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[ RP ] Toutes les routes mènent.. au voyage !

Eirik_gjermund


Chiens. Mauvaise nouvelle. Eirik tira l'oreille de son chien, ce qui le rappelait à l'ordre. Quand Hund faisait sa forte tête Eirik lui mordait l'oreille, et le faisait difficilement basculer sur le dos. C'était qui l'patron ?! Garder Hund soumis était un vrai combat. Il fallait une sacrée poigne. Un tel chien avec un maître faible, ce serai un carnage. Hund avait déjà attaqué et tué un daim. Il s'était battu avec un sanglier et en gardait une cicatrice sur le flanc, cachée par ses poils. Dans les villages, Hund devait rester près de son maître, sinon il tuait et mangeait poules, agneaux et moutons, veaux... Un prédateur à l'instinct sauvage.

Bon ! Il va falloir les tenir à l'écart l'un de l'autre. L'un à droite, l'autre à gauche. Ou devant, ou derrière. Ils vont devoir s'habituer l'un à l'autre. Comment il s'appelle ? Il est... WoW. Géant. Laissons-les se renifler... Mais retiens ton chien s'il veut attaquer !! Mardouk est vaillant mais pas à ce point.
Hund. C'est son nom. Faut les laisser se sentir. Sinon ils ne s'accepteront pas.
Le Nordique aussi savait prendre des décisions ! Il lâcha Hund. Les deux chiens se reniflèrent le troufion en grognant. Eirik rappela son chien. Il ne répondit pas.
HUND ! HER * ! Tonna le maître.
Le chien-ours se décida à obéir. Éloigner les deux chiens l'un de l'autre était une solution à court terme. Et ça éloignerait le Blond de la Blonde...
Je ne vais pas chevaucher de l'autre côté. Faut que les chiens s'habituent l'un à l'autre.

Kemiha leur fit visiter la roulotte. Impressionnant. Cette femme était foutrement bien organisée ! Il dormirait quand même dehors. Il préférait. Il aimait les toits que s'il pleuvait.
Koya et Kymon chevauchèrent l'un à côté de l'autre et Eirik monta Hest du côté opposé. Hest, ça voulait dire cheval en Norvégien. Eirik avait choisi des noms très simples... Hunt, chien, Hest, cheval.
Les chiens marchaient en se lançant des regards. Ils se battraient tôt ou tard et l'un d'eux devrait se soumettre. Pas de place pour deux dominants. La femme ne semblait pas vouloir les laisser se battre. Il allait falloir. Vu leur taille et leur férocité, ce serai dangereux de les séparer. Kymon pourrait aider. Eirik ne voulait pas que le danois meure. Hunt était plus fort.

Eirik portait ses bottes en peau de phoque qui puaient la mort. Le reste, braies et chemises légères. Cheveux lâchés, mouillés de sueur et barbe nattée en deux tresses et parées de bagues d'argent gravées de runes.
Il était à côté de la conductrice, à sa hauteur. Il ne lui parla pas. C'était pas un bavard.


    BORDEAUX


Arrêt. Eirk avait chaud et la sueur de Hunt lui trempait les couilles et les cuisses. Il fut content de démonter et but de longues gorgées de son vin. Il était assoiffé ! L'eau ? Non merci.
Kemiha se lança dans un long discours. Eirik écoutait distraitement ces évidences.
Je vais chasser avec Hund. Attention à Hunt, il mord.
Il attacha lui-même son cheval à un arbre après l'avoir dessellé. Il partit dans les bois avec ses armes. Il ne voulut pas laisser son encombrante hache à double tranchant et la garda sur son dos avec son grand arc. Il avait une dague et deux petites hachettes de Norvège joliment gravées.

Eirik revint avec trois canards et Hunt avec un faisan. Ils auraient pu faire mieux.
Il faut partir à deux chasseurs. On est beaucoup. Les chiens mangent beaucoup.
Évidence. Eirik enleva sa chemise et révéla son torse aux muscles secs, puissants et dessinés. Pas un pouce de gras. Et pas tant de poils que ça comparé à ceux qu'il arborait au visage ! Son regard bleu glacier regarda Kemiha. Autoritaire, la gamine ! Eirik devait avoir plus de dix années de plus. Le bord externe de ses yeux et entre ses sourcils broussailleux, il avait de légères rides et quelques cheveux et poils blancs de ci de là. Kemiha n'était pas une gamine et Eirik pariait qu'elle avait beaucoup de talents...
Il faut allumer le feu pour cramer les plumes des oiseaux. Plus simple qu'une par une. Je vais faire.
Eirik aimait allumer des feux. Il embrasa des brindilles et de belles flammes chauffèrent son visage.


* Her : Ici en Norvégien

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Sa langue natale
Koya.kamani


Kymon se montra amical avec Eirik, mais pas trop. Ils devraient mieux s'entendre que les gros chiens... Kemiha l'avait prise dans ses bras en réponse à son étreinte et ça plu à la Kamani ! Rien de plus impersonnel qu'une poignée de main...
Le frère et la sœur causaient chevaux quand Eirik cria sur son chien, faisant sursauter la Brunette.
Ouh là là... Ça pue cette histoire... Hund ne m'a jamais croqué Ahamé, mais quand même...
Eirik faisait valoir ses opinions en contrant Kem. Ça ne regardait pas Koya... Elle se mit à rire quand Kyky lui demanda de ne plus l’appeler comme ça. Après l'istoire avec les chiens, la Blonde fit visiter sa roulotte. Koya était émerveillée !
Wahou ! Mais elle est super ! Regarde-moi toutes ces couchettes ! Deux comme moi y tiendrons, aha ! Oh, c'est vraiment magniiifique, vraiment ! Tu as tout ce qu'il faut ! Et en plus c'est beau.

Il fallait se mettre en route !
Bon ! Je vais conduire la roulotte. Kymon, à cheval près de ta sœur, ça te vas ? Vous pourrez discuter.
Parfait pour moi !
Le ton de Kemiha ne laissait pas de place à la réplique.
Je ne vais pas chevaucher de l'autre côté. Faut que les chiens s'habituent l'un à l'autre.

Ah. Oh là là... J'espère qu'ils vont s'entendre ces deux là. Ils sont comme leurs chiens. Qui commande ? Ni l'un ni l'autre ne va se laisser faire... Pourvu qu'ils ne se crient pas dessus... Ça se calmera autour d'un bon verre. Moi qui craignait que Kymon et Eirik ne s'entendent pas ! Je ne pensais pas que ce serai avec Kemiha...

Alors, raconte moi. La vie à Mimizan ? Toujours avec ton ami pirate ? Et l'amnésique ? Tu... tu as rencontré quelqu'un ? Un homme ?
Tout va bien à Mimizan ! La Mairesse est super chouette, je l'aime beaucoup. Celle d'avant faisait trop de manières et tirait la tronche. Sinon, j'ai peu à faire avec mon petit poste de Tribun... Tu sais, ça ne se bouscule pas à Mimizan. Pourtant c'est une superbe petite ville !
Un homme ? Un homme ? Hélas non. Koya n'aimait pas parler de ça avec Kymon... Il faisait trop le grand-frère et la jeune Kamani trouvait ça un peu pénible. Elle secoua la tête.
Personne. Même mes amis hommes ont fichu le camp ! Mais et toi ? Une femme en vue ?
Koya regarda Kemiha qui menait la roulotte.

Elle est très belle. Kymon m'a dit que c'était comme sa sœur. Je le crois. Elle a beaucoup de caractère, il doit la calmer... On dirait une tempête. Une tempête qui vous sourit.

