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[RP]Taverne au divin nectar

Mary.r
La Rouquine passait devant une taverne dont une odeur alléchante sortait de là. Elle ouvre la porte et découvre que la môme était déjà attablée.

Non detza t'es une crève faim toi.

Elle prend place juste à coté d'elle, et se mit à regarder l'assiette avant de piocher de dans.

hmm du lard

et hop elle engloutit un morceau.

dit t'as rien à picoler avec? TAVERNIEEEERE!!! Ramène un pichet, la ptit n'a rien à boire. non detza! Va crever soif.

c'était surtout qu'il manquait à boire et pourquoi pas profiter de manger et boire sur le dos de Ash.
Ashaiah
"Hey !!!! Si t'en veux t'as qu'à t'commander une assiette ou d'mander poliment !"

Heureusement qu'il lui restait ses oeufs ! La môme se dépêcha d'engloutir ceux-ci avant que la rouquine lui chippe sous son nez. Elle aurait bien partagé mais son estomac lui n'était pas prêteur. Pas devant une si belle écuelle. C'est donc en vitesse qu'elle trempa des bouts de pain dans ses oeufs avant de s'en régaler.

L'avait finalement de la chance que la rousse aima à pousser des gueulantes pour rien. Au moins ça la distrayait le temps de s'en mettre plein la panse. Mais la gamine, même la bouche pleine et le menton barbouillé ne put s'empêcher de lui faire remarquer :

"T'es miro la Mary ! J'a d'quoi boire ! Un bon verre de jus d'fruits ! Allez j'suis ben gentille, j'veux ben l'partager avec toi va !"

Et c'est avec un sourire malicieux que la gosse poussa le verre sous le nez de la rousse furibonde.
Marinette.


Bon sang ! Marinette est tirée de sa cuisine à renfort de grands cris.

Voila voila ! J’arrive !

Essayant machinalement ses mains sur son tablier, elle attrape un pichet et le remplit avant de l’apporter rapidement à la cliente, accompagné d’un verre.

Voulez-vous des œufs et du lard frit également ?

La seconde voyageuse semble tout aussi affamée que la plus jeune. Ce n’est pas pour lui déplaire, à Marinette, tous ces voyageurs depuis quelques temps, ca fait marcher le commerce de ses patronnes.
Ashaiah
Ashaiah vit la tavernière accourir avec un pichet plein et un verre. À peine eut-elle le temps de les poser sur la table, que la môme les déroba pour se servir un verre qu'elle but à grands renforts de "glou-glou" bruyants.

"Ça fait du bien par où ça passe tiens !"

Riant, mais s'éloignant tout de même de la rouqine, la gamine paya son dû, en remerciant poliment la tavernière, et fila. L'avait pas envie d'se prendre une chaise en travers de son ch'min...
Mary.r
Arrête de râler un peu non detza…

et voilà que la fillette lui propose de partager son jus. Red la regarde de travers, elle continuait de se ficher d'elle. Elle avait de la chance cette petite car Red ne s'en prenait pas au enfant. Elle prit le jus but une gorgée mais recracha aussitôt.

AAaaarg Infecte!

et s'essuie la langue sur sa manche et quelle chance la tavernière apportait de quoi nettoyer le gosier mais à peine le pichet et le verre posé sur la table que voilà la gamine bien plus rapide se servit un verre. Mary tenta d'attraper depuis où elle était la môme par un habit mais en vain.Elle incita pas car elle lui avait piquer le lard

Bien vu bien vu ptit. elle sourit et s'adressa .. Tavernière la prochaine fois, tu mets quelque' chose dans pour s'en débarrasser d'cette môme.

elle regarda Ash partir puis passa commande.

Apporte moi une assiette bien remplie j'ai faim et pas juste de quoi amuser la bouge.
et comme les soldats qu'elle avait côtoyés, elle tapa sur le postérieur pour la faire avancer.

