Mouche.. Personne ne s'arrêtait devant ses jolis petits sacs. Cela en devenait vraiment désespérant.
Maïs ?! Qui veut du maïs ?!
Plus le temps passait plus les histoires que Mouche racontait pour haranguer le passant devenaient farfelues.
Il est beau il est bon !
Parfait pour vos poules !
Surtout pour celles qu'on pas de dents !
Paraît même que ça va leur faire repouser!
Parfait pour les cochons aussi !
Pour les engrosser et qu'ils sentent bons la rose !
Si j'vous jure !
Vous pouvez aussi le manger vous même !
C'est pour la chute des cheveux ! Heu, non. La pousse !
Pousser pousser ! Faites tout pousser avec mon maïs ultra !
L'ennui est vraiment une plaie. Pauvres oreilles des commerçants voisins.
Mouche.. Mouche était désespérée. Même à 3 écus, personne ne voulait de son maïs.
Ah si, lui, un type qui s'approche à l'air pas très commode.
C'est pas cher c'est... !
Mouche n'eut pas le temps de lui sortir son beau discours bien commercial pour alpaguer le client que, le gars, donna un violent coup de pied dans le travail de son dur labeur. Oui, oui, oui, comme ça ! Sans raison !
Mais pourquooiiiiiii ?!
Franchement, elle avait envie de pleurer, et les larmes embuaient déjà ses yeux.
Si vous voulez j'vous le fais pas cher du tout du tout du tout ! Pas besoin de le taper c'est du bon j'vous le jure !
L'était vraiment pas faite pour être marchande. Vraiment. Avec ce numéro mélo-dramatique son potentiel client - du moins la seule personne qui se soit arrêtée devant son stand - allait fuir. Allez, Mouche, tu le boufferas ton maïs.
Jasminiris47 Jasmine était arrivé tôt sur le marché, elle avait mis bien en évidence toutes ces dernières créations : bottes, chemises, bas etc!..et le tout signé de son coquelicot brodé.
Son attention fut attiré par un homme à la mine patibulaire qui fit valdinguer à grand coup de pied le sac de ce pti jeune homme qui sétait installé depuis peu à Gueret!
son sang ne fit qu'un tour ! elle bondit en sa direction avec ses chiennes louves aux aguets.
"hey !!! nanmeho ca va pas nan!!! les mains sur les hanches et prête à dégainer son sabre! z'tes qui vous d'abord !!! à agresser les honnêtes gens de Guéret!
Jasmine se mit devant le jeune homme qui était au bord des larmes!
Z'allez finir à la maréchaussée !!! j'vous l'dit bien gentiment !!!
Jasmine regarda autour d'elle voir si bourgmestre était là et Eko son ami de toujours!
Z'allez pas venir ici semer la zizanie!! hein !!!
Les chiennes grognaient pour la première fois en direction de ce grand vilain !
Elles vont vous bouffer tout cru !!!et on va vous prendre à un arbre!!!
alors partez vite d'ici !!!Gueret est un havre de paix et on veut le rester!!!!
Jasmine etait hors d'elle ! l'orientale n'avait peur de personne et elle allait lui montrer de quel bois elle se chauffait!et surtout elle ne supportait pas les injustices!
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"Ce que tu fais de bien ou de mal tu le fais a toi même"
Mouche.. Mouche était partagé.
D'un côté il était content de voir une tête connue venir à sa rescousse, de l'autre elle surveillait du coin de l'oeil les deux chiens n'ayant pas oublié que l'un d'eux l'avait fait tombé la dernière fois.
Le côté content surpassa car elle adressa un sourire à la dame et un air narquois au sale type qui avait tapé dans son sac. Bien fait, héhé.
Oui, hein, partez d'ici !
L'attention du type toute rivée sur la femme, Mouche en profita pour sauver son sac de maïs. Ben oui, tout le monde allait marcher dessus et après ce serait encore plus invendable !
Une dame avec une cane demandait à qui était ce sac.
C'est à moi !
Heu non c'était pas ça qu'elle demandait, si ? Elle avait parlé de vache. Mouche choisit de l'ignorer superbement et commença à tirer le sac de maïs pour le replacer.
Mouche.. Mouche pensait avoir gagné. Pas le droit de se taire, ça non, il faudrait attendre qu'elle dorme. Mais au moins le droit de ranger son maïs en paix, pendant que la dame et ses chiens s'occupaient du type qui l'empêchait de vendre son maïs.
Non pas qu'elle arrivait le vendre déjà avant, mais c'était une bonne excuse pour se dédommager de ses fautes.
Alors voilà le doigt, ça, elle ne s'y attendait pas du tout.
Elle resta bloquée quelques menues secondes, le temps de comprendre l'insulte qui la visait. Un vrai bug du 15ème siècle. Parce qu'elle n'avait absolument rien à répondre à ça. Ah si :
Je m'en fous !
Voilà, qu'il se brosse avec. Elle continuait à s'échiner à remettre son sac sur l'autre. Ce n'était pas facile. Il fallait en même temps regarder les chiennes d'un côté, surveiller le gars de l'autre et en même temps soulever le sac bien trop lourd pour ses petits muscles.
Agacée, elle hurla sur le type.
Et puis, remettez le sac en place d'abord !
Quoi, c'était lui qui l'avait fait tombé après tout. Sauf qu'il lui tomba sur les pieds, le sac. Voilà, y'a plus qu'à recommencer.
Mouche.. Honnêtement, elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il lui obéisse.
Alors quand le type se baissa et souleva d'une seule main son joli sac de maïs fumeux, Mouche ne sentit plus de joie.
Sauf que...
le sac ne revint jamais sur sa pile.
Hé ! Mais vous allez où ?
D'abord interdite, elle mit vite en route ses jambes pour le suivre à la trace. Avec tout le mal qu'elle avait eu à faire pousser ce maïs, il était hors de question qu'il parte loin d'elle.
Hé ! C'est mon sac !
Le type ne répondait pas, à croire qu'il avait perdu sa langue. C'est fou ça, il pouvait pas l'ouvrir un peu pour lui expliquer non ?
Mais vous pouvez pas partir avec !
Mouche continua de suivre l'homme, enfin son sac tenu par l'homme plutôt. A ce qu'il paraît elle continua de le suivre ainsi jusqu'à l'océan.