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[RP]Taverne au divin nectar

John_du_pont
Depuis quelques semaines déjà, John enchaînait le travail à la mine, l'embauche des paysans pour le travail aux champs et bien sûr son travail à la maréchaussée la nuit. Il avait beau être jeune et vigoureux, la fatigue commençait à peser sur ses épaules !

Au milieu de la nuit bien souvent, il se surprenait à guetter l'horizon oriental d'où émergeraient en premier les lueurs orangées du soleil levant! Il aimait ce moment où les couleurs chassaient l'obscurité ! La ville était calme et paisible. Oh ! Pas pour bien longtemps, car bientôt les oiseaux gazouilleraient, les coqs chanteraient à leur tour ! Ils réveilleraient les habitants, les charrettes des marchands commenceraient à s'installer sur la place du marché !


Pain tout chaud ! Messires et Mesdames ! Approchez, approchez !!

Ils sont beaux mes légumes et mes beaux fruits du verger !


Pour l'heure, il était encore trop tôt, le soleil ne se lèverait que dans quelques heures ! Pourtant, John distinguait vaguement une lueur orange dans le lointain ! Pas à l'endroit habituel, non, légèrement plus au nord ! Le soleil aurait-il décidé de déménager ou John avait-il des hallucinations ??? Il se frotta plusieurs fois les yeux mais la lueur orangée dansait toujours dans le lointain. Il décida de s'en approcher ...

Son inquiétude grandissait au fur et à mesure qu'il allait en direction de la lumière orange qui, elle, aussi grandissait ! Puis la brise vient lui chatouiller le nez d'une odeur anormale, trop âcre pour cette heure matinale ! Des craquements, des grésillements et puis tout à coup un bruit de verre brisé !

De plus en plus inquiet, John s'était mis à courir à présent à toute allure, tous sens en éveil. Il percevait de mieux en mieux ce qu'il pressentait : un incendie ! Mais où il ne le savait pas encore. C'était dans la direction de sa maison, ce pouvait aussi être ses voisines, elles étaient si distraites parfois ! Ou encore non loin il y avait la taverne du Divin Nectar et les maisons de Maia et Victoria... Quoi qu'il en soit, ce serait terrible il devait se hâter ! Et il courait, il courait à perdre haleine les yeux uniquement rivés sur cette lueur rouge dans la nuit noire.

Au passage de la dernière tour, il tomba sur les deux miliciens qui avaient entrepris de casser la croûte dans un coin ! Il leur tomba dessus telle une tornade !

Non mais ça va ! Je ne vous dérange pas trop !!! Vous n'avez pas honte ! Vous voulez que je vous serve le génépi peut-être !

L'un resta la bouche ouverte, l'autre failli s'étouffer avec sa bouchée. John continua à tempêter :

Bougez vous !!! Vous ne voyez pas qu'il y a un incendie là bas ! Allez zou !! Vous, vous filez à l'église et faites sonner les cloches ! Il faut qu'un maximum de monde nous rejoigne ! Vous vous filez à la mairie voir si par hasard il reste des seaux ! Et que ça SAUTE !!! Sinon c'est moi qui vais vous sonner les cloches ! Non mais hoooo !

Les deux miliciens, tout penauds prirent leurs jambes à leur cou et John reprit sa course vers la taverne en feu.

C'était le Divin ... le divin qui était en feu ! Il prit un moment pour reprendre son souffle et analyser la situation. Il savait que la taverne logeait en ce moment Maia et toute sa petite famille ainsi que Lazulite. Les flammes léchaient les murs passant par l'une des fenêtres et libérant une fumée épaisse. La porte était verrouillée, il tenta quelques coups d'épaule mais elle ne céda pas ! Contournant l'auberge, il trouva une hache à côté de la réserve de bois. Il revient vers la porte et y asséna quelques coups bien frappés, l'urgence décuplait ses forces et la porte céda ! L'appel d'air raviva les flammes, le temps pressait !

John se débarrassa de son pull qu'il trempa dans l'abreuvoir et s'en servit comme cache nez pour se protéger le visage. Il espérait que l'escalier serait encore praticable. Le rez-de-chaussée était empli de fumée mais John connaissait suffisamment les lieux pour s'orienter même à quatre pattes (souvenir de soirées bien arrosées !)

Il gravit l'escalier et alla vers le lieu où les craquements se faisaient les plus intenses. Il tenta d'appeler Maia ou Lazulite mais la fumée était si forte que seule une toux s'échappa de sa bouche.


keuf keuffff!!!!

