Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] et pourtant il faut vivre... ou survivre

Alatariel
[i]Nattascha avait pris le temps d'expliquer à la baronne tous ses malheurs et surtout son projet d'aller en Bourgogne. Aller en Bourgogne était du suicide, la dame était connue pour être une brigande, et les soldats ne manqueraient pas de l'attaquer s'ils la repéraient.
Alatarile avait pris contacte avec Fifou pour voir ce que la diplomatie pouvait faire pour la pauvre enfant et fit envoyer à Nattascha une lettre.


Citation:
    Dame Nattascha,

    J'ai pris contact avec notre Chambellan, qui a répondu favorablement à ma requête. Dès aujourd'hui elle prend contacte avec les autorités de Berry, Touraine, Bourgogne et champagne pour vous obtenir des laissez-passer nécessaire.

    Je lui ai transmit une lettre rédigée de ma main, espérant qu'elle puisse vous apporter une aide quelconque. En voici une copie :


/SPAN>
Citation:
    Nous, Alatariel du Bois doré de Penthièvre, Baronne de Chemillé, Dame de Luché-Pringé, Grand Maitre de la garde robe et soldat de l’hôpital de saint Jean de Jérusalem, déclarons :
    - prendre la dame Nattascha et sa fille la petite Estrella.iona sous notre protection le temps que la mère se remette complètement de ses blessures.
    - que nous nous portons garante de sa bonne conduite lors de son voyage qui doit la mener jusqu’à Joinville retrouver, si Aristote le veut, son époux le sieur Fablitos.

    Nous prions les autorités compétentes de laisser passer notre protégée sur les terres qui doivent la mener jusqu’à son époux, a l’aller comme au retour.


    Fait à Saumur ce 19ème jour d’août 1457


    Les portes du Château de Chemillé et de ma demeure à Saumur vous sont grandes ouvertes. Si vous avez besoin n'hésitez pas à venir.


    Cordialement

    Alatariel








_________________
Estrella.iona
Estrella revint à la maison en trainant des pieds ... Sa mère lui avait annoncé une très, très très mauvaise nouvelle... Il n'était plus question de partir en Bourgogne. La petite n'avait même pas voulu écouter les arguments de sa mère et était partie furieuse, vexée, triste ... Et bien oui, car cela signifiait qu'on allait pas chercher son père, qu'on allait pas le trouver, et que c'était pas demain la veille qu'elle allait le voir enfin...

Personne à la maison, même pas le chien. Natt devait encore être dans la taverne ... Estrella tenta d'ouvrir la porte d'un coup de pied, son petit visage rouge de colère, mais celle ci ne bougea pas, et le résultat de cette manoeuvre fut une bonne grosse douleur pour la petite fille, ce qui n'eut pour effet que de multiplier sa colère. Se jetant sur la poignée, elle la tritura tant et si bien qu'elle finit par céder, et Estrella se retrouva dans la maison. Des larmes de colère tracaient des sillons d'eau salée sur ses joues, et elle se jeta sur le lit, gesticulant, tapant des poings et des pieds le matelas de paille, sanglottant, et tout ce qui va avec une grosse colère limite hystérique de gosse...

Ce voyage en Bourgogne, c'était tout pour la petite : la perspective de connaitre son père, celle aussi de revoir ses soeurs de coeur à la vie à la mort, Caly et Clé, qui elles aussi partaient en Bourgogne ... Elles avaient fait le projet de se revoir là bas et de recommencer leurs aventures ... Ce sera sans elle.

Estrella se redressa, décoiffée, l'air furibond, rouge, haletante, réfléchissant à ce qu'elle allait bien pouvoir faire. Natt avait semblé triste en lui annoncant qu'elles allaient devoir rester, mais elle n'était pas entrée dans une colère aussi poussée que celle de la petite ...

Un sourire se dessina sur son visage. Puisque c'était comme ça, elle allait se débrouiller toute seule d'abord ! Elle était grandeuh, quatre ans c'est beaucoup, et elle était persuadée qu'elle saurait se débrouiller sur la route aussi bien que n'importe qui ... Elle courut à son coin aménagé. Ses jouets étaient revenus à leur place dans l'après midi, elle était allée les chercher dans la grande brouette au chateau du vioc, avait tout bien rangé, quitte à tout défaire lorsque sa mère lui dirait qu'il est temps de faire les malles ... Elle prit tout à grandes brassées, cherchant du regard un grand tissus ... Oh et bien, la courverture en laine sur le lit ferait l'affaire. Ni une ni deux, elle jetta sa brassée de joujoux sur le couvre lit, et entreprit de ramener les quatre bords au centre ... Ouh la la la la, ça fait gros quand même ... La mioche ne se voyait pas trainer un baluchon deux fois plus gros qu'elle jusqu'en Bourgogne, ou n'importe où qu'elle aille ... Il allait falloir sacrifier des jouets, pas le choix. Encore un dilemne ! Doigt sur la commissure des lèvres, la p'tite pesa le pour et le contre ... Un nounours ? La poupée ? Que prendre ! Elle ferma les yeux et tendit un doigt en direction du lit, à l'aveuglette ... La poupée était désignée ... D'accord pour la poupée, tant pis pour les autres. Et puis, sa fugue achevée, elle retrouverai bien ses autres jouets ici ...

Elle fureta dans les étagères de sa mère et trouva un sac, un grand sac en toile, y fourra une petite robe rouge qu'elle mettait rarement, lui préférant ses braies bleues, et une chemise noire. Son regard vert s'arrêta sur la toile de Séville ... Elle l'embarqua aussi, hop dans le sac. Son petit coeur se serra ... Sa mère allait lui manquer ... Elle chercha des yeux un objet qui serait imprégné de son odeur et qu'elle pourrait serrer contre elle dans les moments de solitude et les peines ... Trouva l'oreiller. Bonne idée ça, un oreiller. Elle le fourra aussi dans le sac, y ajouta Méline la poupée. Elle jaugea le sac ... Il était un petit peu gros quand même ... Tant pis, elle le trainerai.

Une dernière chose à faire avant de partir .. Elle sortit de sa poche le dessin, fruit de la mission secrète confiée par sa mère avant de partir à La Fleche, qu'elle avait réalisé en s'appliquant ... Elle le déposa sur la table, en plein millieu, bien en évidence. Son amie Calyce lui avait appris à griffoner le mot "papa" ... Elle avait alors fait son dessin en se conformant aux descriptions que sa mère avait faites de lui.

Ainsi, Natt, lorsqu'elle verrait ce dessin, comprendrait que sa fille était partie. Enfin du moins, Estrella l'espérait.

Estrella sortit de la demeure, son sac derrière elle. Pourquoi ne prendrait elle pas la carriole après tout ? Le cheval était dans le pré et pas sellé, même pas la peine d'y penser, elle n'y arriverai pas ... Elle soupira, jeta un dernier regard à sa maison familiale rêvée, et prit le premier chemin qu'elle vit, ne sachant pas ou elle allait, bof, il serait toujours tant de demander à quelqu'un sur la route.

_________________
Nattascha
Les allers retours s’étaient ensuivis toute la journée entre le village et la maison de la forge.

La veille au soir, elle avait commencé par penser que sa fille était une fois de plus partie dormir chez le grincheux le plus célèbre d’Anjou. Histoire de bouder un peu, de montrer à sa mère qu’elle était fâchée.
Mais elle s’était vite ravisée. Le dessin de son père sur la table, ce défi secret qu’elle lui avait lancé avant de partir pour la flèche. Un dessin qu’elle devait amener à son père…
Et puis elle avait réalisé.
Les jouets en vrac sur son lit, l’armoire ouverte, les vêtements et autres objets qui manquent.

Le dessin pour dire quoi ? Qu’est ce qui peut bien passer par la tête d’une gamine de quatre ans à qui on retire son rêve le plus précieux depuis des jours, des semaines, des mois.

Elle avait passé une nuit infernale, trainant dans les ruelles, fonçant jusqu’au château tout aussi austère que son proprio. Avait cogné aux portes, à la grande porte même, on lui avait dit de fermer sa gueule que y’avait plus d’gosses là d’dans, et de dégager.
Ce qu’elle avait fini par faire.

Quelques heures de sommeil, entrecoupé de réveils fréquents, tant elle pensait entendre la porte qui s’ouvrait sur sa fille, fatiguée, bien moins grognon, mais surtout… vivante.
Mais non, pas d’Estrella. La prunelle de ses yeux s’était enfuie.
Où ? Comment ? Avec qui ?

Ses amies Calyce et Clelie avaient annoncé leur propre départ pour la Bourgogne. Elle avait vu les yeux de l’étoile s’illuminer à l’idée de les revoir là bas. Les avait écoutées préparer de folles aventures dans les ruelles, leurs histoires de princesses et de « namoureux »…
S’était réjouie pour sa fille de savoir que malgré d’éventuelles recherches vaines, elle aurait de quoi entrecouper ses pensées de jeux innocents.

