[ RP ] Toutes les routes mènent.. au voyage !

Koya.kamani

Sale pétasse ! Elle était partie. Heureusement, où Koya l'aurait emplâtrée tôt ou tard. Le reste du voyage fut bien plus paisible.
Kem partit avec Chouchen et la Kamani eut envie de la suivre sur Alahil. Elle décida de laisser la Blonde un peu seule. Elle ne partit pas bien longtemps. A son retour tout était prêt.
Kymon était assis en face d'elle avec Capu et Eirik et Kem entouraient la Brunette.

Tu as hâte de revoir Mimizan, Koya ?
Oh... Je... Oui. Mimizan m'a manqué. Mais je crois que le voyage et vous me manqueront encore plus ! J'ai eu une missive de la nouvelle Mairesse de Mimizan. De bonnes nouvelles. Des habitants sont prêts à s'investir et j'ai légué à l'un d'eux mon poste de Tribun. J'en suis contente. La ville était si peu vivante... J'espère que ça aura changé à mon retour.
Je ne compte pas déménager, sauf si je meurs de faim !
De plus, la nouvelle Mairesse était une ancienne nouvelle que Koya avait accueillie. Si chaque nouvel arrivant en venait au quart d'activité que... comment déjà ? Lamya ? Eh bien Mimizan regorgerait de vie !

Kymon s'adressa à Capu... Oh là là... Ce n'était pas possible !
Je te ferai une grande place à mes côtés et j'espère pour longtemps. Tu viendrais avec moi à Béziers ?
Embrassez-vous et faites votre vie, et merde à tous. Cessez votre comédie à la con. Grogna Eirik.
Il avait tellement raison ! Koya éclata de rire. Il fallait mettre fin à cette non-relation pour qu'elle en devienne une vraie, au vu et au su de tous ! Tout le monde était ravi pour eux. Alors pourquoi jouer les pudiques ?
Sachant Capu un peu timide, Koya décida de ne pas la brusquer.

Vous allez si bien ensemble, tout les deux. Les villes de la côte d'Oc sont très agréables, vous feriez bien de vous y poser... En amoureux.
Ahamé vint réclamer à manger mais Koya le chassa. Non ! Même si c'était dur de résister à de si jolies billes noires. La Kamani l'envoya paître. Le chiot blanc évitait Mardouk mais avait moins de réserves envers Hund, sauf lorsqu'il mangeait. Il vint sentir le molosse.
Hund ne va pas me le croquer, j'espère !
Le chien-garde de Kem avait au moins vingt kilos de moins que le chien-chasseur, mais Mardouk était plus inaccessible. Kem le qualifiait de statue. C'était vrai. Sauf que les autres chiens ne lui pissaient pas dessus...

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Toutes les routes mènent.. au voyage !

Katarine.

Passons à narration à la première personne, voulez-vous ?

J'étais avec ces gens, soit. Je l'avais fais comprendre, je comptais sur mon confort & mon hygiène de vie. Savaient-ils que je n'avais plus un sou en poche ? Plus rien, sinon ces deux pauvres malles ? Que je quittais ma maison en y abandonnant jusqu'à mon nom de famille ? Qui j'irais toquer à des portes peu avouables pour vivre & me venger ? Non. Personne ne le savait.
Eux, ils n'avaient besoin de rien. Juste un peu d'eau, un peu de pain, et des amis. Pas moi. Je voulais plus & je méritais plus.

L'étrange Meneuse outrancière me répondit :
Il fait beau & bon. Les garçons & moi-même dormirons dehors, n'est-ce pas ?
Et j'ai des draps tout propres & parfumés pour toi.
Mer...
Ma Dame voudrait-elle un bol de purin ? Cela lui siérait-elle ? Une assiette de lisier, peut-être ?
Quoi ?! Cette fille m'avait paru gentille.
Dans ma vie, j'avais eu de nombreuses occasions de rougir. Mais j'avais mon M.B.F. (Masque de Bonne Figure). J'en étais venue à contrôler jusqu'au rougissement de ma délicate peau de rousse.
Mes yeux d'orage lancèrent des éclairs sur Koya. Elle n'avait pas fini...
Oui c'est ça ! On va tous dormir dehors rien qu'pour toi, princesse de mes deux ! T'as bien d'la chance que j'sois gentille ! Qu'ON soit gentils, va ! Si ça n'en tenait qu'à moi, je te larguerais dans la forêt, toi et ton balai dans le fion !
Ferme ta grande bouche. Remballe ton petit ton à la mord-moi l'nœud et arrête tes p'tits regards de pétasse, tu veux ?!
Je m'estomaquais !
En voyant les yeux verts-noisettes de Koya si sombres & son corps tendu, j'eus peur qu'elle ne se lève & me frappe. J'étais très, très en colère contre elle ! Mais je ne voulais pas qu'elle me donne un coup.

Heureusement, Kymon tenta de la calmer. Cet homme était le seul valable dans ce groupe misérable. Il était soigné & poli. Je ne disais rien non plus sur son frère Shilane, même s'il semblait vraiment stupide. Son rire idiot me confirma ma pensée. Capucine n'avait pas l'air méchante, même si elle aurait pu se mettre mieux en valeur. Avant, je voyais Capucine & Koya du même œil. Des gueuses sans intérêt mais pas mauvaises.
En réalité, Koya était vraiment une méchante fille ! Péta... Non, je ne pouvais même pas penser un mot d'une telle vulgarité. Je valais mieux que ça, moi !

J'étais soulagée que Kymon calme sa démone de sale sœur. Au moins je n'aurais pas à répliquer. Mais si ! Je le devais !
Pauvre fille. Qu'un cheval te vio..
Katarine.
Oui ? Mince. Mon envoyé-paître poli & imagé était interrompu, dommage. Kymon, sut me faire le regarder dans les yeux.
Si ça avait été lui mon grand-frère, il m'aurait protégée. Et je ne serais pas ici. Il ma parla, puis Kemiha :
Nous faisons tous beaucoup d'efforts pour vous, soyez-en consciente. Chacun ici a su s'adapter aux contraintes du voyage. Eirik ne supporte pas d'être enfermé, Capucine de dormir au sol et Koya se sent mieux à l'abri. Nous avons chacun nos manières mais nous devons composer avec chacun, sans obliger personne.
Je comprends que vous ne vouliez pas d'homme qui dorme dans la même pièce, soit. Mais pour le reste, je vous en prie, faites un effort. Aucun animal ne viendra sur votre couche, nous y veillerons. Nous cuisinerons pour vous. Nous pouvons faire cela, mais mettez-y du vôtre, pour le bien de chacun.
Kymon a raison, Katarine. Nous faisons ce que nous pouvons. Nous savons tous que tu n'aime pas voyager ainsi et je peux comprendre que tu ne sois pas à ton aise.
Nous nous dépêchons de t'amener à destination. C'est l'affaire de quelques jours seulement. Demain, nous serons dans une auberge.
Faisons tous un effort pour nous supporter.

.....

Je pinçais les lèvres. C'était très délicat. J'avais presque envie de pleurer... De tout leur dire ! Jamais !
D'accord. Je ferais un effort. Si cette harpie ne m'approche pas !
J'avais vraiment peur qu'elle ne me frappe. Et elle ne ferait pas que me tirer les cheveux... Une demoiselle ne se battait pas. Je n'étais pas formée pour ça.
Je veux bien dormir dans... cette... hm... roulotte. Sans homme, c'est important. Et j'ai... j'ai des habits de voyage pour monter à cheval en cavalière. Au cas où. Mais ce n'est pas très féminin...
J'avais un très joli pantalon de monte. Je me sentais mieux en houppelande cela dit.
Je ne sais vraiment pas cuisiner. Pour le reste, je ferais un effort. Mais pas avec "elle". Elle a été impolie et je ne le tolère pas. Qu'elle ne s'approche pas de moi !
Cette Koya ne me battrait pas les fesses avec une ceinture, comme mon père. Et c'était bien plus effrayant. Qu'elle meure.

Je déplaçais la chaise ridicule vers Kymon, loin de sa sœur. J'avais hâte d'être à demain ! Une auberge ! Loin de ces gens.

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Kemiha_del_showk

A Brest, le groupe avait eu de la pluie. Le bonne pluie Bretonne qui faisait verdoyer la Nature. Ce soir, c'était un orage. Éclatant. Koya était la foudre & le tonnerre.
Avant cela, comme tout le monde, la Brune prenait sur elle, mais plus difficilement que les autres. Si Kem avait rencontré Katarine ailleurs, elle l'aurait remise à sa place avant de partir. Il était arrivé à la Pulpeuse d'envoyer des coups de poings, mais principalement aux hommes. Quelques femmes avaient hérité de claques, juste pour leur remettre les idées en place.

Katarine faisant franchement chier tout le monde, Kemiha voyait venir le moment de clarifier les choses pour le bien de chacun.
Koya s'en chargea... Et pas doucement ! Avec insultes en prime ! Kem ne reconnaissait plus la douce Koya ! Elle n'avait que soupçonné un chaud tempérament.

Eirik ne dit rien mais il attendait la suite, c'était sûr ! Shil éclata de rire ! Et Kymon ?
Koya !! Tu te calmes, de suite !
Merci Kymon. Kemiha le laissa continuer, et il s'adressait à la saleté Rousse avec mille précautions.
Katarine, nous faisons tous beaucoup d'efforts pour vous, soyez-en consciente. Chacun ici a su s'adapter aux contraintes du voyage. Eirik ne supporte pas d'être enfermé, Capucine de dormir au sol et Koya se sent mieux à l'abri. Nous avons chacun nos manières mais nous devons composer avec chacun, sans obliger personne.
Je comprends que vous ne vouliez pas d'homme qui dorme dans la même pièce, soit. Mais pour le reste, je vous en prie, faites un effort. Aucun animal ne viendra sur votre couche, nous y veillerons. Nous cuisinerons pour vous. Nous pouvons faire cela, mais mettez-y du vôtre, pour le bien de chacun.

Bien parlé. Il était doux & ferme. Surtout, neutre aux yeux de la Rousse. Elle n'avait rien contre lui. C'était le plus à même de calmer les choses & il le faisait très bien.

Et Koya ? Comment la calmer, là, sans qu'elle perde la face ? Kem lui fit un clin d’œil & un sourire, invisibles à Katarine. Mis à part ces mots un peu trop sanguins, la Brune avait raison sur toute la ligne. D'un geste de la main, paume en bas, la Blonde signifia un "calme, calme".
Attentive au langage corporel de son ami, Kemiha vint à la rescousse...
Kymon a raison, Katarine. Nous faisons ce que nous pouvons. Nous savons tous que tu n'aime pas voyager ainsi et je peux comprendre que tu ne sois pas à ton aise.
Nous nous dépêchons de t'amener à destination. C'est l'affaire de quelques jours seulement. Demain, nous serons dans une auberge.
Pas le surlendemain, hélas. D'ici les choses devraient se calmer. Absolument.
Faisons tous un effort pour nous supporter.
Un gros soupir intérieur... Regard à Koya. C'était aussi valable pour elle.
La Brune lui plaisait de plus en plus. Sans personne autour, Kem l’imaginait très bien en coller une à Katarine ! Un vrai chat sauvage ! Comment allait prendre tout ça le précieux chat Persan qu'était la Rousse ?
Kemiha regarda aussi Capucine. Comme Kymon & Shilane, la Rousse n'en avait rien à foutre d'elle, et c'était le mieux que l'on puisse en tirer. Pris d'un fou rire, Shil ne ferait rien d'autre !
Capu, t'en penses quoi, toi ?

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Shilane

Shil regarda la nouvelle venue. Une mioche. Jolie, Oui. comme une mioche. Certaines gamines de cinq ans étaient ravissantes ! Pas sexy. Si immature qu'il puisse être, cette jeune-fille à peine pubère n'éveillait aucune émotion chez lui. Il s'en foutait qu'elle soit méprisante, ça n'le touchait pas. Rien à foutre.
Capu et Koya riaient dans son dos, Kem et Ky appelaient au calme et Jouk et lui étaient neutres.

A Calais... Ouh là là...
Koya fut Koya. Shil se mit à pouffer dans sa paume comme une donzelle !

Kymon.kamani

Kymon avait vu le regard de Katarine sur leur groupe. Celui posé sur Eirik et Kem lui déplaisait fortement ! Le Nordique restait de marbre et Kem courtoise. Sa sœur et Capu riaient sous cape et il souriait avec elle, tout en se méfiant de Koya. Derrière ses rires, le Frère voyait un bouillonnement proche...

Le jour, Katarine le passait surtout dans la roulotte, supportant mal le soleil tapant le banc conducteur et même si Shil lui avait laissé Padrouston, ils n'avaient pas de selles amazone. Mis à part son caractère de sale gosse pourrie gâtée, la Rousse devait avoir beaucoup d'allure, montée comme une damoiselle de conte de fée, cheveux de feu au vent. Un palefrenier docile l'aiderait à démonter, une servante lui tendrait son ombrelle, une autre un rafraîchissement. C'était joli. Joli mais pas du tout sa tasse de thé.
Kymon préférait les femmes qui ne rechignaient pas trop. Qui montaient à cheval. Qui dormaient dans des hamacs. Qui cherchaient des mollusques qu'elles n'aimaient pas. Qui avaient horreur des insectes. Qui... Qui étaient douces comme du miel, piquantes comme du paprika. Le piment arrachant trop la bouche...

Avant l'incident, Kymon était parti avec Capucine.
Ils campaient ici ce soir, tous.
L'ambiance était électrique. Katarine de méchante humeur. Kemiha fut très conciliante. Ce n'était pas toujours le cas. Kymon pensait que, vu la courte route à faire avec la Rousse, autant la supporter au mieux... Mais... Koya. Sa si jolie, sa si douce sœur adorée et chérie... Elle était si belle avec son regard angélique et ses cheveux corbeau ! Une voix douce, un rire mélodieux, un accent solaire et si sociable ! Koya était une Sudiste avec les défauts des Sudistes. Le sang chaud.
Premier signe, le regard. Le second, la contraction de la mâchoire. Le troisième, la couleur des joues...

Oui c'est ça !
Et vlan ! vlan ! vlan !
Ferme ta grande bouche. Remballe ton petit ton à la mord-moi l'nœud et arrête tes p'tits regards de pétasse, tu veux ?!
Koya !! Tu te calmes, de suite !
Kymon avait prit son regard, non seulement de grand frère mais de meneur en second. Katarine était insupportable ! Mais ne méritait pas de telles insultes, qui de plus, nuisaient au groupe. A qui s'en prendre ?
Le Marseillais regarda Katarine.
Katarine, nous faisons tous beaucoup d'efforts pour vous, soyez-en consciente. Chacun ici a su s'adapter aux contraintes du voyage. Eirik ne supporte pas d'être enfermé, Capucine de dormir au sol et Koya se sent mieux à l'abri. Nous avons chacun nos manières mais nous devons composer avec chacun, sans obliger personne.
Je comprends que vous ne vouliez pas d'homme qui dorme dans la même pièce, soit. Mais pour le reste, je vous en prie, faites un effort. Aucun animal ne viendra sur votre couche, nous y veillerons. Nous cuisinerons pour vous. Nous pouvons faire cela, mais mettez-y du vôtre, pour le bien de chacun.
Diplomatie... Hors de question de tout gâcher en demandant à Koya des excuses qu'elle ne ferait jamais !
Kymon lança un regard à sa sœur. "Calme-toi". Regard vers Kemiha, "aide-moi". Puis il lança un œil vers Capu... Elle ne riait plus...

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Eirik_gjermund

[ Brest ]

Les trois femmes préparaient les légumes. Les hommes la viande. Mardouk et Hund avaient leur part et les petits aussi. Eirik se faisait bien au voyage.

Vous pensez quoi de Capu, les gars ?
Eirik ne releva pas la tête. Pas surpris.
Elle est putain d'bonne pour une pucelle ! Jure ! Vierge, hein ?! Haha !
T'es qu'un gros salopard, Shil. Parle encore comme ça et je t'en fous une.
A sa place, Eirik lui en aurait déjà mise une. Il ne parlait pas toujours bien des femmes... Mais il respectait celles des autres. Surtout des copains. Le commentaire de Shil était déplacé, Kymon était son frère.
Elle est bien.
Trois mots... Ce ne devait pas être suffisant. Eirik releva le visage, prêt à parler un peu plus.
Capucine est gentille et douce. Elle est drôle et jeune. Très belle. Elle fera de beaux enfants. Elle est saine et en bonne santé. Elle sera docile si tu sais la prendre. Et elle t'aime.
Eirik ne pouvait pas en dire plus. Il appréciait Capucine. C'était une fille bien. Polie, respectueuse. Elle savait s'adapter aux gens, aux lieux. Elle savait cuisiner et sans doute tenir une maison. Ses hanches, plus menues que celles de Kemiha laissaient quand même supposer de bonnes grossesses. A l'âge de Kymon, mieux valait les prendre jeunes.
Elle est bien, Ky. Fonce.
Ouais.
Eirik n'avait pas d'amis et n'était pas un bavard. Il espérait quand même que ses réponses suffiraient à Kymon. Koya et Kemiha seraient plus bavardes avec Capucine. Comme des femmes.

[ Normandie ]

Kemiha avait prévenu. La nouvelle risquait d'être désagréable. Le fait de demander qu'on vienne la chercher, elle et ses affaires, était normal. On ne laissait pas une jeune-fille traverser une ville avec ses paquets.
Comme les autres, Eirik vit une jolie petite fille rousse. Méprisante. Son regard sur lui ne le dérangea pas. Eirik était habitué. Il ne se formalisait pas. Il avait subi ces regards des centaines de fois.
Le plus dérangeant était l'attitude de la jenta * envers les autres. Shilane et Kymon avaient l'air de moins la déranger, comme Koya et Capucine. Elle ne leur parlait quand même pas.

Au début du voyage, Eirik avait eu son rôle d'homme. Puis il s'était senti comme un père. A leur insu, Eirik veillait sur chacun. Et là... Il veillait aussi sur cette Katarine. Il ne lui parlait pas mais il la surveillait. Que rien ne lui arrive. Maintenant, elle faisait partie du groupe.

A Calais, ils allaient dormir sur les routes. L'endroit était joli.
Le rousse exaspérait tout le monde. Kymon et Kemiha appelaient au calme. Capucine et Koya se riaient d'elle. Capucine plus que Koya.
Eirik avait rencontré Koya Kamani à Mimizan, par hasard. Il y vivaient tout deux. Tout avait commencé avec elle. Donc c'était elle qu'il connaissait le plus. Belle, intelligente, avenante, sociable. Un caractère de feu se devinait pourtant derrière ces yeux rieurs et ce sourire éclatant.
Ce soir-là, Koya montra un autre visage. Katarine fit valoir ses exigences.
Elle lui proposa des plats. Purin ? Lisier ? C'était quoi ? Rien de plaisant.

Oui c'est ça ! On va tous dormir dehors rien qu'pour toi, princesse de mes deux ! T'as bien d'la chance que j'sois gentille ! Qu'ON soit gentils, va ! Si ça n'en tenait qu'à moi, je te larguerais dans la forêt, toi et ton balai dans le fion !
Ferme ta grande bouche. Remballe ton petit ton à la mord-moi l'nœud et arrête tes p'tits regards de pétasse, tu veux ?!

Eirik eut un rictus amusé. Il n'avait pas tout compris. Des insultes... Koya pourrait-elle lui en apprendre ? Pétasse. Ça, Eirik connaissait. Ça allait très bien à Katarine. Vu ce qu'elle éprouvait pour lui, Eirik décida de ne rien dire. Kemiha ou Kymon le feraient. Eirik se contenta de regarder Koya d'un œil calme. La situation ne devait pas s'envenimer.

* Gamine, en Norvégien

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Sa langue natale

Koya.kamani

Katarine. Koya trouvait que c'était un joli prénom aux influences slaves. La personne le portant était bien jolie, mais insupportable ! Elle se croyait meilleure qu'eux, c'était visible. Elle les regardait d'un petit air méprisant...
Comme tout le monde, la Marseillaise prenait sur elle, mais ne tenta pas d'entamer la conversation avec la rousse. Elle ne savait pas cuisiner ? Koya lui collerait bien une tarte ! C'est qu'il ne fallait pas mettre sa patience limitée à trop rude épreuve... Koya n'était pas Kymon.
Intelligente, Capu le prenait à la rigolade en singeant la rousse, ce qui fit exploser de rire Koya quelques fois ! A son tour, elle faisait des grimaces dans son dos.

Dans les auberges, Katarine était supportable. Muette, et elle partait vite. Tant mieux ! Du balai ! Du balai ? Elle devrait l'enlever de son royal postérieur bien trop serré !
A Calais, pas d'auberge.

Je n'ai pas besoin de savoir cuisiner. Dit-elle d'un petit ton exaspérant.
Koya grinça des dents. Puis fit un sourire crispé, mauvais, cynique.
Ma Dame voudrait-elle un bol de purin ? Cela lui siérait-elle ? Une assiette de lisier, peut-être ?

Et pour la nuit ?
J'ai vu le grand lit, plein de poils de chats ! Ce n'est pas hygiénique. J'accepte une couchette si les draps sont propres, mais je ne veux pas d'animaux à côté de moi. Et la convenance dicte que je ne dormes pas avec un homme sous le même.. hm.. "toit".
Et j'ai le sommeil très léger.
Bouillante, Koya ouvrit grand la bouche, les joues rouges de colère ! Non, pas de colère. Si, un peu. D’énervement.
Il fait beau & bon. Les garçons & moi-même dormirons dehors, n'est-ce pas ?
Et j'ai des draps tout propres & parfumés pour toi.
Oui c'est ça ! On va tous dormir dehors rien qu'pour toi, princesse de mes deux ! T'as bien d'la chance que j'sois gentille ! Qu'ON soit gentils, va ! Si ça n'en tenait qu'à moi, je te larguerais dans la forêt, toi et ton balai dans le fion !
Ferme ta grande bouche. Remballe ton petit ton à la mord-moi l'nœud et arrête tes p'tits regards de pétasse, tu veux ?!
Voilà voilà.

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Capucine_

L'arrivée de la Princesse ne s'était pas faite sans heurt, autant le groupe était soudé et solidaire, autant la pimbêche était une empêcheuse de tourner en rond. Et vas y que je rouspète et que je te plisse mon petit nez en signe de mépris, rien n'était assez beau pour la princesse.

Capu avait bien essayer de lui offrir un sourire de bienvenu, mais malgré sa bonne humeur coutumière, ce genre de nénette n'était vraiment pas sa tasse de thé.
Elle prenait d'ailleurs un malin plaisir à singer ses grands airs dès qu'elle tournait le dos, si bien qu'il n’était pas rare de voir capucine se balader derrière la donzelle en remuant ses fesses de droite à gauche, tenant un manche de balai en guise d'ombrelle.

Cela avait été un réel soulagement de pouvoir installer son hamac hors de la présence de Katarine et tout en dressant son lit de fortune, la roussette avait partagé son avis avec les autres.
Elle est sans doute pas méchante, mais bon sang comment peut on être maniéré à ce point !

La seule chose pour laquelle Capu l'apprécia, c'est que l'encombrante voyageuse en se soit pas intéressée de plus près à Kymon.... autant dire que la crevette aurait vu rouge !
Plus les jours passés et plus elle en faisait des tonnes pour se retrouver avec lui.

Sa simple présence la rassurée et faisait tout à la fois battre son coeur, et quand par malheur il tombait la chemise.... C'était l'orchestre symphonique et ses grosses timbales qui venait jouer dans son ventre.