Il repositionna son pull mouillé sur son visage et donna un grand coup dans la première porte de chambre. Le feu avait pris dans cette pièce, les flammes énormes dévoraient le mobilier, la chambre était une véritable étuve.

A la lueur du brasier, John distingua une forme par terre. Maia !!! Elle gisait inconsciente sur le sol. John plongea et rassemblant ses dernières forces, il la chargea sur son épaule et tourna les talons, dévala l'escalier, retraversa la taverne et sortit de l'auberge. Il trempa à nouveau son pull dans l'abreuvoir et aspergea le visage de son amie en tentant de la faire reprendre conscience.


Maia ! Maia !! Vous m'entendez !! Maia allons revenez à vous !!
Lazulite
Des cris de terreurs sortirent Lazulite de son profond sommeil. La chambre qui était dans le noir lorsqu'elle avait éteint sa chandelle avant de littéralement s'écrouler sur son lit était maintenant emplie d'une lumière jaune épaissie par un brouillard noir.
Une forte chaleur, une odeur de brûlé piquant le nez, ses yeux qui piquaient...
Toutes ses sensations amenèrent l'information FEU à son cerveau. Lazulite courut jusque dans le couloir, les flammes dansaient dangereusement au fond du couloir, la chambre de Maia...
Les cris se perdaient dans le bruit du bois qui était vaincu par le feu, mais il sembla à Lazulite que ces cris venaient du bas. Elle courut dans les escaliers avant d'être rattrapée par les flammes. Elle suffoquait, elle n'entendait plus de cris mais étais-ce dû au fait que le bruit des flammes se faisait assourdissant ? Elle arriva en bas, mais fut bloquée par un rideau de flammes à sa gauche, la porte d'entrée était par là... Désespérée elle alla à droite, chemin qui passait à côté des écuries et qui menait à l'arrière cour. Elle entendit un nouveau cri, quelqu'un était dans les écuries en train de mourir ? Sans réfléchir elle y entra, appela, cria.


-Y'a quelqu'un ?
-Hiiiiiiiiiiiiii


Elle se dirigea vers la source du cri, ses joues étaient couvertes de grosses larmes. Elle n'y voyait presque plus mais se força à ouvrir grands ses yeux. Elle baissa son regard et vit ce petit être paniqué entrain de crier, un porcelet. Il était seul, personne n'ayant laissé de cheval ce soir là. Que diable faisait-il ici ? Elle ouvrit grand les portes de l'écurie et courut à l'extérieur, tombant à genoux dans l'herbe humide de la nuit. Que cette fraîcheur était plaisante ! A bout de souffle elle s'allongea, son nouvel ami vint se blottir contre sa hanche droite.
Elle se tourna et l'enserra, laissant ses sanglots venir, son cœur ne se calmant pas dans sa poitrine. Il était visiblement dans le même état, elle sentait son rythme cardiaque battre au même rythme que le sien. Au bout de longues minutes, enfin son cœur ralentit, elle renifla.

Tu en as de la chance, toi ! Moi aussi d'ailleurs ! Je crois que si je te nomme tu ne finiras point en jambon.

Avant de réfléchir au nom de son nouveau compagnon elle se releva avec difficultés puis fit le tour de l'auberge à la recherche de son amie et de ses enfants...


Victoria.d.alaya
Comme chaque soir depuis de longues années à présent, la petite anglaise s’est couchée seule dans son lit. Finir sa vie seule à 21 ans, cela peut sembler incroyable, mais c’est bien la vérité. Les hommes sont sans doute en voie d’extinction, en particulier dans cette partie de l’Empire.

Allongée dans la pénombre, Vicky repense à sa rencontre d’il y a quelques jours. Son cœur a fait des bonds, l’espoir a fait le grand huit dans sa tête en imaginant mille et une choses, puis il a bien fallu revenir à la réalité. Le claquement de doigts qui changera sa vie n’est pas encore pour aujourd’hui. A trop rêver, on tombe de haut et on se fait mal.

« Il faut dormir » se morigène-t-elle intérieurement. Elle remonte la couverture sous son menton. Oui, dormir, parce que demain une nouvelle journée commence, une journée identique à toutes les précédentes, une journée sans surprise, sans frisson, sans intérêt.


Oh ! Et puis zut !! A quoi bon dormir !

La couverture vole jusqu’au pied du lit et Vicky pose les pieds au sol. Il est froid et elle frissonne légèrement. Sa robe de nuit de baptiste est un peu légère pour la saison encore fraiche. Elle frictionne ses bras puis se lève pour aller, un peu comme un automate, vers la fenêtre. La nuit est sombre. Pourtant, une lueur brille au loin. Elle l’observe un instant avant de s’en détacher et de marcher dans la pièce.

