.elle
L'amour le loup est risque
Dis-moi oui Mais non
Ne dis plus jamais non
Et plus Mon coeur sous X
(Oui... Mais non.Mylène Farmer)
Lion en cage retenant son envie de rugir, oui ça aurait pu ressembler à ça, mais c'était s'offrir bien trop de supposition sur la raison de cet élan avorté, de ce coïtus interruptus, eusse t-il fallu qu'il soit "débutus" pour cela, et Dacien venait de tout stopper, d'un recul de quelques mots, d'un "je ne peux pas ici...".
Qu'avait-il de spécial cet ici ou peut-être n'avait-il pas assez de spécial, à son goût. Après tout certains entretiens s'étaient déroulés l'un sans l'autre, peut-être évaluait-il les galantes compétences de certaines contre ce même bureau, ou en deça, à moins que ce ne soit le mur...
A la vérité, sur l'instant, la raison lui importait autant que cet insecte qui venait lui bourdonner à l'oreille, c'était là, niché au creux de son ventre, cette frustration grandissante, cette envie contenue, ces échauffements, ces caresses à en devenir folle ?
D'autres avaient essayés déjà avant lui mais oui disons que le refus de Dacien était un retour de bâton mérité mais honnêtement... C'était ainsi que sans y paraitre les envies de viol, pourquoi pas de meurtre, devaient finir par prendre naissance.
Et pourtant elle n'en dirait rien, on ne dit pas ça, bien sur que non, on sourit, on passe plus rapidement dans le regard de l'autre, car le fuir serait s'avouer, livrer le désagréable de ce moment alors qu'elle avait excusé son absence et son indifférence si peut de temps avant, à peine une poignée de minutes plus tôt.
Et l'inspiration se fait légère, étoffe reprenant sa place initiale, finesse du linge glissant sur sa peau jusqu'à se voir contraint d'un laçage à y siéger, amère réalité d'un moment de grâce écourté.
- Ne t'inquiète pas... Tu as du travail, Etienne attend les comptes...
Déporter son pas et attraper un document, n'importe lequel le laissant glisser entre ses doigts, par chance à peu près celui qui appuierait son échappatoire de l'instant, corps floral frôlant à peine celui du ténébreux à l'échange d'un fugace, et presque chaste.
- Je descend à l'intendance pour les commandes.
Un sourire léger, et dans un dernier geste pour se réajuster un "à plus tard" s'envole dans le sillage parfumé alors que la porte grince de nouveau et que la rose disparait pour aller oublier sa frustration au sol-sol, avec un peu de chance, l'office aurait encore de ces fruits gorgés de jus sur qui se venger.
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