Aertan
La charrette
Il n'était pas aux commandes, Lys l'était, tout comme elle était aux commandes de son destin et, quelque part du leur aussi.
Il s'était assis à l'arrière de la charrette, taciturne et pensif. Il n'envisageait plus rien, ayant maintes et maintes fois tenté de deviner les scénarios, arrivant à chaque fois à la même conclusion, il y avait tellement d'issus imaginables qu'il ne pouvait se préparer à chacune d'elle.
Il se concentrait plutôt sur ce qu'il savait. Lys allait se jeter dans la gueule du loup, poison en poche. Eux deux attendraient dehors, à vue, pas trop loin des chevaux, tout ça n'avait rien de bien ficelé. Les plans décousus, il n'aimait guère, lui, le maniaque du contrôle.
Il ferma les yeux, sa tête se balançant au rythme des secousses. Son cur se mit à battre plus fort contre ses temps. Ils étaient dans cette phase d'attente, tels deux gladiateurs qui attendaient que les grilles de l'arène s'ouvre, sachant qu'ils devront y aller corps et âme pour en ressortir vivant.
Quelque chose clochait. Son mental combatif soiffard de sang contrastait fatalement avec l'attentisme dont ils feront preuve. Comment, alors que leur ennemi juré se tiendrait à quelques encablures de leur position, pourraient ils rester inertes en laissant leur destin aux mains d'une quasi étrangère.
Tous à vos postes !
L'auberge se devinait à travers les branchages, songeur il noua la longe autour d'un tronc. Il se retourna et tapa sur l'encolure de la brave bête, quelque chose le taraudait. Il passa à coté de Déa alors que celle ci chuchotait à l'oreille de Lys. Son regard s'alourdit sur la courageuse libérée et il étira un sourire triste de façade. Ses doutes grandissaient à mesure qu'ils approchaient du but, était il en train de flancher ? n'avait il pas la raison assez solide pour outrepasser la folie qui le guettait ? il était en train de tout remettre en doute, depuis le rocher à l'émeraude, depuis l'informateur, depuis ce camps de bandit, depuis son isolement, depuis la découverte des filles jusqu'à maintenant. Il n'avait pas les idées claires et il se haïssait d'être aussi fébrile alors qu'ils touchaient enfin leur but.
Lys quittait l'orée du sous bois, après quelques pas légers sur le chemin qui se transformait en sable elle se retourna à l'interpellation d'Aert :
Lys ! reviens ! je crois qu'on s'est trompé de moment, il faut attendre l'élévation de la lune.
Au loin, sur le sable, près des murs de l'auberge, il aperçut un groupuscule d'hommes à coté de chevaux, ils semblaient attendre quelque chose, comme un ordre de départ. Les craintes de monsieur propre grimpèrent en flèche et elles furent confirmées par les mots de la catin :
Le soleil se pare de rose Aert, il est l'heure !
Elle se retourna et accéléra la cadence, ce changement de rythme laissait une drôle d'odeur de nervosité, avait elle aperçut cette lueur dans le regard d'Aert ?
Alerte générale !
(dédicace au commissaire Gibert)
Sans plus attendre il se précipita vers Andréa, lui attrapa le poignet et l'entraîna à toute vitesse vers les chevaux. Il détacha nerveusement les longes et frappa sèchement sur la croupe des deux bourrins qui ne se firent pas prier pour disparaître au galop entre les conifères. Bientôt leurs sabots résonneront au loin.
Disposant d'une fenêtre de temps limitée, il entraîna sa complice, qui devait bien se demander ce qui lui passait par la tête, à l'abri derrière les racines imposantes d'un chêne allongé. Depuis leur cachette il tourna son visage vers elle, à ce moment là elle devinera dans son regard qu'il n'était pas fou, que ses craintes n'étaient pas le fruit de ses hallucinations alimentées par une fébrilité supposée car, au loin, d'autres bruits de sabots s'amplifiaient. Il se contentera de quelques mots résumant la situation, ils n'avaient pas le temps :
Lys est une traîtresse, comment aurait elle su pour la phrase sur le bois autrement ?