Kymon, lui, regardait Eirik. Il demanda à Koya, murmurant :
Il a été sympa avec toi j'espère. Il ne t'as pas touchée ??
Elle éclata d'un rire cristallin en posant la main sur son cœur.
Bien-sûr que non ! Tu es trop mignon. Il a été un vrai gentleman, à sa façon. Répondit-elle sans prendre la peine de chuchoter.
Pour le reste, elle se pencha et murmura :
Il faut que tu t'entendes bien avec lui. C'est une forte tête mais il est gentil. Fais des efforts. Et calme le jeu avec Kem s'il se bouffent le nez. Tu as un don pour ça.
Oui, Kymon avait un véritable don pour calmer les gens. Koya espérait que ce ne serai pas nécessaire...


Ils s'arrêtèrent dans un joli coin non loin de Bordeaux. Bordeaux... La mère de Koya y avait sa famille, qui avait quitté Marseille. Un peu plus haut se trouvait Blaye. Ce serai une étape pour la petite Brune. Elle n'était jamais allée plus au nord...
Bien. Alors, je vais vous paraître autoritaire... Et en plus je dirais la même chose aux autres arrivants, vous pourrez vous boucher les oreilles la prochaine fois !
Nous sommes un groupe. Si l'un de vous veut se rouler les pouces, qu'il le dise ou se taise à jamais !
Koya émit un petit rire, trouvant la tournure de phrase drôle. Elle écoutait attentivement Kemiha. On ne pouvait pas faire autrement !
Il faut brosser & rafraîchir les chevaux & leur donner à manger & mettre une longe aux fugueurs. Chercher du bois sec. Nous avons besoin de feu malgré la chaleur. J'ai un produit contre les moustiques si vous voulez... Et ce soir, il nous faut chasser. Nous sommes trop nombreux pour ma réserve. Kymon & moi savons chasser. Koya ? Eirik ?
Euh...

Quelle gourde je fais ! Je ne sais rien faire ! Tuer un animal me répugne, comme l'étriper. Ah non, beurk ! Ma pauvre fille...

Je ne sais pas chasser ni vider des animaux... Mais je peux m'occuper des vivants !
Koya et moi allons chercher du bois. Je m'occuperais de plumer, écorcher, vider, tout ça.
Je vais chasser avec Hund. Attention à Hunt, il mord.

Voilà, les rôles étaient établis pour ce soir. Avec Aha... Aha était le surnom d'Ahamé, Kymon et Koya s'engouffrèrent dans la sécheresse des bois. Il y faisait étouffant et les cigales chantaient à tout rompre.
Shilane et sa copine nous attendent à Niort... Je ne sais pas si c'est simplement une amie, tu le connais. Tu as vu comment Eirik et Kemiha se regardent ? Je te parie qu'ils vont passer de bons moments ensemble... Mais je ne veux pas parler de ça avec toi ! Ramasse cette souche...
Mais c'est toi qui m'en parle, nigaud ! Oui, j'ai vu leurs regards... Soit ils se battront, soit ils feront le contraire. Ou les deux.
Elle ramassa la souche indiquée qu'elle empila sur son petit bois.
Et pour Shil... Je ne sais pas. Tu sais comment il est...
Une jeune-fille va nous rejoindre. Capucine, elle habite à Craon. En Anjou ou dans le Maine, je ne sais plus... D'après Kem, elle à l'air très gentille. Nous verrons bien...
Oh ! Mais c'est une bonne nouvelle, ça ! C'est chouette, nous serons vraiment nombreux ! J'espère bien qu'elle est gentille ! T'imagines, une sale peste dans le groupe ? Quelle mauvaise ambiance ça ferai... On a assez de bois là ? On fais demi-tour ?

Le frère et la sœur retournèrent sur leurs pas chargés de bois. Koya se reposa un peu, essoufflée, trempée de sueur. Eirik revint de la chasse et son chien avait chassé aussi. Le Nordique avait l'air contrarié...
Il faut partir à deux chasseurs. On est beaucoup. Les chiens mangent beaucoup.
Il faut allumer le feu pour cramer les plumes des oiseaux. Plus simple qu'une par une. Je vais faire.
Les hommes aimaient bien allumer les feux, Koya l'avait remarqué. Elle s'essuya le front et regarda Eirik se dévêtir, détournant vite les yeux. Elle voyait souvent des hommes torses nus au port de Mimizan mais ici c'était différent. La Brune s'habitua vite.
Je trouve que trois canards c'est bien. Nous sommes quatre ! Je ne mange pas beaucoup avec cette chaleur.

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Capucine_
[En Anjou]

C'est pendant qu'elle labourait la veille qu'un sale corbeau avait commencé à lui tourner autour. Tachant de ne pas prêter attention au volatile, la roussette suant gouttes et eaux avait continué son labeur, mais l'oiseau venait sans cesse la houspiller allant même jusqu'à lâcher une fiente pile poil sous son nez !

Foutre dieu !!!! Tu as bien failli me ch**** dessus !

Levant les yeux avec colère sur l'oiseau elle remarqua alors l'étui à sa patte.
Il lui fallut plusieurs essais avant d'arriver à s'en saisir tout en évitant les coups de bec de cette saleté de bestiole.

Quand à la missive elle était à la hauteur de son moyen de transport .
Il y avait gros à parier qu'elle se serait retrouvé les fesses par terre, si elle n'avait pris soin de s'assoir à l'ombre d'un grand chêne pour s'adonner à la lecture.
On venait tout simplement de lui foutre un coup de pied au derche pour qu'elle dégage !
Des larmes de colère montèrent aux yeux de la jeune fugueuse., si elle comptait partir c'était de son propre chef, SON choix !

Merde ! Sa propre mère n'avait pas réussit à la retrouver et des douaniers plus que médiocres et visiblement incompétents venaient de mettre le feu aux poudres.

Essuyant ses mirettes d'un revers de main, Capu tenta de réfléchir.
Première chose à faire, finir le travail pour lequel elle avait été embauché.
Seconde... Faire part à ce guignol de prévôt de sa façon de penser !
Troisième... Rejoindre le groupe de voyageurs qui l'avait gentillement adopté.

Dès le lendemain, la jeune demoiselle laissa sa main courir sur le vélin, les arabesques formant les phrases qu'elle avait longuement muri la veille et toute la nuit.
Qu'ils la foutent en procès si cela leur chanter, ils ne la feraient pas taire.
Et s'il fallait hurler l'incompétence elle le ferait !

Ce qui fut décidé fut fait , une fois sa missive scellée, Capu attrapa son baluchon et le plaça au bout de son bâton sur son épaule.
Un arrêt par le pigeonnier municipal pour envoyer sa réponse au prévôt et la voilà qui s'en va, le pas lourd sous la chaleur du jour, les sourcils froncés pour en affronter la blanche luminosité.

Demain sera un autre jour, demain elle écrira un nouveau chapitre de sa vie, loin de ce duché inhospitalier qu'elle ne prendra plus la peine de défendre autant du verbe que de la main, et de cette jolie petite bourgade.


[Dès le lendemain matin]

Assise sur une souche d'arbre au bord d'un ruisseau, Capu sorti un bout de parchemin et un morceau de charbon pour tracer quelques lignes.



Coucou Kem,

Changement de programme !
Le prévôt d'Anjou a décidé après plus de deux mois de me foutre dehors. Pas une grande perte vu leur incompétence, mais j'aurais préféré partir tranquillement....
Du coup si tu me dis où vous êtes je peux peut être vous rejoindre ?

Il me tarde si tu savais !!!
J'espère que tout le monde est sympa parce que des fois je suis un peu timide...

J'attends de tes nouvelles avec impatience.

Capucine

PS / Prends soin d'Hermès s'il te plait, c'est la première fois que j'ai un animal à moi....


