Vladimir_kriev
Des bébés... Abandonnés, au milieu des déchets de poisson et de coquilles doeufs. Des fillettes, âgées dà peine onze ans, déflorées, violées, par des hommes sans âge, et pour trois écus la passe. Tout juste mieux considérées que des animaux.
La déchéance.
Des pères, avec leur fille, des frères et soeurs qui dorment dans le même lit.
Les mendiants et les voleurs laissés libres dans les rues.
Et, chevauchant cet empilement puant de blessures et de chairs putrides Toi.
Goût salé des embruns, que le vent porte jusquà tes lèvres. Là-haut, vers le soleil étincelant du midi, surplombant Montpellier la Débauchée, les mouettes, au cri si reconnaissble.
Et, tout autour de toi, emplissant la ruelle aride de leur présence, de leurs bruits, faune des quartiers malfamés. Mendiants, estropiés qui retrouveront le soir venu le bras prétendument manquant, lusage dune vue soit-disant perdue. Femmes des ports, sirènes désabusées de marins enivrés. Malfrats, petites frappes, sans âge, sans visage, sans âme.
Cette faune, tu la connais. Tu en es. Là est ta réelle existence, quand enfin les traits, l'identité faussée du noble est tombée.
De loin en loin, des visages connus. Patibulaires, ou quelconques. Mais, chez chacun deux, ton regard acier peut déceler le renflement, la forme, qui trahit, sous le tissu, la présence de la lame. Regards se croisent, visages fauves esquissent brefs saluts.
Car, ici, tu es seigneur en son fief. Quartier misérable, lieu de perdition pour équipages de passage. Des masures, sordides, abritant tâcherons, vendant leur bras et leur santé pour quelques écus quotidiens. Le genre de quartiers ou bourses et gorges savent souvrir à qui avait doigts et lames assez lestes, et cuisses à qui avaient bourses assez emplies.
Possession, fief sordide, en somme. Mais fief tout de même.
Et, tout fief a son château. Son repaire. Le tien se dissimule derrière une porte, anodine, dune des ruelles de cette version méridionale de la Cour des Miracles. Anodine, si ce nest lattroupement habituel de damnés, de lautre côté de la rue, soucieux dobtenir lobole des quelques silhouettes aux pas trop empressés, aux regards trop fuyants, qui fréquentent lendroit.
Alors, porte est poussée. Le frais de la pièce, soulagement après la fournaise du Sud, qui te saute au visage. Tes billes orageuses shabituent enfin à la pénombre, le décor se précise.
Dabord, ce portier. Tu ne sais son nom. Vous vous êtes croisés, au hasard dune soirée, dans un autre tripot. Histoire dune vie, avouée, au gré des verres, pour loublier. Comme tant, vieux vétéran, usé par les guerres sans fins qui déchirent le Royaume et ses provinces. Colosse au crâne ras, vieille trogne marquée, et patte folle. Recruté pour décourager limprudent qui en voudrait à la caisse Ou à la tavernière.
Dans la salle, de çà, de là, tables et chaises à lassise précaire, au bois poli par les coudes de générations divrognes et de matelots. Un comptoir de bois brut, usé par le temps, mais qui abrite des bouteilles dont lexcellence et la rareté détonnent dans ce lieu.
Car là est tout l'intérêt du lieu. Cela pourrait être un rade comme un autre, ou les dames vendent leurs vertus aux marins de passage, ou les ivrognes viennent troquer le fruit de leur mendicité contre mauvais vin. Mais, ça nen est pas. Dans cette atmosphère qui se fait, parfois, étouffante, se croisent deux mondes. Bas-fonds, rapines, stupre, aussi, parfois. Richesse, oisiveté, et luxe. Nobles et bourgeois, parfois, prennent le risque de venir se perdre ici, sencanailler à moindres risques. S'enivrer dalcools fins, fumer à en masquer le plafond pourtant bas. Succomber, qui sait, au Poison dune tavernière qui nen est pas une. Venir acquérir ces biens, rares, exotiques, luxueux, qui sortent, parfois, de la cave, contre de nombreux écus. Biens dont on devine la provenance, les coups de mains sur le port, quand lobscurité cache le larcin, les serrures des entrepôts forcées, les pots-de-vins pour payer la Milice. Mais le bourgeois nen a cure. Lidée de linterdit lui suffit. Lui dévoiler la réalité, les gorges parfois tranchées, les rixes au couteau entre rivaux, cela le ferait fuir. Tout le monde se doute de la provenance de la contrebande. Personne ne cherche à trop en savoir.
