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[rp]Hostel Malemort-Arduillet-Brassac, le MAB

Melissandre_malemort
Il était impossible de répondre. De formuler à voix haute ce qui la tourmentait.

Tirant sur la chemise de Foulques pour l'attirer contre elle, Mélissandre recommença à pleurer avec plus de force encore, comme si tout son chagrin accumulé s'échappait en un coup.

Foulques avait ouvert les vannes et il semblait à sa petite soeur que la douleur ne s'apaiserait jamais.


- Je... Je suis amoureuse de lui. Et je crois qu'il m'aime, lui aussi. Oh Foulques... Je suis monstrueuse.

Les larmes jaillirent à nouveau.
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Foulques_de_malemort
La réponse de sa soeur surpris Foulques, il était à demi figé mais lorsque Mélissandre le tira vers elle il se laissa faire et la laissa pleurer contre lui, même si il avait un peu de mal à avaler ce qu'il venait d'apprendre.

Son regard restait immobile, il était un peu perdu dans ses pensés. Il repensait à la tristesse qu'avait éprouvé Blanche après sa séparation, cela faisait déjà un moment mais depuis sa grande soeur n'était plus la même, il manquait quelque chose dans son coeur. Il espérait en fait que ce Duc ne jouait pas encore avec les sentiments d'une des filles Malemort, si jamais il faisait du mal à Mélissandre, Foulques serait prêt à lui ôter la vie d'un coup d'épée. D'un autre côté peut-être qu'il s'agissait là d'un amour véritable.

Le jeune prince comprend donc les inquiétudes et questionnements de sa soeur, il faut qu'il lui réponde franchement et intelligemment, ce que la vie de grand frère est dure parfois.


Mélissandre, tu n'es pas monstrueuse, être amoureux de quelqu'un c'est un sentiment humain. Il est vrai qu'Aeglos a déjà séduit Blanche auparavant, mais le passé est ce qu'il est.. Le présent est plus important. N'en veux pas à ta grande soeur si jamais elle t'en veux pour ça, tu sais elle a beaucoup souffert. J'imagine en tout cas que c'est pour cela que tu te mets dans ces états. Les choses doivent se faire avec le temps. Mais si il y'a bien une chose que je peux te conseiller en tant que grand frère aimant, c'est suit ton coeur, mais réfléchit bien à la chose en même temps.

Il la sert alors sur ces mots et pose un baiser sur sa tête en lui caressant les cheveux et la berce contre lui.
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Blanche_de_malemort
Soigneusement rangées dans des malles aux armes des Malemort, les derniers effets personnels de la Princesse quittaient les appartements qu'elle avait occupé au MAB pour être emporté au Castel Saint Martial.

N'ayant plus le temps de séjourner par "les siens", et puisque, de toute façon, elle ne croisait plus sa famille, trop tôt partie, trop tard rentrée, les quelques soirs par semaine ou elle se contraignait à retourner à l'Hostel familial. Autant s’installer pour de bon dans l'une des chambres mise à disposition des Conseillers Comtaux.

Finalement, ses cadets suffisamment âgés pour prendre soin d'eux mêmes, adultes ou presque, chacun menait son existence et Blanche... avait trouvé quoi faire de la sienne, en se suffisant à elle même, comme toujours puisqu'elle avait compris qu'elle ne pouvait compter sur personne et que toutes les histoires qu'on lui avait raconté sur l'importance du sang et de la famille n'étaient que des fariboles.

Les domestiques avaient finit d'emporter ses robes, ses effets de toilettes et le mobilier avait été recouvert de draps pour bien les préserver, puisqu'il n'était pas prévu de servir à nouveau avant longtemps, enfin, bien sur, sauf si quelqu'un s'avisait de récupérer la chambre.

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--Heliana.d.k
Voilà j’étais arrivée. Depuis quelques semaines déjà Papa m'avait fait revenir ici . Pffff le voyage il était long .. mais j'avais promis d’être sage, alors je regardais le paysage tout froid dehors, bien blottie sous mes grosses couvertures. Il m'avait dit que les méchants étaient près de lui et qu'il ne voulait que je sois blessée. Alors j'avais fais ce qu'il m'avait dit, et même pas j'avais pleuré. Enfin un peu dans le carrosse , mais Sarah elle m'avait prit dans ses bras pour me consoler. Papa c'est le plus fort alors je n'avais pas peur, mais j'étais triste de partir si loin de lui, parce que j'aimais bien être avec lui. Il m'achetait des robes et puis j'avais pleins de câlins , tout pleins de câlins, et même que j'avais le droit de venir dormir avec lui quand les monstres ils étaient sous mon lit.

Maintenant, je devais être une grande fille comme papa me l'avait demandé. Sarah elle m'apprenait encore à lire, et même que j'avais écris à papa. Fière, j'avais même fait un message pour Harchi, et Berthille. C’était quelques mots, mais le début d'une grande histoire. j'en avais des choses à leur raconter mais je ne pouvais pas tout dire sur un parchemin, alors je demanderais à tata Melissandre si je pouvais aller les voir. Minus il me manquait aussi, il bavait sur mes robes mais c'est pas grave ça; lui aussi il faisait des câlins . Et puis .. Maman, elle serait peut-être la. Je ne le dis pas à Papa sinon il est triste mais j'espère qu'elle sera revenue de son voyage. Parce qu'elle me manque trop Maman . J'ai même fais un dessin pour elle.

Limoges est la. Même si je suis fatiguée, je regarde si je ne vois pas des gens que je connais, j'ai plein de choses à raconter. Le Marché enfin et la je vois Titi mon copain. Passant la tête à la fenêtre


- Titiiiiiiiiiiiiiiii suis laaaaaaaa

Le carrosse ne s’arrête pas , mais il me fait coucou et court après le carrosse. Alors je me penche encore un peu plus et J'agite la main en tout sens avant d’être rentrée dans le carrosse par Sarah .