En quelques phrases la veille au soir, elle avait brisé tous les projets de sa fille. N’avait même pas eu le temps de lui expliquer le pourquoi du comment. Rien. Elle était partie en claquant la porte. La vagabonde s’était dit qu’après quelques minutes pour se calmer, elle reviendrait.
Mais elle n’était pas revenue..
Et le temps passait.

Imaginer la frêle Estrella seule sur les routes avec pour seuls compagnons ses quelques bricoles lui fracassait le cœur en mille morceaux.
Sa pire crainte ? Qu’elle ait décidé de partir pour la Bourgogne dans l’espoir d’y retrouver son père.

Elle avait perdu du temps, trop de temps.

De ses doigts, elle siffla le chien qui, tout jouasse et inconscient de ce qui se déroulait, entra en trombe dans la maison, espérant trouver un bon gros morceau de bidoche à manger, ou une partie de jeu supplémentaire à s’offrir.
D’un geste elle le stoppa en le crochant par la peau du cou avant que, dans son enthousiasme débordant, il ne décide de tout foutre en l’air dans la maison. Le calma, et il faut l’avouer, défoula ses nerfs sur lui en lui gueulant dessus comme une dératée.

Clébard couché, pas fier pour un sou, elle fouilla dans ce qu’il restait de trésors de sa fille… les nounours… elle avait laissé ses nounours. Avait dû s’arracher le cœur à devoir choisir entre tel ou tel jouet. Pauvre tite mère…

Fallait tenter un truc.
Tant de routes s’éloignaient de Saumur, tant de gens n’en avaient rien à battre d’une gamine de quatre ans qui se ballade toute seule, qu’on ne saurait surement pas lui dire si on l’avait vue. Et puis elle avait déjà écumé les ruelles, alpagué tous les saumurois croisés pour leur demander


« N’auriez pas vu une petite gamine, haute comme ça, avec une poupée ? Une p’tite brune en pétard ?»

Personne ne l’avait vue.
Forcément, elle était partie à la nuit.

Alors elle s’approche du clebs la vagabonde, lui colle les nounours sous le nez, lui fait renifler, l’empêche de les mordre pour jouer…
Lui balance
« elle est où Estrella ? hein ? cherche, cherche mon chien, trouve moi mon étoile »

Pas possible, il est trop crétin, il ne va rien piger. Elle doit lui soulever son cul pour qu’il se remette debout, enfin, c’est pas gagné.

Alors elle file vers le village, chien attaché par une corde, nounours dans les mains… lui recolle les jouets sous le nez, et lance à nouveau des encouragements à partir chercher sa petite compagne de jeux.
Il a l’air de comprendre que sa maitresse attend quelque chose de lui. Le ton employé, l’empressement dans les mots peut être… personne ne sait comment les chiens entravent quoi que ce soit, mais il a l’air de piger que quelque chose cloche quand même pas mal depuis d’taleur.

Mais il a aussi l’air… paumé.

Abattue, elle rentre chez elle, chien à ses côtés, penaud parce que conscient d’avoir raté un truc…

C’est pas la bonne solution le chien.

_________________
Estrella.iona
[ Mioche en fugue - Jour 1 ]

Voyager, et seule de surcroit, était bien plus compliqué que ne l'avait imaginé la jeune Estrella. En effet, après quelques kilomètres - bon j'avoue, j'exagère - quelques centaines de mètres parcourus, trainant derrière elle son gros sac, elle était essouflée et toute en sueur. Décidément, aller en Bougogne à pieds n'allait pas être de tout repos.

Préférant la sagesse à l'épuisement, Estrella prit le parti de se reposer un moment, pour n'être que plus en forme après et faire toute la route Saumur - " Zoinville" d'une seule traite, sans dormir et sans s'arrêter.

Elle agrippa donc son gros sac qu'elle avait abandonné dans la poussière, le traina jusqu'a un fossé en bordure de la route, traversa le fossé en l'emjambant avec ses courtes pattes, dénicha une grosse pierre, s'assit dessus, posa ses coudes sur ses genoux, ses mains faisaient support pour sa tête, puis regarda les gens passer.

Enfin ... Le peu de monde qu'elle vit passer. Car il faut avouer que les voyageurs ne se bousculaient pas au portillon. Estrella allait perdre patience quand un nuage de poussière au loin et le bruit de sabots de chevaux martelant le sol l'interpella ... C'était un carrosse. Un joli carrosse tout doré, tiré par quatre chevaux blancs comme neige. Un cocher vêtu de noir les menait. Une main gantée dépassait de la fenêtre du carrosse.

Estrella vit cela avec attention. C'était un carrosse qu'il lui fallait ! Un joli carrosse pour pouvoir aller jusqu'en Bourgogne sans se fatiguer ! Ca, c'était une chouette idée. Malheureusement, le temps qu'elle réagisse, le dit carrosse était déja bien loin. Quel dommage !

De dépit, Estrella se rassit, ouvrit le sac et en sortit Méline la poupée, qu'elle serra contre elle. Comme sa mère lui manquait ! Elle n'aurait jamais cru que fuguer était aussi pénible ... Son petit coeur balançait entre aller jusqu'en Bourgogne et courir retrouver sa mère à Saumur, qui devait se faire un sang d'encre n'ayant pas de nouvelle de sa progéniture ...


Quelques heures avaient passé, Estrella avait glandé, assise sur sa pierre. Il était temps d'envisager de poursuivre son chemin ... Elle remit Méline dans le sac, sauta le fossé, et continua la route. Dix minutes plus tard, une nouvelle pause s'imposait. Mais pas pour se reposer, non ... Estrella venait d'apercevoir une charette en bois, pleine de pommes, garée sur un bord de la route ... S'approchant sans bruit, elle vit le propriétaire profondément endormi dans l'herbe, non loin de là. Une idée germa dans son esprit enfantin ... Le voila son carrosse ! Son véhicule qui allait l'aider à faire la route ! Ni une ni deux, elle escalada les pommes, en écrasant des brassées au passage, et se nicha sur le monticule ... Oh mais elle avait oublié son sac en bas ! Elle se retourna, rampa à plat ventre sur les pommes - ouillouillouille, essayez de ramper sur des pommes, ca fait super mal ! -, en fit rouler par terre sans le faire exprès, attrapa son sac, le tira de toute ses forces, arriva à le remonter au terme d'efforts surhumains, remonta en haut du monticule de pommes, se dit que ce n'était pas une bonne idée d'être si haut, le fermier la verrai, eut alors une autre idée ingénieuse. Elle se mit en tête de creuser un trou dans le tas de pommes ... Ceci fait, elle se laissa glisser dedans et attendit.

Elle n'eut pas à attendre longtemps : le fermier, surement tiré de son sommeil par les bruits de pommes qui roulent, s'était remis dans sa carriole et déja le convoi s'ébranlait. Aidé par la bière, il ne s'était même pas rendu compte qu'une passagère clandestine avait pris place dans les pommes.

Très contente et bercée par le mouvement irrégulier de la route, la petite sombra dans le sommeil.

Plusieurs heures après.

Estrella s'éveilla. La charette pleine de pommes était immobile et le fermier était invisible ... Elle était arrivée en Bourgogne, enfin !! Wahou !
Mais ... La Bourgogne, c'était pas un peu plus loin ? Sa mère lui avait parlé de plusieurs jours, et là, elle n'avait pas l'impression d'avoir dormi plusieurs jours ... M'enfin bon, elle était arrivée en Bourgogne, peu importe, elle se fichait du pourquoi du comment. Maintenant restait à savoir si elle était bien à "Zoinville", ou si elle se trouvait dans un autre village de Bourgogne. Et oui, la petite était persuadée que d'un, elle avait pris le bon chemin en partant de Saumur, et que de deux, elle était arrivée à destination. Or il s'avéra qu'ele avait tout faux.

S'extirpant à grand peine des pommes, en dérobant deux trois qu'elle glissa dans son sac, elle sauta à bas de la charette et se mit en devoir d'observer les alentours.

Oh, une taverne avec des gens dedans. Elle courut à la rencontre de ses villageois, toussotta pour attirer leur attention, en vain, cria, en vain, car ses petits cris étaient masqués par les rires gras des ivrognes ... Pfffffff. Pas moyen de se faire entendre, lorsqu'on à quatre ans et pas toutes ses dents. Déçue, elle entreprit de visiter le village, et elle vit un homme qui marchait. Elle lui courut après, tira la manche de sa chemise pour attirer son attention.


Qu'est ce qu'elle m'veut, la môme ?

B'zour m'ssieur, z'voudrai zuste savoir si on était bien à Zoinville ici !

Quoi ? A Zoinville ? C'est quoi ca Zoinville ?