La chambre est grande. Une chambre de maitre. Joliment décorée par la propriétaire précédente, Victoria y a ajouté sa petite « english touch » personnelle. Sur le mur opposé au lit, le portrait de la blonde Laskarina est resté accroché même après son décès. Elle a l’air si vivant, elle est si belle. Vicky l’admire, souvent, et lui parle, parfois.

En secouant la tête, elle se détourne du portrait. D’un pas décidé, elle va vers la porte, puis revient vers le lit. Un long soupir d’ennui s’échappe à nouveau de ses lèvres. Voila qu’elle tourne en rond dans sa chambre au milieu de la nuit !


Finalement, c’est peut-être ce château qui est maudit ! Je finirai peut-être moi aussi par me jeter d’une hauteur pour mettre un terme à tout cela !

Viiiictoriiaaaa……………

Le souffle froid qui la parcourt soudain ne vient pas d’elle, c’est carrément un courant d’air glacial qui traverse la chambre. La fenêtre est close, elle en est certaine. Vicky fait un tour sur elle-même, et regarde la porte. Non, elle n’a pas bougé d’un pouce.

Viiiictoriiaaaa……………

Cette fois-ci, elle est sure d’avoir entendu son nom. C’est le souffle d’une voix d’outre-tombe qui l’enveloppe.

Je m’excuse ! Je ne voulais pas vous fâcher en parlant ainsi de votre demeure.

Sa voix semble faire un bruit immense en remplissant d’un seul coup le silence.

Oui, là ma fille, tu as l’air complètement ridicule. Et en prime tu vas réveiller ton fils.
Tout ca, c’est dans ta tête, va te coucher.


Mais alors qu’elle pose sa main sur la colonne du lit, une lueur bleutée traverse devant elle, comme si la pièce était vide de meubles.
Dans sa tête, une voix s’immisce. Bien malgré elle, elle se sent obligée de l’écouter. Ce serait tellement plus simple de parler avec des mots plutôt qu’avec des sensations. Ils ne peuvent rien faire de simple ces fantômes !
Elle ressent la peur face à un grand danger. Puis une chaleur intense s’empare d’elle, comme un feu qui la dévore de l’intérieur. Elle se laisse tomber sur le lit et ferme les yeux sous la douleur que cela lui cause. Et là, c’est l’image de Maia, des enfants, du Divin qui s’impose à elle.


Ils sont en danger …. Je dois y aller !!

Elle n’a pas le temps de s’habiller, elle ne prend même pas le temps de réfléchir, de prendre quelque chose avec elle pour des soins éventuels, de toute façon elle ne sait pas de quoi il retourne exactement.
Et si le fantôme se joue d’elle ? Elle aura juste l’air encore plus ridicule, c’est certain.
Son manteau de laine jeté sur sa robe de nuit, elle enfile des poulaines et se précipite dehors en pleine nuit. Elle court comme elle n’a jamais couru. Et plus elle se rapproche, plus une odeur de brulé s’insinue dans ses narines. Un incendie !

Quand elle arrive enfin au Divin, elle aperçoit une jeune femme qui semble tenir quelque chose dans ses bras. Elle n’y prête pas plus attention, voyant que ce n’est pas Maia, et se précipite vers l’auberge.
Victoria voit alors John penché sur Maia, essayant de la ranimer.


John !! My God !! Mais qu’est-il arrivé ?

Elle se penche sur sa belle-sœur et pose deux doigts sur sa gorge.

Elle est inconsciente, tachez de la réveiller. Où sont les enfants ?
John !! Où sont les enfants ?!!


Le regard que le jeune homme porte sur le bâtiment en feu donne une réponse qui n’a besoin d’aucun mot. Elle attrape le pull de John et le retrempe dans l’eau avant de se jeter à son tour dans la fournaise infernale.

L’étage a pris feu et s’écroule peu à peu sur la taverne en bas. Contournant les meubles et gravats enflammés, elle monte tant bien que mal les escaliers pour tomber nez à nez avec les trois enfants. Ambre pleure et les jumeaux sont blottis l’un contre l’autre en gémissant.


Venez, dépêchez-vous !! Donnez-vous la main, et suivez moi !

Les enfants ne se le font pas dire deux fois, et s’accrochant les uns aux autres, ils se ruent à la suite de leur tante. Derrière eux, une poutre vient s’écraser à l’endroit où ils étaient et fait s’ébranler tout l’escalier.

