Diane_vk
Javais grandi à Verceil. Fief de mes parents. Suffisamment éloigné et fort pour me protéger. Les circonstances de ma naissance étaient particulières. La vie de mon père en danger. La décision fut prise de me garder au secret.
Le temps passa vite. La vie pour moi était parfaite ou presque. Je grandissais dans un cocon de sureté. Des parents aimant mais pas assez présent à mon gout. Des frères turbulents et souvent taquins. Certains un peu méchants. Lainé surtout. Il me faisait peur. Heureusement il y avait Aymeric.
Mais comme mes parents, il était peu présent.
Je grandissais donc entourée la majeure partie du temps par une gouvernante chaleureuse, des précepteurs, des servantes. Un jour jeus mon propre maitre darmes.
Jamais je ne mennuyais. Mais souvent je regardais au loin , vers les montagnes. De lautre côtés il y avait mes parents, mes frères et la vie.
Et puis un jour ce fut mon anniversaire. Quatorze ans. Toute la famille était venue pour fêter cela.
Ce que je métais sentie fière et importante ce jour là. Javais été gâtée aussi. Et javais enfin eu ma propre suivante, Marie. Elle dormait dans lalcôve à coté de ma chambre, serait toujours à mes cotés pour maider et maccompagner partout .
Et bien entendu , ils repartirent tous. Mais cette fois je ne me contentais plus de regarder et dimaginer par delà les montagnes. Je devais y aller. Alors javais tout planifié. Ou presque.
Néanmoins je pris le temps dapprendre à Marie à monter à cheval pour voyager.
Ce qui fut utile puisquun jour sur un coup de tête ou presque je décidais de quitter Verceil pour rejoindre mes parents.
Tout ne se passa pas tout à fait comme je le pensais. Mais cétait le début de ma nouvelle vie.
A la suite de cette aventure , me voila installée à Challes les Eaux où mes parents résident.
Jétais arrivée avec un présent que lon mavait offert. Une chouette que javais pu acquérir grâce à la générosité du seigneur qui occupait constamment mes pensées depuis quil avait proposé de me sauver la vie. Cest du moins ainsi que je voyais la chose.
Je lavais appelé Séléné en référence à la Lune qui était comme une sorte demblème pour moi.
Elle avait été installé avec les oiseaux de proies de mon Père mais jallais men occuper moi même. Je tenais à ce quelle ne connaisse que moi et ne reconnaisse que moi. Elle maccompagnerait partout. Au grand damne de mon Père dailleurs.
Ce quil y avait de formidable à Challes, cest que mon aïeule y avait fait installer des thermes dans le castel et que mon Père les avait fait amélioré encore depuis. Mais aussi , lherboristerie principale de Mère. La bibliothèque était fournie et les écuries merveilleuses , surtout depuis que Père mavait offert une magnifique jument que javais appelé Pimprenelle. Javais dailleurs découvert ce nom dans un des herbiers de Mère.
Et voila ma nouvelle lubie. Cest ainsi que probablement mes frères auraient qualifié mon engouement pour lapprentissage des plantes.
Ce matin là je métais levée lesprit en ébullition. Différent sujets me tracassaient. Marie disait que je pensais de trop et que je devrais me contenter de ma broderie pour passer mes journées. Dans ces cas là elle me désespérait. Comment ne pouvait elle pas avoir envie de découvrir toutes ces choses qui nous entouraient. Je dois dire que je ne comprenais pas. Peut être est ce du à nos différences de naissance et déducation.
Ce matin là , jétais allée moccuper de Séléné comme tous les matins. Mais javais décidé que je la laisserais voler. Cétait la première fois depuis que je lavais acheté au maitre fauconnier que je la lâchais. Javais une boule au ventre en montant sur les remparts , me dirigeant sur le chemin de garde vers louest. Je ne voulais pas avoir le soleil dans les yeux , je voulais la voir évoluer. Je ne lavais pas nourrie pour être certaine quelle reviendrait attiré par ces morceaux de viande dont elle raffolait.
Mon bras sétait habitué au poids de Séléné et à présent je pouvais la transporter sans que cela ne soit trop difficile pour moi. Enfin arrivée là où je le souhaitais je me remémorais tous les conseils qui mavaient été donné la concernant. Je lui donnais un premier morceau de viande quelle avala rapidement.
Je lui parlais avec douceur , comme si elle me comprenait , puis ayant délassée les cordons de cuir que javais enroulé autour de mes doigts gantés de cuir et qui retenaient ses serres. Levant mon bras je la laissais senvoler.
- Vol Séléné, vol pour moi
Je la regardais partir , son cri séchappant dans le ciel. A cet instant jaurais voulu être à sa place , avoir ses yeux. Je la regardais évoluer avec une grande joie, oubliant un instant ma crainte de ne pas la voir revenir. Elle tournoyait au dessus de la vallée , revenait par fois vers le château avant de repartir plus loin encore. Je finis par faire entendre ce sifflement que je lui apprenais à reconnaitre depuis toutes ces semaines , levant mon bras et tapant sur le gant.
Je savais quil me faudrait être patiente . Jattendis donc quelle se décide , à nouveau langoisse en moi. Je nétais pas prête à la perdre. Elle représentait tant pour moi. Une certaine liberté que javais trouvé en partant de Verceil et en ayant grandit mais aussi et probablement surtout qui elle représentait pour moi. Elle était ce premier lien qui nous unissait.
Enfin elle revint. Poussant son cri avant datterrir sur mon bras. Je la récompensais de quelques morceaux de viande , à nouveau lui parlant avec douceur et la remerciant dêtre revenue.
Ainsi je passais une partie de la matinée. A la faire partir et revenir. Cela nous fit le plus grand bien à toutes les deux. Je savais quenfin , je pourrais partir avec elle à la chasse ou en promenade sans que cela pose de souci. Notre entente était scellée et plus rien ne pourrait nous séparer.
Layant ramené à la fauconnerie , ma deuxième mission du jour allait pouvoir débuter. La matinée étant presque passée , il était temps que je retourne dans ma chambre et que je prenne place à mon écritoire. Javais comme toujours cette hâte de lui écrire pour lui raconter ce qui me passait par la tête. La plume vola sur le parchemin aussi surement que Séléné avait évolué dans le ciel. La lettre du jour partie.
Laprés midi serait consacrée aux plantes. Cest ainsi que je me retrouvais après le déjeuner à pousser la porte de lherboristerie de ma Mère
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