Euh ... Mais pas Zoinvilleuh .. Zh... Zhj... Zjoinville !

Ah ! Joinville ! Mais ca va pas, gamine, ici, on est à Angers ! Joinville c'est en Bourgogne ! Et qu'est ce que tu fous là toute seule ? Où sont tes parents ? Hé , où tu files comme ça ?

Estrella partit en courant sans demander son reste pour évider de répondre à l'interrogatoire ... Alors on était à Angers ?! Mais c'était pas possible .. Elle s'était donc trompée de chemin en partant de Saumur ? Quoi de plus normal àprès tout ... Elle ne savait pas lire et n'avait aucun sens de l'orientation...

Elle essaya de se rappeller si Angers était sur la route de Bourgogne ... Impossible de s'en souvenir. Tant pis. Le soir venu elle continuerait le chemin tout droit, et comme disait le dicton, tous les chemins mènent à Rome. Autrement dit, tous les chemins mènent en Bourgogne alors !

Pour l'heure, direction une taverne. Et si on lui pose des questions sur sa présence solitaire, elle répondrait que sa mère l'accompagnait et qu'elle s'occupait de la carriole. Pas envie qu'on la ré expédie à Saumur !

_________________
Nattascha
HIPS LAAAAAAAAA


Elle est des nooooooooooooooo « hips » ooooooootreuuuuuuuuuuu elle a bu ses chopes comme les auuuuuuuuuu « hips » auuuuuuuutreuuuuuuuuuuuuuuu

Yeux qui se croisent, jambes qui s’emmèlent, retour à la casa difficile mais rigolard.
Elle oublie tout c’soir la vagabonde..

L’andalou qui « hips » n’donne pas d’nouvelles alors qu’elle a appris « hips » qu’il est bien vivant..
La gamine sur les « hips » routes, qui n’sait « hips » pas qu’sa mère sait son père « hips » vivant.
Les beaux gosses « hips » qui trainent pas loin et lui font des avances plus que carabinées


Elle sourit à la « hips » nuit la vagabonde.
Elle en a rien à foutre de rien.
Va s’faire catin tiens…
pourquoi pas ? Hein ? Ben ouais, pas d’prises « hips » de tête quand on est une catin !!! Elle pose la question à des collègues de biture imaginaires
Hein ? t’en penses « hips » quoi toi ? j’ferais une « hips »belle catin nan ?
On couche, on gagne des thunes, on s’achète plein de trucs, et pis voilà.
Bon après « hips » c’t’une question d’« hips » réputation.
Mais elle s’en cogne la brune c’soir. D’sa « hips » réputation.
Elle se marre. D’un rire gras à faire fuir les « hips » beaux gosses en question.


Han !!! « Hips » mais c’est « hips » quoi c’« hips »bordel ?
T’es qui « hips » toi ?


Elle vient de marcher sur un truc qui a fait craaaaaaaaaaaaac sous son pied.
Bon alors elle commence par « hips » tenter de lever le pied pour voir qui s’y cache. Mais s’retrouve le cul par terre à s’marrer comme une débile.
Le gars « hips » qui habite présentement le dessous de ses bottes est en fait « hips » un escargot. Enfin « hips » était. Parce que là.. même sa mère le reconnaitrait pas le « hips » bestiau.
Pas idée d’croiser la route d’la « hips » vagabonde bourrée non plus un soir « hips » d’aout. En hommage au gallinacée mort pour la bonne cause elle entame le chant d’honneur appris dans son enfance.


Un escargooooooooooooooooooooot qu’elle drôle de « hips » p’tite bêêêêêêêêteuuuuuuuuuuuuuuu, c’est rigoloooooooooooooo « hips » c’qu’il a sur la têêêêêteuuuuuuuuuuuuuuuuuuu

Rien à foutre des couche-tôt du bled. Ce soir elle a picolé et tient à partager ça avec ses concitoyens..

Elle essuie avec respect les restes d’escargot sur un monticule de terre et d’herbe.. respect quand même. Elle vient de commettre un meurtre, espère ne surtout pas se faire gauler par la maréchaussée.

Cognant les portes cochères, s’fracassant dans les murs qu’elle insulte en gueulant, elle arpente le chemin qui mène à la forge et à leur maison.

Dedieu c’est « hips » loin !!! m’souv’nais « hips » pas qu’c’était si lion.. lian.. LOINNNNNN RAAAAAAAAAAAAH c’te barraque.

Un passant passe. Qui la regarde comme si elle était c’qu’ils appellent le sans nom… elle lui tire la langue, le course sur quelques mètres histoire de l’emmerder, et reprend sa route.

Mais au fait c’est dans quel sens que j’dois aller ?

Ben oui à faire l’andouille on en perd le sens de l’orientation..


Heyyyyyyy « hips » m’siiiiiiiiiiiiiiiiiire !!! c’est où « hips »la maison d’l’andalouuuuuuuuuuuuu ??

Tête qui dodeline, yeux qui clignotent, elle regarde le gus partir en courant maintenant.

HEYYYYYYYYY TETE DE NOOOOOEUUUUUUUUUD !!!!!!!!!!
Pfffffffffffffff


Bon, là elle a cogné d’taleur.. ça doit être par là… ah oui, reconnait la butte avec l’escargot mort… le salue au passage
J’m’excuse « hips » hein… mais c’pas d’ma faute, c’est Isa qui m’a torché la goule !!!
Elle se re re re re marre..


p’tain « hips » c’est bon d’rigoler !!!

Bon on rigole on rigole, mais on voit pas l’bout du ch’min…

Han !!! la mairie !!!
Pis ya d’la « hips » lumière en plus !!!
Allez hop, on va aller faire « hips » un tour là d’dans voir qui bosse encore à c’t’heure.

Quelques marches à franchir, autant debout qu’à quatre pattes, parce que quand même elle a vachement mis dans son nez…

Pas de bruit dans la mairie… ben si ya que ça on va en faire !!!


COUCOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU Y’A QUELQU’UUUUUUUUUUN ???

Sourire goguenard au coin des lèvres elle voit sortir en furie d’un bureau un gars jamais croisé avant.

Pas fini c’bordel ? allez cuver ailleurs !!!

Hey ho tu m’parles correct hein didon !!!

Et là l’illumination… pour sûr il va l’accueillir différemment dans un instant !!!

J’passe « hips » là « hips » maint’nant parce que j’veux être noble « hips »sans noblesse !!!
C’vous qui « hips » vous occupez d’ça ???


Un soupire expressif s’échappe des lèvres de la vagabonde.

Pfiouuuuuuuuu et si on pouvait « hips »faire vite parc’que là.. j’suis « hips » crevée

Bon dès qu’il y a un peu de thune à se faire, c’est bien connu que les gars de l’administration se laissent attendrir..

Les courbettes se suivent et se ressemblent, arrachant à la gueuse bientôt noble des rires très très expressifs aussi..


Suivez moi gente dame, nous allons remplir le formulaire.

Ben voyons, gente dame maint’nant…
Elle le suit, évidemment, elle est venue là pour l’emmerder, elle va pas faire demi tour maintenant..


Il lui présente une chaise… tiens quand on paie on peut s’asseoir sur un truc avec un dossier.. saura s’en souv’nir la vagabonde.

Elle s’assied donc, avec moult précautions, parce que même si c’est pas haut, elle aimerait pas s’gauffrer au milieu de la mairie. Ça ferait mauvais genre.
Alors elle redresse les épaules hein… bien que n’étant pas consciente qu’en fait elle tangue. Ce qui explique le sourire en coin du magistrat préposé aux inscriptions au registre de la noblesse passagère.

Bon alors, votre nom c’est quoi ?

Sursaut de la brune qui s’endormait presque

Hein ?????? « hips » moi ??
Heu ben c’est « hips » nattschaa.. « hips » nan naaaaaaaaaattascha, avec deux t et un S avant l’c sivouplé !!!


Elle se penche au dessus du bureau pour vérifier que le gus écrit correctement son prénom. Sauf qu’elle va devoir lui faire confiance… vu qu’elle voit trouble.

Le prénom inscrit il relève la tête et lui demande.

Bon alors, votre nom d’noble, ce sera quoi mademois… ma dame ?

Ben ça dépend.. j’aimerais « hips »bien un nom avec « hips »« du » devant…
Après… « hips » là j’ai pas d’idée..
Laissez moi deux « hips » s’condes pour réfléchir.. sivouplé


Elle tente de réfléchir, mais n’y arrive pas… sa vision nocturne n’est pas activée, et tout ce qu’elle arrive à imaginer ou concrétiser d’image dans sa tête, c’est une rafale de chopines.

Le gus en face voit bien qu’elle n’y arrivera pas… pas la peine d’y passer des plombes.


Je peux peut être vous aider chère dame…

Hochement de tete un peu lent de la vagabonde bourrée… on peut pas tout faire. réfléchir et bouger. Faut pas abuser non plus.

