapproprier le contrôle des fils de son destin. Mort, il ne serait plus capable de rien. Il était maintenant évident après avoir subi cet élan de conscience positive qu'il se devait de s'affronter une nouvelle fois afin de ne pas disparaitre totalement. L'ennemi n'était plus simplement l'Ankou mais aussi cette entité qu'il incarne et qui en même temps incarcère la lumière de l'homme en son sein. Peu importe le chemin, il devrait affronter des difficultés et les surmonter, peu importe donc le choix... Il devait simplement avancer. Le premier pas venait d'être fait...

Au moment où il entendit des bruits étouffés très très éloignés de lui... Puis une présence à ses côtés et finalement un contact physique. Victor s'extirpa lentement de son tombeau pour surgir à la surface et ainsi connaitre un soubresaut et grimacer de souffrances, tiraillé par son corps douloureux et meurtri. Les yeux papillonnants pour s'habituer à la lumière et distinguer quel est le flou présent à ses côtés. Il finit par reconnaitre Eni.. Et une lueur en lui veut briller mais un souffle glacial vient éteindre toute possibilité d'embrassement. Il l'a entendue même s'il n'a pas réalisé ce qu'elle venait de dire...

D'une voix pâteuse, son regard mi vide plongé dans le sien, il dit:


Eni... ça me fait plaisir de te voir. Il est quelle heure? Tu devrais pas veiller sur les tiens? Tu vas bien? Que fais tu là?

Qui aurait cru qu'un cerveau embrumé et torturé pourrait poser autant de questions si peu de temps après avoir émergé. Et bien n'importe qui connaissant un peu le Victor... Il n'avait pas besoin de réfléchir pour que des questions fusent dans son esprit, c'était comme un réflexe pour lui...
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