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[RP] Journal d'une chiasse en goguette

Andrea_
[Y a la France, l’Italie et… vers la droite.]


Ah les voyages…
Y a pas à chier, plus je voyage plus je me sens jeune, et avec la petite traversée du monde que la Hache nous a prévu, je devrais être au stade embryonnaire à notre arrivée. A moins que ça ne soit encore plus loin que je ne sois remonté dans les roupettes de mon père mais là, ça serait vraiment glauque. Surtout qu’il est mort depuis belle lurette.
Non mais les voyages c’est quoi, sinon ce sentiment de liberté, cette étendue sauvage, ces nouvelles saveurs culinaires, l’apparition d’une végétation jusqu’alors inconnue, ces…

Bin j’vais te le dire ce que c’est, parce que t’es mon journal, et qu’à toi j’vais pas mentir.

Un voyage comme celui-ci –de plus de quinze jours-, c’est, de bas en haut :

Des orteils à la limite de se décrocher du reste des panards, les ongles blancs et tout mous. C’est une odeur de rats crevés depuis des lustres dès que tu vires tes bottes. C’est aussi une paire de bottes que tu ne pourras plus jamais remettre, à cause de l’odeur bien sûr, mais aussi à cause de l’état de la semelle, d’ailleurs à la prochaine ville traversée, j’achète des steacks pour les mettre dedans. J’vous parle pas des ampoules ? Y aurait d’quoi allumer Versailles.
Les fesses, et ça sera le seul truc positif, sont plus musclées que jamais. J’ai des cuissots on dirait un jambon de compétition, en quittant la France j’ai dit Adieux à certaines personnes mais aussi à mes kilos et aussi –et surtout- à ma cellulite. La peau d’orange est l’ennemi des voyages, qu’on se le dise.

On a un cheval. C’est bien. Ou pas. Quand t’as mal aux pieds tu peux lui grimper dessus, ce qui explique que mes mains ressemblent à celles d’un charpentier. Y a plus de cornes là-dessus que sur la tête de tous mes anciens maris réunis. Ça te donne une vague idée des dégâts.

Les voyages, c’est aussi le vent dans les cheveux. Et là, y a deux façons de le comprendre :
-La façon Kachina : « je chevauchais, museau et cheveux au vent »
- Et la vraie façon : « Le vent s’est pris dans ma tignasse » : bonjour les nœuds. Le premier jour tu essayes de démêler. Le deuxième tu les tresses. Le troisième tu laisses tomber. De toutes façons j’ai abandonné l’idée d’avoir une tignasse acceptable le jour où j’ai compris que l’absence d’eau ne me permettrait pas de me laver les cheveux. Parce que je vais te dire, tu peux rester trois semaines sans te laver, ça sent un peu la marée mais tu peux accuser ton partenaire. Pour les cheveux gras tu peux rien dire. On serait en Bretagne encore, j’aurais accusé le crachin, les vagues, la pluie, la pisse de mouettes, mais là, il fait chaud, le temps est sec. Alors soit je fais passer ça pour de la sueur, soit j’leur fait croire que je me lance dans l’ouverture prochaine d’une friterie avec huile faite maison. Dans les deux cas je suis une grosse crado.

Les repas, j’ose même pas en parler. J’accuse tous les animaux de la forêt, mais en réalité, le bruit sourd qu’on entend, c’est simplement mon ventre. Bou a beau faire la popote, le pauvre il n’est ni chasseur ni cuisto : le pain est rassis et la viande est sèche. L’avantage c’est que ça colle tellement aux dents que si t’as un petit creux tu peux te curer une carie ou deux. J’suis pas fruitivore, ni légumivore, mais là tout de suite, je rêve d’un bon gros cassoulet et d’une salade de fruits.
J’cracherais pas non plus sur un nougat ou une tartine au miel. Avec du pain frais.
Bien sûr, y a aucun pecno qu’à pensé à amener une vache, ok on serait ralenti parce qu’une vache c’est pas vraiment connu pour sa vitesse de pointe, mais au moins on aurait du lait. Mais j’vais encore passer pour une rabat joie, au temps pour moi, on a à boire. Du vin. Italien. Tiède.
J’suis pas vinaigre non plus, dommage !


Après y a bien les paysages ! Splendides. Mais on crève de chaud, on pue la transpi, on a mal aux pieds. Et entre nous, qu’est ce qu’on s’en branle du paysage !
Y a les autochtones. Oui oui, ceux qu’on comprend pas. En plus depuis quelques jours, ceux qu’on croise sont hyper agressifs. Yohanna dit que c’est normal, que c’est leur « dialecte » -oui, Yohanna connait des mots nouveaux depuis qu’elle est avec Gilly. Moi j’ai surtout l’impression qu’ils nous insultent dès qu’ils ouvrent la bouche. C’est peut être le cas, faut se méfier des gens qui parlent pas notre langue. Cependant, j’apprends, histoire de pas mourir bête. Ou un peu moins que prévu. Et j’ai réussi à faire deux trois sons, exactement comme eux.
Faut prendre un air « en colère », parler fort, et « cracher les mots ». Pour plus de réalisme, tu peux te coller de la mie de pain entre la joue et les gencives. Ça te file un petit côté bouche pleine qui accentue leur… accent.
Y a quand même une question qui me taraude… Si un mec –ou une femme- naît avec un cheveu sur la langue, en France, on se fou de sa gueule, mais chez eux, avec leur manière bizarre de prononcer les mots, ils sont obligés de l’euthanasier. Et ouai, pas le choix, sinon il peut pas dire son prénom et encore moins dégueuler le nom de village. Le mec il se perd, il retrouve JAMAIS son chemin. Nan vraiment, autant le tuer à la naissance.
En plus, de ce que j’ai compris –compris est un bien grand mot-, le i et le j se prononce pareil. Je crie au scandale, ils ont 26 lettres dans leur alphabet, comme nous, et ils grugent et n’en utilisent que la moitié.



Bref. Dans tout ce merdier, Yohanna nous a inventé un petit jeu, oui elle est comme ça Yohanna, elle a peur qu’on s’ennuie alors elle nous fait récolter des plantes. En gros, chaque matin, à tour de rôle, on choisit une plante, et à la fin de la journée, celui qui a le plus de cette plante gagne un point. A la fin de la semaine, soit on gagne une nuit avec Gilly, soit on gagne une nuit avec Elle.
Hier c’était la camomille : heureusement qu’Anso m’en a filé un brin sinon j’avais rien.
Aujourd’hui c’est le sureau.
J’donne tout ce que j’ai, j’suis à 4 pat’ –ça soulage mes pieds-, j’ramasse, je ramasse, je ramasse comme une dingue TOUTES les plantes que je trouve.

Si quelqu’un pouvait juste me dire à QUOI ça ressemble une branche de sureau, je gagnerais du temps.


PS : je pense quand même que si Anso m’a filé un brin, c’est parce que lui, il n’a pas besoin de ramasser les fleurs pour se taper une nuit avec la Yohanna.

Bon, cher journal, j’te laisse, faut absolument que j’aille… Profiter de mon voyage.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Le truc de dingue]


J’peux vous dire qu’à l’autre bout du monde AUSSI il se passe des trucs de fou. Alors bien sûr, y a toujours la barrière de la langue mais c’est peut être ce petit détail qui fait que JUSTEMENT, on arrive à vivre des situations extraordinaires.

Moi, j’étais toute chose, il m’a fallu un peu plus de vingt quatre heures pour m’en remettre. Hier, juste après avoir vécu ce moment surréaliste, j’ai croisé Yohanna en taverne et punaise, j’étais dans un tel état qu’elle-même se demandait ce qu’il m’était arrivée. Muette que j’étais. Comme un hérisson –on sous estime les carpes, je suis sûre qu’elles communiquent entre elles, alors que les hérissons ils n’ont pas d’oreilles-.