- Mademoiselle c'est dangereux de faire cela, promettez moi que vous ne recommencerez pas?
- Ma ... C'etait Titi.. un peu boudeuse, les levres scellées
- Nous irons voir Titi tout à l’heure si vous voulez Elle me caresse la joue alors que j'hoche la tete vivement.
- Oui veux bien.. Titi y m'a dit il va marier à mouuua
Un sourire de Sarah
- Il a dit cela Mademoiselle ?
Encore une fois j'hochais la tete.
- Et pis et pis il n'a dit y va et'e aussi fort que papa.
- Il va falloir qu'il mange beaucoup de soupe alors, comme vous hier Mademoiselle. Nous arrivons chez son Altesse, vous vous souvenez bien de la facon dont on doit se comporter ?
Je Hochais la tête avant que le carrosse ne s’arrête. On avait répété toute la semaine avec Sarah et même que Papa sera content, j'ai réussi à faire une révérence. Je regardais le grand bâtiment devant moi. J'avais déjà venu une fois avec Papa et Alisa. Mais on était pas resté longtemps. Le carrosse s'était arrêté enfin, La porte fut ouverte et une main avancée pour m'aider a sortir. Je regardais Sarah qui acquiesça et je pris la main pour descendre, puis Sarah me suivit. M'accrochant un peu à sa robe, je regardais les grands Gardes qui étaient là.


- Mesdames, que puis je pour vous.
- Ze viens voir tata MiniCendre
- Melissandre Oups Je regarde Sarah et je repète curieuse
- Menicendre?
- MeLi .. ssandre
- Tata Melicendre

Je regarde le monsieur devant moi, un large sourire aux lèvres avant de prendre la main de Sarah. Chouette j'avais réussi à le dire . La voix de ma protectrice se fit entendre et je l'observais.

- C'est Mademoiselle Deschenaux-Kierkegaard, fille du Comte de Bridiers. Elle est attendue par son Altesse. Pourriez vous la prévenir je vous prie ?
Gareth.d.orcanie
Le voyage venait de prendre fin, celui-ci était long et fastidieux et Ceydan n’avais pu s’empêcher de laisser les souvenirs remonter en de violente bourrasque dévastatrice. Que venait-il de se passer ? Pourquoi l’avoir épargné ? Et pire pourquoi avoir renoncé à sa propre liberté pour s’enchaîner à un nouveau maître ?

Les questions le taraudaient mais ce n’était que le silence qui s’échappait de ses lèvres.


La demeure, que dire de cette demeure ou le faste et le luxe régnait en maître. Lui, n’avait connu à ce jour, qu’une étable dans laquelle tous les esclaves devaient se serrer principalement par manque de place, mais également pour survivre aux froids des nuits d’hiver. Etait-il donc possible de n’avoir pour son prochain aucune considération et d’offrir au monde une vue à vous déchirez le cœur.

La colère le taraudait mais ce n’était que le silence qui s’échappait de ses lèvres.


La générosité de son hôte, elle, ne s’estompait. Lui pauvre brigand vivant dans la rue depuis des mois, seulement vêtu de lambeaux de vêtement, survivant assez pour se nourrir et dormir, qui dormait dans le foin des étables fuyant la milice de cette contrée pour laquelle sa mort aurait eu plus de sens que sa vie. Et pourtant … on venait de lui offrir le luxe d’un lit, un objet qu’il avait tant de fois rêver, toucher, frôler mais jamais pu s’y étendre. Ce lit dans une pièce à ses yeux immenses, grandioses, magnifiques, une chambre pour lui seul. Une chambre de bonne qui au final n’était pour un simple noble un lieu ou ne survit que les vestiges de meubles laisser à l’abandon.

La gratitude le taraudait mais ce n’était que le silence qui s’échappait de ses lèvres.


Ceydan pénètre en ce lieu, cette chambre qui serait sienne à vie ou un temps. Sa main glisse simplement sur les meubles, les siens pour un temps ou à vie. Il s’approche de la lucarne, seule lieu ou la lumière pénètre, et laisse cette lumière caressé son visage. Y avait-il une chance pour lui d’une nouvelle vie ? Un espoir naquit dans son esprit, un espoir aussitôt poignardé par un souvenir dont le vestige git encore à son doigt.

Le Turc pose sa main sur la fenêtre laissant la lumière caresser cette bague d’un métal si impur contrastant avec le monde qui l’entoure.

Les cris, les larmes, les suppliques.

Il s’était lié à elle non pas d’un amour sincère ignominie aux yeux des maîtres dans la vie des esclaves mais pour lui promettre de la protéger, lui murmurer que jamais il ne l’abandonnerait offrant sa vie à la sienne. Et ce ne fut que l’inverse.

Si la source ne s’était tarie, les larmes couleraient le long de ses joues.


Le monstre se tourne vers le lit, des vêtements propres gisant sur celui-ci, une épée dans la lame reflétait les milles et une lumière du soleil posé sur ce même lit. Ceydan s’en approche, laisse ses doigts glisser sur celle-ci, un mélange de sentiment l’entraine dans les tréfonds de son âme. Cette lame aurait pu servir à nourrir les esclaves qu’il avait vu mourir les uns après les autres durant des mois mais là, c’était un présent de sa nouvelle vie.

On ne peut jamais oublier son passé, il n’est jamais loin de soi.


Un soupir, qu’adviendrait-il de lui maintenant, que deviendrait il ? La liberté avait eu un prix que jamais il n’aurait accepté, cette liberté retrouvé il se retrouve enchaîné à de nouveaux maîtres. La colère, la rage … Son poing rencontre le mur dans un bruit sourd ! Les larmes qu’il pensait tari s’écoule doucement …

Larmes de joies, de douleur, de bonheur, de tristesse … larmes insondable.


Mais il n’était pas l’heure des lamentations, l’homme s’ôte la chemise, du moins si elle pouvait encore porter ce nom. Dévoilant dans l’ombre de sa pièce les morsures des fouets dessinés de multiples lacérations tout le long de son dos, des entailles dont seules les lames pouvaient en être capable.