Mais, ce soir, tu ne tattardes pas. La salle est encore, pour lheure, déserte, si lon oublie le portier perdu dans son ennui. Alors, ton trousseau ouvre la porte ferrée, derrière le comptoir, dévoile lescalier en colimaçon. Le descendre, pour aller à la cave ; le monter, pour regagner ta tanière.
Car ce bouge mal famé réservé à une luxueuse clientèle sait aussi être ton toit. Pièce simple, à ton image. Une porte te sépare encore de ton antre. Une fois ouverte, et poussée, enfin, te voilà dans ton sanctuaire. Là où le corps sétend, ou lesprit se relâche.
La pièce est simple, sobre, laconique. Une couche, dans un coin, et un anneau, élégant, de fer travaillé, scellé au mur. Un corbeau, qui y déploie ses ailes. Une fenêtre, dont les volets grossiers avouent quelques traits de lumière. Un bureau, bien inutile, car tu ne sais ni lire, ni écrire, mais qui sert de reposoir pour une lame dont tu as fait effacer la devise, et une pipe de bois dur, cadeau -involontaire ?- dune Leffe, au détour dune tranche de vie partagée, dune bouteille savourée.
Et, concession faites à une Amante, un baquet, pour les ablutions, et un tapis, pour réchauffer la pierre.
Chambre à ton image. Sobriété dune vie pauvre, illuminée par une présence.
Bâtiment qui est ton Royaume, à toi, lAbyssal. Surnom donné par une Sorcière, seul être que tu crains. Il te va bien, ce surnom. Tu las adopté.
Pénétrer ici peut être la promesse des pires tourments, comme des rencontres inattendues. Ici sont les Abysses, Royaume de lImprévu.
Oserez-vous y plonger ?
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La déchéance.
Des pères, avec leur fille, des frères et soeurs qui dorment dans le même lit.
Les mendiants et les voleurs laissés libres dans les rues.
Et, chevauchant cet empilement puant de blessures et de chairs putrides Toi.
Goût salé des embruns, que le vent porte jusquà tes lèvres. Là-haut, vers le soleil étincelant du midi, surplombant Montpellier la Débauchée, les mouettes, au cri si reconnaissble.
Et, tout autour de toi, emplissant la ruelle aride de leur présence, de leurs bruits, faune des quartiers malfamés. Mendiants, estropiés qui retrouveront le soir venu le bras prétendument manquant, lusage dune vue soit-disant perdue. Femmes des ports, sirènes désabusées de marins enivrés. Malfrats, petites frappes, sans âge, sans visage, sans âme.
Cette faune, tu la connais. Tu en es. Là est ta réelle existence, quand enfin les traits, l'identité faussée du noble est tombée.
De loin en loin, des visages connus. Patibulaires, ou quelconques. Mais, chez chacun deux, ton regard acier peut déceler le renflement, la forme, qui trahit, sous le tissu, la présence de la lame. Regards se croisent, visages fauves esquissent brefs saluts.
Car, ici, tu es seigneur en son fief. Quartier misérable, lieu de perdition pour équipages de passage. Des masures, sordides, abritant tâcherons, vendant leur bras et leur santé pour quelques écus quotidiens. Le genre de quartiers ou bourses et gorges savent souvrir à qui avait doigts et lames assez lestes, et cuisses à qui avaient bourses assez emplies.
Possession, fief sordide, en somme. Mais fief tout de même.
Et, tout fief a son château. Son repaire. Le tien se dissimule derrière une porte, anodine, dune des ruelles de cette version méridionale de la Cour des Miracles. Anodine, si ce nest lattroupement habituel de damnés, de lautre côté de la rue, soucieux dobtenir lobole des quelques silhouettes aux pas trop empressés, aux regards trop fuyants, qui fréquentent lendroit.
Alors, porte est poussée. Le frais de la pièce, soulagement après la fournaise du Sud, qui te saute au visage. Tes billes orageuses shabituent enfin à la pénombre, le décor se précise.