Alors une fois que j’ai eu retrouvé la parole, j’lui ai tout dit à la Hache. Tout. Le mec en robe. Tout le monde assis sur les bancs, qui faisaient semblant de l’écouter –il parlait pas français hein, faut pas m’la faire à moi-. La petite musique d’ambiance, les gens qui chantaient. Que le mec en robe montrait de temps en temps un autre homme –en statut- accroché à une croix. En plus ça devait être un anniversaire y avait des bougies.
J’lui ai même expliqué qu’on avait tous eu un bout de pain –minuscule- et une gorgée de vin –de la piquette-. J’lui ai bien sûr expliqué qu’ils devaient manquer d’argent ici, ou être sacrément radin vu la quantité qu’on avait –moi j’suis plus habituée aux buffets à volonté tu comprends-.
Le meilleur moment c’est à la fin, quand on m’a collé dans les mains un panier rempli de thunes –sont pauvres n’oubliez pas- : 27 écus. Pas une seule personne n’avait pensé à le vider. J’en ai déduis que c’était pour anniversaire que personne ne m’avait souhaité –oui c’était en Juillet mais vous pouvez encore m’envoyer vos présents-.

Et puis Yo, cette rabat-joie, m’a expliqué qu’en fait, j’avais juste assisté à la messe. Et aussi que j’étais une grognasse parce qu’elle, quand le panier est arrivé à sa hauteur, il était vide, si vide qu’elle avait mis 1 écu. Par pitié pour le curé. Heureusement que moi j’ai pas eu pitié, sinon j’lui aurais offert une vraie tenue, avec des braies et une chemise.


Et donc t’as mangé le corps du prophète.
Ah non c’était du pain j’en suis sûre
C’était son corps transformé en pain
Qu’elle a dit.

‘Sont vachement forts les curés quand même.


Mais quand même, ,je me pose une question…
Toi aussi tu te demandes pourquoi y a pas de pâté sur le pain ?
Heu… Non. Je me demande comment t’as atterri dans cette église.


Alors j’ai fini par lui avouer que j’ai vu de la lumière et entendu de la musique, que je pensais bêtement que c’était une fête.
J’ai bien pensé à repartir ensuite, mais quand j’ai vu qu’ils se lavaient tous dans le seau de l’entrée je me suis dit que ça allait peut être virer en orgie tu comprends !

Mais quand même, une heure de mon temps pour 27 écus ça vaut le coup.
Surtout qu’après nous avoir ouvert l’appétit, j’ai pu me payer un bon gueuleton.

Quand même, on vit des trucs de dingue par ici, vous devriez venir.



Discours tirés d'une conversation en taverne entre Yohanna et Andrea

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
Ça fait mal, bien sûr que ça fait mal. C’est pas parce que tu t’attends à quelque chose que c’est moins douloureux. Tu l’sais que ta mère va mourir, pourtant quand elle passe l’arme à gauche tu chiales.
Là, tu l’as vu v’nir. C’t’un peu comme le micro jouet d’un gosse que tu vois trainer sur le sol depuis des heures, tu sais que si tu le ramasses pas tu vas marcher dessus. Tu sais que ça va te faire un mal de chien. Pourtant… Tu le laisses là.
Et tu marches dessus. Comme prévu.
Et ça fait mal. Comme prévu.
Le plus chiant dans cette histoire, c’est que j’avais pas prévu que ça fasse mal. J’avais prévu que ça se finisse, certes, mais pas comme ça, et pour être honnête, je sais même pas si c’est vraiment fini.

Depuis le premier jour, on avait scellé un pacte silencieux dont le maître mot était : « liberté ». Ce qu’il faisait de son corps ne me regardait pas, et il n’avait pas besoin des détails sur ce que je faisais du mien. Il est même arrivé parfois qu’on partage la couche d’autres, ensemble. Lentement pourtant, j’avais senti naître au creux de moi quelques sentiments que je m’évertuais soigneusement à repousser. Par delà la passion et les premiers ébats, par delà le plaisir et les étreintes, subsistait toujours cette admiration pour lui. Cette jalousie. Ce besoin de le sentir là, tout près. Savoir qu’il reviendra, toujours. Qu’il pourra s’égarer, qu’il pourra se perdre entre les cuisses d’une grognasse ou deux, qu’il pourra charmer, baiser. Qu’il pourra faire ce qu’il veut. Toujours, toujours il reviendra. Parce qu’il est un pilier. Une amarre. Comme je pense être la sienne.

Pourtant cette fois, j’avais été profondément touchée. Blessée. Vexée jusqu’au trou de balle selon ma propre expression. Mais je n’suis pas femme à me laisser abattre. Alors j’ai traversé les différentes phases, comme tout le monde, après la déception est venue la colère, la marque des pierres sur mes phalanges et les cernes sous ùes yeux. Mais contrairement aux autres, ces deux phases ne dureront pas, et rapidement, la suivante se mettra en place.
Et viendra la vengeance. Silencieuse. Insidieuse. Presque venimeuse. Une vengeance qui n’aboutira finalement pas, puisque le plan tournera finalement à mon avantage. Chérir un secret, parfois, vaut mieux que de l’exposer. Laisser l’autre dans l’ignorance a du bon.

Alors au milieu de la tourmente que je suis incapable d’extérioriser, je cache ma peine en cultivant un jardin dont j’ignorais l’existence. Je chéris ma parcelle de péchés, en lettres capitales. Je savoure la trahison en charmant à nouveau ce qui jadis m’appartenait, reprenant conscience que c’est lorsqu’il ne m’est pas dévoué qu’il reprend tout son charme.

A moins que ça ne soit ma nouvelle passion pour le jardinage qui m’anime… Allez savoir.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[ Pas de panique]


Nan mais c’est vrai, j’ai beau être à l’autre bout du monde, avec une vie sentimentale proche du cataclysme, quelques ennuis hormonaux que je tente de régler, des vices qui me bouffent de l’intérieur, en pleine pénurie de bouffe ET en pleine guerre –on dirait pas comme ça hein-, mais je gère.

Je m’étonne moi-même. J’ai pris chacun de mes soucis, jes les ai roulé en boule dans mon mouchoir et j’me suis assise dessus. Mais entre nous, ça, ça marche mais pas longtemps. Donc j’ai décortiqué CHACUN des emmerdes qui tentaient de me faire déprimer et je m’en sors. Disons qu’à force j’ai appris à nager hein !


Ça a commencé y a quelques jours, le chef d’armée s’était enfin sorti les doigts du cul et on avait « enfin » avancé. Y en a qui disent que c’était le temps d’être tous prêt, j’peux vous dire moi, qu’à voir la gueule de certains, j’suis pas sûre que tout le monde savait ce qu’il fichait là. Bref, on a d’abord fait un petit arrêt au camp de Khan, le temps de bouffer deux trois cerises, quelques châtaignes et de boire du vin dégueulasse. De là j’ai vu un gros avachi sous sa tente et j’ai rapidement compris que c’était Khan –le fameux-. J’ai grogné un peu, il a grogné plus fort. On a papoté, j’avais rien emmené pour l’amadouer alors j’ai souri, il m’a souri aussi et alors qu’il allait me déclarer son amour et sa dévotion éternels, j’ai pas pu m’empêcher d’avoir un mouvement de recul. Vous auriez du voir son haleine ! Il doit bouffer du gésier d’taupe trouvés un cimetière ou je ne sais quoi de mort depuis trèèèèès –trop-longtemps. Résultat il s’est vexé le petit bonhomme et m’a viré de sa tente en se fâchant tout rouge. Décevant.
Heureusement pendant la nuit, y a eu de l’action. Personnellement je suis restée un peu en retrait, j’avais pas prévu de mourir cette nuit vous comprenez. Alors forcément, quand j’ai vu un couillon blond courir après un papillon, j’en ai profité pour le maraver. La surprise, c’est quand j’ai voulu lui couper les roubignoles pour avoir un souvenir : il en avait pas. C’était une meuf ! Ah j’peux vous dire que j’m’en suis pas vantée d’celle là.
Le lendemain, j’étais de bonne humeur. Tu m’étonnes.



07/10/1465 04:19 : Vous vous êtes levé du bon pied ! Vous êtes particulièrement en forme aujourd'hui, et cela se voit !
07/10/1465 04:10 : Vous avez frappé Gurban. Ce coup l'a probablement tué.
07/10/1465 04:10 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Seven Clan Army" dirigée par Yeswe.