Dépêchez-vous !! Courez jusqu'à la porte !
Ne regarde pas derrière toi, Ambre, cours !


A peine sont-ils tous sortis que l’on entend l’étage s’effondrer sous le poids des flammes. Le brasier dévore à présent tout le bâtiment. Par chance, il a été construit sur la route avant la sortie de la ville, en direction d’Albens, et il n’y a guère de maisons autour.
Des villageois proches arrivent avec des seaux et commencent à puiser l’eau pour éteindre l’incendie. Il n’y aura rien à sauver. Ce qui était important de l’être l’est déjà.
Ecroulée dans l’herbe, Victoria tousse et halète. Ses yeux la brulent et elle donnerait sa fortune pour un verre d’eau.
C’est Lazulite qui s’approche, suivie étrangement d’un petit porcelet. C’est peut-être juste une hallucination, se dit Victoria.


Il faut de l’eau …. Donnez de l’eau aux enfants ….

Elle se rallonge dans l’herbe en toussant et ferme ses yeux qui pleurent.

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Dagonette
Lazulite retourne dans la direction d'où elle est arrivée et va en direction du puis de l’arrière cours chercher de l'eau pour les enfants. Elle tousse encore mais remonte un seau d'eau en un temps record pour ses maigres bras. Plein à ras bord elle le porte contre son ventre et s'asperge la chemise au passage. Elle arrive devant Victoria et pose le seau devant elle et les enfants. Les deux jumeaux toussant et pleurant se jettent la tête dans le seau. Leur visage et couvert de grosses traînées noires de fumée mais ils ont l'air d'aller plutôt bien vu l'enfer qu'ils viennent de traverser.

Ambre bois un peu s'il te plaît il le faut.

La petite est moins direct et puise un peu d'eau de la moitié du seau qui reste au creux de ses petites mains. Elle tremble et ce n'est pas chose aisée de boire l'eau arrive sur ses genoux avant sa bouche.
Lazulite prend de l'eau au creux de ses mains qui peuvent en contenir d'avantage et les portent à la bouche de la fillette qui boit doucement.


Victoria sert toi, bois tu es une héroïne ce soir.
Comment va Maia John ?
Mini.
Toujours inconsciente, Maia gisait à côté d'un John qui, avec l'énergie du désespoir, tentait ce qu'il pouvait afin qu'elle reprenne conscience. De loin en loin, elle l'entendait et aurait voulu lui répondre. Sa voix atteignait sûrement un nombre indécent de décibels, pourtant la brune, l'esprit dans la brume, l'entendait à peine, comme atteinte de surdité. Son visage fut humidifié et cela lui procura une sensation de bien-être indicible dans cette atmosphère où la faucheuse rôdait sournoisement.

Je vous entends John.

Mais aucun son ne sortit d'entre ses lèvres sèches. Deux doigts gelés se posèrent ensuite sur sa gorge. La brune comprit que, bien que très mal en point, et bien en peine d'esquisser le moindre mouvement, elle était en vie. Elle remercia silencieusement Aristote, de ne pas l'avoir rappelée à lui.

Victoria.

Elle était là. Rien ne laissait présager que Vic' prendrait autant de place dans sa vie. Alors que tout les opposait, les brunes étaient toujours là, l'une pour l'autre. Comme les deux morceaux d'un tout. Et cette fois encore, Maia put compter sur la jeune angloise. Celle-ci disparut dans la fumée épaisse qui s'échappait de la taverne, bravant les flammes à la recherche des enfants. Leur image s'imposa dans l'esprit minien.

Ambre, Pierre et Walter.

Et comme si elle était en apnée depuis des heures, Maia inspira un grand coup. L'oxygène entrant plus que nécessaire, inondant ses poumons qui manquèrent sans doute d'éclater, elle se mit à tousser sans plus pouvoir s'arrêter. Son corps fut secoué et John la soutint, tout en la redressant. Les paupières papillonnèrent et les émeraudes emplis de larmes et criant au secours silencieusement, se posèrent sur le chef maréchal. La vicomtesse voulut s'exprimer mais c'est un filet de voix qui s'échappa d'entre ses lèvres :

John ... Les ... Enfants ... Lazulite ... Ils sont ... à l'intérieur.

Et une larme perla du coin de son oeil sur sa joue, laissant derrière elle, un sillon immaculée sur son visage noirci dans les vapeurs de l'incendie. Et comme si ce surcroît d'émotions était bien trop pour elle, Maia s'évanouit à nouveau.

