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[RP] Journal d'une chiasse en goguette

Andrea_
[ Et puis un jour, je fus élue DUCHESSE DU BERRY ]


Sans jamais en avoir rêvé.
Nan parce que j’voudrais pas que vous me preniez pour la dernière des idiotes, alors j’insiste : je ne l’ai pas VOULU.
Mais c’est fait. Et j’avoue que j’adore porter une couronne.
Cependant les enfants, asseyez-vous, je vais vous raconter toute l’histoire.

Nous –mon groupe et moi-, nous marchions vers Limoges, bien décidé à foutre à feu et à sang tout le royaume. Clairement on se serait contenté de la moitié mais faut savoir rêver grand. Et puis on a croisé un canard –qui parle, oui oui- et qui a dit « toi je t’aime bien, t’es une vieille Pique, je te veux ». Et vous savez comme j’aime les mariages, alors voilà, comme la demande y ressemblait, j’ai pas su dire non. Et c’est ainsi qu’on est arrivé en Berry.
Nous mettions un peu de couleurs dans leurs vies, nous étions beaux –enfin pas tous-, on sentait bon –pas tous-, et on..non pardon j’allais dire qu’on était poli. Et puis STUPEUR, les élections ducales étaient passées depuis un moment sans que personne ne se soit présenté.
Alors je sais, on est en Berry et c’est pas folichon, MAIS, qui peut laisser un duché sombrer dans l’indifférence ? Pas nous. Nous avons déposés une liste, et nous avons été élus. TOUtes les voix pour nous, c’était beau. Et pas un couillon pour sonner l’alerte, du coup dans la foulée, et après deux jours dans le bourg, Tafar le Pygmée s’est introduit dans la mairie.
Je vous passe les détails scabreux d’une mairie qui n’a rien laissé, comme l’ancien conseil, car j’ai pas envie de cradosser mon bouquin avec des conneries du genre, je tiens à ce qu’elle reste belle, cette histoire.

Et puis certains ont été emprisonnés, alors, même si le choix premier n’était pas moi, c’est finalement sur moi, que la couronne est tombée. Et je la porte rudement bien, je vous l’ai déjà dit.
Depuis, vous n’avez pas idée du nombre de missives qui me parviennent chaque jour, uniquement des félicitations. Des regrets, aussi, de gens qui auraient aimé participer mais dont la vie ne leur permettait pas.
Cependant je peux vous le dire, et c’est la seule fois de l’histoire que vous entendrez ça : le Berry a le meilleur conseil de tous les temps. Un juge impitoyable, dont la fermeté du fessard est encore complimenté, un procureur poète déchainé –on l’appelle le canard déchainé c’pour dire-, un maire..noir, mais efficace, une capitaine des armées intraitables, qui a su mettre dans ses rangs moultes personnes « efficaces ». Tous, tous, sans exception font un travail de dingue pour tenter de garder allumée cette folie qui nous habite et qui manquait cruellement au Berry, et au Royaume tout entier.
Alors voilà, pour ne pas oublier qu’un jour, j’ai fait ça, pour ne pas que l’histoire soit étouffée comme savent si bien le faire les culs coincés au pouvoir depuis si longtemps qu’ils ont oublié le sens de leurs vies, je colle un double des affiches.


Bossuet a écrit:
Citation:
DUCHÉ DE BERRY

ANNONCE DU CONSEIL DUCAL
_____________________


PARVA MENTULA IN CLUNIBUS TUI


Nous, Andréa la Colombe, dont la beauté étincelante n'a d'égale que sa descente légendaire, grande Duchesse de Berry.

Faisons savoir à notre bon peuple de Berry,
Aux voyageurs qui traversent nos terres,
Ainsi qu'à tout ces pochtrons qui courent les tavernes, déjà beurrés comme des tartine à cette heure ci,
Et bien sur les bandits de grands chemins, qui ont le droit d'être cités,
Sans oublier les animaux fermiers qui représentent la grande majorité des habitants et sont surement aussi lettrés que les traînes-savates de la première catégorie.

Article premier : Afin de sauver le duché de la déliquescence, les Piques ont pris les choses en main. Vous aurez constaté qu'un premier lot de malandrins fait la queue devant le tribunal, et ça devrait continuer.

Berrichonnes, Berrichons, sachez que les Piques sont là pour vous.


Article second : Par décret ducal, Les Armoiries sont désormais changées pour de nouvelles blasonnées comme suit : De marron chiasse, au navet au naturel. Puisse t il être pour l'éternité notre fierté.


Que cela soit su et respecté de tous. Pour le Berry !



Rédigé par Bossuet, Meilleur poète de tout les temps.
Scellé par Bossuet, parce que la duchesse n'avait pas que ça à faire et parce qu'il est tout à fait certain qu'elle est d'accord.
A Bourges, le vingt quatrième jour de novembre de l'An Mil Quatre Cent Soixante Sept.



Citation:




































Yap. a écrit:
Yap. a écrit:
Citation:
DUCHÉ DE BERRY

ANNONCE DU CONSEIL DUCAL
_____________________


PARVA MENTULA IN CLUNIBUS TUI

Nous, Yap, votre Capitaine Adorée, dont seule sa pantanfle légendaire lui arrive à la cheville,

Annonçons par la présente au bon peuple de Berry,
Aux voyageurs attardés sur NOS terres,
Et à toute personne se sentant concernée par la gestion durable du territoire, par le chaos intellectuel, et surtout, par la gueule de bois à 9h du mat',

Par arrêté ducal du 24 novembre de l'an 1467, la première mesure concernant la mise en place d'un plan de gestion pour les nuisibles a été savamment élaborée. L'objectif étant de garantir la pérennité de notre espace de vie, et la sécurité de nos enfants. Car oui, bon peuple de Berry, vous n'êtes pas sans savoir que depuis déjà un certain temps, certains individus gangrènent votre âme et se torchent avec vos impôts. Heureusement, nous sommes arrivés vous sauver, et Dieu soit loué, nous avons eu pitié de vous.

Afin d'éviter toute récidive, s'agissant du Berry, il nous semble impératif d'effectuer des tirs de prélèvements sur certains individus qui auraient dû rester au cul de leurs boeufs plutôt que de diriger un Duché. Selon les décrets en vigueur, ceux-ci sont désormais classés dans la liste des personnes non-grata au Berry et sont susceptibles d'êtres abattus à vue. Nous nommons ainsi :

-Madenn_
-Isaac_valaunoire


Qui, s'ils venaient à êtres vus dans nos terres, seront abattus sur le champ.

Puis, puisque certaines autres espèces pourraient porter atteinte à l'intégrité de notre territoire et que nous nous engageons dans une gestion durable de celui-ci, nous autorisons les tirs de défenses (à coups de pierre, de pioche, de fronde, etc) sur les personnes suivantes :

-Chocotte
-Leyah
-Coleen_de_colmarker
-Nevada_ns


Qui, s'ils venaient pointer leur bout de museau dans les parages, seront canardés sans sommation.

Par ailleurs, et parce qu'on ne sait jamais, des tirs de prélèvements pourront êtres effectués sur tout berrichon mécontent de ces mesures.

Ainsi, par la présente,
Nous, Yap, votre chère Capitaine, déclarons la saison de chasse... OUVERTE.


A Châteauroux, le vingt quatrième jour de novembre de l'An Mil Quatre Cent Soixante Sept.


Citation:









































Yap. a écrit:
Citation:









































Citation:











































Bossuet a écrit:
Citation:
DUCHÉ DE BERRY

ANNONCE DU CONSEIL DUCAL
_____________________


PARVA MENTULA IN CLUNIBUS TUI


Nous, Andréa la Colombe, dont le clinquant de la couronne n'entache en rien la classe naturel, grande Duchesse de Berry, par la voix mélodieuse de son poète favori et héraut personnel Bossuet,

Faisons savoir à notre bon peuple de Berry,
Aux voyageurs qui se seraient perdus sur nos terres,
Ainsi qu'aux deux jolies bretonnes croisées l'autre jour à la taverne,



Article premier : Par décret ducal et afin de garantir l'intégrité du Berry et son indépendance de la couronne de France, nous déclarons le duché de Berry désormais annexé par l'état autonome de Brissel, dont le gouvernement se tient dans la cour du même nom.

Le gouvernement du Berry reste pour autant libre et indépendant d'aduler sa duchesse préférée, tout comme son peuple de planter ses navets, sans condition.



Article second : Le tenue officiel du Berry est désormais le collant rayé aux couleurs criardes. Il sera porté lors de toutes les manifestations officielles.



Article troisième : Sont déclarés animaux sacrés et donc absolument protégés en tout lieux les canards de toutes variétés. Les cygnes n'étant que de sales prétentieux, ils ne bénéficient d'aucun traitements spécifiques.

Que cela soit su et respecté de tous. Pour le Berry !


Rédigé par Bossuet, Meilleur poète de tout les temps.
Scellé par Bossuet, parce que la duchesse est dans son bain et parce qu'il a oublié de lui rendre son sceau.


A Bourges, le vingt quatrième jour de novembre de l'An Mil Quatre Cent Soixante Sept.