Résultat, le lendemain, le chef de l’armée a dit qu’on rentrait –parce que même si on en avait maravé un bon paquet, ils avaient pas fait semblant non plus-. Mais perso, j’étais contre. Et comme j’étais pas seule, on y est retourné. J’ai lustré mon bouclier, j’ai surtout pas lavé mon épée –ça fait plus peur une épée déjà ensanglantée-, et j’suis retournée taper du Roumain.

Le premier j’ai pas fait exprès, mais je l’ai quitté mal en point, d’ailleurs j’ai pu remarquer que quelque soit la langue parlée, quand on a mal on dit « aïe » et quand on retape encore, on meurt. C’est dingue quand même.

Le souci, c’est qu’on peut pas faire des expériences sur un champ de bataille, mais ça, tant qu’on n’a pas tenté on n’peut pas le savoir. Maintenant je sais ! Parce que du coup alors que j’essayais de voir si le Roumain était fait pareil qu’un Français –à l’intérieur-, bah j’me suis pris un sérieux coup derrière les étiquettes. Rassurez vous, avant de dire « aïe », j’ai quand même pu observer mon cadavre hein ! Donc voilà, un Roumain, ça a bien deux bras, deux jambes, deux yeux, un nez et une bouche. J’vous dirais bien que je suis morte pour la science, mais en fait j’étais juste blessée.

Blessée au flanc, mais surtout dans mon égo.
Ah puis j’ai perdu mon épée.
Et ma fierté du coup, si quelqu’un la trouve…




08/10/1465 04:09 : Votre arme a été détruite.
08/10/1465 04:09 : Alag vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
08/10/1465 04:09 : Vous avez frappé Kushi. Ce coup l'a probablement tué.
08/10/1465 04:09 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Seven Clan Army" dirigée par Yeswe.



Depuis, ça fait dix jours qu’on est à Snagov. Le marché est vide, les tavernes sont pleines, on se tire dans les pates –sauf ceux qui n’en ont plus, et oui, les aléas de la guerre-, non ceux là on les insulte juste, c’est le jeu.

Dans l’histoire, le plus rigolo, c’est que j’ai découvert qu’on pouvait ramener des souvenirs. Y en a qui ont des socs –j’sais pas encore à quoi ça sert mais ça doit avoir un rapport avec les soquettes-, d’autres des faucons –et même des vrais- et puis y a moi.
Moi et mon petit souvenir. Celui qu’on est censé bouffer jusqu’à la fin de sa vie, pour lequel on se ruine, on se lève la nuit et on supporte des odeurs infâmes. Voilà, c’est ça, j’ai trouvé le moyen de me faire engrosser. Je cherche encore le moyen de m’en débarrasser, je vais trouver hein, parce que j’ai mon quota, j’vais pas repeuplé le monde entier.


Dans mon malheur, y a quand même de bons moments. Ouai, je suis dans ma période « verre à moitié plein » : J’ai encore de quoi tenir quelques jours en nourriture. J’ai été payée pour un acte de dévotion et je suis donc l’heureuse propriétaire d’un saphir de taille correct que j’expose à la vue de tous juste là, autour de mon cou.

Le Khan, y a pas à chier, ça vous gagne !

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Panique à Snagov]


Non je déconne, à Snagov tout va bien, tout se passe comme prévu. Les oiseaux ne chantent plus –c’est l’hiver ici aussi hein-, la neige est partout –heureusement, un peu plus et on se serait balancé des cailloux-, le marché est toujours plein – de vide, ahah-, et ceux qui sont partis ne sont pas revenu mais rassurez vous, ils ont été remplacé par beaucoup d’autres.

Alors histoire de n’pas oublier, j’vais tout noter ici, du moins ce que je me souviens, tout va tellement vite ici !
Y a des gens qu’ont commencé à en avoir plein l’dos –et même plein le cul- de cette quête du Khan. Alors au milieu des « fais ièch, je rentre ! », des « arrête t’es méchante, t’es plus ma copine », et des « y a plus aucun mec avec qui m’envoyer en l’air », une vague géante a déferlé. Certains diront que c’était la vague de la sagesse, d’autres que c’était une punition divine, d’autres encores ont poussé le vice à dire qu’une pluie de licornes s’est abattue sur la ville emportant quelques malheureux –de mes deux- en France.
La vérité, j’vais vous la dire moi, c’est que bien trop pressés de rentrer dans leurs pénates, certains ont grimpés sur le dos des faucons pèlerins pour se barrer. En catimini en plus, même pas ils ont fait un gros banquet avant de partir, rien ! Soit ils étaient radins, soit ils avaient peur qu’on ne pleure pas.
Moi j’ai pas pleuré. Pas en public.
Toujours est-il qu’on s’est retrouvé un beau matin à cinq pecnos dans la ville, heureusement que je suis partie quelques jours sinon on était en chiffres impaires. Alors j’ai lâchement abandonné Susi aux mains des hommes, m’enfin si vous voulez mon avis, elle a du bien s’amuser –la coquine-.

Bref, moi de mon côté, j’me suis barrée quelques jours pour aller faire le plein de bouffe, parce qu’on va pas se mentir, le pain quotidien, à Snagov il est aussi quotidien que je suis polie : rare, voir inexistant. Donc j’ai pris mes thunes, mon âne, mon courage et j’suis allée faire mumuse sur les marchés voisins. Ça m’arrangeait vachement bien parce que la veille de mon départ –heureux hasard, ou pas-, j’avais enfin réussi à expulser le machin qui poussait dans mon moi intérieur, je vous passe les détails, c’était bien dégueu. Il n’y aura pas de batard après Noël, un truc en moins à gérer.
Surtout que j’aurais été incapable de vous dire qui était le père. Je vois déjà les mauvaises langues beugler « comme d’hab », sauf que c’est faux. Et que cette fois, j’avais le choix entre deux. Faut une première à tout hein !


D’ailleurs, c’était le mois des premières fois, ah je m’en souviendrais de ce Novembre là, j’peux vous dire que l’an prochain à intérêt d’être excellente pour contrebalancer : je ne veux QUE des pas premières fois.
A moins que ces premières fois soient en fait des dernières fois. Bref, je me suis fait larguée. Comme une merd’, un big étron qu’on aurait abandonné dans des toilettes sèches pas vidées depuis des semaines. J’vais pas m’étaler sur la chose, mais je me suis sentie comme la pluie à la sortie de l’église, comme une vache sans pies. Je me suis sentie comme la baignoire du Roi, les promesses de Yohanna : inutile. Bref, j’me suis bien fait bais*ée, sans l’être.
Je ne verrais probablement plus jamais Ansoald. Il est pourtant, depuis Louis, la première personne qui m’a connue telle que je suis vraiment. Le seul qui m’a acceptée, sans jamais me juger. Il cultivait mes défauts comme il le faisait avec ses propres vices.
Alors bien sûr qu’il me manque.

Mais il a oublié un truc en partant.
Ma fierté.

C'est bien dommage, sinon j'aurais pu lui écrire...

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Andrea_
[Susi fait des cadeaux.]


Susi, c’est un peu la Martine de notre époque. Sauf qu’à la fin des « Martine », y avait une petite leçon à retenir, une histoire de vie, un petit quelque chose qui fait que lorsque l’histoire est finie tu fermes le bouquin et tu te dis « ah ouai, quand même ». Tu te sens accomplie.
Mais nous on a Susi. C’est déjà mieux que rien. Notre Susi, elle est plus… nature. Nature peinture. J’vais pas jusqu’à dire qu’elle est bébette hein, mais bon, mon père disait « un bourrin t’en fera pas un cheval de courses hein ! », bah voilà, Susi, elle illustre bien cette expression.
Susi, quand elle te sort un nouveau tome de son histoire, avant même qu’elle énonce le titre en entier , t’as dans la tête un petit truc qui clignote et qui fait du bruit, si ça pouvait parler ça dirait « attention, attention… ». Et même si ça parle pas tu sais que derrière ce « Déa, j’ai un petit truc pour toi », se cache un gros « Déa, je te prépare une connerie et comme ej suis naïve ça sera même pas de ma faute ». Heureusement qu’on l’aime notre Susi, ça nous permet de lui pardonner les trucs.