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John_du_pont
John, agenouillé auprès de Maia, entendit les cloches résonner. Enfin ! Les miliciens avaient commencé à alerter la population. Le jeune homme était un peu paniqué, il lui semblait bien avoir entendu des cris en provenance des autres chambres mais dans l'urgence de sauver Maia, son attention s'était portée uniquement vers la sortie. A présent, il était tiraillé entre le désir de sauver son amie et de repartir voir qui d'autre se trouvait à l'intérieur. Un cri lui fit lever la tête.

John !! My God !! Mais qu’est-il arrivé ?

Même au milieu de la nuit, avec son manteau de laine et ses poulaines, les cheveux un peu en bataille, Victoria rayonnait. Avec des gestes sûrs et précis de médecin, elle s'assura que Maia était vivante. John la regardait faire sous le choc.

Elle est inconsciente, tachez de la réveiller. Où sont les enfants ?
John !! Où sont les enfants ?!!


Les enfants ! Mais bien sûr c'étaient eux les cris venant des autres chambres ! Quel bêta, il avait été de ne pas y être retourné plus tôt ! Incapable de répondre, son regard désespéré se tourna vers l'auberge en feu.

Il tenta de se lever mais ses jambes ne le portèrent pas et de toute façon, Victoria l'avait devancé et s'était jetée dans la fournaise.

Est-ce l'évocation de ses enfants qui la fit revenir à la vie ? Une quinte de toux sonore ébranla le petit corps de Maia. John la redressa contre lui pour mieux la soutenir. Elle murmura quelques mots et s'évanouit à nouveau.

Maia, soyez forte ! Vous allez vous en sortir ! Vous le devez ! Par pitié ! Revenez à vous !

Il ne pouvait effacer de son esprit ses yeux remplis de désespoir ! De son pouce, il essuya délicatement les larmes qui coulaient le long des joues. Tout en continuant de lui parler, il serrait Maia très fort contre son torse pour se rassurer tout autant que pour la consoler. Le temps s'écoulait et Victoria n'avait pas réapparu. Les secondes étaient des heures et les battements de son coeur une pendule infernale ! Un grand bruit ébranla la nuit, le faisant sursauter !

Et enfin, la voici suivie des enfants, tous sains et saufs bien qu'un peu noirauds et apeurés. Ils sont sauvés ! C'est un miracle ! Le Divin, lui, en revanche continue de lancer ses flammes rouges dans la nuit étoilée.

Lazulite arrive également et commence à s'occuper des enfants en leur donnant à boire. Il continua de parler à Maia tout en lui pressant doucement la main.

Maia ! Réveillez-vous ! Tout va bien, les enfants sont sortis ! Victoria les a sauvé ! Vous voyez qu'elle ne fait pas que de vous enquiquiner ! Allez soyez forte ! Pour eux, vous devez remonter la pente ! Vous le pouvez !

Comment va Maia John ?

John sourit à Lazulite, il venait d'avoir une idée!

Eh bien elle a repris connaissance tout à l'heure ! Elle est très faible mais peut-être que j'ai quelque chose qui va la faire revenir à la vie. Regardez donc dans ma besace là bas!

John avait jeté la besace à quelque pas de là avant d'entrer dans l'auberge. Il avait confisqué aux deux miliciens un gourde remplie de génépi. Lazulite la lui tendit et il fit respirer à Maia ce breuvage salvateur. Si ça, ça ne la fait pas revenir à elle, il ne savait pas quoi faire de plus !
Mini.
Le désespoir d'avoir tout perdu allait l'achever. Et si son esprit était toujours parmi les vivants, il ne tarderait pas à trépasser, lui aussi. Maia se laissa aller, inerte contre John qui la serrait contre lui pour la rassurer. Il essuyait ses larmes lorsqu'un craquement se fit entendre. Un bruit sourd s'ensuivit, abaissant le premier étage du Divin Nectar au rez de chaussée alors que Victoria extirpait les trois enfants, l'instinct de survie chevillé au corps, in extrémis. La main du chef maréchal pressant la sienne, la tira des limbes où elle avait trouvé refuge, tentant désespérément d'oublier le drame qui se jouait à quelques mètres d'elle. Et puis, tout à coup, la délivrance :

Maia ! Réveillez-vous ! Tout va bien, les enfants sont sortis ! Victoria les a sauvé ! Vous voyez qu'elle ne fait pas que de vous enquiquiner ! Allez soyez forte ! Pour eux, vous devez remonter la pente ! Vous le pouvez !