Allez r'mue moi ça.
Calypso.
Excitée ! C'était bien le mot qui me qualifiait en ce jour. La capitale. Un vrai bonheur pour moi. Chambéry était synonyme de famille. Et seul Aristote savait à quel point, ma moitié me manquait. Je crois que je ne me remettrai jamais de la perte de mon jumeau. Angelo, cette autre morceau de moi. Un même ADN dont chacun avait une moitié qui réunies formait un tout. Mais depuis quatre ans, mon tout n'était plus qu'une moitié, j'étais seule et mon coeur brisé. Adalric en avait recollé quelques bouts mais lorsque je l'ai perdu lui aussi, il a éclaté. Ce n'était plus des morceaux mais des miettes qu'il restait. Alors je m'étais retiré chez les nonnes, tentant en vain de suturer une plaie qui à jamais, resterait béante.

Malgré tout aujourd'hui, j'étais là. Pour recréer des liens qui s'étaient rompu. Pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l'être. Et peut-être aborder ensemble un nouvel avenir, nous serrant les coudes dans les moments difficiles plutôt que de se fermer sur nous-même comme je l'ai fait trop longtemps. Aussi, j'avais laissé le chargement et Uthar chez lui, courant à toutes jambes jusqu'au Divin Nectar où j'espérais trouver Maia, mes chausses claquant d'impatience sur les pavés de la capitale. Me reconnaîtrait-elle ? Je n'allais pas tarder à le savoir. Je poussai la porte de l'auberge et lançai à la cantonnade :


Maia Laskarina d'Alaya, Vicomtesse de la Vilette et Baronne d'Albens, es-tu làààààààààà ???

Oui, je peux bien vous l'avouer, les hurlements, c'est de famille. Mais que voulez-vous, nous avons des gènes en commun. Je pris place à une table et sortis mon grimoire, ma plume et mon encrier en attendant que quelqu'un ne m'accueille, j'avais pleins de choses à lui raconter.
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Marinette.


Marinette sursaute. La louche vole pour retomber avec fracas et éclaboussures dans le chaudron de soupe prévue pour le diner. Sur le moment, elle a cru à un orage aussi soudain qu’effrayant. Mais non, c’est bien une voix humaine.

Voila voila !! J’arrive !! Ne hurlez plus !!

S’essuyant les mains sur un tablier qui a bien souffert de la chute du matériel, elle avance à grands pas vers la salle principale.

Dame, le bonjour, que puis-je pour vous ?
Monseigneur n’est point ici. Je peux la faire mander si vous le souhaitez.


Elle sourit et s’approche de la jeune femme. Décidément, au Divin les clients se suivent et ne se ressemblent pas du tout.
Calypso.
Une voix fluette me parvint, me demandant de cesser de hurler. Mais pas du tout, je ne hurle pas, je cherche Maia. Oui, peut-être que la mauvaise foi est aussi génétique quand on y songe. Ainsi donc, nous aurions bien plus en commun que je ne l'imaginais. Je pose ma plume alors qu'une jeune femme s'avance en s'essuyant les mains sur un tablier qu'elle a fort sale, d'après moi. Mais je n'en fais pas cas, après tout, elle travaille.

Bonjour, je m'appelle Calypso. Maia n'est pas ici ? Zut !

Je pestai. Deux jours de voyage et d'impatience pour faire chou blanc à l'arrivée. Si ce n'était pas un manque de chance, je ne savais pas trop ce que c'était. Lorsque celle-ci me demanda si je voulais qu'elle fasse mander la Vicomtesse, je répondis assez joyeusement :

N'en faites rien. Je vais flâner dans les rues de la capitale, elle va bien finir par m'apparaître, ne croyez-vous pas ?