Citation:







































[/quote]
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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Et quinze jours après, je l’étais encore]


J’te raconte pas le mouillage de culotte que ça m’fait de l’écrire. Parce que ne me mentez pas hein, vous pensiez que le temps de beugler partout que j’avais la couronne, quelqu’un aurait repris le pouvoir et mis fin à cette mascarade.
Parait qu’les blagues les plus courtes sont les meilleurs, on en déduit donc que ? C’était pas une blague.
Et ouai.

Alors oui, je sais, toute cette histoire ça vous en bouche un coin, mais rassurez vous, c’t’aussi mon cas. Déjà je m’attendais pas à ce que la couronne me tombe sur le coin de la caboche, c’est pour ça que j’ai tout donné pendant UNE semaine. Complète. Et vas-y que je t’invente des décrets qui verront jamais le jour parce que bah… personne pour les voter, et vas-y que je te dilapide le peu de pognon que les Berricons nous avaient laissé pour faire des buffets, des buffets et encore des buffets. D’ailleurs ils peuvent me remercier à la messe, si j’avais pas mis un buffet à volonté, y aurait eu PERSONNE à la célébration, nan c’est clair qu’en annonçant de la bouffe gratos on a fait déplacer des familles entières. Des consanguins comme on dit chez moi, m’enfin ça s’est déplacé, avec les pères, les mères, les oncles , les tantes et les enfants, trois personnes par famille quoi. Chaud.

Ouai, j’ai tout donné pendant sept jours. Le huitième jour, je me suis reposée.
Enfin… J’ai surtout préparé mes bagages, si les Berricons connaissaient les lois In Gratibus, ils allaient débarquer pour reprendre le château et fallait qu’on soit loin, si on voulait pas être suspendu à une corde par le cou. J’adore les colliers hein, mais la corde, vraiment, ça m’va pas au teint.
Donc, le neuvième jour, on s’est barré. TOUS. Plus un clampin de qualité dans le paysage. Les portes de la mairie de Châteauroux grandes ouvertes –journée du patrimoine oblige, premier mardi du mois-, les clés dans la serrure –qu’on avait pas cassé lors de l’état des lieux d’entrée, because personne n’avait pensé à la fermer-, bref, on a croisé personne mais pas de panique, on a récupéré la caution.

Et donc, telle une Princesse Exilée, la Duchesse Légitime du Berry –Moi quoi-, quittait sa terre de cœur –de…chœur- pour rejoindre l’Anjou, qui, CERTES, n’était pas beaucoup mieux niveau intellectuel, MAIS qui avait pour Duc Jehan et que du coup ça tenait un peu le niveau sans l’affaiblir.

J’peux vous dire que le dixième jour, j’ai eu un réveil difficile. Limite j’chialais sur mon Berrychéri, dont on m’aurait peut être repris la couronne pendant mon sommeil –le rhum fait des ravages TMTC-. Sauf que… Sauf que non, la Couronne trônait sur ma tignasse comme un mouche au trouffion d’un ch’val. Alors j’me dis que c’est pas grave, ils sont sympas, ils nous ont juste laissé un jour de plus.
Puis non. Le jour suivant, une bien triste nouvelle nous parvenait, enfin quand j’dis triste… c’est surtout qu’on s’est rendu compte qu’ils étaient encore moins futés qu’on le pensait et ça, j’vous jure que c’était pourtant un sacré challenge-, donc oui, triste nouvelle : l’armée avait ENFIN franchi les portes de Bourges, mais au moment d’ouvrir le pont levis, fausse manip –enfin je suppose, c’est peut être un suicide collectif au fond, je vais creuser-, bref, manip’ et bim, le truc s’ouvre et explose l’armée. Bilan, au moins un mort, tout le reste endeuillé. Alors attention, ça reste une armée Berrichonne hein, quand je dis « tout le reste », ça compte au moins TROIS personnes.

Alors ouai, c’est pas beau de se moquer des morts, m’enfin bon…
Résultat, j’enchaine mon vingtième jour de règne, avoue que pour un truc pas prévu c’pas mal quand même !
Bon allez, j’dois vous lâcher, j’ai mon discours de Pâques à préparer, à cette allure j’aurais encore la couronne.
A moins que j’aille moi-même leur expliquer comment on fait pour rentrer dans un château.
Et que je mette des panneaux de signalisation pour leur dire où se trouve bourges.
Et que je leur dise où est posée la clé.
Nan parce que merd’, j’avais dressé la table pour les quatre couillons de l’armée et ça sera tout moisi, ils n’ont aucun respect, ces Berrichons.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Combien de temps…]


Avant de perdre espoir, vraiment.
Combien de temps, avant de ne plus avoir le cœur qui s’emballe lorsque d’un coin de rue déboule un homme à chapeau. Combien de réveils à tendre la main sur un lit désespérément vide. Combien de « demain « faut-il pour espérer aller mieux.
D’une séparation on se remet. En froissant d’autres draps, en caressant d’autres peaux. En déshabillant un corps en attendant le suivant. En croisant d’autres regards jusqu’à se perdre dans l’un d’eux. Dans l’un qui nous fera oublier le précédent.
D’une mort on se remet. En criant, un peu. En frappant, souvent. En pleurant, beaucoup. On se mure dans le silence, on se demande si la vie vaut la peine, encore, qu’on se batte pour Elle. On s’appuie sur sa famille, ses amis. On se confie jusqu’à trouver la force, finalement, de continuer, parce qu’un jour on trouve sur notre passage une bonne raison de continuer. Et je te le dis, on se remet de tout, toujours. Bien sûr c’est dur, bien sûr c’est long. Mais on se remet, plus fort qu’avant. Et c’est pas mieux. Et c’est pas moins bien. C’est simplement différent.

Mais quand ton Autre ne répond plus à tes missives et que tu ne sais pas si la Faucheuse l’a cueilli ou s’il se bat encore, de quoi veux-tu te remettre ?
Tu sais, je n’ai jamais douté de Toi. J’aurais pu croire que tu avais profité de la distance pour t’enfuir, sitôt guéri. Que peut être ta vie avait continué, lâchement, loin de moi, et que je suis probablement la dernière des connes à attendre ton retour. J’aurais pu tout aussi bien rompre le serment que nous nous étions fait, voilà plusieurs mois maintenant, comme je l’ai fait, avant Toi.
Je ne suis pas en colère Aertan, je suis triste. D’une tristesse que rien ne semble pouvoir apaiser. La vie continue depuis ton accident. Cette couronne sur ma tête. Cette couronne que les Berrichons n’ont vraiment pas envie de récupérer, puisque nous approchons le mi mandat, dans trois jours. Cet exil en Anjou, Terre que j’exécrais, avant que Jehan n’en soit le Duc. Cette folle amitié avec une Pioupiette déjantée. Ces bastons dès que mon chemin croise celui de Yap. Ces morceaux de Désidératum que je collectionne –promis je tire pas dessus, mais ça tombe comme les feuilles en Automne-. Ces rares moments de confession avec Nicolas, puis Tyrell. Ces instants de douceur avec Biscotte. Les retrouvailles avec Kayeen. Tafar et son chien poney. Vran et son chapeau. Fredgar’ et ses chiens affamés. Helvie.
La vie continue, et pourtant pas une seule seconde je n’ai oublié ton absence. Pas une seule seconde, sans que je ne pense à Toi et à ce que tu penserais de tout ça. Pas une fois, je n’ai été tenté d’annihiler ton souvenir pour perdre les miens.

Combien de temps, encore, avant que ton image s’impose à moi sans que mon cœur ne se serre Aertan. Combien de temps, pour que l’espoir se casse la gueule, avant que l’inquiétude se mue en tristesse ?
Combien de temps, avant que tu ne reviennes lover ton corps contre le mien ?

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Moment M]


J’me suis toujours demandée, à quel moment, tu sais que…
Ah mince, j’ai oublié de vous prévenir, que cet écrit est né d’une longue conversation avec moi-même, une nuit où j’ai pas réellement dormi. Je n’avais pas bu plus que de raison –mais un peu quand même, faut bien s’occuper- et je n’avais rien fumé –parce que c’est mon fils qui me fournit et que le bougre a une vie putai’nement bien remplie en ce moment-. Bref, j’arrête là le suspens, et j’annonce :
A quel moment, tu sais que tu fais de la merd’e ?