Ils étaient vivants. Aristote soit loué. Merci John. Merci Vic'. Ses remerciements, bien que silencieux, venaient du fond du coeur. Elle avait déjà perdu son époux, elle n'aurait pu survivre à la perte de ses enfants. Ce n'était pas dans l'ordre des choses qu'ils partent en premier.

John demanda à Lazulite de lui faire passer sa besace et un instant plus tard, elle sentit une forte odeur de fruits et de plantes mélangés. Très forte l'odeur hein ! Et tenace ! Le truc qui débouche n'importe quoi ! Ses narines frémirent et Maia se mit à tousser bruyamment. Ses paupières papillonnèrent et les émeraudes se posèrent une fois de plus, sur le visage de son ami et sauveur : John. Aucun son ne sortit d'entre ses lèvres mais lorsqu'elles bougèrent, il put y lire ...

Merci.

Tandis qu'un léger sourire étirait les lèvres de la brune.

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Mini.
[Quelques jours plus tard ... Sur les lieux du crime !]

Les émeraudes égarées sur le gâchis qu'elle avait bien involontairement provoqué, Maia soupira, faisant le compte mentalement des matériaux nécessaires à la reconstruction. Le chantier lui paraissait titanesque. Et non ! Sur ce coup-là, elle n'exagérait pas. Bien qu'on ne soit pas le premier Janvier, elle prit une grande résolution : Plutôt que d'étudier seule à la lumière de la bougie, elle se rendrait à l'université et apprendrait auprès d'un professeur, dorénavant. Cela lui coûterait plus cher en écus mais au moins, elle ne risquerait plus la vie de qui que ce fut !

Elle avança dans les décombres, respirant à plein poumons pour éviter de pleurer sur les débris de sa vie. Cette taverne, elle l'avait montée avec sa soeur. C'était tout ce qui lui restait d'elle. Et voilà qu'à présent, elle ne possédait plus rien à quoi elle puisse se raccrocher. Aphrodyti avait été l'âme du Divin Nectar. Elle en avait choisi le nom en rapport avec leurs origines. Elle avait tenu à accueillir leurs clients et à leur servir les meilleures boissons de Savoie. Mais la blonde hellène avait sombré un beau jour dans la mélancolie, fléau de l'époque s'il en est, sûrement pire que la peste ou même le choléra. Elle était partie en voyage et ... n'en était jamais revenue. Maia avait tenu le coup, grâce à la présence de Locke.

Mais aujourd'hui, devant ce tas de débris, il n'était pas là. Il n'était plus là. Et sans doute, ne serait-il plus jamais là, à ses côtés. Une larme perla de sa paupière jusqu'à ses lèvres. Aristote, parfois, pouvait se montrer si dur avec ses fidèles. Et Maia ne comprenait guère l'empressement qu'il avait à lui ôter, les uns après les autres, tous ceux qu'elle aimait. Peut-être la mettait-il, une fois de plus, à l'épreuve ? Peut-être voulait-il voir si elle était capable, une fois de plus, de se relever ? Sa devise n'était-elle pas : Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ?

D'un revers de main, elle ôta toute trace de la larme qui s'était échappé de sa paupière. Elle redressa le menton assez fièrement. Une Laskarina plie mais ne rompt pas !* Maia remonta les manches de sa chemise et commença à dégager les gravas. Il lui faudrait de l'aide, c'était certain. Mais pour l'heure, s'activer, lui permettait d'oublier, pour un temps, les sombres instants de sa vie ...


Normalement c'est : Le roseau plie mais ne rompt pas de "Le Chêne et le Roseau" de Jean de La Fontaine.

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Victoria.d.alaya
La perte du Divin Nectar était une catastrophe. Plus sur le plan sentimental que financier d’ailleurs, car la propriétaire faisait presque cadeau des repas et offrait à boire à tout le monde. Aucune rentabilité. Ce n’est pas un scoop, Maia ne deviendrait jamais riche, et tout le monde le savait.

Ce qui était le plus dramatique, c’était la peine que cela lui causait. Vicky en était bien consciente. Tout ce qui touchait aux souvenirs de sa sœur disparue lui faisait mal. Et là, c’était un grand coup de couteau dans la plaie de sa douleur.

Aussi, Victoria avait décidé de mettre à contribution sa menuiserie « Au Joli Bois ». Bancs, tabourets, tables étaient déjà la priorité. Le comptoir prendrait un peu plus de temps. Ensuite il faudra penser aux meubles pour les chambres.

Elle en avait déjà parlé un peu avec leurs amis, et Orthie pourrait apporter sa pierre à l’édifice avec du linge de lit et de cuisine, quant à John grâce à sa nouvelle forge, il serait à même de produire toutes les parties métalliques.