Il les regarde, avant de poser sur ses épaules les vêtements neuf offert par son altesse royale.

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Melissandre_malemort
- Une visite?

Plongée dans ses vélins, Mélissandre n'avait tout d'abord pas entendu la voix timide du jeune Page venu lui signifier la visite de sa petite nièce. Oubliant toutes notions de retenue ou de protocole, la Princesse se leva sans remettre la coiffe qui recouvrait ses lourdes boucles chataignes, dévala les escaliers dans sa modeste robe d'intérieur bleue nuit.

- Heliana... Par le créateur, comme tu as grandis!

Se frayant un chemin parmi les domestiques venus acceuillire leur nouvelle maitresse, Melissandre prit la petite dans ses bras avec un rien de fougue avant de la regarder*

- Comme tu ressembles à ta mère... Comment s'est passé le voyage petite Princesse?

Et de remarquer, soudain, la présence de Sarah. Les joues enflammées, la jeune fille se redressa pour la saluer à son tour.

- Soyez la bienvenue Damoiselle. Je gage que vous êtes la Nourrice de ma petite nièce? J'ai fais appréter des appartements d'apparat digne de son rang, vous y avez une chambre charmante donnant sur la cour intérieur. Et vous pourrez bien sur choisir un poney et un cheval pour vos déplacements. Heliana aime monter?
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Melissandre_malemort
J’ai beau dire « je reste, je n’partirai pas
Chacun de mes gestes, chacun de mes pas
Me ramène sans cesse, malgré les promesses
Vers ce bleu lumière...

Vaiana.





Deux ans...



Cela faisait maintenant deux hivers que Mélissandre avait quitté son Limousin sur la pointe des pieds, fourbue par une loyauté immérité qui l'avait catapulté à l'aveugle sur les routes. Elle avait erré, longtemps. En Savoie, en Bourgogne, en Franche Comté, même. Puis un peu par hasard, un pas après l'autre, le Maine. Triste province qui se relevait d'un énième pillage. Désertique et deserté, peuplé de quelques serfs hagards et d'une poignée de nobles désabusés. Parceque ce triste spectacle avait été comme un écho à ses propres tourments, la Malemort avait abandonné sa zone de confort pour se jeter à corps perdu dans les batailles du Domaine Royale. Il avait fallu commencer par nourrir le peuple, puis raviver les esprits. Ca avait été un véritable tourbillon d'ou elle avait fini par rejaillir, plus mur, plus forte qu'auparavant. Et à cette réussite locale s'était couplé une ascension parisienne ponctuée de scandale, enrichissante et douloureuse, la plaçant tout en haut d'une pyramide mondaine qu'elle aimait furieusement.

De l'enfant malingre d'autrefois ne restait donc plus que quelques angles un peu osseux sur les hanches et un buste bien trop menu. C'est en femme qu'elle revenait chez elle, fière de son cheminement. Une année de guerre avait sculpté chez elle des traits plus harmonieux, un esprit apaisé, et ses petites mains s'étaient raffermies d'avoir manié l'arc et les flèches. L'année dédiée à la politique, elle, avait affirmé la femme en Mélissandre. Plus sure d'elle, plus ferme, elle avait cessé, enfin, de se croire obliger de démontrer quoi que ce soit à qui que ce soit. Elle resterait dans toute son éclatante imperfection dernière née d'une prestigieuse famille qui n'aurait plus jamais à rougir d'elle. Non, la princesse ne revenait pas en conquérante : Elle n'avait plus rien a prouver. Juste un besoin vital de retrouver ses racines et ceux qui au cour de son enfance l'avait traité en membre de leur famille.

Les quelques pas pour traverser le parvis de l'Hotel familiale depuis longtemps endormi fit craquer les feuilles mortes qui jonchaient la pierre. Pour un peu, on se serait cru au chateau de la Belle au Bois Dormant. Il n'y avait aucun mouvement dans le vaste édifice, sinon un rideau qui ondulait à l'étage, trahissant une présence au moins. Probablement quelques domestiques chargés d’empêcher l'endroit de tomber tout à fait en ruine. L'air limousin lui donnant du courage, Mélissandre prit une longue bouffée d'air et son valet poussa la porte, lui permettant d'entrer dans le hall qui avait été si longtemps l'écrin de ses colères juvéniles. Contre toute attente, l'intérieur était propre, sinon un peu de poussière ça et là. Il y avait même une bonne odeur de biscuit chaud montant de l'office et au fond de l'immense pièce un valet la fixait d'un air heberlué, se pensant manifestement sous l'effet d'une hallucination.

Alors qu'il s'approchait, une voix s'éleva et cette fois Mélissandre ne pu retenir un rire de joie. Aristide, le vieux majordome, venait de jaillir d'une pièce adjacente pour se précipiter vers elle. Habituellement aussi sobre et stylé qu'une statue, l'homme la couva d'un regard tendre comme seul les plus anciens et les plus loyaux domestiques pouvaient se le permettre. Il semblait ne pas vraiment reconnaitre l'enfant d'autrefois, tatant presque maladroitement les joues creusés et la robe luxueuse qui remplaçait les etoffes pratiques de son ancienne vie. Elle était maintenant à la tête d'office royaux et de fiefs, et son élégance toute Parisienne dénotait un peu dans sa province chérie. Finalement le vieil homme la plaqua contre son torse et prit la parole d'une voix chevrotante.


