[RP] La chaumière de John

John_du_pont

John avait passé ses jeunes années loin du monde et des villages de Savoie. Son seul univers s'était limité à ce petit chalet accroché à la montagne auprès de celle qu'il surnommait tendrement Babou. Ce n'était pas vraiment sa grand-mère, pas seulement sa nourrice non plus. C'était un mélange de tout cela. Au départ, c'était elle qui avait veillé sur lui puis par la suite, Babou avait vieilli, sa vue était devenue aussi faible que son ouïe. Pourtant, elle gardait toujours le sourire. Habituellement, très calme et silencieuse, elle était devenue très bavarde à l'aube du grand départ... Elle avait encouragé John à rejoindre les villages de Savoie où, disait-elle, il pourrait retrouver quelques souvenirs de ses parents : Xarius et Forigoler.

Quelques jours plus tard, Babou n'était plus de ce monde et John fortement attristé, prit la direction de Chambéry persuadé qu'il devait suivre les sages paroles de Babou. Il s'installa au taudis, vécut de petits boulots par-ci par là et commença une toute nouvelle vie au village. Sa vie était rythmée de petits boulots à la mine ou dans les champs environnants, de gardes de nuit pour la ville également même s'il était sûr qu'un chat serait plus doué que lui pour faire fuir les rats alors les malfrats ... pensez donc !

Petit à petit, et grâce également à la générosité d'une future habitante de Chambéry, Dame Alix, il réussit à économiser suffisamment pour acheter sa propre chaumière ainsi qu'un champs.

Celle-ci n'était pas bien grande mais suffisamment spacieuse pour lui. De plus, elle jouxtait son champs de maïs, ce qui était un atout non négligeable ! Il accrocha un panneau de Bienvenue sur la façade et satisfait du résultat, recula de quelques pas pour admirer le résultat.

Je pense que cela se fête ! Je devrais inviter les voisins et voisines à inaugurer ces lieux ! Il faudra que j'en touche un mot en taverne! C'est sûrement l'occasion de rencontrer les habitants de Chambéry et, qui sait, peut-être que certains d'entre eux pourront m'apprendre qui étaient véritablement mes parents.

Il se tourna vers le chemin pour voir si quelqu'un approchait ...

Les_voisines

John avait certainement raison de se sentir observé car dans la chaumière d'à côté vivaient deux vieilles dames qui l'épiaient tout en chuchotant :

- V'ens donc voar là, la Gertrude ! C'est 'y pas un p'tit gars qu'à r'pris la maison du père Michaud !

Gertrude, occupée à tailler en morceaux les légumes du potager pour la soupe, lâcha de suite son ouvrage et courut, aussi vite que ses vieilles guibolles le lui permettaient.

- Ooooh mais t'as t'y donc raison ma Cunégonde ! C'est qu'il est ben mignon ce p'tiot quoiqu'un peu maigrichon tu n' trouves pas ? Il aurait ben besoin de not'e souplette ! 'tention y r'garde par ci !

Et toutes les deux de faire craquer leurs articulations pour se baisser hors de vue du pauvre John qui n'avait aucune idée de ce qui se tramait à côté.

- Ben qu'est ça peut faire qui nous voit ? Va ben falloir qu'y nous voit un jour ou l'autre on va pas rester enfermées tout c'qui nous reste comme pov' vie quand même !

- On sait jamais qui qu'ça peut être il est p'tet mal intentionné, on l' connaît pas !

- Oooh mais toi t'es toujours peureuse ma pov' vieille ! R'garde donc y met un panneau "bienvenue" en plus, ça peut pas être un méchant quand même !

- Je demanderai à la Mairesse ou au nouveau tribun Maya, elles doivent sûrement le connaître, pipelettes comme elle sont !

Et toutes deux reprirent leur poste d'observation en silence ...

Victoria.d.alaya

La veille au soir, alors qu’ils étaient désespérément seuls en taverne, John avait convié Vicky à lui rendre visite dans la nouvelle chaumière qu’il venait d’acquérir.

La jeune femme avait demandé à Marinette de préparer une tarte aux pommes, un dessert simple qui plaisait à tous les estomacs masculins, et elle avait glissé dans son panier une bouteille d’un blanc doux de Savoie, bien entendu.

Arrivée devant la porte, elle toqua trois fois, puis jeta un coup d’œil aux alentours.
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John_du_pont

John était en train de remettre une belle bûche dans l'âtre quand il entendit frapper à porte. Il inspecta la pièce pour être sûr qu'elle était présentable et alla ouvrir. La maire se tenait devant la porte. John l'accueillit avec le sourire.

Oh ! Madame la maire ! Quelle bonne surprise ! Entrez donc ! Mais vous me semblez un peu chargée, voulez-vous que je vous aide à déposer votre panier sur la table ?

Il l'invita à entrer en lui montrant le mobilier en question.

Les_voisines

Gertrude était retournée à sa cuisine et la soupe mijotait maintenant au dessus du feu embaumant toute la pièce.

Cunégonde continuait à observer les allées et venues dehors qui étaient, malgré tout, assez rares. Elle sursauta tout à coup quand elle vit qui arrivait au loin.

Gertrude, Gertrude ... vite vite !

Gertrude accourut ... enfin arriva à l'allure d'un canard boiteux!

Oui ... quoi qu'y s' passe donc ! souffla-t-elle essoufflée.

R'garde donc qui vint là!

Deux paires d'yeux suivirent l'arrivée de la maire de Chambéry et s'agrandirent encore d'avantage quand elles la virent emprunter le chemin qui menait à la maison de leur voisin. Les deux petites vieilles entendirent frapper à la porte d'à côté mais hélas pour elles, leur champs de vision ne leur permettait pas d'en apprendre beaucoup plus. Ni une ni deux, elles franchirent la porte de leur logis juste au moment où John ouvrait la porte pour accueillir son invitée. Elles se sentirent surprises par le regard de Victoria et tentèrent une diversion en appelant leur chat qui ne risquait pas de pointer le bout de son museau étant donné qu'il dormait au coin du feu !

Zébulon ... où es-tu ? Minou minou minou ...

Elles faisaient mine de regarder à droite et gauche mais en réalité, elles ne perdaient pas une miette de ce qu'il se passait chez leur jeune voisin.

Mini.

C'est en chantant à tue-tête que Maia se fit annoncer. John avait dit "Crémaillère" et l'esprit de la brune avait tilté de suite. Génépi, tarte aux pommes, festoiement ! Oui l'association d'idées chez elle, en passait d'abord par son estomac. Ou on est gourmand (et alcoolique !) ou on ne l'est pas ! La vicomtesse, du plus loin qu'elle se souvenait, l'avait toujours été. Encore plus en ce moment, allez savoir pourquoi ... Et donc, la voilà arpentant le sentier menant à la chaumière de John :

Etoiiiiiiiiiiiiiiiiileeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuu des neiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiigeuuuuuuuuuuuuuu .... Mon coeur amoureuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuux [...]