Faites donc « hips » l’ami, trouvez moi un nom qui corresponde à la femme que vous avez en face d’vous.

Le sourire du préposé s’élargit et il écrit le nom entier de noblesse de la gueuse…

Voiiiiiilà… c’est fait.
Ça vous f’ra 60 écus m’dame.


« Quand même ça fait cher hein » semble dire la vagabonde qui ne dit rien et se contente de dodeliner une fois de plus de la tête.
Bon elle trouve les écus dans sa poche, ça tombe bien elle vient de vendre une échelle, et les refile au gars. Enfin, elle les pose sur le bureau vu qu’elle n’arrive pas à bien saisir où s’trouve la main tendue.

« hips » zêtes bien « aimable » m’sire…

C’est quoi l’nom qu’vous "hips" m’avez filé ?

L’homme se lève derrière son bureau, ce qui n’impressionne pas du tout la brune en état d’ébriété… et lui lance

« Vous serez ravie lorsque vous l’apprendrez. Peut être est il mieux que vous attendiez votre réveil demain pour le lire vous-même… ce sera une belle surprise »
Elle hoche la tête vigoureusement. Elle aime bien les surprises la Natt, surtout si elles sont bonnes.

Alors elle se lève, salue maladroitement le gus d’une révérence totalement foireuse, et trouve la sortie, son précieux papier en main..

Viv’ment d’main tiens… qu’elle ouvre sa surprise..

_________________
Fifounijoli
Depuis la chancellerie ...

Citation:

Alatariel,

Comme convenue, j'ai fais les demandes de laisser passer pour Dame Nattascha et sa fille. Je n'ai pas de nouvelles à ce jour autre que celles que j'ai pu vous faire parvenir par mon dévoué pigeon. Je reste à votre disposition et vous conseillerais de garder encore quelques jours votre protégée dans votre demeure.

Bien à toi

Fifou


La rouquine fit porter se pli au plus vite au Château de Chemillé, avant d'aller prendre un peu l'air afin de se dégourdir les jambes...
_________________
Estrella.iona
[ Mioche en fugue - Jour 2 - Rencontre avec un fantôme ]


La vie à Angers était d'un triste, ou alors Estrella n'avait pas choisi le bon jour pour fuguer. Car purée, elle n'avait croisé presque personne à part un bonhomme qui n'a pas cessé de l'appeler madame, malgré ses précisions, et une gentille dame qui était tribun de la ville. Estrella avait bien tenté de s'acclimater aux conversations, dans la soirée avant de prendre la route, mais les messieurs et dames présents semblaient aimer un peu trop la beuverie et clamaient des choses qu'elle ne comprenait pas ... Un peu inquiète, elle avait préféré prendre directement la route.

A la sortie du village, elle hésita longuement sur le chemin à prendre. Elle venait de là * montre la direction de Saumur de son petit doigt * et il fallait aller en Bourgogne ... Donc * intense réflexion * c'était ce chemin là qu'il fallait prendre.

Estrella emprunta le chemin sans se poser guère plus de question, espérant seulement que le prochain village qu'elle verrait serait Joinville ou un autre de Bourgogne.

Cette fois sur la route, pas de charette ni de carrosse, rien. Courageuse, la p'tite fit quelques lieues sans rechigner, puis multiplia les pauses, quand même. Arrivée à peu près au milieu du trajet, elle ouvrit son sac et croqua à belles dents dans une des pommes dérobées lors de son trajet précédent. Elle était en grande restauration, un peu à l'affut des bruits singuliers qu'elle entendait (il faisait noir quand même, et c'était pas très rassurant), les hullulements des chouettes, les bruissements des feuilles ... Quand une dame, habillée tout de blanc, la dépassa grande vitesse. La dame en question ne marchait pas, elle flottait.


Estrella ouvrit des yeux graaaands comme ça. C'était quoi, ça ?! Une dame qui flotte ? Non non, il fallait qu'elle en ait le coeur net.
Téméraire, elle apostropha la chose.


Hé, m'dame !

La forme s'arrêta subitement, sembla pivoter sur elle même, revint sur ses "pas", à la hauteur de la fillette, et répondit d'une voix mieilleuse :

Ouiiiii ?

Un petit peu désarçonnée, la gamine. Elle ne s'était pas attendue à devoir converser avec un fantôme.

Euh ... B'soir m'dame ! Voila, ze voyaze toute seule et est ce que vous pouvez me tiendre compagnie ? Siouplaiiiit ?

Le fantôme eut une moue dubitative. Cela faisait des mois qu'elle était morte et qu'elle n'avait fait la conversation à personne, et encore moins à une gamine ! De toute façon, en y réfléchissant, elle avait de choix entre participer aux babillages incessants de la mioche ou hanter les rues du prochain village qu'elle croise. Elle hocha la tête.

Bon d'accord, je veux bien rester avec toi. Mais si tu marches pas assez vite, je pars !

Acquiècement vigoureux de la mioche. Elle allait pouvoir discutailler et ça, c'était super chouette. Elle jeta sa pomme dans un fossé, agrippa son sac à deux mains, et le duo commença à marcher en silence. Au bout de quelques minutes, l'avalanche de question commença.

Z'êtes quoi vous au fait ?
Je suis ce qu'on peut appeller un fantôme.
Un fantôme ! Maic z'croyais qu'les fantômes, et bin ça existait pas !
*haussement d'épaules agaçé" Et bien tu vois bien que si ! Vu que je suis là !
C'est vrai ... Pardon m'dame. Et comment que vous z'êtes dev'nue fantôme ?
Il n'y a pas longtemps, je suis morte.
Ohhh c'est triste ! Comment ?
*Voix étranglé pleine d'émotion * Ma soeur m'a précipitée par le balcon car je ne voulais pas lui donner mes affaires ... Je suis morte sur le coup.
Ho, mais c'est super triste ! Et vous faites quoi maintenant ?
Je hante les chemins et les villages .. J'suis là pour l'éternité, alors autant m'occuper.
Mmmmh oui, vous d'vez vous z'ennuyer beaucoup !
Moui. Et toi petite, que fais tu là toute seule ? C'est mal fréquenté ici, il y a des gens pas nets, et même des fantômes, tu vois.
M'en fiche, z'ai pas peur. Z'suis partite de chez moi passsque m'man et moi on devait chercher p'pa dans la Bourgogne, et pis maintenant elle veut plus ! Donc moi z'ai partite toute seule !
Oh ... Donc là tu comptes aller en Bourgogne ?
Oui ! Z'espère c'est le prochain village !
Euh .. désolée de briser tes rêves mon enfant, mais le clocher que tu vois là, et bien c'est La Flèche, et la Bourgogne, bin c'est de l'autre côté.

De stupeur Estrella laissa tomber son sac qui engendra un nuage de poussière, et l'esprit disparu. Hop envolé, sans prévenir. Estrella regarda partout, partout, dans toutes les directions, mais non. le fantôme avait bel et bien disparu. Elle ne connaissait même pas son nom !

A -t-elle rêvé ? Ou bien ne dit on pas que les enfants ont une âme encore pure et peuvent voir ce que les adultes ne peuvent plus ?

De toutes manières, fantôme ou pas fantôme, le souci restait le même. Estrella n'était pas en Bourgogne mais à La Flèche. Elle ne savait pas pourquoi, mais ce village lui disait vaguement quelque chose ... Le jour commençait à poindre et Estrella était fatiguée. Elle se dirigea vers le village, salua d'un sourire le garde qui dormait lui aussi, entra dans l'enceinte de la ville, trouva un petit coin de parc, sortit l'oreiller de sa mère qu'elle respira profondément et s'endormit.

Quelques heures plus tard.

Estrella se réveilla en sursaut. La Flèche ! Elle savait pourquoi celà lui parlait .. C'était là que sa mère était allée se battre ! Mais oui bien sûr ! Et si elle avait changé si subitement d'avis, c'était parce que son adversaire lui avait tapé trop fort sur la tête et avait dérangé son cerveau ... Tout concordait ! Il fallait absolument maintenant qu'elle trouve le dit combattant. Mais d'un elle ne connaissait pas son nom, de deux comment le trouver ? A si, elle connaissait son surnom ... Le Magnifique. Bon bin, direction les tavernes pour demander aux gens s'ils connaissaient un Magnifique. Et puis, lorsqu'elle le trouverait, elle lui dirait deux mots sur sa façon de penser. C'était quand même parce qu'il avait dérangé la tête de sa mère en frappant si elles ne partaient plus en Bourgogne !

Il y avait plusieurs tavernes, là. Dans une, trop de monde, alors elle lui préféra une autre taverne où un coin enfant y était aménagé. Elle entra, sortit sa poupée et commença à jouer.

