Victoria.d.alaya
Le ciel était bleu, d'un bleu outrageant pour la saison, et la lumière du soleil, qui faisait briller la neige de milles éclats, obligeait à baisser le regard avec respect devant la beauté du paysage.
La Savoie resplendissait de joie et de bonheur par sa nature, à défaut de ses habitants qui passaient leur temps à s'entre-déchirer. Il faisait beau, il faisait bon malgré le froid de saison, et ce temps donnait envie de sortir du train-train quotidien.
La princesse avait eu une idée. En souvenir d'une visite dans le nord de son ile natale, alors que son père avait accepté de l'emmener avec lui en Écosse, elle avait décidé de faire tailler par ses ouvriers menuisiers des lames en bois de mélèze. Arbre savoyard par excellence, il offrait une résistance exceptionnelle et une longévité inégalée. De ces lames de bois, elle en avait fait fixer, par des liens de cuirs, sous la semelle d'une paire de bottes bien chaudes.
Elle se rappelait le plaisir qu'elle avait eu à apprendre à patiner sur ce lac écossais complètement gelé, et nul doute que malgré le temps passé, elle y reprendrait gout. S'habillant chaudement, Vicky fourra ses fameuses bottes dans son sac, et par précautions prit quelques lames de bois supplémentaires. C'était expérimental en Savoie, mais elle espérait bien que ses souvenirs ne l'avaient pas trahie. Elle attrapa le panier de pique nique que lui avait préparé Marinette et l'en remercia.
Un petit mot fut rapidement griffonné à l'adresse de celui qui faisait battre son cur. Il passerait surement au manoir pour l'y trouver, et en voyant le message il la rejoindrait au lac.
Mon cher Amour,
Je suis partie au lac Vert pour la journée. Je vous réserve une petite surprise, rejoignez moi vite.
Votre Princesse.
Une fois sur place, elle chaussa ses "bottes à glace" et, se tenant à un arbre, tenta de se tenir debout sur le bord du lac, testant avec précaution la solidité du sol en miroir.
C'est qu'elle n'avait pas envie de finir noyée, congelée, au fond de l'étendue d'eau. Un instant elle se demanda si il n'était pas plus sur d'attendre que son cher Paris arrive. Hésitante, Victoria releva le visage vers la cime des arbres, l'endroit était magnifique et tellement reposant. Un calme olympien y régnait, seul le chant de quelques oiseaux venait agréablement troubler le silence.
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