Je vous épargnerai le reste de la chanson car c'est vraiment un supplice pour les oreilles. Mais elle, elle s'en fiche, elle chante ! Et c'est ainsi que John ainsi que ses voisines furent prévenus de son arrivée ô combien discrète ... Ahem ... Tout est relatif hein, parce qu'en fait, tout Chambéry devait savoir où se trouvait Maia.
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Victoria.d.alaya

Comme John ouvrait la porte et saluait Vicky chaleureusement, deux voix aigrelettes surgirent dans son dos. Bien éduquée, l’élue municipale ne se retourna pas, mais en son fort intérieur elle savait bien qui c’était.
Gertrude et Cunégonde, fameusement connues dans le faubourg, surtout pour leurs habituels cancanements.

Invitée à entrer, la jeune femme en profita pour prendre un ton enjôleur et élever un peu la voix afin d’être entendue des deux mères Michel.

Oh John ! C’est un plaisir de vous rendre visite, vous êtes si gentil.

Avec un sourire amusé et complice envers le jeune homme, elle s’engouffra dans la petite maison et le laissa bien refermer la porte derrière eux. Les deux petites vieilles allaient surement passer un long moment en planque pour voir si et quand Victoria ressortirait.

Elle déposa son panier sur la dite table puis retira ses gants, admirant d'un regard de maitresse de maison l’intérieur de la chaumière.

C’est une charmante maison. Je vois que du travail vous attend pour l’aménager.
L’on se sent tellement bien lorsque l’on est chez soi.
Oh ! Je vous ai apporté une tarte aux pommes, ainsi qu’une bouteille d’un vin doux savoyard. Histoire de nous faire une petite collation.

Elle lui sourit mais n’eut guère le loisir d’avoir une réponse, que des cris parvinrent de dehors.

My God ! Je crois que Zébulon s’est coincé la queue dans la porte !

Mais plus le bruit approchait, plus l’on pouvait distinguer une voix presque humaine.

Je crains que le paisible après-midi ne s’en soit allé. Les oies du Capitole sont d’une discrétion époustouflante à coté de ce qui vient s’abattre sur nous.

Victoria se glissa vers la fenêtre et plongea son regard vers la ruelle. Avec un peu de chance, ce n’était pas par ici que se dirigeait son désastre de belle-sœur.
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John_du_pont

John avait fait entrer Vic dans sa demeure et la regardait, amusé, faire le tour du propriétaire. L'état des lieux fut rapide étant donné la petitesse du logement. Dans un coin, un peu à l'écart, se tenait sa paillasse, posée à même le sol, recouverte d'un gros édredon très moelleux . Au milieu de la pièce, une table de belle taille était entourée de ses 6 chaises. L'âtre occupait une place importante sur le mur de droite et un chaudron était pendu à la crémaillère. On entendait le doux murmure du ragoût en train de mijoter doucement pour le repas du soir.

C’est une charmante maison. Je vois que du travail vous attend pour l’aménager.
L’on se sent tellement bien lorsque l’on est chez soi.
Oh ! Je vous ai apporté une tarte aux pommes, ainsi qu’une bouteille d’un vin doux savoyard. Histoire de nous faire une petite collation.

Il ouvrit la bouche pour répondre mais n'en eut pas la temps ! Un cri assourdissant retentit et semblait se rapprocher à grand pas.

Qu'est ce que c'est ? Un sanglier ou un cochon poursuivit par un boucher du village ?

Pendant que Victoria s'approchait de la fenêtre, John entrouvrit prudemment la porte et passa la tête à l'extérieur. Il découvrit ses voisines en train de scruter sa maison. En l'apercevant, elles tentèrent de se cacher derrière un buisson mais la souplesse et les rhumatismes ne sont pas compatibles et le résultat ne fut guère concluant ! C'est en plus, à ce moment là, que Maia décida d'entamer le deuxième refrain. De stupeur, les cannes de bois et de chair s'entremêlèrent et voici Cunégonde, qui tombe de tout son poids (et ce n'est pas peu dire !) sur la frêle Gertrude.

Au secours, j'étouffe. Mais pousse toi donc !!! haletait-elle autant qu'elle pouvait !

John faillit partir en fou rire mais son bon cœur prit le dessus et il courut, tout sourire, aider les deux mémés entremêlées. Il était en train de les relever quand Maia surgit devant chez lui, sur les dernières notes de la chanson (si l'on peut appeler ce désastre musical comme cela ! Paix à l'âme du pauvre compositeur qui n'est sûrement plus de ce monde s'il a entendu ce massacre !)

Avant qu'elle n'ait l'idée d'en entamer une autre, John la salua :

Bien le bonjour Maia. Vous me semblez d'humeur radieuse ?

Il lui sourit puis, se tournant vers ses voisines, il proposa aux trois femmes :

Et si nous rentrions nous remettre de nos émotions et prendre une petite collation ?

Agriesean

Suite à une rencontre dans la taverne avec John, Agriesean, humble vagabond cherchant un endroit où poser ses affaires , guidé par le doux son d'une voie inconnue mais ohhh combien mélodieuse pour ses oreilles arrive vers la maison de John .

Imaginant la possibilité de faire un concours de chant avec la personne ayant chanté , il toqua à la porte de chez John.

Les_voisines

Gertrude et Cunégonde ne s'étaient pas faites prier pour accepter l'invitation de John. Tout le monde était donc rentré dans la maisonnée. Le regard aiguisé des deux mémés scrutaient chaque détail et elles jactaient entre elles telles deux pies à propos de la décoration fortement épurée de John.

Gertrude en catimini à Cunégonde :

Ça manque de touche féminine ici, y manque une nappe sur l' table !

Cunégonde lui donna un coup de coude et lui murmura :

Tu n'crois pas qu'y f'rait mieux d'mettre des braies d'abord ! pfff Il a pas l'sou l'gamin ça s'voit ! Oh! r'garde ça c'est joli par contre !

Elle montrait un croquis de fontaine dessiné par John, souvenir d'un bal arrosé en tout point...

Finalement ils s'étaient tous assis autour de la table et John allait commencer à découper la tarte quand il entendit frapper. Il se leva prestement et alla ouvrir.

Ah bonjour Agriesean ! Vous avez trouvé facilement ? Entrez donc je vais vous présenter. Mesdames je vous présente Agriesean que j'ai rencontré en taverne, il voyage actuellement à la recherche d'une terre d'accueil alors pourquoi pas un futur Chambérien ...!