Puis elle eut une idée fulgurante : elle allait écrire à sa mère pour lui dire de ne pas se faire de souci ! Cela faisait deux jours qu'elle était partie et Natt devait être inquiète. Elle se leva prestement, sortit de sa poche un morceau de vélin que Cocorentin, à Bayeux, lui avait offert, exigea un crayon, ou un pastel, ou quelque chose, et commença la rédaction de la lettre, en tirant la langue pour mieux s'appliquer, clamant les mots à voix haute pour s'aider.


"Chère m'man, ze suis arrivée à La Flèche. Ne t'inquiètes pas pour moi ze vais bien hein. Tu me manques m'man, ze t'aime beaucoup tout plein. Estrella."

Une fois finie, la lettre donnait cela :



Et oui ! Estrella ne savait pas écrire ! A part griffoner son prénom, la lettre était parfaitement imcompréhensible, mais cela, la petite n'en avait même pas conscience.
Elle sortit de la taverne, se dirigea vers un pigeonnier et demanda à ce qu'on envoie cette lettre à Nattascha. Sitôt dit, sitôt fait.
Soulagée, la p'tite s'en retourna dans la taverne où elle avait laissé ses joujoux.

_________________
Nattascha
DING DONG SPLASH


Les cloches sonnent..
C’est la messe ou la cervoise ?

Recroquevillée sous une couverture de laine, pliée en deux par un mal de bide du tonnerre, la tête comme un terrain de soule à la fin du match, la brune grogne, geint et maudit sainte boulasse sur cinq générations.
De temps en temps elle pouffe, là au chaud sous sa couverture… quand même elle s’est bien marrée hier soir…
Hannnnn nan pas rire... bobo.

D’une main un peu engourdie, elle repousse de quelques centimètres le lainage qui recouvre ses cheveux ébouriffés, sous lesquels résonnent bien les cloches d’une cathédrale quelconque.

Les yeux plissés, le nez froncé, elle jette un œil à la fenêtre par laquelle les rayons du soleil entrent en fanfare. L’aube a dû passer son tour depuis bien longtemps.
Oui mais ça fait mal le soleil. Alors la couverture reprend sa place sur la tignasse, dans un ragout d’injures marmonnées un peu comme elles viennent.

Mais ça gratte à la fenêtre… elle a l’ouïe fine la vagabonde. Forcément, les années passées à dormir à la belle étoile lui ont façonné les sens d’façon à ne rien pouvoir rater en cas de danger.
Donc ça gratte… encore et toujours.
Et ça l’énerve.

D’un mouvement brusque elle rejette la couverture à ses pieds et se lève pour aller enguirlander les gamins qu’ont rien d’autre à foutre un dimanche matin que d’aller emmerder le monde.
Bon, elle n’aurait pas dû se lever aussi vite… un p’tit vertige, une légère nausée..
Bleuarp, plus jamais ça…

Direction la fenêtre qu’elle ouvre. Et découvre qu’on ne l’avait pas prévenue, mais elle a un élevage de pigeons. Elle préfère ça qu’un élevage de gosses mal élevés remarquez…

Faut croire que la journée va devoir commencer pour de bon. Dommage elle serait bien restée cuver là des heures durant encore. Quoi que… toute seule… nan, c’est pas la peine.

L’armoire est ouverte et d’un gros bocal elle sort deux poignées de graines qu’elle refile aux volatiles, histoire de les occuper le temps qu’elle fasse les réponses si réponses il y a.
Les parchemins sont détachés et posés sur la table. A côté d’un autre parchemin..

Un autre parchemin ? Qu’est ce que c’est qu’ça ?
Elle déplie le truc enroulé sur lui-même et découvre qu’elle va se trainer un nom de pocharde pendant un bon moment… elle se souvient… la mairie, le gars derrière son bureau… ah le fumier !!!! Encore un truc à faire. Aller démonter la tête du saligaud qui a profité de son état pour la ridiculiser…

Bon mais on pensera à ça plus tard. Peut être qu’un de ces parchemins vient d’Isatan.

Le premier parchemin est déplié à la hâte et lui fout un coup au cœur comme aucune lame dans le royaume ne pourrait la secouer.


http://img31.imageshack.us/img31/8117/courrier.jpg

Le petit nom scribouillé en bas, de la main de sa fille… ces gribouillages. Elle veut lui dire quelque chose mais quoi ?
Alors elle reprend pieds vraiment… va falloir faire quelque chose…
Elle croise les doigts pour que le deuxième parchemin vienne d’Isatan, qu’elle lui annonce une bonne nouvelle…
Et l’ouvre tout aussi précipitamment que le précédent.


Citation:
Bon j'espère que t'as pas trop mal aux ch'veux !
Si tu crois qu'y poussent dans ton crâne c'est normal hein ça va passer .
Bon pour ta fille l'était bien à Angers ...
L'y était mais l'y est plus .....
Pis j'l'ai pas vu en v'nant , mais bon p'tet que j'vois pas grand chose non plus .
De c'que j'en sais par mon assistante , l'est pas r'venue à Saumur , j'vais m'renseigner pour Craon s'tu veux et j'peux si tu veux leur dire d'la choper si y la voit ?

Tu m'diras et j'te dis dès qu'je sais pour ta môme

Isatan


C’est bien les mots qu’elle attendait…
Estrella est partie au hasard et se trouve maintenant en baguenaude en Anjou.

Elle s’assied à la table après avoir pris son nécessaire pour écrire et se met à gratter.


Citation:
Isa,

Alors je pars aujourd'hui direction Angers, je la trouverai peut être sur le chemin...
Craon ? Connais pas, mais si tu peux te renseigner oui, ce serait bien...
Y’a aussi la flèche sur la route.
Si t'as des contacts là bas, ce serait bien qu'ils te disent aussi s'ils ont vu ma gamine trainer dans le coin.

Pour mes cheveux, ils poussent pas dedans, mais la vache me font mal quand même...
Pis fait soleil en plus... ça fait mal aux yeux.
Faudrait inventer des trucs qu'on met devant les yeux pour empêcher les rayons de passer et nous faire mal les lendemains de cuite.
Enfin bon j'pense à des trucs qu'existeront jamais... faut que j'arrête.
À croire que j'ai plutôt le sang mélangé à l'alcool que l'inverse.

Merci ma jolie pour tes infos. Je pars aujourd'hui pour Angers.
Si t'es encore là bas demain on se verra.

Bisous alcoolisés.

Natt


Finalement ya pas de raison de paniquer… et elle se marre un p’tit coup la brunette en repensant à la veille, et aux bisous alcoolisés qu’Isa va recevoir.
Boarf, allez faut se mettre en route. Elle va bien finir par la retrouver sa fille. et puis comme le lui disait la p’tite Aurile, « si Estrella tient de son père et de sa mère, elle s’en sortira très bien ».

On va plonger un bon coup dans la Loire, histoire de se réveiller pour de bon, et préparer le nécessaire pour quelques jours.
C’est reparti pour un tour…
Manquerait plus qu’elle doive retourner sur la Flèche… pas que les souvenirs soient mauvais mais…
Si.
Ils sont mauvais…

_________________
Karyl
[A la taverne avec les filles]

Maugréer... rouspéter... ronchonner... Pour un peu le p'tit karyl se serait pris pour le vieux Georges tant son phrasé était élégant en cette nuit de fin août. Il était en colère car Nattascha, pour des raisons dont il ignorait tout, avait annulé le voyage vers la bourgogne. Il avait alors songé à y aller seul, une brillante idée en soit, mais il n'avait pas la moindre idée d'où que c'était la Bourgogne alors Joinville!! Et puis, les arguments des filles... On avait plus besoin de lui ici. Aller là-bas seul était du suicide. Il allait se faire tuer. Ses amis de voudraient surement pas qu'il prenne un tel risque aussi inutile. Ils n'avaient pas besoin de devoir en plus s'inquiéter de sa sécurité... Les arguments pour le convaincre ne manquait pas et bien qu'il refusait de le reconnaitre, elles avaient su insuffler le doute en lui. Perdu, indécis, le petit blond ne savait plus quoi faire. Partir? Rester? Qu'allaient donc penser les autres en le trouvant ici? Devait-il croire Aurile quand elle disait qu'ils seraient là dans deux semaines? Comment pouvaient-elles le savoir, Isa avait bien dit que de dangereuses armées patrouillaient sur les routes! Comment affronterait-il leur regard alors qu'il n'était pas aller les sauver de la prison? Il n'était pas un lâche, il avait pas peur lui de ces armées, il pourrait se cacher et les sauver.
Dans son cœur d'enfant, le petit Karyl confondait courage et témérité, sagesse et lâcheté. Au fond de lui il savait que les filles avaient raison, que seul il n'avait aucune chance pourtant, il voulait prouver qu'il était digne de cette bague qu'il gardait précieusement contre son lui, qu'il était digne de confiance. Il voulait être ce fier aventurier aussi fort que le colosse auquel il aspirait tant à ressembler une fois adulte..