- Soyez la bienvenue chez vous, Mélissandre.
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Aeglos.
La route avait été longue, semée d’embûches, d'attentes, de doutes, de douleurs, de regrets, de sang, de larmes, mais aussi d'éclat de joie, de rire, des instants de pur bonheur et d'intimité précieuse, des nuits à parler et d'autres à guerroyer, des jours à œuvrer et d'autres à simplement profiter. Elle avait mis du temps à se faire, des années même, avant que, véritablement, il ne revienne vraiment chez lui, sur ces terres du Limousin qui étaient son foyer, son havre de paix, de tranquillité, loin des intrigues royales, des jeux diplomatiques ou des bains de sang ou de foule. Ici il était chez lui, libre de toute pression, un simple être parmi d'autre qu'il estimait ou appréciait. Il pouvait être lui sans fardeau, rire sans retenu, aimer sans ombre. Et s'il avait refait un bref passage au printemps dernier, ce n'était que pour mieux repartir, moins d'une semaine plus tard, vers sa destiné, vers ce qu'il était, un grand officier royal, un parisien mondain mais surtout l'astre d'une lune avec qui il formait une paire fusionnelle. Et maintenant, après des années d'absence, concluant la quête d'un voyage de neuf mois, il revenait avec elle chez lui, chez eux, car, s'il était un adopté du limousin, elle en était fille et là était leur place.

Mais, car il y a toujours un mais, il y avait un point qu'elle avait, soigneusement, malicieusement, fourbement, honteusement, j'en ai d'autres en stocks mais je pense qu'on a compris là, évité de lui donner un petit détail quand elle avait accepté de le suivre en Limousin. le MAB! Dit dans un autre langage pour les néophytes bienheureux, l’hôtel Malemort, Arduillet, c'est quoi le dernier déjà? ah oui, Brassac! L’hôtel des Malemort et compagnie, dans lequel il avait très souvent logé, depuis son adolescence en réalité, et qu'il avait fini par éviter pour se trouver le sien. Mais, oui encore un, les temps avaient fini par changer et, se faisant violence, et surtout étant heureux qu'elle rentre avec lui, car le Maine, c'est bien, mais moins bien que le Limousin, il avait accepté sa demande de résider à cet hôtel, le sien étant de toutes manières depuis longtemps vendu. Et puis, il finirait bien par s'y faire et considérer les lieux comme chez lui, après tout, il les connaissait, y avait déjà vécu et les lieux n'étaient plus occupés par des personnes qu'il préférait éviter. Tout du moins, cela irait jusqu'à ce qu'il arrive à sorte de sournoiserie à convaincre la princesse. Et il savait qu'il pouvait en être capable, sachant manier aussi bien qu'elle l'argumentation sournoise dont ils s'amusaient l'un l'autre régulièrement.

Alors qu'ils arrivaient, il la laissa prendre les devant, réinvestir ce lieu qui fut le sien, s’imprégner des lieux qui ne semblaient plus occupés que par quelques serviteurs, et pris la direction des écuries, aidant palefreniers à s'occuper des montures, que la voiture à ses armes soient rangées, que leurs affaires soient récupérées et que les quelques pages et gardes les accompagnants soient logées. Histoire, pour lui, de prendre un peu le temps aussi pour réaliser qu'il revenait et aller habiter de nouveau dans ce lieu familier, porteur de forts nombreux souvenirs, bons ou mauvais d'ailleurs. Il n'était plus l'adolescent ayant quitté les lieux, ignorant encore tout des obscurités de la vie, du cœur et de l’âme et il revenait en homme accomplit, c'était, pour lui, un pas significatif qu'il aurait à franchir et en s'occupant de toutes les taches annexes, il se donnait le temps pour le faire, une petite heure, mais suffisante pour faire le tri dans son esprit et de se diriger, une fois que sa maison était bien accueilli, vers les portes de l’hôtel, rejoindre sa fiancée qui avait du avoir le temps de prendre ses marques, retrouver ses appartements et... et aucunes idées du reste en fait.

Mais dans l'entrée, point de Melissandre, juste une odeur de biscuit chaud en provenance des cuisines. Il n'en faut pas plus à l'Orkney pour savoir ou commencer ses recherches de la jeune femme. Recherche qui furent rapidement fructueuse, la jolie brune étant, à l'instar de l’écureuil qu'elle fut dans ce qui semblait être une autre vie, entrain de grignoter les biscuits agréablement odorants alors que les servants s'activaient autour, comme s'ils semblaient reprendre vie par un acte portant le naturel d'une longue et vielle habitude, une petite princesse de France, planquée dans les cuisines, au milieu des servants et cuisiniers, dans un petit îlot de tranquillité au milieux des bruits et odeurs. Le normand s’arrêta dans l'encadrure de la porte quelques instant, sourire heureux aux lèvres, pour observer et immortaliser la scène dans son esprit. C'est finalement en devant s’écarter pour laisser passer un domestique qu'il reprit conscience, sortant de ses pensées pour faire les derniers pas qui le séparé par la jeune femme aux yeux noisettes qui ne semblait pas l'avoir remarqué, toute concentrée qu'elle était sur ses biscuit et se placer dans son dos pour venir déposer un doux baiser dans sa chevelure accompagnée d'une caresse sur ses épaules. Baiser déposé, il s'assied à coté d'elle, laissant une main descendre de son épaule jusqu'à son dos et annonça d'un air joyeux; grand sourire aux levres
.

Y'en reste pour moi?
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Melissandre_malemort
Immédiatement le nez de Mélissandre - Qu'elle avait charmant- se retroussa. Et dans un réflexe puérile elle repoussa l'assiette de gâteau de l'autre coté du Grand Officier pour l'éloigner de lui. Acte délibérément stupide puisque vu la stature du Duc, il n'avait qu'à légèrement tendre la main pour atteindre tout de même son butin et lui chaparder les biscuits croustillants aux myrtilles qu'elle dévorait joyeusement depuis une demi heure. Qu'importe. Ponctuant sa réponse tacite d'un tirage de langue, elle désigna la pièce autour d'eux d'un coup de menton.

- Je crois que j'ai du passer plus de temps ici que dans la totalité des salles de classe des domaines Malemort.

