Melyna.
[Par un soir d'Automne]
La terre sous ses pieds crissait légèrement à chacun de ses pas. Ses pieds chaussés de cuir ne laissaient qu'une fine empreinte que le premier souffle d'air aurait vite fait de balayer.
Une ample capuche rabattue sur le sommet de son crane dissimulait les traits de la voyageuse.
Dans sa main un bâton, sur ses épaules, son unique bagage.
Voilà des mois qu'elle avait quitté la région, sur un coup de tête. Certains avaient du penser que son plongeon lors des joutes nautiques lui avait ravager la cabasson, mais bien peu savait que c'était la disparition brutale de Khassou et le départ de son père qui l'avait laissé là comme un animal anéanti.
Son époux devant le Très Haut avait pris soin d'elle, la faisant ausculter par les meilleurs médicastres des environs. Jamais il ne quittait son chevet sans s'assurer qu'elle ne manquerait de rien. Malheureusement ce vide dans son cur, même tout son amour ne pouvait le combler.
C'est ainsi que profitant d'une sortie de sa chère Kouette et d'une ultime virée comtale de son CAC adoré, la brune se fit la malle.
Fini les jours de réclusion au monastère, fini l'attente sans fin, le mini volcan ne pouvait rester ainsi les bras croisés ! Son baluchon fut vite fait, elle ne pensait en avoir que pour quelques jours... Si elle avait su. Aurait elle laissé ce simple mot sur la table de la cuisine ?
« Je reviens sous peu »....
C'était tellement laconique. Mais comment aurait elle pu deviner l'inconsciente que le chemin qu'elle allait emprunter ce jour là la conduirait bien plus loin qu'elle ne l'avait penser ?
Et comment revenir maintenant ? C'était bien là le plus difficile.
Tandis que venant de Mont de Marsan elle parcourait la route qui la ramenait enfin à Eauze, elle s'engagea finalement sur le vieux pont de pierre. Arrivée à son point le plus haut, les pervenches se posèrent avec une douceur infinie sur les chaumières qui s'étalaient à ses pieds.
Sa poitrine allait exploser de tant d'émotions, sa gorge se serra sur un cri muet JE SUIS LA !!!!
Mais aucun son ne quitta sa gorge, seule une larme alla s'égarer sur sa joue.
Pouvait elle tout simplement réapparaître dans leurs vies « Coucou c'est moi ! »
Un rire nerveux la secoua en imaginant la bouche bée de sa Kouette chérie et la cuillère à soupe qui restait suspendue dans la main de son forgeron.
Et puis.... Etait il encore seulement sien ?
Voilà bien ce qui rongeait à cet instant le cur de la brunette. Un homme reste un homme et Ketje était loin d'avoir était désavantagé par Dame Nature. Nombre de femme lui couraient après et celles qui pouvaient convoiter sa place devait être légion, vieille amie, comme jeune padawan, cela elle n'en doutait pas. Et puis qu'aurait elle à y redire si la chose se révélait fondé ? Rien... Que dalle !
La fugitive reprit lentement sa marche. Elle avait longtemps imaginé cet instant, c'était mordu les lèvres pour ne pas hurler cet espoir qui chaque jour la faisait avancer, mais maintenant c'était la peur qui par le tremblement de sa main sur le bâton trahissait son manque d'assurance.
Malgré les lumières aux fenêtres, la voyageuse détourna son visage, craignant que les silhouettes à l'intérieur ne soient trop nombreuses et fila telle un voleuse vers la cabane de Khassou.
Il y eut bien quelques braiments du côté de l'étable mais la brune s'empressa de refermer soigneusement le vantail derrière elle. La pièce était toute poussiéreuse, autant que sa nouvelle locataire d'ailleurs. Ne craignant plus ni l'obscurité, ni la solitude du lieu, cette dernière eu tôt fait d'installer sa couverture sur la natte qui recouvrait le sol. La capuche retomba, libérant la luxuriante chevelure noire et plongeant la main dans son sac, cette dernière réapparue, une pomme logée entre ses doigts. Croquant à belles dents malgré son angoisse, le chair juteuse finit par calmer quelque peu ses crampes d'estomac.
Plus loin, en ville, devait se trouver sa mère et ses surs.
Que dirait elle ? Reconnaîtrait elle seulement celle qu'elle avait adopté et qui l'avait un beau jour abandonné ?
Lui pardonnerait on cette étrange fugue ? Aurait elle la force après ces mois de solitude de se réinsérer dans sa vie d'avant ? Ketje lui tendrait il encore une fois la main ? Kouette lui ouvrirait elle ses bras ? Et comment leur annoncer sa défaite, son abandon au final....
Trop de questions tambourinaient à ses tempes.
Se laissant glisser le long du mur, la brune cala sa tête sur son sac, son bâton à portée de main et finit par s'endormir, totalement épuisée par les longues journées de marches qui venaient de lui faire traverser quasiment tout le royaume.
Demain serait un autre jour.
Demain elle réfléchirait
Demain il lui faudrait trouver une réponse...
