Andrea_
Je maudissais les jours de chasser la nuit. Jexécrais la lenteur des gens qui mentouraient. Je condamnais les refus, défonçaient les portes qui se fermaient.
Je haïssais que Moet sabsente de plus en plus longtemps, à croire quelle fatiguait. Je réprouvais cette boule qui chaque jour ne faisait que croitre en mon sein. Je vomissais leurs rires et tempêtais mes colères.
Mais plus que tout, je détestais te savoir en danger.
Je maccrochais aux souvenirs de toi comme une moule à son rocher. Je chérissais tes grands yeux verts et les rires que tu avais su distiller par le passé en refusant la simple idée quils soient passés. Je timaginais reprendre des forces, tourner en rond dans une cage bien trop petite pour un homme épris de liberté. Jimaginais les sombres pensées qui traversaient probablement ton esprit, dune mère trop vite enlevée, dun père qui lui, avait réussi ce que je mévertuais, moi, à reproduire à mon échelle, et jespérais que tu avais suffisamment foi en moi, pour taccrocher la vie.
Mes pelos nétaient pas revenu, sans surprise.
Trois jours avaient été nécessaires pour réunir ce dont javais besoin, trois jours. Trois de trop, quand mon esprit ne tavait pas quitté une seconde. Il ny avait plus alors de place à lenvie, je ne vivais, je ne survivais que pour lessentiel.
Dun bouiboui qui ne ressemblait pas à grand-chose sinon à un tripot abandonné, au bureau feutré où javais déposé assez dargent pour attiser la convoitise, ma voix prenait de lampleur.
Jamais, auparavant, je navais remué ciel et terre à ce point, pour quelquun. Comme jamais, avant, je navais pu porter autant dattentions à quelquun avant toi.
Javais laissé tant dAmour sur le bord dune route, tant de draps froids après mon passage, tant de missives excusant ma fuite. Javais tant de fois claquer la porte sans me retourner que je prenais la mesure de toute la force quil fallait déployer pour y arriver. Mais la place nétait pas aux regrets.
Javais tapé du poing sur la table lorsquils avaient évoqué les risques inconsidérés. Javais soudoyé, tempêté, et je lavoue à demi-mots, supplié pour quon me laisse le dernier mot. Quon me laisse exprimer ici, ce que tu mavais refusé en te faisant prisonnier pour sauver notre projet.
Javais noirci des vélins, fait des plans, expliqué les reliefs, les forêts et les tentes. Tenté dévaluer le nombre, la force et les armes. Javais perdu la foi, la force, la parole et même été tentée den dire plus, pour quils comprennent limportance de cette organisation dont le homard avait fait une sorte de secte. Mais cétait NOTRE cause.
Ils mont cru désespérée, déraisonnable même folle à lier.
Mais rien, ni personne ne pouvait entraver ce qui nous unissait. Et je ne leur demandais pas de comprendre, seulement daccepter cet argent et dexécuter.
La dernière soirée fût probablement la plus longue.
Dehors déjà les chevaux semblaient simpatienter et javais, pour la première fois depuis notre séparation embrassé Morphée sereinement, épuisée de ce combat de plusieurs jours.
Lesprit apaisé mavait joué des tours, inondant mes songes démeraudes pénétrants, se rappelant dun chapeau posé sur table, dun grappin qui natteignait pas les pierres. Ton rire balayait lair, quand ton corps trempé ne semblait pas apprécier la fraîcheur de leau. Et ta main immergée sur ce rocher. Ces marques sur ton dos. Mes larmes sur ton pouce. Tout semblait saccélérer. Tourbillonner. Tes yeux sur un coffre. Ta main ensanglantée surgissant dune falaise. Ta bouche dégoulinant dun vin versé. Une barrette. Une chaîne. Des éclats de verre. La pluie. Un drap. Toi.
Combien de temps Morphée mavait bercé ? Assez pour ne pas vouloir y retourner. Trop, pour ne pas vouloir te retrouver.
En silence javais posé pieds à terre. Et ce lacet à mes cheveux. Cette chemise en lambeaux que ton parfum avait depuis longtemps quitté. Ce bouclier. Cette épée.
Jévoluais entre les mercenaires avec lallure de celles qui ont déjà tout vaincu, la démarche assurée et le menton fier de ce que nous allons accomplir, ensemble. Et le silence de ceux qui nont pas peur de la mort et qui aiment flirter avec Elle pour parvenir à leur fin.
Et puisque ma fin serait la tienne,
Que bien avant le lever du soleil, à laube de ce sixième jour, tu puisses entendre les chevaux battre la terre jusquà toi,
Que les torches bientôt illuminent le ciel avant les tentes,
Que le cri dune quarantaine dhommes se mêle à tes geôliers,
Avec en tête ton Autre au visage déformé par la rage
Car même si je nai pas eu le temps de le te le dire : je reviens te chercher.
Le sang avait coulé, et au sang salissant sur ma lame je naccordais aucune importance, je progressais vers les cages à la recherche dun crâne glabre qui maurait sourit, de ce sourire qui mavait fait déclencher cette bataille aux allures de guerre.