Se tournant vers la table et présentant d'un large geste du bras :

Voici Victoria notre maire dont nous pouvons fêter ce jour sa belle réélection ! Voici Maia notre tribun et mes deux voisines..., vous m'excuserez Mesdames mais je ne connais pas encore vos noms!

Gertrude allait ouvrir la bouche mais comme à son habitude Cunégonde la devança :

J'suis Cunégonde et voici m'soeur Gertrude !

Gertrude ne put qu'opiner de la tête : C'est ça c'est ça !

puis elle osa poser la question qui les taraudaient toutes les deux depuis quelques jours :

Mais nous, non plus, nous n'connaissons pas vot' nom jeune homme ! Qui qu'donc êtes vous ?

John_du_pont

John sourit en entendant la question de sa voisine, il se racla la gorge et déclama de manière solennelle : "Je me nomme John, fils de Forigoler et Xarius. Je suis originaire de Savoie mais ..." puis il acheva sa phrase en rigolant à demi : "je n'en sais pas beaucoup plus malheureusement ! Désolée de vous décevoir mesdames mais je ne suis pas un prince venu d'une contrée lointaine, je suis juste un jeune homme qui descend de la montagne en quête de retrouver quelques traces de ses parents disparus ..."

Bon et si on se la découpait cette tarte ! Elle a l'air, ma foi, excellente ! Il faut dire qu'avec les beaux fruits du verger de Chambéry, on ne peut que les réussir !

Il entreprit de partager la tarte en plusieurs parts et de servir ses invités en boisson puis il reprit la parole.

Portons donc un toast à cette demeure et ce charmant village qui m'accueille ! Merci à notre charmante Maire ainsi qu'à son tribun. Santé et bonheur à tous et toutes !

Il leva son verre et but avec délice une longue gorgée de ce vin doux savoyard.

Mini.

John avait invité pour sa crémaillère mais il s'avérait tout de même que l'on était un peu à l'étroit dans sa minuscule chaumière. C'est à dire que lorsque Maia avait accepté l'invitation, elle ne se doutait pas qu'il y aurait autant de monde. Elle lorgna sur la tarte qui, elle était certaine, était bien trop modeste pour tant de personnes. Elle soupira doucement afin que personne ne l'entende.

Victoria et Agriesean étaient de la fête. Ainsi que deux mémés que la brune ne connaissaient pas. Elle se demandait bien qui pouvaient être ces deux femmes jusqu'à ce que John lève le voile de mystère flottant autour d'elles.

C'est un bien bel endroit, John. Et vos ... voisines sont ... charmantes.

Si l'on occultait le fait qu'elles se mêlaient de tout comme deux fouines aux aguets ! La Vicomtesse leva son verre alors que le nouvellement chambérien, John de Belley, oui je sais, c'est étrange mais lui, il aime se faire nommer ainsi !, portait un toast à toutes les personnes présentes dans son modeste logis.
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Les_voisines

A l'évocation des noms des parents de John, ses voisines s'étaient mises à chuchoter comme deux abeilles butinantes au printemps. Elles n'avaient pas loupé leur tour cependant pour chopper leur assiette de tarte, ni leur gobelet de vin doux. Quand John leva son verre à la compagnie, Gertrude voulut à son tour dire un mot mais la bouchée de tarte décida de prendre la tangente et l'empêcha tout à coup de respirer. Elle passa par toutes les couleurs du rouge écarlate au blanc livide, les mains en croix autour de la gorge. John remarqua son petit manège et d'un geste instinctif, passa derrière elle et lui colla une grosse tape dans le dos.

Aaaarghhhh ! Keuuuffff keuff keuuff !!

Gertrude expulsa le morceau de tarte qui atterrit dans l'assiette de Cunégonde. Celle-ci resta un moment bouche bée comme si elle avait soudain vu Ste Boulasse en personne !

Bon sang mais c'est bien sûr !!!! Comment avez-vous dit qu'elle s'app'lait vot' mère ? Forigoler c'est ça ?

John, pas encore remis de ses émotions, fut surpris de la question et bredouilla : Heuu oui c'est ça !

Vous êtes bien son fils !! Il n'y a pas de doute !

Ah bon? Pourquoi cela ? Vous l'avez connue ? Racontez-moi !

Il attendait impatient, pendue aux lèvres ridées de sa voisine. Cunégonde se lança alors dans une longue tirade :

Vot' mère a eu exactement le même geste naguère ! Elle m'a sauvé la vie ! C'était à l'époque où nous habitions Belley. Elle était toute jeunette ! Une jolie p'te brunette ! Elle était tavernière à la Taverne municipale. Elle chômait pas à l'époque avec tous les soldats qui passaient par là ! Et elle était drôlement courtisée, toujours souriante et le mot aimable pour tous. Plusieurs jeunes hommes avaient des vues sur elle mais dès qu'elle a connu vot' père, elle n'a plus eu d'yeux que pour lui.

Gertrude renchérit :

Aaah mais oui ! J'men rappelle ben maintenant ! Et c'est là qu'elle a connu vot' père ! Oh c'est qu'il était beau le Xarius ! Tout frisé comme vous John mais les cheveux plus clairs. Ils formaient un très joli couple ! Tous deux engagés dans la grande armée de Savoie !

Victoria.d.alaya

Les voisines curieuses ont réussi à se faire inviter. Victoria sourit et les salue alors que John fait les présentations.

La tarte de Marinette était bien alléchante, et la petite anglaise ne se fit pas prier. Elle accepta le verre poliment et prit une part de tarte dans l’autre main.

A votre installation, John ! Que Chambéry soit la ville de votre bonheur !

Le jeune homme s’était investi dans la citée, prenant des tours de gardes sur les remparts quand il ne labourait pas ses champs. Il ne manquait pas de courage ni de gentillesse. Comme Vicky lui avait dit, il avait de l’audace et cela le rendait d’autant plus charmant.

Elle écouta la discussion des vieilles mais elle était trop jeune pour avoir connu les parents du jeune homme. Elle se contenta alors de grignoter sa pâtisserie, jetant des regards sur la pièce en pensant à ce que John aurait besoin pour l’aménager.
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John_du_pont

John était très ému de rencontrer des personnes qui avaient côtoyé ses parents dans le passé.

Je suis donc originaire de Belley ! Je m'en doutais mais mon sens de l'orientation m'a dérouté vers Chambéry quand je suis descendu de la montagne. La vie ne fait jamais rien par hasard, si mes pas m'ont conduit ici, c'est que mon destin doit se poursuivre ici ! Cette chaumière ne demande qu'à être emménagée, l'étage est encombré mais je suis sûr qu'en le rangeant, on peut aisément le transformer en chambre confortable. L'ancien propriétaire y a laissé tellement de choses qu'il est presque impossible d'y mettre un pied pour le moment!

