Alexandre_serna
*rigidité cadavérique.
Le premier médecin de Gannat séjournait à Gannat depuis une semaine et une chose était certaine, c'est qu'il ne savait plus comment s'en sortir.
Il y avait une épidémie de quelque chose et il était incapable de déceler laquelle.
Chaque matin, il découvrait avec horreur un mort, un autre qui s'ajoutait à la longue liste, il était épuisé, il s'appuyait contre le mur et observait la salle, tout en passant sa manche sur son front pour essuyer les perles de sueur qui en ce début de journée l'attaquaient.
Il poussa un soupire, Morgane Mondragon arriva à ce moment-là et le regarda avec un air défait, la pauvre femme luttait avec lui pour les sauver, mais hélas cela ne faisait rien.
- Votre frère a pris trop de vie. Le Très-Haut le punit, ce dispensaire est maudit.
- Il y a une raison, une raison tout à fait valable pour que tous ces gens meurent.
- Les fumigations ne servent à rien, les salles sont nettoyées, nous faisons fuir la mort et elle continue de frapper.
- Je vais trouver laisser moi le temps.
- Nous n'avons plus le temps. Il faut les brûler.
- Laissez moi, les observer encore une fois.
- Entendu, le temps de quelques credo.
Plongeant ses mains dans l'alcool fort, qui n'était pas de la Prune, le jeune médecin se barbouilla le visage avec et s'approcha de la nouvelle morte.
Une jeune femme, elle semblait épuisée, il s'approcha d'elle et commença à pincer la peau, elle était encore élastique, la femme ne manquait pas de liquide.
Il soupira, observa ses yeux, puis sa peau à la recherche de coupure, de blessures, il la tourna et la retourna, mais rien à faire.
- Morgane ?
- Oui.
- Etait-elle catin ?
- Non, pas elle.
- Pas elle ?
- Les deux autres oui.
- Les deux d'hier ? La brune et la blonde ?
- Oui, catin du bordel de la basse seigneurie.
- Les deux avaient le mal de Naples ou des Anglais au choix.
- Oui, elles avaient des ulcères dans la bouche, sur le rectum et sur les parties génitales.
- Indolore et pourtant mortelle... Et naturellement, on ne sait pas qui est à l'origine de ce mal ?
- C'est difficile de le savoir, à moins d'examiner tout le monde.
Alexandre ne retint pas une grimace de pur dégoût, il n'avait pas franchement envie de voir ce genre de défilé.
Il poussa un soupire.
- Là c'est la punition divine de Rick, quelle idée d'autoriser l'ouverture d'un bordel dans cette Seigneurie.
- Voyez ça avec votre frère.
- Justement, je vais le convoquer le Seigneur. Si pour les catins nous avons une piste, pour les autres ?
- Regardez, il y a tout de même des signes de fatigue, les dessous des yeux sont creux et violacé.
- Fatigue, est-ce qu'elle mangeait ? Les autres aussi, je ne parle pas des catins.
- Je vais chercher les registres.
Heureusement que tout était répertorié par Morgane et sa fille dans les moindres détails et par patient, Alexandre s'installa au bord du lit.
Une semaine, cela faisait une semaine qu'ils envoyaient les gens se faire enterrer, une semaine que du monde arrivait, en plus des cas classiques de chaude pisse et autres maladies dues au bordel.
Passant de nouveau sa main sur son visage, il soupira alors que Morgane revenait avec de quoi répondre à ses questions.
- Très peu de repas, le peu de nourriture était rendu, beaucoup d'eau.
- De la fièvre ?
- Pour certains oui, pour d'autres non.
- Fièvre, vomissement, fatigue.
- Il faudrait voir dans quelle zone ils vivaient tous.
- Je vais faire mander Maestro Thomas.
Plongeant ses mains dans l'alcool de nouveau, il se glissa dans son bureau pour s'entretenir avec Thomas ou plutôt pour lui écrire, il en profita également pour écrire une brève lettre à Timothée pour lui demander de se radiner sous peu.
Les deux lettres partirent sur le champ, alors que déjà Morgane s'affolait, la femme d'un paysan venait pour à priori une naissance.