Tout en douceur la jeune femme ouvrit la cage de l'oiseau qu'elle avait pris soin d'emmener, un joli petit pigeon que le vendeur lui avait chaudement recommandé et qui devenait ainsi son premier compagnon.

Jusqu'au retour du volatile, Capu camperai dans ce petit coin de verdure, tranquillement et au calme.
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Kemiha_del_showk


Bon. Les chiens... Problème. Sauf les trois petits. Kina, Oki & le chiot de Koya - quel était son nom ? - jouaient joyeusement ensemble. Kina était presque adulte et ferait la taille d'un petit épagneul breton. Oki était jeune aussi. Plus jeune que Kina. Le chiot de Koya, eh bien c'était un chiot ! Une ravissante boule de poils !
Mais revenons aux deux gros.
Hund. C'est son nom. Faut les laisser se sentir. Sinon ils ne s'accepteront pas.
Faudrait pas qu'ils se bouffent non plus !
HUND ! HER !
Mardouk regarda en grognant l'énorme canin aller vers son maître à contre-cœur.
Je ne vais pas chevaucher de l'autre côté. Faut que les chiens s'habituent l'un à l'autre.
Très bien ! D'accord ! Si ton monstre fait du mal à mon chien, où à qui que ce soit ici... Je te conseilles de le surveiller, et de près ! En avant.
Kemiha n'avait pas l'habitude d'être contrariée. Sur le banc conducteur, elle ébranla la roulotte, avec cet Eirik et son foutu chien à ses côtés.
* Il ne va pas tarder à me faire chier celui-là ! Qu'il se tienne à carreau où je te l'éjecte fissa ! Non mais ! Allez, allez, que son Hund chope mon Mardouk, allez ! Qu'il essaie pour voir ! *
Kemiha non plus ne parla pas à Eirik. Il avait jeté un froid. Mais Kem était chaude. Ses bouderies ne duraient jamais longtemps. Elle coula un regard vers le Blond. Digne & fier. Comme son chien. En homme.
Bon... D'accord pour les laisser s'apprivoiser. Mais si ton chien cherche trop la bagarre, je compte sur toi pour le retenir ! Il n'y a pas la place pour deux dominants... Ils devront s'affronter, tu as raison... Mais je n'aime pas ça !
Kemiha redoutait que Mardouk soit gravement blessé... Il avait toujours été plus fort. Saurait-il se soumettre ?
Plus légère, Kem regarda Kymon & Koya en pleine conversation.
Koko & Kyky, tout va bien ?
Elle se marra, le surnom de Kymon ne lui ayant pas échappé.


Vers Bordeaux, à l'arrêt, Kem fit son petit discours. Kymon savait tout faire, elle le savait.
Euh... Je ne sais pas chasser ni vider des animaux... Mais je peux m'occuper des vivants !
La Voyageuse s'en doutait. Koya avait l'air si délicate ! Elle devait acheter sa viande chez le boucher, comme la très grande majorité des gens. Kemiha avait apprit à chasser dès son enfance. C'était une amoureuse des animaux. Elle les mettait à mort avec respect. Et la vue du sang ne la gênait pas. Chasseuse & Guérisseuse. Mal placée pour s'offusquer d'hémoglobine...
Kymon prit aussitôt Koya sous son aile et son amie lui sourit. Eirik se proposa pour chasser. Et la mit en garde contre son cheval...
* Si même le canasson mord, on est pas sortis de l'auberge !! Non mais c'est quoi ce type ?? Un Taavi calme qui aurait refourgué sa hargne à ses bestiaux ?! Pas envie de me faire becqueter par un cheval ! * pensait Kemiha.

Les trois partis, elle s'occupa des chevaux. Hunt en premier. Hund, Hunt, il s'en sortait avec ça ? Elle esquiva un coup de dents méchant en lui donnant à manger, refusant tout net de brosser ce cheval. Elle s'occupa mieux des autres et s'émerveilla de la jeune jument de Koya. Elle lui faisait penser à Morphée, sa juliche qu'elle avait échangée contre Padrouston. Kymon n'était pas au courant... Heureusement ! Sinon il en serai trop gêné et lui en voudrait beaucoup. Son amitié comptait plus que tout pour Kemiha.

Elle sortit table, tabourets, verres, assiettes, couverts, eau, alcools - vin, liqueur whisky - posa du saucisson rude et du fromage fait, ces derniers couverts d'une serviette pour éviter les mouches. Elle fit un cercle de pierres pour délimiter le futur foyer, planta ses fourches, y encocha la barre, posa à côté une marmite noircie de suie et... voilà ! Sans oublier l'eau & la nourriture des chevaux donnés précédemment.
Elle se déchaussa. Ses bottes de voyage étaient très confortables, mais elle se sentait toujours mieux pieds-nus.

Koya & Kymon revinrent. Puis Eirik. Son chien avait un faisan en gueule... Kem surveillait Mardouk d'un œil.

Il faut partir à deux chasseurs. On est beaucoup. Les chiens mangent beaucoup.
Je trouve que trois canards c'est bien. Nous sommes quatre ! Je ne mange pas beaucoup avec cette chaleur.
Oui, Eirik. Trois canard c'est très bien ! Mais tu as raison. Je viendrais chasser avec toi. Ou Kymon. Ce sera plus efficace. Nous serons bientôt sept. Et huit si Sidonie nous rejoint. A ce nombre, il faudra même trois chasseurs !
A cette idée, Kemiha sourit, et rit. Huit personne ! Ce serai vraiment bien ! Un bel été se préparait. Malgré Sidonie. Cette femme des bois d'un certain âge n'était pas sociable, se tenait à l'écart mais n'ennuyait personne.

Il faut allumer le feu pour cramer les plumes des oiseaux. Plus simple qu'une par une. Je vais faire.
D'accord. Je te laisse faire... Moi, je sers à boire.
Fourrer son joli museau dans les affaires des autres, Kem savait le faire aussi. Le genre d'emmerdeuse à vous conseiller comment bien allumer un feu... Pour Eirik, elle se retint en détournant son regard d'émeraude.
Elle servit tout le monde - y compris Eirik - après avoir demandé :
Vin rouge ? Blanc ? Liqueur de violettes au lilas ? Whisky ?
Kem fabriquait cette liqueur florale elle-même. C'était très bon ! Elle y préférait les alcools forts mais cette douce boisson était parfaite pour les palais délicats.
Se tournant vers Eirik :
Donne un canard, je vais t'aider. Si tu veux. Bois un coup. les entrailles iront aux chiens.

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Capucine_
[Au bord d'un ruisseau...]

Son petit campement de fortune avait rapidement pris tournure.
En fait la vie spartiate d'un camp militaire lui avait appris à se passer de bien des choses.

Deux morceaux de corde solidement attachés à deux gros arbres soutenaient le drap qui lui servait de hamac. Capu pouvait ainsi dormir sans avoir à craindre les milles petits insectes qui exploraient le sol et dont elle avait une véritable phobie.
Tout ce qui avaient plus de deux pattes et qui grouillaient au sol, déclenchait chez elle une peur panique !
Le pire étant peut être les araignées.... Rien que d'y penser elle en avait des sueurs froides.

C'était son oncle qui avait trouvé cette astuce pour éviter qu'elle réveille tout le monde chaque nuit ! Désormais c'était devenu un habitude. Hors de question de dormir par terre.