Une illumination plutôt qu'une illuminée, ce serait plutôt bien. Je rangeai mon nécessaire d'écriture dans ma besace puis me précipitai dehors. Un courant d'air s'engouffra dans la taverne, laissant la pauvre femme au tablier dégoûtant, complètement désoeuvrée.
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Mini.
Ces derniers temps, Ambre Aphrodyti, véritable mélange de feue Aphrodyti Laskarina et Victoria Von Wittelsbach réunies, ses tantes respectivement maternelle et paternelle, s'en donnait à coeur joie pour faire tourner sa pauvre mère en bourrique. Si je précise que c'est un mélange savamment dosé d'une grecque et d'une angloise, c'est pour que vous compreniez le tempérament de la petite effrontée. Et depuis que la vicomtesse avait dû lui annoncer la disparition de son père, cela allait de mal en pis ! La petite avait même tenté de fuguer comme l'avait fait son aînée quelques semaines plus tôt, c'est vous dire la malice qui coulait en ses veines. Misère ... Maia avait donc pris la décision de s'installer au dernier étage du Divin Nectar avec les trois derniers trublions de la fratrie, afin de pouvoir les surveiller comme le lait sur le feu.

Quinze jours auparavant, elle avait reçu une missive venant du monastère qui disait cela :



De Frère Tuck
A la Vicomtesse de la Vilette, Maia Laskarina d'Alaya,
Le 16 Avril 1467,

Monseigneur,

Si je prends la plume aujourd'hui, c'est pour une raison bien précise. Vous êtes en droit de savoir. Votre époux est arrivé l'hiver dernier au sein de notre communauté. Nous ne lui avons rien demandé, étant habitués à ce genre de procédé. Les hommes viennent chercher la quiétude que leur foyer ne leur offre pas. Ne le prenez pas mal, surtout, mais c'est ainsi.

Il est resté parmi nous jusqu'au printemps, bien que nous pensions qu'il partirait bien plus tôt, retrouver sa famille. Seulement, aujourd'hui, il n'était pas des nôtres pour la prière matinale. Cela nous ayant inquiété, nous sommes partis à sa recherche. Malheureusement, monseigneur, nous ne l'avons retrouvé. Je souhaite de tout coeur qu'il ne lui soit rien arriver de grave.

Je me devais de vous avertir, monseigneur. Je vais prier pour son retour auprès de vous.

Aristotéliciennement vôtre,

Frère Tuck.


La brune avait lu et relu la missive. Puis, de rage, l'avait froissée mais ne pouvait se résoudre à la brûler. Effacer toute trace reviendrait à accepter. Accepter de le perdre définitivement. Et pour ça, elle n'était pas prête. Elle avait donc décidé de se plonger dans le travail, menant une fois de plus une liste aux élections ducales. Elle avait entrepris d'aller à Bourg puis à Annecy pour se changer les idées. Elle avait aussi décidé de reprendre ses études de médecine. Ses journées s'écoulaient donc entre la surveillance de ses gens et domaines. Et ses nuits, elle les réservait à son apprentissage, au perfectionnement des matières de base, notamment.

Ce soir là, elle mit aux lits les enfants. D'abord les jumeaux qui étaient excités comme des puces sans que leur mère ne sache vraiment pourquoi. Ils avaient toujours des ressources inépuisables d'énergie. Mais elle en vint finalement à bout, déposant un baiser sur le front de chacun, après les avoir bordés. Puis ce fut le tour de la princesse qui, elle, préférait bouder pour un oui ou pour un non. Ce soir là, il était question d'un ruban que sa mère ne souhaitait pas lui offrir. Et pour cause, la petite en possédait déjà tout un tas, tant et si bien que sa mère serait fossilisée le temps qu'elle les porte tous ! La Vicomtesse se pencha sur le front de la capricieuse et y déposa un tendre baiser, puis s'en fut dans sa propre chambre.

Lorsque la porte fut fermée, Maia s'y adossa et soupira tout en fermant les yeux. Après quelques instants de silence, ô combien salvateur, elle posa la chandelle sur son bureau puis se dévêtit, ne gardant que sa chemisette de nuit. La brune s'installa ensuite confortablement et ouvrit son livre de biologie. Le bureau était encombré de divers ouvrages, plus ou moins bien empilés les uns sur les autres. Et la chandelle trônait royalement sur le plus haut d'entre eux. L'ambiance était studieuse jusqu'à ce que la Vicomtesse soit saisie de quelques baîllements intempestifs. Un, deux, trois ... Puis doucement, le nez vicomtal plongea dans le grimoire, la tête heurta doucement la chandelle qui tenait en équilibre au sommet de la pile de livres. La flamme vacilla, silencieusement mais surtout très insidieusement sur les tentures bordant les fenêtres. Une fumée âcre s'en dégagea, les consumant sournoisement, mais pas suffisante pour éveiller Maia qui, pour une fois, dormait comme une souche ...