Hier donc, je me ramène, après quelques semaines loin des tavernes et Susi me sort :

Oh Déa, j’ai un cadeau pour toi !

Faut imaginer que dans mon esprit c’était big bang theory, j’ai TOUT imaginé, tous les plans foireux que l’homme a pu inventer, et ça depuis la nuit des temps, depuis la naissance même de l’humanité.
Mais Susi est peut être un cheval de courses, elle nous écrivait seulement son prochain tome.




« Susi offre un cadeau »


J’vous offre le petit résumé au dos :
« Susi offre un cadeau à une superbe femme Andréa puisque c’est son nom, reçoit un chat. Avec plein de poils. Longs. Et blancs. Partout. Partout des poils, longs et blancs.
Avec une grande queue poilue. Longue, la queue. Plus que les poils.
Avec un museau un peu écrasé, un museau qui dit « même si t’es pas une souris j’vais te bouffer » et un petit air « tu es ma pelote géante ».

Bien sûr Andréa va devoir le garder, par politesse. »


On pourrait découvrir à la fin du bouquin, que Susi avait une super idée concernant ce chat, puisque Susi SAIT que Déa DÉTESTE les chats, parce que TOUT LE MONDE SAIT que Déa DÉTESTE les CHATS –même les blancs avec des poils longs-.
Sauf que c’est Susi.
Alors elle s’est contentée d’offrir un chat –blancs, avec des poils longs et une grande queue-. Avec un sourire aux lèvres. Elle était tellement fière que… j’ai souri.

Bref, je cherche maintenant un chat femelle pouvant s’accoupler. J’ai décidé de le faire se reproduire pour faire des gants en peau de chats –des gants en longs poils blancs-.
Écrivez-moi.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Stérile ou pas, l’histoire de ma vie.]



La vie est vraiment taquine avec moi, heureusement que je suis bien constituée hein, sinon j’aurais encore explosé en plein vol. Peut être que c’est l’âge, p’t’être que c’est la sagesse, toujours est-il que je me dois de partager cet épisode avec vous, histoire qu’on rigole ensemble !

Vous vous rappelez ce petit chat ? Mais si, celui avec les longs poils blancs, et la longue queue. Bien.
Vous vous rappelez de mon mari ? Mais si, Ansoald ! Celui avec les cheveux bruns et la longue… Bien.

Y en a un des deux que je voulais ABSOLUMENT faire reproduire et pas l’autre.
Bah j’vous le donne en mille, c’est l’inverse qui s’est passé. Rassurez vous, c’est pas moi l’ « heureuse » élue, nan moi j’avais déjà l’utérus occupé -et Dieu sait que j’ai eu du mal à le vider mais je reviendrais sur cet épisode plus tard-. Donc la petite chanceuse, c’était Lallie, enfin c’est ce qui se disait, moi, pour être honnête, j’ai jamais su si c’était vrai, toujours est-il qu’après avoir quitté la Roumanie avec elle, mon cher et tendre mari à rejoint la Bretagne.
Le chat, lui, s’est avéré être une femelle incapable de se reproduire.

Alors j’ai dit adieu à mon idée de faire des gants, à moins que je mette la main sur le bâtard de mon mari, mais ça sera quand même vachement moins doux.

Pour ce qui est de l’occupant de mon utérus, pas de panique, il n’est plus. Vous n’avez pas idée de la difficulté que ça a été de le sortir. C’est dingue, un mioche, quand ça doit sortir, c’est fichu de te fendre la mogette jusqu’à l’anus sans que tu aies ton mot à dire, mais quand c’est pas l’heure –comprendre : quand tu veux t’en débarrasser avant qu’il ne commence à te faire gonfler-, bah quand c’est pas l’heure, ça s’agrippe. Le Comte et moi avions pourtant mis toutes les chances de notre côté, j’ai ingurgité un nombre impressionnant de potions en tout genre mais rien n’y faisait, le bâtard au sang bleu s’accrochait à la vie comme une moule à son moule.
Il avait fallut remonter ses manches et survivre aux coups qu’il avait fait pleuvoir pour ne pas que cette abomination ne vienne au monde.
Donner la vie est douloureux, donner la mort l’est encore plus.


Cet épisode m’avait quelque peu ébranlé. Bien plus que je ne l’aurais avoué à quiconque. Ajouté au départ d’Ansoald, à son absence lors de notre retour.


Heureusement la grand Khan avait été généreux, et j’étais revenue à Limoges avec les poches pleines, la charrette débordant de victuailles en tous genres. Sans compter que je suivais Susi…
Suivre Susi, c’est un peu comme être le chien d’une famille qui a un enfant de 2 ans. Le clébard se met sous la table pendant le repas, et mange autant que le mioche. Bah moi, avec Susi, c’est la même chose. Elle en avait marre des dindes, elle les balançait. Marre des lapins, pareil. Du coup, je ramassais tout et j’ai été surprise en arrivant de constater que ce beau petit monde s’était bien reproduit.
Je cherche quoi faire de tout ça, heureusement que j’ai une trentaine de Faucons Hobereaux pour surveiller la ménagerie. Eux aussi sont stériles à priori.

Comme le chat.
Pas comme Ansoald.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Retour à la vie.]




Ça faisait belle lurette que j’avais quitté la France. Pas au point d’en oublier le goût de la bière mais pas loin. Faut dire que la vinasse qu’on trouvait en Roumanie battait tous les records niveau dégueulasserie, on m’enlèvera pas de l’idée que ce n’était qu’une infusion de paille de fond de gogue parfumé à la morue pas fraiche.
Je vais pas dire que c’est ce qui m’a le plus manqué hein, j’ai un cœur quand même : le saucisson aussi m’a manqué, m’enfin la première chose que j’ai faite en arrivant en France, c’était une grosse soirée picole.


Ce retour en France il m’a toute chamboulée, je voyais les gens dans la rue et je leur souriais bêtement jusqu’à ce qu’ils me disent que j’avais l’air con, et je faisais ça « juste » parce qu’ils le disaient en Français ! Même les clébards aboyaient en Français, je le sentais. Tout était différent, même mon blé poussait plus vite depuis que j’étais de retour, comme pour me remercier d’être revenue. Alors pour fêter ça, j’ai changé le nom de ma taverne, et j’ai changé le tavernier –le dernier s’était fait la malle de toutes manières-.

A Limoges j’avais retrouvé Yorgos et mon homonyme multiA. J’avais pu serrer dans mes bras mon ami de toujours et j’avais pu me confier autant qu’il l’avait fait. J’avais raconté en détails la grande bataille contre le Khan, et j’avais saupoudré le tout de quelques mensonges pour me faire mousser, sachant pertinemment qu’il n’était pas dupe. J’avais tu mes blessures, celles qui depuis longtemps avaient cicatrisées et celles seront pour toujours à vif. Il n’avait pas posé de questions et avait même fait semblant de me croire lorsque je lui avais assuré que tout allait bien.

J’avais payé à boire, il m’avait dit combien j’étais belle, comme toujours, une déesse de la bombattitude et une bombe sexuelle. Je n’ai aucune fichue idée de ce qu’est une bombe mais à voir les étoiles dans ses yeux je pense que c’était un compliment. Je lui avais offert une bourse bien remplie, en espérant secrètement qu’il accepterait de me suivre lorsqu’enfin j’aurais trouvé le bateau de mes rêves.
Mais l’argent n’achète pas tout. Presque pas tout.

Depuis mon retour, il m’était aisé de m’offrir des choses dont je n’avais aucune utilité, j’avais déjà été riche, mais jamais à ce point. J’avais par exemple acquis un superbe appartement que j’avais meublé à outrance, j’avais refait ma garde robe. J’avais profité de la Saint Valentin pour envoyer à droite et à gauche des fleurs, avec des messages plus ou moins explicites. J’avais même pu m’offrir les services d’un gigolo pour la nuit. Pour cinquante écus il me faisait l’amour, pour cent il se faisait passer pour un tabouret, pour deux cents il me servait simplement d’oreiller. Je crois que c’était la meilleur façon de dépenser ces deux cents écus.
J’avais parié. Avec Camille, avec Gilly. Avec Yorgos et Rose. Avec Lucie. Avec le poivrot du coin et même avec son chien –ce fût le seul pari que j’ai gagné, cette andouille n’a pas été fichu de finir sa soupe avant moi-.