Et puis, plus tard dans la soirée alors qu'il était toujours aux prises avec ses doutes, la situation se mit à déraper, Nattascha se mit à boire chopine sur chopine dans un rire gras qui lui glaça le sang et le fit entrer dans une colère froide. Estrella avait disparu, plus aucune trace d'elle si ce n'est peut être un signalement à Angers la ville voisine et que faisait sa mère?? Elle se noyait dans l'alcool. Le petit avait alors essayer de l'arrêter flanquant à terre une partie du liquide ambrée tout en fusillant la brune du regard qui riait de concert avec Isatan qui continuait de la servir. La colère lui fit alors dire des mots qu'il regretta amèrement quand la jeune mère, surement blessée par ses paroles, s'en alla d'un air triste le laissant pantois avec un arrière goût d'abandon au fond de la gorge.


Il avait voulu aider mais n'avait fait qu'envenimer la situation et maintenant Nattascha avait elle aussi disparue et au vue de son état alcoolisé on pouvait craindre le pire. L'enfant se mit alors à la chercher autour de la taverne s'attendant à la trouver affalée contre un mur en train de pleurer mais rien, seulement quelques notes de chant joyeux et enivrés déjà lointains répondaient à son appel. La mine grave, Karyl décida alors d'aller à la forge. Fallait bien qu'elle rentre chez elle à un moment.
La tête baisse tant par le besoin de regarder ou il mettait les pieds que par le poids de la culpabilité, le petit parti alors en direction de la maison de l'andalou. Les mains dans les poches, il tendait l'oreille mais rien, pas un bruit. Autour de lui tout était noir et calme, seule le soleil argent trônant au milieu de la voute céleste était là pour lui tenir compagnie et éclairer sa route de ses quelques rayons blafards.

Il mit un certain temps à retrouver le chemin de la forge, en pleine nuit l'exercice n'était pas des plus aisé et le sourire qui orna son visage quand enfin la battisse se dessina devant ses yeux s'évanouit bien vite quand il se rendit compte qu'il n'y avait aux alentours nul âme qui vive.
Pivotant sur lui même pour tacher de percevoir une silhouette dans le noir, karyl se mit à appeler la brune de toute ses formes mais ce n'est que le frémissement du vent dans les arbres alentour qui répondit à son appel. Nattascha n'était pas là. Déçu, l'enfant fit alors quelques pas avant de se retourner pour regarder une nouvelle fois la forge avant de repartir vers la ville qu'il comptait bien fouiller de fond en comble. Il ne pouvait peut-être rien pour ses amis mais il pouvait au moins aider la brune!!

C'est ainsi que malgré l'obscurité, le mioche parcourra Saumur et ses environs immédiats toute la nuit à la recherche d'un mercenaire enivrée qui semblait se jouer de lui à disparaitre à chaque fois qu'il pensait l'avoir trouvé au détour d'une ruelle ou d'un bâtiment. Et ce n'est qu'au matin, épuisé et las que l'enfant reprit le chemin de la forge espérant encore y retrouver la brune.


[Arrivé à la forge le lendemain matin]

Et c'est une Nattascha bien portante qui accueillit le petit homme à son arrivée. Une Nattascha à la mine un peu fatiguée mais visiblement bien remise qui semblait vaquer à ses occupations. A pas de loup, le petit homme approcha de la maisonnette, chassa les quelques pigeons qui récupérer les graines sur le rebord de la fenêtre et observa la brune en train d'écrire une lettre qui semblait lui donner le sourire. Puis, se faisant le plus discret possible pour ne pas se faire voir, il la suivit dans ce qui semblait être des préparatifs... ainsi donc elle partait quelque part.. chercher Estrella surement...

Karyl fit alors le début d'un geste pour signaler à la brune sa présence puis se ravisa la mine soudainement triste. Il n'était pas de la famille après tout et n'avait pas grand chose à faire là, surtout pas après ce qui s'était passé la veille. Il n'était qu'un de ses enfants de rien vagabondant au gré du vent sans attache. Un sourire lui vînt malgré ses sombres pensées. Estrella avait beaucoup de chance d'avoir une mère pareille et bien qu'il lui en voulait tout un peu de la façon dont elle s'était comportée, il lui souhaita bon voyage dans un murmure inaudible avant de s'en retourner chez lui faire ses propres bagages.

Aurile lui en voudrait surement pour ce qu'il s'apprêtait à faire mais elle avait ses parents et oublierait bien vite. Nattascha allait retrouver la petite Estrella et semblait joyeuse... Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et alors qu'il laissait derrière lui la maison andalouse, une pensée lui vînt : La petite Estrella avait-elle fuit pour la bourgogne?

Sans répondre à la question, il fit alors ce choix qu'il repoussait depuis trop longtemps... Il trouverait bien quelque chose à raconter au vieux Georges. Oui, il était temps pour lui de reprendre la route et de poursuivre son chemin qui allait le conduire bien loin de Saumur...

_________________
un simple gamin des rues...
Estrella.iona
[ Mioche en fugue - Jour 3 - Draps rose et choucoulat ]


La fugue était terminée pour la p'tite ... Et ouais, elle n'irait pas plus loin que La Flèche ...
La veille, elle avait fait la connaissance de Ricks, dict Le Magnifique, alias celui qui c'était battu avec sa mère, et contrairement à ce qu'elle avait imaginé, il était plutôt gentil, en fin de compte. Il avait même réussi à faire culpabiliser son petit coeur d'enfant en lui disant combien sa mère devait être inquiète ... Mais qu'en savaient ils, les gens, si sa mère était inquiète ou pas ? Ca se trouve, elle était entrain de faire la fête, buvant chopes sur chopes, heureuse de s'être débarrassée d'une mioche qui souvent, tapait ses crises ... N'empêche que sa maman lui manquait, à Estrella, ses bisous et ses calins ... Pffff .. Plus jamais elle fuguerait, hein .. Ou pas.

Du coup, sur l'invitation de Ricks, elle avait décidé, après ses "z'fais qu'est ce que z'veux, t'façon!' , de mettre un terme à son périple et de squatter sa chambre d'amis, à la condition qu'il y ait des draps roses ... Pourquoi rose, au fait ? Bin parce que Méline, sa poupée de chiffons, était très difficile. C'était une poupée capricieuse qui se répandait en commérages et en critiques sur tout un chacun. Et quand Ricks avait proposé à la gaminette sa chambre d'amis en attendant Natt, Méline avait soufflé à l'oreille d'Estrella qu'elle ne devait accepter que si il y avait des draps roses ... Heureusement la mairesse -enfin plus pour longtemps- en avait et Estrella allait pouvoir dormir dans de jolis draps roses.


Un rayon de soleil qui tapait sur les paupières closes de la petite la tira de son sommeil et elle se redressa. Elle était où là déja ? Ah oui, dans la chambre d'amis.
Elle se mit debout sur le lit et sauta à pied joints pour tester la dureté du matelas. Elle sauta pendant plusieurs minutes, pouce dans la bouche, et Méline dans l'autre bras, ce qui eut pour effet de défaire les draps et de mettre le matelas de travers.
Bien réveillée grace à ces sauts matinaux, elle se laissa tomber sur le lit, toute ébouriffée et un peu affamée.
Un coup d'oeil à la petite table de chevet et elle vit le morceau de chocolat qu'elle avait posé là la veille, qu'une gentille fille lui avait offert. Bon il était un peu mou avec la chaleur, mais c'était du choucoulat quand même. Elle s'en empara et commença à le sucotter et à bavouiller dessus .. le chocolat fondait dans ses doigts, barbouillait sa bouche, tant et si bien que la petite, par mégarde évidemment, s'essuya les doigts sur les draps.

Regard effaré de la petite devant l'étendue des dégats ..


Han vais me faire disputer ! Z'ai tué les draps roses !

La voix de poupée de Méline se fit alors entendre :
Et bé t'es pas douée Trella ! Tu vas te faire gronder, Ricks va te virer de la maison, tu iras à la rue, quelqu'un te volera et tu finiras mourrue !

Estrella dévisagea la poupée d'un air apeuré et terrifié.

Mais !! Ze veux pas qu'on me zette dehors, ze suis bien là ! Et pis si ze pars m'man elle va pas me retrouver ! Méline aide moi qu'est ce que z'dois faire !

Pffff ... J'en sais rien moi ... De toutes façon les draps sont foutus ... Si c'est pas Ricks qui te gronde, ce sera la mairesse ! C'est ses draps, après tout !

Han viii .. Elle a dit qu'elle allait me donner à l'armée ! Veux pas moi !

Bon .. Je vais te dire comment faire pour sauver ta peau .. Tu vas sortir le drap, le mettre en boule, le porter au lavoir, frotter, frotter, et le ramener ici et le remettre ni vu ni connu !