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Ambre_aphrodyti_d_alaya


C’est toujours pareil !
Liam est un garçon, il a le droit de faire ce qu’il veut.
Lily est l’ainée, elle a le droit de faire ce qu’elle veut.
Les jumeaux sont les plus petits, personne ne leur dit rien.
Et moi ? Moi je suis au milieu. Trop petite pour ca et trop grande pour ci. Pas encore l’âge pour ci mais plus l’âge pour ca.
C’est vraiment trop injuste !

Et toute façon, maman c’est une menteuse ! Je sais que mon papa il est pas mort ! Je le sais, c’est tout ! Et plus elle répète le mensonge, plus je fais des bêtises, c’est comme ca !

Il y a quelques jours, maman a décidé que nous devions aller dormir à l’auberge du Divin. Je n’ai pas eu vraiment le choix alors j’ai tapé du pied, les bras croisés, la moue boudeuse.

Je veux ma chambre pour moi toute seule !!

Accord passé après de longue négociations et des cris, j’embarque tout mon attirail. Poupées, dinette de porcelaine, et TOUS mes rubans. Bon, Alia est passée derrière moi pour ajouter des vêtements.

Je veux pas la robe verte !! J’aime pas la robe verte !!

Avec un soupir, la vieille gouvernante retire le vêtement pour le remplacer par un autre de couleur bleue.

Au diner, à la taverne, je refuse la soupe de Marinette. Maman gronde, mais je préfère encore aller au lit sans manger, je m’en fiche. Moi, je veux que mon papa revienne, comme ca elle verra bien qu’elle a pas toujours raison.

Quand elle vient m’embrasser avant de se coucher, je ferme les yeux comme si je dormais pour de vrai. Surement qu’elle me croit pas.

Rapidement le sommeil m’emporte et je rêve. Un rêve dont l’origine est sans doute mon estomac vide. Je sens une odeur de grillé, je vois des côtelettes juteuses, des saucisses, et même du poulet bien rôti ! Et l’odeur alléchante …. Enfin pas si alléchante que ca. On dirait quand maman cuisine et qu’elle laisse tout bruler dans le four.
Lazulite
Lazulite dormait à l'auberge depuis plusieurs nuits déjà, elle si sentait bien les lits étaient bien plus confortables que sa paillasse habituelle. Ce soir là Maia vient y dormir avec ses enfants

Une soirée avec vous, merci beaucoup Maia

Les enfants de Maia respiraient la joie de vivre, les deux jumeaux jouaient sous les tables et tabourets de la taverne entre deux bouchées. Lazulite fit même le cheval pour l'un d'eux, ce qui remplit le divin nectar de rires. La petite Ambre boudait pour une histoire de ruban et avait d'ailleurs refusé tout repas, elle devait donner du fil à retordre à sa mère!
Maia était préoccupée mais Lazulite ne savait pas pourquoi, pour l'heure elle profitait de la joie emplissant la taverne grâce aux jumeaux.
Vint l'heure d'aller au lit, tout le monde y monta en même temps, tous épuisés, même les jumeaux qui ne voulaient le montrer.


Bonne nuit les enfants

Une bise à chacun et chacune

Bonne nuit Maia, merci beaucoup pour cette soirée

Maia lui dit bonne nuit en tremblant ce qui inquiéta Lazulite, elle qui était si enjouée!
Lazulite tomba sur son lit le sourire aux lèvres de cette soirée mais malgré tout inquiète pour Maia


Il faudra que je lui parle demain, j'espère qu'elle n'a pas de graves soucis...