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La terre sous ses pieds crissait légèrement à chacun de ses pas. Ses pieds chaussés de cuir ne laissaient qu'une fine empreinte que le premier souffle d'air aurait vite fait de balayer.
Une ample capuche rabattue sur le sommet de son crane dissimulait les traits de la voyageuse.
Dans sa main un bâton, sur ses épaules, son unique bagage.
Voilà des mois qu'elle avait quitté la région, sur un coup de tête. Certains avaient du penser que son plongeon lors des joutes nautiques lui avait ravager la cabasson, mais bien peu savait que c'était la disparition brutale de Khassou et le départ de son père qui l'avait laissé là comme un animal anéanti.
Son époux devant le Très Haut avait pris soin d'elle, la faisant ausculter par les meilleurs médicastres des environs. Jamais il ne quittait son chevet sans s'assurer qu'elle ne manquerait de rien. Malheureusement ce vide dans son cur, même tout son amour ne pouvait le combler.
C'est ainsi que profitant d'une sortie de sa chère Kouette et d'une ultime virée comtale de son CAC adoré, la brune se fit la malle.
Fini les jours de réclusion au monastère, fini l'attente sans fin, le mini volcan ne pouvait rester ainsi les bras croisés ! Son baluchon fut vite fait, elle ne pensait en avoir que pour quelques jours... Si elle avait su. Aurait elle laissé ce simple mot sur la table de la cuisine ?
« Je reviens sous peu »....
C'était tellement laconique. Mais comment aurait elle pu deviner l'inconsciente que le chemin qu'elle allait emprunter ce jour là la conduirait bien plus loin qu'elle ne l'avait penser ?
Et comment revenir maintenant ? C'était bien là le plus difficile.
Tandis que venant de Mont de Marsan elle parcourait la route qui la ramenait enfin à Eauze, elle s'engagea finalement sur le vieux pont de pierre. Arrivée à son point le plus haut, les pervenches se posèrent avec une douceur infinie sur les chaumières qui s'étalaient à ses pieds.
Sa poitrine allait exploser de tant d'émotions, sa gorge se serra sur un cri muet JE SUIS LA !!!!
Mais aucun son ne quitta sa gorge, seule une larme alla s'égarer sur sa joue.
Pouvait elle tout simplement réapparaître dans leurs vies « Coucou c'est moi ! »
Un rire nerveux la secoua en imaginant la bouche bée de sa Kouette chérie et la cuillère à soupe qui restait suspendue dans la main de son forgeron.
Et puis.... Etait il encore seulement sien ?
Voilà bien ce qui rongeait à cet instant le cur de la brunette. Un homme reste un homme et Ketje était loin d'avoir était désavantagé par Dame Nature. Nombre de femme lui couraient après et celles qui pouvaient convoiter sa place devait être légion, vieille amie, comme jeune padawan, cela elle n'en doutait pas. Et puis qu'aurait elle à y redire si la chose se révélait fondé ? Rien... Que dalle !
La fugitive reprit lentement sa marche. Elle avait longtemps imaginé cet instant, c'était mordu les lèvres pour ne pas hurler cet espoir qui chaque jour la faisait avancer, mais maintenant c'était la peur qui par le tremblement de sa main sur le bâton trahissait son manque d'assurance.
Malgré les lumières aux fenêtres, la voyageuse détourna son visage, craignant que les silhouettes à l'intérieur ne soient trop nombreuses et fila telle un voleuse vers la cabane de Khassou.
Il y eut bien quelques braiments du côté de l'étable mais la brune s'empressa de refermer soigneusement le vantail derrière elle. La pièce était toute poussiéreuse, autant que sa nouvelle locataire d'ailleurs. Ne craignant plus ni l'obscurité, ni la solitude du lieu, cette dernière eu tôt fait d'installer sa couverture sur la natte qui recouvrait le sol. La capuche retomba, libérant la luxuriante chevelure noire et plongeant la main dans son sac, cette dernière réapparue, une pomme logée entre ses doigts. Croquant à belles dents malgré son angoisse, le chair juteuse finit par calmer quelque peu ses crampes d'estomac.
Plus loin, en ville, devait se trouver sa mère et ses surs.
Que dirait elle ? Reconnaîtrait elle seulement celle qu'elle avait adopté et qui l'avait un beau jour abandonné ?
Lui pardonnerait on cette étrange fugue ? Aurait elle la force après ces mois de solitude de se réinsérer dans sa vie d'avant ? Ketje lui tendrait il encore une fois la main ? Kouette lui ouvrirait elle ses bras ? Et comment leur annoncer sa défaite, son abandon au final....
Trop de questions tambourinaient à ses tempes.
Se laissant glisser le long du mur, la brune cala sa tête sur son sac, son bâton à portée de main et finit par s'endormir, totalement épuisée par les longues journées de marches qui venaient de lui faire traverser quasiment tout le royaume.
Demain serait un autre jour.
Demain elle réfléchirait
Demain il lui faudrait trouver une réponse...
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