Le_pilori
Gauchet, le petit vendeur de journaux avait lui aussi suivi la clique de doux dingues dans leur déménagement depuis la Guyenne jusqu'à Tours, qui comprenait son rédacteur en chef. Il fallait bien l'admettre, il s'en mettait plein les poches à chaque parution, alors pourquoi se priver d'un boulot simple, pas fatigant, honnête même s'il se permettait quelques détournements de fonds en prétextant que des journaux avaient disparu par la faute de guêpes, de ronces, de brigands et autres raisons toutes plus crédibles les unes que les autres qui lui permettait de vivre tranquillement.
Une fois sur la place de la mairie, il posa au sol son tabouret habituel avant d'y grimper puis de crier de sa voix fluette et juvénile en agitant l'une des pages avec vigueur, le bras tendu vers le ciel :
« Le Piloriiiiii ! Ach'tez le Piloriiiiii ! Même si on m'paye qu'en radiiiiiiis! »
Une fois sur la place de la mairie, il posa au sol son tabouret habituel avant d'y grimper puis de crier de sa voix fluette et juvénile en agitant l'une des pages avec vigueur, le bras tendu vers le ciel :
« Le Piloriiiiii ! Ach'tez le Piloriiiiii ! Même si on m'paye qu'en radiiiiiiis! »
Citation:
Sitôt parvenue à Tours, une immigrée Guyennaise rejoint une secte dirigée par une Grande Gourousse.
Sous couvert d'anonymat, messire A. témoigne, l'air désespéré : « C'était atroce. Horrible. Tout le long du trajet que nous avons fait pour notre déménagement depuis Montauban, en Guyenne, j'ai dû subir ses brimades. Pas une journée, que dis-je, pas UN instant elle ne m'a laissé en paix. » Il reprend son souffle un bref instant avant d'ajouter : « Elle m'a pris toute mon énergie avec ses blagues à deux écus. Pour exemple : alors que j'informais avec joie et légèreté le reste de mon groupe que nous allions faire étape en soirée à Tulle, charmante bourgade où les habitants ne font pas que dans la dentelle, elle a commencé à me raconter l'histoire horrible du meurtre d'une vieille dame de Tulle dont, soit disant après avoir développé avec force détails que je vous épargnerai ici tant ils sont atroces, on n'aurait rien retrouvé d'autre que la dent d'elle de Tulle. » Avant d'ajouter : « Franchement, si on m'avait dit dès le départ que j'aurais à subir des blagues aussi nulles et peu râgoutantes, je l'aurais laissée à Montauban ! »
À peine arrivée à Tours, cette jeune femme un peu perdue elle-même fille d'un brigand de grands chemins à peu près repenti n'aurait rien trouvé de mieux à faire que de traîner tard le soir, voire même la nuit dans des échoppes à débit de boisson, en particulier dans la taverne nommée « Le Relai des Freux » dont la Princesse Athénaïs de Beauharnais est propriétaire. C'est dans ce bouge peu recommandé pour ses fréquentations que la demoiselle en question (que nous appellerons E. Von F. pour préserver son anonymat) aurait rencontré au plus noir d'une nuit sans Lune la Grande Gourousse de la secte tristement célèbre « Les Teutons Turons », non pas connue parce que ses membres finissent chaque matin turonds comme des ballons, mais parce que leur meneuse, une rousse forcément flamboyante, mais pas encore flambée que nous appellerons dame L-V. Von R. viserait ni plus ni moins que le peuplement de la Touraine par des habitants de famille d'origine germanique.