Au propos de Kem la roussette avait bien compris que son petit manège ne passait pas inaperçu, et quelque part elle en était heureuse, car elle avait vraiment, mais alors vraiment besoin d'une discussion entre filles !
Parce que chaque fois que que ses prunelles croisaient le regard du géant, elle sentait ses jambes devenir toutes mollassonnes et qu'il fallait y faire quelque chose sous peine de finir en guimauve.

[Calais ]

A croire que ce besoin impérieux de se retrouver un peu seul habitait les deux jeunes gens, car sitot qu'ils eurent monté le camp, Kymon posa sa main sur son bras. Les mirettes du brun la couvraient de ses braises incandescente et vlan l'orchestre commnça sa symphonie.

Tu ne veux pas venir avec moi admirer la Côte d'Opale ? Que dis-tu qu'on y mange ?

Je dis que je viens que je cours que je vole et que je n'attends que ça ! Houlaaaa Capu on se calme !!!!!

Gauchement la roussette prit une inspiration propre à ménager son petit palpitant avant d'offrir un ravissant sourire à son .... Courtisan ?

J'en serais ravie Ky ! Il ne reste encore quelques fruits, si on y ajoute du pain et un peu de charcuterie ça devrait le faire non ?

Mais pourquoi chuchotait elle soudain ? pour pas que quelqu'un d'autre ne s'invite à leur petite escapade bien sur !
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Kymon.kamani

[ Brest ]

Capucine. Il avait rêvé d'elle. Et d'une maison, floue. De la mer, claire.
Elle sortit dépenaillée et il la trouva ravissante ! Plus qu'apprêtée, même. A son apparition, Kymon se leva et lui offrit une chaise. Puis il remplit sa tasse de la tisane de Kem. Il voulait lui dire des choses... L'appeler "ma chérie". Il se contenta juste d'un sourire, d'un regard. Il devait se retrouver seul avec elle ! Vite !

Le programme de la journée fut vite fait. Shil n'était pas en état. Eirik et Kem allèrent chasser.
Je m'occupe de la roulotte, vous vous occupez de chevaux ? Pas Hunt ! Eirik se débrouillera avec son cannibale de cheval !
Aujourd'hui serai une journée de repos. Pas demain. Pour partir tôt, Kymon avait à faire !
Après la chasse, les trois femmes restantes firent un aparté. Lui aussi avait besoin de parler...
Koya était sa sœur, Shilane son frère, Kemiha son amie. Il savait pouvoir se confier à cette dernière. Mais ce ne serait pas pareil. C'était une femme. Capu aurait ses confidences. Kem ne pouvait pas brûler sur les deux feux.
Avec Shil et Eirik, à vider le produit de la chasse, il demanda, cash :
Vous pensez quoi de Capu, les gars ?
Shilane leva la tête. Il avait une sacré belle gueule. Il jeta un intestins, long, long, aux petits chiens.
Elle est putain d'bonne pour une pucelle ! Jure ! Vierge, hein ?! Haha !
T'es qu'un gros salopard, Shil. Parle encore comme ça et je t'en fous une.
Les menaces de Kymon étaient toujours très calmes. Sans éclat. Shil se calma derechef.
Elle est bien, Ky. Fonce.
Il le savait déjà. En parler faisait toujours du bien.
Il eut envie d'inviter Capu à un autre tête-à-tête mais l'occasion de se présenta pas.

En Normandie, Katarine les rejoignit. Une très jolie fille de quatorze ou quinze ans à la chevelure de feu et à la peau de porcelaine. Elle se révéla vite imbuvable !
Kymon prit beaucoup sur lui. Il faisait des sourires à Shil, Eirik, Capu et Koya pour les inciter au calme.

Un soir, ils ne trouvèrent pas d'auberge pour Katarine. Kymon se fit directif :
Eirik, comme d’habitude. Capu, le hamac, si tu veux, il fait beau. Koya, idem. Shil ? Prend la garde au moins une fois. Je dormirais dehors aussi.
Katarine, vous serez tranquille dans la roulotte.
Contrairement à Kem, il vouvoyait la demoiselle. Le "vous" était naturel. Bien que très jeune et pédante, cette rousse se vouvoyait. Mais sa présence ne l'enchantait pas...

Ils étaient à Calais.
Le groupe commençait son rituel. Kymon arrêta Capu.
Tu ne veux pas venir avec moi admirer la Côte d'Opale ? Que dis-tu qu'on y mange ?
Il était presque midi. Si la Belle acceptait, Kymon prendrait un sac de vivres et à boire. En partant, ils ne manqueraient à personne.

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Katarine.

La jeune-fille voyageait léger ; deux malles seulement. Toute sa vie. Tout ce qu'il lui restait de cette abondance... Perdue. Ôtée. Katarine de Monte-Joie allait devoir oublier son joli nom de famille. Il le fallait. Elle l'avait déjà perdu. Ce nom, ce n'était qu'un souvenir. Il n'était pas à elle. Plus réel.

Ce qui l'était, c'était son impatience. Au courrier de Kemiha, Katarine lui avait dit être trop chargée pour la rejoindre en dehors de la ville & que surtout, c'était très imprudent. Une remarque acceptée car pleine de bon sens, après tout.
Dans la matinée, celle qui aimait être en retard était à l'heure. Habillée d'une robe d'un vert profond, relativement sobre pour lui permettre de se mouvoir avec aise. Porter des braies ?! Et puis quoi encore ?! Tout de même, la Rousse avait enfilé de belles bottes de voyage, neuves, qui sentaient bon le cuir neuf ! Aïe... Pas très confortables... De toute façon, elle ne comptait pas marcher.

En dehors de la ville, Kemiha laissait sa roulotte & se fit accompagner de Kymon & de son hongre pour aller chercher la demoiselle & ses malles.

Katarine vit venir une... une... Oh. Mon. Dieu. Un tel accoutrement mériterait la prison ! Ce n'était pas une tenue de voyage classique. Le bustier serré, en cuir, était coloré en vert & les braies beiges étaient tenues d'une ceinture pourpre. Des bottes sales & une coiffure très, très étrange. Une aberration. Fashion faux pas. Même le sourire, beaucoup trop grand. L'éducation de Katariine lui avait apprit à sourire de façon modérée, sans exposer sa dentition ainsi, comme un cheval !
Quant à l'homme... La Rousse devait lui arriver au nombril ! En réalité, elle faisait la taille de sa sœur mais, bien-sûr, Katarine l'ignorait. Elle n'avait jamais vu un homme si grand ! Il était bien coiffé & rasé de près, sobrement vêtu. Propre.

Kemiha fit les présentations & Katarine donna seulement son prénom, pour l'inconnu brun. Il chargea les malles. Durant le cours trajet, la Blonde tenta de faire la conversation...
Alors, à la sortie de la ville, les beaux yeux d'orage de la Nombriliste vit...
Oh. Mon. Dieu.
Une roulotte tout simplement hideuse, énorme ! Elle vous bondissait aux yeux pour les violer sauvagement.
Le cortège de chevaux, ça, c'était plutôt rassurant. Quelqu'un lui en prêterait bien un. Mais tout ces chiens... Un seul était mignon, le blanc. Un chien de race. Les autres, des bâtards, à n'en point douter. Une noire pas si petite vint bondir à ses pieds & Katarine la poussa du bout de sa bottes et fit "pshhhh !!", déjà agacée. Il y avait un grand Danois tacheté. Un chien de garde, donc c'était bien. Et... et c'était quoi "ça" ? Cette boule de poils aussi grande qu'elle ?!
Et les gens ! Commençons par le pire ; cet énergumène blond. Un barbare. Et vieux. Que faisaient les Autorités ?! Si l'on voulait être en France, on devait faire un effort, Grand Dieu ! Que ce zigoto s'habille donc convenablement ! Et coupe cette barbe tressée tout bonnement ridicule.
Les trois autres, ça allait. Presque. Tolérante au possible, Katarine décida de ne pas juger les deux femmes sur leur tenue, vu le voyage accompli. Un effort de coiffure n'aurait pas été de trop, mesdemoiselles ! Elles étaient jeunes mais moins qu'elle. Belles ? Katarine ne voyait que sa propre beauté. Pas celle des autres femmes.
Pour finir, le jeune-homme. Fort grand. En habit de voyage aussi. Rien à dire.

Kemiha présenta chacun & Katarine hocha rigidement la tête à chaque nom. Elle n'aurait jamais dû écrire à cette bonne femme. Qui lui fit visiter sa "maison" pour reprendre ses mots. Ha ! "Maison" ! Quelle triste vie. Et elle, Katarine, dormir là-dedans ?! Ha ! Et avec un chat ? Et pourquoi pas une vache ? Elle entendait bien passer chaque nuit dans une auberge de qualité. Mais c'était trop demander ! Médiocre. Médiocre. Médiocre.

Et le cheval ? Ils étaient tous occupés. Et il n'y avait pas de selle adaptée à ses jupons. De mauvaise grâce, Katarine grimpa aux côtés de la drôlesse sur le banc conducteur & laissa le grand... qui déjà ? Kymon. Marcher. Avec ses grandes jambes, il irait plus vite que cet énorme truc... Katarine avait honte qu'on puisse la voir avec cette chose & avec ces gens. Heureusement, elle ne connaissait personne.

Le soleil tapait fort donc la Peste sortit une belle ombrelle bleue pâle pour abriter son teint de porcelaine. Les cahots de l'horrible roulotte faisait heurter l'ombrelle au crâne blond d'à côté. Soupir. Elle était vraiment dérangeante, cette femme.
Elle lui proposa de s'abriter dans la roulotte, où, disait-elle, il faisait bon. Malgré la présence du chat, Katarine accepta.

Seule, elle put se rendre compte que c'était propre, encombré mais bien tenu. Pas de trace du chat. Les cahots l’empêchèrent de se reposer & la jeune-fille s'agaçait de minute en minute !

Le soir, Kemiha leur fit faire halte dans une auberge. Katarine, polie, mangea à table avec ce groupe d’énergumènes. Aux questions, elle répondait d'un "oui", d'un "non". Et monta vite se coucher !
Rebelote les jours suivants.

[ Artois ]

De jour en jour, sa destination était moins lointaine. Un réel soulagement !
Katarine n'avait rien compris aux subtilités de ce groupe, à leur hiérarchie complexe, aux amitiés, aux amourettes. A trop regarder son nombril, on en voit rien d'autre !
Trop pressée de quitter ces gens - oh, ils n'étaient pas méchants - Katarine ne tentait pas de s'en faire des amis. Surtout, la Jeunette avait des secrets.
Les deux plus jeunes que la Meneuse étaient moins tape-à-l’œil & moins bruyantes. Avec elles, Katarine s'autorisa un sourire & un mot d'esprit. Sans non plus sourire aux deux frères, elle ne les méprisait pas. Le Sauvage, oui. Katarine n'aimait pas les Étrangers, d'où qu'ils fussent. Ou bien, qu'ils fassent profil bas !
La Peste avait commencé à s'habituer à cette Kemiha... Jusqu'à ce qu'elle chante en pleine auberge ! Les joues en feu, Katarine était montée se coucher, rouge de honte.

Ce soir... Pas d'auberge. Grand Dieu...
Les réserves étant pleines, personne n'irait à la chasse. Et la cuisine ? Il fallait bien la faire.
Je n'ai pas besoin de savoir cuisiner.
Question réglée. Katarine était assise sur une petite chaise, jambes serrées, dos bien droit.
Elle aimait peu l'alcool & en n'avait pas l'habitude. Mais pour une fois, elle accepta un verre de liqueur. C'était excellent ! Doux. Floral. L'alcool ne se sentait même pas. Un délice !
Oui, ce n'est pas mauvais.

La table fut remplie de vaisselle de voyage, bien à l'image des voyageurs... Ils dînèrent de légumes frais & de viande braisée. C'était simple mais bon. Pour la première fois, Katarine remercia les cuisinières. Sourire ? Il ne fallait pas pousser non plus. Ce n'était qu'un repas. Elle devait bien se nourrir. Et donc, quelqu'un devait bien l'alimenter. Logique, non ?
Je veux bien comprendre...
Quel début prometteur !
... que nous ne pouvons être chaque soir dans une auberge, certes. Mais comment cela va-t-il se passer ?
J'ai vu le grand lit, plein de poils de chats ! Ce n'est pas hygiénique. J'accepte une couchette si les draps sont propres, mais je ne veux pas d'animaux à côté de moi.
Et la convenance dicte que je ne dormes pas avec un homme sous le même.. hm.. "toit".
En clair, tous dehors ! Sauf les femmes, mais sans leurs chiens.
Et j'ai le sommeil très léger.

Non loin, Kemiha pensait que tout le monde préférerait dormir dehors... Il faisait beau. Elle ne comptait pas exiler Kina & Koya penserait sans doute pareil pour Ahamé.
C'était bien la première fois de sa vie qu'elle voyageait avec une telle "Princesse" !
Avec de grands efforts - comme depuis l'arrive de votre Majesté - Kem répondit :
Il fait beau & bon. Les garçons & moi-même dormirons dehors, n'est-ce pas ?
Et j'ai des draps tout propres & parfumés pour toi.
Votre Altesse. Kem ne vouvoyant que les personnes âgées & celles à qui demander un Laisser-Passer, elle avait tout de suite tutoyé cette acariâtre jeune-fille.
Kymon acquiesça, d'accord pour dormir dehors aussi.
Kemiha ne comptait pas faire faire une grasse matinée au groupe ! Dans quelques jours, ils seraient à nouveau six.

* Les actes de Kymon ont été faits avec l'accord du JD. Katarine & Kemiha étant une seule & même JD, je me suis longuement consultée, & en accord avec nos moi-même, j'ai posté conjointement avec mon aval.

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Eirik_gjermund

Kymon sortit à son tour de la roulotte.
Aaaah !! Bien dormi, sœurette ? Et toi Eirik, tu as dormi ?
Il secoua la tête en faisant remuer ses cheveux blonds.
Non. Je devais monter la garde.
Kemiha sortit à son tour avec une couverture sur les épaules. Elle lui posa la même question de Kymon à laquelle il fit la même réponse.
J'irais chasser avec Shil ou Kymon. Il faut que tu reposes...
Non, je ne suis pas encore fatigué. Chasser me fera du bien et Hund se trouvera à manger. Ça ira plus vite.
Eirik avait besoin de se dégourdir les jambes.
Il but une tisane chaude.

Tout le monde réveillé, Kemiha fit le planning de la journée. Eirik hochait la tête sans rien dire. Il dit aurevoir à Aisling.
Kemiha s'équipa pour la chasse. Lui aussi. Ses petites hachettes de lancé, un long poignard. Et Hund.

Dans la forêt humide, blonde et blond avançaient à pas de loup. Hund était parti de son côté. Ils devaient trouver des animaux pas trop gros... Un envol de faisans fit lancer une hachette sur l'un d'eux, mort sur le coup, tué par la puissance du tir et fauché par l'arme lourde pour un tel oiseau. Kemiha en prit deux. Il trouva un pigeon blessé et lui tordit le cou.
Ils revinrent au camp où les tâches étaient presque finies.
Eirik fit brûler les plumes oiseaux.
Le pigeon et le faisan pour Mardouk ? Un demi et les entrailles pour les petits ?
Eirik ne comptait pas se priver de viande.
Hund revint avec une masse orange et sanguinolente. Un renard. Il avait la gorge éventrée. Eirik se leva pour féliciter son chien, puis l'animal s'isola pour déchiqueter sa proie.
Pas s'approcher, surtout un chien. Sinon il va mordre.
Aucun doute que Hund mangerait tout, même les os. Il avait fait une bonne prise ! Bon chien. Eirik était fier de lui.

On donna à manger à Mardouk et aux petits et on s'occupa de la cuisine. Ils mangeaient. Après, Eirik dit :
Je vais me reposer pas loin.
Il voulait être un peu seul. Sous le couvert des arbres, il s'endormit contre l'un d'eux en ronflant comme un sonneur. On devait l'entendre en sourdine depuis le camp.

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Sa langue natale

Shilane

Shil avait dormi comme un plomb. Ça dormait, un plomb ? La menace de Kemiha parlant de circoncision lui donna un sourire goguenard. Qu'elle essaie ! Il ne toucha ni à son verre ni à son bout de charcutaille pour sombrer tout de suite dans le sommeil.
L'arrivée de Kymon ne le réveilla pas. Le lit était grand, les hommes costauds mais il n'y eu pas trop de proximité.

Tout le monde était levé. Pas lui. Son frère vint le secouer sans ménagement ! Shil avait le sommeil lourd. Il grommela et finit par se lever avec une sacré gueule de bois ! Avant de poser le pied dehors, on lui tendit ses bottes puantes et il se servit trois tasses de la tisane de Kemiha. Il ne pipait mot et ceux qui parlaient l'emmerdaient.
Il entendit son prénom dans la bouche de Kem. Chasser ?
Comptez pas sur moi. Si j'bouges, ce sera pour la plage.
Quand il serai mieux réveillé. Parce que là, il se noierait tant il était abruti.
Heureusement, Eirik se proposa pour le remplacer.

J'dois bouger, les gars. C'était un plaisir d'être avec vous. Le monde est p'tit. On se reverra.
Shilane leva la tête comme un chien que l'on siffle. Son amante l'entraîna dans les bois et acheva de le réveiller totalement ! Elle était magique. Gueule de bois, sommeil... Partis !
Il l'embrassa et elle partit vers d'autres horizons sur son grand cheval... Shil se surprit à avoir un pincement au cœur. Pour s'ôter cette sensation très déplaisante, il partit se baigner, seul.

Il revint un peu tard, en plein repas. Il n'avait pas très envie de parler...

Capucine_

La narine qui frémit et le bout du nez qui se trémousse, les paupières qui luttent pour arriver à faire apparaitre les jades, une après l'autre, et la surprise de voir à quelques centimètres de son minois les moustaches cause de son envie d'éternuer et les accompagnant, la frimousse du chat du Kem.

La roussette s'alanguit et s'étire autant que le félin avant d'enfouir sa main dans la fourrure princière.
Hummm... Bonjour toi... Tu es bien câlin ce matin.
Loin d’émettre un reproche Capu se délecta de ce pur moment de bonheur, l'oreille tendue vers les ronrons appréciateurs de gratouilles.
Un rapide coup d'oeil lui apprend qu'elle est seule dormeuse dans la roulotte qui encore les signes des nombreux dormeurs qu'elle avait abrité. Mais des dormeurs plus aucun signe.

Un dernier bisou sur le front de l'animal et une caresse au bidou tout doux et voilà que la belle aux bois dormant fini par émerger de l'abri roulant. Les vêtement tout froissés, les cheveux en bataille et sa joue encore porteuse des marques de sa nuit.

Bonjour tout'l'monde. La bouche est encore pâteuse et une sale barre lui traverse le crane.

J'crois qu'j'ai abusé de ta liqueur Kem.... C'est pas permis un truc aussi bon !
La tisane préparée par Kymon fut la bienvenue et tout naturellement c'est prêt de lui qu'elle posa ses fesses pour la boire, après avoir posé un baiser sur sa joue pour le remercier. Les restes de la désinhibition du à l'alcool très certainement.

Que c'était bon ces réveils au cœur de la nature entouré d'amis !
Capu en profita étendant ses jambes, gravant dans son esprit chacun des visages pour ne rien oublier de ces jours.

Dire au revoir à Aisling ne fut pas gai, mais c'était la vie, allées et venues était le propre du groupe de voyageur. Le plus difficile fut de voir s'isoler, comme si son côté bourru ne cherchait qu'à dissimuler sa solitude. Capu ne savait comment l'approcher sans se faire mordre, pourtant elle aurait bien aimé lui tendre une main amicale.

Chacun commençant à s'activer, la roussette en fit de même, rangement, toilette, sa tête repris vigueur et clarté.
Pourtant même quand elle était en train de secouer les draps avant de les ranger, de loin les mirettes cherchèrent inconsciemment les larges épaules qui faisait battre son coeur, et rêveuse elle s'imagina un instant non devant une roulotte mais bien sur le seuil d'une petite maison, admirant son homme qui fendait du bois, et elle rangeant leur petit nid d'amour dans lequel dormait à poing fermé un mini Ky.

La réalité la rattrapa quand au lieu de la vision d'un Kymon torse nu et jouant de ses muscles, elle vit Kem et Eirik prêt à partir chasser. Les boucles de la rouquine volèrent quand elle secoua sa tête pour en chasser l’idyllique mirage

Ramenez nous de la bonne viande à rôtir on va s'occuper du reste. Un clin d'oeil pour ponctuer le tout.

Et pour le reste c'est vers la provençale qu'elle se tourna.
Koya, ça te dis la corvée d'épluchage ? Ca ira plus vite à deux. Entre ses bras des légumes et un morceau de lard qui ne demandaient qu'à devenir l'accompagnent de la future viande rôtie.
En fait elle aurait très bien pu s'en occuper toute seule, mais c'était là un prétexte pour se rapprocher de la brune dont elle appréciait la compagnie. Koya était charmante et vive, et son rire contagieux. Peu habituée à vivre en compagnie, Capu ne savait pas comment se lancer et trouver un sujet de conversation qui puisse les rapprocher alors c'est naturellement vers la cuisine où elles avaient déjà exercé que se porta son choix.

Elle avait besoin de se confier la roussette, ce qu'elle vivait été tellement nouveau.
Sans doute profiterait elle de l’après midi pour passer un moment avec Koya et Kem, elle avait vraiment besoin de leurs conseils !
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Kemiha_del_showk

Le départ d'Ais chagrina Shil. Kem eut un élan d'empathie envers ce jeune-homme impulsif & un peu immature. Elle n'était rien pour lui. Kem demanda à Kymon d'aller lui parler, juste en regard. Il lui répondit de même ; il comptait bien le faire.

Capu se leva un peu tard mais pas en retard. La Guérisseuse avait plusieurs sachets de plantes diverses à infuser, très bonnes pour la gueule de bois. Shil en avait bu trois, mais ce fut les attentions d'Ais avant son départ qui le réveillèrent.
Kemiha se souvenait bien de son moment privilégié passé avec la Celte... Un suçon bien visible témoignait de leur proximité. Qui s'arrêtait là. Kemiha lui souhaita bonne route, lui fit une bise, lui dit de lui écrire au besoin, qu'elle serai là.

Eirik, Hund & elle partirent chasser. Peu après leur retour, le molosse revint avec un renard ! Kem adorait ces carnassiers chipeurs... Elle les trouvait beaux, rusés.. comme des renards ! Ce petit canidé roux n'avait aucune chance contre un Hund. La Blonde espérait que c'était un renard & non une renarde, attendue par ses bébés... Elle faisait rarement autant de sentiments...
Dès qu'elle le pouvait, Kem abattait les mâles & préférait tuer un petit qu'une femelle adulte susceptible d'être enceinte ou déjà mère. Quel que soit l'animal, elle les remerciait & adressait une prières aux Dieux pour leur âme.

La Blonde rejoignit la Brune & la Roussette à la cuisine. Elle les entraîna à l’écart du feu & des hommes. La tâche ne serai pas longue, à trois. Kem avait surtout envie de passer un moment entre femmes.
Capucine avait besoin de parler. Inutile d'être médium pour voir que sa relation avec Kymon se faisait toute différente qu'au début, et très rapidement... L'un comme l'autre devaient avoir besoin de se confier.
Kem s'attaqua aux carottes, qui n'avaient rien demandé !
Comment ça se passe pour vous, les filles ? Nous voilà trois maintenant... Trois femmes, trois hommes. Ça va plutôt bien je trouve.
Tu sais, Capu, avec Kymon, c'est rare. C'est rare que je le voie comme ça. Il est très amical, toujours, mais avec toi, c'est différent. Ce n'est vraiment pas un coureur. Il t'aime beaucoup, c'est certain. Et je le comprends !
Kem rit & fit un clin d’œil à Capu. Elle espérait l'inciter à s'ouvrir à elles.

