L_aconit
- J'ai fait un mauvais rêve cette nuit.
J'ai rêvé que je te cherchais. Partout. En tout lieu. J'ai rêvé que je t'appelais du haut des falaises...
Puis dans l'étranglement de mon écho vide, ma main a trouvé la tienne. Mes doigts ont retrouvé le velours de ta peau. Mon nez la douceur de ta nuque. Mes bras, le territoire de ma nuit à tes hanches. Tu étais là. Depuis le début, tu étais là. Et dans le fond de notre lit, j'ai pleuré un peu d'avoir cru te perdre, d'avoir cru t'avoir laissé aux sirènes.
L'Oreille de Patrocle aura tout entendu. Comme toujours. Tout mon désespoir, et tout mon bonheur revenu. Attentive, entre ses parois de bois, l'Oreille de Patrocle a de quoi raconter mille nuits sans territoires. Les doutes. Les mises au point. Les vérités les plus nues. Et l'espace clos de nos bras.
[ 𝐏𝐫𝐨𝐯𝐞𝐧𝐜𝐞]
- - Au Charbon Ardent -
Mijn Liefde...
Alphonse tourne museau à l'entrée.
L'aconit vient poser ses mains sur ses épaules
Tu avais oublié le conte de Maurice...?
Non, mais les bancs étaient pleins.
Alphonse lui sourit.
J'ai bien essayé de rentrer mais vous n'avez pas du m'entendre.
L'aconit culpabilise. N'a rien remarqué.
Oh... Pardon!
De?
De ne pas t'avoir entendu.
Cette réponse con.
C'est que le conte était bon.
J'ai demandé où tu étais et on m'a dit, "allé faire des papiers."
Alphonse baise le menton qui surplombe. Faust le serre.
Pardon pardon pardon.
Faust, pot de colle attitré.
Je n'ai pas eu le courage finalement... ah ah... C'est bon te dis-je.
Bras se mêlent.
L'aconit est en manque de tout.
Moui.
Dix minutes de plus et j'oubliais à quoi tu ressemblais, mais...
Alphonse tend sourire vers lui.
Tu es arrivé à temps.
L'aconit geint d'une indignation surfaite. S'assoit, à grand peine, non loin.
Alphonse, personne en vue, rapproche chaises.
J'ai vendu un tarot à une carte aujourd'hui.
Oooh, encore...
L'aconit hoche. Alphonse admiratif toujours de cette escroquerie.
ça ne rate jamais.
Si tu savais l'effet que ça me fait...
Alphonse sincère, baisant la joue.
ça ne rate jamais
L'aconit fend la lèvre d'une canine.
Alphonse.
Je me dis qu'il va falloir courir vite pour quitter la ville, j'imagine ton petit cul pressé... Faust?
J'ai envie .
Alphonse interrompu à son fantasme des tarots à une carte, doigts agrippent col et rapprochent les lèvres quand voix basse ordonne : "Alors donne."
Je ne sais pas si c'est le sud ou le tarot. Mais ..
L'aconit baise cette bouche
N'essaye pas même de te justifier...
Alphonse le léve et le tire par le pan d'une chemise.
Viens ici, viens ici...
L'aconit discipliné comme plus tôt, avec le conte de Maurice, se redresse, bandé.
Alphonse malmène le tissus jusqu'à trouver labri d'un derrière de comptoir et Faust noué de main est agenouillé en même temps que tabouret. L'aconit défait à la hâte les braies. Se libère d'un mouvement. Coeur tambourine à sa tempe, là. Il a envie.
Alphonse pose index sur la bouche blonde pour intimer le silence, et d'un mouvement, impose la bascule. Dos au sol, Faust est examiné d'un air carnassier, queue à l'air, chemise toujours aux épaules, beau d'être pressé, beau d'avoir envie.
Blond aime toujours leurs rendez-vous secrets de derrière de comptoir . Il fait un beau patient en auscultation
C'est là. Une grosseur.
L'aconit tâte sa hampe. Souffle : c'est grave...?
Alphonse rit doucement , ôte sa chemise, la lâche sur les yeux de Faust ; là ce soir, il est aveugle et ombre sétendant sur le corps désiré , entame supplice :
langue applique sème la brûlure dun sillon de lépaule au téton quelle gobe quand la main, elle séprend des raideurs quelle flatte.
Mmhf
Laisse moi voir ce que je peux faire.
L'aconit se tortille un peu, au supplice , ce bâillon improvisé décuple son envie
Alphonse_tabouret doigts carnassiers contrastent dune invitation qui ne prend pas de gants et senfoncent en même temps que le téton se mord. Il gémit entre deux surprises.
hhhh!
Faust est un patient discipliné, ceci dit, reste là où pointe le doigt. Palpitant.
Cela grossit encore.
Médecin aux même maladies note dune voix basse. Langue délaisse les hauteurs et glisse jusquau velours du ventre. "Ta queue est si belle" Lembrasse, la pourlèche et la gobe, amplement, ajoutant troisième doigt.
zui...
gen.
L'aconit gémit sans discrétion. mains se crispent d'un bonheur sur les boucles brunes. Bouge un peu, si peu, amorce à ses propres sensations.
Nog.. dit le chant d'Achille
Alphonse, discipline se récompense et bouche sactive à la valse des doigts ; lun emporte lautre se joint damour, à une érection qui fatalement gangrène aussi ses braies. Queue adorée se vénère, se choie, sabreuve de mots "kom naar mijn lippen, naar mijn mond, naar mijn gezicht, je neuken is mijn nectar..."
Gorge blonde se renverse, nuque se contorsionne aux moutons du parquet.
Ik Kom.. Ik Kom..