Dabord, ce portier. Tu ne sais son nom. Vous vous êtes croisés, au hasard dune soirée, dans un autre tripot. Histoire dune vie, avouée, au gré des verres, pour loublier. Comme tant, vieux vétéran, usé par les guerres sans fins qui déchirent le Royaume et ses provinces. Colosse au crâne ras, vieille trogne marquée, et patte folle. Recruté pour décourager limprudent qui en voudrait à la caisse Ou à la tavernière.
Dans la salle, de çà, de là, tables et chaises à lassise précaire, au bois poli par les coudes de générations divrognes et de matelots. Un comptoir de bois brut, usé par le temps, mais qui abrite des bouteilles dont lexcellence et la rareté détonnent dans ce lieu.
Car là est tout l'intérêt du lieu. Cela pourrait être un rade comme un autre, ou les dames vendent leurs vertus aux marins de passage, ou les ivrognes viennent troquer le fruit de leur mendicité contre mauvais vin. Mais, ça nen est pas. Dans cette atmosphère qui se fait, parfois, étouffante, se croisent deux mondes. Bas-fonds, rapines, stupre, aussi, parfois. Richesse, oisiveté, et luxe. Nobles et bourgeois, parfois, prennent le risque de venir se perdre ici, sencanailler à moindres risques. S'enivrer dalcools fins, fumer à en masquer le plafond pourtant bas. Succomber, qui sait, au Poison dune tavernière qui nen est pas une. Venir acquérir ces biens, rares, exotiques, luxueux, qui sortent, parfois, de la cave, contre de nombreux écus. Biens dont on devine la provenance, les coups de mains sur le port, quand lobscurité cache le larcin, les serrures des entrepôts forcées, les pots-de-vins pour payer la Milice. Mais le bourgeois nen a cure. Lidée de linterdit lui suffit. Lui dévoiler la réalité, les gorges parfois tranchées, les rixes au couteau entre rivaux, cela le ferait fuir. Tout le monde se doute de la provenance de la contrebande. Personne ne cherche à trop en savoir.
Mais, ce soir, tu ne tattardes pas. La salle est encore, pour lheure, déserte, si lon oublie le portier perdu dans son ennui. Alors, ton trousseau ouvre la porte ferrée, derrière le comptoir, dévoile lescalier en colimaçon. Le descendre, pour aller à la cave ; le monter, pour regagner ta tanière.
Car ce bouge mal famé réservé à une luxueuse clientèle sait aussi être ton toit. Pièce simple, à ton image. Une porte te sépare encore de ton antre. Une fois ouverte, et poussée, enfin, te voilà dans ton sanctuaire. Là où le corps sétend, ou lesprit se relâche.
La pièce est simple, sobre, laconique. Une couche, dans un coin, et un anneau, élégant, de fer travaillé, scellé au mur. Un corbeau, qui y déploie ses ailes. Une fenêtre, dont les volets grossiers avouent quelques traits de lumière. Un bureau, bien inutile, car tu ne sais ni lire, ni écrire, mais qui sert de reposoir pour une lame dont tu as fait effacer la devise, et une pipe de bois dur, cadeau -involontaire ?- dune Leffe, au détour dune tranche de vie partagée, dune bouteille savourée.
Et, concession faites à une Amante, un baquet, pour les ablutions, et un tapis, pour réchauffer la pierre.
Chambre à ton image. Sobriété dune vie pauvre, illuminée par une présence.
Bâtiment qui est ton Royaume, à toi, lAbyssal. Surnom donné par une Sorcière, seul être que tu crains. Il te va bien, ce surnom. Tu las adopté.
Pénétrer ici peut être la promesse des pires tourments, comme des rencontres inattendues. Ici sont les Abysses, Royaume de lImprévu.
Oserez-vous y plonger ?
[La participation à ce RP est libre, et même fortement encouragée ! Toutefois, merci de respecter lidentité du lieu, qui nest pas une taverne ordinaire. Y faire intervenir un personnage, cest accepter léventualité de conséquences négatives sur lui.
Pour tout RP entraînant des conséquences importantes sur les lieux -arrivée de la Milice, attaque dun groupe hostile, etc-, merci de contacter JD Vladimir_Kriev par MP sur Forum 1, afin den discuter au préalable.
Au plaisir de vous lire !]
Pour tout RP entraînant des conséquences importantes sur les lieux -arrivée de la Milice, attaque dun groupe hostile, etc-, merci de contacter JD Vladimir_Kriev par MP sur Forum 1, afin den discuter au préalable.
Au plaisir de vous lire !]
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