Puis elle s'endormit d'un coup comme une souche, éreintée de sa journée de labeur et aidée par le fameux génépi de Maia, elle ne sentit rien...
--Pierre_et_walter


Encore une lubie de Mère. Nous pouvions très bien rester entre "hommes" avec Liam au Pic Blanc. Mais nan, elle voulait à tout prix avoir un oeil sur nous. A se demander pourquoi puisque Walter et moi, étions sages comme des images. Ahem ... Surtout quand nous dormions, aurait dit Mère.

Aussi enchantés que notre princesse de soeur, nous avions fait quelques bagages. Walter avait pris son épée de bois et son bouclier et ... J'en avais fait autant. Oui, en règle générale, sans même se poser la question, nous faisons tout pareil. Alia, quant à elle, nous avait mis des braies et des chemises propres dans notre baluchon, ainsi qu'une paire de bas chacun parce qu'elle disait que le fond de l'air était encore vif à cette époque.

Finalement, nous ne fûmes pas déçus d'avoir accompagné Mère au Divin Nectar. Il se trouve qu'une de ses amies, venue d'Annecy, y logeait. Alors que nous nous battions dans un duel acharné, mon reflet et moi, Damoiselle Lazulite se proposa de faire le cheval. Forcément, je commençai à l'enfourcher comme mon poney et là, Walter émit une objection :


Pourquoi c'toi l'chevalier et moi l'bleu ?
C'normal, c'moi l'plus vieux !
Na, c'pô vrai !
Si !
Na !
Si !
J'va d'mander à Mère alors.
Vas y, j'sais qu'j'ai raison t'manière !


Mon reflet partit aussitôt questionner Mère, qui, je le vis de loin, hocha la tête en souriant et lui répondit quelque chose que je ne pouvais pas entendre de là où j'étais. Et c'est fier comme un paon qu'il revint vers moi, en courant :

Ah ! T'y connais rien ! Y a pas d'plus vieux !
... ?
Elle a dit qu'on était tous les deux les plus vieux !
Impossible !


Le cerveau, c'est moi visiblement. Et le simplet, c'est lui. Na mais il a pas compris qu'elle disait ça pour que nous cessions nos chamailleries ? Na mais allô, Walter ? Y a quelqu'un dans ton cerveau ? 'Fin du coup, je gardai ma place sur le dos de mon cheval improvisé.

Puis vint l'heure d'aller au lit. Nous montâmes tous ensemble, laissant la taverne dans l'obscurité. Dans notre chambre, Walter et moi, finîmes notre duel, avant de tomber raides morts, pour de faux hein, chacun sur notre lit. Mère nous borda, un baiser sur le front puis s'en fut dans la chambre voisine, embrasser Princesse Ambre pour la nuit. Lorsqu'elle ferma la porte, nous avions déjà sombré dans le sommeil du juste.

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--Feu.stefano.


" Ah, vous autres, hommes faibles et merveilleux qui mettez tant de grâce à vous retirer du jeu !
Il faut qu'une main, posée sur votre épaule, vous pousse vers la vie..."

(Tennessee Williams)


Depuis quelques années, j'essayai de veiller sur elle. Je n'avais su le faire de mon vivant alors je tentai ma chance depuis l'au-delà. Elle ne menait pas si mal sa barque pour une femme ! Mais en ce moment, je la sentais au bout du rouleau, en train de perdre pied, mais surtout de se perdre elle-même. Que feraient les enfants sans leur Capitaine ?

Maia ... Réveille-toi.

J'avais suivi son parcours depuis là-haut. J'avais pignon sur rue à dire vrai. Son mariage, mes neveux et nièces, ses différentes initiatives au coeur de ces montagnes qu'elle affectionnait tant, les défis qu'elle se lançait régulièrement comme repartir de loin, voire de zéro, en politique. J'avais toujours été très fier d'elle.

Maia ... Réveille-toi.