Après le repas, chacun vaqua à ses occupations. Quand le soir vint, le groupe mangea les restes du midi & on se coucha bien plus tôt que la veille !

Le lendemain au matin, ils étaient tous prêts au départ ! Comme prévu, il firent halte au marché de Brest, puis firent route vers l'Est, puis vers le Nord...
Le groupe se pressait. Katarine les attendait. C'était une jeune ravissante fille rousse habillée comme une noble. En les voyant arriver, elle sembla sur le point de pleurer ! Kemiha lui sourit, lui montra la roulotte, tenta de la rassurer en lui disant qu'il n'y avait là aucun insecte, rien qui..
Je refuse de dormir avec un chat. Vous me prenez pour qui ? Une Romanichelle ?! Je veux faire halte chaque soir dans une bonne auberge.
Patiemment, Kem lui expliqua que ce serai difficilement réalisable car voyager comportait des aléatoires. Et elle assura à la Gamine que Small ne l'approcherait pas. Elle s'avançait... Son chat était câlin. Mais il y avait peu de chances qu'il saute sur les genoux de cette fille. Une fille qui n'aimait pas les chiens non plus. Ce serai compliqué...
Kemiha fit son possible pour atteindre une auberge les trois premiers soirs. Hélas, pas la quatrième...

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Aisling.

J'suis pas partie. Pas encore. J’applaudis Kem. J'garderais d'elle un sacré bon souvenir ! Elle a toute mon estime. Mais mon av'nir est ailleurs. J'les vois, tous. Tous sympas, tous cools.
J'vais dehors pour dormir. J'dors pas. J'pense. L'aube se lève. Quelques heures passent. Puis le groupe se réveille. Je déjeune avec eux. Puis.......
_ J'dois bouger, les gars. C'était un plaisir d'être avec vous. Le monde est p'tit. On se reverra.
J'souris à tous. Surtout à Shil. On était dans l'même bateau... Il l'avait dit. Il devait aller là. Pas "nous". Voilà.

Plus tard, j'selle Néal. J'embrasse tout l'monde. Après avoir passé un moment avec Shil dans les bois...
J'fais de grands signes et j'pars au galop. En direction de nouvelles aventures !

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Kymon.kamani

La soirée se faisait tardive pour tout le monde. Capucine, fatiguée, posa sa tête sur son épaule après que Shil fut parti se coucher. Puis Eirik sortit, et Capu dormait déjà. Koya prit la couchette libre.
Avec douceur, le Kamani enroba la Belle de ses bras, la portant jusqu'à la couchette proche de Koya. Il la couvrit d'un drap de lin et posa un baiser sur son front en murmurant un "bonne nuit" tout doux.
Il rejoignit son frère qui dormait. Le sommeil le prit rapidement, lui aussi.

Kymon se réveilla tard le matin. Shil dormait encore, ronflant. Il s'extirpa du lit, enfila ses bottes en silence et rejoignit Eirik et Koya en s'étirant, bras levés au ciel.
Aaaah !! Bien dormi, sœurette ? Et toi Eirik, tu as dormi ?
Attends, Ko, je vais chercher de quoi faire une bonne tisane anti gueule de bois.
Il savait où Kem rangeait ses petites merveilles. Certaines... Kymon en profita pour sortir des gobelets, du sucre, du miel, quelques gâteaux. Il n'avait pas très faim pour le moment... La tisane passait à merveille ! Et le paysage aussi.

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Kemiha_del_showk

L'alcool coulait à flots jaillissants & bondissants ! La Pulpeuse était toute contente que la jolie Roussette apprécie sa liqueur de violettes & de lilas. Elle avait un palais délicat.
Les discussions allaient bon train, sans que rien de mémorable ne soit mentionné, pourtant. Juste de plaisantes banalités, quelques phrases philosophiques, quelques questions, quelques réponses.
Quand la Vagablonde chanta, elle en eut le front moite & les joues roses de l'ovation.
Merci mes amis, vous êtes bien trop bons ! Meilleurs que vos oreilles ! Dit-elle, taquine, en riant de son rire, grave pour une femme.
Kemiha se fendait de grands "ha ha ha" et pas de petits "hi hi" mignons & discrets. Son rire était comme elle, somme toute.
La prochaine chanson, ce sera pour l'un de vous, je vous préviens !
Elle les pointa du doigt & de l’œil, chacun.
Mais pour cette nuit, il n'y aurait pas d'autres chants... Shil donna le signal du départ en allant se coucher. Il emporta son verre & du saucisson...
Hé ! Si t'en renverses, je te circoncis, compris ?!

Eirik faisait une drôle de tête. Kemiha l'observait sans en avoir l'air. Il semblait mal à l'aise & transpirait...
Je vais sortir. God natt og ses i morgen.
De quoi ? Kem n'avait pas compris la dernière phrase, bien évidemment, mais apprécia la sonorité de la langue. Elle voulu lui demander si tout allait bien. Mais se tut.
La porte ouverte laissa entrer une vague fraîche bienvenue dans cette moiteur corporelle. Eirik devait se sentir mieux dehors... Ici, le groupe était serré, c'est sûr... Même avec un Shilane disparut.

Capucine avait les yeux lourds. Kemiha parlait à Kymon :
... Ensuite, nous filerons comme le vent vers les Flandres. Nous reposerons à Bruges, où pas loin...
La Nomade blablata encore un peu, son discours entrecoupé de bâillements. La Roussette s'était endormie contre l'épaule de Kymon. * Bons Dieux... Qu'ils sont beaux tout les deux... Je vois bien comment il la regarde. Il la couve. Et elle... Les yeux qu'elle pose sur lui ! Je l'ai bien vu. Serais-je en train d'assister au début d'une idylle ? Ce serai merveilleux ! Ils vont si bien ensemble. Kymon mérite de se poser avec une compagne plutôt que de courir les routes avec moi. Même s'il reviendra, j'en suis sûre. Je ne penses pas qu'il supporte de rester trop de mois d'affilé cloué dans une maison, si heureux soit-il... Enfin, c'est ce qu'il m'a dit. S'il est vraiment heureux, j'en suis sûre, il pourra rester en place. * Pensait Kem.
Koya & Ahamé étaient couchés aussi. La Blonde fit part à Kymon de son envie de se reposer...
Avec douceur, il déposa Capucine sur une couchette, la couvrit, l'embrassa, lui souhaita bonne nuit.
Avec son aide, Kemiha débarrassa la moitié de la table escamotable pour dévoiler sa couchette. De dessous, elle en sortit un drap identique à celui de la Roussette. Elle chuchota un "bonne nuit" à Kymon & attendit qu'il rejoigne son frère pour enlever ses braies & son chemiser pour se retrouver en sous-vêtements. Qu'elle ôta, se retrouvant nue & enfila prestement d'amples braies pâles & courtes & une chemise d'homme de couleur beige marronasse. Elle détacha ses cheveux, secoua la tête. Et se mit au lit.
Sans arriver à dormir. Elle pensait au reste du voyage, si long.
Brest, c'était loin de tout... Et cette fille, Katarine... Jusqu'aux lointaines Flandres... Et après ? La Bourgogne. Oui, la Bourgogne... Sidonie. La Bourgogne périclitait, tout était cher & vide à la fois... Il ne faudrait pas s'y attarder. Puis la Savoie. Shilane... Il aimerait vivre entre Annecy & Bourg... Il allait falloir visiter, tarder. Encore.
Sans parler des provisions à faire, pour les humains & les bêtes. Et de l'huile pour les roues. Demain, il faudrait nettoyer la roulotte. Ou après-demain, s'il pleuvait encore. Demain...
Que feraient-ils ? Rien. Ce sera bien, pour tous. Un peu de repos. Oui, de repos. Si Eirik veillait, il allait devoir se reposer. Et que mangeraient-ils demain ? Ah oui. La chasse. Mais hors de question d'y prendre un Eirik fatigué, ce serai dangereux.
Kemiha pensait, pensait... Elle mit presque deux heures à s'endormir, plus inquiétée que bercée par le bruit de la pluie. Le sommeil l'emporta passé cinq heures du matin...

[ Le lendemain ]

La Blonde avait le sommeil léger. Elle entendit chacun se lever mais resta un peu au lit. Elle se rendormit. Fut réveillée par une douce langue sur sa main. Kina. La jeune chiotte sauta sur la couchette & Kem lui fit ses câlins matinaux. Puis elle s'étira longuement, enfin décidée à se lever.
Elle s'enroula dans une couverture et enfila des chausses pour sortir.

Il ne pleuvait plus mais le ciel était voilé. La Nomade salua ceux qui étaient réveillés. Elle avait déjà l'esprit en ébullition, comptant chaque chose à faire. Pas tout le monde n'était prêt aussi rapidement qu'elle au réveil. Le temps viendrait bien assez tôt de briefer le groupe.
Elle remercia Kymon pour la tisane qu'elle but avec délice. Peu soumise à la gueule de bois, ça lui faisait quand même du bien...

Tu as dormi, Eirik ? Si non, j'irais chasser avec Shil ou Kymon. Il faut que tu reposes...
Elle ne doutait pas que le Nordique soit efficace avec ou sans sommeil, mais tout de même...
Chacun & chacune s'éveilla, but & mangea. Le temps de tout cela, il était presque midi. C'est alors que Kem s'autorisa à faire le planning - allégé - de leur journée "de repos" :
Tout le monde a besoin d'une journée de calme. Moi aussi ! Je vous propose de nous débarrasser au plus vite des corvées ! Je ne penses pas qu'il pleuve encore...
Il me faudrait un chasseur pour m'accompagner. Nous prendrons du gibier pour les chiens principalement car je compte refaire nos provisions au marché de Brest, demain.
Il faudrait remettre de l'ordre dans la roulotte. S'occuper de panser & nourrir les chevaux. Décrasser un peu les roues de la roulotte de la boue... Quoi d'autre ? Pas grand chose, en fait !
Kem sourit, surprise par le peu de choses à faire. Elle en fut toute guillerette !
Bien-sûr, il faudra faire à manger... Il nous reste des légumes, des champignons secs, un bel os à moelle, du lard... De quoi pourvoir à notre déjeuner tardif & à notre repas de ce soir.
La suite du programme ? Rien du tout ! Comme chacun veut. Sieste, parlotte, promenade, plage, je m'en moque ! Plus vite nous aurons fini, plus vite nous serons tranquilles.
Qui vient chasser avec moi ?
Un peu plus tôt, à l'abri des regards dans sa roulotte, Kemiha s'était changée ; braies de cuir, chemisier foncé, bustier de cuir pâle serrant taille & seins. Et ses bottes de voyage.

Elle mit son arc & son carquois à l'épaule, s'arma d'un pieu court, d'une dague effilée & d'un long poignard. Parée !

N'hésitez pas à faire avancer le RP !

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Capucine_

Etait ce la présence de Kymon ou bien la liqueur de Kem qui faisait briller ses yeux presque plus que ses cheveux ? En tout cas une chose était sure, Capucine était enivrée !
Une godasse puante avait bien faillit lui atterrir sur la tête et rien que le fait que le Kamini l'eut sauvé mérité d'être fêté.

Même les propos de Kem sur leur future compagne de voyage ne réussirent pas à faire de l'ombre à sa bonne humeur.

T'en fais pas Kem, on l’accommodera à la sauce sourire la grognarde !

Si les regards en biais que lui jetait son voisin ne lui échappaient pas, la roussette espérait naïvement que leurs compagnons eux n'avaient rien vu. C'est qu'elle ne voulait surtout pas se mettre à dos famille et meilleure amie. Elle avait déjà beaucoup d'affection pour chacun et espérait pouvoir tisser des liens solides avec eux.
Que c'était bon d'avoir une famille... Car c'est ainsi que Capu voyait leur petit groupe. Elle la solitaire, celle qui ne rêvait que rire, enfant et vie de famille, pour rien au monde elle n'aurait échangé sa place en cet instant.

Bonne nuit Silh, Elle eut à peine le temps de saluer le jeune Kamini qu'il avait déjà disparu. Et la jeune femme retourna à la bonne humeur ambiante, adressant un large sourire à Koya.

Coincée contre le beau brun, ses pieds nus battaient joyeusement la mesure, et ses joues roses en disaient bien assez sur son état.
Capu vouait une grande admiration à Kem. C'était une magnifique femme, fière et indépendante, un corps splendide et un esprit affuté. C'est sans modération qu'elle lui offrit ses applaudissements. BRAVO !!!!!!

Les jades commençaient sérieusement à fatiguer et Capu luttait pour rester attentive, attendant avec impatience l'histoire de géant au grand coeur.
Se calant plus confortablement contre l'épaule de Kymon, elle posa sa tête contre son bras. Humm.... Qu'elle était bien.....
Un sourire béat étirait ses lèvres et un air de chat satisfait apparut sur son minois.

Dans la seconde qui suivit, Eirik n'avait pas encore dit un mot que la belle s'envola aux pays des rêves, accompagnée par la pluie qui jouait ses accords sur le toit de la roulotte du bonheur.

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Koya.kamani

Une peste dans le groupe ? Oh non !
T'en fais pas Kem, on l’accommodera à la sauce sourire la grognarde !
Koya rit et l'optimisme de Capu lui fit voir les choses d'un œil moins sombre.
Elle écouta Kem chanter, se régalant du rythme et des paroles. Koya, émêchée aussi, tapait dans ses mains !
Shil partit se coucher et la petite Kamani lui souhaita bonne nuit en baillant. Elle ne lui en voulait plus...

Kymon demanda l'histoire du mage d'Eirik. Elle voulait l'entendre, mais elle était si fatiguée... Le "tip tap" des gouttes sur le toit la berçait... Elle aimerait s'allonger... Capucine s'endormait déjà.
Je ne veux pas faire mon impolie... Je suis crevée. Je vais m'allonger. Ton histoire me bercera, Eirik.
Koya se déplaça sur la couchette à côté de celle qu'avait occupée son frère. Ahamé vint se nicher au creux de son épaule. Le sommeil ne tarda pas... La nuit était bien avancée !

Le lendemain, Koya se réveilla dans une chaude atmosphère produite par tout ces corps humains. Elle tendit l'oreille. Plus de pluie ?
Qui dormait encore ? A pas de loup, elle se leva, mit ses bottes et sortit pour faire chauffer de l'eau. Elle avait la bouche pâteuse et un léger mal de crâne.
Dehors, la terre était trempée mais l'herbe tendre empêchait la gadoue de tout engluer. Le ciel laissait présager une belle journée. Koya était contente de rester une nuit de plus ici. Ils veilleraient sans doute moins tard... En tout cas, elle, avait besoin d'une belle et longue nuit de sommeil !

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Eirik_gjermund

Eirik était content. C'était une bonne soirée. Il battit le rythme pour accompagner Kemiha et apprécia la chanson aux paroles bien articulées dont il comprit presque tout les mots.
Les jours passaient et Eirik comprenait mieux pourquoi c'était Kemiha qui s'occupait de gérer le groupe. Elle était partout et le faisait bien. Charismatique, elle savait captiver les foules et se faire entendre. Eirik avait eu du mal au début. Il n'était pas habitué à ce qu'on lui dise quoi faire. Toujours pas aujourd'hui... Mais les choses étaient différentes et la Blonde avait su s'adapter à lui.

Eirik, tu nous conteras la légende du mage de ton pays ?
Le Nordique commençait à transpirer, son cœur s'accélérait... Les murs comme son crâne semblaient se rapprocher pour l'écraser, corps et cervelle. Il lui semblait qu'on appuyait sur son plexus.
Non, pas ce soir... Demain peut-être. Je vais sortir. God natt og ses i morgen *.
Eirik se leva, les jambes flageolantes, la tête lui tournant. Il ouvrit vivement la porte. L'air l’oxygéna. Il inspira à plein poumons et ferma la porte. Il se sentait tellement mieux ! Le grand Scandinave sauvage avait fait une crise d'angoisse... Sa claustrophobie ignorée.
Dehors, il pleuvait fort. Le vent poussait les gouttes dans le sens inverse du auvent. Les deux gros chiens étaient à l'abri. Lui aussi. Eirik s'assit sur une bâche pour ne pas tremper ses braies et y attira Hunt. Il ne comptait pas dormir, comme prévu. Ce ne serai pas long jusqu'au matin.

Une bonne heure avant l'aube, la pluie se calma pour devenir bruine, puis cessa. Eirik vit la brume matinale qui s'écarta pour laisser place à un lent lever de soleil sur l'océan. C'était magnifique. Son chien encore contre lui, Eirik était bien.
Plus tard, bien après l'aube, Koya fut la première à sortir.
Bonjour, Koya. Bien dormi ?
Il raviva le feu, qu'il avait sommairement protégé durant la nuit. Koya faisait chauffer de l'eau. Pour de la tisane ? Il avait appris à en apprécier certaines. Le Nordique se contentait souvent d'eau chaude sucrée, parfois avec du miel s'il y en avait.

* Bonne nuit et à demain en Norvégien

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Sa langue natale

Kymon.kamani

Kem ne ménageait pas ses efforts pour que sa roulotte reste propre ! Le parquet bien entretenu, ciré. Kymon l'y aidait. C'était un homme méticuleux... Seul, c'était un bordélique. Surtout quand il était triste, et sa saleté rajoutait à sa tristesse... Son appartement de célibataire était vraiment sale. Le Marseillais n'était pas fait pour vivre seul.
Il ignora la saillie de son frère mais pas son odeur ! Pouah ! Il le vit jeter ses bottes et Capu faillit s'en prendre une ! Kymon bouscula Shil.
'Gaffe à tes gestes, frère !

La Belle fut la dernière à entrer, ses beaux cheveux perlés de pluie, renvoyant mille éclats lumineux... Kymon s'écarta pour lui faire une place à côté de lui, s'heurtant aux genoux de Kem. Tout le monde était là.
Le whisky se disputait. Kymon ne voulait pas être en reste ! Capu s'entêtait à la douce liqueur florale de Kem. Bien plus alcoolisée que du vin, moins que le whisky.

J'aime voyager. Un jour, j'habiterais dans le nord peut-être. Ou ici. Il fait meilleur qu'en bas. Disait Eirik à Koya.
J'aime aussi voyager. Mais je voudrais une maison dans le Sud, mais pas à Marseille, non, dans le Languedoc ou plus à l'Ouest...
Un regard en biais vers Capu. Serrés, cuisse à cuisse, le Kamani sentait sa chaleur, qui l’enivrait plus vite que l'alcool ingurgité...

Kemiha, après avoir remarqué la puanteur de Shil, reçut un pigeon... Pas plaisant, vu sa mine.
Ah làlà... Il va nous tomber dessus un sacré peste... Ses courriers sont impatients. Je n'aime pas ce petit ton !
Nous ne changeons pas nos plans. Comme prévu, nous restons ici une nuit de plus. Ensuite, il serai bien de se presser. J'ai une réputation à tenir... Vous me faites un peu de place ? Je vais lui répondre. Dans le sens du poil. Cette Katarine a l'air assez tendue comme ça !
Kymon fut bien en peine de lui faire de la place... Ses genoux levaient presque la table, il y avait un mur d'un côté et une Capucine de l'autre. Bêtement, il rentra le ventre. La Blonde se débrouilla pour répondre à l'inconnue peu prometteuse.
Ne t'inquiètes pas, Kem. Ce ne sera pas notre première pestouille. On prendra notre mal en patience.

La soirée restait prometteuse. Kemiha se mit à chanter, accompagnée par un Eirik à la musique ! La Blonde avait enfin compris qu'il n'avait aucun sens du rythme ! Imitant celui des autres, Kymon tapa dans ses mains. Il fut encore une fois surpris des talents de son amie et rit des paroles ! A la fin, Kymon applaudit à tout rompre, comme Capu, à laquelle il fit un grand sourire, l’œil un peu allumé d'alcool et... de cette présence à son côté.

Eirik, tu nous conteras la légende du mage de ton pays ?
Le Kamani n'avait pas oublié !
Les verres s’enchaînaient, le temps passait, la nuit s'écoulait.

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Shilane

Après tout ça, Shilane commençait à fatiguer. Il baillait, s'étirait.
Je vais m'pieuter. Vous gênez pas pour moi.
Il enleva sa chemise. Kymon était sacrément costaud mais Shil, plus dessiné. Là où son frère se paraît de petites poignées d'amour, il était sec, et les abdominaux bien visibles. Ses biceps étaient de moindre envergure, ses épaules moins larges et sa pilosité un peu plus importante. Il coula un regard vers Kemiha... Vers Aisling.
Hélas, il allait dormir avec son frère... Shil emporta son verre et un peu de saucisson puis disparut derrière le rideau de perles.
Il se laissa tomber avec délice sur le grand lit moelleux de Kem, empli de son odeur de femme d'herbes. Ses noisettes claires observèrent le plafond. Ses oreilles entendirent les voix.
Puis plus rien. Shilane dormait. L'arrivée de Kymon ne l'éveilla pas.

Katarine.

Katarine attendait. Encore, encore, encore ! La bonne femme à laquelle elle avait écrit n'avait rien compris. Sa demande était urgente. Avant de partir pour Paris, la Peste devait aller en Flandres. De Reims, d'autres lui avaient promis un voyage rapide en bateau. Passant par la Méditerranée ! On se fichait d'elle, vraiment !
Katarine avait écrit à cette Kemiha car elle semblait rapide. Quelle erreur ! Cette Kemiha lui avait promis une protection, Kata n'avait pas bougé. Elle attendait. Encore, encore, encore !
On l'attendait à Paris ! "Ils" devaient juste la mener en Flandres, c'est tout, pas la mer à boire ! Katarine entendait voyager confortablement. Elle était née dans un grand manoir, elle ! Ce n'était pas n'importe qui.
Agacée, très agacée, elle rédigea une lettre....

De Moi, Katarine de Monte-Joie,
A Kemiha tout court

Bonjour.

Je suis au lieu de rendez-vous depuis des semaines et je vous attends. M'avez-vous donc oubliée ?! Pourquoi n'êtes-vous toujours pas là ?!
J'attends. Donnez-moi rapidement de vos nouvelles.

Katarine M.J.

Déjà furieuse, Katarine violenta la patte d'un pigeon pour y accrocher sa missive plus que polie. Le volatile s'envola.
La Rousse logeait dans une auberge de luxe. Normal. Elle y dormait bien, prenait de bons repas. Mais elle devait s'en aller.
Cette Kemiha & son groupe n'étaient pas fiables, c'était sûr. Quelle galère ! Katarine espérait des arrêts dans des auberges confortables. C'était bien la moindre des choses ! Mais elle n'était sûre de rien & doutait.

Tout en lisant un livre en latin, Katarine buvait une tisane de menthe. L'alcool lui allait peu.
Vite, que ces gens arrivent !