Un des voisins de la Grande Gourousse, Sigurd Von Kärcher témoigne, juste après avoir souligné que c'est en Touraine qu'on parlait le français le plus pur, avec le moins d'accent : « Za être trop cool ! Même la caméristeuh te la Princesse de... Ach*... za m'écorcheuh te le tire, elle est mignonneuh zette petiteuh... Même la caméristeuh te la Princesse Von Duranxie être Impérialeuh. Z'est trop la classeuh. « Von », za en imposeuh. Alors que « De », za fait fraiment plouc, tézolé te vous l'apprendreuh. Mettez-vous à la modeuh, za fera pientôt fürher ! »
Pour ce faire, la Grande Gourousse aurait la main-mise sur toute l'urbanisation de la ville grâce à son poste d'ajoint à l'urbanisme, ainsi que sur le peuplement de la bonne ville de Tours, de par son poste de tribun. Une noble tourangelle témoigne : « Vous vous rendez compte, elle bloque toutes les parcelles constructibles ! Il a fallu que je me résigne à vivre dans une chaumière d'un carré par un dans un gettho de tourangeaux de l'autre côté du Cher alors que même les serfs des germaniques ont droit aux résidences grand luxe de deux par deux** ! En plus, avec vue sur la Loire ! » Messire A. témoigne à nouveau : « Quelle stupeur j'ai eue ce matin en recevant un courrier par pigeon. Dame L-V. Von R. m'informait qu'elle allait construire DANS MON JARDIN (il crie, outré) et aux frais du contribuable tourangeau une statue de quinze pieds de haut à la gloire et la beauté d'E. Von F. ! On aura tout vu ! Soit disant que la ville de Tours ne peut que se féliciter de l'arrivée parmi ses habitants d'une jeune femme aussi extraordinaire... »
Une autre personne signale que les meilleurs emplacements, ceux avec vue sur la Loire ne sont débloqués qu'en échange d'importants pots-de-vin. Il semblerait qu'omettre d'apporter de grandes quantités de shnaps et de strudel lors des rencontres avec l'adjointe à l'urbanisme ferait redescendre tout dossier en dessous de la pile qui atteindrait, si les rumeurs sont avérées, le plafond de la mairie. Les espèces sonnantes et trébuchantes ne seraient par ailleurs pas refusées et auraient l'avantage de pouvoir être défiscalisées.
Tourangeaux, on vous envahit, vous voilà prévenus !
Vins de Touraine indépendants !
La grogne monterait chez les viticulteurs de Touraine. Que ce soit sur les domaines de Vouvray, de Chinon, de Montlouis ou encore de Saint-Nicolas de Bourgueil, le désespoir règne. « Tous nos vins de Touraine ont l'appellation vins d'Anjou. C'en devient insupportable. Nous, on s'échine le postérieur à vinifier de bons vins, alors que là bas, au delà de Candes, ils sortent uniquement du jus de sabots, à peine bon pour faire une vinaigrette. » témoigne un viniculteur tourangeau.
Il faut bien admettre que, suite aux différents et récurrents conflits armés ayant confronté l'Archiduché et le Royaume de France ces dernières années, les vignes des côteaux d'Anjou ne trouveraient pas le temps de prendre en maturité avant de se faire systématiquement brûler. « On a bien vu, ce sont toujours les armées battant pavillon de Touraine qui brûlaient nos vignes ! » déclare pour sa défense un viticulteur angevin. « Tout ça parce qu'ils veulent récupérer ce qui est issu de notre terroir, sur lequel nous avons travaillé, sué, saigné, et même mouru ! » avant de partir dans un long monologue victimisatoire d'une demie journée comme seuls des angevins savent le faire.
« Il est insupportable pour nous de constater que notre formidable savoir-faire permet à l'Anjou, duché honni de bandits et de brigands, de rayonner partout dans le monde connu, alors que les vins de Touraine tiennent largement la dragée haute à la pisse de chat qu'ils sortent des caniveaux de Bordeaux, ainsi qu'à ceux de Bourgogne même si là bas, ils savent quand même à peu près travailler. Mais des vins de Touraine, jamais on n'en parle. Il faut que cela cesse ! » ajoute notre premier témoin avant de déclarer, suite à notre question sur le Champagne, que ça n'était pas du vin mais certainement une engeance de la Bête Sans Nom.
Le vin de Touraine deviendra-il bientôt une denrée de luxe permettant au duché de vendre son magnifique savoir-faire dans l'intégralité du monde connu ? Rien n'est à l'heure actuelle moins certain.
Sitôt parvenue à Tours, une immigrée Guyennaise rejoint une secte dirigée par une Grande Gourousse.