Non parce que clairement, quand tu fais un plat pas bon, tu le vois rapidement. A l’odeur déjà. Croyez moi j’ai déjà cuisiné un pigeon sans le vider ni le plumer et je vous assure que c’était un bon indicateur –qui ne m’avait quand même pas empêché de goûter, quand on aime vivre dans le danger, ça arrive. Si jamais l’odeur était suspecte MAIS tolérable, la tête de ceux qui mangent te met sur la voie. S’il refuse de se resservir tu peux te dire que, peut être, éventuellement, y a une couille dans le potage. S’ils finissent pas, voir même s’ils stoppent carrément après la première bouchée, le doute n’est plus permis. S’ils dégueulent, c’est du bonus. Enfin tout ça pour dire que si tu cuisines un truc imbouffable, tu le sais.
Si tu manges une viande faisandée et qu’encore une fois l’odeur ne t’a pas mis sur le chemin –c’est peut être que t’as un problème d’odorat-, la chiasse que tu vas te taper le lendemain t’ôtera les doutes. Alors oui, tu le sais le lendemain, MAIS tu le sais.
Parce que parfois se rendre compte des choses ça met un moment. D’ailleurs on peut les classer.
Tu as envie d’un enfant : le faire te rapporte 24 points –on peut monter à 36 –points- si le géniteur est bien monté, mais soyons clair, les nausées ça en enlève la moitié, les vergetures, les cheveux gras, les boutons sur la tronche, les orteils de la taille d’un chapelet d’andouillettes à peu près autant, ce qui nous amène donc à : envie d’un enfant = 12 700 points, en négatif. Moins douze mille sept cents points et ouai. Mais on te le dit pas avant hein ! Là-dessus tu rajoutes les nuits blanches après la naissance, la naissance –aaah l’accouchement, hahum-, les langes à changer, la crise des trois semaines, celle des trois mois. Celle des deux ans. La préadolescence. L’adolescence. Puis.. Bref : avoir un enfant = mauvaise idée. Ça met du temps MAIS tu le sais à un moment.

Te taper le curé. Même s’il est sexy, qu’il te fera pas chier pour officialiser la chose, ça reste une mauvaise idée. Généralement tu t’en rends compte au bout de trois jours, quand il compte la durée e vos ébats en avé Déos et Santa clara Barbara.

Cogner sur une armée. Seule. Mauvaise idée. Déjà à la base, c’est une idée de merd’, mais tu t’en rends compte rapidement, au premier coup d’épée je dirais. A vue de nez sept minutes après le coup d’envoi.

Quoique tu fasses dans la vie, ça a des conséquences. Mais pour ce qui est de faire de la merd’ et j’parle pas de petits cacas qui flottent hein, je parle d’une bonne grosse bouse que tu sais que ça va t’éclater à la tronche, mais que tu sais ni comment, ni quand. A quel moment tu le sens ?
J’veux à quel moment tu passes de « oh géniaaaaaaal », avec la petite excitation d’une pucelle qui voit le prince en personne, au « oups » qui veut tout dire. Tu le « oups » de « on peut pas revenir en arrière ? » et de « on fait comme si ça comptait pas ? ».

Est-ce qu’y a quelqu’un qui vient toquer à ta porte en annonçant « Attention Magnifique Femme, vous allez bientôt passer dans le côté obscur de la fabrication d’étron en barre » ? -enfin « magnifique femme » c’est pour moi hein, il se peut qu’il te dise « hey toi, gros blaireau » si t’es un blaireau.
Est-ce qu’on reçoit un courrier avec un entête écrit en rouge sang « ALERTE, ALERTE, tu te fourvoies » ?
Est-ce qu’on est frappé par la foudre ? On se fait attaquer par des écureuils peut être –parce que j’ai déjà été attaquée par des écureuils un jour où j’ai eu une sale idée- ?
Est-ce qu’on le sait ? Est-ce qu’on le sent au fond de nous ?


Parce que si c’est le cas, j’ai rien entendu, c’est donc que j’fais ce qui doit être fait.
Allez, pluie de paillettes mes petits poneys !

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Les au revoir]


Bientôt sonnera l’heure du départ. Enfin dirons certains. Déjà, dirons les autres.
Je fais partie de ceux qui ont les pieds qui démangent depuis plusieurs semaines déjà. Et si j’étais « ravie » de poser mes bagages quelque part, force est de constater que j’avais rapidement fait le tour du propriétaire.
L’Anjou, moi, j’ai jamais aimé. Parce que c’sont des cons. Parce qu’y a longtemps, j’me suis retrouvée au milieu d’une –énième- guerre Anjou/Tourraine, et que j’ai été accusée à tort. J’sais qu’personne va le croire, et c’était pourtant le cas. A l’époque, j’venais de ramasser sur le bord de la route mon –attendez, je compte- Quatrième –je crois- époux. Il sortait de je ne sais où, mais d’un je ne sais où où ça sentait le renfermé. Il avait une gueule de trois pieds de long et des cernes à bagages. Je crois que je l’ai apprécié instantanément, mais c’est pas la question.
Mon petit Marco, une fois qu’il a eu repris du poil de la bête, j’l’ai trimbalé partout, et lui, il voulait voir la Touraine, donc on y est allé. Moi, j’m’en tamponnais le coquillage des laisser passer –et c’est toujours le cas, à bon entendeur-, t’façon faut bien mourir d’un truc hein !
Alors voilà, on est passé par l’Anjou, puis la Touraine et… Et rien, tout est dit. Anjou, Touraine. Puis après la Touraine, bah on est repassé par l’Anjou. C’est donc tout naturellement qu’on a été accusé d’être des taupes. Des deux côtés –oui oui-. Listés en Anjou pour avoir tout dit à la Touraine et inversement, alors qu’on s’en branlait sévère.
Donc oui, l’Anjou, j’aime pas. M’enfin Jehan a dit que ça allait être mieux quand ça serait Lui le Duc, alors on a suivi. J’dis on, parce qu’y a pas qu’moi, y a tout le reste. Les Piques, les assimilés Piques, les rien du tout, et même un petit nain noir. L’Anjou, c’comme une SPA géante, avec Jehan en Brigitte Bardot.
Alors ouai, j’ai pris un champ, puis un autre. J’ai spéculé un peu sur le marché, ça m’a pris deux jours. Ça m’a amusé les deux jours suivants, et ensuite, bah… Bah j’avais déjà des fourmis dans les godasses, et l’envie d’tout quitter pour aller faire l’tour du Royaume.

Et voilà, on y est.
Y ceux qui quittent un amant, un époux. Ceux qui quittent leur terre chérie, ceux qui se lamentent sur le fait qu’on va pas pouvoir emporter la bibliothèque alors que, je cite « j’avais grave besoin de bosser sur l’étude militaire stratégie avancée en astronomie médicale » -oui, je cite de l’à peu près-.
Y a ceux qui se demandent si deux chemises et une paire de braies ça suffira, si faut prendre de quoi manger pour une semaine au cas où, si le bouclier est indispensable. Y a ceux qui ne disent rien, l’esprit déjà dans la prochaine bataille, et ceux qui connaissent déjà l’objectif. Ceux qui espèrent qu’on passera par Limoges, par Marseille et si on sera à temps à Genève pour le Grand Tournoi.
Y en a même qui remplissent leur grange de maïs, assez pour que les cochons achetés la veille aient de quoi se nourrir en leur absence. Et y a même des couillons qui partent dans les villes voisines parce qu’ils se rendent compte au moment de partir qu’ils ont pas les couteaux nécessaires pour l’abattage des bêtes.
Bien sûr y a celui qui émerge juste, la gueule enfarinée « hein, quoi, on part aujourd’hui ? On m’dit jamais rien », alors que ça fait trois semaines qu’on parle de ce départ.


Et puis au milieu de tout ça, y a Moi.
Je n’ai personne à regretter ici. Aucun au-revoir larmoyant. Aucune menace de cou’illes à couper si tromperie. Aucun enfant à serrer. Aucun parfum à voler. Personne a qui voler une chemise. Rien.
J’ai hâte, oui. De reprendre la route, sans trop savoir où on va. J’attends Limoges et son herboriste. J’attends Toulouse et mon Moulin. Mon Moulin, le parfumeur et notre fils. J’attends Genève et son tournoi. J’attends la mer et mon bateau. J’attends un convoi d’épées, et un autre de philtres. J’attends de me vautrer dans une mairie ou quinze. J’attends de surprendre.
Mais la seule que j’espère surprendre, c’est Moi.

Parce que j’sais pas si c’est l’Anjou, l’Hiver, ou la vieillesse, mais put’ain, j’suis en déprime to-ta-le.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Vera.
    [Le sixième sens ou l'instinct spirituel pour des âmes spiritueuses ]



    Les vices maux, les mots vices se hissent tout doucement dans votre toile.
    Limoges Ta mère, c'est ce doux sentiment qu'elle peut t'inspirer.
    Du moins c'est ce qu'elle m'inspire, quand rien ne va plus, il faut venir en terre Lémovices, là où les vices et vertus cohabitent et parfois s'allient, du côté de Limoges, une âme en paix à tendance versatile - irréductible lutte contre les Vices en tentant de personnaliser ses prêches selon ses interlocuteurs ou gens qui ont encore le pouvoir de raviver une once d'intérêt. Fidèle à cette ville enchanteresse et tout aussi maléfique, je suis l'espèce de Phare en pleine mer de désolation, ou la Mère qui attend le retour de ses enfants sous son aile protectrice ou dévastatrice. Théologienne, puisque voie de l'état n'a guère besoin d'études, autodidacte et démesurée je l'ai été pour une province qui me le rend plutôt bien ou mal, c'est selon l'humeur, voie de l'armée était déjà rayée d'une grande croix rouge, l'épée est à Andréa ce que pourrait être une queue de Loup qui entrave la routine qui pourrait s'installer, destructrice du menu plaisir, la violence étant une arme pour les faibles ( parole de pleutre), j'avais songé à la médecine, mais mes tendances hypocondriaques et ma peur de ce qui est viscères et sanguinaires m'a laissé me convaincre que l'église serait la clé de ma gloire sur cette terre en attendant des retrouvailles chaleureuses avec Notre Créateur.