Il plaqua l'arrière de son crâne contre la terre froide du pied de l'arbre mort. Il était tiraillé entre l'amertume d'avoir failli s'être fait piéger et le soulagement d'y avoir échappé de peu mais pour l'heure, la situation était largement à leur désavantage, encore une fois, mais dos au mur, ils étaient les meilleurs. Il posa son regard profondément noyé d'assurance sur elle, son sourire machiavélique défigurait à nouveau son faciès. Certains appelleront ça du masochisme mais il se délectait de ces situations quasi impossible comportant de hauts risques fatidiques, c'étaient ces moments qui le faisaient se sentir en vie et il ne remerciera jamais assez la femme qui se tient à ses côtés pour les réveillés un jour à Bordeaux.
Il jeta un regard furtif par dessus les racines. Un, deux, trois...et quatre ! Il s'accroupit à nouveau, posa sa main sur celle de Déa et secouant la tête négativement. Heureusement qu'ils se connaissaient parfaitement, le langage des signes était désormais fluide contrairement à leur première prise de muraille il y a ...déjà longtemps.
Il attrapa une branche solide qui jonchait le sol argileux. Un cheval, deux chevaux, trois chevaux et...BIM ! Il surgit tel un ouragan et de sa batte de baseball forestière il explosa le crâne du cavalier à la traîne. Homerun ! Le corps fit un vol plané en marche arrière et s'écrasa lourdement sur le dos. Si la situation n'était pas si urgente il aurait couru partout en agitant sa branche dans les airs comme un Cro-magnon qui aurait découvert le feu. Il se contenta d'un sourire en coin vers sa complice, sourire appuyé de fierté. Il avança lentement vers la gueule cassée et, voulant s'assurer qu'il porte bien son nom, il écrasa sa semelle sur le visage du gisant. Il profita du tortillage de douleur de la limace pour lui soutirer aisément son sabre. Il s'approcha calmement du cheval apeuré en cachant l'arme fraîchement saisie dans son dos, l'autre main tendue vers lui. Il lui murmura quelques mots apaisants dans le genre "tout doux" ou encore "hola" ou bien "du calme du calme", pas après pas, il finit par poser sa main sur son flanc. L'animal expulsa l'air de ses naseaux et Aertan le chevaucha. Il enroula la corde autour de son poignet pour bien être cramponné et la pression de main gauche sur le manche du sabre se raffermit.
La donne change Déa, rattrape Lys, je m'occupe des deux gardes restants.
Les éperons s'enfoncèrent dans la chair de l'équidé et ils partirent au galop. Le lien lui rongeait lentement la peau par les frottements, le vent s'engouffra dans sa chemise, les sabots levèrent des filet de sable. Les cheveux de jais furent dépassés, il ne lui prêta pas attention, son regard était rivé sur les deux gardes sur la plage. Ils se retournèrent, trop tard, le dothraki improvisé leva son sabre et trancha une gorge. Il tira de sa main nouée sur le mors et fit demi tour, il prit en chasse le fuyard et bientôt la lame de carmin déchirera un dos. Il tira sèchement sur la corde, le cheval se cabra. Décor digne d'une toile. Il descendit de son destrier et ses bottes foulèrent le sable. Il s'assura de la mort des hommes en enfonçant la pointe de sa lame dans le coeur des vaincus.
Dénué de toute peur, il s'avança lentement, vers Lys. Métaphore d'un messager funeste, regard luisant d'un éclat diabolique, il la fit reculer tout en se nourrissant de la peur qu'on pouvait lire dans ses yeux.
Alors oui elle devait avoir ses raisons, oui elle avait du s'être fait guider par la pression, par la terreur mais elle les avait trahi et sur ça, il n'avait aucune pitié.
La noiraude pourtant si fière s'écroula dans le sable, terrassée d'effroi.
Aertan leva la tête.