Il rit de son rire clair et si joyeux et son regard glissa vers ses convives. Ses voisines discutaient entre elles en se chamaillant comme un vieux couple. Agriesean, silencieux, devait piquer un petit roupillon, à moins qu'il n'était en pleine répétition mentale d'une chanson. Maia lorgnait la bouteille de vin car évidemment son verre était vide. Vicky dégustait la tarte à petites bouchées avec un grand raffinement. Chaque soir, sa seule présence en taverne semblait illuminer la pièce tout comme aujourd'hui. Elle avait su accueillir John en l'aidant de son mieux pour son installation. Il lui en était infiniment reconnaissant. Son regard croisa celui de John qui sentit brusquement une chaleur lui monter aux joues. C'est fou ce que ce vin doux avait comme effet sur lui car habituellement il résistait plutôt bien au génépi... enfin presque toujours !

Afin de tromper son émoi, il proposa de resservir ses invités :

Il reste un peu de tarte, qui en veut ? Du vin doux ? Ou sinon j'ai cette eau-de-vie que j'ai déniché dans la cave derrière la maison, elle m'a l'air très parfumée, je dirais que c'est de la poire... ou peut-être de la prune, des amateurs ?

La chaumière de John

John_du_pont

Les_voisines

John avait certainement raison de se sentir observé car dans la chaumière d'à côté vivaient deux vieilles dames qui l'épiaient tout en chuchotant :

Victoria.d.alaya

John_du_pont

Les_voisines

Mini.

Victoria.d.alaya

John_du_pont

Agriesean

Les_voisines

John_du_pont

Mini.

Les_voisines

Victoria.d.alaya

John_du_pont

Les_voisines

Cunégonde se serait volontiers resservie mais Gertrude poussa un tel cri strident qu'elle en resta bouche bée !

Hiiiiiiiiiiii ! Not' pot-au feu !!! Il est toujours su'l feu ! Y va attacher au fond d'la gamell' !

Ni une ni deux, elles furent debout toutes les deux et John les raccompagna jusqu'à la porte qu'il ouvrit pour les inviter à rejoindre leur maison.

Rentrez bien mesdames et au plaisir ! Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas à venir me voir !

Boitillant bras dessus bras dessous, elles franchirent le seuil.

Merci ben pour vot' gentillesse jeune homme ! Mais vous avez ben d'aut' choses à faire! Vous trouver une joli p'te damoizelle par exemple !

Cunégonde lui envoya une bourrade du coude dans les côtes qui lui coupa le souffle un moment ! C'est qu'elle n'était pas si frêle la Cunégonde ! Et les deux vieilles dames reprirent le chemin de leur maisonnée laissant John, perplexe voire même un peu rêveur ...

Mini.

La faim de Maia n'avait d'égal que sa soif. Alcoolique ? Nooooooon. Après tout, comme disait Uthar, le génépi, ce n'était que des fruits et des plantes alors ... Oui mais là, John proposait de la gnôle à Pépé, rien de comparable. Plus fort, plus alcoolisé, ce qui entraînerait forcément plus d'ivresse. Et là, forcément, je ne suis pas certaine que John, Victoria, Agriesean et les voisines, adhèrent à l'idée que la brune pousse la chansonnette. Oui, lorsqu'elle est ivre, elle chante ! Que voulez-vous, c'est une sale manie qui ne lui passe pas. C'est avec un large sourire qu'elle tendit son verre vide à son hôte afin qu'il le lui remplisse à nouveau :

Je veux bien goûter votre gnôle, peu importe le parfum pourvu qu'on ait l'ivresse !

Pas sûr que le proverbe soit le bon mais Maia éclata de rire et attendit bien sagement que John la resserve. Et c'est sur ces entrefaits que les non moins célèbres Gertrude et Cunégonde se rendirent compte qu'elles avaient laissé une gamelle sur le feu. Branle-bas de combat !! Appelez moi la gardeeeee !! Elles se sauvèrent aussi vite que leurs vieilles jambes le leur permettaient, rentrant chez elles afin de limiter les dégâts, sous les yeux éberlués des convives, qui, une fois qu'elles furent hors de portée d'oreilles, éclatèrent de rire.

Vous n'allez pas vous ennuyer, John, avec de pareilles voisines. Ce sont de vraies bout-en-train !

Et de plonger le nez dans son godet que son hôte lui avait resservi entre temps, assez discrètement.
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John_du_pont

John rentrait chez lui ce matin là après avoir fait la douane. Alors qu'il allait tranquillement rentrer chez lui, il se fit interpeller par ses deux voisines.

John ... John ...

Il se retourna et les vit quasiment sur ses talons. Il fronça les sourcils et questionna :

Oui mesdames ? Qui a-t-il qui vous affole de si bon matin ?

C'est c'messieur hier qui est arrivé en ville ! Y nous a posé tout un tas de questions sur la Savoie d'antan ! Alors vous savez comment est Cunégonde elle peut pas t'nir sa langue !

Rhoo ben t'as fait pareil ma pov' ! C'est toi qui y a parlé de Fori d'abord !

Quoi quoi quoi ... ne parlez pas toutes les deux en même temps je ne comprends rien !

Un sir aux cheveux grisonnants, fort bel homme d'ailleurs...

Ah oui Ah oui ! Charmant !

John fit un geste agacé de la main pour éviter qu'elles ne se perdent encore dans des détails superflus.

Bref ! L'est passé hier au marché, y posait tout un tas de questions et au final ... y va sûrement passer vous voir !

Moi mais pourquoi cela ?

Heu ... y vous expliquera ... houlà on a le lait su' l'feu faut qu'on file ! Ar'vi !

Ar'vi John !

Et les voilà reparties chez elle, laissant John bien perplexe ...

Fanch_vaillant

Fanch avait cherché des mois et des mois, jamais il n'avait pensé qu'il fallait revenir dans son Duché d'origine pour le retrouver.

Il avait eu un enfant avec elle mais elle le lui avait caché. En même temps, qui lui en aurait voulu, il l'avait trompée avec une autre femme quelques années auparavant et de cette union adultère était née sa fille.
Sa maîtresse était devenue la femme qu'il aimait et avec laquelle il avait passé de nombreuses années.

Quand il a su l'an dernier qu'il avait un fils de son ancienne compagne, il avait décidé de le retrouver.

De retour à Chambéry, il avait fouillé les archives de la mairie, il avait contacté diverses personnes pour avoir de plus amples informations.

Maintenant qu'il était un peu près sur de l'identité de son fils, il lui fallait trouver des preuves.

Il avait passé des heures et des heures en tavernes pour interroger les gens, il avait été si bien accueilli qu'il devait écrire à sa fille.