    Attente, qui se fait en douceur et pour tuer le temps avant qu'il ne me tue, je me livre à quelques activités, destinées à faire suer mes fidèles & infidèles "brebis" égarées, celles qui se détournent du message divin, en travaillant à leur faire maintenir leur Foi ( mais pas leur foie).


    Je n'hésite pas à errer dans la capitale limousine, d'auberges respectables à bouges mal famés, au bord de la Vienne, au quartier des va-nu-pied, où le taudis est déserté, laissant place à ma destination finale : l'église de Limoges quand ce n'est pas la cathédrale.


    Ma proie du jour est le plus souvent prédatrice , en attendant qu'elle surprenne quelqu'un autant lui emboiter le pas en la surprenant d'une manière Von Bretzel.


    Quand elle arrive en ville, elle pense peut-être, être invisible, mais Chiasse ne saurait être sans parfum, par ce que oui, il est évident que de penser à "Soi" avant tout le monde n'est pas aristotélicien, mais c'est divin.

    Que Phare, Mère, Prêtresse, Comtesse, devienne tout simplement Véra, l'originelle, l'originale et qu'avec la Déa c'est un peu comme avec Limoges, Lémovices même, amour, haine, indifférence et emmerdes à savoir comment serait la prochaine rencontre ?



    Vous avez 1 message.




    Citation:


    A, la Déesse du commerce, agitatrice et inspiratrice de blasphème,
    Sainte patronne des affamés et des crevards,
    Reine des bonnes affaires,


    Salutations et Paix du dimanche,

    L'effort est grand, pour prendre plume ce jour, en sentant l'aura apocalyptique de la collectionneuse d'épées dans la cité sainte de Limoges ( le saint siège s'est délocalisé mais personne ne veut le comprendre...)

    Après moult confessions et réunions sur le sujet" fanatique d'une surnommé Déa ou Andy" avec quelques frères et sœurs, mères et pères de la sainte église aristotélicienne non zoologique (n'appartenant pas aux poneys, ni aux chats, chiens, singes etc etc) , non romaine, non réformée, le diagnostic, la conclusion mystique est tombée vous concernant.

    Il s'avère que ce besoin avide d'épée est le résultat d'une activité excessive dans le domaine de la luxure, qui en apparence est votre penchant mignon ou péché, on pourrait dire que votre vie dépend essentiellement de celui-ci ( le penchant), une légère gourmandise pour ce qui est du goût du fer ( visiblement vous n'aimez pas ce qui est mou, vous avez une soif de solidité, de dureté qui pourrait faire dresser les tifs de Christos s'il n'était pas chauve à moins que ce ne soit Aristote, le goût de la rouille, du sang vous plaît, un Père a même dit " c'est une bestiale créature cette enfant" * notez que le type place le qualificatif avant le nom, signe que le sujet lui a fait de l'effet le libidineux* ), j'admets qu'à cet instant précis de la réunion, j'ai perdu le fil du débat. Tout ce que je sais, c'est que nous avons eu l'idée de mettre en place le projet "don de soi" pour apaiser vos miasmes spirituels qui risquent d'être nombreux si vous ne vous mettez pas en quête de délivrance.

    Dieu pardonne tout même votre intempérance pour le plaisir et cette tendance colérique qui peut vous aveugler quand vous n'avez pas votre dose de coups d'épée, cette absolution est accordée à condition de suivre ce précepte :

    " Tout bien que tu détiens est un souci qui te retient, et Véra Von Bretzel est là pour nous enlever tous nos soucis ! "



    Conclusion :

    Tu reviens d'une grande et pénible expédition, je suis sûre que tu as des bricoles à donner, à vendre pas cher, à la sérénissime Prêtresse que j'incarne.

    Le garde-manger de mon âme casanière commence à ressembler à celui d'une bouseuse lambda, cela me déplaît et déplaît au Très-Haut, comment puis-je aider mon prochain ? Si tu ne me tends pas la main (pas l’épée) et même tes deux mains chargées d'offrandes (j’accepte même la viande avariée, pour te dire, rendre malade les Autres c'est aussi mon destin et le tien). Ainsi pourrait-on dire que tu donnes vraiment la chiasse et ce sera tout à ton honneur.


    Qu’Il te veille et qu'Il pardonne mes blasphèmes.
    A plus tard à la messe (par ce que tu dois venir, inutile de faire des dons, l’acte de présence suffira).

    V.

    PS : si t’es sympa, peut-être que j’aurais une épée, ou deux pour toi.



    Télépathie et omniscience ne sont pas dans mon crédo, aussi mais si tel était le cas, une poulaine aurait été envoyée en pleine tronche de la dépressive, d'où qu'elle est vielle, toutes deux frappées de mysticisme, ça fait dix ans que nous avons que 25 printemps. Libre aux autre de vieillir et de se laisser flétrir !

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Andrea_
[Limoges]


Limoges, la Belle. Enfin ça c’est juste parce que je voulais bien commencer, en réalité, Limoges, c’est pas super beau, c’est même carrément moche.
C’est pourtant là que se trouve l’amarre de ma vie. J’vais pas vous faire chialer –j’ai pas le temps de vous taper dans le dos hein-, m’enfin je suis forcée de constater que c’est là, que je me sens chez moi. A Limoges, peu importe l’heure ou la saison, tu peux passer, tu trouveras toujours un couillon pour te payer à boire. Et si t’as du bol, tu y retrouveras tes amis.
Sans transition donc, j’vais évoquer Vera. Vera, c’t’un peu comme la punition d’une mère quand t’as fait une connerie : tu sais que ça va te tomber sur le coin du museau, mais tu sais jamais quand, ni comment. Pa-reil. Parfois ça se passe bien et d’un seul coup, sans savoir pourquoi, ça dérape et ça s’envoie des noms d’oiseaux. Nan clairement, si on en est pas encore venu aux mains c’est parce que j’ai peur de la défoncer.
M’enfin je la déteste assez pour lui avoir vendu un soc, en revenant du grand Khan. J’savais pas encore que ce que j’vendais cinquante écus en valait mille de plus, j’ai pas de regrets hein, m’enfin quand même…

Cependant, à toi Journal, j’peux l’avouer, depuis quelques temps, quand j’passe à Limoges, je ris beaucoup.
Ouai, j’suis pas une super fan des églises mais j’aime bien y aller faire un tour, y a toujours des couillons pour mettre des sous dans une écuelle –pour acheter des cierges, c’est con comme procédé parce qu’il suffit de se servir-, donc bref, j’vais à l’église. Pis un jour, alors que j’étais tranquillement en train de faire les poches d’un clodo qui dormait devant j’me suis mise à lire les papiers punaisés sur la porte. En gros « Curé de la paroisse, Vera ». Bin c’est simple, j’en ai lâché mon clodo. La main sur le cœur, j’ai cru que ce con –le cœur- allait lâcher, mais en fait, j’ai juste lâché le con –le clodo-.
J’étais choquée. Choquey comme dirait l’autre.


Vera…bien…
-Qui verra le dernier ?
– Ferme-la. Vera, LA Vera ?
-hummm
– Parle.
Souvent femme varie hein.
–J’en sais pas grand-chose, m’v’savez, moi je fais juste la manche, ça m’évite de me confesser
– Brune ? Les cheveux en bordel qu’on dirait qu’elle est crado?
- ah ça pour sûr, elle est coiffée comme une pissotière en démolition!
– POP’, dis pas du mal. Les yeux, émeraudes ?
- ça dépend si l’émeraude c’est le bleu ou le vert, parce que c’est plutôt vert-bleu pour la Vera, un mélange entre l’étang dont le fond c’est de la vase


Aucun doute, c’était LA Vera. Vera Von Chouquette.
Et j’ai ri. J’ai ri si longtemps que j’en aais les larmes aux yeux et des crampes à l’estomac. J’ai même eu des crampes a bas du dos –mais en fait non c’était mes ragnagnas-.
Vera, curette, c’était comme si moi je me mettais à élever des moutons. Ce qui revient au même, tu dis des trucs à des gens qui n’en ont rien à foutre et ils agissent en troupeau.

Mais v’la t’y pas que quelques mois plus tard, la Curette m’écrivait, à Moi !
J’me sentais comme l’enfant unique de parents uniques qui étaient riches. J’avais la douce impression de gagner au loto et en même temps de trouver ça bizarre parce que j’avais pas acheté de ticket. Vera, le doublon gagnant : je t’aime et j’te le montre en te pétant la gueule.


