Batonnoir
[En place centrale de Cuauhtochco]
Au petit matin, un messager était parvenu jusqu'au QG des forces tlaxcaltèques pour apporter la réponse du conseil ; par la même occasion, un coucou provenant de la calpullec d'Acatic fut join aux morceaux de bois sur lesquels les aztèques gravaient leurs messages. Il lut bien attentivement chaque mot, afin de comprendre le sens visible et profond des messages, puis fit sonner la flute : un détachement de lamas s'organisait. Direction : la gargote.
La traversée avait été rendue périlleuse par la saison des pluies. Cette mousson infernale qui rend les chemins impraticables et ils n'arrivèrent à destination que dans l'après-midi. Là, des guerriers tenaient la place, malgré la résistance du conseil dans la pyramide. Mais que celà était bien peu important au final...un conseil ne faisait pas un peuple. Et Batonnoir fit faire de la place pour s'exprimer devant lui. Levant les mains au-dessus de sa tête, il s'entailla une veile et fit couler du sang. Puis, il prit la parole.
Gens aztèques et autres qui êtes-ici, écoutez-bien ce qui va suivre. La seigneurie de Tlaxcalla, bénie par les dieux, a répondu à l'appel à la guerre lancé par la traitresse Ayumi : c'est la raison directe de notre présence sur ce sol argileux et instable. Il ne faut pas bien savoir compter bien loin que lorsqu'on défi un royaume tribal, celui-ci rapplique en meute. Que vous soyez développés ou pas n'a pas grande importance : ne pas répondre au défi aurait été une forme de lâcheté de notre part.
Bref, nous sommes ici, et nous sommes en force. Mais je tiens à clarifier deux trois choses au préalable. Il n'y a pas véritablement de "culture aztèque" si ce ne sont des grilles de prix, des interdictions de pratiquer la chasse à l'homme ou de renverser "une personne élue par le peuple" sous pretexte que c'est interdit. Ces...allez, parlons volontier de déviances, se répandent peu à peu en Yohualtepec et Tepeyacac, et commencent aussi par toucher la tête de certains dirigeants de cette province. Ce qui, de notre point de vue, a facilité notre décision.
Que ce soit clair et net : Tlaxcalla combattra toute forme de régulations et nous n'accepterons pas que soit imposé un style de vie déviant aux frontières de la seigneurie. Donc, quand on parle de vouloir instaurer la liberté, dans le fond des choses, c'est exactement ça. Nous ne voudrions pas que les quelques personnes qui se sont arrachées à la seigneurie par soif de pouvoir - quand on dit se sentir mal quelque part, et qu'on est tlatoani ailleurs, c'est bien de celà dont il s'agit - se croient dieux et dieux capables de créer lois sur lois pour "protéger le peuple". Ca n'a strictement aucun sens. Le peuple n'a pas à être protégé par autrui, il doit se protéger lui-même. Et il n'y a qu'une seule chose qui puisse vraiment lui apporter la sérénité : satisfaire les besoins et volontés des dieux. Le reste n'a pas d'importance. Nous ne sommes pas sur cette terre pour développer l'universalité des droits de l'homme et compagnie : voilà des concepts qui provoquent cataclysmes sur cataclysmes. De votre point de vue, c'est le cas : vous parliez de choses similaires en gargote, et nous voilà.
Il prit une pulque qu'un esclave lui apporta, puis reprit la parole.
Bien, que comptons-nous faire alors que vos dirigeants, irresponsables, ont choisi la troisième option? Il faut dire que lorsqu'il y a un rapport de 10 contre 1, on choisit bien évidement l'affrontement, c'est d'une logique imparable. Le conseil n'a pas les moyens de mener ne serait-ce une reprise de clan et il veut aller au combat? Soit, nous acceptons malgré tout. Nous allons infliger à ces dirigeants une défaite mémorable et nous les sacrifierons par la suite, ainsi soit la volonté du dieu du feu. Les clans que nous avons conquit par la force et que nous tenons, nous allons les intégrer au Dominion par ce que j'appellerai le "droit de conquête". Ainsi, libertés de commerce, d'échange, de chasse à l'homme sur les noeuds, d'organisation militaire seront proclamées haut et fort, et il sera strictement interdit d'entrer dans un cycle de régulation. Ensuite, nous ne comptons pas administrer plus que celà vos clans, on n'a pas que ça à faire non plus.
Nous sommes conscients que beaucoup ici se sentent perdus, dans une culture qu'ils ne connaissent pas du tout. Pour remédier à celà, nous vous enverrons des prêtres qui vous exposeront les fondements de la culture tribal et polythéiste. Car un peuple sans culture, ou au moins sans bases profondes, n'est pas un peuple. Nous offrons donc aux clans où nous sommes présents cette liberté de manoeuvre et à la fois cette protection d'être vassaux de la Seigneurie de Tlaxcalla. Car faudrait-il rappeler à la tlatoani qu'on ne fonde pas d'accords réciproques entre un royaume et une province. Il y a nécessairement un lien de vassalité entre les deux.
Bien, le sang de vos dirigeants irresponsables va bientôt couler, et je doute qu'ils fassent machine arrière avant d'avoir la tête tranchée en haut de la pyramide. Que ce jour-ci soit un jour sanglant et que le soleil se teinte en rouge, en rouge sang!
Le vert est réservé à la censure.