D'ailleurs le sol aussi avait été quasiment balayé tant elle craignait de voir apparaitre de petites bestioles.
A côté d'une grosse pierre qui lui servait de siège, Capu avait confectionné un cercle de pierres. Le centre du rond avait été lui aussi nettoyé et copieusement garni de petit bois bien sec et de quelques feuillages roussis par le soleil, trois autres pierres lui servaient de trépieds pour maintenir sa vieille petite marmite toute cabossée. La présence du ruisseau lui fournissait l'eau et le feu qui éloignait les animaux sauvages la nuit, permettait de la faire bouillir et d'avoir de quoi étancher sa soif.

Quelques morceaux de viande séchée, des fruits cueillis avant son départ de Craon, de l'eau potable, le ruisseau pour se rafraichir, un lit... Tout le confort !

Capucine n'était pas particulièrement effacée, c'était même une bonne vivante derrière une première approche assez timide, mais les années passées lui avaient appris à apprécier les moments de solitude. Ce n'était pas un souci pour la jeune fille de se retrouver seule avec ses pensées. Mais elle aspirait depuis quelques temps à vivre autrement, à partager rires et sourires, bavardages et confidences, aventures et quotidien... Elle ne savait pas vraiment ce que c'était que d'avoir des amis.

Fille unique, élevée par des adultes, des déménagements fréquents, rien qui ne favorise les liens amicaux en fait. Et elle avait soif de vivre la roussette !

Alors que le soir venait, la Lune se leva haut dans le ciel. Ronde et pleine, elle lui offrait sa face souriante.
Capucine vouait une sorte de culte à l'astre lunaire.
Elle symbolisait à ses yeux la femme, aussi bien dans ses cycles que dans ses courbes.
Souvent elle lui parlait quand elle était seule. Et c'est encore ce qu'elle fit ce soir là.

Etendue dans son lit de fortune, une trouée dans la voute formait par les branches entremêlées des arbres, lui permettait d'admirer la toute puissance sélénique.
Le cercle de lumière diffusait sa douce lueur sur tout ce qui l'entourait, offrant un côté mystique et magique à cette nuit étoilée.

Posant sa main gauche sur son coeur et élevant la droite en direction de l'astre protecteur, Capucine récita ce qui au fil du temps était devenu sa propre forme de prière.

Oh Lune. Toi qui est si ronde et si belle dans le ciel
Accorde moi que ces gens qui viennent à ma rencontre soient enfin ceux que me réserve l'Univers. Que je ne trouve parmi eux qu'Amour et Amitié sincère.
Oh Lune toi qui est ronde dans le ciel que la paix s'ouvre sous nos pas.
Merci Dame Lune d'exaucer ma demande, car elle est juste et bonne.

Par trois fois, superstitieusement elle reformula sa requête.
Par trois fois, elle y mis toute la force son coeur,
Par trois fois, elle plaça ses espoirs entre les mains de la grande Dame.

Un grand calme parut alors descendre du ciel pour l'envelopper toute entière.
Comme si la Lune elle même voulait lui dire que sa demande avait été entendu.
C'est le sourire aux lèvres, certaine que demain serait un beau jour et que ceux d'après le seraient encore plus, que la jeune femme s'endormit.
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Shilane


[ Niort , Poitou ]


Shil aimait beaucoup la Bretagne... Sauf Rieux. Loin de tout, sauf de Rennes ! Le bâtard marchait et parfois Aisling lui prêtait son cheval. Il n'aimait pas trop la laisser marcher mais elle avait elle aussi besoin de dégourdir ses longues jambes. Des jambes interminables ! Shil les imagina levées vers le ciel... Il sourit. La diablesse était souple, il le savait.

Elle décrocha la missive de la patte du pigeon qui vint à eux et ricana. Il aimait bien ses manières, de celle qui n'en a pas.
C'pour toi. Ton frère, et aha ! Il veut qu'on s'avance ! c'est fait. Dis lui. On va s'arrêter là. Ils nous rejoindront à Niort, ou à Thouars. Une fille attend à Craon. On y va où on reste ?
Non, on va rester à Niort, c'est l'plus proche d'eux. On ramasseras la fille tous ensemble. On va être un sacré paquet ! Kymon dit que sa copine est super sympa. Il est gentil, mais j'attends d'voir. Et toi, t'auras intérêt à être gentille avec Koya ! Elle est pas comme toi, faudra pas me l'intimider en faisant ta sauvage.
La Koya de ses souvenirs était une toute jeune ado rebelle qui fuguait pour aller voir des garçons et boire au port. Quand il était parti de Marseille, c'était une forte tête ! Kymon lui avait dit que Koya s'était bien calmée et était toute douce. Ça l'étonnait. Il l'avait imaginée partie en mer, couteau entre les dents, avec des pirates... Bah non, visiblement. Aux nouvelles, Koya était même devenue tribun... Shil avait hâte de re-découvrir sa petite-sœur !

A Niort, Aisling et lui prirent une chambre dans une auberge... Ça n'ennuyait pas le bâtard d'avoir à passer plusieurs nuits ici avec Ais, à patienter...


Kymon.kamani


Kymon et Koya, en cherchant du bois, discutaient. Sur la route, il lui avait dit veiller au grain pour Kem et Eirik. Le grand Kamani était une bonne pâte et il acceptait les ordres de son amie lorsqu'ils voyageaient nombreux. A deux ou trois, elle était moins autoritaire. Mais là, ils seraient nombreux... Eirik n'avait pas l'air d'être une "bonne pâte", lui ! Kymon allait devoir choper Kemiha pour lui dire de se calmer. Le problème des chiens la turlupinait, il le savait.

Ils revinrent sur leurs pas et Eirik alluma le feu pendant que Kem proposait à boire. Kymon choisit du vin.
Il nous faudra établir des tours de garde. C'est plus prudent. Mais je pense que la soirée sera longue !!
Kymon rit d'un rire grave.
Oui, on va veiller tard, crois-moi ! Demain matin, le départ sera dur... Je compte sur tous pour être sur le pied de guerre à dix heures ! Dit Kem.
Encore un ordre.

Donne un canard, je vais t'aider. Si tu veux. Bois un coup. les entrailles iront aux chiens. Dit la Blonde à Eirik, plus douce.
Donne-moi le second, ça ira plus vite. Deux minutes. Kem ? Tu as regardé les sabots d'Armani ? Viens voir...
Les émeraudes regardèrent les noisettes, pas dupe. Mais elle se leva et suivi le Marseillais loin des autres, près des chevaux. Kymon tapota la croupe de son tout petit âne. Il lui avait donné ce nom pour faire enrager un jeune noble imbu de sa personne. Un italien du nom de Versace d'Armani. Appeler son âne comme lui était une insulte envers l'animal ! Mais Kymon avait été impulsif.

Kemiha mit les poings sur ses hanches larges.
Alors ?! Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Un souci ?
Oui, toi ! Faut que tu te calmes.
Moi ?
Non, ton chien ! Mais si, toi ! Ton chien aussi, remarque... Mais toi surtout ! Je sais comme t'y es, Kem, mais vas-y doucement... Je sais que tu gères beaucoup de choses... Mais tu es trop autoritaire. Tu ne vois pas que ça gênes Eirik ? C'est un brave type je pense. Mais pas habitué à recevoir des ordres. Mets de l'eau dans ton vin.
Kemiha soupira.
Il m'agace !
Parce qu'il n'es pas assez docile ? Allons, pas à moi, Kem ! Il réagit de façon normale. Si tu étais avec quelqu'un comme toi pour voyager, tu...
La Nomade éclata de rire. Un grand rire franc. Elle tapa sur l'épaule de son ami.
Tu sais bien que je m'insupporterais ! Je fuirais cette mégère ! Tu m'as eu Kyky...
Pas Kyky ! Alors, tu comprends ce que je veux te dire ?
Oui. Tu as raison. Je ferais attention.
C'est tout ce que je voulais. Et n'oublie pas !
La Blonde lui sourit, se haussa sur la pointe des pieds et lui bisa la joue.
Merci, Kymon. Alors, ces sabots ?! Dit-elle, taquine.
Le Marseillais lui rit au nez et ils revinrent vers le groupe.