Sous couvert d'anonymat, messire A. témoigne, l'air désespéré : « C'était atroce. Horrible. Tout le long du trajet que nous avons fait pour notre déménagement depuis Montauban, en Guyenne, j'ai dû subir ses brimades. Pas une journée, que dis-je, pas UN instant elle ne m'a laissé en paix. » Il reprend son souffle un bref instant avant d'ajouter : « Elle m'a pris toute mon énergie avec ses blagues à deux écus. Pour exemple : alors que j'informais avec joie et légèreté le reste de mon groupe que nous allions faire étape en soirée à Tulle, charmante bourgade où les habitants ne font pas que dans la dentelle, elle a commencé à me raconter l'histoire horrible du meurtre d'une vieille dame de Tulle dont, soit disant après avoir développé avec force détails que je vous épargnerai ici tant ils sont atroces, on n'aurait rien retrouvé d'autre que la dent d'elle de Tulle. » Avant d'ajouter : « Franchement, si on m'avait dit dès le départ que j'aurais à subir des blagues aussi nulles et peu râgoutantes, je l'aurais laissée à Montauban ! »
À peine arrivée à Tours, cette jeune femme un peu perdue elle-même fille d'un brigand de grands chemins à peu près repenti n'aurait rien trouvé de mieux à faire que de traîner tard le soir, voire même la nuit dans des échoppes à débit de boisson, en particulier dans la taverne nommée « Le Relai des Freux » dont la Princesse Athénaïs de Beauharnais est propriétaire. C'est dans ce bouge peu recommandé pour ses fréquentations que la demoiselle en question (que nous appellerons E. Von F. pour préserver son anonymat) aurait rencontré au plus noir d'une nuit sans Lune la Grande Gourousse de la secte tristement célèbre « Les Teutons Turons », non pas connue parce que ses membres finissent chaque matin turonds comme des ballons, mais parce que leur meneuse, une rousse forcément flamboyante, mais pas encore flambée que nous appellerons dame L-V. Von R. viserait ni plus ni moins que le peuplement de la Touraine par des habitants de famille d'origine germanique.
Un des voisins de la Grande Gourousse, Sigurd Von Kärcher témoigne, juste après avoir souligné que c'est en Touraine qu'on parlait le français le plus pur, avec le moins d'accent : « Za être trop cool ! Même la caméristeuh te la Princesse de... Ach*... za m'écorcheuh te le tire, elle est mignonneuh zette petiteuh... Même la caméristeuh te la Princesse Von Duranxie être Impérialeuh. Z'est trop la classeuh. « Von », za en imposeuh. Alors que « De », za fait fraiment plouc, tézolé te vous l'apprendreuh. Mettez-vous à la modeuh, za fera pientôt fürher ! »
Pour ce faire, la Grande Gourousse aurait la main-mise sur toute l'urbanisation de la ville grâce à son poste d'ajoint à l'urbanisme, ainsi que sur le peuplement de la bonne ville de Tours, de par son poste de tribun. Une noble tourangelle témoigne : « Vous vous rendez compte, elle bloque toutes les parcelles constructibles ! Il a fallu que je me résigne à vivre dans une chaumière d'un carré par un dans un gettho de tourangeaux de l'autre côté du Cher alors que même les serfs des germaniques ont droit aux résidences grand luxe de deux par deux** ! En plus, avec vue sur la Loire ! » Messire A. témoigne à nouveau : « Quelle stupeur j'ai eue ce matin en recevant un courrier par pigeon. Dame L-V. Von R. m'informait qu'elle allait construire DANS MON JARDIN (il crie, outré) et aux frais du contribuable tourangeau une statue de quinze pieds de haut à la gloire et la beauté d'E. Von F. ! On aura tout vu ! Soit disant que la ville de Tours ne peut que se féliciter de l'arrivée parmi ses habitants d'une jeune femme aussi extraordinaire... »
Une autre personne signale que les meilleurs emplacements, ceux avec vue sur la Loire ne sont débloqués qu'en échange d'importants pots-de-vin. Il semblerait qu'omettre d'apporter de grandes quantités de shnaps et de strudel lors des rencontres avec l'adjointe à l'urbanisme ferait redescendre tout dossier en dessous de la pile qui atteindrait, si les rumeurs sont avérées, le plafond de la mairie. Les espèces sonnantes et trébuchantes ne seraient par ailleurs pas refusées et auraient l'avantage de pouvoir être défiscalisées.