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Kemiha_del_showk

Pendant le repas, la petite Kamani lui avait posé deux questions, avec son si joli sourire. Koya était très charmante ! Kemiha ne la désirait absolument pas ! Pourquoi..? Elle était d'une beauté à couper le souffle ! Mais c'était des choses qui se sentaient... Et Kymon était comme son frère. Jamais Kem ne pourrait avoir certaines pensées pour la sœur de son frère ! De plus, le dada de la Blonde, c'était surtout les hommes...
Mais revenons donc aux questions !
Tu vis où ? Après le voyage, tu comptes te poser ?
Kemiha fit rouler son whisky dans son verre & sourit.
Le voyage est loin d'être fini... Je me projettes seulement dans un avenir proche, tu sais Koya... Je vois les Flandres, et c'est déjà bien loin dans le temps... J'ignore totalement ce que je ferais plus tard...
J'ai une maison à Carcassonne. Une amie que j'héberges s'en occupe. Marie-Alix. Quand je ne voyages pas, je vis avec elle. Si je suis chez moi ! Il m'arrive de vivre seule dans ma roulotte un mois ou deux...
Quand Kem était seule dans sa roulotte, elle se sentait libre. Pourtant, c'était dangereux. Il était souvent délicat de s'absenter, laissant les chevaux, la maison roulante... Alors Kem se débrouillait pour être le plus près possible d'une ville. Les voleurs y étaient moins audacieux.

Ce serai bien de chasser demain, pour les chiens.
Ja. Bonne idée. J'irais demain avec Hund. Il est bon chasseur aussi. Faudrait un homme de plus pour que tout le monde mange bien. Hund a faim.
C'est une bien bonne idée ! Mardouk a faim aussi. Je viendrais chasser avec toi & Hund.
Les chiens ne pouvaient pas se contenter de restes de poissons & de moules cuisinées ! Le sel & les épices n'étaient pas faites pour les chiens ! Une fois en passant, ça ne faisait pas de mal... Mais bon, rien ne valait de la bonne viande bien saignante & des tripes crues !

Tout le monde rentra dans la roulotte, pieds & bottes propres. Merci ! Kem nettoyait très souvent sa maison à roues. Question d'entretien, pas de maniaquerie. Le délabrement venait plus vite que dans une baraque en dur.
Kymon, attablé, Shil, assis sur une couchette avec Eirik. Kemiha s'assit en face de Kymon, Capucine à côté & Aisling se trouva une place. Les gobelets étaient tous mélangés !
Ils étaient plusieurs à être pieds nus et...
Wah ! Ça pue ! Qui refoules comme ça ?! Ah. C'est toi.
Shilane ! Kemiha se mit à rire.
Merci d'avoir laissé tes bottes puantes dehors... J'ai une poudre à mettre sur les pieds & dans les chausses pour moins sentir...
Une proposition sans doute inutile car le moyen Kamani devait s'en foutre de shlinguer des pieds... C'était la première fois que Kem le remarquait.
Elle donna un coup de genou dans les grandes jambes de Kymon ! Bien trop grand pour cet espace exigu... Debout, sa tête touchait quasiment le plafond...

Tic. Tic. Tic.

Un pigeon ! Kem ouvrit la fenêtre & un air froid la cingla. C'était agréable, après tant de jours de chaleur... Le volatile s'imposa & entra. La Blonde lui donna un peu de grain & lui sortit une écuelle d'eau, même s'il pleuvait.
La Vagablonde lut la lettre, fronça les sourcils & soupira...
Ah làlà... Il va nous tomber dessus un sacré peste... Ses courriers sont impatients. Je n'aime pas ce petit ton !
Nous ne changeons pas nos plans. Comme prévu, nous restons ici une nuit de plus. Ensuite, il serai bien de se presser. J'ai une réputation à tenir... Vous me faites un peu de place ? Je vais lui répondre. Dans le sens du poil. Cette Katarine a l'air assez tendue comme ça !

Août. Bretagne.

Chère demoiselle de Monte-Joie,

J'espère que vous vous portez bien. mon groupe & moi-même allons fort bien, merci de vous en inquiéter.
Nous avons parcouru une très longue route, nous sommes fourbus & nos chevaux aussi. Nous sommes en route vers vous, nous ne faisons pas de tourisme.
Je vous écrirais à notre arrivée en Normandie. Nous n'allons pas plus vite que le vent, hélas !
Soyez patiente. Nous vous mènerons rapidement en Flandres. Visiter chaque ville, selon votre souhait. Patientez. Nous faisons au plus vite.

Bien à vous,

Kemiha D.S.

Kemiha soupira encore. A l'annonce que Capu allait les rejoindre, elle avait craint ce genre de lettre... Laissant le pigeon se reposer, elle envoya l'un des siens.
Je ne sais pas ce que nous réserve cette fille... Mais je compte sur vous pour être patients avec elle. J'accompagne toute sorte de gens, même désagréables.
Allons, buvons ! A notre santé ! Au voyage !

La soirée se poursuivit. Malgré les pieds de Shil, tout était bien agréable ! Les verres s’enchaînaient. Kem commençait à ressentir les effets de l'alcool...
J'ai une chanson bretonne pour vous ! Eirik, tu m'accompagnes ? Les autres, tapez des mains, des pieds !
Kem tendit au Nordique sa symballe. Il savait s'en servir, elle le savait, il avait le rythme. Elle se leva. Elle dansait mieux qu'elle ne chantait, mais n'avait pas la voix fausse. Kem toussota puis entonna la chanson :

J'ai trop bourlingué sur de maudits navires,
Trop c'est trop, vie de matelot;
Sur toutes les mers, j'ai essuyé le pire,
Trop c'est trop pour les matelots,
J'ai perdu ma jambe et j'ai perdu bien pire,
Trop c'est trop pour un matelot,
Pour le dessert d'un foutu requin-tigre,
Chaud c'est chaud pour un matelot.

Whisky Whisky et puis tout va bien,
C'est le meilleur des remèdes,
Pas besoin de médecin;
Whisky Whisky, jusqu'au petit matin,
On repart tête lourde et la bourse en chagrin.

Si dans tous les ports on voit des jouvencelles,
C'est trop beau pour un matelot;
J'ai pas choisi, mais j'ai pris la plus belle,
Trop c'est trop pour un matelot,
Car au bout de six mois, elles sont forcément belles,
Chaud c'est chaud pour un matelot.
J'ai trop bourlingué pour m'attacher à elles,
C'est trop beau pour un matelot.

Whisky Whisky et puis tout va bien,
C'est le meilleur des remèdes,
Pas besoin de médecin;
Whisky Whisky, jusqu'au petit matin,
On repart tête lourde et la bourse en chagrin.

Whisky Whisky et puis tout va bien,
C'est le meilleur des remèdes,
Pas besoin de vaccin;
Whisky Whisky, jusqu'au petit matin,
On repart tête lourde et la bourse en chagrin.

J'ai testé pour vous tous les cachots de la terre,
Trop c'est trop pour un matelot,
Tous les cadeaux qu'on y fait aux pensionnaires,
Trop c'est trop pauvre matelot.
J'ai croisé des brutes aux îles sanguinaires, Trop c'est
trop pour un matelot,
Ils m'ont démâté, troué comme un gruyère,
Chaud c'est chaud pour un matelot.

Whisky Whisky et puis tout va bien,
C'est le meilleur des remèdes,
Pas besoin de médecin;
Whisky Whisky, jusqu'au petit matin,
On repart tête lourde et la bourse en chagrin.
Whisky Whisky et puis tout va bien,
C'est le meilleur des remèdes,
Pas besoin de vaccin;
Whisky Whisky, jusqu'au petit matin,
On repart tête lourde et la bourse en chagrin.

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Eirik_gjermund

Hund dévora son petit repas.
Ce serai bien de chasser demain, pour les chiens.
Ja. Bonne idée. J'irais demain avec Hund. Il est bon chasseur aussi. Faudrait un homme de plus pour que tout le monde mange bien. Hund a faim.
Le chien pesait le même poids que son maître et il mangeait plus.

Pressons, il pleut ! Rentrez la boisson, les verres, attablez-vous. Eirik, tu viens un peu avec nous quand même ?
Eirik grogna. Mais accepta. Il ne comptait pas s'enfermer trop longtemps...
Eirik, selon, la soirée, tu me réveilles pour que tu dormes, d'accord ? La pluie ne me fais pas peur. Au contraire, j'aime bien.
Oui. Si je fatigues trop. Mais t'as besoin de sommeil plus que moi.

Eirik, qui avait ses bottes, les décrotta bien comme il fallait et rentra dans la roulotte avec. Il n'aimait pas les enlever. Un seul puant des pieds suffisait ! Koya, Kymon et Shilane étaient déjà installés. Il s'assit à côté de ce dernier sur la couchette, pas trop incommodé par l'odeur. Il en fallait plus à Eirik pour être dégoûté.
La petite Brune questionna.
Et toi Eirik ? Tu veux partir de Mimizan ?
Pas d'attaches là-bas. J'aime voyager. Un jour, j'habiterais dans le nord peut-être. Ou ici. Il fait meilleur qu'en bas.
Eirik n'avait pas envie de se poser. Avisant un verre vide, il se servit. Whisky.

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Sa langue natale

Koya.kamani

[ La cuisine avec Capu ]

La jeune Kamani regardait avec intérêt la Roussette épicer ses plats. Quelle était cette poudre orange ?
Qu'est-ce c'est ? Moi, je fais surtout avec des herbes de Provence et de l'huile d'olive... Je n'ai pas trop d'épices et sais mal les utiliser...
Koya avait l'habitude des produits du Sud !
C'est toi qui devrais m'apprendre à cuisiner, oui !
Le rire de Koya n'était pas fort et puissant comme ses frères. Il était fin et doux, presque pudique.

[ Le repas ]

La petite Marseillaise fut enchantée des compliments sur leur cuisine et le poisson d'Eirik remporta un franc succès ! Surtout auprès de Kymon. Son appétit restait gargantuesque ! Kemiha avait bien du mérite de se l'avoir traîné si longtemps... En hiver, comment faisaient-ils ?!
Koya mangea peu de poisson. Pas qu'elle n'en ai pas envie... Elle se régala surtout de mollusques !
Dis-moi Capu, tu vas où ? Tu as une maison quelque part ? Tu veux y retourner, déménager ?
J'ai envoyé de mes nouvelles à la Mairesse de Mimizan. Elle m'a dit que la ville mourait et qu'elle ne se présenterait plus. Elle veut même déménager... Alors je me pose des questions sur mon avenir... J'adore Mimizan ! Je ne saurais qu'en y revenant...
Koya exhala un soupir iodé. Elle but puis posa son assiette, rassasiée bien avant les hommes ! Puis elle se tourna vers Kem :
Et toi ? Tu vis où ? Après le voyage, tu comptes te poser ?
Et toi Eirik ? Tu veux partir de Mimizan ?
La pluie venait et menaçait son tour de garde. Alors Koya ne se gêna pas pour boire ! Elle était même contente de cet orage ! Ils seraient tous dans la roulotte pour la soirée ! Ce serai convivial !

Ais reçut une missive... Elle allait partir... Pour quoi, pour où ? Koya n'osa pas demander. A l'écart avec Shil, elle le vit embrasser la Celte à pleine bouche ! Koya sourit. Peut-être que son frère allait rester avec eux...

[ L'orage Breton ]

La pluie gouttait déjà. Koya remit vite ses bottes pour ne pas souiller ses petits petons. Comme Kymon, elle prenait soin de ses ongles. Elle les maintenait courts et aux doigts, très peu longs, s'escrimant à une longueur égale. Comparé à elle, Ky était un vrai rustre !
Les chiens mangèrent les rares restes. Koya avait mélangé le fond de légumes, bien écrasés, avec les moules fraîches. Elle ne savait pas si c'était bon pour eux... Pourvu qu'ils ne soient pas malades ! Elle leur jeta de vieux morceaux de viande et chacun se rua sur cette étrange pâtée.
Ce serai bien de chasser demain, pour les chiens. J'ai un doute quant à les nourrir de moules... Et pour le poisson, j'ai peur qu'Aha tombe sur une mauvaise arête... C'est méchant ces trucs là. J'ai déjà vu un chien souffrir le martyre à cause de ça. Son propriétaire a du l'abattre... Si une arête reste coincée, elle perfore la gorge...
Un vilain souvenir. Lointain mais toujours présent.
Encore, Koya fut surprise de Kemiha et de son organisation quasi militaire. Elle savait ce qu'elle faisait. Habituée. On pouvait la trouver directive, oui. Mais sans ses consignes, la Kamani ne saurait pas que faire.
Les tâches furent réparties. Le auvent se dressa, les bottes furent mises à l'abri, un paillasson fut sorti. Un paillasson ! Une véritable maison ! Les couchages se répartirent. Eirik voulait rester dehors ?? Fada.

Koya enleva ses bottes avant de rentrer dans la roulotte. Pieds nus. Le bois du sol était agréable au touché. Elle vint s'asseoir en fasse de Kymon bousculant ses grands pieds.
Hého le grand dadet, pousse-toi !
Shil était sur une couchette, tout près. Et, aaah, il puait des pieds comme dans son souvenir !
Prenant un verre de whisky au hasard, Koya but à son tour, heureuse.

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Shilane

Shil était encore en colère contre sa sœur. Il essayait de ne pas y penser. Quelle sale petite insolente !
Elle savait cuisiner, au moins ça.
Kemiha fut prise d'un sacré fou rire très communicatif et le moyen Kamani éclata d'rire avant même de savoir pourquoi !
Pa.. Pardon. C'est juste que... Hihi hi ! J'imaginais... des trucs ! Pardon les filles ! Je vous imaginait brigandes ! Avec vos si jolis minois, vos si jolis yeux, détrousser les voyageurs ! Vous n'éveilleriez les soupçons de personne ! Reconvertissez-vous !
Shil fut pris du même fou rire en imaginant Ko et Capu en brigandes ! Ce serai tordant ! Des vraies loubardes...

Le repas terminé, chacun eut un truc à faire. Pas lui. Tant mieux, ne rien faire, c'est ce qu'il faisait le mieux ! Ne connaissant pas la roulotte, n'ayant ni chevaux ni chiens, il ne se sentait pas concerné par les activités frénétiques.
Ais et Koya et Capu voulaient une couchette.
Shil et moi allons prendre ton lit. Tu dormiras avec moi, frérot ! Sauf si tu préfères t'esquinter sur une couchette !
Shil n'avait pas vu les choses comme ça... Il avait vu le lit, les couchettes. Différence flagrante !
Mmmouais... Ok. Mais viens pas te frotter à moi, ni du cul, ni d'la queue, j'te préviens !
Il rit, même s'il était très sérieux. Dormir avec un bonhomme, ça l'enchantait pas. Mais là, c'tait son frère. Jeune, il avait partagé sa couche avec Rimokaï. Seule Koya avait eu une chambre bien à elle...

Entrez, tout est prêt. Décrottez vos pieds à la main où passez-y un coup d'eau. Essuyez-les sur ce paillasson.
Oui, M'dame.
Shil n'avait enlevé ses bottes. Il le fit avant d'entrer et les laissa dehors. Il puait des pieds ! Tout l'monde le sentirait...

Un peu plus tôt, Ais avait reçu un message.
J'suis désolée les gars, mais on m'appelle ailleurs. J'finirais pas l'voyage avec vous. J'viendrais p'têt avec vous jusqu'à Fougères mais c'pas sûr.
Shilane fronça les sourcils. C'tait quoi cette histoire ?! Lui et Ais étaient ensemble d'puis des mois... Elle l'invita à s'isoler un peu plus loin. Il la suivit de bon cœur !
C'est Thé. C' est très vague, tiens, lis.
Il lut et leva les yeux vers son amante infidèle.
J'sais qu'tu veux r'joindre Annecy fissa. T'peux venir 'vec moi mais faudra pas attendre après chez toi. Tu les connais.
Si t'viens pas, j'voudrais t'dire aurevoir à ma façon... T'vois ?
En manque, Shil l'embrassa en l'enlaçant. Ça lui avait manqué ! Il la lâcha, sourit, réfléchit. Oui, c'était à méditer...
T'quitter me fends d'jà le cœur, poupée. Mais t'as raison. J'dois vraiment rejoindre Annecy. Ce groupe va m'y mener, c'est du sûr.
Shil attendait d'puis de très longs mois de rejoindre Annecy, récupérer ses affaires et s'barrer. Venir avec Ais, ce s'rai repousser ses projets encore et encore jusqu'à une date indéfinie. Il devait aller à Annecy ! A regrets, il dit :
J'reste ici... Tu m'écriras , pas vrai ? J'pourrais vous rejoindre plus tard... Et pour un aurevoir, t'as intérêt à l'faire à notre façon !
Il lui claqua la fesse avec affection et regrets. Ce p'tit cul ferme lui manquerait...

Les deux revinrent avec les autres sans rien dire de leur conversation. Chacun sa merde et le caca s'ra bien bien gardé. Nan ?
Shil rentra dans la roulotte avec un frérot d'jà bien installé. Shil regarda autour de lui. Il aimait bien la proximité si elle durait pas. Il fila direct vers l'pieu d'Kem.
V'là un joli lit d'amour, Kyky chéri !
Son rire était grave aussi. Comme presque tout les mâles Kamani. Sauf Kanaji qui riait comme un âne. Rykan explosait en des "ahaha" tonitruants à en faire trembler les murs !
Il s'assit sur une couchette, ses pieds touchant le sol. Son odeur lui monta aux narines et il fronça le nez. Il enleva ses "chaussettes" et les expédia dehors en un beau lancé ! Qu'elles prennent donc la flotte, ça leur f'rai du bien.
Ses pieds étaient un peu moins grands que Kymon mais leur odeur bien plus puissante ! Il but à un verre de whisky en ignorant si c'tait le sien... Il pensa à Ais et à son départ prochain. Elle lui manquerait. Ils avaient pas mal d'affinités autres que sexuelles.

Kymon.kamani

Kymon dédaigna les huîtres et même les moules que Koya avait pris du mal à préparer. Il se régala des crabes et surtout du poisson, en redemandant encore ! La pêche de sa sœur et de son frère avait été fort bonne ! Donner les restes aux chiens ? Même le poisson ?! Ah non ! Kymon se resservit une troisième fois, toujours pas rassasié. La fin du repas fut engloutie par gourmandise.
Il jeta un regard appréciateur à Capucine, sentant quelques gouttes sur ses épaules nues. Elle était toute rouge ! Pourquoi ? C'était à cause de lui ? Parce qu'il était torse nu...? Peut-être que ça la gênait. Ou le contraire. Il lui sourit.
Tu cuisines très bien, Capu... C'était un régal ! Toi aussi Koya, mais je le savais déjà. Eirik, les poissons étaient délicieux comme tu as pu le voir !
Kymon éclata de rire. Un rire grave et franc.

Plus tôt, Kem s'était isolée... Le Marseillais savait très bien ce qu'elle faisait... Quand la pression du voyage se faisait trop lourde, elle usait de ses herbes à fumer. Quel genre d'herbes, bonne question ! Quand ils voyageaient à quatre, tous amis, Kijune et Ballen fumaient aussi. Curieux, Kymon avait essayé. Il s'était presque étouffé, et sa tête lui tournait. C'était très différent de l'alcool. Le Kamani aimait rester maître de lui même et de son esprit. Il aimait boire, mais jamais au point d'être ivre mort. Il connaissait ses limites.
Que Kem aille fumer si ça la détendait. Après tout, elle ne l'avait pas fait depuis le début du voyage. Kymon ne voyait pas cela d'un mauvais œil. La Blonde avait d'autres plantes, des racines et des champignons très puissants... Quand Kijune et elle en consommaient, Ballen et lui les surveillaient. Kymon regrettait beaucoup ces deux bons amis.
Il regarda le groupe actuel. Certains resteraient-ils avec eux ? Après ce périple... Capucine... Voulait-elle s'installer quelque part ? Seule ? Le Kamani, après tout ça, comptait se reposer. Pourquoi pas dans la même ville que la Belle...?

Un sujet plus pressant vint sur toutes les bouches. Les couchages ! Kymon n'aimait pas dormir sous la pluie, même avec une bâche sur lui.
Je viendrais avec vous à l'intérieur.
Même s'il dormait très mal sur une couchette...
Shil ! Ky !! Couchettes, dehors ou mon lit ?!
En voyageant à deux, le Marseillais avait déjà dormi dans le lit de Kem et elle sur une couchette. Dans son grand lit, seuls ses pieds dépassaient. Et c'était très confortable... La Nomade ne l'invitait pas, lui et Shil, à dormir avec elle, il s'en doutait.
Eirik, trop grand pour une couchette avait de toute façon décidé de dormir dehors, quitte à veiller toute la nuit.
Shil et moi allons prendre ton lit. Tu dormiras avec moi, frérot ! Sauf si tu préfères t'esquinter sur une couchette !

Eirik et Kemiha prirent les choses en main et Kymon leur obéit. Il sortit un rude paillasson et mit toutes les bottes à l'abri sous le auvent dressé. Se faisant fée du logis, il sortit la literie spartiate des couchettes. Voyons voir... Capu, Koya, Ais, Kem. Peut-être lui, peut-être Shil, si son frère faisait la farouche. Chaque couchette était plutôt confortable, chacune avec un bon draps de lin et un petit oreiller. Il installa tout. Le paillasson intérieur aussi. Kem aimait sa roulotte propre...
Il posa les verres et les bouteilles sur la table recouverte d'une nappe, jolie, mais pas trop. Kem en avait deux très belles, croyait-il se souvenir... Elle n'aimerait pas les voir tachées... Celle-ci était déjà un brin souillée. Deux taches de vin inlavables...

Aisling reçut une lettre. Elle allait les quitter et Kem était au courant. Pas lui... C'était dommage, il aurait bien voulu mieux connaître cette mystérieuse Celte. Kymon pensait qu'Ais pourrait se révéler surprenante. Elle s'isola avec Shilane. Kymon était curieux, mais poli et visiblement, tout ça ne le concernait pas.

Il pleuvait pour de bon.
Entrez, tout est prêt. Décrottez vos pieds à la main où passez-y un coup d'eau. Essuyez-les sur ce paillasson.
Il eut un petit rire de s'entendre parler comme une vraie ménagère ! Kymon chopa Oki et lui nettoya les pattes et le porta à l'intérieur avec un "pas bouger !". Il fit pareil avec Kina et Ahamé.
Regardant autour de lui, il vit que tout était prêt. Le Marseillais alluma deux autres lampes dans la roulotte. C'était bien éclairé. Il écarta les rideaux de perles colorées pour voir le lit de Kem. Son chat noir, Small, y dormait. Ce chat devait passer deux heures d'éveil. Manger, boire, crotter.

Kymon s'assit, Ses grands pieds nus sous la table, touchant les autres sièges-couchettes. Kemiha se moquait parfois de lui. Il se coupait sans cesse les ongles, trouvant que longs, c'était dégoûtant... Sans compter qu'il se rasait souvent ! Il ne s'aimait pas barbu. Ce n'était pas un maniaque non plus ! Là, il arborait une barbe de cinq jours, bien drue. S'il pouvait se baigner demain, il se raserait. Et laverait ses vêtements ! Pas dans l'eau salée...
Il attendait que les autres viennent continuer la soirée à l'intérieur. A ses côtés, il y avait une place, et deux en face. Les autres s’assiéraient sur les couchettes à proximité, comme des bancs confortables. Ils seraient serrés mais à l'abri.

