Melissandre_malemort
La première expression du valet à l'approche de l'étrange duo fut la stupéfaction. On l'avait certes prévenu que le fils d'Arnaud se présenterait ici, mais il s'était attendu à des carrosses et de grandes pompes si propres aux familles royales et plus encore aux gouts dispendieux de l'ainé des fils. Il marqua donc un temps d'arrêt, se fit renseigner, et finalement autorisa Odinette et l'enfant à entrer dans le vestibule, si surprit qu'il en oublia de dévisager le cadet Malemort lorsqu'il remit les invités entre les mains d'une jeune servante plus aimable qui les fit s'installer.
- Son Altesse Royale va vous rece...
La jeune femme fut interrompue par le bruit d'une porte dans son dos et plongea dans une révérence à l'approche de Mélissandre. Faisant fi du protocole cette dernière se dirigeait déjà vers eux, retenant dans sa paume gauche les pans de sa large robe de brocard. Bien qu'excessivement petite, elle avait la distinction propre au sang bleu, si bien qu'en dépit de sa hâte ce fut avec beaucoup de grâce qu'elle contourna la large banquette pour venir observer Nicolas, puis Odinette.
- Soyez les bienvenus chez vous. Cet hôtel est la possession de notre famille, et vous y serez traité avec tous les égards. Cependant nous aborderont les points domestiques plus tard. Pour l'heure, mettez vous à l'aise et s'il vous plait, expliquez moi comment vous avez pu, tous deux, en arriver à un tel dénuement. J'aurais pensé que mon frère et ma belle soeur auraient songé à faire bénéficier leur héritier d'une rente... A moins que cette dernière ai disparue lorsque Esylt a été dépossédée de ses terres?
Mélissandre préféra ne pas mentionner les échanges qu'elle avait eu avec le clan Louveterie quelques mois plus tôt en apprenant que sa belle soeur avait été dépossédée de ses terres et que la famille maternelle de l'enfant en tenait le clan Malemort pour responsable. Ni ainée ni chef de famille, la comtesse ne s'occupait des siens que par loyauté envers son sang en attendant que Blanche ou Elisa puissent prendre le relais avec la légitimité qui était leur. De plus, dans le secret de son coeur, une partie d'elle même cherchait par là à détourner ses pensées de l'absence d'Aeglos et des malaises qui la prenaient parfois plusieurs fois dans la journée.
Ses souvenirs d'Arnaud étaient presque flous. Elle se souvenait de son frère ainé, de ses rires et des cadeaux dont il couvrait ses soeurs à chacun de ses retours à Ségur, tirant de ses poches des quantités prodigieuses de bijoux et de friandises. Son fils n'avait, manifestement, pas encore eu l'occasion de jouir de la générosité du comte de Turennes. Peutêtre était il temps pour la dernière née des Princesses Malemort de rendre un peu des attentions dont elle avait joui toute son enfance ?
_________________
- Son Altesse Royale va vous rece...
La jeune femme fut interrompue par le bruit d'une porte dans son dos et plongea dans une révérence à l'approche de Mélissandre. Faisant fi du protocole cette dernière se dirigeait déjà vers eux, retenant dans sa paume gauche les pans de sa large robe de brocard. Bien qu'excessivement petite, elle avait la distinction propre au sang bleu, si bien qu'en dépit de sa hâte ce fut avec beaucoup de grâce qu'elle contourna la large banquette pour venir observer Nicolas, puis Odinette.
- Soyez les bienvenus chez vous. Cet hôtel est la possession de notre famille, et vous y serez traité avec tous les égards. Cependant nous aborderont les points domestiques plus tard. Pour l'heure, mettez vous à l'aise et s'il vous plait, expliquez moi comment vous avez pu, tous deux, en arriver à un tel dénuement. J'aurais pensé que mon frère et ma belle soeur auraient songé à faire bénéficier leur héritier d'une rente... A moins que cette dernière ai disparue lorsque Esylt a été dépossédée de ses terres?
Mélissandre préféra ne pas mentionner les échanges qu'elle avait eu avec le clan Louveterie quelques mois plus tôt en apprenant que sa belle soeur avait été dépossédée de ses terres et que la famille maternelle de l'enfant en tenait le clan Malemort pour responsable. Ni ainée ni chef de famille, la comtesse ne s'occupait des siens que par loyauté envers son sang en attendant que Blanche ou Elisa puissent prendre le relais avec la légitimité qui était leur. De plus, dans le secret de son coeur, une partie d'elle même cherchait par là à détourner ses pensées de l'absence d'Aeglos et des malaises qui la prenaient parfois plusieurs fois dans la journée.
Ses souvenirs d'Arnaud étaient presque flous. Elle se souvenait de son frère ainé, de ses rires et des cadeaux dont il couvrait ses soeurs à chacun de ses retours à Ségur, tirant de ses poches des quantités prodigieuses de bijoux et de friandises. Son fils n'avait, manifestement, pas encore eu l'occasion de jouir de la générosité du comte de Turennes. Peutêtre était il temps pour la dernière née des Princesses Malemort de rendre un peu des attentions dont elle avait joui toute son enfance ?
_________________