Hannn trop bonne idée Méline ! T'es cro forte merciii !

Bisou bavouilleux de la gamine sur la trogne de la poupée de chiffons. Elle saisit le drap, le roula en boule, s'habilla en vitesse sans prendre la peine de se débarbouiller du chocolat qui ornait sa bouche et maculait ses doigts, prit la boule de drap, posa Méline dessus, sortit de la chambre, dévala les escaliers. Personne. Ricks devait être à la mairie pour prendre son poste. tant mieux, au moins il ne la verrait pas et elle ne se ferait pas gronder, ni virer.

Elle courut alors à travers le village, son fier chargement plus haut qu'elle qui l'empèchait de voir où elle allait, se cocgnant à quelques murs, à quelques gens, faisant tomber Méline, s'arrêtant pour la ramasser, repartant, et enfin elle trouva le lavoir au terme de recherches bien poussées.
Ici non plus il n'y avait personne, chouette, pas de témoins, c'était préférable. Elle posa Méline sur le coté du lavoir et jeta le draps en boule dedans, en le tenant par un bord. Puis, un peu déconcertée, elle questionna Méline.


Euh ... Si ze le tient comme ça le drap, ca va se laver tout seul naaan ?

Pas du tout ! Faut frotter ! Allez, si tu veux pas te faire gronder je te conseille de te dépêcher ! lui répondit elle avec sa voix de poupée de chiffons.

C'est fou comme elle était mal aimable Méline ! Mais Estrella n'avait pas le temps de théoriser sur la soi disant gentillesse de sa poupée, elle se mit à quatre pattes, essayant d'attraper le drap là où il y avait la tache ... Mais hop, un faut mouvement et elle se trouva précipitée la tête la première dans l'eau un peu noirâtre, il faut le dire.
Heureusement, ce n'était pas profond, et même si elle eut du mal à se hisser à l'extérieur, elle était saine et sauve ...
Elle reprit ses esprits quelques minutes durant, crachottant, frissonnant, trempée de la tête aux pieds et des pieds à la tête ...


Tssssss, je te l'avais dit, tu ne sais pas laver, tu n'es pas prête de te trouver un mari !

Ignorant la remarque sarcastique de la poupée, la dégoulinante Estrella se releva, récupéra le drap, Méline, puis repartit en se cachant derrière les maisons vers celle de Ricks, au hasard il faut dire, car elle était incapable de trouver son chemin, donc le retour lui prit une bonne heure ..
Par chance, arrivée à la maison, elle était sêche ... On ne pouvait pas en dire autant du drap, qui avait -un peu, juste un peu- trainé dans la terre, la poussière, et le chocolat n'avait même pas disparu.


Han la la ze vais vraiment, vraiment me faire disputer ...

Elle prit alors le parti de remettre le drap sur le lit, l'arrangeant du mieux qu'elle pouvait, espérant que personne ne remarquerait rien ... Elle croisa les doigts, puis embarqua Méline sous son bras, sortit de la maison et se dirigea vers une taverne.
_________________
Ricks
Ricks revint de la mairie quelque peu exténué de son premier jour. Un gros lot de pigeon le félicitant pour son élection était toujours dans sa besace, en attente de la réponse du félin. Une journée et déjà il avait eu envie de rendre sa démission, il n'avait pas imaginé que la tâche serait aussi usante. Cela n'avait rien à voir avec les labeurs difficiles des champs ou de la mine, néanmoins il demandait quasiment autant de force, en fait, surtout beaucoup plus de concentration. Et ce poignet qui le tançait...

Il entra dans sa demeure d'un pas lent et poussif, ses gestes semblaient ceux d'un homme qui aurait eu quelques années de plus que lui. Puis il se rappela qu'en ce moment il avait un hôte de passage. La petite Estrella, fille de Nattascha, échappée de Saumur et partie en vadrouille sans personne, bien évidemment sans carte, ne sachant qu'à peine lire. Elle avait erré, se faisant embarquer dans une chariotte de pommes. Puis avait déboulé en taverne ici à La Flèche.

Une fois bien entré dans la pièce, le tigre posa sa besace sur la table. Il appela ensuite la chérubine :


"Estrella ?? Estrella ??"


Pas de réponse, elle est peut être repartie en taverne. Ou à se balader dans les champs... La petite se trouverait peut être un camarade de jeu de son âge, il le lui souhaitait.

Bon je vais me coucher dès maintenant, juste le temps de lui porter à manger dans sa chambre, que la Nattsche ne vienne pas me dire que je l'ai maltraitée.

Il lui restait quelques biscuit sec qu'il disposa sur une petite assiette qu'il porta à la chambre d'ami ainsi qu'un verre rempli de lait. Tournant la poignée de porte difficilement avec le coude, il déposa sur le chevet le casse dalle, quand il vit un spectacle qui lui fit tourner les sangs en un quart de seconde. Il se mit à tonner :

"Nan mais c'est quoi ce bordel là ? On dirait qu'un troupeau de sanglier est passé sur ce lit. Autant je n'espérais pas que la gamine sache faire le lit convenablement, autant là elle a fait fort ... Nan mais regardez moi ça. Pff, heureusement que sa mère arrive demain hein, qu'elle lave tout ça avant que je rende le tout à Saharane."

Totalement dépité, emporté et pestant autant sur la fille que sur la mère, le tigre alla se coucher, claquant sa porte avec grand bruit. Demain, il la morigènerai sèchement.

_________________
__________________________________
Estrella.iona
[ Mioche plus trop en fugue - Jour 4 ]


Estrella était rentrée tard la veille. En effet, après avoir fait son tour nocturne en taverne, elle s'était promenée dans la ville, à la lueur de la lune. Fiouuu qu'est ce que sa mère lui manquait ! Déja trois jours sans elle et c'était pire que la torture pour la petite.

Enfin elle rentra chez Ricks. Pas un bruit, il devait dormir. Faisant tout son possible pour être le plus discrète qu'elle puisse, elle grimpa les escaliers et entra dans la chambre d'amis qu'elle occupait. Bon, pas de miracle, le lit était toujours dans le même sale état ... Mais un goûter avait fait son apparition sur la table de chevet ! Hannn trop bien, Estrella avait justement un petit creux !

Elle se précipita sur le plateau, croqua dans les gateaux qui étaient super bons, mais répandit des miettes sur le sol, par mégarde encore ... N'y prenant pas garde, elle but son lait et reposa le verre sur le plateau.

Une fois fini, elle se dit qu'il était peut être tant de dormir ... Elle voulait être en forme pour le lendemain : sa mère arrivait pour la retrouver, et la petite était impatiente de la revoir, de lui raconter ses aventures toussa ...

Elle se coucha donc sur le lit, Méline la fidèle poupée à ses côtés, et rêva de sa maman et de leurs retrouvailles prochaines. Elle avait entendu du bruit la nuit, mais avait mis ça sur le compte de ses rêves.


Le lendemain.

Estrella se réveilla en sursaut, cette fois encore. C'était le grand jour ! Enfin, sa mère devait être arrivée, mais où avait elle dormi ... ? La petite n'en savait rien. Elle s'habilla en quelques minutes, prit Méline - Bin oui Méline, l'accessoire le plus important -, n'essaya même pas de faire le lit tellement c'était voué à l'échec et partit à la recherche de sa mère dans tout La Flèche. Bon comme elle s'arrêtait souvent en chemin, pour observer les gens, regarder un peu tout le tralala, elle mit un sacré bout de temps.
En désespoir de cause, n'ayant trouvé ni sa mère, ni le chien, ni la carriole, ni rien, elle se dit qu'elle allait voir dans les tavernes.

_________________
Nattascha
Retrouvailles

L’arrivée s’était faite sans souci aucun.
Quelques chandelles brulaient encore dans une taverne et la vagabonde s’était dit que ce serait bien de faire une pause… de toute façon il fallait bien qu’elle dorme quelque part.
Alors d’un coup de botte elle avait ouvert la porte et s’était rapidement déchargée de son balluchon au milieu de la grande table.
La surprise fut grande, et ma foi bonne, de voir attablés Monsieur le nouveau maire et un couple semble t’il fort amoureux… éclairage et compagnie, quoi de mieux après deux jours de cavalcade en terres angevines.
Retrouvailles, sourires et petits échanges s’ensuivirent, arrosés de quelques chopines bien méritées.