Citation:
A la Curetonne de Limoges, Eleveuse de veaux, vaches et Limougeons,
Sainte patronne des égarés sans Gros Plats de Soupe,
Emmerd’eresse de renom, et aussi de nom
Vera mère des cochons et femme du sanglier fouineur


Salutations,
Pardonnes moi de n’avoir pas répondu plus tôt à ta missive. J’étais forte occupée et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas pu me rendre à la messe que tu as du si bien dictée dans notre belle église. J’espère que tu comprendras que je devais me couper les ongles des pieds. Il se trouve que j’essayais depuis quelques mois d’attraper une étoile et qu’elle se soit prise dans mes filets récemment. Aussi je n’aimerais pas lui griffer les tibias quand je la mettrais dans mon plumard.
Tu sais, toi aussi tu devrais prendre de tes ongles de pieds, on n’est jamais à l’abri d’un canari. Et c’est douloureux.
Je pensais donc être entrée à Limoges en feuj’ –c’est le raccourci de fugitif-, mais je suis forcée de constater que ce n’est pas le cas. Mince, je suis sûre que c’est à cause du petit noir qui m’accompagne, c’est dingue ça, les gens font preuve d’un racisme vraiment éprouvant.
J’ai pris connaissance du compte de tes moultes réunions à mon égard, et je regrette de savoir que ton église n’est qu’une église commune, sans poneys –singes et autres animaux-, tu devrais essayer, c’est vraiment sympathique, et je suis sûre que le rose t’ira formidablement au teint.
Alors oui, j’avoue tout. Je suis une bestiale créature. Mais je sais, au fond, que tu sais que je sais, et nous le savons tous d’ailleurs, que cette affection entre le fer et moi, vient d’un problème bien plus profond. Je comble ce que je peux, avec ce que j’ai, et comme je n’ai qu’une collection d’épées, et que ça fait mal de me les mettre profond, et bien je fais des essais sur les autres.
Tu sais Vera, peut être qu’en y allant gentiment, ça peut passer ? En ce moment je teste la longueur de la lame, pour le tranchant, j’ai déjà fait mes preuves en Guyenne. Mes recherches en Berry n’ont pas donnés grand-chose, parce que je n’ai croisé que quatre personnes, toutes aliénées mentales. Ah le Berry, faudrait le raser, tu veux m’aider ?

Je rebondis à ta conclusion cependant :
Je ne reviens pas d’une grande et pénible expédition. Je m’en vais la faire justement. Et je suis passée sur Limoges pour prendre possession de quelque chose qui ne m’appartenait pas, mais maintenant oui. Je tiens d’ailleurs à m’excuser auprès de tout Limoges, car bientôt, une personne très importante pour la ville va disparaitre. Qu’il soit su de tous –enfin attends qu’on quitte la ville quand même-, que cette personne n’est pas consentante. Mais je me suis lancée dans une toute nouvelle expérience, que j’ai décidé d’appeler : syndrome de Stockholm –en homme à cette personne.
J’espère qu’il sera rapidement atteint de ce syndrome, et prévois de l’épouser dans les plus brefs délais –et ainsi espérer divorcer avant Noël prochain-. Voudras-tu être mon témoin ? De mariage, de divorce ou des deux.

J’ai peu de choses à vendre, puisque je ne suis pas venue pour ça. Mais j’ai, je crois, quelques quintaux de fer qui trainent, des animaux aussi. Peut être du pain, et de la viande, enfin je vais regarder. Cependant je ne voyage pas seule, si tu veux quelque chose en particulier, demandes, et je me plierais en deux pour t’aider.
Note que je n’ai pas besoin d’épées, j’en ai une pleine charrette qui m’attend en Anjou, si je le fais c’est uniquement parce que je t’aime. Je ne suis qu’Amour en ce moment.

D.

PS : cesses de penser que je fais du commerce, c’est outrageant, en réalité j’revends juste ce que j’ai pillé, parce que sinon je suis trop lourde pour reprendre la route !



Bon, comment je vais l’entuber cette fois ?
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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Prendre l’air ]


Ça faisait un moment que j’en avais envie. J’vais pas t’faire la rengaine habituelle, je n’avais cette fois personne à fuir, je ne m’étais lassée de personne, au contraire même. Notre groupe commençait à peser sérieusement dans la balance.
Tu sais, quand les mairies s’excitent dès que tu t’approches un peu et qu’un pet de l’un de nous suffit à provoquer un lever de Ban dans le duché, tu peux dire que tu commences à peser dans l’game.

J’avais, depuis plusieurs semaines, réussi à trainer dans mon sillage un Orion sauvage. Drôle de créature sauvage, médecin de son état, qui nous avait bien sauvé la mise lorsque Vran et Eva –pour ne pas les citer- avaient pris cher au tournoi de Genève.

Moi, j’étais ressorti de là en pleine forme, mais un peu plus pauvre qu’en partant. J’ai hésité longtemps avant de t’en parler, journal, parce que c’est pas super glorieux. Et puis j’me suis dit qu’un jour, quand tu seras publié et distribué dans le monde entier, il serait important que le lecteur sache que même quand on est le meilleur, y a des ratés, alors voilà, ça servira d’exemple concret.
J’ai oublié de vider ma charrette. Pourtant j’avais tout prévu hein ! J’ai acheté un appart –après en avoir visité quinze-, j’ai même pris soin de faire fabriquer une porte en métal, avec plein de serrures et tout, et j’avais même dit aux autres « allez, donnez moi tout ce que vous avez, on va tout mettre à la maison ! ».
J’ai pris soin de déménager leurs affaires, en effet, une pièce pour une personne, à savoir que la pièce la plus petite était pour Vran, parce que c’couillon n’avait jamais beaucoup de choses à cacher, j’sais pas c’qu’il fait de son pognon c’lui là. J’ai mis un peu des miennes, puis juste avant de partir, j’ai acheté des philtres à Jagan. Oui, le doc du groupe. Oui, faut les acheter. Parce qu’il est un peu radin, et aussi parce qu’il a encore du mal à comprendre l’intérêt d’un groupe, m’enfin c’est pas grave, à la prochaine prise, il n’aura pas toute sa part et tout le monde rentrera dans ces frais.
Et puis la soirée se passe et puis on dégage et puis.. BIM, une fois sur la route, j’me rends compte que j’ai du mal à avancer et j’comprends. Douze putains de philtres batoas. Une statue de gargouille. Et une palanquée de trucs divers et variés que j’avais laissé à vendre sur le marché et qu’on m’a envoyé sans que j’m’en rende compte. J’étais à deux doigts de me graver un L sur le front.

Autant vous dire qu’au tournoi, Jag’ le radin a tout donné pour protéger ses philtres, mais on a rien pu faire.

Résultat, après le tournoi il a fallu courir à Genève pour sauver nos soldats.

Et puis…
Et puis le lendemain du dernier sauvetage, je prenais la route.
Officiellement parce que pour devenir le capitaine de mon dernier navire, je devais monter dessus. Que les autres avaient une mission, et qu’ils devaient la mener à bien, avant que l’on se retrouve.
Officieusement, j’avais ajouté une autre chose à ma liste de faire avant de crever. Pour n’pas vivre dans les regrets.

Alors si l’envie vous prenait d’attaquer une femme toute seule, sur la côte de la mer d’en bas, réfléchis-y à deux fois.

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Andrea_
[L’Enfulte]


L’enfulte, c’est lorsque l’enfant quitte ce stade pour devenir un adulte, mais qu’il ne l’est pas encore, pas tout à fait.
C’est ce stade un peu bâtard où il se revendique comme trop grand pour un câlin de maman devant les autres, mais qu’il réclame un bisou avant d’aller se coucher. C’est aussi ce moment où sa jolie bouille se transforme en une sorte de pizza supplément mozzarella, qu’il a la peau qui luit et des bourroles sur la tempe. C’est ce point noir sur le bout de son nez, ce point noir qui vous fait de l’œil mais qu’il refusera que vous touchiez, par peur de finir défiguré.
Quand Nicolas était un enfulte, il avait aussi eu son premier poil de barbe, bien brun, bien disgrâcieux, juste là, sur son menton. Et croyez moi, il a fallu bien des stratagèmes pour qu’enfin je le lui arrache sans faire exprès. Bien sûr il en avait fait tout un pataquès, parce que c’est aussi ça, l’enfulte.

Des pataquès de Nicolas, j’en ai eu des tonnes. Alors comme toute mère de plusieurs enfants, je me croyais rôdée pour les gérer. Après tout, j’étais passée par là, et j’avais survécu à Nicolas, alors plus rien, rien ne pouvait m’arrêter. J’avais, j’en étais persuadée, le « pouvoir suprême », j’étais apte à conseiller toutes les mères d’enfultes, en donnant des conseils, des consignes, des petits trucs pour arriver à contourner le problème pour éviter les crises. Vraiment, plus aucun enfant ne me déstabiliserait.

Jusqu’à Enolia.
Enolia est en plein dans l’enfultence : elle est persuadée que manger un animal est un acte de maltraitance qui n’a pas d’égal. Elle a pour meilleur ami une grenouille, Etiliopinelle. Elle passe un temps fou à se coiffer, à s’habiller, à se regarder dans un miroir. Elle s’offusque pour un oui, pour un non, elle est déconcertante au possible.
Alors tu vois, j’en ai vu des vertes et des pas mûres dans ma vie, j’ai vécu des guerres, des séparations, j’ai perdu un enfant, fait le deuil de ceux qui ne verrons pas le jour. J’ai côtoyé la mort, celles de ma famille, des mes amis, je l’ai évité de près, plusieurs fois. J’ai échafaudé des plans, rassemblé des dizaines de personnes. C’pas pour m’faire mousser mais faut bien que tu comprennes que tout ça, c’est de la pisse de chat à côté de la gestion de crise d’un enfulte.
Un enfulte, c’est une sorte d’animal, qui aurait le physique d’un chaton, mais qui d’un seul coup se transforme en dragon. D’un seul coup, parce que tu … parce que tu sauras pas pourquoi. Tu sais que c’est de ta faute ,parce que l’enfulte te le fera bien comprendre, MAIS… tu ne sauras jamais pourquoi, ni à quel moment ça a merdé.
Bienvenue dans la parentalité.