- Bastien ! Va chercher la ventrière je te pris !
Autant dire que cela ne chômait pas du côté du dispensaire de Gannat, de quoi occuper le premier médecin.
Il soignait aussi bien les petits maux que les grands maux.
Pour l'heure et en attendant la suite et les réponses à ses courriers il prit la direction de la salle des convalescents qui se remettaient doucement et surtout, il prit soin de faire une nouvelle fumigation à l'entrée de la porte.
_________________
Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
Le premier médecin de Gannat séjournait à Gannat depuis une semaine et une chose était certaine, c'est qu'il ne savait plus comment s'en sortir.
Il y avait une épidémie de quelque chose et il était incapable de déceler laquelle.
Chaque matin, il découvrait avec horreur un mort, un autre qui s'ajoutait à la longue liste, il était épuisé, il s'appuyait contre le mur et observait la salle, tout en passant sa manche sur son front pour essuyer les perles de sueur qui en ce début de journée l'attaquaient.
Il poussa un soupire, Morgane Mondragon arriva à ce moment-là et le regarda avec un air défait, la pauvre femme luttait avec lui pour les sauver, mais hélas cela ne faisait rien.
- Votre frère a pris trop de vie. Le Très-Haut le punit, ce dispensaire est maudit.
- Il y a une raison, une raison tout à fait valable pour que tous ces gens meurent.
- Les fumigations ne servent à rien, les salles sont nettoyées, nous faisons fuir la mort et elle continue de frapper.
- Je vais trouver laisser moi le temps.
- Nous n'avons plus le temps. Il faut les brûler.
- Laissez moi, les observer encore une fois.
- Entendu, le temps de quelques credo.
Plongeant ses mains dans l'alcool fort, qui n'était pas de la Prune, le jeune médecin se barbouilla le visage avec et s'approcha de la nouvelle morte.
Une jeune femme, elle semblait épuisée, il s'approcha d'elle et commença à pincer la peau, elle était encore élastique, la femme ne manquait pas de liquide.
Il soupira, observa ses yeux, puis sa peau à la recherche de coupure, de blessures, il la tourna et la retourna, mais rien à faire.
- Morgane ?
- Oui.
- Etait-elle catin ?
- Non, pas elle.
- Pas elle ?
- Les deux autres oui.
- Les deux d'hier ? La brune et la blonde ?
- Oui, catin du bordel de la basse seigneurie.
- Les deux avaient le mal de Naples ou des Anglais au choix.
- Oui, elles avaient des ulcères dans la bouche, sur le rectum et sur les parties génitales.
- Indolore et pourtant mortelle... Et naturellement, on ne sait pas qui est à l'origine de ce mal ?
- C'est difficile de le savoir, à moins d'examiner tout le monde.
Alexandre ne retint pas une grimace de pur dégoût, il n'avait pas franchement envie de voir ce genre de défilé.
Il poussa un soupire.
- Là c'est la punition divine de Rick, quelle idée d'autoriser l'ouverture d'un bordel dans cette Seigneurie.
- Voyez ça avec votre frère.
- Justement, je vais le convoquer le Seigneur. Si pour les catins nous avons une piste, pour les autres ?
- Regardez, il y a tout de même des signes de fatigue, les dessous des yeux sont creux et violacé.
- Fatigue, est-ce qu'elle mangeait ? Les autres aussi, je ne parle pas des catins.
- Je vais chercher les registres.
Heureusement que tout était répertorié par Morgane et sa fille dans les moindres détails et par patient, Alexandre s'installa au bord du lit.
Une semaine, cela faisait une semaine qu'ils envoyaient les gens se faire enterrer, une semaine que du monde arrivait, en plus des cas classiques de chaude pisse et autres maladies dues au bordel.
Passant de nouveau sa main sur son visage, il soupira alors que Morgane revenait avec de quoi répondre à ses questions.
- Très peu de repas, le peu de nourriture était rendu, beaucoup d'eau.
- De la fièvre ?
- Pour certains oui, pour d'autres non.
- Fièvre, vomissement, fatigue.
- Il faudrait voir dans quelle zone ils vivaient tous.