Elle était en ce moment, à un tournant de sa vie. Elle était perdue mais je connaissais son tempérament combatif et là encore, lorsqu'on la pensait au fond du trou, elle trouvait toujours la ressource pour s'accrocher et remonter. Elle l'avait prouvé lorsqu'elle avait embrasé le corps d'Aphrodyti sur les falaises de Honfleur. Le coeur en miettes, elle avait encore trouvé la force d'accéder aux dernières volontés de notre soeur bien-aimée.

Maia ... Réveille-toi.

Je posai une main sur son épaule, espérant qu'elle sente ma présence ou à défaut mon aura. Les tentures étaient en feu, le brasier s'étendait aux lintaux des fenêtres, les vitres commençaient à surchauffer, prêtes à voler en éclats mais pour l'heure, contenant toujours le drame qui se jouait à l'intérieur. Elle bougea à peine et j'entendis un flot de paroles s'échapper d'entre ses lèvres :


Laisse-moi dormir, Stéfano. Je suis épuisée. Nous parlerons plus tard mais laisse-moi dormir, s'il te plaît.

Se pouvait-il qu'elle sente ma présence malgré tout ? Je n'aurai su dire si nos esprits communiquaient ou non mais, ce que je savais c'est que Maia ne devait pas mourir ce soir, pas de cette façon. Ni elle, ni les enfants. Mais les fumées ne tarderaient pas à les asphyxier tous si elle ne bougeait pas.

Maia ... Réveille-toi, bon Dieu !

Je me concentrai. Il fallait que j'y arrive. Mais que pouvais-je faire, moi, pauvre spectre de son passé ? Rien, malheureusement. Si ce n'est veiller sur ses derniers instants ...

Maia ... Réveille-toi, je t'en supplie.
Aphrodyti_laskarina


Quel est donc ce séisme qui ébranle ma quiétude.
C’est une aura que je sens, que je reconnais, et qui m’appelle.
De mes limbes éthérés, me parvient les bruits des mortels.
Souvent je n’y prête aucune attention, ils sont si nombreux, ils souffrent tant.
Mais ce que je ressens là, c’est bien plus fort, bien plus personnel.

J’ai l’habitude de descendre sur terre, de croire que tout est éternel.
Tout l’est, sauf la vie, quel comble ! S’ils savaient tous ….
J’erre dans mon château. Enfin, ce n’est plus le mien, plus vraiment.
Mais j’apprécie cette petite anglaise qui en a pris possession.
Elle me ressemble un peu tout en étant tellement différente.
C’est avec elle que je m’amuse à communiquer. Des bruits, des impressions.
L’avantage de ses origines est qu’elle croit aux fantômes.


Maïa ... Réveille-toi, je t'en supplie.

Stefano, c’est donc cela que je ressens.
Stefano, ce frère qui n’en a jamais été un pour moi. Comment aurai-je pu accepter.
Comment accepter de croire que mon père, ce héros, avait connu une autre femme.
Comment accepter que je ne sois plus l’enfant unique et choyée d’un grand homme.
Il m’avait été facile d’accepter Maïa, issue du même sang que moi, même si l’on n’avait pas grandi ensemble.
Mais lui.
Ma mort m’avait sauvée d’un choix douloureux pour cette fratrie.

Je n’aimais pas sortir de mon domaine, tout aussi fictif fut-il devenu pour moi.
Cependant, il semblait que c’était une urgence.
Si Stefano avait osé descendre de son monde évaporé, c’est que c’était bien plus grave que je ne le pensais déjà.

Mon esprit, moi esprit, je me retrouve alors dans la chambre du Divin Nectar.
Chambre emplie de fumée, où les flammes commencent à lécher les murs.
Je perçois leur présence. Frère, sœur, famille. Mort. Cette malédiction qui nous poursuit tous, génération après génération.


Stefano. N’as-tu donc pas encore compris ce que veut dire Éternité. Tu ne l’as pas à l’instant. Cesse de penser ce qu’elle ne peut entendre.