Et quand j’en ai eu marre de parier, je me suis découverte une véritable passion pour les galettes, heureusement que c’est la saison hein ! J’ai offert je ne sais combien de parts de galette, j’en ai ingurgité le double. C’est d’ailleurs en mangeant la part que le Comte m’avait offert que j’ai découvert qu’il voulait me tuer. Il avait mis dans sa part un truc, une sorte de caillou coloré. Cette part a été d’une humiliation… humiliante. Premièrement je me suis pétée une dent, deuxièmement j’ai failli m’étouffer, troisièmement j’ai failli mourir mais je l’ai avalé. J’ai cru que mon calvaire allait s’arrêter là, mais…
Mais c’est le lendemain matin qu’il a repris, lorsque j’ai fait mon petit popo matinal et que j’ai découvert un reflet vert émeraude. Je vous passe les détails.
Bref, j’ai appris que c’était la mode maintenant, de mettre des fèves. J’espère que cette tradition va vite leur passer parce que je vois bien que ça créé de l’engouement et avec ces conneries, on va devoir mette des fèves dans chaque morceau. Nan mais y a qu’à voir Gilly et Susi, ils bouffent trois parts par jour pour avoir les cailloux ! Faudra pas se plaindre quand la poudre d’amandes se sera greffée sur vot’cul hein !


L’argent occupe, mais ça ne fait pas tout, autant en profite.




Et en parlant de profiter…

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Erudit]



Comme un bleu j’l’ai baisé l’conseiller du Comte. En beauté, ahlala, vous auriez du me voir, j’étais belle, punaise ce que j’étais belle. J’avais tout misé sur la tenue, faut dire que ça faisait trois quatre fois qu’il me renvoyait chier parce que j’étais pas assez habillée, cette fois j’avais bien retenu qu’il fallait avoir un chapeau, pas un bonnet hein, un chapeau, rien que ça, j’ai du aller l’acheter exprès. Autant vous dire que si cette fois ça n’allait pas, j’lui aurais fait bouffer le chapeau.
En plus de l’avoir payé une blinde –qui ose mettre soixante balles dans un chapeau ?- j’ai dû l’acheter à Hida. Hida la grognasse. Entre elle et moi c’est une histoire vieille de quelques paires d’années mais je n’ai rien oublié.

Ah j’ donnerais cher pour retrouver l’inventeur du fameux chapeau, parce qu’en plus d’être inutile, c’est moche. Et si j’vous dis qu’ils sont moches, qu’ils servent à rien et qu’on peut les avoir très facilement si on débourse un peu de poignon, ça vous rappelle rien ?
Hida ! Ahlala, c’pas pour rien qu’elle a fait tisserand hein, c’juste pour fabriquer des putains de chapeaux. J’suis sûre que toute sa vie elle n’a attendu que ça : me vendre un chapeau. A Moi. Elle avait pu se payer mon ex mari et mon autre ex mari avec l’argent d’un chapeau, j’suis sûre.


Bref, j’suis donc allée voir l’conseiller du comte qui a salué ma tenue et qui m’a dit « mais vous n’avez pas assez gagné d’argent, repartez bosser ». J’lui aurais fait ravaler son sourire à grand coup de savate -je suis très souple-, parce que franchement, j’ai un moulin, et j’y ai déjà travaillé –au moins trois jours complets !-, alors bon. Du coup on a trouvé un petit arrangement, je lui ai montré que j’avais une grosse bourse pleine, il en a gardé la moitié et hop, il m’a fait passer dans le bureau suivant.
Toute ma vie vous m’entendez, TOUTE MA VIE, j’ai attendu ce put ‘ain de moment où ENFIN, je deviendrais érudit. J’savais pas ce que c’était mais ça sonnait bien à mon oreille. J’savais pas en quoi ça consistait, mais j’savais d’avance que ça me plairait. C’est l’instinct féminin ça, je SAVAIS que ce que j’avais toujours voulu était de l’autre côté de ce bureau.

Vous voulez que j’vous avoue un truc ?
Mon instinct féminin est en rade. Et pas qu’un peu.


De l’autre côté, y avait pas de petits gâteaux, de mini quiches et encore moins de bière pour fêter ma nouvelle condition sociale. Nan, de l’autre côté, y avait pas grand-chose d’ailleurs. Même pas on m’a filé un bouquin pour m’expliquer en quoi ma nouvelle vie allait changer.
Y avait juste un grand couillon qui m’a dit : Etat et armée ou Eglise et quèqu’chose.
Alors forcément j’ai paniqué, j’ai entendu le mot église et je me suis dit « pas çaaaaaaaaa », faut me comprendre, la bure ne me va pas au teint, j’ai déjà essayé et c’était pas concluant, on aurait dit que j’avais le teint pâle et des poches sous les yeux. Le voile c’était pas mal visuellement mais je vous raconte pas l’état de sécheresse de mon cuir chevelu après une journée. Nan vraiment, TOUT sauf église.


Alors voilà, j’lui ai dit « le premier, le premier ! », et bah put’ain, j’m’en souviendrais d’ce grand couillon, il prend tout ce que tu dis au pied de la lettre. Tu peux pas changer d’avis après, rien, niet, nada. J’lui ai dit « oh tu sais, moi, tant que j’fais des potions pour tu…guérir les gens » et là il m’a dit « nan, t’as pris état ou armée, tu pourras rien faire d’autre jusqu’à la fin de ta vie, trop tard ». J’lui aurais fait manger ma main si j’en avais pas eu besoin.

J’suis rentrée chez moi, exténuée. Mais érudit.


Alors quand t’es érudit, tu dois te démerd’er. Comme je l’ai dit plus haut, y a pas vraiment de manuel. C’comme quand tes menstrues se ramènent pour la première fois et que t’as pas ta mère hein, tu te démer’des. Premier changement au petit déjeuner. J’ai mangé la même chose que d’habitude, et j’avais encore la dalle. Génial.
Ensuite j’me suis dit que j’allais étudier, parce que c’est un peu ça le but, j’ai pas payé mille écus pour continuer à aller casser du caillou hein ! Alors j’me suis lavée et j’suis allée à l’université. L’université, ça fait peur un peu. C’est grand, c’est classe. Y a des trucs partout, faut lire –et comprendre-. Moi j’ai pris le premier cours que je voyais. Je savais que ça allait pas être simple, quand t’as du mal à comprendre l’intitulé, tu peux imaginer que le reste va être une épreuve hein.

J’avais imaginé des chaises toutes moelleuses, des plumes gigantesques, de l’encre rose, du papier super épais, des copains de promo, des profs hyper séduisants, des récréations à rallonges, j’avais… Ouai, j’avais imaginé plein de choses. Mais souvenez vous que mon instinct féminin…


J’ai passé dix put’ains d’heures –DIX-, assis sur un banc, sans bouger, parce que les repas se prennent en salle –et que j’avais pas prévu tu vois, je pensais qu’on aurait un repas offert, on paye quand même !, merci le service public !-. Le prof était un vieux grincheux qui nous a collé un bouquin à lire, et j’sais même pas pourquoi je dis « nous » parce que j’étais la seule coc’onne dans la salle.
Quand il a sonné sa petite cloche et que je me suis levée, j’avais la démarche d’une catin de ville portuaire en période de règles qui aurait passé la journée avec l’équipage d’une caraque de guerre. Ça te donne une idée de l’écartement de mes cuisses ?
J’avais mal, j’avais faim, j’en avais plein la tête mais j’me suis dit « t’en fais pas Déa, t’as pas fait ça pour rien ! Tu as appris aujourd’hui. » J’avais appris, c’était mon instinct qui…

Résultat ?
Rien, peau d’balle ! La peau des balloches ! 1%.
Un pour CENT.

Génial.
Vraiment.
Je recommencerais.