Mais la nuit était déjà bien avancée, et Natt sentait tomber sur ses épaules le poids de la fatigue et de l’inquiétude accumulées ces trois derniers jours.
Elle avait eu confirmation que sa fille allait bien, que Ricks s’était occupé d’elle, qu’elle dormait certainement… alors elle se détendit.
L’aube pointait presque lorsque Monsieur le Maire proposa à Natt d’aller retrouver sa fille chez lui. Un peu gênée parce que craignant les ragots, elle hésita, mais son cœur de mère l’emporta sur le reste et elle suivit Ricks.
Le cheminement jusque chez lui fut entrecoupé d’échanges amusés, de quelques rires étouffés. La lice, et le combat qui les avait opposés étaient déjà bien loin. Les bosses, bleus et douleurs encore présents furent l’occasion de comparaisons afin de déterminer lequel des deux avait le plus souffert. Match nul visiblement. Comme disaient les anglois, Ricks était un vrai « gentleman » et ne souhaitait pas renvoyer au visage de Natt sa défaite.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent chez lui.

Natt, inquiète que quiconque puisse la voir entrer chez lui à une heure si tardive, laissa longuement son regard trainer aux alentours… et puis peu importe, elle n’avait rien à se reprocher, elle venait récupérer sa fille.
Ricks lui indiqua la chambre où dormait sa fille, et c’est le cœur emballé qu’elle passa la porte qu’il lui tenait ouverte…
Cette petite bouille, ces petites mains, cette poupée… sa fille.
Elle s’en approcha doucement, tremblante de la revoir là, endormie et si bien… d’un regard elle remercia Ricks et se confondit en baisers et autres caresses à sa fille. elle la toucha, vérifia qu’elle respirait bien, qu’elle n’avait pas de fièvre… enfin, vérifia longuement qu’elle allait bien. Elle en aurait presque pleuré de soulagement. La fatigue. L’apaisement. elle était vraiment rassurée à présent.

La fin de nuit fut reposante après ces heures de veille passées à se demander ou se trouvait la prunelle de ses yeux…
Et dès son réveil, elle partit dans les ruelles de La flèche pour retrouver sa fille déjà partie à l’aventure.

_________________
Karyl
[Supprimé par l'auteur]
_________________
un simple gamin des rues...
Estrella.iona
[ Mioche plus du tout en fugue - Bientôt retour maison ]

Et voila c'était fait, Estrella et sa mère avaient quitté La Flèche. La petite s'était bien amusée quand même, comme quoi les fugues servent à quelque chose parfois ... Si elle n'était pas partie, qui sait si elle aurait un jour vu ce village !
Le soir du départ, Natt avait demandé à sa fille d'aller chercher ses affaires dans la chambre d'amis de Ricks. Elles avaient déjà tout rangé auparavent, lavé et plié les draps, et les avaient posés sur le lit sous le regard envieux de la p'tite ... Car les draps roses, et bin elle aime ça. Mais Natt lui avait promis qu'elles iraient en acheter au marché de Saumur, aussi Trella laissa filer ceux ci sans trop de regrets.

Avant de partir, Estrella demanda à sa mère de l'aider à rédiger une lettre pour ses copines, Calyce et Clélie, qui lui avaient écrit il y a quelques jours de cela. La gamine aurait bien voulu leur répondre plus tôt, mais il lui fallait sa mère pour qu'elle la lui dicte ...


_Vas y m'man, écris.

Estrella s'éclaircit la voix.

_Ahem ahem.
_Je l'écris aussi ça ? Que tu tousses ?
_Roooo mais nan m'man !
Chères Caly et Clé, mes soeurs de le coeur. Z'ai bien reçu votre lettre et c'est m'man elle me l'a lue. Mais z'ai pas pu la lire tout de suite passsque z'ai fugué. Ze suis partite, oups pardon, partie de Saumur toute seule zusqu'à La Flèche et m'man l'est v'nue me chercher après. Mais promis zamais ze recommence que ze fugue ! Sur la route, z'ai voyazé avec des pommes et des fantômes. Et même pas z'ai eu peur !
Le m'sieur qu'il t'a traitée de peste bin c'est un gros messant. Pis t'façon bin c'est mieux qu'on est spinozic !
Bientot ze rentre à Saumur et alors ze dis bonzour à vot' p'pa pour vous, et à papi Viochi aussi. Comme toutes les trois on est partites, oups parties, z'suis sûre il s'ennuie troooooop sans nous !
Voila fini m'man ! T'as tout écrit ?

_Bin ? Tu met même pas de bisous ?
_ Si ! mets gros gros bisous !
_Ah bin voila ! Signe maintenant !



Une bonne chose de faite ! La lettre attachée à un pigeon et celui ci envolé, Natt, Trella et Hosta, qui faisait route avec elles, prirent la route de Angers.

[ Quelque part entre Angers et La Flèche - Rêve d'Estrella ]

Estrella avait bu quelques chopes de trop (si c'est pas dramatique, à son âge ... une espèce d'alcolo ... Pffff) et cela avait grandement favorisé son sommeil lors du voyage ! tant mieux, car sinon elle aurait p't'être eu peur sur la route, crié, attiré les bandits, et toute cette histoire aurait pu finir en bouillie. Mais ne réécrivons pas l'histoire, le fait est que la gamine somnolait sur Loca, le cheval, et Hosta aussi dormait par la même occasion. Natt marchait à coté, tenant Loca par la bride. Hop, Estrella s'endormit.

Il était une fois une princesse qui avait une robe rose et qui s'appelait Estrella. Elle vivait dans un grand chateau qui était tout gris, c'était celui de son papi Viochi. Mais elle avait fait de son papi Viochi son esclave quand elle avait "irrité" de son chateau même avant qu'il soit mort (cherchez pas à comprendre, c'est un rêve). La princesse avait une grande tirelire en forme de cochon et elle était bouchère par la même occasion -parce que c'est vachement utile pour avoir de la force. Et tous les soirs, elle mettait de l'or qui pousse sur les arbres dans le cochon et tous les mardis -pourquoi mardi ? mais je sais pas moi !- elle faisait porter le cochon sur la place du village et les gens se servaient dedans.
Mais un jour la princesse Estrella tacha sa belle robe ! Ô rage, ô désespoir .. ô vieill .... Bref, c'était un comble pour une princesse que d'avoir une robe rose tâchée ! Mais le prince Bonux, prince des terres lessivées, veillait ! Il accourut sur son blanc cheval, et d'un coup de poudre magique, fit disparaitre la tâche. La princesse Estrella, muette d'admiration, tomba éperdument amoureuse du prince savon. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, dont certains se noyèrent dans un baquet d'eau lessiveuse. Un comble.


Fin.


[ Angers ]

Arrivées sans encombre à Angers ! Le voyage sur le cheval avait été paisible ... Tant mieux. Après s'être un peu promenée dans le village en compagnie de Méline, toujours aussi morne qu'a son premier passage, Estrella réfléchit. Dommage, elle dormait la nuit précédente, elle n'avait donc pas pu voir le fantôme qu'elle avait rencontré à son arrivée ... Elle lui aurait bien demandé son nom pourtant ! Car à cause de cet oubli, dès qu'elle racontait qu'elle avait conversé avec un fantôme, on la prenait pour une menteuse affabulatrice ... Qu'est ce que c'est dur la vie, quand on a quatre ans !
Soudain, un détail la frappa. L'oreiller ! L'oreiller de sa mère ! Oh malheur, elle l'avait oubliée dans la chambre d'amis de Ricks ! Estrella espéra qu'elle n'allait pas se faire gronder ... D'autant plus que sans son oreiller, sa mère ne pourrait pas dormir jusqu'à ce qu'on aille le chercher !
Elle alla donc trouver sa mère en taverne, où un malappris qui se disait royaliste, qui crachait par terre et frappait les enfants faisait sa comédie ... Estrella se prit d'ailleurs une giffle, où elle riposta par des coups de bûche et sa mère la défendit en donnant une bonne correction à l'homme ... Il fut aussi question d'une histoire de liste ... Une liste que tenait le bonhomme pour offrir des cadeaux ? Estrella n'avait pas bien saisi ce qu'était cette liste, peu importe, l'homme avait dit qu'il mettrait le nom de Natt dessus, et la p'tite avait demandé à ce qu'on mette le sien aussi, tant qu'à faire.


A présent, Estrella se trouvait près du lac. Elle réfléchissait, Méline sur les genoux. Bientôt. Bientôt, elle verrait son père. "Dans moins de dix dodos". Vi, c'est plus facile de compter les jours en dodos. Estrella était toute heureuse à cette idée. Elle pourrait mettre un visage sur un nom.
T'as vu Méline, bientôt z'le vois p'pa !
Oui ... Tu devrais lui faire un cadeau. Tu as bien pensé à récupérer le tableau ?
Oui .. l'est dans l'sac !
Et bien ... Je pense que tu devrais lui faire un beau dessin. Un aussi beau que celui qui l'attend à la maison !
Han viiii ! Z'fais faire ça dès qu'on rentre à la maison, un zouli dessin pour mon zouli p'pa !

Fière de l'idée de Méline, Estrella se leva et partit à la recherche de sa mère.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)