Se disant, Mélissandre fit glisser sa langue sur sa lèvre inférieure pour en cueillir quelques miettes, non sans songer qu'en dépit de l'absolue perfection du moment un gargouillis désagréable soulevait par moment son estomac, comme si les odeurs de cuisine l’incommodaient. Ce n'était certes pas son premier malaise qui s'étaient multipliés depuis leur balade Angevine, quand elle avait misérablement vidé son estomac par la portière de leur carrosse. Celui ci était même assez supportable. Du moins lui permettait il de continuer à manger comme une petite gourmande toutes ces sucreries déployées sous son nez par une mesnie ravie de choyer comme autre fois l'enfant terrible qui leur chapardait tartes chaudes et gâteaux à la crème.

Crème... Bouark. Chassant bien vite de son esprit l'idée d'une mousse épaisse et bien sucrée remontant de son estomac à sa gorge, la comtesse glissa pensivement les doigts sur ceux de son fiancé, daignant même en fin de compte lui sacrifier un des biscuits qu'elle picora tout de même avant, par question de principe. Ce n'était que maintenant qu'elle réalisait qu'Aeglos n'avait probablement pas très envie de se trouver ici, pas après avoir fréquenter entre ces mêmes murs son premier amour. Chaque recoin de l’hôtel regorgeait de fantômes près à leur souffler dans la nuque les relents putrides d'un passé dont ils n'étaient pas vraiment fiers. Après avoir cumulé les scandales, Mélissandre s'était certes racheter une conduite politique et entreprenait une belle carrière royale, mais jamais on oubliait les écarts d'une femme, fussent ils majoritairement germés d'esprits jaloux.

- Crois tu que nous verrons Victoire? Et Vera? Et Gueld? Et Eurydice? Et Gade? Et Gabrielle? Et...

Elle se tue et prit une longue gorgée d'eau, subissant à nouveau un spasme abdominale douloureux. En dépit de l'amour immodéré qu'Aeglos et elle se portaient, partager avec lui ses ressents malaises relevaient de l'impossible. Il y avait entre eux un subtile mélange d'absolu confiance et de pudeur, comme souvent sans doute quand deux personnes de leur rang décidaient de partager une vie. Elle avait par exemple remarqu" le visage fermé du Grand Ambassadeur lors des hommages royaux, ainsi que son silence sur la récompense obtenue. Pour autant jamais le sujet n'avait été abordé, la jeune Malemort sachant mieux que quiconque qu'il y avait parfois des choix à faire seul.
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Aeglos.
Le jeune duc laissa échapper un grognement de ralerie quand il vit l'assiette pleine d'une précieuse et délicieuse cargaison de biscuit à la myrtille être retiré de sous son nez faim, oui, faim. Car c'est de la faim qui traverse son pauvre corps malmené dans une voiture au combien trop moelleuse pour que la princesse y soit à son aise et qu'ils puissent également y être tranquillement installé. Tout ça pour se faire chaparder de la nourriture surement succulente alors que l'odeur avait harcelé d'envie ses narines, le laissant dans un état moribond des plus atroces à voir. Bon, en réalité il va très bien, et le peu de faim qu'il a est un ensemble de gourmandise et d'envie d'enquiquiner la belle brune. Mais quand même, ils ont l'air supers bons ces biscuits! C'est un crime contre l'humanité Aumalienne de ne pas lui laisser en piquer quelques uns. Les yeux rivés sur l'assiette garnie et alléchante, suivant d'un regard apitoyant les gestes de la jeune femme, espérant y glaner un biscuit, il n'écouta pas vraiment ce qu'elle venait de dire, juste qu'il était question de salle et de malemort. Mais, son attention étant entièrement dévouée aux gourmandises, il utilisa une technique oh combien efficace, discrète, passe partout et sauveuse de vie, il acquiesça avec un vague grognement d’acquiescement.

Hum...Oui.... Surement.

Mais son attention restait sur les friandises, sur les lèvres de la Malemort qui étaient maintenant couverte par sa langue pour récupérer.... Gros blanc dans l'esprit du duc, en ayant jusqu'à oublier la raison de son ancienne concentration, la vision lui donnant des envies de gourmandises bien plus alléchante que les pourtant merveilleux biscuits. Sa proie était bien plus douce et sucré, au léger gout de folie et de sang, un soupons de provocation et une montagne de désir. Alors, si pour les biscuits, il l'avait laissé l'en privée, cette fois, il comptait bien récupérer ce qui était sien et prendre possession des lèvres délicates et délicieuses de sa Malemort. Mais, alors qu'il s'approchait pour l'embrasser, c'est un gout de myrtilles qui atteint ses lèvres et envahit son palet. Elle lui avait fourbeusement enfourné un biscuit dans la bouche! Alors qu'il allait protester et râler contre cette outrage, il prit conscience de deux choses, d'abord le gout exquis du biscuit qui le fit presque fondre ensuite, du trouble de la princesse.

Fronçant les sourcils, il se redressa, portant sa main au visage de la jeune femme dans une caresse du dos de ses doigts comme il le faisait souvent quand il voulait la consolait ou lorsqu'il s’inquiétait. Il n'arrivait pas à mettre de mot sur ce ressenti, ce qui le troublait encore plus, mais quelques choses dans son attitude semblait ne pas aller depuis quelques jours et juste à l'instant, que ce soit l’énumération des noms ou sa posture lui laissait penser qu'elle était inquiète. Mais il n'arrivait pas à en connaitre la raison avec certitude, car, s'il se doutait que les derniers evenements entre eux ayant eu lieu à Limoges n'étaient pas des plus agréables, bien de l'eau avait coulé sous les ponts depuis et ils étaient bien loin de ça à présent. Presque machinalement, il commença à lui répondre, perdu dans ses interrogations.

Victoire n'est pas plus sur Limoges il me semble, quand à Vera surement mais... que ce passe t'il Meli, j'ai l'impression que quelque chose ne vas pas, je me trompe?

Posant un regard doux et inquiet sur ses noisettes, il l'observait, essayant de comprendre par l'état des mots les troubles qui la touchaient.
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Melissandre_malemort
Oh merde !

