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[RP] Le Parfum, l'outil d'une Femme.

Moyra
Et cette valse continue avec le bel homme. Oui, il est beau. La jeune femme l’avait remarqué à leur rencontre, elle le note de nouveau en ce jour. Il émane une douceur de sa personne, malgré sa belle barbe et ses traits nobles qui auraient pu dessiner l’image du noble combattant austère. Mais il s’en éloignait tellement ce Beren, son histoire, sa gêne à avoir l’impression de les ennuyer, ce respect, cette distance mise dès le début, quelque part, entre deux paroles, elle avait la vague impression d’entrevoir un enfant aux traits adultes. Après, Moïra a souvent tendance à réduire ainsi les gens, pas en méchanceté, mais peut-être par une certaine naïveté jamais vraiment révélé, une bonne âme souhaitant voir ce qu’il y a de plus beau chez certains, et quoi de plus beau que la puérilité et l’innocence d’un enfant ?
En attendant, le bal reprenait. Et si de contact il n’y avait pas, on aurait pu croire à une danse, le cavalier seul prenant en discussion l’une, puis l’autre, chacune se gardant de trop interférer dans ce moment qui devrait être unique et privilégié. On pourrait presque penser qu’il n’y a pas une conversation, mais deux. On pourrait presque le plaindre, à devoir alterner sans arrêt entre deux, à subir ce jeu que seul un sourire et quelques doigts graciles peuvent maîtriser, car, si ce n’est pas la finalité recherché, peut-on s’exprimer normalement et chastement quand l’existence est mené par le stupre ? Difficile, d’autant plus qu’il a besoin de les voir, et ce jeu de séduction sans fin est une part de leur vie. Rajoutons à cela qu’il est beau, elle n’est qu’une femme après tout.

Elle se replie donc, laissant la scène à l’autre actrice amie. Et l’écossaise se refait alors plus vieille, fatiguée, s’abandonnant au poids de la journée, à la rudesse de ses clients, et coulant au fond d’un fauteuil, non sans avoir reprit un petit verre de vin coupé à l’eau. Une main effleure quelques boucles pour les ramener en arrière. Foutus cheveux oui, toujours à traîner sous une narine ou à demander un souffle pour être dégagé.
Cette fois-ci, cependant, elle ne se laisse pas emporter par le flot de ses pensées, par cette envie de s’isoler dans une petite bulle perdue au fin fond de l’esprit. Et elle écoute, attentivement, regard porté sur la colocataire et l’hôte, le verre serré entre ses doigts fins, n’y prenant qu’une petite gorgée de rien du tout, juste de quoi se donner cette allure qu’elle aime porter de temps à autre, ayant l’impression de faire dame des salons parisien alors qu’elle n’est que catin à Montpellier.
L’histoire se déroulant, elle la connaît, quand au combat entre Lylie et Blanche, entre la jeune fille et le métier qu’elle traîne, elle ne le savait pas, mais s’en doutait. Après tout, qui de mieux qu’une catin pour comprendre une autre ?
Elle se sent moins attachée par ces chaînes, n’ayant choisi cette vie qu’il y a quelques années à peine quand Lylie elle, voit ce métier comme sa vie. Cette question posée la fait réfléchir un peu. Est-elle elle même quand elle doit séduire un homme ? Moïra est après tout autant le nom de la pute à louer que de la jeune fille encore prête à construire une cabane. Et pourtant, si parfois le travail se fait machinalement, elle se surprend, à se sentir naturelle là dedans, entre les compliments, les mains baladeuses et les sourires et promesses qu’elle offre.

Elle le laisse humer, capter un peu de Lylie, de sa chair qu’elle offre aux hommes d’ici. La question posée pour elle lui plaît beaucoup. Même si difficile. Où est sa maison ? Un regard balaie la pièce. Chez elles. Elle se sent à la maison quelque part, mais au fond, elle sait, elle sent que ceci n’est qu’un piètre mensonge pour se rassurer dans ses choix, chez elle, c’est bien plus loin, et bien plus naturel. Alors, l’actrice revient sur la scène sans bouger de son fauteuil, menton venant simplement se poser sur quelques doigts, pouce balayant la peau illustrant son état mental de réflexion. Elle cherche, puise dans ses souvenirs et dans son vocabulaire français pour tenter d’exprimer l’idée.
Aucun filtre n’est permit et de toute manière, elle n’en veut pas, Beren a ce côté rassurant, sûrement une émanation de plus de cette douceur chaleureuse qu’elle lui trouve. D’un ton calme et pensif, elle prend son tour dans la conversation.
Voyez vous Beren, je viens d’un lointain pays. Je gage que vous l’avez deviné, mon accent n’a pas totalement disparu et mon nom parle de lui même en clamant qu’il est étranger à vos terres. Je suis d’Ecosse. Du nord de l’Ecosse pour être précis, à un endroit où des falaises abruptes rencontrent les vagues. C’est une région rugueuse, dure, froide et austère. Pourtant pour moi, elle était douce, chaude et protectrice, si autour de nous les éléments se déchaînaient, nos foyers offraient un confort inattendu.
C’est une des raisons sans doute pour laquelle, ce qui me rappelle plus chez moi et ce petit village sans nom, c’est la mer.
Un sourire se dessine sur ses lèvres, franc, doux, presque amusé. Vous ne trouvez pas ça étonnant vous ? Que mer où se baigner et Mère qui donne la vie sonnent pareillement ? Le regard se porte furtivement en bas, en haut, l’écossaise cherchant ses mots alors qu’elle divague du sujet. C’est un peu ce qui me rappelle chez moi. Déjà car j’y suis arrivée de par là, puis, car elle est sauvage, indomptable, peut-être pas celle-ci qui est bien calme. Mais elle peut être douce et caressante ou dure et impétueuse. Dans ses moments les plus terribles, ça me rappelle quelque peu ce lieu qui m’a donné vie, avec une mère sévère et une mer tout aussi difficile. Petit sourire gêné se fait place. Je crois avoir dit beaucoup de choses inutiles en un temps relativement court, pardonnez moi. Mais c’est qu’elle m’inspire, et quand j’inspire son vent salé, je vis. Alors ce n’est peut-être pas tout à fait chez moi, mais la sensation que j’ai avec elle est ce qui s’en rapproche le plus sans doute.

Et ça la fait sourire. De simplement parler de cet élément naturel, et revoilà quelques beaux souvenirs qui pointent dans le méandre de ses pensées bordélique. Et elle lui sourit du coup, ayant baigné un moment dans quelques douces idées. Un regard se fait pour la consœur néanmoins, mais Moïra sait qu’elle ne peut rien lui dire ni faire, c’est un moment à passer pour leur fragrance et un aspect ne lui appartenant qu’à elle seule.
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