- Je vais faire mander Maestro Thomas.
Plongeant ses mains dans l'alcool de nouveau, il se glissa dans son bureau pour s'entretenir avec Thomas ou plutôt pour lui écrire, il en profita également pour écrire une brève lettre à Timothée pour lui demander de se radiner sous peu.
Citation:
Ave!
Pourriez-vous venir aussi vite que possible au dispensaire de Gannat ?
J'aurai à vous entretenir d'une chose, "petite" chose, pourriez-vous venir avec les cartes de Gannat et le cadastre, j'ai depuis une semaine un très grand, trop grand nombre de morts pour que cela soit anodin.
J'aimerai savoir si il y a un lien entre toutes ces personnes décédées.
Je vous attends dans mon bureau au dispensaire, si je n'y suis pas, demandez à Bastien de venir me chercher.
Avec mon profond respect
- A Maestro Thomas Decabane, Cartographe de Gannat,
D'Alexandre de la Serna, Premier Médecin de Gannat,
Ave!
Pourriez-vous venir aussi vite que possible au dispensaire de Gannat ?
J'aurai à vous entretenir d'une chose, "petite" chose, pourriez-vous venir avec les cartes de Gannat et le cadastre, j'ai depuis une semaine un très grand, trop grand nombre de morts pour que cela soit anodin.
J'aimerai savoir si il y a un lien entre toutes ces personnes décédées.
Je vous attends dans mon bureau au dispensaire, si je n'y suis pas, demandez à Bastien de venir me chercher.
Avec mon profond respect
Citation:
Ave!
J'ai besoin que tu viennes de toute urgence à Gannat, tes putains meurent toutes les unes après les autres, j'ai à te parler du bordel que tu as autorisé à Gannat, tous les jours nous recevons et tentons de soigner des putains porteuse du mal de Naples.
J'aimerai que nous trouvions une possibilité de nous en sortir sans que je sois obligé de subir un défilé, si tu vois où je veux en venir.
Je ne sais comment en finir avec ce mal, si ce n'est mettre à la retraite les putains malades.
Deuxièmement, j'ai une autre épidémie sur les bras, depuis une semaine les gens meurent sans que ni Morgane, ni moi ne sachions le pourquoi du comment, nous ne trouvons pas à l'heure actuelle de solution viable et fiable.
J'ai demandé à Thomas de venir, j'espère qu'il saura nous aider à trouver un lien entre toutes ces personnes.
Sernesquement,
- A Timothée Titus Valerianos de la Serna-Marigny, SAigneur de Gannat
D'Alexandre de la Serna, Premier Médecin de Gannat,
Ave!
J'ai besoin que tu viennes de toute urgence à Gannat, tes putains meurent toutes les unes après les autres, j'ai à te parler du bordel que tu as autorisé à Gannat, tous les jours nous recevons et tentons de soigner des putains porteuse du mal de Naples.
J'aimerai que nous trouvions une possibilité de nous en sortir sans que je sois obligé de subir un défilé, si tu vois où je veux en venir.
Je ne sais comment en finir avec ce mal, si ce n'est mettre à la retraite les putains malades.
Deuxièmement, j'ai une autre épidémie sur les bras, depuis une semaine les gens meurent sans que ni Morgane, ni moi ne sachions le pourquoi du comment, nous ne trouvons pas à l'heure actuelle de solution viable et fiable.
J'ai demandé à Thomas de venir, j'espère qu'il saura nous aider à trouver un lien entre toutes ces personnes.
Sernesquement,
Les deux lettres partirent sur le champ, alors que déjà Morgane s'affolait, la femme d'un paysan venait pour à priori une naissance.
- Bastien ! Va chercher la ventrière je te pris !
Autant dire que cela ne chômait pas du côté du dispensaire de Gannat, de quoi occuper le premier médecin.
Il soignait aussi bien les petits maux que les grands maux.
Pour l'heure et en attendant la suite et les réponses à ses courriers il prit la direction de la salle des convalescents qui se remettaient doucement et surtout, il prit soin de faire une nouvelle fumigation à l'entrée de la porte.
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Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.