21/02/1466 19:28 : Vos connaissances dans la matière Connaissances historiques de base a progressé de 1%.

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[ Et merd’.]



Si l’travail c’est la santé, les études c’est la maladie.
J’ai jamais eu aussi mal à l’arrière train, une semaine sur les bancs de l’université et trois jours de voyage à cheval, je ne vous raconte pas la démarche que je me tape. C’est simple, j’ai tellement les fesses crispées qu’à la dernière étape…



- Allez, on est arrivé, je monte les affaires, à tout de suite.
Humhum… Allez-y.

- Andréa ?
Oui c’est bon j’arriiiiiiiive !

- Andréa ?!
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!

- Bon, Andréa !
J’ai dit que j’arrivais alors j’arrive !


- Bon Princesse, vous venez où je dois venir vous chercher ?
Est-ce que j’ai le DROIT de VIVRE comme JE l’entends ? Est-ce que je PEUX faire ce que JE VEUX au moins UNE fois ? Vous savez quel jour on est ? Non ? C’est la journée de la femme aujourd’hui, estimez vous heureux que je ne vous demande pas de me masser l’oignon à grands coups de langue. Alors JE suis ICI et j’y reste le temps que JE veux. Nan mais c’est dingue ça !




Honnêtement, qu’est ce que vous auriez fait hein ? J’ai râlé, bien sûr que j’ai ralé, c’est NORMAL que je rale, si je lui avais expliqué ce qui n’allait pas on se serait moqué de moi ! J’allais quand même pas m’abaisser à demander de l’aide ! Alors oui j’ai ralé, mais merd’, je suis une femme, une vraie, c’est pas parce que je ralais qu’il fallait m’ignorer et me laisser dans la mouise !
Bref il n’est pas venu me chercher. C’est tout ce que j’attendais, j’avais l’cul tellement tendu que j’étais incrusté dans la selle. Il a pas bronché le canasson mais j’le connais bien hein, il a rien dit pour faire le fort mais il devait souffrir de m’avoir sur le dos, comme ça, toute la nuit. Bah oui parce que PERSONNE n’a daigné venir me chercher, y a pas UN couillon du groupe qui s’est dit que peut être, c’était pas super normal que je reste TOUTE LA NUIT sur le bourrin ! Y a bien eu ce petit gamin qui m’a tiré sur la botte au lever du jour, je crois qu’il voulait vérifier que j’étais vivante, il a tiré fort, et j’suis même pas tombée, t’façon à moins de s’armer d’un pied de biche c’était pas possible.
J’étais tellement gravé dans l’dos du bourrin que quand j’en suis enfin descendue –pour pisser-, j’ai eu pitié j’suis pas remontée dessus. Il m’a tellement fait mal au cœur que j’ai préféré l’achever, c’était pas humain de laisser vivre un canasson avec le dos cambré à l’envers. On aurait dit un chameau le truc. Bref.

On dit « user ses fonds de culotte » sur les bancs de l’école, bah je n’sais pas si c’est la qualité du bois bourguignon où mes délicates fessounettes, mais toujours est-il que j’ai pas usé QUE le tissu. Nan nan nan, y avait le cuir, les os et la fierté.


Y a quand même des points positifs hein, je maitrise presque totalement les langues modernes. En même temps, j’avais pas besoin de lire des bouquins pour ça hein, les langues je sais les découvrir par moi-même. Même le roumain je le maîtrise, les voyages forment la jeunesse, la santé et AUSSI les études, oui oui oui.
Du coup j’ai décidé en accord avec moi-même que j’allais me concentrer sur les voyages pour parfaire mon apprentissage, et que j’allais éviter soigneusement les universités.


D’ailleurs je dois vous laisser, je dois faire un devoir maison : peut on gagner et perdre en même temps ?

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[Erudit, bis repetita]


Un petit mot savant et hop, le tour est joué. C’est dingue comme le latin ça fait tout de suite plus chicos –c’est bien du latin ?-.
J’tenais à revenir sur les études, sur mes désillusions, sur la façon dont le seigneur m’a mis face à un choix cornélien –du latin cornelias, qui a donné plus tard corne, qui veut dire « dure », dure comme de la corne-. –Je reviendrais plus tard sur mes prédispositions au latin-.
Moi je demandais « juste » à… nan mais c’est ça le pire, je ne demandais rien du tout ! Rien ! J’étais juste curieuse de savoir et maintenant que je sais bah… Bah je suis là pour crier haut et fort : ne l’faites pas –malheureux- ! Vous n’avez pas idée, vous, pauvres pecnos, de ce que devenir érudit veut dire !
Nan parce que je sais ce que vous pensez ! Mais non ! NON ! NAOOOOOOOON on ne mange pas le pain avec des couverts ! On ne fait pas caca des pétales et on ne s’essuie pas avec des draps qui sentent la lavande, je vous assure qu’on fait tous de bonnes grosses bouses et qu’on s’essuie avec…ce qu’on trouve ! On apprend juste à se laver les mains après –et encore-.
Tu crois qu’on va t’apprendre à boire du thé avec le petit doigt levé, qu’on va t’apprendre à rapiécer tes bas et à te curer les ongles des panards.
Tu crois –pauvre ignare- que tu vas apprendre à faire des révérences sans avoir l’air d’un gredin, mais au final tu apprendras juste à baisser ton froc en tournant l’dos au mur.
J’suis pas en colère, faut pas croire ça, je dis juste que MOI, ce soir, j’ai dû m’inscrire au cours : mécanique de collecte de l’impôt.

Moi, collecte et impôts dans la même phrase, autant vous dire que ça en ferait rire plus d’un, pourtant je ne peux expliquer pourquoi mais ça me laisse un goût amer en bouche, et que de l’extérieur, j’ai pas l’air de super humeur. C’t’un peu comme si on demandait à Gilly d’assister à un cours sur le don d’argent aux pauvres, à Susi sur le se’xe, à Bou sur l’estime de soi. Comme si on faisait un cours sur le respect de soi même aux bretons, c’est…
C’est du grand n’importe quoi.

Surtout que c’est comme le latinus –du mot français « latin », je suis douée naturellement. – J’avais dit que j’y reviendrais-, je ne vais pas dire que j’ai la science infuse, seulement que j’ai des prédispositions à l’apprentissage des langues vivantes. Les langues mortes aussi mais c’est beaucoup plus cornélien –cornélius, corne = dur- et froid*.
Les impôts par exemple, ou plus précisément la collecte d’impôts, je sais coment faut faire hein, y a pas besoin de sortir d’Saint Cyr :
Premièrement, tu envoies un courrier au retardataire et t’es poli hein, forcément puisque ton but c’est d’avoir des thunes. Deuxièmement tu relances. Troisièmement tu relances encore une fois. Quatrièmement : procès. Prison et amende qui couvre largement le tout.

Croyez moi, j’suis bien placée pour le savoir.
J’ai eu beau expliquer au prof qu’il était inutile de faire tout ça, que les duchés feraient des économies en laissant couler il veut pas me croire. Nan mais t’as vu le prix des parchemins ? de l’encre ? Faut nourrir les pigeons ! Et tous ces couillons de la justice qu’il faut payer ensuite ? les gardiens de tôle et compagnie ? Nan vraiment, c’pas rentable son histoire !

Devenir érudit, décidément c’est une grosse blague.
Et moi, j’en perds mon latin.


P.S. : la prochaine fois ne me collez pas un cours de gestion des caisses d’une mairie hein, sinon j’vous jure que j’vous fait des travaux pratiques sur comment les vider en moins d’une nuit.
Nanmaisoh !



La joueuse que je suis s’excuse de ne pas avoir fait latin.
* Merci jd williamss qui est bien au courant.

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Andrea_
[La bouteille à la mer]


Nan parce que les bouteilles à la mer, c’est un concept particulier. Tout le monde sait ce que c’est, ce que ça représente, mais peu osent franchir le cap.
Pour les incultes je vais donc expliquer ce qu’il en est, on ne sait jamais, les incultes ou un couillon qui sort d’hibernation, un enfant élevé dans une grange à l’abris de toute civilisation ou une vache qui saurait lire, il faut viser large.