Pour le moment, le plus important était de déblayer l’endroit des ruines. Car oui, il était hors de question de reconstruire le Divin ailleurs que là où il avait toujours été. C’est donc avec quatre charrettes doublement attelées et une dizaine d’hommes employés à la journée, que la princesse anglaise arriva sur les lieux.


Maia ! Regarde dans quel état tu es !

Elle s’empressa d’aller lui chercher un seau d’eau au puits. Au moins lui, il avait tenu bon.

Débarbouille toi un peu, tsss . Et regarde ! Je les ai embauchés pour le nettoyage. Je les paierai à la journée aussi longtemps que nous aurons besoin d’eux. J’ai aussi commandé des pierres de bâtisse, elles arriveront dans quelques jours par le fleuve, à Belley.

Prenant les mains, presque propres, de sa belle-sœur entre les siennes, elle lui sourit tendrement. Elle était insupportable cette fille du sud qui lui avait volé son frère, mais au fond, elle l’aimait comme la sœur qu’elle n’avait jamais eu.

Tu verras ! Tous nos amis vont nous aider, et le Divin s’élèvera bientôt comme avant. Ce sera l’auberge la plus fréquentée de la ville, comme elle l’a toujours été.
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Mini.
Bien qu'elle ait les mains occupées, son esprit, lui, ne pensait qu'à tout ce gâchis. Et dire qu'elle aurait pu aussi perdre les prunelles de sa vie dans cet incendie. Heureusement que John avait été réactif et Victoria également. Perdue dans ses mésaventures passées, Maia vit débarquer une dizaine d'homme bien plus charpentés qu'elle et avec eux, quatre charrettes. Et lorsqu'elle reconnut qui menait le cortège, ses lèvres s'étirèrent en un faible sourire. Victoria les menait à la baguette, tel un général d'infanterie. Aussi surprenante qu'Insupportable.

Maia ! Regarde dans quel état tu es !

La brune tendit les bras devant elle et s'examina sommairement. En effet, elle n'était pas plus noire que si elle était allée miner. Mais c'était pour la bonne cause !

Débarbouille toi un peu, tsss .

Oui, maman ! Et malgré cette vilaine pensée qu'elle avait gardé pour elle-même, Maia obtempéra.

Et regarde ! Je les ai embauchés pour le nettoyage. Je les paierai à la journée aussi longtemps que nous aurons besoin d’eux. J’ai aussi commandé des pierres de bâtisse, elles arriveront dans quelques jours par le fleuve, à Belley.

La brune du Nord avait anticipé chacun des besoins de la reconstruction, sûrement une déformation professionnelle à bien y réfléchir. Lorsque Victoria lui prit les mains, les larmes au bord des yeux d'émotion contenue, Maia les retira et la prit carrément dans ses bras. Tant pis pour sa belle toilette, Marinette se ferait un plaisir de la lui laver. Et c'est au creux de l'oreille qu'elle murmura afin qu'elle seule l'entende :

Je ne pouvais pas rêver meilleure Insupportable que toi. Merci, Vicky.

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Sebaste
Et en effet, il était difficile de se dire que l’auberge qu’il avait maintenant devant lui avait été il y a si peu dévastée par les flammes. Celle-ci se présentait, prête à accueillir les visiteurs. Sébaste était arrivé en ville il y a quelques jours à peine. Il ne connaissait pas la Savoie, il n’y était jamais allé. D’ailleurs, c’était la première fois qu’il s’aventurait en dehors du Royaume de France. Il voulait voir les Montagnes. Et il ne fut pas sans reste. Celles-ci s’imposaient, hautes et fières. Certaines avaient encore de la neige, en leur sommet. Il fut impressionné, car la température en contrebas se voulait beaucoup trop chaude pour envisager quelconque neige.

Bref. Il était arrivé en ville de Chambéry, et avait cherché immédiatement un endroit où dormir. Il ne voulait pas dormir dehors, à même la rue, ou dans les taudis. Il avait pris celle-ci, un peu par hasard. Parce que des gens étaient déjà à l’intérieur. Une bonne surprise car l’accueil fut chaleureux, et des chambres étaient libres. Il put y poser son baluchon. Il y avait passé la nuit, la première de son séjour. Elle avait été préparée par Marinette, la femme de chambre. Il avait pu dormir à poing fermé, et récupéré de son voyage. Il ne fut même pas dérangé par les quelques visiteurs qui avaient pris place dans la taverne de l’auberge.