Aeglos avait décidément un don pour lire en elle. En dépit de tous ses efforts pour ne rien montrer de sa nausée il la couvait d'un regard inquiet. Qu'il pouvait l'agacer avec son don pour ne rien laisser échapper! Il n'était pas prime diplomate du royaume pour rien... Mélissandre prit donc le temps de boire une autre gorgée bien fraiche et lorsqu'enfin son estomac se détendit elle leva sur lui de grands yeux charmeurs, les lèvres à demi entrouvertes et le menton tendu vers lui, sachant que si il était d'une intelligence rare il perdait complètement le fil de ses pensées quand sa fiancée se faisait féline, baladant mine de rien la pointe d'une langue rose sur ses doigts empoissés par le sucre.


- Oh ne t'en fais pas. Je suis très heureuse d'être revenue mais j'avoue que j'espérais que les miens seraient ici.

Ce n'était qu'un demi mensonge puisqu'un petit élan de deception avait traversé Mélissandre lorsqu'elle avait compris en arrivant devant l'hotel que ni Gauthier ni Blanche ne se trouvait sur place. Quand à Mélusine... Ma foi, si elle avait pu quitter le continent la distance n'aurait encore pas été suffisante pour que la rancoeur qui avait déchirée les deux soeurs s'efface. Elle haussa donc les épaules et remercia la grosse cuisinière qui sans les interrompre venait de poser devant eux un pain bis tout chaud et... De la crème fraiche bien épaisse. Le gouter préféré de leur petite maitresse qui, enfant, pouvait dévorer un pain entier en le tartinant généreusement de cette blancheur mousseuse qui comme dans l'un de ses pires cauchemars lui faisait de l'oeil, à quelques milimètre de ses narines.

Si l'intention était bonne, Mélissandre aurait pu l'étrangler à main nue tant le malaise était immonde. Couplé l'odeur de pain frais le spectacle lui fit littéralement bondir de sa chaise et saisissant la main de son fiancé elle quitta la cuisine comme une furie, entrainant Aeglos dans ce qui avait été sa chambre d'enfant à la nurserie, un étage au dessus des appartements d'apparat.

- Ou veux tu t'installer? Il doit rester quelques suites dans l'aile Brassac.

Bien que pâlotte, Mélissandre paraissait aller à peu près bien. Dans sa robe très ajusté qui soulignait sa minceur sous le brocard luxueux elle était même particulièrement jolie, de cette beauté un peu chimérique propre aux femmes qu'on aimait jamais qu'au premier regard et qu'on detestait tout aussi rapidement.
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Aeglos.
Question piège qui n'en était pas une. En réalité, c'était même une réponse, qui était piège, à n'en pas douter une seule seconde. S'il comprenait qu'elle soit triste ou déçu que les siens ne soient pas là, il en était tout autrement pour lui, n'ayant que faiblement envie de recroiser son ancienne fiancée contre qui il avait une amère aigreur imprégnée dans le cœur qui ne demandait qu'à être purifié par une juste vengeance. Apres tout, elle était, en partie, la cause de la prime séparation entre Melissandre et Aeglos et elle avait fait vivre un enfer à sa jeune sœur. Et si l'Orkney avait les épaules solides et se moquait bien souvent des insultes qu'on lui faisait, éprouvant la plupart du temps de la pitié ou de la peine, quand ce n'était pas de l'indifférence, pour leurs auteurs, il en était bien différent lorsque les attaques étaient faites contre Melissandre. Celles là méritaient vengeances et il savait qu'il parviendrait un jour ou l'autre à ses fins, qu'elles soient dans 10 jours ou 10 ans, il était patient. Alors, oui, il s'agissait d'une réponse piège qu'elle lui offrait, mais pour autant, il préféra jouer la carte de l'honnêteté en répondant à la jeune Malemort.

Je comprend ta déception, mais je ne la partage pas, eussent ils étaient présents que je n'aurais pas accepté de remettre les pieds en ce lieu. Je n'ai rien contre ton frère mais tu sais ce que je pense du reste Melissandre.

D'Orkney, où l'art de jeter une montagne dans la marre. Enfin bon, elle le connait et sait faire bien pire, bien qu'elle soit d'une subtilité un peu plus pointue que lui dans ce domaine. Qu'importe, au moins le point était clair et elle savait ce qu'il en pensait. Mais il n'eut pas réellement le temps de reporter son attention sur le mal être de la jeune femme que celle-çi commençait à jouer avec ses sens, ses désirs et son self contrôle qui allait vraisemblablement bientôt craquée si elle continuait son jeu. Pour autant, ce n'était pas lui qui allait l’arrêter, aimant par dessus tout lorsqu'ils s'abandonnaient l'un à l'autre, autant tout fard ou paraître pour ne former plus qu'un seul être, même si cela devait se faire en plein milieu d'une cuisine remplit de serviteurs, ça lui apprendrait à jour avec le feu. Il répondit à son attaque féline en glissant une main sur ses hanches, l'attirant à lui alors qu'il s'approchait, déterminé à lui faire payer son audace. Et à nouveau elle lui coupait l'herbe sous le pied, l’entraînant dans une cavalcade à travers les couloirs sans qu'il ait eu le temps d'en comprendre la raison, ni même de remarquer l'arrivée du pain et de la crème. Seule une part de son esprit avait noté ce fait, l’étrange réaction de fuite de la jeune femme ou le lieu de destination. Mais cette part était noyée sous une brume lascive qui imprégnait son esprit, le poussant vers ses envies les plus primaires.

