Xalta
Un décembre elle était devenu cac adjointe du maire Balthazar sous la houlette de Belgarion cac municipale. Ces deux hommes marquèrent tour à tour la vie de la jeune femme qu'elle était à l'époque. Elle découvrit les rouages de la mairie, le travail en équipe et comment former un conseil municipal efficace. Des apprentissages qu'elle put mettre en application par la suite.
Balthazar, un homme à femmes, avec un humour tranchant comme ses avis et autres opinions d'ailleurs, plein d'assurance sans être plein de morgue même si ses adversaires politiques se plaisaient à le dire. Un grand blond aux yeux verts, un léger sourire indéchiffrable. Les femmes se pâmaient devant lui, certaines se jetaient même à son cou, mais il n'aimait guère ce dernier type de femme. Un pilier de taverne même si la plupart du temps il donnait l'impression de dormir, en fait elle l'apprit plus tard, il faisait seulement semblant de sommeiller et on entendait alors sa voix s'élever dans la taverne surprenant tout le monde. Cétait un homme aussi un brin rigide sur nombres de points comme la loyauté, la fidélité, le respect des lois oui et non, elle se souvenait qu'il se jouait de ces dernières en étant à la limite de la légalité. Un homme investi tant sur le plan municipal que ducal.
Cet homme l'avait attiré dès le départ, mais elle savait aussi qu'elle avait peu de chance de faire naître son intérêt du moins c'est ce qu'elle pensait alors elle ne lui courait pas après, ne cherchait pas à le séduire, elle se contentait d'être elle, sans fioritures, sans artifices, sans minauderies. etait-ce ceci qui lui avait plu chez elle ? Elle ne lui avait jamais posé la question et maintenant il était trop tard pour le faire: il était porté disparu.
Février, le mois où tout s'était joué. Il avait terminé son mandat de maire et avait eu des fourmis dans les jambes, avec ce mandat qui prenait fin, elle se retrouvait aussi désuvrée. Un soir en taverne, il lui avait proposé qu'elle fasse le voyage avec lui. Elle était restée muette de surprise. Elle avait accepté spontanément, sa marraine Savhanna l'avait mise en garde contre les dangers que représentaient un tel homme: s'en éprendre et ne rien recevoir en retour. Elle lui avait conseillé de prendre ce qu'il y avait à prendre: de la bai-se sans attendre des sentiments, il se disait à l'époque que c'etait un homme dépourvu de sentiments. Et pourtant ...
Ce février-là, Montargis, la première ville-étape de leur voyage, ils logeaient à l'auberge de la Mésange bleue, tenue par une femme , amie de la bergère qu'elle était: Métisse. Ils avaient passé une soirée agréable en taverne entre Metisse, Ricardinho, Petrus, Diane et Fur puis ils étaient montés chacun dans leur chambre, alors qu'elle avait passé sa chemise de nuit_ Oui à l'époque, elle dormait encore habillée_ il avait frappé à sa porte, elle lui avait ouvert, elle savait que c'était lui, la porte s'était refermée sur lui, sur eux , c'est ce soir là qu'elle était devenue une femme, sur le sol d'une auberge, ils n'avaient pas atteint le lit. Cette nuit, elle n'avait jamais pu l'oublier. C'est ainsi que naquît cette romance qui dura près d'un an et demi. Dès le départ, il avait posé les jalons de ce que devrait être leur relation : pas de mariage ni d'enfant. Elle avait acquiescé, elle lui aurait tout accordé de toute manière.
C'était lui, l'homme de sa vie, elle le savait, elle découvrait avec lui l'amour dans tous les sens du terme. Elle n'était que passion, elle brûlait d'un feu intérieur qu'il nourrissait au quotidien par des paroles, des gestes, des attentions. Durant tout le temps que dura leur histoire, jamais ils ne se dirent ces mots que les autres se disent facilement et parfois à la légère. Mais elle savait qu'il l'aimait, il lui prouvait à chaque instant, elle appris à faire de même. D'ailleurs, des années après, elle était encore marquée par cela: autant il lui était simple de dire à ses enfants, à sa fratrie, à chacun des membres de sa famille qu'elle les aimait mais dès qu'il s'agissait de son compagnon, elle conservait cette pudeur préférant les actes aux paroles.
D'ailleurs elle avait eu la confirmation qu'il l'aimait lors d'une entrevue qu'elle avait mené pour le Giennois Express: il l'avait qualifiée d'amante et de complice, d'amie, mais aussi la moitié qui lui apportait l'équilibre qui lui avait manqué jusqu'alors. Ces mots-là, elle les avait chéri, ils l'avaient bercée, réconfortée lors des périodes plus difficiles surtout vers la fin quand il commençait à être plus absent que présent, qu'elle passait ses soirées à broder, s'étiolant loin de lui. Il était sa source de bonheur, de vie et il avait été aussi la source d'une autre vie.