Elle est à toi.
Il n'était pas aux commandes, Lys l'était, tout comme elle était aux commandes de son destin et, quelque part du leur aussi.
Il s'était assis à l'arrière de la charrette, taciturne et pensif. Il n'envisageait plus rien, ayant maintes et maintes fois tenté de deviner les scénarios, arrivant à chaque fois à la même conclusion, il y avait tellement d'issus imaginables qu'il ne pouvait se préparer à chacune d'elle.
Il se concentrait plutôt sur ce qu'il savait. Lys allait se jeter dans la gueule du loup, poison en poche. Eux deux attendraient dehors, à vue, pas trop loin des chevaux, tout ça n'avait rien de bien ficelé. Les plans décousus, il n'aimait guère, lui, le maniaque du contrôle.
Il ferma les yeux, sa tête se balançant au rythme des secousses. Son cur se mit à battre plus fort contre ses temps. Ils étaient dans cette phase d'attente, tels deux gladiateurs qui attendaient que les grilles de l'arène s'ouvre, sachant qu'ils devront y aller corps et âme pour en ressortir vivant.
Quelque chose clochait. Son mental combatif soiffard de sang contrastait fatalement avec l'attentisme dont ils feront preuve. Comment, alors que leur ennemi juré se tiendrait à quelques encablures de leur position, pourraient ils rester inertes en laissant leur destin aux mains d'une quasi étrangère.
Tous à vos postes !
L'auberge se devinait à travers les branchages, songeur il noua la longe autour d'un tronc. Il se retourna et tapa sur l'encolure de la brave bête, quelque chose le taraudait. Il passa à coté de Déa alors que celle ci chuchotait à l'oreille de Lys. Son regard s'alourdit sur la courageuse libérée et il étira un sourire triste de façade. Ses doutes grandissaient à mesure qu'ils approchaient du but, était il en train de flancher ? n'avait il pas la raison assez solide pour outrepasser la folie qui le guettait ? il était en train de tout remettre en doute, depuis le rocher à l'émeraude, depuis l'informateur, depuis ce camps de bandit, depuis son isolement, depuis la découverte des filles jusqu'à maintenant. Il n'avait pas les idées claires et il se haïssait d'être aussi fébrile alors qu'ils touchaient enfin leur but.
Lys quittait l'orée du sous bois, après quelques pas légers sur le chemin qui se transformait en sable elle se retourna à l'interpellation d'Aert :
Lys ! reviens ! je crois qu'on s'est trompé de moment, il faut attendre l'élévation de la lune.
Au loin, sur le sable, près des murs de l'auberge, il aperçut un groupuscule d'hommes à coté de chevaux, ils semblaient attendre quelque chose, comme un ordre de départ. Les craintes de monsieur propre grimpèrent en flèche et elles furent confirmées par les mots de la catin :
Le soleil se pare de rose Aert, il est l'heure !
Elle se retourna et accéléra la cadence, ce changement de rythme laissait une drôle d'odeur de nervosité, avait elle aperçut cette lueur dans le regard d'Aert ?
Alerte générale !
(dédicace au commissaire Gibert)
Sans plus attendre il se précipita vers Andréa, lui attrapa le poignet et l'entraîna à toute vitesse vers les chevaux. Il détacha nerveusement les longes et frappa sèchement sur la croupe des deux bourrins qui ne se firent pas prier pour disparaître au galop entre les conifères. Bientôt leurs sabots résonneront au loin.
Disposant d'une fenêtre de temps limitée, il entraîna sa complice, qui devait bien se demander ce qui lui passait par la tête, à l'abri derrière les racines imposantes d'un chêne allongé. Depuis leur cachette il tourna son visage vers elle, à ce moment là elle devinera dans son regard qu'il n'était pas fou, que ses craintes n'étaient pas le fruit de ses hallucinations alimentées par une fébrilité supposée car, au loin, d'autres bruits de sabots s'amplifiaient. Il se contentera de quelques mots résumant la situation, ils n'avaient pas le temps :
Lys est une traîtresse, comment aurait elle su pour la phrase sur le bois autrement ?