Quand on est être de lumière et de ténèbres, sans corps, sans temps et sans espace, il faut bien occuper son éternité.
Et j’avais appris à l’occuper de manière intéressante et instructive.
Je fais littéralement imploser la fenêtre. Certains diront que c’était du à la pression du feu, soit.
Puis je souffle un air glacial sur la belle endormie. Comment peut-on dormir aussi profondément.
Un air qui n’a rien à voir avec le mois de mai. Un froid qui plonge jusque dans ses os et l’oblige à m’écouter.


Maïa. Regarde la falaise ! Maïa. C’est moi, ta sœur, je tombe. Maïa. Tu tombes …. Tu tombes ….

Personne ne résiste à une chute dans un rêve, elle vous oblige à vous réveiller.

Tu ne peux mourir. Ton heure n’est pas venue. Tes enfants ont besoin de toi.

La fumée à présent aspirée par la fenêtre éventrée se fait moins étouffante dans la pièce.
Mais les flammes, ravivées par l’apport d’oxygène, ont déjà rongé le mur du fond et sont entré dans la chambre contigüe.
Ne pouvant rien de plus, je décide de laisser Stefano croire au dernier souffle de ma sœur bienaimée, et je retourne au manoir.
La seule qui puisse m’entendre c’est elle.
Mini.
Allez savoir pourquoi, parfois, l'esprit songe à ceux que vous avez aimé, et dont les visages se sont estompé, à mesure que vous pansiez vos blessures. Maia n'en avait aucune espèce d'idée. Pourtant son rêve semblait si réel.

Maia ... Réveille-toi, je t'en supplie.

Comme un murmure qui viendrait d'un ailleurs qu'elle ne connaissait pas encore. Stéfano. Endormie, elle pouvait sentir sa présence. Cela faisait des années qu'il n'était pas venu la hanter. Alors pourquoi aujourd'hui ? Que voulait-il lui dire ?

Et puis, une vitre qui vole en éclat.

Elle est là, elle aussi. La brune peut sentir sa présence, son esprit. Elles avaient toujours été si fusionnelles toutes les deux. Aphrodyti. Un souffle froid qui glisse sur sa peau et glace même jusqu'à ses os. Et là, elle se retrouve à Honfleur, les falaises ... Ce n'est pas la blonde hellène qui échoue sur les rochers en contrebas.

Tu tombes …. Tu tombes ….

Maia sursaute, frôlant de peu les rochers. Son coeur bat fort, trop fort. Elle reprend son souffle, l'oxygène lui fait défaut. Ses paupières papillonnent et la brune est prise d'une toux aussi soudaine que salvatrice pour l'heure. Non, ce n'était pas un beau jour pour mourir. Le temps que ses neurones encore valident n'analysent la situation, le feu léchait le mur du fond et les poutres du plafond.

La brune toussait toujours dans l'espoir d'extraire la fumée qui s'était insinué en elle assez insidieusement durant son sommeil. Mais rien n'y faisait. Elle se protégea le visage enfouissant celui-ci dans sa chemisette de nuit. Puis elle rampa jusque la porte de sa chambre, s'égratignant les coudes et les genoux. Cela la ramena des années en arrière alors qu'elle était un tout jeune soldat sous les ordres du Lieutenant Thornton. Elle rampait dans la boue sous une pluie battante et le Lieutenant braillait qu'ils n'étaient pas des femmelettes, qu'ils étaient l'armée de Savoie. Une réputation a assuré en somme.

Oui mon Lieutenant !

Son esprit ne faisait plus la distinction entre le passé et le moment présent. Mais son instinct de survie, lui, continuait à la guider. Maia se hissa contre la paroi de la chambre qui ne tarderait pas à tomber sous les flammes à l'allure où le brasier s'étendait. Elle leva la main au-dessus de sa tête et tenta désespérément de tourner la poignée de la porte sans pour autant y parvenir. Un sursaut de lucidité ramena ses enfants à sa mémoire. Elle essaya de les appeler mais aucun son ne sortit de sa gorge, pas même un filet de voix.

L'air se raréfiait dans ses poumons autant que dans la chambre, elle ne tiendrait plus longtemps. Tant et si bien que la vicomtesse finit par s'évanouir ...

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