Les oiseaux vidés, comme dit, les entrailles allèrent aux chiens, sauf le foie. Ils firent cuire le tout à la broche et burent tous ensemble. Kymon s'intéressait à Eirik et lui demanda :
Alors, l'ami, d'où viens-tu ? Merci d'avoir pris soin de ma petite-sœur.
Kymon était sincère, Koya lui avait dit qu'il avait été correct.
Comme prévu, la soirée fut longue ! Une rixe éclata entre les chiens *.
Le lendemain matin, tard, ils reprirent la route après avoir fait place nette.


[ Niort ]

Les autres soirées furent moins riches en alcool. Justement, Kem avait mis de l'eau dans son vin et du beurre dans les épinards.
Kymon avait reçu le courrier de Shilane. Son amie et lui les attendaient. Le grand Marseillais était curieux de cette "amie". Et de voir ce que Shil était devenu ! Il ne l'avait pas vu depuis plus de cinq ans...



RP écrit à 4 mains avec JD Kem.
RP avancé pour coller au déplacement IG.

* Pour la bagarre entre chiens, je laisse JD Kem et JD Eirik se débrouiller.

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Eirik_gjermund


Eirik était perdu. Cette foutue bonne femme lui mettait les sens en éveil ! Lui qui aimait les femmes de poigne... Il ne fallait pas abuser non plus ! Il la materait. Parole. Cette Kemiha sut faire des concessions, en route. Il apprécia.
Ja. Je retiendrais Hund...
Mensonge ! C'était impossible ! Eirik grimaça, tenta de retenir la vérité...
Je ne pourrais pas, il est trop fort. Quiconque s'oppose sera mordu.
Elle connaissait vraiment les chiens ? Les yeux de glace virent les bambins canins gambader. Ouais. Eux. Les gros, c'était autre chose. Deux mâles.
Ils doivent s'affronter et le sang va couler. Le soumis aura la vie sauve et tout se passera bien.
Il croisa la regard de la Blonde. Une tête de saucisson, comme disaient les Français ! Eirik aimait ça. Elle le faisait chier. Il n'aimait pas trop ça.


Chasse. Retour. Boisson. Whisky.
Kymon et Kemiha se proposèrent pour vider les canards. Ils étaient organisés. Cette foutue bonne femme en avait sous la botte ! Les petits chiens furent nourris d'entrailles sanglantes. Eirik garda le cœur des canards. Il les mangeait. Crus si assez frais, donc chauds, sinon, cuits. Il récitait une prière élogieuse pour l'animal.

Alors, l'ami, d'où viens-tu ? Merci d'avoir pris soin de ma petite-sœur.
Eirik sourit au géant, les dents maculées de sang.
J'ai une petite-sœur moi aussi. C'est sacré. Koya est gentille.
Je viens de Norvège et de Finlande. Et toi, l'ami ? Tu ne parles pas comme les autres.
Vu la plus de décennie passée ici, Eirik faisait une vague différence entre les accents. Seulement les plus prononcés.

Ils buvaient et discutaient quand des grognements et des couinements se firent entendre. Le chien de Kem et Hund se battaient. Les poils du chien-ours, duveteux, volaient au vent. Les poils ras, pas ceux du Danois.
Ils roulaient au sol, se mordaient, grognaient. Mardouk chopa une babine et y planta les dents. Sang rouge. De ses presque cent kilos, Hund écrasa le Danois, qui finit par se soumettre de mauvaise grâce. Dos au sol, pattes en l'air. Hund lécha ses plaies, Mardouk se leva et ils se reniflèrent en paix *.
Voilà qui était fait !



Le reste du chemin fut plus paisible. Eirik dormait dehors. Pas moyen de l'enfermer dans cette boîte à roues !
Niort arriva. Encore un Kamani ?? Et une autre fille ? Eirik attendait de voir.



* Bagarre vue avec JD Kemiha

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-
Sa langue natale
Aisling.


Les grands frères sont souvent chiants avec leurs p'tites sœurs. J'le sais, j'en ai un.
_ On va rester à Niort, c'est l'plus proche d'eux. On ramasseras la fille tous ensemble. On va être un sacré paquet ! Kymon dit que sa copine est super sympa. Il est gentil, mais j'attends d'voir. Et toi, t'auras intérêt à être gentille avec Koya ! Elle est pas comme toi, faudra pas me l'intimider en faisant ta sauvage.
J'éclate de rire ! Je mets à Shil un coup d'poing dans l'épaule du haut d'ma monture. Il est mignon.
_ Tu m'connais, j'suis adorable. J'voudrais pas me retrouver avec une grande bande de sages. Ce s'rai d'un ennui... On va pieuter dans une auberge, on pass'ras le temps, hein mon grand ?
P'tit clin d’œil coquin.
Et s'il tombe sur une jolie fille dans l'groupe ? Pas d'problèmes. Ils me f'ront peut-être une place... Shil, c'est pas mon mec !

On passa quelques nuits mouvementées et l'attente n'fut pas longue.
Il fallait rejoindre l'extérieur d'la ville. Je laisse le Kamani marcher. Bordel. Trois Kamani ! Un guet-apens !
Je les vois venir...
_ Foutre Dieu ! Nan mais r'garde moi ça, r'garde ! C'est sérieux ?
Et qu'une roulotte géante, et qu'des gens montés, et qu'des chiens... Un vrai convoi ! Je regarde la tête des gens et j'en suis plutôt contente. Le géant brun, c'est Kymon, sûr. La toute petite, c'doit être Koya. Il y a une blonde qui conduit, j'ai oublié son nom mais c'est la Chef j'crois bien. Camille ? Un truc du genre. Et un grand blond bien sauvage, comme j'aime ! Qui d'autre ? Des bestioles à poils, dont deux gros chiens.
J'vais à leur rencontre. Tout sourire, souple sur mes grandes jambes.
_ Salut ! J'suis Aisling MacKenzie, mais appelez-moi Ais. J'suis contente de vous rencontrer !

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Shilane


Aisling était une sacré bonne femme !
Tu m'connais, j'suis adorable. J'voudrais pas me retrouver avec une grande bande de sages. Ce s'rai d'un ennui... On va pieuter dans une auberge, on pass'ras le temps, hein mon grand ?
Clac ! Une tape sur son cul bien rond !
Que ça oui ! On va passer du bon temps, ma belle ! J'espère aussi que l'groupe sera haut en couleur. Vu la trotte, ce sera difficile de faire bande à part... Mais si vraiment 'sont chiants... On verras, j'ai mon frère et ma sœur dans le tas, moi ! J'pourrais pas les ignorer pour tes si jolis yeux gris. Faudra faire des efforts, s'ils sont chiants.
Là, on va dans cette auberge.
Shilane ne pouvait pas se permettre de bouder ce groupe inconnu. Il y avait Kymon et Koya ! Les retrouver serai tout sauf chiant !

Dans la chaleur de leurs ébats qui les avaient fait rouler au sol, Ais était serrée dans ses bras moites.
T'sais, je connais pas les autres mais si un gars te plaît, te gênes pas pour moi et j'ferai de même. Et sinon, on s'ra tout les deux. j'en ai pas fini avec toi !