Et pour que tu te rendes compte par toi-même, je vais t’expliquer la dernière en date.


J’étais tranquillement assise dans l’herbe avec une chandelière –c’est un porte bougie féminin, ça cause pas mais ça a le mérite d’être là-, et Vran. C’est important de savoir que Vran est là, parce que je pense que c’est Lui, qui transforme mon petit chaton en dragon féroce.
Nous étions donc ,Vran et moi –un chandelier ça ne parle pas-, en train de plaisanter, de façon sympathique sur la coiffure d’Enolia. C’était vraiment gentillet quand soudain

ROAAAaaaaaaaaaaaaar

Elle s’est énervée. Je l’ai pas vu monter dans les tours, d’un coup elle s’est coiffée et l’instant d’après elle balançait des flèches avec ses yeux.
Alors, forte de mon expérience, j’ai tenté un petit quelque chose qui fonctionne TOUJOURS avec les enfultes. C’est une technique approuvée depuis des siècles et recommandée par la LPS, la Ligue des Parents Survivants. C’est vraiment une méthode d’éducation universelle sur laquelle on peut TOUS s’appuyer : Le cadeau.
Donc j’ai balancé le traditionnel « Oh Tant que j’y pense, j’ai un cadeau ! »

Bien sûr c’est inutile de vous trimbaler avec un cadeau d’avance, il suffit de fouiller dans votre sac en envoyant un « SOS » avec vos yeux à la personne présente avec vous, un adulte, un vrai. Parce que bien sûr, s’il n’y a pas d’autres adultes, et que vous êtes seuls avec votre enfulte, il vous suffit de partir vite et loin en disant que vous avez envie de pisser. Réapparaissez quelques heures plus tard et ça sera oublié, l’enfulte passe vite du coq à l’âne.
Mais là y avait Vran. Qui n’a pas compris mon SOS. Pire, qui demandait lui aussi quel était ce cadeau. Et j’avais beau fouiller dans mon sac, je n’avais RIEN qui ferait l’affaire. J’allais pas offrir à ma fille un olisbos, ni cette cuisse de dinde enveloppée, encore moins cet écu qui me sert pour la charrette, rien. Désespoir total.
Heureusement, l’enfulte m’a regardé avec des yeux émerveillés


- T’as pas fait ça ?
–Et si..
- T’as vraiment fait çaaaaaa ?
–Ouiiii..
- Comment t’as su ?
–Une mère sait tout voyons !!
Précisions, je n’avais aucune idée de ce dont elle parlait, mais je croyais encore au bon Dieu à ce moment là.

- Depuis le temps que je le voulaiiiiiis !
– Et bien le grand soir est venu ma Chérie !
Précision bis : j’étais sûre qu’elle parlait d’un cheval à cet instant, alors j’pourrais toujours lui en acheter un dans la prochaine ville.


Sauf qu’elle parlait de mon collier. Mon précieux. Mon pendentif Soleil que même zozo a le même et qu’on est sœurs de cœur et de collier et que je l’ai payé une blinde et que… AAAAAAAH. J’étais pleine de désespoir. Mais vraiment, je crois que rien ne pouvait plus m’atteindre, sinon ce petit con de Vran qui riait tout seul, comme si j’voyais pas son dos secoué de spasmes.
Ce collier, j’ai vérifié plusieurs fois qu’il était bien attaché, parce que ça serait con qu’elle le perde. J’espérais qu’elle le trouverais bientôt désuet –l’enfulte suit la mode-, et que je pourrais le récupérer, mais franchement, vu sa tête, j’en doute. J’ai proposé de l’attacher avec un cadenas, de l’enfermer dans un coffre, mais elle a refusé.
J’ai pleuré en la voyant si heureuse, et j’ai aussi pleuré de voir MON collier autour de SON cou. Je l’ai serré fort, ma fille, dans mes bras, parce que.. j’étais émue, et que c’était désormais mon seul moyen de sentir mon précieux près de moi.
Et puis Vran a ouvert sa gueule, encore :


- C’est vrai qu’il a quelque chose en plus ce collier, sur Enolia.
Un petit quelque chose qui le fait briller.
Comme s’il avait trempé dans une larme.
Une larme de tristesse.


Ma fille était heureuse, Vran était mort de rire, et moi, moi…
Je suis partie pour n’pas tuer Vran.
A la prochaine bêtise de la gosse, j’lui reprends, c’est décidé.

En attendant, je garde mon titre de meilleure maman du monde,
Et ça vaut bien ce collier.
C’est ce que je dirais demain.
Ou après demain. Pour le moment je digère.

Tu vois, l’enfultence c’est un peu l’enculence.

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[Il est vivant*]


Tu sais, toi combien de courriers j’ai envoyé. Tu sais que j’y notais tout ce qui me passait par la tête : des douceurs aux douleurs, de la pluie des jours où il me semblait ne plus respirer sans Lui, à ceux où je le suppliais de revenir pour pouvoir mettre un terme à ce « Nous ».
Tu sais, toi, que si j’ai parfois perdu espoir, j’ai continué, jours après jours, d’écrire. Au début j’espérais une réponse, bien sûr. J’ai été triste et en colère. Je l’ai détesté au moins aussi fort que je l’avais aimé. Je me suis accrochée, j’ai vrillé parfois, je le confesse. Mais j’ai continué d’écrire. Ecrire pour ne pas oublier peut être, ou écrire pour passer à autre chose, je ne saurais vraiment le dire.

Alors cette lettre envoyée voilà une semaine, comme toutes les autres, n’attendait pas réponse. Je l’avais écrite avec douceur et quiétude, je l’avais envoyé, et j’avais continué ma vie. Peut être que le deuil était fait, finalement. Que je pouvais penser à Lui sans me murer dans le silence pendant des jours. Que je pouvais sourire en imaginant le soleil se reflétant sur son crâne, plutôt que de détester l’Astre d’exister quand mon Autre, lui, avait probablement rendu l’âme.

Mais il y a répondu.

Et c’était terrifiant. J’oscillais entre le rire et les larmes. Je reconnaissais son écriture, la courbure de ses lettres et la tournure de ses phrases. J’aurais aimé ne pas comprendre ce qu’elles disaient, j’aurais aimé m’extasier sur les arrondis et les arabesques et m’arrêter là. J’aurais aimé baisser ce vélin et le voir apparaitre, Lui, en chair et en os. Alors…
Alors j’aurais couru dans ses bras, j’aurais viré son chapeau et j’aurais embrassé son visage. Et les autres auraient pu rire, se moquer, se demander ce qu’il se passe ou beugler que c’est dégueulasse, j’en aurais rien eu à fout’re, parce que la seule chose qui m’aurait importé, c’était que tu sois là.

Mais tu n’étais pas là.
Tu es loin, bien trop loin pour répondre aux milliers de questions qui me viennent. Bien trop fissuré parce que tu as vécu, pendant ces presque neuf mois. Le même sans l’être vraiment.

Tu sais Journal, c’était facile d’attendre un hypothétique retour, mais je n’avais pas pris la mesure de ce qui se passerait si ça arrivait vraiment. Je l’avais imaginé revenir comme avant, sans penser une seule seconde que le temps passé ne se rattrape jamais. Sans imaginer qu’il puisse avoir vécu l’enfer au point ne plus avoir envie de rien.

Mes certitudes se cassent une nouvelle fois la gueule, alors je vais y aller pas à pas.
Il est en vie, et c’est bien le plus important.

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Andrea_
[In da Cambrousse*]

Je n’écris plus souvent ici. Peut-être est-ce un manque de temps, ou simplement d’envie, la vérité est sûrement un mélange des deux.
Je profite donc d’une soirée sur les chemins pour m’y remettre.

Enolia grandit. Je crois qu’il ne peut exister meilleure enfulte au monde. Elle passe des rires aux larmes en trois secondes douze, elle peut me renier et l’instant d’après dire que je suis la meilleure des mères en l’espace de… du temps qu’il faut pour que je lui donne un cadeau. Elle est si corruptible que ç’en est adorable, et très pratique, j’avoue. Elle a un bouton sur la tempe, je n’ai pas encore osé lui dire, je crains qu’elle ne tombe dans une dépression sans précédent, et je n’ai pas assez de sucreries pour l’aider à s’en sortir.
C’est aussi pour cela que ce soir, et demain, nous avons pris des routes différentes. Jurgen est déjà père, il saura régler ce genre de conflit, et dans le pire des cas, Vran et Nessia arriveront à la rendre barge pour un tout autre motif et donc elle sera en colère pour autre chose.
Et moi je serai loin. Enfin pas trop, mais assez pour ne pas devoir ENCORE lui filer un bijou pour la calmer. Et j’en suis soulagée. Mes colliers aussi.