Alors qu'ils ne se voyaient qu'épisodiquement parce qu'il était trop occupé ailleurs , elle avait découvert qu'elle portait un enfant de lui. Elle se rappelait encore de ce sentiment de panique qui l'avait envahie. Il ne voulait pas d'enfant, il avait toujours était clair à ce sujet et même plus d'un an après ce février à Montargis, il n'en souhaitait toujours pas. Mais Dieu en avait décidé autrement: elle était enceinte. Elle s'était tournée vers la seule personne qui pouvait la comprendre, l'aider et surtout ne pas la juger: Euphémie, sa gouvernante, sa maman de substitution. Avec sa complicité, elle avait caché sa grossesse à l'homme qu'elle aimait mais aussi à tous ses proches: famille et amis. Heureusement pour elle, elle eut une grossesse sans incidents, sans malaises, sans aucun soucis jusqu'à la délivrance. Un accouchement qui eu lieu dans une petite masure de Gien, louée sous un autre nom que le sien pour l'anonymat. Il n'y eu qu'Euphémie et elle, et dans la pièce voisine : Jean Loing encore jeune homme de 25 ans environ à cette époque.
Elle donna naissance à un fils, en pleine santé. Un fils ! Elle se rappelait encore de la joie qui avait été la sienne, de ce sentiment nouveau pour elle quand elle tint pour la première fois le fruit de ses entrailles sur son cur. Cet amour immense qui l'avait envahie, l'avait submergée au point de la faire pleurer de bonheur. Ils avaient vécu quelques jours coupés du monde. Puis il avait fallu retourner dans le monde, dans ce monde qui ignorait encore l'existence de sa progéniture. Il avait fallu alors affronter la réalité et prendre des décisions difficiles comme celle de tenir au secret : ce trésor que la vie lui avait offert.
Un jour elle commit l'irréparable en tentant de vouloir faire réagir Balthazar: des mesures extrêmes comme elle en était parfois capable, des sursauts désespérés pour une situation qui lui paraissait. Elle avait trouvé l'inspiration et la force après une confession auprès de l'évêque Dariush. Mais au lieu de sauver son couple du naufrage , cela accéléra la déroute. Elle se retrouva seule, avec son immense chagrin. Il s'enferma chez lui, rompant tout dialogue. Elle mit des semaines, des mois à se remettre de la perte de cet homme. Elle faillit plus d'une fois baisser les bras mais c'était sans compter sans le soutien de Phémie mais aussi de Belgarion, son ami qui devint son premier époux et surtout de ce petit bout d'homme qui grandissait entouré de l'amour inconditionnel de sa mère, de la vieille Phemie, de Jean Loing.
Belisaire.
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Balthazar, un homme à femmes, avec un humour tranchant comme ses avis et autres opinions d'ailleurs, plein d'assurance sans être plein de morgue même si ses adversaires politiques se plaisaient à le dire. Un grand blond aux yeux verts, un léger sourire indéchiffrable. Les femmes se pâmaient devant lui, certaines se jetaient même à son cou, mais il n'aimait guère ce dernier type de femme. Un pilier de taverne même si la plupart du temps il donnait l'impression de dormir, en fait elle l'apprit plus tard, il faisait seulement semblant de sommeiller et on entendait alors sa voix s'élever dans la taverne surprenant tout le monde. Cétait un homme aussi un brin rigide sur nombres de points comme la loyauté, la fidélité, le respect des lois oui et non, elle se souvenait qu'il se jouait de ces dernières en étant à la limite de la légalité. Un homme investi tant sur le plan municipal que ducal.
Cet homme l'avait attiré dès le départ, mais elle savait aussi qu'elle avait peu de chance de faire naître son intérêt du moins c'est ce qu'elle pensait alors elle ne lui courait pas après, ne cherchait pas à le séduire, elle se contentait d'être elle, sans fioritures, sans artifices, sans minauderies. etait-ce ceci qui lui avait plu chez elle ? Elle ne lui avait jamais posé la question et maintenant il était trop tard pour le faire: il était porté disparu.
Février, le mois où tout s'était joué. Il avait terminé son mandat de maire et avait eu des fourmis dans les jambes, avec ce mandat qui prenait fin, elle se retrouvait aussi désuvrée. Un soir en taverne, il lui avait proposé qu'elle fasse le voyage avec lui. Elle était restée muette de surprise. Elle avait accepté spontanément, sa marraine Savhanna l'avait mise en garde contre les dangers que représentaient un tel homme: s'en éprendre et ne rien recevoir en retour. Elle lui avait conseillé de prendre ce qu'il y avait à prendre: de la bai-se sans attendre des sentiments, il se disait à l'époque que c'etait un homme dépourvu de sentiments. Et pourtant ...