En journée, il décida de découvrir les alentours. Histoire de se repérer déjà un peu dans les grands axes de la ville, et se mettre au fait des dernières actualités de la cité et du duché. Il se promit, pour plus tard, de découvrir plus en profondeur chacun des lieux qu’il avait repérés. Cela lui avait pris l’essentiel de l’après-midi, qui était rapidement passé. Les montagnes cachaient rapidement le soleil, le soir venu. Ce qui le perturbait un petit peu, il faisait sombre beaucoup plus rapidement. Il n’avait pas l’habitude. A Bourbon, d’où il venait, le terrain était quand même beaucoup plus plat.

Il décida de rebrousser chemin, et retourner à l’auberge en question. Le Divin Nectar. Peut-être aurait-il un peu de compagnie, encore une fois. Il poussa la porte en bois, et s’installa sur l’un des bancs disponibles. Il en profita pour déposer sa cape à côté de lui, et commander un verre de ce fameux génépi.

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Marinette.


Bonjour Messire !

S’essuyant les mains sur son tablier, Marinette approche à grands pas.

Soyez le bienvenu ! Que puis-je pour vous ?
Aujourd’hui en plat du jour, nous avons un ragout d’agneau avec ses petits légumes.


Tout en devisant sur le menu, elle dépose devant lui un verre de génépi accompagné d’un verre d’eau. C’est que parfois, les non initiés ont besoin de faire passer l’amertume du génépi. Ca surprend quand on ne s’y attend pas.

Aurez-vous besoin d’une chambre pour les jours à venir ?

Triturant le bord de son tablier, elle attend qu’il lui donne réponse.
Sebaste
- Et bien je vais vous prendre ce ragout. Ca sent bon d’ici.

Répondit-il après avoir salué la dame, et avoir écouté son récit. Il la remercia d’un hochement de tête alors qu’elle apportait un verre de génépi et un verre d’eau. Au moins n’allait-il pas avoir soif.

- Oui en effet, je vais avoir besoin d’une chambre pendant quelques jours. Le temps de planifier la suite.

Il décida de gouter l’alcool que la dame lui avait gentiment apporté tandis qu’elle vaquait à ses occupations. Le verre dégageait une odeur peu commune, il décida d’y tremper les lèvres avec d’écarquiller les yeux. C’était plutôt fort comme alcool. Lui qui était plutôt habitué aux bières toutes simples, cela tranchait. Ce n’était pas du tout comparable. Fort, et amer, mais pas forcément désagréable, en réalité.

Il irait très bien avec ce ragoût d’agneau.

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Alix.du.vivier
Alix entra dans la taverne, un peu fâchée, quoique même un peu énervée !
L'Italienne se posa sur un banc et tenta d'ôter ses bottes.
C'est qu'elle en avait fait des aller retour de l'université au marché et tout ça pour rien.
D'un signe de la tête elle salua les occupants, occuper a manger, que pouvaient-ils faire dans une auberge a part manger ! Peut être dormir aussi.
Bref ! une fois a son aise, ses nerfs étaient un peu calmés, il lui fallait réfléchir maintenant.

La moue obligatoire à la circonstance elle posa son visage entre ses mains et commença a tenter de comprendre pourquoi les portes de l'université lui était fermée avec un imbécile de l'autre coté de la lourde muraille lui criant qu'elle était trop colérique pour venir étudier.

Pfff je t'en ficherai moi des colériques..... La pauvre brune ne comprenait pas pourquoi on lui infligeait ceci.
Ceci dit elle aperçue au loin Maia et Vctoria, d'un seul coup d'un seul pression tomba et laissa un petit sourire sur le visage d'Alix.. Peut être qu'elles avaient une idée du pourquoi elles. Un petit signe de la main.


Hé Maia, Vic, venez boire un verre avec moi, je suis si perdue depuis mon retour à la vie des hommes !

Pas certaine qu'elles l'aient vu, aussi elle attendit patiemment en observant les clients de la taverne.
Victoria.d.alaya
Descendant les escaliers, Victoria entendit une voix de femme interpeller à la volée.

Alix ? Hé bien, tu sembles en forme et tu as de la voix.

La propriétaire lui sourit avec une légère malice, puis hocha la tête en l’entendant dire qu’elle avait quelques soucis. Elle alla attraper une bouteille de génépi et deux verres, puis vint s’asseoir à coté d’elle.

Tiens, ca te fera du bien, parole de médecin.
Alors vas y, raconte moi donc ces soucis dans le monde des hommes.


Remplissant les deux verres, elle trinqua avec elle avant d’en avaler une gorgée.
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