Il plaqua l'arrière de son crâne contre la terre froide du pied de l'arbre mort. Il était tiraillé entre l'amertume d'avoir failli s'être fait piéger et le soulagement d'y avoir échappé de peu mais pour l'heure, la situation était largement à leur désavantage, encore une fois, mais dos au mur, ils étaient les meilleurs. Il posa son regard profondément noyé d'assurance sur elle, son sourire machiavélique défigurait à nouveau son faciès. Certains appelleront ça du masochisme mais il se délectait de ces situations quasi impossible comportant de hauts risques fatidiques, c'étaient ces moments qui le faisaient se sentir en vie et il ne remerciera jamais assez la femme qui se tient à ses côtés pour les réveillés un jour à Bordeaux.
Il jeta un regard furtif par dessus les racines. Un, deux, trois...et quatre ! Il s'accroupit à nouveau, posa sa main sur celle de Déa et secouant la tête négativement. Heureusement qu'ils se connaissaient parfaitement, le langage des signes était désormais fluide contrairement à leur première prise de muraille il y a ...déjà longtemps.
Il attrapa une branche solide qui jonchait le sol argileux. Un cheval, deux chevaux, trois chevaux et...BIM ! Il surgit tel un ouragan et de sa batte de baseball forestière il explosa le crâne du cavalier à la traîne. Homerun ! Le corps fit un vol plané en marche arrière et s'écrasa lourdement sur le dos. Si la situation n'était pas si urgente il aurait couru partout en agitant sa branche dans les airs comme un Cro-magnon qui aurait découvert le feu. Il se contenta d'un sourire en coin vers sa complice, sourire appuyé de fierté. Il avança lentement vers la gueule cassée et, voulant s'assurer qu'il porte bien son nom, il écrasa sa semelle sur le visage du gisant. Il profita du tortillage de douleur de la limace pour lui soutirer aisément son sabre. Il s'approcha calmement du cheval apeuré en cachant l'arme fraîchement saisie dans son dos, l'autre main tendue vers lui. Il lui murmura quelques mots apaisants dans le genre "tout doux" ou encore "hola" ou bien "du calme du calme", pas après pas, il finit par poser sa main sur son flanc. L'animal expulsa l'air de ses naseaux et Aertan le chevaucha. Il enroula la corde autour de son poignet pour bien être cramponné et la pression de main gauche sur le manche du sabre se raffermit.
La donne change Déa, rattrape Lys, je m'occupe des deux gardes restants.
Les éperons s'enfoncèrent dans la chair de l'équidé et ils partirent au galop. Le lien lui rongeait lentement la peau par les frottements, le vent s'engouffra dans sa chemise, les sabots levèrent des filet de sable. Les cheveux de jais furent dépassés, il ne lui prêta pas attention, son regard était rivé sur les deux gardes sur la plage. Ils se retournèrent, trop tard, le dothraki improvisé leva son sabre et trancha une gorge. Il tira de sa main nouée sur le mors et fit demi tour, il prit en chasse le fuyard et bientôt la lame de carmin déchirera un dos. Il tira sèchement sur la corde, le cheval se cabra. Décor digne d'une toile. Il descendit de son destrier et ses bottes foulèrent le sable. Il s'assura de la mort des hommes en enfonçant la pointe de sa lame dans le coeur des vaincus.
Dénué de toute peur, il s'avança lentement, vers Lys. Métaphore d'un messager funeste, regard luisant d'un éclat diabolique, il la fit reculer tout en se nourrissant de la peur qu'on pouvait lire dans ses yeux.
Alors oui elle devait avoir ses raisons, oui elle avait du s'être fait guider par la pression, par la terreur mais elle les avait trahi et sur ça, il n'avait aucune pitié.
La noiraude pourtant si fière s'écroula dans le sable, terrassée d'effroi.
Aertan leva la tête.
Elle est à toi.