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Kemiha_del_showk

Bien plus tôt, Kemiha s'était enfermée dans la roulotte, juste dix ou quinze minutes, en ressortant avec un fin nuage de fumée vite dissipé par le vent. Les yeux rougis, l'esprit calme. Ça lui arrivait, parfois. Quand elle voulait vraiment s'apaiser.
Ça va Kem ?
Capu la regarda d'un drôle d'air, ce qui fit sourire intérieurement la Pulpeuse. La jolie jeune-fille serait-elle intéressée ? Sans doute pas. Dans le groupe, seul Kymon était au courant des manières de Kem pour se calmer. Avant lui, Ballen & Kijune, très amateurs.
La Nomade adorait sa vie ! Mais parfois, c'était épuisant. Elle avait du mal à déléguer... Sauf après "ça".
Elle devait songer à tout. Surtout dans ce groupe tout nouveau. Chacun devait se faire, à son rythme, aux coutumes immuables qu'elle imposait. Eirik & ses idées ne l'incommodaient pas. Sauf pour les chiens ! Saleté ! Mais c'était réglé. A sa demande confirmée par d'autres, elle avait accepté avec plaisir de rester un jour de plus à Brest. Il avait bien raison, ce sauvage ! Rien ne les pressait.
De Normandie, elle avait reçu un pigeon de la demoiselle qu'ils devaient escorter. Une lettre sèche & ampoulée. Loin des courriers de Capu... Kemiha devinait une jeune-fille capricieuse. Elle ne comptait pas se presser pour elle.

Tout va trèèès bien.

La Blonde était ravie de son groupe actuel. Un peu trop de désirs refoulés, mais ils étaient tous si jeunes ! Elle y compris. Une bande de grands gamins ensemble, il fallait s'attendre à des débordements ! Kemiha regarda Eirik. Son attitude avait beaucoup changée. Comme un homme se faisant père. Ici, chacun avait plus ou moins vingt ans. Pas lui. Il pourrait être le père de Koya & Capucine ! Voire même le sien s'il avait été précoce... Du coup, Kem le voyait plus comme un protecteur qu'un futur amant, contrairement à son arrivée. Il n'en était pas moins attirant...
Mais pas maintenant. Pas ici. Pas dans ce groupe.

Puis Kemiha regarda Capucine, si jolie, si pure, si fraîche. Non. Elle ne lui ferai pas découvrir ses plantes et sa "médecine". Puis Kymon en serai fâché. Il n'aimait pas ça. Il avait déjà essayé. Une fois. Pas deux. Certaines personnes ne supportaient pas. Il tolérait, et c'était tout. Il y avait des gens à initier & pas d'autres. Kemiha le savait. Si Capu lui en faisait la demande expresse, elle accepterait. Sinon, non. Qu'elle reste innocente de ces vices. Comme Koya.
Ces deux filles avaient beaucoup en commun ! C'en était étonnant ! Comme deux sœurs longtemps perdues de vue. C'était plaisant à voir. Kemiha & Aisling étaient si différentes d'elles ! Aisling...

Après ce délicieux repas, la Celte reçut un pigeon.
J'suis désolée les gars, mais on m'appelle ailleurs. J'finirais pas l'voyage avec vous. J'viendrais p'têt avec vous jusqu'à Fougères mais c'pas sûr.
Je sais, Ais, tu me l'avais dit. J'avais pris ça en compte, ne t'inquiète pas.
Effectivement, Ais avait dit, à demi mot, qu'elle partirait peut-être un jour, on ne savait où, ni pourquoi. A vrai dire, Kemiha la soupçonnait de certaines activités mais n'était sûre de rien. Or, elle aimait être sûre de ses compagnons de route. Combien de fois avait-elle du montrer patte blanche pour chacun, prévôts & douaniers vérifiant chaque nom ? Un seul faux pas, un seul, & tout le groupe était bloqué. Sans Laisser-Passer, pour une seule personne louche.
Ce n'était qu'un vague soupçon. Il serai très injuste de cataloguer Ais. Vraiment injuste. Un léger doute... Comme Shilane. Un léger doute. Et Eirik , Peut-être. Ce groupe était nouveau. Et ses membres, après tout, inconnus. Et si Capucine était un bandit de grand chemin, interdite dans chaque duché, chaque comté ?! Eh oui, pourquoi pas ?! La si tendre Capu... Le bon Dieu sans confession ! Traîtresse ! Voleuse ! Brigande ! Malhonnête ! Sa complice serai Koya. Elle ne se connaissaient pas ?! Fumisterie ! Deux donzelles écumant les routes en volant de pauvres âmes ! Mais oui !
Ou pas... Oui, où pas. Pur fantasme sans doute. Ce serai si drôle ! Si Kem se faisait braquer par de telles donzelles, elle rirait de bon cœur ! Malgré elle, ses émeraudes fixèrent Koya, puis Capu, d'un œil soupçonneux & amusé.
Elle pouffa & but son whisky & en recracha la moitié morte de rire ! Elle continua de rire jusqu'à l’essoufflement ! Elle hoqueta, sa lourde poitrine secouée de spasmes, son ventre un brin gras contracté et son pied nu tapa le sol. Kemiha eut les yeux embués et des larmes roulèrent sur ses joues !

Un vrai fou rire, c'était incontrôlable ! Rien à voir avec ses "fumeries". Jusste cette idée des brigandes nouvelle génération.
Pa.. Pardon. C'est juste que... Hihi hi ! J'imaginais... des trucs !
Comme elle n'aimerait pas qu'on la laisse dans l'ignorance d'un tel fou rire, se calmant, Kem s'expliqua :
Pardon les filles ! Je vous imaginait brigandes ! Avec vos si jolis minois, vos si jolis yeux, détrousser les voyageurs !
Un nouvel éclat de rire & Kem sécha ses larmes.
Vous n'éveilleriez les soupçons de personne ! Reconvertissez-vous !

Après le fou rire, après le délicieux repas, la pluie vint, douce, tendre, attentionnée, légère.
Ranger les choses inutiles. J'aide. Kem, je peux faire quoi ?
Merci Eirik. D'abord les selles. Leur cuir supporte mal l'eau. Tu as raison pour la vaisselle, laissons tout prendre la pluie ! La marmite aussi. Je vais juste nettoyer & rincer la grille, elle rouille.
Un regard habitué contempla la camp. Tables, chaises, sac de grain pour les chevaux, habits mis à sécher, restes de repas, feu, ustensiles, repas à moitié fini... Gens.
Kemiha entendit un Eirik voulant dormir dehors, un Shilane dans son lit. Une Capucine pas par terre, une Aisling dans un couchage.

Remue-ménage dans la tête de la meneuse un brin éméchée & plus encore. Elle se leva, toujours pieds nus & contempla toutes les chausses au sol.
Bon ! Très bien. Nous devons nous organiser vite. Koya, Capu, Eirik, je suis désolée pour vous & votre délicieux repas mais il ne va pas se conserver. Donnez tout au chiens. Triple dose pour Hund & Mardouk. Eirik, oui, merci pour les selles.
Kymon, tu connais, tu vas m'aider à préparer les couchages. Aisling, tu peux rassembler les affaires, si tu veux bien. Shil, tu m'aide avec le auvent ? Hund & Mardouk resteront dehors & s'y abriteront. Pas d’inquiétudes pour les chevaux. Bah, ce sont des chevaux !
A nouveau, un ton de commandant. Elle avait bu, elle avait fumé. Ses responsabilités la dégrisaient.

A l'intérieur de la grande roulotte, avec un lit et - à la base - quatre couchages, Kem rangea tout. Sans déplier la table pour les deux autres couchettes car il était encore tôt. Aisling, Capucine & Koya voulaient une couchette. Eirik, dehors.
Shil ! Ky !! Couchettes, dehors ou mon lit ?!
Une question qui n'était pas très claire... Kemiha ne comptait pas, mais pas du tout ! dormir au milieu des deux frères !! Son lit était grand, pour trois personnes menues. Un obèse ou un couple. A l'aise.
Par cette question très mal formulée, Kem invitait les deux frères à dormir ensemble. Elle, dans une couchette. Peut-être courte & étroite, mais un mètre quatre-vingt & quatre-vingt kilos y tenaient facilement. Trop peu pour les mâles Kamani... Même pour un Eirik, un peu plus fin, un peu moins grand.
De petits gabarits comme elle, Ko, Capu & même la grande Ais y dormiraient bien. Pas Shilane. Pas Kymon.
Kymon y avait déjà dormi. Jusqu'à ses genoux il en dépassait ! Même ses épaules frottaient le bois ! Ce serai pareil pour Shil, plus étroit de quelques petits centimètres.

Et Kymon torse nu, on en parle ? Kemiha était habituée. Rien chez cet homme ne l'émoustillait. Elle y voyait un joli tableau. Désiriez-vous un tableau ? Non. Kem appréciait ses proportions, sa beauté, sa virilité. Comme un tableau ou une sculpture d'homme. Intouchable. Mais avec une âme.
Avec un lourd manteau & une cape, ou torse nu, Kymon lui faisait le même effet.
Mais pas à Capucine. Kemiha était une femme très sensible & observatrice. Kymon posait un regard protecteur sur la petite roussette. Blonde ? Rousse ? Bonne question ! Roussette, alors. Aisling était la blonde, la Celte. Koya, pas compliqué, la Brune.
Kemiha le savait, son ami, son frère de cœur, avait un faible pour les tendres jeunes femmes. Sans doute aurait-il accepté une femme mère, même si une sans enfants avaient sa préférence. Ils se confiaient beaucoup... Combien de jours, combien de nuits avait-elle passé avec son si grand ami ?

Capucine était belle, douce, fraîche, sociable, avenante, rieuse. Comme Koya. Sauf que Koya était la sœur de Kymon. Kemiha aimerait tellement qu'un homme du groupe convienne à la petite Kamani ! Ce n'était pas le cas. Et aucun homme ne devait les rejoindre. Les quitter, oui. Shilane. A Annecy. Et Ais, à Arles. Mais non. Avant, presque maintenant. C'était presque prévu.
Et Kymon ? Il devait, avec Kem, accompagner Koya en Gascogne. Et Capucine..? Kemiha ne savait pas. La Roussette avait-elle une destination ? Si oui, elle l'avait oublié !

Pressons, il pleut ! Rentrez la boisson, les verres, attablez-vous. Eirik, tu viens un peu avec nous quand même ?
Il devait être vingt et une heure ou moins, le soleil étant caché & le crépuscule entamé. Kemiha entendit Eirik sur la garde. Elle opina.
Tu as raison.
Kemiha voulait boire, parler, dormir ! La pluie changeait tout. Hors de question de demander à Kymon & Shilane semblait fâché.
Eirik, selon, la soirée, tu me réveilles pour que tu dormes, d'accord ? La pluie ne me fais pas peur. Au contraire, j'aime bien.
Elle aimait courir nue sous la pluie...

Une goutte. Des gouttes. Puis, la pluie, la vraie. Pas grosse comme en Oc, mais mouillante quand même.

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Aisling.

La pluie, bientôt. En voyage solitaire et en plein été, je fourrais mes habits dans un sac imperméable que j'enterrais. Et je revêtais ma chemise d'nuit qui se trempait en même temps qu'moi. J'aimais bien m'faire battre par la pluie quand il f'sait bien chaud. C'tait revigorant. L'hiver, j'me couvrais, moi et parfois Néal, d'une bâche. La peau chaude d'mon cheval me réchauffait.
Ici, avec tout c'monde, ce s'rai bien différent.

_ Ho, calmez-vous. J'ai des tiges en haut de la roulotte et un auvent. S'il y a trop de vent, des bâches, et on a la roulotte. On y sera serrés mais mieux qu'au dehors. Relax... Faisons juste à manger rapidement.
Et Shil d'dire se serrer dans le lit d'Kem. J'l'avais vu ouais. L'était grand, ça oui.
_ Oui, c'est vrai ça ! On est trois femmes, ont peut dormir ensemble !
_ On est quatre, Koya...
Je m'imaginais serrée dans un pieu 'vec trois gonzesses. Idée plaisante, mais j'préférais dormir à l'aise. J'avais vu le r'gard de Koya envers Shil. J'avais loupé un épisode là.
[color=#505666_ ]J'préfère pieuter dans une couchette. J'y rentre.[/color]
Eirik et les deux Kamani étaient laaaaargement plus grands qu'moi, même si j'tais une grande femme.

Koya et Capu s'mirent à la cuisine. Foutre dieu ! Ça sentait trop bon ! J'avais grandi en Bretagne moi. Alors les produits d'la mer, j'les bouffais tous.
Lassée d'triturer mes huîtres avec une fourchette, j'y bus à même la coquille. La seule bonne façon d'les déguster !
Moules, p'tits légumes...
_ C'est délicieux, les filles ! Bravo.

Un oiseau nous fonça d'suss ! Sur moi ! Un pigeon. Pour moi ?? J'ouvris le pli et j'souris. C'était un mot très court. Il allait falloir l'annoncer aux autres.
_ J'suis désolée les gars, mais on m'appelle ailleurs. J'finirais pas l'voyage avec vous.
Seule Kem était au courant qu'ça pouvait arriver. J'pouvais rien dire d'plus... C'était, euhm, top secret.
_ J'viendrais p'têt avec vous jusqu'à Fougères mais c'pas sûr.
J'regardais Shil. P'têt qu'il savait, lui. Faudrait que j'y en touche deux mots, c'tait bien la moindre des choses.
_ Shil, après bouffer, faudra que j'te vois...
On mangea rapid'ment. J'espérais que personne m'en voudrais d'me défiler... J'aimais bien c'groupe mais j'avais hâte d'bouger. J'avais pas eu de nouvelles "des autres" d'puis un bail. J'les attendais plus à vrai dire. Puis bam ! un courrier qui changeait tout.
Un vent froid nous balaya. Comme beaucoup, j'levais les yeux vers le ciel. Pas encore, mais bientôt...
_ Kem, t'aurais du grain pour l'pigeon et un peu d'eau ? J'dois répondre fissa.
Shil, t'viens ?

J'pris le beau châtain par la main et on s'éloigna...
_ C'est Thé. C' est très vague, tiens, lis.
J'y passais la lettre. Il connaissait la personne en question.
_ J'sais qu'tu veux r'joindre Annecy fissa. T'peux venir 'vec moi mais faudra pas attendre après chez toi. Tu les connais.
Si t'viens pas, j'voudrais t'dire aurevoir à ma façon... T'vois ?
J'y fis un sourire coquinou. Même si le Shil était lunatique, colérique et gamin, il était doué pour certains trucs... Je m'imaginais dans ses gros bras forts.
Puis j'm'imaginais avec un autre groupe, plus imprévisible. Avec ou sans lui...

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Eirik_gjermund

Les deux plus jeunes femmes cuisinaient sans avoir besoin de la grille. Eirik sentit les filets de poissons. Ils n'avaient presque pas d'odeur, ils étaient encore bien frais et épargnés des mouches par la serviette. Il les fit griller sous des braises, mais pas trop cuits. Le cœur était moelleux. Il y avait trop de poissons pour tout le monde. Rien pour le saler, le fumer. Les chiens en auraient. Après.
Les filets cuits accompagnèrent les légumes de Capucine. Eirik sala. Pas de citron. Il se régalait et s'était servi abondement ! Les quatre femmes avaient des filets plus petits, moins épais, mais généreux !
Eirik ne souhaita bon appétit à personne. Ça ne se disait pas, chez lui.

Tout le monde parlait de l'orage. Couchettes, lit, bâches, auvent.
Moi dormir dehors. Je veux dire... Je vais dormir dehors avec bâche. Pas dans cage à poules !
Eirik avait un problème. Il détestait des murs étroits et un toit trop près de sa tête. Il était oppressé. Très longtemps plus tard, on appellerait ça "claustrophobie". Pour l'instant, il mettait ça sur le compte de son envie de liberté. Eirik n'avait pas de phobies. C'était bon pour les femmes !
Il félicita les cuisinières en faisant un effort. Une bonne femme, ça cuisinait. C'était normal. Mais un "merci" était apprécié de partout. Et il se régalait vraiment ! Il suçait les huîtres avec un gros bruit de succion, le jus maculant sa barbe blond foncé.

Eirik aida à ranger ce qui pouvait l'être, dont les selles de cuir, nombreuses, qu'il enturbana d'une bâche. Kemiha avait beaucoup de choses utiles. Lui, la pluie l'arrêtait que si Hunt menaçait d'être embourbé.
Ais reçu un pigeon... Elle en sourit.
J'suis désolée les gars, mais on m'appelle ailleurs. J'finirais pas l'voyage avec vous. J'viendrais p'têt avec vous jusqu'à Fougères mais c'pas sûr. Shil, après bouffer, faudra que j'te vois...
Eirik n'était pas un curieux. Si la Celte avait à faire, qu'elle y aille.
Koya et lui devaient prendre la garde. Alors il regarda la jeunette brune.
Koya. Avec la pluie, je dors dehors. Pas toi. On reste encore une nuit ici.
Eirik n'avait pas lâché son idée de repos et d'un jour et d'une nuit passée au même endroit ! S'il pleuvait, comme cette jolie petite gentille de Koya délicate pouvait prendre la garde ? Il termina son plat et accueillit les moules avec faim.
Je vais veiller la nuit avec les chiens. Hund, dehors avec moi. Dors, Koya. Je me reposerais la journée.
Eirik pouvait veiller une nuit entière avec facilité, même sous la pluie. Terminant son assiette, il la posa par terre. Ce n'était pas à lui de faire la vaisselle.

Ça va Kem ?
Lui aussi il l'avait vue. Mais Eirik n'était pas curieux.
Une goutte tomba sur son front. Petite. Comme un pipi de moineau. Il leva ses yeux bleus glace vers le ciel gris et chargé. Une autre goutte. Une autre.
Laissez vos assiettes dehors. Grosse pluie va les laver.
Eirik n'était pas du genre à se laisser dicter chacun de ses actes. Il regarda les assiettes de chacun, presque vides. Une goutte plus grosse lui tomba sur le nez. Hund leva le museau. Avec une lourde pluie, ses épais poils collaient à son corps musclé et il diminuait de moitié de volume.
Loin, sur l'océan, une magnifique éclair illumina le crépuscule. Puis un grondement de tonnerre

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Sa langue natale

Capucine_

La facilité avec laquelle la brune marseillaise s’exécuta à la cuisine laissa Capucine bouche bée. Ça s'était une cuisinière, une vraie !
Et vas y que je t'ouvre les moules comme une pro et les gros trucs gluants qui lui donnèrent un peu plus de mal.

Dis Koya, tu voudras bien m'apprendre à cuisiner ?
Et sans doute aurait elle bien d'autre chose à lui apprendre. On ne grandit pas au milieu d'une grande famille sans faire moultes expériences.

Elle aurait bien aimait se rapprocher un peu plus de la brune, avoir avec elle une discussion de fille, après tout elle avaient à peu près le même âge, mais la présence des autres lui ôtait le courage de se lancer.

Et le torse nu de Kymon il faut bien l'avouer ne la laissait pas insensible. Des frissons parcouraient sa colonne vertébrale et elle ne connaissait pas du tout cette sensation qui lui contractait le bas ventre. Et l'imaginait penchait sur un bois encore tendre pour le plier à ses désirs... Houla..... Elle avait très chaud soudain !!!
Détourant un regard qu'elle espérait que personne n'aurait remarqué, Capucine accompagna Koy au service.

Une portion encore plus généreuse servit avec le sourire fut attribué à Shilane qui semblait encore plus affamé que les autres.
Régale toi. Un clin d'oeil accompagna ses propos

Bon appétit tout le monde ! Lança t elle quand son tour vint de se poser, quelques instants plus tard le ciel lança un roulement de tonnerre en guise d'avertissement.

Le message céleste, ne passa pas inaperçu et chacun y alla de sa petite remarque avant de se dépêcher de finir son assiette, calmez par le sang froid de la chef de groupe, parée à toute probabilité.

Le nez au vent Capucine respirait à plein poumon l'air chargé d'électricité, qui prenait un peu plus de vigueur et soulevait ses cheveux épars.
Ouais une bonne chavanne, moi je dors où vous voulez mais pas par terre !

En une fraction de seconde, elle s'imagina sous le porche sécurisant d'une petite maison, Kymon à ses côtés en train de sculpter un animal dans une petite pièce de bois, elle en train de tirer l'aiguille pendant qu'autour d'eux la terre s'abreuvait des larmes du ciel.
Un orage d'été, de ceux qui frappe court et intense en Provence et qui font ressortir après leur passage toutes les senteurs de la nature.
Cela paraissait si vrai que la roussette du secouer la tête pour s'éclaircir les idées.

Sourcils froncés elle lança ses émeraudes vers Kem et la drôle d'odeur qu'elle véhiculait depuis sa brève éclipse. les yeux si vert qui d'habitude ressemblaient aux siens étaient largement cernés de rouge.
Ca va Kem ? La chef semblait bien calme ce soir, perdue dans ses rêveries presque.
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Shilane

L'humeur du Kamani lunatique était de nouveau bonne. Il en voulait encore à Koya pourtant. Il était rancunier, comme son père. Koya lui avait fait un affront qu'il avalait mal. La gamine Kamani avait toujours été une forte tête. Lui aussi ! La mère du bâtard, une serveuse espagnole, était sanguine aussi. Shilane, un mélange de Marseillais, de Sicilien et d'Espagnol. Sudiste, dites-vous ? Plus que Méditerranéen.

Aisling vint vers lui...
T'voudras pas m'aider pour la troisième garde ? Me faudra quelqu'un. Vers six heures du mat'. Ça t'irais ?
Assis, Shil leva la tête vers la femme debout. Devait-il lui faire la tronche d'être partie avec Kem faire ses p'tites affaires...? Non, ils se l'étaient promis. Alors il lui sourit. Un beau sourire de Kamani.
D'abord je picole, puis j'dors. Tu me réveilleras avant l'aube. Mais je pense qu'on sera tous planqués dans la roulotte à cause de la pluie... Sept là-dedans, ce sera chaud...
A sa visite, il croyait se souvenir que Kem avait six ou sept petits couchages, pour des personnes petites, voire moyennes, et pas épaisses. Il pourrait peut-être dormir en boule ?

Ho, calmez-vous. J'ai des tiges en haut de la roulotte et un auvent. S'il y a trop de vent, des bâches, et on a la roulotte. On y sera serrés mais mieux qu'au dehors. Relax... Faisons juste à manger rapidement.
Ouais, t'as raison. Puis t'as un grand lit, nan, Kem ? Au moins pour trois si on s'serre, nan ?
Il ricana, imaginant Kem serrée contre lui puis déchanta en songeant à un Eirik entre eux... Il préférait dormir dehors !
Shil regarda avec indifférence son frère se dépoiler. Il était plus musclé que Kymon et plus poilu. Et alors ?
Il ne jugea pas utile d'se proposer pour ranger. Ils étaient assez nombreux. Décidé à boire comme un trou, Shil se resservit. Il avait commencé tôt avec Eirik et cette ingrate de Koya.
J'ai faim.

Koya.kamani

[ Dispute avec Shilane ]

Koya voyait rouge ! Ce n'était plus une enfant ! Et Shilane... Shilane ! Un minot dans un corps d'homme.
D'où tu te permets d'juger mon rapport avec les femmes ?! D'où ?! Tu t'es cassée car t'as pas su te retenir d'aguicher un bonhomme ! C'est beau l'indépendance ! Cause plus d'ce sujet, ça vaut mieux pour toi, gamine.
La gifle vint. Koya se mordit fort les joues et frappa sa cuisse en un CLAC ! sonore, aussi apaisant que douloureux. Il l'aurait bien méritée ! Mais il fallait penser aux autres. Au voyage, à l'ambiance.
Tu sais quoi ? Ne me parles plus. Recommence ça et je t'en fous une. Fous-moi la paix.
S'il n'y avait eu personne d'autre, Koya lui aurait collé une mandale. Il avait parlé son premier amour. Avait-il oublié que le Père l'avait défiguré ?!
Koya calma ses nerfs dans l'alcool.