L'aconit jouit d'une longue agonie, pourtant si brève. Garçon sauvage , exauce son amant dans un tressautement étouffé. Tire sur ses cheveux , un peu, tambourin aux veines, bouche au sel. Hahane en silence, et s'éteint, lentement. L'aconit vient tirer à lui Tabouret et ses baisers salés , cherche son tour, empoigne , pétris, aime.
L' index brun se tend dune autorité sur le corps dénervé pour le repousser au sol et défaisant son ceinturon, sortant une queue frémissante, surplombe Faust dun air Pan.
Regarde moi Mijn liefde, comme je t'aime..
L'aconit sourit, môme. Hoche en tentant de saisir sa queue.
Kom...
Là, noirs dévorant le corps blanc déjà constellé, se liant aux bleus, main rencontre une verge pétrifiée denvies et Faune se caresse dun plaisir quil ne cache pas
L'aconit le saisit d'une force vive, le retourne; A toi le dos.
Montre-moi.
Il se redresse sur lui, encore débraillé, pas essuyé, , s'installe d'autorité au spectacle .
Il ne faut pas longtemps; à la bouche, le foutre parfume, au nez lodeur de Faust, aux oreilles, ses voilures gémissantes. Tabouret retient, gémit, respire mais sabandonne finalement longuement, dun regard qui le perce jusquà lâme, écumant le ventre
L'aconit imprime chaque geste, chaque mouvement , chaque roulement de muscle à ses iris en fleur. Hoche le menton d'un sourire, comme pour apprécier le devoir accompli...
Voyelle parisienne se lâche d'un râle consumé , fébrile.
Minj liefde...
Alphonse tend les bras pour saisir sa bouche, Faust vient lécher. Tout. Et lui abandonne ses lèvres.
mmh.. C'est moi... Là...
Alphonse l'enroule, les enroule, et roule; qu'importe le sol, sa crasse. Corps se compactent encore tendus, s'étreignent, mime de quelques coups de reins les derniers élans amoureux.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime...
Alphonse l'ensevelit, le presse, pèse , l'étreint.
L'aconit lâche un rire du cur, touché au corps , abandonne tout sérieux à la poussière. Le sérieux est une affaire interne...
Mon Bouc.
Alphonse tabouret à la bousculade, une serpillière tombe d'un ralenti, percute le sol dans un bruit qui semble assourdissant quand l'on peut remercier l'auberge d'être déserte.
Putain, je t'aime, je t'aime tellement...
Alphonse l'entrave de son corps, le regarde, prend sa bouche d'une fièvre. Faust mord sa peau, sirrite à un reliquat de barbe taillée.
Toutes mes nuits ...
Toutes mes journées
Alphonse vient nicher au cou, libéré, épuisé, heureux. Blondin opine et laisse les corps se calmer, l'un contre l'autre, curs battants.
Ton foutre a le goût de l'Italie.
Le tien celui des pêches
Alphonse Tabouret rit doucement aux épis, reprend son souffle perdu d'aimer si fort.
Et tout ça donne un enfant. Pêche salée.
Kleze entre dans la taverne.
Ah ah...
Faust rit, porte alerte l'oreille depuis le confort du comptoir. Blond baisse le ton:
Une pêche toute neuve.
Tabouuuuuuu. T'es où p'tain de bordel de couilles !
Kleze suit sa route, va gueuler dans la taverne suivante. Il sort de la taverne.
Alphonse vient de les vider, est indisponible le temps de se rhabiller.
L'aconit grogne : Maurice!
Alphonse entend la porte qui claque, signe d'un départ.
Je te préviens que je serai seul à avoir la clef du mess sur ce foutu bateau...
Alphonse tapote torse dénudé d'un index.
Il faudra de toutes façon... Attendre un peu aurore... J'imagine.
L'aconit se redresse, l'épi follet.
Le temps de la construction de sa nave. Nous attendrons au large.
L'aconit malin.
Je parle pour Alexandrie
Ah?
Là...
A ventiglima , je compte te faire l'amour sous chaque olivier
L' aconit refait sa mise d'un air désinvolte
Alphonse Tabouret le prévient d'un coup dil en remontant ses braies:
Il y en a beaucoup
Tu me dois des nuits d'orgie, aussi.
Je ne les oublie pas
Alphonse l'embrasse d'un baiser qui dure
j'ai hâte, même
L'aconit le regarde en coin faire glisser son ceinturon. Mâle extase. Il remet sa gibecière à la hâte.
Jure-le.
Jure-le que tu me baiseras tous les soirs.
Alphonse se redresse dans un grognement, centre de gravité allégé. L'aconit saisit son poignet. Tabouret le regarde d'un sérieux amoureux, de ces sourires qui n'ont rien de risibles.
Tous les soirs de toute ma vie, et cela ne sera pas assez, je le sais déjà...
Blond embrasse le poignet en question, bleus attentifs.
C'est terrible non, d'être frustré en étant assouvi...
Oui. Une brûlure permanente.*
Alphonse opine lentement.
J'ai tout le temps envie de toi, pas forcement de te baiser... Quoique.
Alphonse le cède d'une canine.
l'envie de la peau.
L'aconit l'ébouriffe lentement.
L'envie de tout envoyer valser...
Moi de toi, pour tout. ton rire, tes mots, tes silences, ta peau, ton parfum
L'aconit main aux reins, colle bassin au sien.
Ah, tout envoyer valser, vingt fois par minutes...
Alphonse lui sourit au museau
C'est la moindre des choses...
L'aconit baise le coin de sa lèvre et le libère
Allons voir ce que voulait Maurice.
Viens, Amour...
Alphonse opine doucement
Tu me manques déjà
Alphonse le suit d'un sourire, Faust lui fait un sourire fatal en reculant.
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil