Voilà c'était fait, Fanch avait cédé sa Caraque de Guerre à son fidèle second. Les vraies raisons de ce don n'étaient pas connues de sa fille et sa femme.
L'homme avait juste dit: "C'est un bon marin, il saura se débrouiller et écumer les mers!" alors qu'en fait, la raison était tout autre mais ça, c'est une autre histoire.
Donc pour en revenir à nos moutons, nos héros s'apprêtaient à festoyer pour l'occasion, Fanch avait ramené des denrées de luxe et autres mets plus raffinés les uns que les autres.
La fête battait son plein et la soirée fut magnifique. Beaucoup de rire, de joie, de bonne humeur
de nourriture et dalcool aussi ! Une soirée tellement belle quelle sétait éternisée jusquà tard dans la nuit. Elina était fatiguée et elle était partie se coucher. Les parents, quant à eux, avaient commencé à ranger.
Tout en rangeant, le couple discutait et riait encore de cette soirée parfaite, jusqu'au moment où on frappa à la porte. Fanch alla voir et ouvrit, se demandant qui pouvait bien se présenter à cette heure tardive. Il se tenait la, sur le pas de la porte avec une arbalète entre les mains.
Le temps était froid et sec, l'homme était couvert mais la lumière sortant de la maison lui éclairait le visage.
Il nen croyait pas ses yeux : Aristide, son père, était revenu. Il puait l'alcool et commençait à vociférer des insultes à l'égard de son fils tout en le menaçant de son arme.
Il était jaloux et encore saoul, alcoolique notoire, Fanch n'avait plus eu de nouvelle depuis le jour où sa mère avait mit le vieux dehors.
Le vieux poussa Fanch pour rentrer dans la maison tout en le menaçant de larme, Fanch leva les mains en lair pour ne pas tenter le moindre geste.
Aristide continua à hurler :
"Tu as poussé ta mère à me jeter dehors, je viens te le faire payer aujourd'hui".Fanch essaya de le raisonner, mais l'alcoolique était tellement saoul et n'était absolument pas réceptif au moindre dialogue. Notre jeune héros se décida, il fallait agir maintenant.
Etant un combattant émérite, il ne doutait pas une seconde de pouvoir prendre le dessus sur un homme bien plus vieux que lui et qui plus est, alcoolisé. Par contre ce qu'il n'avait pas calculé, c'était que le pochtron appuie sur la détente. Tout sest passé très vite.
Le carreau partit et Fanch l'évita de justesse. Cest en entendant le cri atroce de sa femme quil comprit le drame. Le carreau s'était fiché dans sa poitrine.
Fanch fut prit d'une rage incontrôlable et commença à se battre avec l'assassin, il ne put s'arrêter, Aristide le blessa à plusieurs reprises mais il ne ressentait aucune douleur, il était dans un état second. Il avait en tête le visage de sa femme, sa blessure à la poitrine qui lavait tuée presque sur le coup. Il s'arrêta quand il se rendit compte que l'homme n'était plus qu'un amas de chair sanguinolente sur le sol.
Par chance, les cris navaient pas réveillé Elina. Elle navait pas assisté à cette scène dhorreur.
Fanch entreprit donc de sortir le cadavre de son père, tout du moins, cest ce quil croyait, et il le jeta dans un fossé. Cet homme avait tué sa femme et ne méritait pas mieux que d'être traité comme une ordure.
Il rentra chez lui, finit de nettoyer le sang de l'homme et celui de sa femme, retira le carreau de la plaie, la recousit, et la coucha dans son lit. Lit qui sera désormais son lit de mort. Fanch, pendant toute cette partie de la nuit n'avait cessé de pleurer en silence.
Ce fut extrêmement dur pour cet homme qui se jura de ne plus aimer aucune femme pour éviter un tel malheur.
Lorsque tout fut prêt, le petit matin pointait le bout de son nez, Fanch était exténué lorsqu'il entendit un bruit, Elina venait de se réveiller.
Il la rejoignit et la prit dans ses bras, et se laissa aller, les larmes roulaient le long de ses joues et n'en finissaient plus.
Il raconta à Elina sa version de lhistoire : sa maman était gravement malade et elle venait de succomber à sa maladie, maladie quils lui avaient cachés pour la protéger. Encore un mensonge de famille mais il fallait absolument protéger la petite, petite qui était désormais adolescente dailleurs, elle était maintenant la personne la plus importante à ses yeux.
Elina comprit vite ce que cela signifiait. Sa mère était partit pour toujours, elle ne la reverrait plus. Le monde sécroula sous ses pieds. Mais elle se devait dêtre forte pour son père. Il ne restait plus que lui dans sa vie (cest ce quelle croyait à lépoque), cette épreuve allait certainement resserrer leurs liens.
Ils allèrent tous les deux se recueillir devant Clothilde, Fanch l'embrassa amoureusement, des larmes le long des joues. Elina laissa éclater son chagrin et ils passèrent la matinée ainsi, à la veiller.
Ils avaient consacré laprès-midi à préparer leur voyage : le strict nécessaire pour bouger plus facilement. Une fois fait, ils avaient attendu que la nuit tombe afin de lancer le départ. Il était temps de changer de vie et de décors. Huile partout dans la maison, Elina quitta la maison et Fanch laissa tomber une chandelle dans la chambre, la maison était devenue le crématorium de Clothilde.
Ils laissèrent donc derrière eux la plupart de leurs biens et partirent sur les routes pour une nouvelle vie.
Texte écrit en collaboration avec JD Elina, merci à elle.