[ Après ]

Un goût amer restait dans la bouche de la petite Kamani... Elle en voulait beaucoup à son frère. Ils s'ignoraient. Le temps passa et Koya proposa à Capu de l'aider pour la cuisine.
Tu ne pourrais me faire plus plaisir Koya!
Un vrai sourire éclaira le visage sombre de Koya. Imitant la Roussette, elle releva ses cheveux et Kem lui indiqua ustensiles et ingrédients.
En pleurant, elles coupaient des oignons.
Ch'suis pas triste hein... C'est ces trucs... Ca'm'fait toujours pareil.
Koya eut envie de parler à Capu de sa rixe avec Shilane, mais ils étaient tous trop près, alors elle fit un sourire larmoyant.
Je vais m'occuper des moules.
Koya, après les avoir nettoyées les fit mariner avec du persil, du céleri un peu vieux mais comestible, de l'ail. Il n'y avait rien de mieux mais c'était déjà un luxe ! Elle couvrit la marmite en laissant mijoter.
Puis elle s'occupa des huîtres, s'escrimant à les ouvrir, mais d'une façon habile. Elle les arrosa de citron. Rien de plus.

Koya apporta le plat au groupe. Il n'y avait que de bêtes fourchettes. Ils se débrouilleraient. Koya en lampa une, ravie !
Capu faisait sa petite tambouille pour accompagner les crabes et le poisson. La Kamani goûta.
Mmmh, c'est délicieux ! Une autre pincée de sel peut-être ?
Les pauvres crabes étaient déjà bouillis. Koya en mit deux par assiette, avec les légumes de Capu. Il fallait encore un peu attendre pour les moules... Koya souleva la couvercle, remua avec une longue cuillère et secoua la tête. Pas encore. Ce n'était pas la meilleure façon de les faire cuire mais bon. En attendant la cuisson, Koya prit place avec les autres sur un petit tabouret.
Régalez-vous ! J'espère.
En tout cas, ce fut son cas !

Après, la Marseillaise servit les moules aux amateurs. Bien ouvertes, elles leurs criaient "mangez-moi ! ". Koya mangea peu. Il restait le poisson ! La place était libre.
Mais il allait pleuvoir...
Je suis très bien sur une couchette avec Ahamé. C'est plus étroit pour un homme mais vous pourrez y être une nuit. Mais, heu, on va y rentrer les gros chiens ??
T'as un grand lit, nan, Kem ? Au moins pour trois si on s'serre, nan ?
Koya pinça les lèvres. Le lit personnel de Kemiha était grand, oui.
Oui, c'est vrai ça ! On est trois femmes, ont peut dormir ensemble !
Han ! Pas que Koya en ai envie. Capu et elle tenaient à l'aise dans une couchette. Elle voulait juste contrarier Shilane...

Alors, c'est bon ce repas ?

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Kymon.kamani

Kymon sourit à sa sœur enthousiaste. Pourquoi si joliment habillée ?
Tu as un galant ce soir, Ko ?
Vivre avec une bande d'hommes n'avait pas fait de la petite Kamani un garçon manqué, loin de là !
Il servit Capucine de la liqueur florale de Kemiha. Kymon l'avait déjà goûtée. C'était très délicat et pas trop sucré, comme l'étaient beaucoup de liqueurs. Le mélange était parfait mais chaque bouteille différente. C'était plus fort que du vin, moins que du whisky. Chez eux, au Sud, Kem allait se perdre dans les champs de fleurs pour sa récolte. Sa recette était secrète. Le Marseillais n'en savait pas plus...

Il délassa ses longues jambes et failli tomber en arrière du haut de son tabouret si bas ! Son verre de whisky se renversa en partie sur sa chemise. Du gâchis.
Et merde.
La blonde avait quatre tabourets à trois pieds et quatre chaises au dossier bas. Assis, Kymon devait plier ses longues jambes et ses genoux lui arrivaient au nombril. L'assise était faite pour de petites fesses menues. Même les siennes dépassaient, et il n'avait pas un postérieur large ! Il avait un bassin étroit d'homme. Ces chaises et tabourets étaient pour des enfants jouant à la dînette ! Même la table rectangulaire était basse !
Kymon se leva et pesta dans sa barbe inexistante.
Un jour, je te ferai de vraies chaises et une vraie table, et pratiques à ranger. Parce que là, c'est misère ! Regarde-moi ça ! Dit-il à Kem en tirant sur sa chemise mouillée.
Kymon aimait beaucoup travailler le bois. Son rêve absolu étant un lit à sa taille. Il le construirait entièrement et était prêt à travailler des mois et des mois pour un matelas de plumes d'oie sur mesure, avec au moins trois bons oreillers !

Le Kamani, debout, posa son verre déjà presque vide. Sa chemise avait tout bu ! Levant les bras, il l'enleva. Il avait des bras bien musclés aux biceps très dessinés et même ses avant-bras l'étaient. Peu velu, de rares poils défendaient leur territoire sur un pectoral gauche, puis un droit. Les poils neutres au milieu. Ses pectoraux étaient biens visibles. Ses abdominaux, moins. S'esquissaient ceux du haut. Ceux du bas étaient mangés par un vorace petit bout de gras. Pas assez pour se distinguer de profil, mais suffisant s'attraper. De petites poignées d'amour... Son dos, en revanche, était très musclé et pour un homme, il était cambré. Il avait les fesses rondes des Kamani.
Torse nu, bien plus à l'aise, il étendit sa chemise souillée à une branche d'arbre et se resservit.

Koya et Aisling prendraient la garde. Enfin il pourrait se reposer ! Il aspirait plus à une bonne nuit de sommeil qu'à boire. Il était épuisé. Les fesses endolories par tant d'heures passées sur le banc conducteur. A force, elles seraient toutes plates !
Aisling se débina pour la cuisine... Tant mieux car non merci pour la chiasse ! Kemiha faisait la cuisine spartiate d'une voyageuse au long cours.
A Marseille, c'était Koya qui cuisinait, depuis très jeune. elle invita Capucine à l'aider. Elles semblaient faites pour s'entendre.

C'est bon d'être avec vous.
Kymon lui rendit son regard, et un sourire. Il ne s'était pas attendu à tomber sur une demoiselle si charmante ! Avant de la rencontrer, chacun redoutait une peste pimbêche. Kem avait su les rassurer avec son échange de courrier. Capucine dépassait ses espoirs les plus fous.

Kymon s'assit sur une chaise, cette fois. Le tonnerre gronda.
Merde, j'espère qu'il va pas pleuvoir...
Gast ! Une drache, comme y disent au ch'Nord. Mieux vaut faire à manger fissa, ça va tomber.
Drit, stormen !
Quoi ?
Faire à manger vite... Ranger les choses inutiles. J'aide. Kem, je peux faire quoi ?
Pour une fois, Kymon se sentait paresseux. Deux femmes s'occupaient du repas. Kem, Shil, Ais et Eirik, de rien pour le moment. Eirik, des poissons, bientôt. Kymon soupira.
Besoin d'aide ? Il va pleuvoir, c'est sûr.
Sa serviabilité l'emportait toujours sur sa paresse... Kymon but son verre rapidement, sans en laisser échapper une goutte cette fois ! L'atmosphère était lourde de pluie et il se sentait un peu moite. L'air marin ! L'air d'orage. Un vent froid balaya le bivouac.

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Aisling.

J'le savais. J'étais la seule femme à avoir un passé douteux. Quant aux mecs, j'en dirais rien. Shilane tenait de Kymon que Kemiha voulait des gens blancs comme neige. Un procès, ça compte ? Seul Shil était au courant. C'est un bon gars.
N'empêche, Kem et moi on rev'nait complètement dépenaillées, suçotées du cou. Un problème ?! Kem vint bisouiller Shil. Naaan, c'tait un peu gros, là. Il avait l'air vénère. Il était sanguin, le Kamani. Va falloir que j'le calme. Même si y'a Kymon et Koya, j'pense que j'le connais mieux. Il m'a dit ne pas les avoir vus d'puis des années.

Je r'garde une Koya toute pomponnée. Cette fille est vraiment ravissante. Comme pure. Fraîche. J'y souris :
_ Mais t'es toute belle c'soir, toi ! Encore plus que d'habitude, c'est dire !
Je félicite aussi les pêcheurs et les cueilleurs de crabes et coquillages.
_ Perso je mange juste des crabes et des moules. Et du poisson bien-sûr ! Vu c'te pêche, obligé, tout l'monde doit en manger ! Qu'ça finisse aux chiens serai un crime !
J'rigole, mais j'suis sérieuse. J'en ai assez d'la viande. Moi aussi.
Les tours de garde s'disputent. Koya intervint. J'l'aide :
_ J'vais pas boire non plus, Ko. On va se relayer. Tu vas faire à manger, dors la première.
A raison de trois heures et demi d'éveil chacune, ça fait sept heures de sommeil pour tous. Il en faudrait un troisième car quatre heures d'éveil quand tout l'monde dort, c'est chaud. Mais j'dis rien. Surtout à Kymon ! Il sacrifie presque toutes ces nuits à la garde ! Alors qu'il picole et dorme comme un loir !

J'm'approche de Shil. Sans l'toucher. J'y dis, d'un ton gentil :
_ T'voudras pas m'aider pour la troisième garde ? Me faudra quelqu'un. Vers six heures du mat'. Ça t'irais ?
Trop le solliciter, c'est un tord. Mais j'tente.
Koya et Capu causent cuisine. J'lève les bras comme si elles m'avaient braquées !
_ Ah nan hein ! Comptez pas sur moi pour la cuisine, ho ! Sauf si 'voulez avoir la chiasse, hein...
Je chasse, moi. C'tout.
C'est clair, nan ?!
Moi aussi j'entends le tonnerre...
_ Gast ! Une drache, comme y disent au ch'Nord. Mieux vaut faire à manger fissa, ça va tomber.
Heureus'ment, Capu et Koya se mirent vite au turbin.

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Eirik_gjermund

Les reproches entre Koya et Shilane fusaient et Eirk ne comptait pas s'en mêler. Histoire de famille. Pas son problème. Si ça dégénérait, il serai là. Qu'ils gueulent. Il fallait percer les abcès et ça piquait toujours.
Le Nordique câlinait Hund tout en enchaînant les verre de whisky. Eirik tenait très bien l'alcool. Pas de soucis. L'habitude...

Quand le frère et la sœur se calmèrent, tout trois reprirent le jeu. Koya était agile ! Eirik, moins. Il pouvait lancer une hachette en plein dans la tête d'une cible mouvante. Ce n'étaient pas les même muscles ni le même œil. Eirik vidait les verres de whisky d'un trait !
J'ai encore la loupe ! Skittent spill * !
Eirik avait la loupe parce qu'il loupait ses tirs. Le Scandinave modifiait les expressions françaises bien malgré lui. Foutue langue !

Aisling et Kemiha revirent. Sans commentaire. Ce n'était pas ses histoires. La meneuse s'assit en se mettant à l'aise et se servit généreusement ! Eirk se relayait souvent pour la garde avec Kymon. Eirik avait envie de profiter de sa soirée lui aussi !
Moi aussi je bois ce soir.
Kem se leva pour appeler Capucine et Kymon. Elle lui cassa les oreilles.
Tu devrais leur foutre la paix. Ils font connaissance.
Eirik grogna. S'il avait été du genre à faire la cour il n'aimerait pas que des cris le rappellent comme un petit chien.
Le temps aidant, le Barbu s'était presque fait aux lubies de Kemiha. Il avait parfois du mal à la supporter mais il prenait sur lui. Eirik se resservit et les deux remontèrent avec un grand seau bien plein. Il avait l'habitude des coquillages et du poisson cru. C'était meilleur mariné ou fumé.

Personne ne semblait vouloir se taper la garde de cette nuit ! Sauf Koya. Et Aisling qui demanda Shilane même s'il devait boire, comme un besoin urgent. Eirik voyait le petit jeu des deux femmes, pas subtiles. Eirik ne se proposa pas pour la garde.
Les deux plus petites femelles allaient s'occuper de la cuisine. Har ! Bon. Seul, Eirik se nourrissait de pain, fromage, jambon ou viande séchée et de biscuits secs. Voire de chasse. Il ne connaissait rien aux plantes et aux champignons de ce pays. Il essayait de manger dans des auberges plutôt.
Eirik avait découpé de beaux filets sans arêtes. Que les femmes se débrouillent avec ça. Mais vite parce que le poisson n'attendrait pas indéfiniment.
J'irais pêcher demain si besoin. On pars tôt, Kem ? Je veux profiter d'un matin tranquille.
Le meneuse les entraînait trop vite à son goût.
On devrait rester deux nuits ici. On est biens.

BRRRROUMMM

Drit, stormen !
Non ! Eirik regarda le ciel, menaçant à l'ouest. Les marins devaient déjà avoir la pluie. Eirik n'avait vraiment pas envie de s'entasser dans la roulotte ! Il ne voulait pas être trempé non plus.
Faire à manger vite... Ranger les choses inutiles. J'aide. Kem, je peux faire quoi ?
La roulotte était la maison de Kemiha et pas la sienne. Elle était organisée. Lui aussi. Mais c'était pas chez lui. Cette fois il accepterait les ordres. Pourvu que l'orage soit de passage !

Skittent spill = sale jeu en Norvégien / Drit, stormen = merde, un orage, en Norvégien

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Sa langue natale

Kemiha_del_showk

Kemiha était pantelante. En paix. Sauf en appelant Capu & Ky. A nouveau assise, elle posa ses jambes sur un tabouret. Des jambes courbaturées. Elle laissa les autres causer. Boire pas boire, garde, pas garde... Rien à péter.

Par contre ne comptez pas sur moi pour décoquiller vos coquillages... Capu et moi n'aimons pas ça, laissez-nous hors de cette histoire...
J'aime pas les huîtres. Ça fait longtemps ! Je goûterais. Histoire de voir si mes goûts changent.
Pourquoi pas ? C'était l'aspect qui la dérangeait. Comme un gros glaviot. Une ressemblance récurrente chez beaucoup de non-amateurs !
Vous connaissez la différence entre une moule & une huître ?!
Silence & petit sourire.
Quarante ans !
Mauvais humour, bonjour ! Comprenne qui pourra.

Kymon avait besoin de souffler ? Bien normal. Koya & Aisling se proposèrent. Shil ? Peut-être. Kem pensait que la Celte & le jeune Kamani avaient à parler.

Vous avez tous faim ? Je sers ? Tu as du citron, Kem ? Mais, ce serai meilleur avec un peu de légumes. Nous avons des carottes, des artichauts, du fenouil... Le poisson c'est bon avec du fenouil ! Qu'en pensez-vous ? Avec un peu d'oignons, non ? de l'ail ? Proposa Koya en invitant Capu à la tâche.
Kemiha leur fit un grand sourire !
J'ai très, très faim ! Et cette odeur de poisson, mmh ! Je m'en régale d'avance ! Épatez-nous Mesdemoiselles ! J'ai tout ce qu'il faut dans le placard tout à droite, en haut.
Pas question de se lever ! Koya regarda Aisling & elle.
Vous avez eu des problèmes ?
Pas le moins du monde. On a un peu chahuté.
Kemiha regarda Aisling & se mit à sourire.

J'irais pêcher demain si besoin. On pars tôt, Kem ? Je veux profiter d'un matin tranquille.
On devrait rester deux nuits ici. On est biens.
Mouais. T'as bien raison. On devrait profiter. Faire la grasse matinée... Bonne idée !

Vint le tonnerre & des râleries.
Ho, calmez-vous. J'ai des tiges en haut de la roulotte et un auvent. S'il y a trop de vent, des bâches, et on a la roulotte. On y sera serrés mais mieux qu'au dehors. Relax... Faisons juste à manger rapidement.
Relax ! Pour une fois ! Kem ne voulut demander à personne la cuisson des filets marins. Capu & Koya s'occupaient de quoi, déjà ? Kem avait la tête ailleurs.
Bondissant, elle s'isola dans la roulotte. Dix à quinze minutes. Quand elle sortit, un fin nuage de fumée se dispersa rapidement avec le vent. Ses yeux verts avaient le blanc rouge.
La Nomade revint s'asseoir, mine de rien, encore plus apaisée.
Que ça bouge autour d'elle ! Elle comptait bien ne rien faire !

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Capucine_

KYMON ! CAPUCINE !
Le gong avait retenti, l'heure de la récré était fini.

Le retour ne fut pas plus aisé que la descente, la roussette ne sentais plus ses jambes. Et encore une fois la main de Ky ne lâcha pas la sienne.
Le souffle court et les joues toutes roses autant de bonheur que d'effort, Capu accueillit avec plaisir les sourires de leurs compagnons de voyage.

Si quelqu'un trouve un doigt dans l'seau, c'est pas le mien ! Lança t elle en riant.
Un des petits crabes avait bien tenté de lui grignoter le bout de l'index, mais par chance, il l'avait raté de peu.

Après avoir remis le seau et son contenu, délicat, Ky s'empressait de lui offrir à boire
Qu'est-ce que tu veux boire ?
Inutile de chercher une boisson qui lui tournerait la tête, le charme de Kymon suffisait à cela, et pourtant elle ne dirait pas non à un petit verre pour parfaire cette si belle journée.
Je veux bien un peu de la liqueur de Kem s'il te plait. Le sourire qui accompagnait sa demande aurait rendu jalouse Aphrodite en personne !

Une délicieuse odeur de poisson grillé vint lui chatouiller les narines.
D'ailleurs Koya n'avait pas laissé planer longtemps le mystère sur leur réussite à la pêche.

Wouhaaaa on va se régaler ce soir !

Non pas qu'elle soit nunuche, mais la tenue de Kem et les cheveux ébouriffés d'Ais ne lui sautèrent pas aux yeux. Pour elle c'était normal de se débrailler quand on s'activait mais par contre la jolie tenue de Koya, ça elle la repéra immédiatement.
Elle avait les yeux brillant d'admiration en regardant la petite marseillaise virevolter en parlant cuisine.

Vous avez tous faim ? Je sers ? Tu as du citron, Kem ? Mais, ce serai meilleur avec un peu de légumes. Nous avons des carottes, des artichauts, du fenouil... Le poisson c'est bon avec du fenouil ! Qu'en pensez-vous ? Avec un peu d'oignons, non ? de l'ail ?

Tu m'aiderais ? Je te penses meilleure cuisinière que moi !

Et quand cette dernière lui proposa de faire la popote ensemble, la roussette se mit immédiatement au garde à vous.

Tu ne pourrais me faire plus plaisir Koya!

Laissant le reste du groupe discuter chien et brigands, Capu fila chercher sa sacoche.
Puis rassemblant marmites, grille et autres ustensiles, les deux filles se mirent au travail.

Koya avait réuni les légumes et Capu n'avait eu qu'à ranimer les braises pour faire repartir le feu de plus belle.
Puis ses cheveux fous relevés à la va vite, elle s’appliqua à couper carottes et fenouil après un larmoyant découpage d'oignons.

Ch'suis pas triste hein... C'est ces trucs... Ca'm'fait toujours pareil.
Un peu de saindoux au fond de la marmite pour leur donner une jolie couleur et quand les légumes commencèrent à fondre une bonne odeur se répandit dans le camp.

L'apprenti cuisinière ajouta alors les épices qu'elle gardait précieusement dans sa bourse.
J'avais piquer quelques épices à la cuisinière d'ma mère, la tambouille de l'armée c'est pas top.
Une pincée de nigelle, une autre de curcuma et un peu de sel pour relever le tout.

Un petit clin d'oeil à Koya et elle lui tendit la grosse cuillère en bois.
A toi si tu veux bien. J'espère que je ne vais pas vous empoisonner, j'ai pas des tonnes d'expérience tu sais.
Un bonheur simple se lisait sur le minois de la roussette, heureuse de pouvoir mettre la main à la patte pour satisfaire l'estomac de ses compagnons.

Les émeraudes couvrirent le reste du groupe d'un regard emplit d'affection.
C'est bon d'être avec vous soupira t elle doucement et les yeux se firent encore plus doux quand ils se posèrent sur Kymon.
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Koya.kamani

Ah mince ! Eirik aussi aimait les coquillages ! Non, tant mieux ! Koya ne voulait pas les déguster seule.
Kymon et "sa fiancée" ?!! Capucine ? Si son frère avait demandé Capu en mariage, le mufle ne lui en avait rien dit ! Koya rit. Le Nordique avait parfois des problèmes avec le français. Ceci dit... Ils formeraient un joli couple. C'étaient bien les seuls du groupe !

Koya s'enferma dans la roulotte et s'habilla joliment. Shil bondit !
Qu'est-ce qu'il t'arrive ?? Tu vas où comme ça ? Tu restes là !
Hé ho !
Koya prit la mouche et ses joues se teintèrent de rose foncé.
Déjà, je fais ce-que-je-veux ! Je n'ai pas eu besoin de toi pour me promener seule ! Pendant des années ! Je vais où je veux ! Surtout que je comptais rester ici ! Tu as du mal à comprendre une femme qui veut se sentir belle ?! Alors ne t'étonnes pas de les perdre. Sagouin.
Ses exclamations n'étaient pas très délicates pour son frère si susceptible... La Brune, impulsive comme son père, ne saisissait pas toujours la portée de ses mots. Shil avait été froissé du départ d'Ais avec Kem. Koya aurait du fermer sa grande bouche de Marseillaise ! Mais non ! Il l'avait mise en rogne ! C'était de sa faute à lui !
Pourquoi Kymon et lui étaient si pénibles ? Koya avait vécu longtemps sans eux, seule, comme une grande. Alors, qu'ils cessent leur jeu ridicule de protecteurs !

Un concours de qui y mettra le plus de pierres ?
Celui qui rate boit !
La petite Kamani sourit enfin. Merci Eirik ! Mais Shilane ne sortit que deux verres.
Tu ne devrais pas jouer, Koya. Il faut de l'adresse et tenir l'alcool !
QUOI ?! Non mais tu te fous de ma gueule, là ?!!
Oui. Exprès ! Mais c'était pour la taquiner. Non ? Koya sortit un troisième verre, le remplit de vin et vint se placer les pieds contre la ligne tracée sur la terre. Caillou, en main, elle visa tira.
TING !
Gagné !
Ah ! Prends ça, salopiot !
La chance du débutant... Koya eut à terminer au moins trois verres.
Le soleil breton pouvait être dru. Puis l'ombre vint. Ouf ! Le jeu continua encore, les ratés aussi, les verres bus aussi...

Kemiha et Aisling revinrent. Koya ne comprenait pas leur tenue.
La blonde vint embrasser Shil sur la joue en l'encourageant. Quoi ? Pourquoi ?
Vous avez eu des problèmes ?
Leurs tenues étaient toutes défaites et elles avaient les mains vides. Kemiha ne remarqua pas que Koya s'était changée, mais elle ne lui en voulu pas. Elle cria après Kymon et Capucine, puis enleva ses bottes et prévint que ce soir, elle buvait ! D'accooord...

Les deux manquants remontèrent. Chargés !
Remercions Capu pour les favouilles ! Je me suis occupé de vos dégoûtants mollusques... Oh, mais ça sent bon le poisson ! Vous avez fait bonne pêche ?
Koya fit un petit bond pour biser son frère et n'eut pas besoin de sauter pour biser Capu.
Vous êtes trop forts ! Merci ! Et oui, la pêche fut très bonne ! Shil et moi, on s'est bien démerdés. Eirik a fait les filets. Il ne faudrait pas tarder à les manger.
Kymon fut très clair sur la préparation des coquillages.
Laissez-les dans l'eau, je m'en occuperait. Un peu de citron suffira pour les huîtres crues.
Kem devait bien avoir de quoi cuire les moules... Plus tard !
Le plus grand des Kamani se servit, Capu et lui.
Shil, tu ne veux pas t'occuper de la garde ? J'ai besoin de souffler.
Ce que...
Silence, Koya !
Eirik, Shil et moi avons déjà pas mal bu. Mais j'arrête. Je prendrais la garde.
Silence ? Ah ben non. Koya était à peine éméchée. Si elle cessait de boire maintenant, elle serai claire. Devrait-elle veiller toute la nuit ? Toute seule ? Elle le pouvait... Mais au départ de demain, elle irait dormir tout du long dans la roulotte !