Dans « bouteille à la mer » il y a une bouteille et mer. Jusque là ça devrait aller –si vous ne suivez déjà plus je vous conseille de retourner d’où vous venez, tout se passera bien-. Là où ça se complique c’est que contrairement à ce qu’on pourrait croire il ne suffit pas de jeter une bouteille à la mer, ça c’est super crado, et ne veut pas être crado, on est pour la paix entre les hommes et les poissons, la barrière de corail et les tortues étouffées tout ça tout ça.
Nan, dans cette bouteille on va glisser… on va glisser… -y en a qui ne font que glisser- un .. MESSAGE.

Alors bien sûr vous pouvez écrire ce que vous voulez, faudra juste penser qu’éventuellement, dans trois jours ou dans cent ans, peut être, qu’avec de la chance, quelqu’un lira ce message. Peut être qu’il n’en aura rien à faire, peut être qu’il ne saura pas lire, peut être qu’il passera sa vie à vous chercher, on ne sait pas. Mais quand vous écrirez ce message, dites-vous que la possibilité que quelqu’un lise votre torchon existe. C’est rare, c’est proche des 0.002% MAIS c’est possible, alors soyez poli. Voyez utile. Ou restez anonyme.

Dans l’expression « jeter une bouteille à la mer », se cache un sous entendu dramatique, la volonté de chercher de l’aide de manière désespérée, comme si vous n’aviez plus d ‘espoir. C’est pour ça que si on vous dit que le pecno du coin a jeté une bouteille à la mer en écrivant à Dame Violette –c’est la dame qui fait un pigeonnier de rencontres-, il ne faut pas croire qu’il a VRAIMENT envoyé une bouteille à la mer. Non dans ce cas ça veut juste dire que son cas est désespéré et qu’il tente le tout pour le tout.
Si par contre il a vraiment envoyé une bouteille à Dame Violette, il ne faut pas s’étonner qu’il reste célibataire. Parce qu’elle habite à Paris et qu’à moins d’un évènement climatique hors du commun, la mer ne lui livrera jamais la boutanche.

En même temps, faut être sacrément désespéré pour attendre quelque chose d’un message enfermé dans une bouteille. Le truc va quand même subir les assauts des vagues, des poissons, des baleines, il peut se coincer dans les algues, s’échouer sur une île déserte –ça serait pas de bol-. Surtout que si tu as besoin d’aide, y a plus rapide. C’est comme si t’allais voir le curé pour lui demander de prier pour avoir la pluie, y a vachement plus simple comme… chanter.


Alors qu’on soit d’accord, c’est pas parce que vous me voyez en ce moment même en train de balancer une bouteille à l’eau que je suis désespérée. Nan c’est juste que je veux vérifier le pourcentage que j’ai avancé plus haut. Faudra d’ailleurs que je pense à déduire les deux premières bouteilles que j’ai lancé y a quelques temps.
Là c’est parce que j’étais désespérée.
Mais personne ne les a reçu.
Faut dire que les lancer dans une rivière Roumaine ça limite.
Et que j’avais oublié de mettre un message dedans.
De toutes façons il aurait été écrit en franç…. BON on fait pas mn jugement là, si ?



Jeune Princesse en mal d’aventure
Cherche confident pour confidences
Homme si possible pas trop mûr
Pour périples sans décence.
Béarn. France.
Ginette.



0.002 %, c’est peu.
Ce qu'il y a beaucoup trop par contre, c'sont les jambon-beurre.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
Si vous n’aviez jamais vu de Princesse avant celle-ci, la posture qu’elle arbore sur son trône ne vous étonnerait pas. Si par contre, votre chemin avait déjà croisé celui d’une Altesse Royale, alors il y a de forte chance que la dégaine de la Colombe vous choque.
Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle ne ressemble à rien, ça serait abusé. Non elle a bien une couronne et sa robe est faite d’étoffes visiblement chérotes. Elle est complètement de travers sur son trône à froufrous, un accoudoir servant de dossier, les jambes croisées sur le second. Vous seriez venu dix minutes plus tôt, les jambes étaient sur le dossier et la royale tête se balançait dans le vide, elle a arrêté quand elle s’est rendue compte que ses cheveux prenaient la poussière du sol.
Elle semble concentrée, elle affiche une moue boudeuse, la bouche cul de poule et la ride du lion bien creusée. Son index et son pouce caresse son menton, à la recherche d’un poil –à moins qu’elle fasse une partie de « tu me tiens je te tiens par la barbichette »-.
Autour d’elle, Ginette, Géronimo et Gérard restent silencieux, ils savent qu’il n’est nullement l’heure de moufter : quand leur maîtresse réfléchit, on se tait, c’est la règle. Faut comprendre que la Colombe a déjà du mal à se concentrer alors…
Face à eux, un triste spectacle, trois combattants de l’extrême. Chacun vêtu d’une couleur.


Encore un instant. L’enjeu est énorme, vous le savez, je le sais, nous le savons tous.


Plus tôt dans la matinée, la Chiasse était allée les rencontrer et choisir celui qui porterait ses couleurs, c’était le privilège de son rang : choisir. Elle avait pu passer du temps avec chacun, leur parler et les observer sous toutes les coutures. Elle avait longuement hésité, tiraillée entre la taille, la carrure, les origines, chacun des trois futurs combattants avait ses chances, mais il fallait choisir.

Je vais prendre le rouge. Gueunièvre tu
- Ginette
Ginette donc, tu prends le vert et toi Gomès tu|
- Géronimo
Géronimo donc, tu prends le bleu.
-Et moi ?
Ah je t’avais oublié Gilbert, et bin toi tu
Gérard
Bon ça suffit la rébellion ? De toutes façons vous vous appelez ni Ginette, ni Gomès ni Gérard ou je ne sais quoi !
Géronimo…
Hey la populasse, j’vous ai sorti d’la merde pour passer l’temps hein, j’vous donne que des noms en G pour me souvenir plus facilement c’est tout, z’avez vraiment rien d’mieux à fout’re que de râler ? Vraiment ? Sinon j’peux vous envoyer récurer les gogues plutôt que d’assister avec moi à ce combat ! DINGUE ça !
Autre chose ?

- Moi… Moi je m’appelle vraiment Ginette.



La Chiasse avait toujours l’habitude de se coltiner des pecnos de bas étages, mais c’était pour se rappeler combien elle était belle, intelligente et riche. C’est comme ça qu’on se rassure hein ! Il faut dire qu’avec le temps beaucoup de gens lui donnaient cette impression, allez savoir pourquoi !
Toujours est-il qu’elle se contenta de soupirer en observant celui qui devenait SON champion. Elle était à nouveau concentrée, et lorsque l’un des points G sonna la cloche et que le combat débuta, elle ne pu s’empêcher de beugler le nom de son combattant. Qu’il le veuille ou non, il gagnerait. Je vous épargne les images d’horreur qui se déroulaient sous les images de nos quatre parieurs, toujours est-il que la Chiasse passait du vert au blanc, levait le poing – et dépliait le majeur- et même si j’ai honte de l’avouer, elle a même tenté de blesser l’adversaire en balançant sa couronne.
Les paroles n’étaient pas plus glorieuses que les gestes et j’en suis désolée


Penses à tes cornes ! Tu passes plus les portes !
Elles sont où tes roubignoles HEIN, elles sont où ?
Mais bouges TOI qu’est ce que t’attends !
Suppo de Satan !


Je vous épargne le reste, parce que le rouge en question, c’était un battant et il ne mérite pas tout ce qu’il a pris. Vraiment pas.
Le combat dura des heures, les combattants étaient à bout de force, mais il ne devait rester qu’un survivant, c’était la règle établie depuis le début. Défaite, tout comme Géranium, la Chiasse tira une gueule de trois mètres de long…



Bien… Donc, Guillaume
-Gérard
Et tu OSES raler ? Pour la peine c’était TOI le rouge, nan mais oh !
- Ah non ! Non j’ai pas envie d’prendre une branlée, pas encore, j’en ai marre, un jour il me tombera dessus et il me tuera, et s’il ne me tue pas je lui dirait, à Gilly, que c’est vous qui me demandez de chercher ses missives !
Mais quel mauvais perdant celui-ci ! Méfies toi donc que ça soit pas moi qui défonce ta jolie tête, allez, hop ! Et tu me nettoieras ça, moi j’vais me reposer


ANDRÉAAAAA ! Vous avez ENCORE fait un combat d’escargots !
Je les déduis de votre ration de ce soir !
des glands en guise de casques, on aura tout vu..



