Dobro.mir
Paris, la Capitale. Putain parmi tant dautres, elle charrie son lot de femmes et dhommes durant la nuit qui cherchent le frisson ou le bonheur. Et je ne déroge pas à la règle. Plusieurs jours que je suis là et javance comme dans un brouillard.
Je naime pas particulièrement les villes. Faux, je naime aucunement les villes. Ma vie sécrit dans de vastes plaines, dans des forêts, des montagnes, durant de longs hivers. Le reste nest que triste survie. Jétouffe ici, jai la tête qui sembrouille facilement, je suis à attendre et prendre la première mission qui voudra bien menvoyer au grand air parce que Paris comme les autres bourgades, il manque le principal, il manque la liberté de respirer. Mais je suis là pour gagner quelques écus ici ou là. Le pays nest pas en guerre et donc moi je ne peux pas vivre de mes armes. Sinon, comme un con, on va me jeter dans les geôles royales et adieu ma tendre liberté.
Donc ici ou là, jarrive à surnager dans ce bourbier. Jai trouvé quelques paris clandestins, des combats de chiens qui me permettent de prendre quelques écus avec le sourire à ces cloportes qui ne savent même pas regarder avant de parier ce qui fait que mes escarcelles se remplissent assez facilement. Pour couronner le tout, jai même réussi à finir dans un combat à mains nues afin dalimenter mon besoin de bagarres et de sang. Quelques dents ont sauté et pas que dailleurs. Jen connais au moins un qui est rentré le bras à moitié estropié. Du coup, ça ma valu une raclée en bonne et due forme de la part de ce bâtard de Ratier et de ces hommes. Déjà que je les ai plumé aux combats de chiens mais quand ils ont vu que je savais me défendre durant les combats à mains nues ils ne leur en pas fallu plus pour décider de me faire la peau. Et je dois dire quils ont presque réussi.
Javais quitté la salle sans un au revoir. On mavait tendu deux bourses pleines décus, mon gagne pain du soir, et fait signe de la tête de déguerpir. Je navais pas demandé mon reste. Et alors que javais besoin de respirer, javais pris la direction du port. Voir autre chose que ces maisons accolées les unes aux autres me ferait un bien fou, maiderait à vider ma tête, mais je navais pas emprunté lartère principale que déjà on mavait bousculé méchamment au coin dune ruelle mal éclairée. Et là javais mangé.
A coups de pieds, de bâtons, de poings fermés sur une brique, javais été bastonné dans les règles de lart. Et javais eu beau me défendre, je sentais bien les coups pleuvoir sur ma gueule déjà bien arrangée. Alors je métais recroquevillé sur moi-même afin de protéger ce quil me restait de mon corps fatigué par les exercices du soir et javais attendu. Je ne sais pas si cela a duré longtemps car jai perdu la notion du temps mais un coup de sifflet plus tard et la ruelle sétait vidée me laissant là, au milieu de tout ce que vous pouvez trouver dans une ville.
Essayant de me redresser javais plié sous mon propre poids mettant genou à terre. Essuyant ma bouche du revers de la main javais vite compris que je pissais le sang. Crachant au sol ce qui me laissait un gout de fer dans le gosier, je pris une profonde inspiration pour minciter à me relever. Le troisième essai fut concluant. Une main sur le mur de pierres, je me guidais comme je le pouvais, un il fermé par du sang qui commençait à coaguler sur la paupière, et sans aucun doute que cela commençait même à enfler, je naviguais au radar. Ma main libre était venue tenir mes cotes afin de maider à respirer. Sil pensait que jallais crever, ils pouvaient déjà noter leur abattis parce quune chose est certaine, jai la rancune tenace et tant quil restera un seul de ces porcs dans le coin, jallais me mettre en chasse. Mais pour lheure, il me fallait récupérer et surtout panser mes plaies. Heureusement, ils ne mavaient pas détroussé et il me restait mes gains fièrement acquis à la force de mes mains. Cétait déjà ça.
Pour le moment je faisais quelques pas en grimaçant avant de mécrouler contre le mur dune rue un peu plus fréquentée. A cette heure là, personne ne faisait attention à moi et même si quelquun me remarquait, il senfuyait bien vite au regard de ma gueule amochée. Tu peux toujours crever la bouche ouverte dans cette ville, personne ne te tendra la main. Je secouais la tête en respirant bruyamment avant de la rejeter en arrière, résigné, en observant le ciel sans aucune étoile. Je souris malgré moi, jaurais dû me méfier. Ce nétait pas une belle nuit pour mamuser. Je donnais un coup de reins pour me permettre de me décoller du mur et reprendre ma route. Même si au final, je tanguais sérieusement. Il me fallait retourner vers ma piaule louée dans une auberge au fin fond dune cour sans attrait mais qui était dans mes moyens. Je marmonnais entre mes dents, grimaçant, injuriant dans ma langue natale le premier qui me frôlait avant de me résoudre à lâcher d'un ton rageur et enroué, l'accent fortement prononcé.