Il retourna donc dans le taudis pour pouvoir écrire cette lettre et l'envoyer au plus vite

Citation:

Elina, ma très chère fille,

Je crois que je l'ai enfin retrouvé. Ton frère est en vie et il se porte très bien.

Dès que tu le pourra, il faudrait que tu viennes nous rejoindre à Chambéry. Nous organiserons cela plus tard.

Je t'aime ma fille adorée.

Ton père
Fanch

Une fois la lettre écrite il l'envoya directement. Puis il retourna aux archives pour trouver une preuve de la filiation.

Il continua ses recherches plusieurs heures mais ne trouva aucune preuve.

Il devait trouver des informations, il allait faire appel à un ami, il devait contacter la mairesse qui était la depuis de nombreuses années. Au vu de sa jeunesse, elle n'était pas la il y a 17 ans mais elle pourra surement le guider.

Citation:

Madame la Mairesse,
Dame Victoria,

J'aimerai savoir si vous aviez la possibilité de me diriger vers une personne qui pourrait me donner des informations sur les naissances ayant eu lieu il y a environ 17 ans.

En effet, j'habitait la Savoie et j'aimerai des documents officiels sur les différents événements ayant eu lieu pendant cette période.

En vous remerciant par avance de votre aide.

Cordialement,

Fanch

Voilà le deuxième pli avait été écrit et envoyé, plus qu'à attendre la réponse de la première Dame de la ville.

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Victoria.d.alaya

L’homme était arrivé à Chambéry quelques jours plus tôt. Il semblait à la fois connaitre les lieux et ne rien reconnaitre pour autant. Les années avaient fait leur œuvre, polissant les souvenirs pour les embellir, malgré les erreurs du passé.

Dans la discussion, Victoria avait promis d’aider autant qu’elle pourrait dans les recherches de Fanch. Des années de cela, il avait quitté la Savoie, laissant une femme aimée derrière lui et un enfant.

Sieur Fanch

Depuis notre rencontre, j’ai fait des recherches dans les archives du château. Je suis même allée à l’archidiocèse de Moustier en Tarentaise, voir si l’église avait quelques traces des événements qui vous intéressent.

Je n’ai rien trouvé à Moustier, aucun acte de naissance ou de baptême qui daterait de cette période. Par contre, les archives du château m’ont dévoilée quelques détails qui me semblent pertinents.
Il y a 17 ans, une femme du nom de Forigoler a eu un petit garçon. Elle habitait Belley où elle fut maire et tribun, elle était infirmière et engagée à l’Ost de Savoie. Elle fut également ambassadrice de Savoie pour la France Nord. Elle a épousé un soldat du nom de Xarius.
Ce qui m’a le plus interpellée, c’est que son enfant n’est autre que mon ami John. Mais comme je viens de le dire, le père, à priori, s’appelait Xarius.

Je suis désolée de ne pouvoir vous donner plus de pistes. Malheureusement, je ne suis ici que depuis une petite dizaine d’années et ces faits remontent bien longtemps avant mon arrivée. La plupart des anciens sont portés disparus et je ne sais vers qui vous guider.

Avec tout mon soutien,
Victoria.

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Fanch_vaillant

Voilà, la réponse de la mairesse était arrivée, cette réponse confortait ses doutes. Ca fait très longtemps qu'il n'avait pas entendu le nom de Xarius, et surtout ce nom associé à ses actes.
Il était parti aux environs de la naissance de son fils et avec la femme avec laquelle il était parti, il avait décidé de se racheter une virginité en changeant de nom. A cette époque, cette idée lui avait parue bonne mais aujourd'hui, il n'en était plus aussi sur.

Comment prouver que son fils était bien son fils, c'est extrêmement difficile. Il fallait lui parler.

Tout à ses réflexions, un pigeon arriva, sa fille avait reçu son courrier et lui avait répondu.

Citation:

Bonjour Papa,

Je suis ravie de cette nouvelle que tu m'apportes ! Je prends la route dès demain soir pour vous rejoindre, j'ai tellement hate de le rencontrer ! Lui as-tu révélé la vérité ?

Je t'embrasse.

Elina

Que lui répondre, il n'avait pas eu la force de parler à John, il pris sa plume et lui répondit.

Citation:

Ma très chère fille,

Je n'ai pas encore eu la force de lui parler, comme je te l'ai déjà expliqué, j'ai honte de mon comportement et surtout d'avoir abandonner ce petit être.
Ne pas avoir été la pour le voir grandir et l'élever comme je t'ai élevé m'arrache le cœur.

Je suis ravi de savoir que tu prends bientôt la route et que tu vas nous rejoindre. N'hésite pas à me dire si tu as besoin d'aide.
Sache que j'ai réussi à avoir un logement pour que nous soyons plus à l'aise à ton arrivée.

Crois-tu qu'il serait préférable de t'attendre pour lui parler? Dois-je lui parler seul à seul ?

Je t'attends impatiemment ma tendre fille

Ton père qui t'aime.

Fanch

Son petit logement était bien plus agréable que le taudis, il y avait installé sa paillasse, sa chandelle et son tabouret.
Son champ de blé était à la sortie du village, il était de retour chez lui.

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John_du_pont

John rentra ce matin là bien abattu de sa garde. Il s'affala sur son lit mais sans pouvoir trouver le sommeil. Les pensées tournicotaient dans sa tête en boucle. Les événements de la nuit lui laissait un goût amer. Il se sentait bien seul et démuni à ce moment là. Comme toujours dans ses moments de faiblesse, ses pensées se tournaient vers ses parents. Qu'auraient-ils fait à sa place en tant que soldat ? et en tant qu'être humain tout simplement... Comme ils lui manquaient!

Tant de questions étaient restées sans réponse, sa mère était décédée suite à une attaque de brigands, il en avait eu la preuve au cours de ses recherches mais son père ... vo-la-ti-li-sé littéralement ! Impossible de retrouver sa trace ... Pourquoi avait-il disparu comme ça un beau jour ? Sa mère aurait-elle quitté la Savoie s'il était resté à ses côtés ?

Violette, sa poule rousse, se mit à piailler à qui mieux mieux. Sans doute, avait-elle pondu son œuf du jour, ça tombait à pic, John était affamé! Il se leva donc et sortit de la maison. Une étrange sensation le saisit, comme s'il était épié, il avait cru apercevoir deux yeux dans le buisson. Il n'y prêta guère d'attention et alla vers le poulailler mais là encore il perçut un léger bruissement et en relevant la tête distingua une touffe de cheveux gris s'éloigner prestement. Il semblerait que ce soit ... mais pourquoi ? ... en même temps, ce n'était pas la première fois que John sentait le regard lourd de cet homme peser sur lui ... aurait-il des intentions ... hmm ... le mieux serait encore de l'interpeller, cela permettrait peut-être de lever le voile sur quelques doutes.