Tourangeaux, on vous envahit, vous voilà prévenus !
*Ah...
**Les carrés correspondent à ceux du village 3D permettant de positionner les bâtiments.
**Les carrés correspondent à ceux du village 3D permettant de positionner les bâtiments.
Vins de Touraine indépendants !
La grogne monterait chez les viticulteurs de Touraine. Que ce soit sur les domaines de Vouvray, de Chinon, de Montlouis ou encore de Saint-Nicolas de Bourgueil, le désespoir règne. « Tous nos vins de Touraine ont l'appellation vins d'Anjou. C'en devient insupportable. Nous, on s'échine le postérieur à vinifier de bons vins, alors que là bas, au delà de Candes, ils sortent uniquement du jus de sabots, à peine bon pour faire une vinaigrette. » témoigne un viniculteur tourangeau.
Il faut bien admettre que, suite aux différents et récurrents conflits armés ayant confronté l'Archiduché et le Royaume de France ces dernières années, les vignes des côteaux d'Anjou ne trouveraient pas le temps de prendre en maturité avant de se faire systématiquement brûler. « On a bien vu, ce sont toujours les armées battant pavillon de Touraine qui brûlaient nos vignes ! » déclare pour sa défense un viticulteur angevin. « Tout ça parce qu'ils veulent récupérer ce qui est issu de notre terroir, sur lequel nous avons travaillé, sué, saigné, et même mouru ! » avant de partir dans un long monologue victimisatoire d'une demie journée comme seuls des angevins savent le faire.
« Il est insupportable pour nous de constater que notre formidable savoir-faire permet à l'Anjou, duché honni de bandits et de brigands, de rayonner partout dans le monde connu, alors que les vins de Touraine tiennent largement la dragée haute à la pisse de chat qu'ils sortent des caniveaux de Bordeaux, ainsi qu'à ceux de Bourgogne même si là bas, ils savent quand même à peu près travailler. Mais des vins de Touraine, jamais on n'en parle. Il faut que cela cesse ! » ajoute notre premier témoin avant de déclarer, suite à notre question sur le Champagne, que ça n'était pas du vin mais certainement une engeance de la Bête Sans Nom.
Le vin de Touraine deviendra-il bientôt une denrée de luxe permettant au duché de vendre son magnifique savoir-faire dans l'intégralité du monde connu ? Rien n'est à l'heure actuelle moins certain.
- Donne jeune garçon de 8 ans appartenant à Princesse voisine. Capacité à passer le balai et nourrir les poules. Contacter messire A. rapidement, marre de me faire casser les carreaux.
- Aux dernières nouvelles, Octave de Beaupierre rechercherait d'urgence un noble Tourangeau (ou d'ailleurs) pour anoblir la future épouse de son vassal, afin qu'il puisse se marier. Le Pilori constate que son épouse Isaure Beaumont n'a pas le monopole exclusif de la marieuse.
- À peine arrivé à Tours, messire Alfred se trouve dans de sales draps. Trois jeunes femmes lui ont promis de lui faire des câlins en lice. Et peut-être aussi un homme. Le Pilori vous avoue avoir du mal à suivre, tant messire Alfred semble s'être mis à dos une partie de la population tourangelle en quelques jours. Premier duel contre Athénaïs ce jeudi 18 juillet à 12h30 en lice de Tours ! Venez nombreux !
- Recherche tonneaux pour mise en bière. Signé : un angevin.
- Scandale à Tours : Octave de Beaupierre passerait une grande partie de ses soirées à payer des coups à boire en taverne dans la ville turone pendant que sa femme Isaure Beaumont, d'après ses propres mots, « serait à Chinon sur le point de pondre ». Le Pilori estime que s'il ne se fait pas souffleter par son épouse pour ses propos, ce coq de bel âge a bien trouvé la poule aux ufs d'Isaure.
- Princesse ne sachant pas tenir en place recruterait pour son ordre afin de mettre du désordre. Licornes acceptées. Contacter A. de la D.
Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
- Sources en tous genres issues des RR,
- Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus, 2016, 12 ans et plus