S'il avait cru comprendre le but de cette course, il prit une douche froide quand il comprit que la volonté Malemort était tout autre. Mais pas assez froide cependant pour le calmer entièrement ou lui donner une douce envie de revanche. D'un geste, il plaqua la jeune femme contre le mur et se plaqua lui même contre elle, collant leurs corps séparés que par des vêtements qui pourraient disparaître en un rien de temps. Une main sur son visage, il vient prendre possession de ses lèvres, l'embrassant avec passion pour réveiller ses désirs, la main glissant sur ses reins et leur cambrure n'ayant pas d'autre but. Elle l'avait enflammé, il se devait de lui rendre la pareil et savait comment l'embrasser pour se faire. Cependant, même si sa revanche était délicieuse et les perspectives qu'elle offrait bien plus encore, il décrocha ses lèvres d'elle, réduisant par la même la pression sur le frêle corps melissandresque. En effet, la question qu'elle lui avait posé avait éveillé un certain amusement en lui, suffisamment en tout cas pour l'interrompre. Esquissant un sourire malicieux il attaqua.


Ma douce, belle, fourbe, adorée et intelligente fiancée, que veux tu que j'en ai à faire? Alors qu'au final, je ne compte pas y passer la moindre nuit si tu n'y es pas avec moi. Et, je suppose que tu voudras utiliser de toutes manières la tienne, alors, libre à toi de choisir une suite, elle ne servira qu'à entreposer mes affaires et, à la limite, répondre aux courriers urgents que je reçois.
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Melissandre_malemort
Mélissandre aurait voulu répondre. Tempérer. Elle ignorait à quel point le duc était en colère, mais n'était pas responsable de cette rupture? N'avait elle pas abandonné Aeglos en même temps que son passé? Elle aurait voulu lui expliquer, soupirer, défendre les siens... Mais sa bouche brûlante couvrait déjà la sienne, étouffant ses paroles et ses capacités de réflexion.

Lorsqu'ils s'embrassaient le reste du monde s'enfouissait dans les brumes, disparaissant à l'horizon pour laisser place à un univers qui s'articulait autour de leur amour. Tendue sur la pointe des pieds, la petite Malemort enroula donc les bras autour de sa nuque pour garder son équilibre et savoura le contact de ses lèvres chaudes et de sa langue si douce que tout son corps frémissait de plaisir.

- C'est juste que...

Quand Aeglos abandonna ses lèvres, elle reprit difficilement son souffle et tenta de rassembler ses idées, ce qui lui paraissait d'autant plus difficile qu'il la tenait fermement entre son buste chaud et le mur dans son dos, et qu'ainsi penché sur elle il avait des yeux de prédateur d'un bleu étourdissant.

- ... Je ne veux pas... M'approprier ce lieu. Il appartient à Blanche, à Gailen. Je veux pas qu'un jour ils reviennent et découvre que je me suis installée chez eux, alors... Oh, mais nous pourrions prendre la chambre de Foulques? Tu reconnaîtras que ce serait un peu plus douillet que la nurserie... Et il ne nous en voudra pas, je crois. Après tout, nous finirons bien par nous marier un jour !

Et ponctuant sa phrase d'un sourire mutin elle échappa à l'étreinte de son fiancé, feignant le jeu quand en vérité elle se sentait à nouveau terriblement mal. La nausée qui lui tordait les tripes l'obligea à se réfugier dans un boudoir quelconque pour ouvrir la fenêtre et sentir le vent frais apaiser son malaise. Espérant de tout coeur que pour une fois son fiancé ai la bonne idée de lui laisser le temps de se remettre loin d'elle, une intuition morbide lui fit prendre la plume et d'une main tremblante, elle traça quelques mots pour la seule personne au monde qui puisse l'aider.



Citation:
Ma chère soeur,

J'aimerais vous voir au plus vite. Je me crois malade, ou pire.

Dites moi ou, dites moi quand.

Mais je vous en prie, que ce soit rapide.

Mélissandre.

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Melissandre_malemort
- Qu'allons nous faire maintenant, votre Altesse Royale? Souhaitez vous prolonger votre séjour, ou devons nous fermer l'Hotel?

Le majordome avait carré les épaules, le menton relevé pour accentuer sa haute taille et son port de tête impeccable. Au service de la Princesse depuis trois ans maintenant, il nourrissait une grande fierté de ce poste prestigieux et s'y accrochait de ses longs doigts maigres comme un aigle enserrait sa proie. Si on disait parfois que les serviteurs étaient plus snobs que leurs maitres, ce n'était pas tout à fait faux : Emilien vivait à travers son poste et aimait au sein des offices rappeler la position qui était sienne en occupant le role le plus important de la mesnie domestique d'une fille de France.

- Je ne souhaite pas partir. Aeglos peut un jour décider de quitter le couvent et si cela arrivait, j'aimerais me trouver là pour l'accueillir et non pas à l'autre bout du royaume.

Mélissandre ponctua sa réponse d'un bref balayage de la main, indiquant par là même que la conversation était finie. Depuis une semaine en effet on la harcelait jour après jour pour savoir ce qu'il allait advenir de ses projets en l'absence du principal bénéficiaire. Une question sur laquelle la Malemort peinait à se pencher, évitant autant que faire se peut de se projeter au dela de quelques jours, de peur que la déchirure de l'absence du duc d'Aumale encore béante lui coupe le souffle et la réduise à l'état de poupée de chiffe percluse de chagrin.

Après la trahison de la couronne, Aeglos s'était retiré au couvent en sa compagnie. Un retranchement nécessaire pour lui, une véritable torture pour elle qui peinait à imaginer sa vie entre quatre mur lugubre, entourée de religieuses méprisantes qui portaient sur elle un regard quelque part entre le dégoût et l’intérêt, car la princesse était aussi impure que riche. En décidant de sortir, elle avait donc fait le choix de continuer à vivre, détournant avec dégoût les yeux d'un système corrompu, balayant d'un revers de main des années de respect et de loyauté envers une femme qui prouvait, hélas, que toutes les mises en garde dont on l'avait abreuvé lorsqu'elle s'était rapproché des BC n'étaient que triste vérité : Dans le monde qui était sien, il n'existait ni mérite ni respect. Le travail ne payait jamais sans une incommensurable quantité de salive badigeonnée sur les bonnes chevilles. Si elle restait loyale à son royaume jamais plus elle ne s'épuiserait pour lui.