Fanch ? C'est vous ?

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Fanch_vaillant

Une lettre de sa fille, elle lui donnait des nouvelles de ses déplacements, que fallait-il faire? Il n'en savait rien mais il devait le voir. Il répondrait donc plus tard à sa fille.

Citation:

Bonsoir Papa,

Je prends la plume ce soir afin de te donner des nouvelles de mon voyage.

Pour le moment, tout se passe très bien. Je suis actuellement à Bourges, je prends la route ce soir directement Nevers. Je fais quelques arrêts afin de me reposer et de me ravitailler. J'ai hâte d'arriver et de vous retrouver. Je ne croise pas grand monde, c'est assez calme par ici.

Et toi, comment vas-tu ? As-tu parlé à John ?

Je t'embrasse.

Elina.

Il se mit donc à déambuler dans les rues de la ville pour laisser aller ses pensées.
De maison en demeure, il passait par le marché puis la mairie et le taudis. Il fit le tour des remparts et continua sa marche à travers Chambéry. La nuit était la et il se trouva devant la demeure de John. Il l'attendit pour lui parler, allait-il avoir le courage, il fallait se lancer. Ce dernier arriva de sa garde et Fanch le laissa passé, paralysé par la peur du rejet.
La poule piailla, il était découvert, il se cacha du mieux qu'il le puisse mais il entendit sa voix:

Fanch ? C'est vous ?

Il prit donc son courage à deux mains et s'avança rouge de honte de s'être caché comme un enfant.

Oui c'est bien moi, excusez moi de vous déranger mais ça fait maintenant plusieurs jours que je dois vous parler et je n'en ai pas trouvé le courage.

Pouvons-nous discuter à l'intérieur?

Le stress était à son comble en attendant la réponse du jeune homme.

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John_du_pont

John n'avait pas rêvé c'était bien Fanch qui tentait de s'éclipser en douce.

Oui c'est bien moi, excusez moi de vous déranger mais ça fait maintenant plusieurs jours que je dois vous parler et je n'en ai pas trouvé le courage.

Pouvons-nous discuter à l'intérieur?

Il semblait embarrassé et John s'empressa de lui répondre :

Mais bien évidemment ! Je vous en prie.

Posant une main sur son épaule, il le guida vers la maison.

Entrez donc, j'allais justement me faire une collation ! Cette nuit de garde n'a pas été de tout repos ! Prenez donc une chaise, voulez-vous manger ou boire quelque chose?

Pendant que Fanch prenait place, il avait mis un peu de lait sur le feu, gratté un peu la miche brûl... dorée ... !!! généreusement offerte par Maia et posé deux verres ainsi qu'une bouteille de génépi. Il allait s'asseoir à son tour en face de lui quand on frappa à la porte. Il repoussa donc la chaise et alla entrouvrir la porte, oui entrouvrir car il se doutait déjà de qui se trouverait derrière.

C'était bien sa voisine Gertrude, un pot de confiture à la main qui se tenait là, essayant de glisser un œil à l'intérieur.

Bonjour Gertrude. Que puis-je pour vous? Vous m'excuserez mais je n'ai que peu de temps, j'ai de la visite.

Ohh bonjour John! Pas de problème, j'venais juste vous emmener un pot d'confiture pour vot' repas.

Baissant la voix, elle ajouta :

C'est c'messieur qui vous cherchait l'aut' jour !

John attrapa le pot de confiture et tout en la remerciant commença à refermer doucement la porte.

Merci Gertrude. Passez donc le bonjour à Dame Cunégonde !

Et vlan ! Il referma la porte, posant son dos contre le bois comme si elle allait tenter de forcer le passage. Ainsi les doutes de John était fondés, Fanch le suivait depuis un moment mais pourquoi ??? ... il allait tenter de percer le mystère.

Il sortit la casserole de lait du feu, la posa sur la table avec deux bols et enfin... prit place en face de Fanch.

Servez-vous, faites comme chez vous ! Comment se passe votre installation? Votre demeure vous plaît ? J'espère que vous avez des voisins moins ...curieux !

Il sourit et se tut, prêt à écouter Fanch.

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Fanch_vaillant

Notre ami Fanch était très embarrassé, en effet, John l'avait invité dans sa demeure et offert des mets succulents (enfin ça reste à prouver mais nous verrons plus tard).

Oui merci de tous vos efforts John

Se racla la gorge et ne pu toucher à quoique ce soit sur la table tellement son estomac était noué.

Je suis vraiment désolé John mais j'ai fait une terrible erreur.

On frappa à la porte, il fut coupé net.
Lorsque John eu éconduit la voisine indiscrète, Fanch continua, il ne pu même pas esquisser un sourire face à cette intrusion, il était beaucoup trop nerveux.

Oui John, si tu le veux bien je vais te raconter une partie de ma vie et je te demanderais de ne pas m'interrompre, il faut que tout sorte.

Tutoiement employé car dans sa tête, il était impensable de vouvoyer sa progéniture.

Il y a presque 20 ans, j'habitais en Savoie, je vivais des jours paisible avec mon épouse jusqu'au jour ou une autre femme entra dans ma vie.

J'ai résisté longtemps pour ne pas succomber à la tentation de cette femme, mon épouse était une femme charmante et exceptionnelle, et ça je l'ai remarqué le jour ou je l'ai quittée.

Il repris son souffle, il devait lui donner les noms mais il n'y arrivait pas. Il pris une gorgée de génépi pour se donner du courage.

J'ai succombé à cette femme, j'ai donc trompé mon épouse pendant quelques temps, j'ai été un mari infidèle et je le paye tous les jours de ma vie.

Ma maîtresse me donna une fille, Elina, elle a 20 ans aujourd'hui, tu vas l’apprécier.

Une autre gorgée de génépi et il reprit une fois de plus

J'ai donc vécu mon infidélité et ma double vie pendant quelques années. Un jour j'ai eu un déclic, ma femme attendait un enfant, mon enfant, je devais donc choisir.

Et j'ai fais mon choix, un choix que j'assume aujourd'hui. J'aurai du rester ici et m'occuper de mes deux enfants en avouant à mon épouse mon infidélité, en étant transparent, mais je n'en ai pas eu le courage.

Tu as du remarqué que j'ai fais de multiples recherches, Victoria a été d'une aide très précieuse, il va falloir que je la remercie chaleureusement, cette jeune femme est incroyable.

Donc lorsque je suis parti de Savoie avec ma maîtresse et ma fille de 3 ans, je n'ai pas attendu la naissance de mon autre enfant car j'avais honte.