Quelques petits jours plus tard, le couple d'amant attendait avec Néal, le cheval d'Aisling.
Foutre Dieu ! Nan mais r'garde moi ça, r'garde ! C'est sérieux ?
Shil tourna aussitôt la tête. Woh ! Kymon n'avait pas menti !
Il embrassa sa sœur et étreignit son frère, presque ému.
T'jours aussi grand toi ! Et toi t'jours aussi belle !
Ils avaient grandi ensemble. Shil se savait bâtard mais ne considérait pas Koya et Kymon comme une demi fratrie. Il se tourna vers les autres. Souriante, Ais s'était présenté.
Shilane regarda la conductrice dont Kymon lui avait parlé. Son amie. Une beauté ! Il ne l'avait pas dit ! Le bâtard aimait le corps ferme et musclé d'Ais mais se plaisait à admirer les femmes plus en chair.
Et... Oh bordel. Ce mec-là. Il dénotait tellement !
Salut, moi c'est Shilane. Enchanté de vous voir enfin ! La route s'est bien passée ?

Shilane avait les yeux noisette comme Kymon. A peine plus foncés. Et des cheveux plus clairs et plus longs. Il était plus petit de moins de cinq centimètres et avait presque la même carrure. Des six mâles Kamani, Kymon était le plus grand et le plus baraque. Le plus calme surtout.
Shil regardait les animaux. Deux puissants chevaux tiraient la roulotte. Koya avait une monture blanche. Derrière, il voyait un étalon, un autre cheval et un âne. Trois petits chiens, et deux gros. L'un était un danois et l'autre... Une montagne de poils et de dents !
Shil allait marcher ? Monter dans la roulotte ? Ou on lui prêterais un cheval ? Faire toute la route à pieds serai épuisant ! Au pire, ais et lui se relaieraient sur Néal, comme avant.



Kemiha_del_showk


    [ Chapitre I ]

    * Les chiens *



Bordeaux. La halte.
Mardouk & Hund... La misère. Durant le trajet, ils avaient grogné, mais rien de plus. Maintenant, le groupe était posé et l'Ours était revenu avec une proie. Le Danois n'avait rien. Il voulait CETTE proie. Couac ! Mauvaise idée !
Les humains étaient en train de boire & de discuter, peinards, quand vint la bagarre. L'Ours lança un aboiement à faire trembler des murs ! Sitôt, Mardouk grogna, très menaçant. Et BAM !
Mardouk se jeta sur Hund. Qui sut le recevoir ! Ils tourneboulèrent en une tourbillon de poils. Ceux de l'Ours car ceux du Danois, eh bien ils étaient très courts. Pas de quoi voler. Mardouk chopa une babine de l'Ours & le sang coula.
L'Humaine blonde se leva d'un bond !
Kymon !! Eirik ! Il faut les séparer, ils vont s'étriper !!
Une main calme se posa sur son épaule et des mots apaisants furent dit d'un ton bas. L'Humaine blonde n'en menait pas large... mais arrêta de crier. Pas de s'angoisser.

Deuxième round. Pas content & blessé, Hund se retourna vivement et failli, d'un coup de dents, briser la queue fine du Danois ! Ils roulèrent. Plus lourd de quinze à vingt kilos - ce qui était énorme ! - Hund écrasa Mardouk de son poids. Mais bon, il devait bien avoir trente kilos de poils, ce faux-jeton, pensait l'Humaine blonde, de mauvaise foi.
L'Ours croqua une oreille. Le Danois piailla. L'Humaine blonde se remit à paniquer...
Et là, Ô, miracle ! Le fier Mardouk roula sur le dos, les quatre pattes en l'air, frétillant de la queue. Soumission.
Hund le renifla, tachant le ventre rose de sang. Puis l'Ours lécha le Danois... C'était fini.
Contrairement à beaucoup de monde - surtout des hommes - l'Humaine ne se sentait pas diminuée en voyant son chien soumis. Juste soulagée.
Il faut les soigner. Eirik, je vais te donner quelque chose pour désinfecter la babine, et tu devrais l'inspecter, voir s'il n'a pas d'autres blessures sous tout ces poils... On ne sais jamais. Je vais m'occuper de mon chien.
Elle le fit.
Fin du chapitre.


    [ Chapitre II ]

    * Les humains *



Toujours Bordeaux. Toujours la même halte.
Après la bagarre des chiens, Kemiha était bien plus sereine. Les trois petits chiens durent se contenter de menu fretin car la Nomade donna presque tout les rognons à Mardouk, pour le récompenser.
Kymon & elle-même avaient vidés les canards prestement. Ils avaient l'habitude. Mais juste avant, le Marseillais la prit à partie. Il avait raison. Comme souvent. Kymon avait oublié d'être bête. Ils revinrent plus légers au bivouac & Kem était beaucoup plus détendue !
Elle servit tout le monde avec joie et but, écoutant, parlant, riant.
Vint l'heure du repas. La Pulpeuse servit copieusement les deux hommes. Kymon était un ventre sur pattes & elle imaginait Eirik pareil.

Alors, l'ami, d'où viens-tu ? Merci d'avoir pris soin de ma petite-sœur.
Le Nordique sourit. Charmant. Sauf avec le sang plein les dents... Quoique. Ça lui allait bien.
J'ai une petite-sœur moi aussi. C'est sacré. Koya est gentille.
Je viens de Norvège et de Finlande. Et toi, l'ami ? Tu ne parles pas comme les autres.
* De Norvège ET de Finlande ? Le mélange est aussi frappant que celui d'un Français & d'un Suisse... Il a dû laisser toute sa famille là-haut, pauvrette. Où peut-être pas. Il a l'air de l'aimer, sa sœur. Il parle d'elle au présent, donc elle est vie. Pourquoi partir ? Il faudrait que je lui pose la question un de ces quatre. J'aimerais bien en savoir plus sur lui. Il m'intrigue. * Pensait Kemiha.
Le moment ne tarda pas à se présenter.
Pourquoi avoir quitté ton.. tes pays ? Tu as beaucoup de famille là-bas où certains sont en France, ou ailleurs ?

La soirée se poursuivit jusque tard dans la nuit. N'oubliant pas la prudence, une personne restait éveillé, puis en réveillait une autre pour pouvoir dormir à son tour.
Au matin, le cagnard tapait déjà fort. Ils furent tous debout plus tôt que prévu. Ils nettoyèrent leur bordel, éteignirent bien le feu & se remirent en selle.
Nous faisons cap sur Niort, moussaillons ! Nous nous arrêterons tard et nous lèverons tôt. Nous sommes attendus. En avant !
Kemiha avait essayé d'être moins autoritaire, mais il fallait bien que quelqu'un le mène, ce voyage ! Et comme pour les chiens, il n'y avait pas la place pour deux chefs. Et Kemiha ne comptait pas se soumettre ! Faire des efforts, oui. Mais elle resterait la Chef !


    [ Chapitre III ]

    * Niort *



Comme prévu, ils avaient été plus rapides. Chacun avait pu se nettoyer dans une rivière à La Rochelle. Charmante ville. Mais ce n'était pas une raison pour s'attarder !
Niort.
La roulotte était majestueuse, bien que gâtée par la poussière des routes. Eirik montait son immense Hunt, Koya était sur Alahil & Kymon à côté d'elle sur le banc conducteur.
Kemiha avait ses habits de voyage. Fades, comparé à ce qu'elle aimait d'ordinaire. Des braies légères, usées mais solides, une chemise blanche & un bustier affinant sa taille déjà fine et compriment sa très opulente poitrine. Kemiha était riche en formes. Elle avait perdu quelques kilos depuis l'hiver.
Ses épais cheveux blonds étaient remontés en un chignon défait, et les mèches parées de perles de bois colorées et de plumes d'oiseaux s'en échappaient. Concernant son visage, Kem avait un petit nez mignon, de grands yeux en amande aux iris d'un vert émeraude parés d'une étrange ligne d'or zigzagante. Ses lèvres rosées étaient comme elle ; pulpeuses. Et en l'instant, souriantes.
Elle venait d'apercevoir les deux inconnus. Qui bientôt ne le seraient plus.