- Foutez-moi la paix... on n'est pas au spectacle ce soir !
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Je naime pas particulièrement les villes. Faux, je naime aucunement les villes. Ma vie sécrit dans de vastes plaines, dans des forêts, des montagnes, durant de longs hivers. Le reste nest que triste survie. Jétouffe ici, jai la tête qui sembrouille facilement, je suis à attendre et prendre la première mission qui voudra bien menvoyer au grand air parce que Paris comme les autres bourgades, il manque le principal, il manque la liberté de respirer. Mais je suis là pour gagner quelques écus ici ou là. Le pays nest pas en guerre et donc moi je ne peux pas vivre de mes armes. Sinon, comme un con, on va me jeter dans les geôles royales et adieu ma tendre liberté.
Donc ici ou là, jarrive à surnager dans ce bourbier. Jai trouvé quelques paris clandestins, des combats de chiens qui me permettent de prendre quelques écus avec le sourire à ces cloportes qui ne savent même pas regarder avant de parier ce qui fait que mes escarcelles se remplissent assez facilement. Pour couronner le tout, jai même réussi à finir dans un combat à mains nues afin dalimenter mon besoin de bagarres et de sang. Quelques dents ont sauté et pas que dailleurs. Jen connais au moins un qui est rentré le bras à moitié estropié. Du coup, ça ma valu une raclée en bonne et due forme de la part de ce bâtard de Ratier et de ces hommes. Déjà que je les ai plumé aux combats de chiens mais quand ils ont vu que je savais me défendre durant les combats à mains nues ils ne leur en pas fallu plus pour décider de me faire la peau. Et je dois dire quils ont presque réussi.
Javais quitté la salle sans un au revoir. On mavait tendu deux bourses pleines décus, mon gagne pain du soir, et fait signe de la tête de déguerpir. Je navais pas demandé mon reste. Et alors que javais besoin de respirer, javais pris la direction du port. Voir autre chose que ces maisons accolées les unes aux autres me ferait un bien fou, maiderait à vider ma tête, mais je navais pas emprunté lartère principale que déjà on mavait bousculé méchamment au coin dune ruelle mal éclairée. Et là javais mangé.
A coups de pieds, de bâtons, de poings fermés sur une brique, javais été bastonné dans les règles de lart. Et javais eu beau me défendre, je sentais bien les coups pleuvoir sur ma gueule déjà bien arrangée. Alors je métais recroquevillé sur moi-même afin de protéger ce quil me restait de mon corps fatigué par les exercices du soir et javais attendu. Je ne sais pas si cela a duré longtemps car jai perdu la notion du temps mais un coup de sifflet plus tard et la ruelle sétait vidée me laissant là, au milieu de tout ce que vous pouvez trouver dans une ville.
Essayant de me redresser javais plié sous mon propre poids mettant genou à terre. Essuyant ma bouche du revers de la main javais vite compris que je pissais le sang. Crachant au sol ce qui me laissait un gout de fer dans le gosier, je pris une profonde inspiration pour minciter à me relever. Le troisième essai fut concluant. Une main sur le mur de pierres, je me guidais comme je le pouvais, un il fermé par du sang qui commençait à coaguler sur la paupière, et sans aucun doute que cela commençait même à enfler, je naviguais au radar. Ma main libre était venue tenir mes cotes afin de maider à respirer. Sil pensait que jallais crever, ils pouvaient déjà noter leur abattis parce quune chose est certaine, jai la rancune tenace et tant quil restera un seul de ces porcs dans le coin, jallais me mettre en chasse. Mais pour lheure, il me fallait récupérer et surtout panser mes plaies. Heureusement, ils ne mavaient pas détroussé et il me restait mes gains fièrement acquis à la force de mes mains. Cétait déjà ça.
Pour le moment je faisais quelques pas en grimaçant avant de mécrouler contre le mur dune rue un peu plus fréquentée. A cette heure là, personne ne faisait attention à moi et même si quelquun me remarquait, il senfuyait bien vite au regard de ma gueule amochée. Tu peux toujours crever la bouche ouverte dans cette ville, personne ne te tendra la main. Je secouais la tête en respirant bruyamment avant de la rejeter en arrière, résigné, en observant le ciel sans aucune étoile. Je souris malgré moi, jaurais dû me méfier. Ce nétait pas une belle nuit pour mamuser. Je donnais un coup de reins pour me permettre de me décoller du mur et reprendre ma route. Même si au final, je tanguais sérieusement. Il me fallait retourner vers ma piaule louée dans une auberge au fin fond dune cour sans attrait mais qui était dans mes moyens. Je marmonnais entre mes dents, grimaçant, injuriant dans ma langue natale le premier qui me frôlait avant de me résoudre à lâcher d'un ton rageur et enroué, l'accent fortement prononcé.
- Foutez-moi la paix... on n'est pas au spectacle ce soir !
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