Je suis parti et j'ai changé de nom, ma maîtresse aussi pour que nous soyons anonymes.

Il prit une grande goulée de génépi il se lança en se levant.
Il regarda John dans les yeux, lui tendit la main et dit d'une voix bien plus forte que ce qu'il aurait voulu.

John, je suis ton père!

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John_du_pont

John, toujours affamé, -oui à 17 ans, on a toujours faim surtout après une nuit de garde sur les remparts- s'était coupé une tranche de pain et tout en écoutant l'histoire de Fanch s'apprêtait à la tremper dans son bol de lait pour ... tenter de ramollir la mie un peu sèche! Quand il entendit les dernières paroles, la tartine plongea dans le bol, l'éclaboussant au passage de son contenu.

La bouche ouverte, prête à gober les mouches, il regarda la main tendue et voulut se lever de sa chaise mais retomba aussitôt. Il se servit un verre de génépi qu'il siffla d'un trait.

Mais ... mais ... mais non ! Mon père s'appelait Xarius voyons ...

Mais tout à coup, la pièce tomba, les voyages réguliers de son père, sa mère toujours triste, sa fuite vers Aurillac pour qui, pourquoi ???

Et puis qu'avait-il dit une sœur ? Du jour au lendemain, passer de seul au monde à être le fils et le frère de quelqu'un ça bouleverse!

Je ... c'est si ... incroyable tout ça ... tu dis que Vic ... heu la mairesse t'a aidé ? C'est donc pour ça que voila quelques jours, elle m'a parlé de ma mère ...

Il se leva, contourna la table et fit face à cet homme, plantant son regard noisette dans ses yeux à lui, il le dévisagea sans bruit. "Les yeux ne peuvent mentir" qui lui disait ça déjà ?

Et tout à coup, il n'eut plus de doute... il serra son père dans ses bras.

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Fanch_vaillant

Gros moment de stress, attente interminable, voir comment il allait réagir.

Phase 1: le doute, le petit lance son ancien nom, et la une vague de souvenir énorme le submerge quant à cette époque.

Phase 2: l'acceptation, John se rend compte de ce que le vieux vient de lui balancer en pleine tronche.

Phase 3: le pardon, ou du moins le début du pardon, il se lève et il prend Fanch dans ses bras, le mauvais père, lui qui avait abandonné son fils avant sa naissance, se retrouve avec un jeune homme dans les bras, un jeune homme qui accepte de retrouver son père.

Fanch lui rend son étreinte et une larme coule le long de sa joue, incontrôlable, l'émotion le submerge, l'accolade dure quelques minutes, les deux hommes se sont retrouvé.

Une famille bientôt réunie, notre ami Fanch avait hâte de voir sa fille et surtout que ses enfants se rencontrent enfin, après 17 ans séparés.

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--Minus.

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Je cours ! Je cours ! Je saute, je tourne, je cours et je cours encore !

Mon maître m’a laissé quartier libre, enfin je doute qu’il le sache, il avait tourné la tête, mais moi je flâne, je renifle j’explore, je découvre... Un peu par-là ?
Snif snif ? Quelle drôle d’odeur ? Un chat ? beurk... non pas intéressé et il est perché !

Un peu plus loin ? Je renifle encore...
Snif snif ? Mmmh quelle bonne odeur une poule ? Chouette ! Vite la choper !
Je cours vers elle, je saute !

OUUUARF !!!!

Argl ! Ratée, elle m’a vu venir, je suis trop balourd elle s’est enfuie, elle a voleté jusqu’au toit... Flute !

OUUUARF !!!! OUUUARF !!!! OUUUARF !!!!

Je met mes pattes contre le mur de la chaumière, je me tire vers le haut, j’essaie de voir si je peux sauter ou contourner pour la rejoindre...
Rien par ici, je suis cloué en bas. Frustration...

OUUUARF !!!! OUUUARF !!!! OUUUARF !!!!

Allez descend ! viens jouer avec moi !

OUUUARF !!!! OUUUARF !!!! OUUUARF !!!!

J’enrage, je tourne en rond, je saute, je tourne en rond... Raaaah... Inaccessible !

OUUUARF !!!! OUUUARF !!!! WAOUUUUUUUH !!!! OUUUARF !!!!

Les_voisines

Gertrude et Cunégonde alarmées par le raffut à l'extérieur ouvrirent grand la porte de chez elles pour mieux se rendre compte de ce qu'il se passait. Elles constaterent les dégâts :
- la poule perchée sur le toit, caquetant autant d'inquiétude que de colère,
- leur chat roux, Zebulon, agrippé au sommet du chêne, feulant en direction de l'intrus,
- les parterres de fleurs complètement écrabouillés et
- ce grand benêt de chien sautant partout et aboyant à en réveiller tout le quartier!

Mazette ! mais qu'est ce que c'est que cette bête !

Gertrude, connue pour son courage légendaire se glissa subrepticement, derrière la costaude Cunégonde qui tentait, elle même de dompter le canidé !

Tout content de trouver de nouvelles compagnes de jeu, Minus se mit à courir comme un dératé jusqu'aux deux commères et d'un bond leur sauta dans les bras.

Enfin ça, c'était l'idée ! Car il était encore jeune mais déjà de belle taille et surtout d'une force qu'il ne maîtrisait pas encore. Il atterrit donc les deux pattes avant sur le ventre de Cunégonde qui partit à la renverse, atterrissant elle même sur la pauvre Gertrude.

Auuuu secouuuuurs!!!! criait Cunégonde

Aid...pfff pfff moi !!! Pfff pfff criait Gertrude

John_du_pont

Liam était passé par la Taverne municipale pour signaler la disparition de son chien. John lui proposa d'aller voir du côté du Divin Nectar pendant que lui même cherchait dans un autre secteur. Il décida de, d'abord passer chez lui chercher une corde qui ferait office de laisse si toutefois il trouvait le chiot. Oui car c'était encore un jeune chien même si sa taille lui donnait déjà une allure de molosse !

C'est en arrivant devant la maison de son père qu'il entendit des aboiements qui lui firent presser le pas. À peine arrivé, il vit Minus en pleine course et la chute des deux mémés qui aurait pu le faire se tordre de rire s'il n'avait pas été si gentleman.

Alors au pas de course, il rejoignit ses voisines. Zebulon profita de l'occasion pour dégringoler de l'arbre et filer aussi vite que l'éclair en direction de la maison profitant de l'inattention du dogue.

John tendit la main vers Cunégonde puis Gertrude pour les aider à se relever. Pendant ce temps là, Minus jappait joyeusement à quelques mètres du groupe avançant et reculant ni trop près pour qu'on ne lui mette pas la main dessus, ni trop loin au cas où on accepterait de jouer un peu avec lui !