Nicolas, Tyrell et Biscotte ont pris quelques jours sabbatiques. Alexandre est à Limoges, avec des personnes que son père a désigné comme « de confiance », alors… Alors tout va bien. Je peux profiter de temps pour moi.

Loin de l’agitation, il me semble revivre un peu. C’est bon de se laisser porter, un peu. Je sais que ça ne durera pas et qu’il faudra reprendre les rênes de l’affaire, parce que c’est ce qu’il devait se passer, c’est ce que nous avions décidé, Aertan et moi, en créant ce groupe. Je me demandais parfois ce qu’il penserait de tout cela. S’il serait étonné de voir que j’ai réussi, étonné, ou simplement fière, je sais maintenant qu’il n’avait jamais douté de ma réussite. Et ça remet un coup de fouet.

Pour l’heure Journal, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer :

JE VAIS être MARRAINE.

Et ouai !
D’Aloys, le fils de Jehan et Helvalia, moi aussi je trouve que le prénom n’est pas terrible, heureusement que le gamin est beau ça fait oublier comment il s’appelle. Je conseille à tout le monde de ne pas faire remarquer la mocheté du prénom à Helvie, elle s’énerve très facilement en ce moment.
Je ne sais pas si c’est son nouveau statut de mère, ses montées de lait, ou son absence d’activités corporelles avec Jehan, toujours est-il qu’elle a la larme facile ET qu’elle monte le ton plus facilement qu’une poissonnière en fin de criée. De mon côté, j’ai compris, quand elle commence à te fixer au point d’avoir de la mouille sur les cils : je bats en retraite.
J’vais te dire, si t’as un minimum d’instinct de survie : fais pareil. Tu dis que tu plaisantes, tu enchaines sur un compliment « ton fils est beau » marche à tous les coups, et tu recules, doucement, jusqu’à disparaitre de son champs de vision. Perso je dors assez loin, officiellement pour ne pas entendre mon FILLEUL pleurer, officieusement c’est juste pour éviter qu’elle ne me crève dans mon sommeil.

Enfin voilà, je vais être marraine, et je sais déjà ce que je vais lui offrir, à ce petit Aloys Andréa.
Ah oui, j’vous ai pas dit ? Y a une loi ancienne qui dit que le petit doit avoir le prénom de sa marraine accolé au sien.

Vous y avez cru ?

Bon, j’vais étayer mes arguments alors…
C’est que c’est une loi super ancienne et que le papier n’existait pas encore, c’était inscrit sur une pierre, mais ils en ont profité pour construire… Put’ain, faut vraiment que je réfléchisse.





* Dans la cambrousse.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
Je ne suis pas morte je me repose. Loin des miens, loin de toi. Il était temps, je crois, que l’esprit pense à autre chose. Je crois, oui, je crois que j’avais besoin de me manquer. Que lorsqu’on est parce qu’il le faut, il n’y a plus grand intérêt.
Je me croisais, souvent par hasard, et vois tu, je ne reconnaissais pas. Qui était donc cette femme dont le regard était vide, la voix morne et les projets absents. Tu sais, je n’avais plus envie de rien, bien sûr il y avait toujours quelques incandescences dans mon regard quand on me parlait de jolies prises, mais cela ne suffisait pas à allumer un feu.
Et pourtant, put’ain ce qu’on m’en a vendu des plans foireux ! Des voyages qui n’en finissent pas, des alliances qui… bah qui ressemblaient à mes mariages, mortes avant de naitre ! Tiens toi bien, j’ai même failli tomber dans le panneau quand on m’a dit qu’il restait des mairies pleines ! Et je suis même allée vérifier.

J’ai déjà eu envie de mourir. De tout abandonner, de poser mes roubignoles sur la table, de beugler des vérités qui font mal et de crever, comme ça, bêtement, sans alibi. J’y ai pensé bien des fois, ouai, juste pour voir qui viendrait chialer sur mon cercueil, profitant d’un buffet gratos pour montrer qu’ils existent. J’suis même sûr que la moitié en auraient profité pour penser un peu trop fort en espérant que ça me fasse me retourner dans ma tombe, alors que merd’, avec la paire de miches que j’me tape ça s’rait vraiment pas facile !
A dire vrai, ce sont eux, qui font que j’ai continué, encore. Que je me suis battue pour revivre, survivre pour renaitre à nouveau, plus forte, plus grande, plus chiante, plus teigneuse.

Mais cette fois, tu vois, cette fois, même ça, j’en ai plus rien eu à fout’re. J’ai eu envie de partir, sans un bruit, de disparaitre, sans un mot, sans un bruit. Et de m’enterrer avec des trucs dans les oreilles pour même pas entendre les chialeuses à mon enterrement. Trucs que j’aurais peut être enlevé pour entendre les derniers mots d’Enolia, parce que je mets ma main à couper qu’elle aurait pas attendu qu’ils aient fermé le couvercle pour demander si on pouvait me prendre mes bijoux, que sous terre, j’en n’aurais pas besoin, et que blablabla, elle aurait entubé toute l’assemblée et j’aurais été jetée, à poils, aux poissons, parce que la connaissant, même mon cercueil lui aurait fait envie.

Alors je me suis oubliée. Plusieurs semaines. Plusieurs mois, même. Jusqu’à parfois oublier qu’il faut manger pour vivre encore. J’ai pensé parfois à Lui, d’autres fois à Eux, presque toujours à Elle. J’ai vécu leurs histoires, avec envie, avec jalousie parfois, alors que je savais qu’il suffisait que je me tire les doigts de l’oignon pour vivre la même chose, en mieux.

Alors voilà, j’me suis retirée les doigts.
Et me revoilà.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Dans quelques heures]


Vran, si tu tombes sur ce livre, merci de le reposer. C’est mon journal, c’est privé. C’est écrit dessus, en plus il est toujours bien caché, c’est pas pour rien. Merci. Bisou.


Dans quelques heures, ça sera le grand jour, alors il est grand temps de rattraper mon retard. C’est que j’ai eu peu de temps, ces dernières semaines. J’ai eu beaucoup de choses à dire, à écrire, à l’encre de mes doigts sur une peau dont je ne soupçonnais pas la douceur. J’ai du remettre en cause beaucoup de choses, j’ai du réapprendre à vivre. J’ai perdu pieds et j’ai vécu. J’ai vécu si fort que j’ai cru rêver et puis…
Juste pour toi journal, je vais reprendre l’histoire dès le début.


-N’y penses même pas.
- Ah mais ça ne risque pas, j’ai des nausées rien qu’à t’imaginer, alors te toucher…


Ça, c’était il y a plus d’un an. Un an, d’une totale indifférence. Attirance proche de zéro pour ne pas dire zéro. Notre sport favori : se balancer des fions. Vran, c’était pas le genre de mec qui m’attirait, j’avais juste une profonde envie de lui faire manger ses dents à chacune de ses paroles et c’était partagé. Je notais qu’il était un compétiteur hors pair quand il s’agissait de défoncer l’autre en paroles.
Et puis le mois dernier, moment d’égarement. Vran et sa fiancée venaient de rompre. Moi, j’étais comme toujours entre deux eaux, hésitant entre baiser tout ce qui bouge ou continuer de cultiver mon hymen en espérant qu’il repousse. J’en étais à plusieurs mois, je touchais le but. Echange de fions par missive, Lui critique la taille de mon cul, et moi celle de sa pine, c’est de bonne guerre. Quand soudain.


Citation:
Bon, on a compris, j’ai un gros cul et toi une p’tite queue, maintenant on baise ?
D.
Rapide, efficace. Enfin je doutais de l’efficacité mais au moins c’était proposé. J’attendais un bon gros fion des familles, parce que c’est ça, qui devait arriver.
Citation:
On d’vrait pas attendre d’être vraiment désespérés pour ça ?
Vran.
Ah. C’pas un non, mais c’pas un oui, le fion arriverait au prochain courrier.

Citation:
T’as raison, rendez-vous demain, au coucher du soleil. Sois à l’heure. D.
Nan mais il a raison, on est pas ENCORE assez désespérés, mais demain on l’sera.

« Ça me semble parfait », c’est ça qu’il avait répondu. Et bim. Pas de fion, pas de moquerie. Juste un accord, comme si on choisissait le menu, et visiblement on passait au dessert directement. Cette nuit là on avait laissé s’mélanger nos démons et nos anges, certains tous les deux que le lendemain au réveil, tout nous semblera faux, qu’au-delà du réveil, nous ne serons que de trop.*
Mais tout était devenu hors de contrôle. Trop vite. Trop fort.

Alors comment on en est passé de « ça » à « ce qu’il va se passer dans quelques heures » ?
Comment on peut passer d’un profond dédain pour quelqu’un, à… à l’épouser ?

Et bien je pense qu’il faut apprécier la première fois. Il faut savourer la seconde et attendre avec impatience la troisième. Il faut être surpris par la douceur de ses gestes, la couleur de ses yeux. Il faut écouter les mots qu’il ne dit pas et chérir ceux qu’il susurre. Il faut apprendre à creuser la carapace, et s’émerveiller d’y découvrir ce que l’on ne soupçonnait pas.
Il faut faire équipe, il faut surprendre. Il faut se regarder, souvent, se toucher, tout le temps. Il faut avoir peur aussi, de perdre ce que l’on a. Craindre que ses bras n’enserrent d’autres corps, que ses pensées s’égarent sur d’autres sourires.