En bref tout n'était que batailles épuisantes et coup bas, si bien qu'on pouvait s'y prêter pour grimper en grade ou se cantonner à un rôle secondaire et assister, navré, au ballet malsain qui régentait la Curia. Il fallait réellement être taillé pour la sournoiserie. S'écharper pour des miettes d'un pouvoir qu'on perdait aussi vite qu'on le saisissait, ou comploter pour épouser le meilleur parti possible, l'engluant dans une toile d'araignée tissé de sorcellerie. Hélas pour eux, ce n'étaient que des coups d'épée dans l'eau, une perte considérable d'énergie qui dans la durée n'offrait qu'un chemin caillouteux menant tout droit à un enfer ô combien plus destructeur, à mesure ou on vomissait du poison pour dessiner sur les immuables pierres du Palais royal des initiales que le vent bien vite balayerait. Le véritable pouvoir résidait dans sa capacité à se tenir debout sans coup férir, et c'était là une qualité propre à la famille Malemort.

Ce fut donc sans regret aucun que plusieurs insignes furent dégrafées et jetées au feu, actant par là un divorce définitif entre la Princesse de Malemort et plusieurs de ses roles les plus importants. Des heures, des semaines, des mois de travail se consumant dans les braises : Que d'autres se tuent à la tâche, un jour ils comprendraient la triste inutilité d'offices qui n'auraient hélas jamais l'étincellement propre à la maison royale : Ailleurs, on travaillait dans l'ombre : Cela ne plairait que peu de temps aux nouveaux maitres des lieux. Page fut ainsi évanouie en fumée, tournée définitivement sur de l'amertume qui déjà s'estompait.

La main de Mélissandre glissa sur sa gorge tendit qu'installée près des fenêtres elle observait les jardins, en proie, toujours, aux malaises qui la prenaient parfois plusieurs fois dans la même journée. Des nausées d'une violence inouïe bien que plusieurs fois elle ai saigné, des douleurs à lui tourner les sens, une langueur qui petit à petit s'insinuait dans ses veines et la privait d'une large portion de ses forces. Elle n'avait pas la naiveté d'ignorer que depuis trop longtemps elle s'empoisonnait le sang avec l'opium qu'elle consommait en trop grande quantité : Payait elle maintenant le lourd tribu d'une addiction secrètement cultivée depuis son fleurissement ?

- Emilien ?

- Oui, Votre Altesse Royale.

- Faites savoir au Marquis de Dole que je suis navrée de ne pas avoir honorée son invitation. Je gage que l'absence remarquée de la haute noblesse à ce "mariage" sera un camouflet suffisant pour ne pas jouer l'hypocrisie au motif de voir et d'être vue. De même, s'il vous plait, pourriez vous traiter mes courriers pour les quelques journées à venir afin de refuser toutes les invitations aux bals, aux joutes et aux divers cérémonies ? Je souhaiterais rester seule.

- Bien, votre Altesse Royale.

La porte se referma dans le dos du vénérable domestique, laissant à Mélissandre le soin de réfléchir à la suite d'une vie qui serait probablement plus courte encore qu'elle ne l'aurait imaginé. Des pensées voguèrent vers son jeune neveu méconnu et comme elle abandonné, répondrait il à l'invitation qui lui serait faites afin que le sang Malemort jamais ne se désolidarise ?
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Nicolas.de.malemort
Quand elle avait été approchée pour devenir la nourrice de l'ainé de la famille, Odinette avait plus perçu l'honneur que les responsabilités. Travailler au service d'un couple réputé pour s'aimer et s'afficher, tout aussi exigeant qu'exubérant était clairement un marche pied pour la suite. La comtesse de Turenne était jeune, elle aurait du avoir bon nombre d'autres enfants. Le travail et l'argent était assurés pour des années.
Sauf que rien ne se passa comme prévu. La comtesse, puis le comte, avaient pris le chemin de la retraite et de la contemplation divine. Et si l'époux revenait au monde de temps en temps, l'épouse elle avait définitivement rejoint son créateur. La nourrice se retrouvait donc avec un héritier en bas âge et son plan de carrière était contrariée. Souvent, elle avait songé à abandonner et trouver une autre famille où servir. Quitter le garçonnet lui semblait néanmoins difficile. Il n'avait personne, sa famille, paternelle comme maternelle ne le côtoyant pas. Ses parents avaient fait les choses en grand en s'unissant. Les deux bavards de deux familles rivales ensemble, contre l'avis de tous. Il ne fallait pas s'attendre à grand chose.

Odinette et Nicolas avaient passé l'hiver dans le Sud du Royaume. En Béarn pour être précis. C'est là que le grand-père maternel avait fini sa carrière après une vie tumultueuse. Même si il ne restait rien de ses possessions, quelques amis de la famille ouvraient encore volontiers leurs portes. Sur le chemin du retour, consciente des difficultés financières qui étaient le quotidien de ce duo de fortune, Odinette avait pris sur elle d'écrire au clan paternel. Ils étaient en Auvergne, en direction de Turenne, quand la réponse leur parvenait. L'échange se poursuivit et une fois le sol limousin retrouvé, une invitation plus formelle fut faite. Sans une, ni deux, Odinette saisit l'occasion.

Le soleil printanier brillait encore quand, Nicolas tenu par la main, Odinette se présenta à l'hôtel familial sis à Limoges. Une ville qu'elle ne connaissait que peu et une résidence totalement inconnue. Comme son hôte. Peu sûre d'elle, la nourrice se fit annoncer.


"_ Odinette de Champdivers."Déclara-t-elle pour se présenter. Elle ajouta ensuite, tout en désignant le garçon d'un mouvement.
"_Le neveu de son Altesse est ici sur son invitation."
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    Turenne règne !
    Nicolas de Malemort & de la Louveterie
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