Mais tu nes pas là et laube se souviendrait longtemps de cette tête tranchée sèchement, car où que tu sois.
Je te trouverais.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Je haïssais que Moet sabsente de plus en plus longtemps, à croire quelle fatiguait. Je réprouvais cette boule qui chaque jour ne faisait que croitre en mon sein. Je vomissais leurs rires et tempêtais mes colères.
Mais plus que tout, je détestais te savoir en danger.
Je maccrochais aux souvenirs de toi comme une moule à son rocher. Je chérissais tes grands yeux verts et les rires que tu avais su distiller par le passé en refusant la simple idée quils soient passés. Je timaginais reprendre des forces, tourner en rond dans une cage bien trop petite pour un homme épris de liberté. Jimaginais les sombres pensées qui traversaient probablement ton esprit, dune mère trop vite enlevée, dun père qui lui, avait réussi ce que je mévertuais, moi, à reproduire à mon échelle, et jespérais que tu avais suffisamment foi en moi, pour taccrocher la vie.
Mes pelos nétaient pas revenu, sans surprise.
Trois jours avaient été nécessaires pour réunir ce dont javais besoin, trois jours. Trois de trop, quand mon esprit ne tavait pas quitté une seconde. Il ny avait plus alors de place à lenvie, je ne vivais, je ne survivais que pour lessentiel.
Dun bouiboui qui ne ressemblait pas à grand-chose sinon à un tripot abandonné, au bureau feutré où javais déposé assez dargent pour attiser la convoitise, ma voix prenait de lampleur.
Jamais, auparavant, je navais remué ciel et terre à ce point, pour quelquun. Comme jamais, avant, je navais pu porter autant dattentions à quelquun avant toi.
Javais laissé tant dAmour sur le bord dune route, tant de draps froids après mon passage, tant de missives excusant ma fuite. Javais tant de fois claquer la porte sans me retourner que je prenais la mesure de toute la force quil fallait déployer pour y arriver. Mais la place nétait pas aux regrets.
Javais tapé du poing sur la table lorsquils avaient évoqué les risques inconsidérés. Javais soudoyé, tempêté, et je lavoue à demi-mots, supplié pour quon me laisse le dernier mot. Quon me laisse exprimer ici, ce que tu mavais refusé en te faisant prisonnier pour sauver notre projet.
Javais noirci des vélins, fait des plans, expliqué les reliefs, les forêts et les tentes. Tenté dévaluer le nombre, la force et les armes. Javais perdu la foi, la force, la parole et même été tentée den dire plus, pour quils comprennent limportance de cette organisation dont le homard avait fait une sorte de secte. Mais cétait NOTRE cause.
Ils mont cru désespérée, déraisonnable même folle à lier.
Mais rien, ni personne ne pouvait entraver ce qui nous unissait. Et je ne leur demandais pas de comprendre, seulement daccepter cet argent et dexécuter.
La dernière soirée fût probablement la plus longue.
Dehors déjà les chevaux semblaient simpatienter et javais, pour la première fois depuis notre séparation embrassé Morphée sereinement, épuisée de ce combat de plusieurs jours.
Lesprit apaisé mavait joué des tours, inondant mes songes démeraudes pénétrants, se rappelant dun chapeau posé sur table, dun grappin qui natteignait pas les pierres. Ton rire balayait lair, quand ton corps trempé ne semblait pas apprécier la fraîcheur de leau. Et ta main immergée sur ce rocher. Ces marques sur ton dos. Mes larmes sur ton pouce. Tout semblait saccélérer. Tourbillonner. Tes yeux sur un coffre. Ta main ensanglantée surgissant dune falaise. Ta bouche dégoulinant dun vin versé. Une barrette. Une chaîne. Des éclats de verre. La pluie. Un drap. Toi.
Combien de temps Morphée mavait bercé ? Assez pour ne pas vouloir y retourner. Trop, pour ne pas vouloir te retrouver.
En silence javais posé pieds à terre. Et ce lacet à mes cheveux. Cette chemise en lambeaux que ton parfum avait depuis longtemps quitté. Ce bouclier. Cette épée.
Jévoluais entre les mercenaires avec lallure de celles qui ont déjà tout vaincu, la démarche assurée et le menton fier de ce que nous allons accomplir, ensemble. Et le silence de ceux qui nont pas peur de la mort et qui aiment flirter avec Elle pour parvenir à leur fin.
Et puisque ma fin serait la tienne,
Que bien avant le lever du soleil, à laube de ce sixième jour, tu puisses entendre les chevaux battre la terre jusquà toi,
Que les torches bientôt illuminent le ciel avant les tentes,
Que le cri dune quarantaine dhommes se mêle à tes geôliers,
Avec en tête ton Autre au visage déformé par la rage
Car même si je nai pas eu le temps de le te le dire : je reviens te chercher.
Le sang avait coulé, et au sang salissant sur ma lame je naccordais aucune importance, je progressais vers les cages à la recherche dun crâne glabre qui maurait sourit, de ce sourire qui mavait fait déclencher cette bataille aux allures de guerre.
Mais tu nes pas là et laube se souviendrait longtemps de cette tête tranchée sèchement, car où que tu sois.
Je te trouverais.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.