Je n’avais pas prévu de me marier, et pour ça j’avais tout prévu. Ne pas être divorcé du dernier. C’était sans compter sur Vran qui n’en avait rien à foutre qu’une alliance orne déjà mon annulaire, sans compter sur sa demande –devant témoin pour ceux qui doutent-.
Il n’y a pas eu de grandes déclarations, et encore moins de genoux à terre, il y a eu un « Andréa Di Foscari Widman d’Ibelin veux tu m’épouser », car oui, il avait retenu mon blaz’ en entier.

Et comme cela a commencé, tout est allé vite.
J’ai d’abord dit « oui », pour le faire chier.
J’ai pris peur, on faisait la plus grosse connerie de toute notre vie.
J’ai changé de tactique et décidé de lui dire combien c’était une bonne idée, en espérant que son esprit de contradiction le fasse se rétracter –de sa demande hein, uniquement la demande-.
Puis j’ai pris conscience que même si les choses s’arrêteraient sûrement –probablement- aussi vite que ça avait débuté, que la vie était trop courte pour se poser dix milles questions. Que peu importe si sa demande était une blague, un défi ou une réelle envie en cet instant, de partager ma vie, c’était la chose la plus folle qu’on m’avait proposé alors… Alors oui, j’épouserai cet homme.

Si je crevais de trouille ? Bin j’épouse le plus connard que la terre porte, à ton avis ?

Cependant, j’vois bien que ça le dérange, que j’écrive à tout le monde pour prévenir de son mariage. « Le mariage de Vran ». J’lui dirais peut être un jour, que c’est pas une question de honte. Que tant que c’était un jeu j’en avais rien à foutre mais que maintenant les sentiments s’en mêlent et que j’ai simplement peur que ça le fasse changer d’avis.

Demain, je n’aurais plus peur. Demain, ce ne sera pas Vran qui se sera marié, c’est MOI, qu’il aura épousé, et ça changera tout.
Sans rien changer.




* Grand Corps Malade, Je ne serai que de trop.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[La coQuille dans le pâté. Peut-être.]


Quelque chose me dit qu’ça va pas s’passer comme ça devrait. J’sais pas si j’dois voir ça comme un signal d’alarme ou un encouragement parce que j’ai jamais été super douée en interprétation de signes mais là… J’suis mitigée cochon-dinde comme dirait l’autre.

C’t’à dire que je suis à l’aube d’une nouvelle –part de- vie. J’passe de célibataire à mariée, j’crois que j’ai eu les fiançailles les plus courtes de toute l’histoire des fiançailles, pour tout vous dire j’ai même pas eu l’temps d’enterrer ma vie de jeune fille –plus tout à fait jeune-. Quoiqu’avec le recul je sais qu’il est légion d’aller dans un bordel et j’y suis allée y a trois jours alors j’peux dire que c’était pour ça.
Bon en vrai j’accompagnais Jehan qui voulait taper –et pas se taper- des catins. Moi j’ai t’nu la porte, vous savez comment j’suis hein, j’me suis pas Sali les mains. J’ai tué personne, et encore moins gratuitement, ah ça non, c’pas le genre de la maison. La preuve, c’était juste pour mon enterrement de vie de jeune fille. T’as vu comment je suis crédible ? Bim bam, j’te retourne ça à ma sauce.

Donc oui, j’suis à l’aube d’une vie maritale. J’devrais avoir l’esprit très occupée. De choses PAS DU TOUT futiles : choix de la robe, fabrication du bouquet, achat d’une alliance, plan de table, décoration, écriture du discours, récurage et peinturlurage des ongles, réfection de façade, démêlage de la tignasse et tentative de domptage de la crinière. Et ouais, on dirait pas comme ça mais les mariées c’est débordé.
Et puis ça devient superstitieux, une femme qui prend une grande décision. Ça voit une Colombe et ça en déduit que le mariage durera longtemps, ça voit un gosse et ça sourit en pensant à ceux que ça accueillir bientôt –parce que c’est la suite logique-. Un invité a du retard mais c’est pas graaaaaaaave parce que ça porte bonheur d’avoir un invité en retard. Un chat noir OH mon DIEUUUU !
C’est superstitieux ET ça ne voit que ce que ça a envie de voir.

Il se trouve que de mon côté, les gens se sont passés le mot pour me faire tourner chèvre.
Helvalia, mon témoin, me fait la gueule parce que j’ai pris une décision qui lui a sauvé la vie –je la fais courte-.
Jehan, le Roc, passe son temps à picoler et à sombrer doucement vers la folie.
Enolia, ma fille, a disparu entre Limoges et La Trémouille, elle ne répond à AUCUN courrier. Ni les miens, ni ceux de Vran, je suis à deux doigts de conclure qu’elle ne prend pas très bien cette union, mais c’pas son genre de faire des caprices.
J’ai reçu une sombre lettre, du faisan doré, du Doc, de la plus grosse arnaque du siècle, de Jagan –c’est la même personne hein-, qui m’annonçait pépouze que l’ex fiancée de mon futur mari était morte et qu’il comptait la rejoindre assez rapidement et crever dans un coin. C’est vrai que c’est pas comme si je tenais à Lui.


Alors, j’voudrais pas m’emballer hein, me prenez pas pour une folle mais.. J’ai parfois l’impression que l’univers nous fait passer un message…

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Andrea_
[Têtus.]


C’est un de nos points communs, à Vran et moi. On est têtu. Ça peut être mignon à bien des égards, mais ça peut aussi tourner en eau de boudin.
C’est marrant d’ailleurs, parce que si vous rentrez « Au nid », la taverne de Jurgen et Sextus, c’est peut être ce à quoi vous penserez : du boudin. J’suppose que ça ressemble un peu à ça, une boucherie, quand on en prépare : du sang, partout.
Boucherie, tiens, encore un mot qui évoque un peu le champ de bataille que vous apercevrez une fois que l’odeur du sang et de la peau brûlée aura fini de vous surprendre.
Champs de bataille aussi, ça définit bien ce qu’il s’est passé ici. Une sorte de tragédie en trois actes.
Trois, comme le nombre de personnes qui gisent sur le sol de rouge vêtu.
Vêtu, têtu.

Je m’étais toujours demandé à quoi ressemblait Vran, lorsqu’il perdait le contrôle. J’avais eu des récits par le passé, mais je n’arrivais toujours pas à imaginer que cet homme, aussi dingue soit-il, pourrait un jour s’attaquer à moi.
C’était parti d’une simple question à laquelle je n’avais pas voulu répondre. Le pourquoi, le comment, je crois que ce n’est pas ce qui a fait que la sauce a pris. C’est l’histoire d’un homme qui a l’impression qu’on le prend pour un con, et d’une femme qui refuse qu’on l’oblige à quoique ce soit.
Il y avait d’abord eu cet annulaire qu’il avait voulu faire disparaitre, puisque c’était la seule manière, pour eux, de se séparer de leurs alliances, tatouées voilà un peu plus de trois mois. Et puis lorsque la chair avait cédé, et que l’os se rebellait contre la lame, Colombe lui avait même fourni plus puissant, pour qu’enfin Vran lui vire cette alliance. Une affaire d’équipe, probablement un beau geste, s’il n’était pas celui-ci.
Il y avait rapidement eu un témoin, qui ne savait pas encore qu’une dispute de couple finirait par dégénérer, au point de peut être lui coûter la vie. Pourtant, Dan, il les connaissait nos zigotos, et c’est pour ça qu’il avait mis tant de temps à s’interposer.
Tant de temps, un bourre pif Colombesque dans la face de l’époux, réponse en forme de patates de forain, fois deux. Le premier bilan est correct : un pif en sang, une lèvre éclatée, une arcade qui éclatera peut être quand l’hématome aura fini d’enfler. Et une rage que rien ne semble tarir.
Acte deux, à la chaise qu’ils se balancent, Vran ajoute un vol plané. Un vol de Lui-même, qui en pleine lancée vient caresser la tempe gauche d’une Colombe qui, sous l’impact, embrasse le sol. Ko technique. Le reste est flou, Dan se dit que les limites d’une simple dispute de couple est dépassé, même pour Vran et Andréa.
Acte trois, Colombe reprend ses esprits, aperçoit Dan avoir le dessus sur Vran, et sans avoir la force de se lever, se saisit de l’arbalète que Jurgen garde toujours chargée sous le comptoir. Elle ne se vantera jamais, mais c’est la première fois qu’elle touche quelque chose, sans même viser. Et c’est un combo gagnant, puisque le carreau avant de se planter dans le mur aura traversé les deux corps masculins.

Le reste est flou. Du sang. Partout. De l’alcool. Un tisonnier. L’estomac qui se barre en sucette. Puis des soins, par un médecin, un vrai.

Le nid.
Trois corps.
Et du sang.

Pour qu’il ne sache pas qui a passé cette bague à mon doigt.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
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