Ce février-là, Montargis, la première ville-étape de leur voyage, ils logeaient à l'auberge de la Mésange bleue, tenue par une femme , amie de la bergère qu'elle était: Métisse. Ils avaient passé une soirée agréable en taverne entre Metisse, Ricardinho, Petrus, Diane et Fur puis ils étaient montés chacun dans leur chambre, alors qu'elle avait passé sa chemise de nuit_ Oui à l'époque, elle dormait encore habillée_ il avait frappé à sa porte, elle lui avait ouvert, elle savait que c'était lui, la porte s'était refermée sur lui, sur eux , c'est ce soir là qu'elle était devenue une femme, sur le sol d'une auberge, ils n'avaient pas atteint le lit. Cette nuit, elle n'avait jamais pu l'oublier. C'est ainsi que naquît cette romance qui dura près d'un an et demi. Dès le départ, il avait posé les jalons de ce que devrait être leur relation : pas de mariage ni d'enfant. Elle avait acquiescé, elle lui aurait tout accordé de toute manière.
C'était lui, l'homme de sa vie, elle le savait, elle découvrait avec lui l'amour dans tous les sens du terme. Elle n'était que passion, elle brûlait d'un feu intérieur qu'il nourrissait au quotidien par des paroles, des gestes, des attentions. Durant tout le temps que dura leur histoire, jamais ils ne se dirent ces mots que les autres se disent facilement et parfois à la légère. Mais elle savait qu'il l'aimait, il lui prouvait à chaque instant, elle appris à faire de même. D'ailleurs, des années après, elle était encore marquée par cela: autant il lui était simple de dire à ses enfants, à sa fratrie, à chacun des membres de sa famille qu'elle les aimait mais dès qu'il s'agissait de son compagnon, elle conservait cette pudeur préférant les actes aux paroles.
D'ailleurs elle avait eu la confirmation qu'il l'aimait lors d'une entrevue qu'elle avait mené pour le Giennois Express: il l'avait qualifiée d'amante et de complice, d'amie, mais aussi la moitié qui lui apportait l'équilibre qui lui avait manqué jusqu'alors. Ces mots-là, elle les avait chéri, ils l'avaient bercée, réconfortée lors des périodes plus difficiles surtout vers la fin quand il commençait à être plus absent que présent, qu'elle passait ses soirées à broder, s'étiolant loin de lui. Il était sa source de bonheur, de vie et il avait été aussi la source d'une autre vie.
Alors qu'ils ne se voyaient qu'épisodiquement parce qu'il était trop occupé ailleurs , elle avait découvert qu'elle portait un enfant de lui. Elle se rappelait encore de ce sentiment de panique qui l'avait envahie. Il ne voulait pas d'enfant, il avait toujours était clair à ce sujet et même plus d'un an après ce février à Montargis, il n'en souhaitait toujours pas. Mais Dieu en avait décidé autrement: elle était enceinte. Elle s'était tournée vers la seule personne qui pouvait la comprendre, l'aider et surtout ne pas la juger: Euphémie, sa gouvernante, sa maman de substitution. Avec sa complicité, elle avait caché sa grossesse à l'homme qu'elle aimait mais aussi à tous ses proches: famille et amis. Heureusement pour elle, elle eut une grossesse sans incidents, sans malaises, sans aucun soucis jusqu'à la délivrance. Un accouchement qui eu lieu dans une petite masure de Gien, louée sous un autre nom que le sien pour l'anonymat. Il n'y eu qu'Euphémie et elle, et dans la pièce voisine : Jean Loing encore jeune homme de 25 ans environ à cette époque.
Elle donna naissance à un fils, en pleine santé. Un fils ! Elle se rappelait encore de la joie qui avait été la sienne, de ce sentiment nouveau pour elle quand elle tint pour la première fois le fruit de ses entrailles sur son cur. Cet amour immense qui l'avait envahie, l'avait submergée au point de la faire pleurer de bonheur. Ils avaient vécu quelques jours coupés du monde. Puis il avait fallu retourner dans le monde, dans ce monde qui ignorait encore l'existence de sa progéniture. Il avait fallu alors affronter la réalité et prendre des décisions difficiles comme celle de tenir au secret : ce trésor que la vie lui avait offert.
Un jour elle commit l'irréparable en tentant de vouloir faire réagir Balthazar: des mesures extrêmes comme elle en était parfois capable, des sursauts désespérés pour une situation qui lui paraissait. Elle avait trouvé l'inspiration et la force après une confession auprès de l'évêque Dariush. Mais au lieu de sauver son couple du naufrage , cela accéléra la déroute. Elle se retrouva seule, avec son immense chagrin. Il s'enferma chez lui, rompant tout dialogue. Elle mit des semaines, des mois à se remettre de la perte de cet homme. Elle faillit plus d'une fois baisser les bras mais c'était sans compter sans le soutien de Phémie mais aussi de Belgarion, son ami qui devint son premier époux et surtout de ce petit bout d'homme qui grandissait entouré de l'amour inconditionnel de sa mère, de la vieille Phemie, de Jean Loing.
Belisaire.
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