Ça va Mesdames ? Pas trop de mal ? Je venais chercher une corde justement pour le ramener à son propriétaire.

Voyant qu'on ne s'occupait pas de lui, Minus avait remis la truffe au sol et délaissant les humains repris la piste du chat. Mais bien vite dans la maison, un autre fumet titilla son odorat. Un cuissot de sanglier attendait d'être mijoté sur la table de cuisine. Ni une ni deux, les pattes avant montent sur une chaise puis sur la table et les mâchoires ramènent le butin sur le sol et commencent à se délecter de la viande fraîche.

Pendant ce temps, John et ses voisines prirent conscience de l'absence du chien et commencèrent à s'en inquiéter. Gertrude faillit avoir une attaque quand elle le vit au beau milieu de la cuisine, Cunégonde partit chercher une corde et John tenta une approche en douceur.

Lààà tout doux mon beau !

Minus grogna mais voyant qu'on ne touchait pas à son butin, se calma et continua tranquillement son festin. John lui flatta gentiment le dos un moment puis le gratouilla entre les oreilles. Le chien se retourna et lui colla une grosse léchouille bien baveuse sur la joue puis roula sur le dos les quatre pattes en l'air réclamant des caresses.

Voyez Mesdames, quelle bête féroce que voilà !

Cunégonde était revenue avec un bout de corde. Il passa la laisse improvisée autour du cou du chien et fermement lui intima de le suivre jusqu'au Divin où il devrait retrouver son maître.
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John_du_pont

La soirée de la veille lui avait laissé un goût amer. Habitué à passer de très bonnes soirées en taverne, John avait du mal à s'y sentir bien depuis quelques temps. Alors il avait bu sans doute un peu plus que de raison. Son père et Maia étaient partis assez tôt sans doute préoccupés par la fuite de leurs enfants respectifs. Victoria était boudeuse et s'était finalement endormie sur la table sans pouvoir la réveiller. Quand il avait voulu l'aider à aller se reposer dans une chambre là-haut, elle s'était mise à hurler "à la Gaaarde" mais qui appelait-elle donc comme cela alors qu'il la tenait dans ses bras justement ?

Cela avait torturé l'esprit du jeune homme une partie de la nuit durant sa garde. Mais il fut vite occupé par de nombreuses arrivées. Le marteau qui résonnait dans sa tête n'aidait en rien à le faire se sentir bien. Il assuma pourtant son poste de maréchal consciencieusement, rédigeant les rapports adéquats.

Au petit matin, il rejoignit sa demeure et s'écroula sur sa couche. Ne plus penser à rien ... juste dormir, dormir ... Ne surtout pas rêver car cela fait trop de mal quand on revient à la réalité ...

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Liam.d.alaya

Voilà longtemps qu'il en parlait, il s'était promis de le faire mais n'avais jamais pris le temps, mais là…
Ils venaient de rentrer de leur escapade helvète avec Elina, mais cette dernière était retournée s'affairer au domaine de Diane pour y gérer ses affaires courantes, il avait donc du temps pour y aller… enfin…

C'est vrai aussi que depuis la fugue de Minus qui était venu semer la terreur dans le quartier et sa basse cour, il avait du rester au chevet de sa mère empoisonnée par une trainée, mais ce n'était pas une excuse. Il avait cueilli deux gros bouquets de fleurs des champs pour ces fameuses deux voisines de John de le chat avait fait une jaunisse à cause de son chien. Il leur devait bien des excuses.

Il espérait quand même que la rencontre se passerait bien et qu'elles ne lui feraient pas trop de reproches, mais ne les connaissant pas, l'inquiétude régnait dans le cœur du garçon.

Il frappe à la porte de la chaumière de John, le soleil était bien haut dans le ciel, il avait déjà du prendre assez de repos depuis la fin de sa garde qui s'était achevée il y a un moment maintenant…

Pas de réponse dans un premier temps, il frappe à nouveau.

John ?

C'est Liam ! Je suis venu pour… m'excuser... auprès de vos… voisines...

Il attendit là, s'asseyant sur une barrière un bouquet dans chaque main...
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John_du_pont

Tes yeux gris pétillent et se fondent dans mes noisettes dorées. Mon index s'entortille autour d'une de tes boucles rebelles puis ma main droite frôle ta joue délicate, mes doigts s'immiscent délicatement dans ton cou, mon pouce continue de caresser ta joue tout en douceur.

Ma main gauche, elle, se pose au creux de ta taille fine. Nos corps se rapprochent. Ton parfum m'enivre plus qu'un tonneau de génépi. Ton souffle effleure ma joue alors que nos lèvres se frôlent. Ma bouche se pose sur tes lèvres chaudes au goût de cerise. Et ... PFOUUUUUUIIIIIII telle une bulle de savon qui éclate tu disparais !

BANG BANG BANG !

Des coups résonnent à nouveau à sa porte.

Ooh non! Pas encore les voisines...

Il rattrape un bout du drap et le remonte sur sa tête. Le génépi de la veille et la nuit de garde ne sont pas encore bien digéré. Mais derrière la porte, cela insiste !

John ?

C'est Liam ! Je suis venu pour… m'excuser... auprès de vos… voisines...

Il rejette le draps, quitte le lit en baillant et va ouvrir la porte. Les cheveux en bataille, pas rasé et la marque de l'oreiller sur la joue, on ne peut pas dire qu'il avait fière allure notre maréchal !

Liam? Bon... Bonjour mais qu'est ce que tu fais là ?
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Liam.d.alaya

Je...

Un petit temps d’hésitation avant de poursuivre, comme s’il n’était pas bien certain de ne pas regretter ses intentions...

Oh mince ! Je ne tombe pas assez large sur l’horaire de ta nuit on dirait, je suis désolé.

Le jeune homme se demande s’il serait judicieux de poursuivre, vu les circonstances il préfèrerait certainement qu’il revînt un autre jour pour aller leur rendre visite, mais puisqu’il était là...
Assurément, John ne manquerait pas d’être intrigué par les deux gros bouquets de fleurs des champs que Lia avait rassemblé, et ne voulant pas que cela ne soit mal interprété, il finît malgré tout par cracher le morceau.

Je suis venu pour tes voisines, je voulais m’excuser pour l’escapade de Minus l’autre jour...
Mais je ne sais pas où elles habitent. Tu penses pouvoir m’indiquer leurs maisons ?

Liam sent de plus en plus qu’il va regretter son geste, mais après tout une parole est une parole et se doit d’être respectée. Les yeux pointés d’une légère angoisse, il déglutit en espérant de ne pas se faire trop malmener par les deux merveilleuuuuuses voisines dont le maréchal ne tarissait pas d’éloge...
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[RP] La chaumière de John