Vous avez tous faim ? Je sers ? Tu as du citron, Kem ? Mais, ce serai meilleur avec un peu de légumes. Nous avons des carottes, des artichauts, du fenouil... Le poisson c'est bon avec du fenouil ! Qu'en pensez-vous ? Avec un peu d'oignons, non ? de l'ail ?
Kemiha avait deux marmites, une grille et une sorte de poêle. Cuisiner en voyage, c'était très différent que chez soi... Koya se tourna vers Capucine, selon elle, la plus capable de faire de bons petits plats ! Et à deux, ça irait plus vite !
Tu m'aiderais ? Je te penses meilleure cuisinière que moi !
Et puis Koya ne dirait pas non à un petit moment avec Capu.

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Shilane

Non, Shilane n'était pas vexé ! Si... Mais chut. Même s'il le dissimulait mal. Il apostropha une Koya bien trop jolie.
Hé ho ! Déjà, je fais ce-que-je-veux ! Je n'ai pas eu besoin de toi pour me promener seule ! Pendant des années ! Je vais où je veux ! Surtout que je comptais rester ici ! Tu as du mal à comprendre une femme qui veut se sentir belle ?! Alors ne t'étonnes pas de les perdre. Sagouin.
En colère, Shil bondit de son siège, dominant sa toute petite sœur de sa grande taille. Il parla d'un ton calme, perclus d'une colère retenue.
D'où tu te permets d'juger mon rapport avec les femmes ?! D'où ?! Tu t'es cassée car t'as pas su te retenir d'aguicher un bonhomme ! C'est beau l'indépendance ! Cause plus d'ce sujet, ça vaut mieux pour toi, gamine.
Le début d'une dispute... Entre Kamani.

Plus tard, après la tempête, les tempétueux jouaient.
Ais et Kem revinrent. Toute décoiffées, Kem un sein presque à nu, avec un gros suçon. Puis elle vint l'embrasser !
Tu vas gagner !
Shil jeta si fort son caillou dans le gobelet qu'il le renversa. Fin du jeu. Aisling avait du dire à Kemiha d'être gentille avec lui. Il leur faisait pitié. Ou alors... Elles le voulaient pour la prochaine ? La meneuse lui plaisait depuis le début. Ais l'avait eue. Pourquoi pas lui ?! Bordel.

Ce soir, je bois ! Démerdez-vous avec les gardes.
Shil, tu ne veux pas t'occuper de la garde ? J'ai besoin de souffler.
Ce que... Eirik, Shil et moi avons déjà pas mal bu. Mais j'arrête. Je prendrais la garde.
Ouais, voilà. Koya s'en occupe. J'dois boire. Dit-il comme s'il ce fût agi d'un rendez-vous important.
Il ne fallait pas pourrir l'ambiance... Il avait l'alcool joyeux, il devait boire ! Shil se servit un grand verre de whisky, buvant sans retenue.
Koya causa cuisine, mais il s'en foutait. Oui, il aimait les coquillages, et alors ?! Il s'assit près de Kem, loin d'Ais. Non, il ne devait pas agir comme un gamin !

Vous avez eu des problèmes ? Demanda Koya à Ais et Kem.
Shil ricana de sa candeur. Il voulu lui gueuler la vérité mais resta bouche cousue. Sa sœur était une gamine ingénue. Grand bien lui fasse !
Il proposa de resservir chacun, quand un grondement retentit. Le Kamani regarda les deux gros chiens. Non. Puis le ciel.
Merde, j'espère qu'il va pas pleuvoir...

Kemiha_del_showk

Il avait été quatorze heures. Il en en était presque dix-sept. Mais il faisait jour & la brise marine enveloppait chacun.
Kemiha était partie avec Aisling. Elle revenait ébouriffée, un sein presque à nu, les braies de travers, encore plus décoiffée & avec un gros suçon au cou. Ses bottes à la main.
Tout était prêt. La Nomade lissa en vain ses cheveux. Les autres s'étaient occupés à jeter un caillou dans un timbale ! Un jeu récurrent. Amusant. Eirik & Shil buvaient déjà.

Kemiha vint enserrer le cou de Shilane & lui posa une bise sur la joue.
Tu vas gagner !
Kem se décolla & fit un clin d’œil discret à Ais.
Elles ? Kem ? Ais ? Secret. Seuls deux gros suçons sur chacun témoignait de leur proximité.
Nus-pieds, Kem vint près du bord de la falaise :

KYMON ! CAPUCINE !

Tout le monde était en place. Les tourtereaux n'étaient pas en retard.

On est pas pressés!

La Vagablonde ne voulait pas les presser. Kymon était une tête de con. Combien d'avances avait-il refusé ?! Tout ça pour quoi ? L'Amour. Kem n'y croyait pas - plus. Ky, si. De sa mémoire, il avait connu, Louisa, une bourgeoise. Une peste pucelle qui l'était resté. Puis... Kymon avait-il été amoureux de celle-ci ? Peu importait, c'était fini.
Le plus grand des Kamani était plus que libre. Que Capu s'accroche, Ky n'était pas un mec facile !
Kemiha admirait cet homme. Il était bon à marier ! Pourquoi aucune femme ne s'en rendait compte ?!

Pieds nus, Kemiha se servit du vin. Dégoûtée, elle opta pour du whisky.
Ce soir, je bois ! Démerdez-vous avec les gardes.
Kemiha avait beaucoup à penser. Elle voulait oublier. Elle regarda Ais & toucha son suçon.

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Kymon.kamani

Le grand Brun et la petite Roussette discutaient, discutaient... Mais ils n'avaient pas chômé ! L'appel de Kemiha le sortit de son songe éveillé.
Après une remontée très ardue et de l'eau de mer du seau renversée sur la terre meuble, Capucine et Kymon revirent.

Tout le monde était là. Fier et victorieux, le Kamani posa son seau sur la table. S'y débattaient de petits crabes verts parmi de placides coquillages. Moules, huîtres...
Remercions Capu pour les favouilles ! Je me suis occupé de vos dégoûtants mollusques... Oh, mais ça sent bon le poisson ! Vous avez fait bonne pêche ?
Le fumet mit l'eau à la bouche de Kymon. Sa sœur et son frère étaient partis à la pêche et étaient revenus plus tôt... Comme Kemiha et... Ah d'accord.
Les noisettes s'attardèrent sur son amie blonde, défaite mais visiblement contente, un verre de whisky à la main. Aisling aussi était toute décoiffée. Il avait plutôt l'habitude de voir Kem avec des hommes, sans ignorer son léger penchant pour les femmes. Quant à lui, non ! Aucun penchant pour les hommes. Non, non. Kymon respectait ceux qui étaient d'un autre bord mais ce n'était pas sa tasse de vin.

Par contre ne comptez pas sur moi pour décoquiller vos coquillages... Capu et moi n'aimons pas ça, laissez-nous hors de cette histoire...
Il se tourna vers la Belle :
Qu'est-ce que tu veux boire ?
Puis vers les autres :
Shil, tu ne veux pas t'occuper de la garde ? J'ai besoin de souffler.
Kymon était un peu trop souvent dans le rôle de Sam, celui qui ne boit pas. Il ne pensait pas qu'ils risquaient quoi ce soit ici mais que quelqu'un de sobre surveille le tout était une habitude immuable dans le groupe de Kem. Une bonne habitude.
Malgré sa taille et sa carrure, le Kamani s'était déjà frotté défavorablement à des brigands. Avec et sans Kem. Ils n'étaient que deux ou trois... Et les voleurs bien organisés. Kymon avait perdu la dague de son grand-père, et, moins important, écus et nourriture. Ses compagnons aussi avaient eu des pertes. Avec Kem, ils s'étaient fait voler une paire de fois, sans la roulotte heureusement ! Et sans Mardouk. Depuis le chien, il n'y avait pas eu de vols à la connaissance de Kymon. Il n'était pas toujours avec elle.
Il servit Capucine, puis lui.

Kem, depuis que tu as Mardouk, des brigands ont déjà essayé de te voler ? Je me posais la question.
Curieux, il souleva la serviette pour voir les filets de poisson. Depuis le temps qu'il en rêvait !
Mmmh ! Une sacré bonne pêche ! Bravo ! J'ai une faim de loup !

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Koya.kamani

Oh, Shil, mince ! Il était pénible avec sa mauvaise humeur... Mais pas de quoi entamer celle de Koya. Heureuse et joyeuse, ravie d'être là, avec eux tous. Quatre avaient disparu mais c'était fréquent. Certains partaient chasser, d'autres chercher du bois, etc... Alors la Brune ne se sentait pas délaissée du tout. Elle attendait de Kyky et Capu une belle récolte de moules ! Et d'huîtres crues ! Miam ! Moche mais si bon ! Dans ses souvenirs, Kymon l'avait toujours regardé se régaler avec une grimace de dégoût. Il avait changé d'avis ? Dommage, car Koya en aurait moins pour elle...

Elle éclata de rire quand Shil remonta un vieux manteau !
Hé ! Ne le jettes pas, fada ! On va le ramener et le brûler. Il gâche la beauté de cet endroit magnifique.
La Brunette n'aimait pas voir la Nature souillée. Les gens en prendraient conscience un jour. D'ici vingt ans, elle était sûre que ça s'arrangerait et que les Hommes ne souilleraient plus la Nature. L'Homme était un animal intelligent. Il lui fallait juste un peu de temps. Le monde serai tout propre, un jour.
Eirik a vraiment trouvé un très bel endroit. Cette région est magnifique ! Au début, j'étais timide avec Eirik. Je n'avais jamais rencontré un étranger comme lui. Je l'aime bien. Il faut l'apprivoiser, c'est tout. Il ne parle pas beaucoup mais je le trouve très respectueux ! Et respectable. Capu n'a pas eu peur de Hund, tu as vu ? Il a été si câlin... Ses poils sont si doux... Il doit mourir de chaud, peuchère.
Il n'y avait pas que Kemiha a être bavarde. Et Koya voulait renouer avec son frère... Elle avait surtout été proche de Kymon et de Rimokaï, le plus jeune. Le plus vieux, Rykan, avait été comme un second père. Aujourd'hui, il devait avoir... hm... Koya compta dans sa tête. Trente-cinq ans ! Soit dix-huit de plus qu'elle. Le double, quoi. Et son père alors ? La cinquantaine...

Les deux Kamani firent une bonne pêche ! Koya était ravie ! Et Shil de meilleure humeur. Revenus au camp, Eirik était seul mais avait tout fait !
Il voulut s'occuper des poissons, alors Koya s'enferma dans la roulotte pour mettre des habits plus confortables après s'être débarbouillée. Elle portait une jolie jupe rouge, des chausses noires et une chemise pourpre et serrée. Elle s'était coiffée et avait emprunté à Kem un soupçon de parfum à la lavande.

C'est bien beau de voyager. J'ai peu d'occasion d'être coquette alors autant en profiter ! Ça fait du bien ! Je sens bon ! Ce n'est pas l'eau de mer qui me lavera... Je me baignerais demain, c'est certain !

Koya se servit un verre de liqueur faite par Kem. Il était trop tôt pour du whisky ! Quelle heure était-il ? elle leva les yeux vers le soleil de Bretagne. Quinze heures ? Seize ?
Elle mit le vieux manteau à sécher avant de le brûler.

Elle se rappela les dires de Capucine sur son hamac. Elle était phobique des insectes... Koya ne les aimait pas non plus. Surtout les tiques. S'il restait de la place, Koya imiterait Capu. La Roussette n'aimait ni les moules, ni les huîtres ! Tant mieux !
La jeune Kamani se délectait du paysage. Elle ne s'ennuyait pas.
Tu manges des coquillages, Eirik ?

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Eirik_gjermund

Eirik n'avait pas peur des petites bêtes. On ne le savait pas mais chez lui, loin, loin au Nord, les tiques tuaient des rennes. Elles dormaient dans les herbages et attendaient les animaux pour pomper leur sang. Il n'y avait ni scorpions, ni serpents. Les moustiques, petits mais très méchants, infestaient les mares, Il y avait aussi des mouches noires piqueuses, inexistantes ici, Et des moucherons mordeurs. Les insectes n'étaient pas inexistants dans sa semi-toundra ! Sans compter les ours, les loups, les rares félins carnivores...

Capucine le faisait bien rire ! Un lit au dessus du sol ! Bonne idée, et qui aurait de l'avenir, sans doute. Mais pas pour lui. Il préférait la terre et les poils de Hund.
Eirik couvrait les filets frais d'une serviette pour les mouches. L'heure n'était pas venue de manger. Il regretta l'absence de sardines ou de hareng à grignoter. Y en avait-il, ici ? Il savait que la pointe Bretonne était riche de poissons. Eirik gobait les petits poissons, crus. Comme un chat sans dents.

Koya sortit de la roulotte bien habillée. Bizarre. Le Nordique ne comprenait pas. En plus, la petite-sœur avait une grosse poitrine. Ce devait être très inconfortable.

Tu manges des coquillages, Eirik ?
Ya ! Bon ! Que Kymon et sa fiancée en ramènent beaucoup !

Eirik Gjermund n'était pas né de la dernière pluie. Capucine avait séduit Kymon dès le premier regard. C'était un homme droit et respectable. Sans dénigrer Aisling, jamais un Kymon ne serai avec une Aisling. Quant à Kemiha, Eirik le sentait, c'était une sœur. Capucine ressemblait beaucoup à Koya, mais Koya était la sœur de Kymon. Capucine aimait le genre d'homme qu'était Kymon. Ils finiraient ensemble ou essaieraient. A leur comportement, et même leur odeur, Koya et Capucine étaient vierges. Kemiha et Aisling étaient des croqueuses d'hommes et Shilane était "en chien" comme ils disaient. Aisling se désintéressait de Shilane, qui avait des vues non réciproques pour Kemiha qui y préférait Aisling et lui-même. Aisling et Kemiha seraient moins ensemble que Kymon et Capucine mais de façon plus charnelle.
Et lui serai là pour veiller sur tout le monde.
Eirik n'était pas un con.
Il cernait les gens et leurs affinités. Et n'en disait rien.
Il devait prendre Shilane avec lui. Mais Koya ne devait pas être seule. Replaçant le godet, il lança :
Un concours de qui y mettra le plus de pierres ?

Eirik fit une provision de cailloux et en jeta un vers Shil, l'atteignant à la tempe. Il éclata d'un rire grave et rocailleux.

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Sa langue natale

Shilane

Koya avait voulu rentrer avec le manteau sentant la vieille moule. Pour pas gâcher l'paysage. Ma foi, elle n'avait pas tord.
Eirik a vraiment trouvé un très bel endroit. Cette région est magnifique ! Au début, j'étais timide avec Eirik. Je n'avais jamais rencontré un étranger comme lui. Je l'aime bien. Il faut l'apprivoiser, c'est tout. Il ne parle pas beaucoup mais je le trouve très respectueux ! Et respectable. Capu n'a pas eu peur de Hund, tu as vu ? Il a été si câlin... Ses poils sont si doux... Il doit mourir de chaud, peuchère.
Oui, c'est vraiment beau ! Je n'étais jamais venu moi non plus. Si je reviens avec d'autres personnes, je leur montrerais cette crique. Ou peut-être pas ! Faudrait pas qu'elle soit trop connue non plus !
Shil rit en lançant sa ligne.
Eirik ? Oui, c't'un brave gars.
Il se sentait comme un enfant face au Nordique. Shil était puéril, comme beaucoup d'hommes jeunes...

Justement, Eirik fut content de la pêche et Shil content de n'avoir pas à se salir les mains en vidant le poiscaille ! Il avait été bête. Ils auraient dû garder les poissons vivants dans un saut pour les tuer ensuite et avoir des filets 100% frais. Ça avait le sang chaud, un poisson ?
Imitant les habitudes des autres, Shil se déchaussa pour rester pieds nus. Et Koya revint pomponnée !
Qu'est-ce qu'il t'arrive ?? Tu vas où comme ça ? Tu restes là !
Hors de question que sa p'tite sœur aille se balader toute seule comme une grande !

Puis, regardant Eirik, il releva le défi avec le sourire.
Celui qui rate boit !
Il sortit du vin et deux petits verres.
Tu ne devrais pas jouer, Koya. Il faut de l'adresse et tenir l'alcool ! Dit-il en ricanant pour chambrer sa sœur.
Il était tôt ! Il fallait s'occuper !

Eirik_gjermund

Aisling était étonnante ! Eirik ne faisait pas la course à la queue. Il se sentait hors de ces considérations charnelles. Oui, certaines lui plaisaient. Et alors ?! Trop étaient dessus et trop n'avaient pas à voir ça. Koya et Capucine. Elles étaient bien trop jeunes pour tout ça. Eirik avait décidé de veiller sur elles pendant les flirts.
On se montra intéressé par la légende du pays de sa mère. Le Scandinave promit de tout raconter.
Merci pour ce récit. Je m'en souviendrais. Merlin était de ton pays. Je comprends.

A la halte, Capu eut un franc succès avec son hamac ! Eirik grogna.
Hvorfor * ?! Har ! Dormir par terre ! Femmes trop peureuses !
N'exigeons pas des phrases complètes !

Kymon, Capucine. Aisling, Kemiha.
Eirik, Shilane, Koya.
Le moyen Kamani faisait la gueule. Eirik voulait le secouer comme un pruneau ! Sale gosse. Même sa gamine de sœur était plus mature.
Allez pêcher ! Je m'occupe de tout !

Seul, Eirik fouilla la roulotte, sortit tout ce qu'il fallait, vaisselle comprise, s'éloigna à peine pour chercher du bois, délimita le feu, le fit flamber, y planta les piques avec la marmite à côté et les tout petits bocaux d'herbes et d'épices, nourrit les chevaux, leur mit une longe et posa même des rognons pour le chat de Kem ! Il avait presque tout fait.
Restait à venir les pêcheurs et cueilleurs des mollusques...
Har ! Du bon poisson ! Du hareng mariné ? Hélas non. Mais Eirik se réjouissait de manger enfin du poisson ! Si les pêcheurs revenaient bredouilles, il irait lui-même !!

Koya et son frère revinrent avec un seau plein !
Har ! A la bonne heure ! Donnez ! Pas d'arêtes.
Eirik ne laissa personne toucher aux poissons. Avec un couteau spécial, il les ouvrait, les vidait, ôtait l'épine dorsale - mise au feu - et découpait de beaux filets. Blancs, sans écailles et sans arêtes.
Koya.
Ce simple mot voulait dire "Koya, s'il te plaît, pourrais-tu faire cuire ces filets, je te prie ?".

Kymon, Capu, Ais, Kem, n'étaient pas encore de retour.
Har ! Bonne pêche ! Bravo ! Demain, moi j'irais !

* Hvorfor = pourquoi en Norvégien

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Sa langue natale

Capucine_

Son hamac de fortune avait donné des idées à Ais qui avait même essayer ce drôle de lit qui vous berce et vous enveloppe comme un cocon.
J'ai horreur des insectes et mon oncle en a eut marre de m'entendre hurler à la moindre bestiole. C'est lui qui a eut cette idée et je l'en remercie !
Entendre ce géant d'Eirik ce moquer des femmes trop peureuses l'avait bien fait rire.
Eirik tu as vu ta taille et la mienne ? Si y'a une bébête c'est sur que c'est pas à toi qu'elle va s'en prendre.
Capu imaginait sans peine une araignée velue faisant son choix entre se faire talocher par le géant ou prendre le risque de mordre de la chair tendre.. Pas de doute sur la victime de l'attaque arachnide.
Les cuisses d'Ais en était la parfaite illustration. La roussette dégaina direct son petit pot magique.
Tiens si tu veux, c'est magique sur les piqures et ca sent super bon la lavande. C'était volontiers que Capu pouvait partager ce remède tout simple qu'elle avait appris des religieuses en Provence, un peu de cire d'abeille pour la consistance, un soupçon de miel et de l'essence de lavande pour la cicatrisation et les démangeaisons.
Boutons, petites écorchures, légères brulures, ça allait sur bien des petits bobos de tout les jours et elle ne s'en séparait jamais.

Les occasions de rigoler ne manquaient pas, comme le moment où le chiot de Koya avait choisi la tombe d'un magicien pour aller faire son pissou, ponctuant à sa façon le récit d'Aisling. Un récit qui pourtant avait captivité l'imagination débordante de Capu.
Koya je crois que ton chien préfère la réalité aux légendes se marra la petite roussette sans aucune mesquinerie.
Capu aimait beaucoup ce magnifique chiot plein de vie et comme tout les autres animaux du groupe elle lui réservait régulièrement de petites friandises. Depuis les pommes de Kem, la jeune femme avait bien compris que le meilleur chemin pour se faire des amis, c'était le ventre !

Quand Eirik leur trouva le lieu idéal pour établir le campement aux abords d'une crique à tomber, le rituel du groupe changea. D'habitude chacun mettait la main à la patte pour établir le camp, mais une brusque envie d'école buissonnière sembla s'emparer de nombre d'entre eux qui après avoir paré au plus pressé se prirent d'un fort désir de promenade.
Ais et Kem avaient les premières quittaient le camp pour une exploration du coin,
quand le grand et si plaisant Kymon lui proposa d'aller à la pêche aux coquillages

Les encouragements de Koya la motivèrent.
Je laisse les huitres à ton frère, j'ai horreur de ces choses toutes gluantes... Une grande grimace venant illustrer son propos avant que Ky ne l'entraine vers la plage.
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Koya.kamani

Si Koya avait manqué de confiance en elle, elle se serai sentie petite, insignifiante et sans talents. Mais la Brunette avait un mental de vainqueur ! Elle était impressionnée par les deux blondes. Elle écoutait Aisling, très intéressée !
Tu en sais des choses ! J'aime beaucoup les légendes celtes mais je ne savais pas tout ç... Ahamé ! Reviens ici ! Ici !
Le petit chiot joyeux s'était précipité vers les roches de la tombe pour la profaner de son urine ! Koya lui courut après et eut un frisson en s'approchant de la tombe. Tout ses poils se dressèrent et son ventre se contracta étrangement. Un sentiment bizarre l'envahit.
Prenant Aha dans ses bras, la Brunette revint vite près des autres !
Je ne sais pas comment l'expliquer mais cet endroit est... chargé. Je ne sais pas comment dire... Il faut empêcher les chiens de faire pipi dessus.
Koya n'aimerait pas qu'on pisse sur sa tombe !

Le Nordique les emmena à une crique splendide ! La petite Marseillaise se promit de descendre se baigner, plus tard. Deux groupes se formèrent, laissant Shil, Eirik et elle-même.
Alors je vais m'occuper de tout installer et de veiller au grain ! J'espère que vous attraperez assez de mollusques ! Dit-elle à Kyky et Capu.
Il restait Shil et Eirik...
Je mangerais bien du poisson, pour changer ! Shil, tu viens avec moi ? Ça ne te gêne pas, Eirik ? On va tout préparer avant d'y aller
Koya sentait que si elle laissait Shilane tout seul, il se sentirait mis à l'écart... Elle se trompait peut-être. Kem avait trois cannes à pêche mais il fallait que quelqu'un reste avec la roulotte et les animaux...