Les dames d'abord. Une grande blonde en habit de voyage qui tenait un beau cheval. Sa silhouette longue et athlétique lui faisait penser à son amie Julie.
Elle s'avançait, avenante. Kina, curieuse, vint la renifler.
Salut ! J'suis Aisling MacKenzie, mais appelez-moi Ais. J'suis contente de vous rencontrer !
Salut, moi c'est Shilane. Enchanté de vous voir enfin ! La route s'est bien passée ?
Ravie ! La route fut tranquille, merci. Je m'appelle Kemiha.
Elle laissa la famille Kamani se retrouver et dit à Aisling :
Tu as un beau cheval ! Vous ne nous avez pas trop attendus ? Oh, la chiotte qui te renifles, c'est Kina. Le petit bicolore c'est Oki et le tout blanc, Ahamé, respectivement à Kymon puis à Koya. Le grand Danois, c'est le mien. Mardouk.
Les chevaux derrière sont un étalon & un hongre...
Kemiha avait toujours adoré présenter ses animaux. Il fallait vite qu'elle se taise ! Elle était les deux pieds au sol pour saluer les nouveaux venus.
Vous voulez voir la roulotte ? Nous dormons tous dehors, sauf Koya, parfois.
Kem leur fit une visite rapide.
Comme son frère, Shilane était bien fait de sa personne. Vraiment très charmant ! Elle avait déjà couché avec un Kamani... Le cadet de Kymon. Celui-ci serait-il aussi savant ? * Allons, Kem ! N'y penses même pas ! * Et pourquoi pas Aisling, tant qu'elle y était ? Ce ne serai pas pour lui déplaire... Cette femme était magnifique.

Nous devons rejoindre Rieux au plus vite. Je vous propose de nous mettre en route. Shilane ? Besoin d'un cheval ? Tu seras plus à l'aise sur Padrouston, il a l'habitude du poids de ton frère. On y va ?

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Koya.kamani


La jeune Kamani avait passé quelques nuits dans la roulotte. Elle ne voulait pas dormir dans l'herbe, il y avait des tiques ! Enfant, une tique s'était gorgée de son sang sur une partie très intime d'elle-même... Assez petite pour le dire à son père, il avait arrosé la petite fleur de Koya d'alcool fort. La tique devait être ivre morte... L'alcool avait chauffé très fort la petite-fille qui avait hurlé. Écartelée, l'enfant avait vu son père retirer la tique entre son index et son pouce. Une ignoble bête grosse comme un raisin !
Depuis ce traumatisme bien compréhensible, Koya évitait les herbages... Dormir sur de la terre la dérangeait moins.
Elle était bien sur les couchettes douillettes, malgré la chaleur. Elle ouvrait tout en grand pour avoir de l'air. Dormir toute seule ne lui faisait pas peur, et elle avait Ahamé.

Koya avait vite apprécié l'organisation de Kemiha. Elle avait du mérite ! Jamais la petite Kamani n'aurait pu assumer la quart de ce que Kem faisait. Autant d'animaux ! Autant d'humains ! Et il en manquait trois ! Oui, Kem avait beaucoup de mérite.
Koya avait beaucoup de tempérament. Elle savait quand se calmer, quand il était permis de râler. Kem avait assez à faire avec les chiens et Eirik pour qu'elle en rajoute. Surtout qu'elle n'avait rien à dire. Zéro reproche.

Oh ! Comme retrouver Kymon lui faisait plaisir !!! Le cadet de Kymon d'un an, Kalan, lui avait fait beaucoup de misères. Des vers de terre dans son lit. Lui lancer des cailloux. Soulever ses jupes en public. La pousser dans les orties. Mettre de la terre dans son pâté. Lui faire des croche-patte, l'étalant dans la boue. Lui balancer du crottin de cheval à la face. Entre autre joyeusetés, en plus des coups et des insultes. Oui, Kalan était taquin... Kymon l'avait toujours défendue et protégée et s'était souvent battu avec Kalan. Avec l'âge, le méchant frère s'était calmé. Il en avait voulu à Koya d'avoir causé la mort de leur mère en naissant...


La bagarre des chiens laissa la jeune-fille de dix-sept ans épouvantée. Elle ne voulu par regarder et serra fort son chiot contre elle. Heureusement que Hund et Mardouk ne s'intéressaient pas à lui ! Sinon... Oh, ce serai abominable ! Ça lui gâcherait vraiment le voyage. Si Ahamé avait été en danger, Koya serai partie. Heureusement, les trois petits s'entendaient très bien.

Durant la soirée, au tout début, Kymon s'isola avec Kemiha, soit disant au sujet des sabots de son âne. Mon œil ! Ils revinrent avec le sourire. Ces deux-là se complétaient vraiment ! Eirik ou des gens ne les connaissant pas pouvaient-ils les imaginer amants ? Peut-être. Mais Koya savait que c'était faux. Ils n'agissaient vraiment pas en amants !


Niort ne tarda pas à pointer. Shilane. Oh, Shilane ! Son demi-frère qui était complètement un frère pour elle. Le plus âgé des Kamani avait dix-huit années de plus qu'elle ! Ils n'avaient jamais été proches avec Rykan. Ni avec Kanaji le colérique. Elle n'avait que six années de moins que Shil. Il avait toujours été gentil. Koya ne l'avait pas vu depuis très longtemps. Aurait-il changé ?

Koya vit enfin son frère ! Et son amie. Il l'embrassa et elle répondit, émue.
Comme je suis contente de te voir, mon frère ! Comme tu es beau ! Encore plus qu'avant !
Vrai. Shil était devenu un très bel homme ! Il était avec une très jolie blonde.

Si ces deux là ne sont qu'amis, je mange ma chemise ! Je suis donc la seule brune !

Koya fit la bise à Aisling.
Je m'appelle Koya, enchantée !
La petite Kamani était prête pour le départ !

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Kymon.kamani


En voyant son frère, Kymon lui mit une grande tape dans le dos en l'étreignant. Il était à peine plus petit. D'un pouce.
Et toi, toujours aussi beau gosse ! T'as vu Koya, comme elle a presque grandi ?
Le plus grand des Kamani se mit à rire. Il se présenta à Aisling en souriant. Kem leur fit une visite rapide de la roulotte après avoir présenté presque chacun des animaux.

Nous devons rejoindre Rieux au plus vite. Je vous propose de nous mettre en route. Shilane ? Besoin d'un cheval ? Tu seras plus à l'aise sur Padrouston, il a l'habitude du poids de ton frère. On y va ?
C'est tout bon pour moi ! Grimpe sur mon hongre, Shil.
Padrouston ?! Ahaha !! Bien trouvé !
Je trouve aussi ! Il n'est pas susceptible. C'est l'éleveur qui a choisi ce nom. Je vais te sortir une selle.

Tout le monde était prêt, ils pouvaient partir.

Sur la route de Rieux, ils firent une halte au bord de la Loire. Kymon avait transpiré comme un bœuf et il fut content de pouvoir laver tout ses vêtements sales et lui-même ! Les filles se baignaient de leur côté et le Kamani put nager à poil. C'était bien agréable !

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Kemiha_del_showk


Alors, en route ! Tous montés, sauf Kemiha & Kymon. Cette fois, la Pulpeuse décida de marcher un peu. Elle avait mal aux fesses. Le soleil avait légèrement calmé son ardeur. Les émeraudes virent même de menaçants nuages gris... Il n'avait pas plu une goutte depuis leur départ. En cas de gros temps, il y avait la roulotte, bien-sûr. Sinon des bâches passées à la chaux pour se protéger tout en étant dehors.