Entourée de pecnos ET de radins, du plumard aux cuisines !
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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[ Mon Mari.]

Sixième du nom.
Sûrement le plus revêche. Celui qui cède le moins à mes caprices mais qui, étonnamment, me fait le plus de cadeaux. Comme quoi. J’en suis rendue à ne plus faire de caprices et cette situation commence grandement à m’inquiéter car le jour où j’aurais vraiment besoin de quelque chose, je ne saurais plus faire !
Imaginez un peu, la Chiasse qui ne sait plus faire de caprice ! Du coup pour ne pas perdre la main je m’entraîne encore devant le miroir à faire cette petite moue qui fait craquer les hommes, et quand ça ne marche pas, j’entame le plan B qui consiste à faire un regard de biche avec des variations tels que la petite lèvre mordillée, le petit doigté qui ouvre le décolleté, le petit téton qui pointe, et… Bref, je n’ai rien inventé, on sait très bien que les hommes sont de petits animaux faibles devant un peu de chaire fraiche.

On va pas se mentir, j’ai de l’expérience niveau mariage et mâles du coup, mais je crois que cette fois j’ai touché le pompon. Je vous dirais bien qu’il faut coucher pour qu’il daigne enfin dire ce qu’il ressent pour les gens ,mais moi, je couche avec lui assez régulièrement et j’ai jamais eu droit à un « je t’aime ».

Mais lui je … Rha put’ain, je crois que je pourrais lui tordre le cou, et ça serait un acte d’Amour hein. Des fois j’ai envie de le prendre –hahin- par le col et de le secouer pour qu’il avoue « vous m’aimez hein, DITES LE BERDOL DE MERD’ que vous m’aimez ! », mais je commence à le connaitre, à force de le pratiquer et je sais qu’il n’en dira rien.
Gilly, c’est le genre d’homme qu’on ne peut pas corrompre. Je vous jure, j’ai tout tenté. LE regard, le chantage, la promesse d’une partie de jambes en l’air d’anthologie, de l’argent,… TOUT.

LE regard et la promesse d’une partie de jambes en l’air, je les mets ensemble, c’est possible. Ça peut marcher. Pas longtemps, mais ça peut, disons qu’une fois que l’homme va avoir ce qu’on lui a promis, c’est mort pour la négociation. L’homme n’est qu’un homme hein, ça va pas chercher plus loin que le bout de son nez.
L’argent : ça peut carrément marcher. Gilly est de ceux qui aiment l’argent plus que leur propre vie, je crois que s’il pouvait, il pourrait me vendre. Et si on lui proposait de m’acheter au kilo, je crois qu’il serait capable de me foutre en cloque et de me fourrer de plomb. Rien ne peut rivaliser avec l’argent.
Le chantage, n’y pensez pas, il déteste ça, dans le meilleur des cas il vous rira au nez –s’il est bien luné- dans le pire des cas vous prendrez un bourre-pif. Et il s’excusera. Nan je déconne, c’est vous qui devrez le remerciez, il vous aura donné un truc !

La vérité, c’est que j’ai pas encore trouvé comment l’amadouer. Il fait ce qu’il veut, quand il veut et avec qui il veut. Des fois il est joueur et il agit comme s’il cédait… Et lorsque vous baissez la garde et buvez à votre réussite, il vous la met plus profond encore, bénéfice zéro, PIRE, bénéfice moins un.

Bref, à moins de me transformer en écu vaginal muet, je n’ai aucune chance qu’il me dise qu’il m’aime.

Mais je l’aurais un jour.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Tant va à l’eau qui est la cruc… tant est la cruche qui va à l’… Tant est…
Le mariage cet engagement merveilleux.]




Ce mariage aurait pu être le plus beau mariage que la terre ai connu. J’avais en effet trouvé le moyen de cumuler les forces de Susi et l’argent de Will’ et, en ne rien faisant, ce mariage était SUPERBE. Rose, mais superbe. Il y avait à manger et à boire pour un régiment, tant et si besoin que pour le mariage de Kate, on n’eu pas grand-chose à faire. La cérémonie avait été d’une rare simplicité et il en était ressorti une certaine sérénité malgré tout.
Ce mariage aurait pu aussi être le plus long. Nous avions mis les formes dans le contrat de mariage, de telles sortes que chacun de nos deux zoziaux perdrait tout ce qui lui tenait à cœur s’il se barrait. L’un étant aussi fière que l’autre, ils étaient ainsi certains de le respecter. Il avait de grands projets pour Lui, et avait besoin d’Elle pour y arriver et l’inverse était aussi vrai.

Vous voyez, quand on se marie par intérêts, et que l’on reste libre –à deux trois détails près-, c’est un peu comme avoir le beurre, l’argent du beurre et le cul du laitier. Mon « époux » et moi, partagions le cul du laitier sans une once de tabous, minimum cinq jours par semaine, autant pour satisfaire leurs pulsions que pour respecter le contrat. Concernant l’argent, et même si ça lui déchirait le cœur, il me graissait régulièrement les pattes, et me permettait ainsi d’avoir un niveau de vie plus que confortable. Et pour le beurre, il m’apportait la protection et la bienveillance d’un époux.
A côté de cela, chacun pouvait vaquer à ses petites occupations nocturne et diurne, seul ou à plusieurs –je ne vous fait pas de dessins pour avez compris-.
Voyez vous, c’est un peu l’idéal dans une relation, il suffit de paraitre en couple pour que personne ne vous discrédite, que l’orgueil soit indemne et l’égo défroissé et, tant que l’on était discret, nous étions libre. Un peu comme un gosse à Disney : tu peux tout faire, sauf te barrer.

Mais tout à changé.

Je ne sais pas quand ça a merd’é, je ne sais pas à quel moment mon cœur a eu besoin de s’affirmer, toujours est-il qu’un beau jour, il s’est pris la tête avec mon esprit et a déclaré son indépendance.
Sauf que j’ai l’esprit malin et légèrement têtu voyez vous, du coup les deux se font régulièrement la guerre, c’est un peu pour ça que lorsque je regarde Williamss parfois, je suis partagée.

J’ai un combat purement bi-polaire au sein de mon propre corps. Mon esprit me dit « mais défonce le berdol ! » et mon corps dégouline des petits cœurs roses rempli de sucre. C’est affligeant. JE suis affligeante.
Et ça c’est tout le temps… Tout le temps je vous dis.

Il ronfle :
Le cœur dit C’est trop mignon ! l’esprit dit « mais rien ne t’oblige à subir ça, bute le ! »

Il a une nouvelle maitresse :
Le cœur dit défonce là –c’est le seul moment où il est violent alors on en profite- et l’esprit dit « c’est le contrat ma grosse, tu l’savais ! »

Quand il beugle, je crève d’envie de beugler plus fort lui et je le fais, même que je lui balance des horreurs à la face, sauf qu’une fois qu’il est loin, je culpabilise, nan mais je CULPABILISE, Allo, t’es une Colombe et tu culpabilises ?

Le pire c’est que je ne peux rien lui reprocher techniquement, il suit le contrat à la lettre, c’est un homme merveilleux, il pense à m’offrir une nouvelle robe chaque semaine, et je pense à ne plus mettre de culotte. Je supporte ses maitresses, il supporte mes sœurs. Alors mince, quand est ce que c’est parti en quenouille ?
Quand est-ce que j’ai commencé à attendre qu’il rentre ? Quand est-ce que son avis a commencé à compter ? A quel moment j’ai commencé à me sentir mal quand je l’imaginais dans les bras d’une autre ? Quand berdol… Quand est-ce que j’ai compris que ce mariage allait bientôt prendre l’eau ?


Car à force tu sais, journal, comment ça se passe quand mon cœur va plus vite que mon cerveau…

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
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