Parnasse le 09/08
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Au petit matin, un messager était parvenu jusqu'au QG des forces tlaxcaltèques pour apporter la réponse du conseil ; par la même occasion, un coucou provenant de la calpullec d'Acatic fut join aux morceaux de bois sur lesquels les aztèques gravaient leurs messages. Il lut bien attentivement chaque mot, afin de comprendre le sens visible et profond des messages, puis fit sonner la flute : un détachement de lamas s'organisait. Direction : la gargote.
La traversée avait été rendue périlleuse par la saison des pluies. Cette mousson infernale qui rend les chemins impraticables et ils n'arrivèrent à destination que dans l'après-midi. Là, des guerriers tenaient la place, malgré la résistance du conseil dans la pyramide. Mais que celà était bien peu important au final...un conseil ne faisait pas un peuple. Et Batonnoir fit faire de la place pour s'exprimer devant lui. Levant les mains au-dessus de sa tête, il s'entailla une veile et fit couler du sang. Puis, il prit la parole.
Gens aztèques et autres qui êtes-ici, écoutez-bien ce qui va suivre. La seigneurie de Tlaxcalla, bénie par les dieux, a répondu à l'appel à la guerre lancé par la traitresse Ayumi : c'est la raison directe de notre présence sur ce sol argileux et instable. Il ne faut pas bien savoir compter bien loin que lorsqu'on défi un royaume tribal, celui-ci rapplique en meute. Que vous soyez développés ou pas n'a pas grande importance : ne pas répondre au défi aurait été une forme de lâcheté de notre part.
Bref, nous sommes ici, et nous sommes en force. Mais je tiens à clarifier deux trois choses au préalable. Il n'y a pas véritablement de "culture aztèque" si ce ne sont des grilles de prix, des interdictions de pratiquer la chasse à l'homme ou de renverser "une personne élue par le peuple" sous pretexte que c'est interdit. Ces...allez, parlons volontier de déviances, se répandent peu à peu en Yohualtepec et Tepeyacac, et commencent aussi par toucher la tête de certains dirigeants de cette province. Ce qui, de notre point de vue, a facilité notre décision.
Que ce soit clair et net : Tlaxcalla combattra toute forme de régulations et nous n'accepterons pas que soit imposé un style de vie déviant aux frontières de la seigneurie. Donc, quand on parle de vouloir instaurer la liberté, dans le fond des choses, c'est exactement ça. Nous ne voudrions pas que les quelques personnes qui se sont arrachées à la seigneurie par soif de pouvoir - quand on dit se sentir mal quelque part, et qu'on est tlatoani ailleurs, c'est bien de celà dont il s'agit - se croient dieux et dieux capables de créer lois sur lois pour "protéger le peuple". Ca n'a strictement aucun sens. Le peuple n'a pas à être protégé par autrui, il doit se protéger lui-même. Et il n'y a qu'une seule chose qui puisse vraiment lui apporter la sérénité : satisfaire les besoins et volontés des dieux. Le reste n'a pas d'importance. Nous ne sommes pas sur cette terre pour développer l'universalité des droits de l'homme et compagnie : voilà des concepts qui provoquent cataclysmes sur cataclysmes. De votre point de vue, c'est le cas : vous parliez de choses similaires en gargote, et nous voilà.
Il prit une pulque qu'un esclave lui apporta, puis reprit la parole.
Bien, que comptons-nous faire alors que vos dirigeants, irresponsables, ont choisi la troisième option? Il faut dire que lorsqu'il y a un rapport de 10 contre 1, on choisit bien évidement l'affrontement, c'est d'une logique imparable. Le conseil n'a pas les moyens de mener ne serait-ce une reprise de clan et il veut aller au combat? Soit, nous acceptons malgré tout. Nous allons infliger à ces dirigeants une défaite mémorable et nous les sacrifierons par la suite, ainsi soit la volonté du dieu du feu. Les clans que nous avons conquit par la force et que nous tenons, nous allons les intégrer au Dominion par ce que j'appellerai le "droit de conquête". Ainsi, libertés de commerce, d'échange, de chasse à l'homme sur les noeuds, d'organisation militaire seront proclamées haut et fort, et il sera strictement interdit d'entrer dans un cycle de régulation. Ensuite, nous ne comptons pas administrer plus que celà vos clans, on n'a pas que ça à faire non plus.
Nous sommes conscients que beaucoup ici se sentent perdus, dans une culture qu'ils ne connaissent pas du tout. Pour remédier à celà, nous vous enverrons des prêtres qui vous exposeront les fondements de la culture tribal et polythéiste. Car un peuple sans culture, ou au moins sans bases profondes, n'est pas un peuple. Nous offrons donc aux clans où nous sommes présents cette liberté de manoeuvre et à la fois cette protection d'être vassaux de la Seigneurie de Tlaxcalla. Car faudrait-il rappeler à la tlatoani qu'on ne fonde pas d'accords réciproques entre un royaume et une province. Il y a nécessairement un lien de vassalité entre les deux.
Bien, le sang de vos dirigeants irresponsables va bientôt couler, et je doute qu'ils fassent machine arrière avant d'avoir la tête tranchée en haut de la pyramide. Que ce jour-ci soit un jour sanglant et que le soleil se teinte en rouge, en rouge sang!
Le vert est réservé à la censure.
Parnasse le 09/08
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