Le groupe était presque au complet. Il ne manquait que Capucine. Kemiha avait hâte de la rencontrer ! Elle paraissait gentille & simple au vu de ses lettres. Une originale, peut-être.
La Blonde leva les yeux vers l'autre blonde, altière sur son cheval.
Comment as-tu connu Shilane ?
Une question un peu trop cash, peut-être, malgré le sourire. Kemiha tempéra en racontant :
J'ai connu Kymon par hasard, à Nîmes. Je l'ai bousculé et pour me faire pardonner, je lui ai offert un verre. Depuis, c'est comme mon frère. C'était il y a... quoi ? hm... Trois ans environ.
A cette époque, le grand Kamani habitait à Nîmes. Il avait déménagé depuis, puis réaménagé. Kemiha aussi avait pas mal déménagé. Marseille, Uzès, Lodève, Millau & enfin, Carcassonne. Eh oui, la Nomade avait aussi une maison statique ! Une jeune fugueuse à peine plus âgée que Koya s'occupait de sa petite demeure. Marie-Alix. Elle entretenait le tout en échange du toit & du couvert. Kem lui donnait de l'argent dès qu'elle revenait, les pigeons ne pouvant pas porter une bourse de pièces d'or. Marie-Alix faisait parfois le ménage chez des personnes âgées pour gagner un peu d'argent par elle-même & avoir de la compagnie. C'était une jeune-fille timide avec une triste histoire...

Le soir, ils s'arrêtèrent au crépuscule. C'est alors qu'un très joli petit volatile vint se percher sur son épaule. Un messager. Kemiha enleva de sa patte le rouleau, lui donna du grain et le fit s'abreuver à la gamelle du chat.
Un chat ?! Oui, mais Small n'était pas n'importe quel chat. Noir comme nuit aux yeux très verts, il avait l'habitude de ne pas manger les animaux porteurs d'une odeur humaine. Comme les pigeons de Kem, ou bien comme son écureuil. La demoiselle écureuil se nommait Nomade. Elle bondissait d'arbre en arbre, suivant le convoi, et rentrant pour manger. Sauvage, seule Kem pouvait la toucher. Et Small, qui lui faisait sa toilette. Le chat passait ses journées à dormir dans la roulotte.

La Vagablonde déplia le parchemin. Capucine ! Kem fronça les sourcils à peine la lettre entamée. * Foutus angevins, j'te jure ! C'est toujours pareil avec eux ! Quelle bande de constipés, non mais vraiment ! Bizarre qu'ils aient tant attendu pour mettre une étrangère dehors... Pour cette faute grave, un douanier a du se faire décapiter ! Ne passer en Anjou m'arrange bien, comme toujours. Leur hospitalité est légendaire... *
Le reste de la lettre la fit sourire en revanche. Laissant le groupe se débrouiller sans elle - pour une fois ! - Kem répondit à Capu, à l'aise sur la table de sa roulotte.








Bonjour Capu !

Ravie d'avoir de tes nouvelles ! Et désolée qu'ils t'aient foutu dehors comme ça. Les Angevins sont... comment dire ça poliment ?! Impossible !
Si tu es à Rieux, ne bouges pas, on doit justement y passer afin, justement, d'éviter l'Anjou. Je n'ai jamais voyagé avec des brigands, pourtant ils ont toujours été lourds de menaces dans leurs courriers. Une douanière m'a même tutoyée en me promettant, je cite "un coup de pied au cul" si on ne quittait pas le territoire en vingt-quatre heures ! C'est dire...
J'espère que la route jusqu'à Rieux fut paisible.

De notre côté, nous avons récupéré tout le monde. Nous sommes six, dont trois de la même famille ! Une vraie réunion de Kamani... L'aîné est mon meilleur ami, Kymon. Un géant d'homme adorable ! Son frère est tout aussi grand mais je le connais moins. Il m'a l'air fort sympathique. La dernière Kamani est la petite Koya. Dix-sept ans, vraiment adorable !
Quant aux deux autres, il y a Eirik, un grand barbu Nordique, bourru, mais il faut percer sa carapace. Et enfin, Aisling. Une blonde que je ne connais pas encore.

Tu seras vite à l'aise, compte sur nous ! Ne t'inquiète pas des manières du Barbu. D'ailleurs, il a un chien énorme ! J'espère que les gros chiens ne t'effraient pas, j'en ai un aussi, de plus. Ils se sont déjà battus et depuis, s'entendent bien. il y a aussi trois petits chiens.
J'ai tant à penser que je ne sais même plus si je t'en avais déjà parlé !

Nous arriverons dans quelques jours. Tout le groupe aura besoin d'une bonne halte. Nous nous arrêterons sans doute entre Rieux & Rennes. Je connais un bel endroit. Et tu feras connaissance avec tout le monde !

J'ai pris bien soin de ton petit Hermès. Je vais le laisser se reposer quelques heures, pauvrette. Il a bien mangé, il a bien bu. Mon chat ne risque pas de le dévorer. Il reviendra avec toutes ses plumes !

La bise.

Kem.






Kemiha avait utilisé sa belle encre violette et son papier sentant le lilas. Elle enfermait ses vélins dans un bocal de fleurs séchées, les embaumant d'une odeur délicate.
La Blonde cajola le fameux Hermès, lui proposa à nouveau du grain, mais il le bouda ; il n'avait plus faim. Il but encore un peu, et s'effaroucha de Small avec force "rrrou rrrou" menaçants, mais le chat l'ignora royalement.
Enfin, le rouleau attaché à la patte, Hermès prit son envol.
Kemiha avait trois pigeons à elle. Tic, Toc & tac. Toc était particulièrement stupide. Il becquetait des cailloux, se cognait contre des arbres... Mais contre toute attente, c'était le plus rapide de ses "postiers".

Deux jours plus tard, le groupe fit halte en bordure de fleuve.
Comme les autres, Kemiha lava ses vêtements et se baigna avec les deux autres femmes. Nue. Elle n'était pas pudique. Ses seins lourds tenaient droits et son fessier était très, très rebondi, pour une cambrure impressionnante. Elle avait les cuisses charnues, les mollets musclés et un peu de gras au ventre. Kem se parait de poils châtains au pubis et le bas de ses jambes d'un duvet d'un blond transparent. Certaines femmes s'épilaient... Pas Kem. Les poils avaient une raison d'être. Ses aisselles étaient peu velues, comme ses avant-bras.

Elle entendit un bruit dans les fourrés...

_________________
Shilane


[ Au bord du fleuve ]


Comme les autres, le moyen Kamani était tout poisseux. Il nettoya ses habits et se baigna à poil lui aussi. Il savait que les filles se baignaient de leur côté.
Et si on allait espionner les... Ah non, merde, il y a Koya. Laissez tomber les gars, j'ai rien dit.
Shil était déçu. Il aurait voulu se faufiler pour espionner, comme un gosse. Mais pas sa sœur ! Dommage.
Habillé, il revint vers la plage et se contenta de lancer des petits cailloux vers là où les femmes se baignaient, sans les voir. C'était pas drôle !

Dans deux jours ils seraient à Rieux. Shil aurait bien aimé visiter Brest... Il paraissait que c'était très beau ! Kemiha n'était peut-être pas à un détour près...
Durant le repas, le bâtard demanda :
Vous ne voudriez pas voir Brest ? Je n'y suis jamais allé et c'est un coin magnifique, il paraît. En plus c'est plein de délires celtiques.
Il avait dit ça pour Kem. Les délires celtiques devaient la brancher...



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