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Shilane

Shil s'intégrait assez bien. Les filles étaient toutes cools, le bâtard ayant un faible pour l'imposante meneuse ! Il n'était pas l'seul... Eirik et Kemiha avaient du succès. Pas lui. Ça le rendait un peu ronchon. Même Ais le délaissait. Intéressée par Eirik ou, et Kem... Et lui ? Des clous ! Capucine était comme Koya, à l'écart. Et Kymon, aussi. Puis la roussette et son frère partirent tout les deux... Shil n'était pas jaloux. Si jolie et si avenante soit-elle, Shil ne le voyait pas comme une conquête.
Quand Ais et Kem disparurent sans trop de raisons, le bâtard se mit à bouder. Il posa un verre sur un rocher et tentait de lancer à l'intérieur des petits cailloux.

Je mangerais bien du poisson, pour changer ! Shil, tu viens avec moi ? Ça ne te gêne pas, Eirik ? On va tout préparer avant d'y aller.
Grmpf.
Il ne leva pas son cul pour aider, trop occupé à viser le verre. Il réussit quelques fois et son moral s'améliorait dès que le petit caillou tombait dans le godet.
Koya vint le voir avec son si beau sourire, deux cannes à pêche dans les main. Shil la regarda d'un œil morne, ne voulant pas montrer son changement d'humeur. Ais avait peut-être raison... Était-il un gamin ?
D'accord, d'accord. Je viens.

Ils descendirent à la plage par un sentier opposé par celui pris par Kymon et Capucine. Ils ne devraient pas se croiser, normalement.
Juste avant d'atteindre le sable, le frère et la sœur déterrent de beaux asticots bretons. C'était l'heure de la pêche ! Shil avait presque retrouvé le moral.
Nan, j'fais pas la gueule... Tu peux pas comprendre, Koya. C'est pas grave, va. Puis t'es là, toi ! Ça mords ! J'en ai un !
Soudain heureux, Shil tira, moulina. Et remonta un vieux manteau ! Il poussa un bref cri de rage et envoya valser le vêtement détrempé.
J'suis maudit, ma parole !
Heureusement pour son humeur, aussi changeante que celle de son frère Kanaji, la suite fut plus heureuse. Il ramena trois belles dorades et une jolie sole. Il relâcha les poissons pas nés.
Koya pêcha un énorme bar et Shil dut l'aider à le remonter, puis deux cabillauds. Sept poissons, sept personnes ! Pour de gros, gros appétits... Surtout le bar. Il nourrirait deux hommes. Shil mangeait moins en été, contrairement à Kymon.
Il assoma les poissons en leur tapant la tête contre un rocher, évitant ça à Koya. Ils remontèrent sans croiser personne. Shilane était à nouveau de bonne humeur.
Qu'Aisling et Kemiha baisent avec la Terre entière, il s'en battait les roufles !
Presque...

Kymon.kamani

Le grand Kamani entendit son frère et sa sœur parler du Père. Il se raidit. Lamar Kamani n'était pas un tendre ! Leur mère, Franie, le tempérait. Elle morte, rien ne retenait les grosses colères du Père. Il était buté, impulsif, bagarreur. Autant de traits que Kymon n'avait pas. Sauf poussé à bout ! Mais il en fallait ! Lamar était à peine plus petit que Kymon, et de tout ses fils, il était le plus grand. Trop grand ! Deux mètres cinq. Le plus nain des hommes Kamani était Rimokaï, un mètre quatre-vingt-quinze. Et Koya ? Même la Mère était plus grande... Kymon était parti avant la rixe entre sa sœur et le Père. Sinon, il l'aurait protégée... En revanche, il connaissait très bien le parcours de Shjlane "le bâtard". Contre toute attente, le Père ne l'avait pas plus violenté que ses fils légitimes.
Un soir, à seize ans, Kymon était rentré ivre. Le Père l'avait coincé au mur. Après une tirade longue de postillon, le Père l'avait giflé. Et Kymon l'avait poussé si fort que Lamar en avait renversé la table et les couverts, cul à terre. Insuffisant pour impressionner le bonhomme. Pour la première fois, Kymon s'était battu avec son père. Un vrai pugilat ! Kanaji, Kalan et Rimokaï avaient dû les séparer, de force. Koya hurlait. Koya s'était mise au milieu. Après cette joute, Lamar avait invité Kymon à se barrer.
Tu es assez fort pour me battre. Va faire ta vie, fils.
Ce qu'il fit. Laissant Koya. Le Père ne l'avait jamais violentée. Elle. Elle seule. Jamais une baffe. Jamais un coup de poing. Ivre, Lamar battait ses enfants. Une fois grands enfants, il se calmait, se contentant de tout casser dans la maison.

Kymon Kamani aspirait à un foyer paisible. Il pensait qu'éduquer un enfant sans le frapper était possible. Son regard noir calmait tout le monde ! Il ne voulait pas d'une famille divisée. Il voulait aimer sa femme, ses filles, ses fils, tout faire pour eux, jusqu'à sa mort et au delà. Il ne voulait pas être son père.
Un jour, une femme viendrait. Un jour, il l'aimerait. Un jour, il l'épouserait. Un jour, il lui ferait des enfants.

Le Kamani songeait à tout cela, près du feu, en écoutant les autres. Puis Kem fit un numéro et il agita la symballe. Kymon savait changer les roues d'une charrette, chasser, faire du feu avec du bois vert, refaire une maison du toit au plafond, sculpter des meubles. Pas jouer de la musique. Encore moins chanter ! Il essaya des "mmh", "mmh" mais il avait la voix d'un adolescent qui muait. Presque gêné, il tendit la symballe à sa sœur.
Eirik chanta à son tour et Kymon fut ému. Il adora ce chant et la voix du chanteur. Il l'applaudit !

Très tôt le matin, Eirik vint le secouer. Kymon ne dormait pas mais il laissa sa place volontiers et dormit au moins trois heures.

[ Brest ]

Kymon écouta Aisling avec attention. C'était très intéressant ! Le Marseillais n'était jamais venu à Brest. Il s'adressa à Eirk :
Tu nous raconteras l'histoire de ton Va... Mage ?

Ils arrivèrent à un bel endroit. Un chemin sinueux descendait vers la plage. Les tâches furent réparties puis Ais embarqua Kem. Il était vraiment tôt.
Que diriez-vous d'huîtres, moules, coquillages et crabes ?
C'était altruiste. Kymon ne mangeait pas de coquillages. Avec un sourire, il se tourna vers Capu :
Tu viens avec moi ?
Pourvu qu'elle dise oui...

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Eirik_gjermund

Eirik regardait Kem s'étirer... Elle était souple... Pleine de potentiel...
Ton pays ne te manque pas trop ?
Il tourna sa large face vers Capucine.
Hva * ? Mon pays ? Si, un peu. La nourriture, un peu. Nos étés. Chez vous c'est Djevelen * qui fait goûter son Enfer. J'aime vos hivers. Ils sont très doux. Je les passe à la montagne. Chez moi, j'habite loin au nord et en été, il fait le printemps du sud de ici. Hund aime la neige.
C'était son plus long monologue depuis son arrivée. La petite blonde-rousse caressait Hund et sa main était avalée par les longs poils, si bien qu'on la dirait manchote ! Eirik vint frotter les côtes de son molosse avec ses ongles dur comme bois et Hund agita une patte arrière de façon frénétique. Eirik sourit.
Kemiha avait dit de Mardouk que c'était un chien-soldat. C'était vrai. Il était froid comme la lame d'une épée. Hund était un chien-ours. Les ours étaient des bêtes pacifiques si on ne les attaquaient pas et s'ils n'avaient pas faim. Eirik, petit, avait déjà vu de vrais ours. Une femelle avec ses petits. Hund savait être doux et câlin, joueur.

Eirik termina cul-sec son verre en réponse au défi muet de Kemiha. Elle voulait jouer, la gamine ? Elle était tombée sur la bonne personne !
Shilane et Koya racontèrent un bout de leur vie. Eirik resta muet. Son père aussi lui avait cassé la gueule. Il n'était pas mort. C'était le rôle d'un père d'éduquer ses enfants. Mais frapper trop fort c'était inutile. Si sa petite-sœur avait vu un homme avant l'âge, Eirik l'aurait menacée, elle et le garçon. Pas besoin d'y péter des dents ! Sauf s'il abusait d'elle...
Koya demanda à Kem de raconter.

Ting. Ting.
Eirik saisit au vol le tambourin.
Ting. Ting.
Il calqua son rythme sur ceux de la Blonde envoûtante. Elle chantait d'une voix juste et dansait divinement. Il en eut plein les yeux ! Elle termina d'une pirouette puis prit son pipeau. Eirik suivit son rythme puis chanta de sa voix profonde. C'était du Finnois, une langue riche de trémolos, complexe, poétique et douce à l'oreille. Pour lui... Il accompagnait les paroles du tambourin.

Eirik se coucha très tard, étalé à même le sol. Il se réveilla une heure plus tard pour permettre à Kymon de grappiller un peu de sommeil. Kymon était un homme responsable et mature.

[ Vers Brest ]

Ils traversèrent les chemins sinueux et enchanteurs de Brocéliande. Eirik les guisa jusqu'à la clairière de la tombe de Merlin sans que la roulotte foule le sol sacré.
Je ne connais pas l'histoire de votre mage... Il devait être très puissant. Il existe un magicien très puissant dans le pays de ma mère. Väinämöinen.
Ils mangèrent puis Eirik les guida jusqu'à une crique mais la roulotte ne pouvait pas y accéder.

Nous serons bien ici. Ikke ? Non ?
Eirik traduisit son "non ?" directement. La brise fraîche de l'océan faisait voleter ses cheveux. Ses yeux de glace regardèrent les six autres.

* Hva = quoi en Norvégien / Djevelen = Diable en Norvégien

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Sa langue natale

Aisling.

Brest serai LA halte. Il y a tant d'choses à voir ! C'est si agréable. J'connais bien le coin. J'suis Écossaise de naissance, j'ai passé trois ans en Angleterre, le reste à Rieux, Bretagne. Avant le feu.
J'avais vu Kem danser et chanter et d'un coup, Eirik m'intéressait moins. Si, toujours. Mais moins. Pôv' Shil. Il est beau, bon amant. J'le conseille. Mais j'en ai fais l'tour.

On traverse Brocéliande. Vrai, c'est magnifique ! Et la tombe de Merlin.
_ Je ne connais pas l'histoire de votre mage... Il devait être très puissant. Il existe un magicien très puissant dans le pays de ma mère. Väinämöinen.
_ Je n'connais pas Vaynamonaine, mais un peu l'histoire de Merlin.
J'raconte pendant qu'on mange :
_ On l’appelle Merlin l'Enchanteur, mais aussi Myrddyn Wyltt ou Merlinus Calendonensis. Sans doute venant de la Calédonie, soit l'ancienne Ecosse. Un poto quoi !
J'irigole. Eh oui, la Calédonie c'est l'ex nom de ma patrie. J'croque un cuissot et j'poursuis :
_ C'était un homme qui des bois qui passait pour fou. La nature et les astres lui ont donné un très grand pouvoir magique. On dit que sa mère était humaine et son père un démon... Ce qui est bien plus connu, c'est sa relation avec le Roi Arthur. Comment savoir si c'est vrai ou non ?!
J'soupire. J'souris. Pour la légende du Roi Arthur, qu'ils se brossent ! C'trop long !

Eirik nous amène a un endroit super joli. Bravo l'Nordique !
_ Parfait pour moi !
J'regarde Capu et j'y agite l'index comme à un gosse fripon.
_ T'es une maline, toi ! L'est trop bien ton hamac ! R'gardez-moi ça !
J'remonte mes braies jusque tout en haut d'ma longue cuisse musclée, piqueté d'boutons rouges. Moustiques, araignées ? Autre ? J'en sais foutre rien. J'regarde autour.
_ Y'aura pas assez d'arbres pour tous ! J'réserve ceux là !
Magnanime, j'laise les meilleurs à Capu. Le coin n'manque pas d'arbres. On peut attacher une sangle d'un hamac au même arbre.

Le rituel se fait. Chevaux, chiens, bois, feu, bouffe, etc... Kem vide sa roulotte pour sortir le barda. J'la zieute. 'Va pas s'en sortir comme ça, celle-là !
_ Kem ? On va faire un tour ?
J'm'embarrasse pas d'excuses à la con. En plus, il est vraiment tôt. Le moment idéal pour faire connaissance !

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Kemiha_del_showk

Tout était installé. La petite table débordait ! Certains avaient leurs assiettes sur leurs genoux. Kemiha voyageait souvent par quatre, voire cinq. Sept ?! Rarement ! Peut-être une fois. Kymon n'était pas encore là. Ou si ? Elle ne se souvenait plus... Sa mémoire, au fil des ans, avait foutu le camp !
La Vagablonde vit Kymon se mettre au vin. Elle l'en remercia d'un regard. Ce n'était ni son frère, ni son mec. C'était bien mieux. Kem avait besoin de relâcher la pression ! Ils étaient au complet. Enfin ! il ne fallait pas croire ! Elle se barbait elle-même. Sauf pour présenter ses animaux...
Capucine était la dernière. Elle allait prendre ses marques. Kem n'aurait plus besoin de faire ses discours éculés. Éculés ?! Pas pour tout nouveau venu, voilà pourquoi elle persistait.

N'ayant envie de s'occuper de rien, la Kem enleva ses bottes. Ses pieds étaient pâles, petits, les ongles courts.. moites. Ses orteils se plantèrent dans l'herbe & la terre. Que c'était vivifiant ! Épuisée, silencieuse - pour une fois - elle laissa tout le monde faire & tout le monde parler. Elle, elle soupirait d'aise. Elle songeait à Brest, tout en écoutant d'une oreille les autres.
Elle voyait Capu apprivoiser Hund. Kymon se raconter en marchant sur des œufs. Koya devenir colère. Shil dire qu'il était bâtard. Tout ça... Tout ça, le temps de boire au moins trois verres.

Et toi, Kem, comment es-tu devenue une si grande voyageuse ?
Les iris d'un vert pourtouré d'or se tournèrent vers la plus jolie des brunes. Rêveuse, Kem mit un temps pour imprimer :
Je.. Que.. Qui.. Mmm... Moi ? Ah. Euh oui. Ah ! Ben oui.
Quelle éloquence ! Kemiha étira ses jambes, posa ses mains sur ses orteils, jambe tendue, fit de même avec l'autre jambe et grogna. Avant de répondre, elle but.
Ce serai trop long à expliquer. Vous voulez savoir ? Juste un peu ?
Kemiha se leva, jeta une bûche dans le feu pour en faire de belles flammes.
Elle disparut un instant dans sa roulotte, et en sortit avec un "ting" double. Un grelot était accroché à sa cheville nue et à son poignet gauche. Elle tenait un petit tambour de peau. Elle le donna à Eirik. Un cercle de tintement fut lancé à qui veut veut.

Kemiha tapa du pied.
Ting. Ting. Fit son grelot. Donnant le rythme, elle attendit les autres. Elle pirouetta. Le feu faisait luire ses cheveux d'un blond de feu.

Je suis née en hiver, quand même l'aube n'est pas claire.
Abandonnée par mes parents, recueillie par une sorcière.

Et Kem de taper du pied, de virevolter, doucement. Les rimes n'étaient pas son fort, ils le verraient vite. Danseuse, pas poète.
Ma famille fut des parias
Des jongleurs, des précepteurs, des soldats
J'ai vécu dans les bois
Je mourrais dans les bois
J'y ai mes amis
Aucun ennemis
Je sais danser, chanter,
Je l'ai appris
Avec mes grelots je le fait
Quand je danse, souris !

Kemiha fit une nouvelle pirouette, transcendant son corps de femme-mère. Sur ses deux pieds nus, elle tourna, tourna, tourna, à force de "ting ting ting". Elle s'arrêta vivement et ses bras hâlés entourèrent son corps pulpeux pour s'en défaire, telle une pieuvre. Son bassin s’immobilisa. Puis ses jambes. Pas bouger !
Sans que ses mains touchent le sol, la Pulpeuse s'accroupit en une vague de mouvements soyeux. Elle sourit à chacun, & chacun pu voir ses canines un peu plus effilées que la normale. Lui donnant un air carnassier.

Koya. Je suis née pour être ce que je suis. Les Dieux, les Astres, qu'importe.
Et un sourire à la petite Kamani. Puis Kem sortit de sa poche son pipeau et invita les autres à se joindre à sa mélodie joyeuse.

Le lendemain, Kem proposa des tisanes pour la gueule-de-bois. Elle en but la première !
Avant le départ, la Pulpeuse prit la Rousette à partie :
Je suis ravie de t'avoir avec nous, Capu. Tu es vraiment sympathique. Tu te ferais des amis partout ! Mais tiens, prends quand même ces pommes pour Chouchen...
Si tu as mal aux fesses, on échange nos places, d'accord ? Kymon te montrera comment conduire, ou bien tu profiteras juste de l'inconfort ! Il est possible que je te demande Chouchen... Le banc conducteur n'est pas terribe, mais moins chaud entre les cuisses.
Pas de sous-entendu. Clair. Net. Quand Capu n'était pas là, Kem montait parfois Chouchen. Peut-être que la jeune-fille serai tentée de troquer un tape-cul contre un autre.

A l'entrée de Brest, Kem questionna veux y étant déjà venus :
Où nous arrêtons-nous ? Je vous fais confiance ! Je veux voir Brocéliande & la tombe de Merlin ! Vous savez où c'est ?

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Koya.kamani

Oh, mais tout le monde l'oubliait, à Koya ! Rebutante à cause de ses deux grands-frères ici présents ? Sans doute que oui. Et si un tel plaisait à une telle et vice-versa, Koya elle, n'avait personne en vue dans ce groupe. Elle aimait les hommes, juste les hommes, mais voyait combien les trois autres femmes étaient belles. Elles ne l'attiraient pas... Niveau hommes, plus de la moitié étaient de sa famille ! Pauvre Koya... Ce voyage ne serai pas un site de rencontre amoureuse pour elle. Juste une bonne grosse tournante d'amitiés. Elle l'espérait.
Elle s'était tout de suite sentie à l'aise avec Capucine ! Tout de suite. Elles devaient avoir beaucoup de points communs, la Brune en était sûre. Elle avait remarqué que les hommes la regardaient. C'était bien normal. Koya voyait les regards des hommes sur les autres femmes, jamais sur elle-même. Ils lui passaient au dessus. Elle n'était pas stupide, simplement pas assez entraînée. Elle avait déjà flirté... Pour le reste, la petite Kamani attendait le grand Amour... Il n'était pas dans ce groupe... Déjà, car peu portée sur l'inceste, si beaux soient ses frérots ! Et Eirik n'aurait que faire d'une gamine comme elle. C'était réciproque. Koya l'aimait bien, mais l'Amour de sa Vie ne serai pas un Eirik.
La petit Tribun voyageait sans arrières-pensées. Il valait mieux, sinon elle aurait été déçue. Question amitié, elle était enchantée !

Aisling avait tout perdu à Rieux, plus jeune. Oh, la pauvre... Elle comprenait qu'elle ne veuille pas s'approcher de cette ville !
Pour la halte, Koya demanda un whisky. C'était son péché mignon. La Marseillaise tenait l'alcool pour son petit gabarit ! Plus jeune, elle avait écumé les tavernes puantes des ports de la citée Phocéenne. Elle y buvait du tord-boyaux, puis un marin très âgé, au moins trente-cinq ans ! l'avait initiée aux bons whiskys. A cette époque, Koya avait tâté nombre de testicules, pour les tordre ! Les marins avaient les mains baladeuses et ses quatorze ans ne les rebutaient pas ! C'était bien loin tout ça.

Avec son whisky, Koya demanda sa viande bleue. On la pensait portée sur les alcools légers et sur le sucré. Pas du tout ! La jeune Kamani était pleine de surprises elle aussi.
Elle écouta Capucine puis Kymon puis Shil puis Eirik en caressant Ahamé. C'était bien d'en savoir plus !

C'est vrai que le Père avait la main lourde sur ses fils... Pas sur moi, jamais. Ma mère est morte en me mettant au monde... Le Père m'a beaucoup choyée, à sa façon.
"Le Père". On nommait Lamar ainsi. Un presque pur Marseillais, avec quelques onces de Sicile.
Il ne savait pas lire. C'est ma mère qui a appris à mes grands frères. A moi, c'est Rykan et Kymon qui m'ont appris... Le Père m'a toujours trop protégée... Mes frères aussi !
Si Kymon avait été à côté, Koya lui aurait mit un bon coup de coude !
Mais c'était bien parfois. L'un de mes frères me faisait la misère, hein, Kyk.. Kymon ?
Ouf ! Koya avait failli lâcher le "Kyky" ! Elle but et fit attention à ses paroles car Shil et Ky ne savaient pas tout...
Je me suis enfuie quand j'avais quinze ans. Mon père avait cassé la gueule à mon prétendant. Un jeune-homme galant et joli garçon. Le Père lui a cassé le nez et trois dents pour m'avoir approchée.
Les caresses de Koya sur son chiot se firent moins douces et ses lèvres pleines se pincèrent.
Je suis partie ! Avec ma pouliche. Vers Bordeaux, où vivait ma mère. Puis Mimizan, où je vis toujours. Je m'y plaît beaucoup.
Son visage était redevenu avenant.

Et toi, Kem, comment es-tu devenue une si grande voyageuse ?
Koya termina son verre, et de nombreux autres ! Elle ne se sentait pas capable de veiller pour les tours de garde... Voyant Capu dresser son hamac, elle lui demanda :
Pourquoi tu dors dans ce drap au dessus du sol ?

Cette nuit, la Marseillaise s'enferma avec son chiot et le chat de Kem dans la roulotte et dormit d'un sommeil de plomb !

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Capucine_

Peut-être que tu voudras rester avec nous, qui sait ?
Mais pourquoi le ciel avait il accorder à cet homme une telle voix ? Elle vous caressait et vous enveloppait de sa douceur. Sans savoir pourquoi, dans son ventre une nuée de papillon s'envolaient, chaque fois qu'il s'adressait à elle. Et cela la troublait.

Si le voyage est aussi grand que Kem me la décrit et qu'on voit autant de pays que prévu, ça risque bien oui. J'adore les voyages !

Le grand Kamani lui parla de son enfance à Marseille, de leur famille
Donc vous êtes six avec Koya, regard attendri vers l'unique femme de la tribu sacrée famille !

L'évocation de sa vie laissait penser que c'était un homme qui savait ce qu'il voulait et surtout ce qu'il ne voulait plus. Capucine appréciait cette particularité qui faisait de lui à ses yeux un homme, un vrai.

On aurait pu voir un sourire niais sur son visage, en fait il était juste serein et épanoui. De celui qu'on a quand on se sent vraiment bien.
L'aurait il était tout autant sans sa présence ?

Capucine avait grandit tardivement, enfin dans sa tête hein, parce que niveau centimètre, il en manquait encore.

Au couvent elles n'étaient que des enfants, enchainant les conneries les unes derrières les autres, et rien n'était fait pour mettre en avant la possible féminité des pensionnaires.
Ensuite durant les mois passés au sein de l'armée, alors même que les prémices de ses seins avaient commencé à bourgeonner, on lui avait appris à se bander la poitrine pour qu'aucun homme ne fut tenté par ses atours féminins.
Sans doute avait on voulu la préserver des ardeurs brutes des soldats en campagne.
Poitrine bandée, cheveux coupés, bonnet enfoncé jusqu'aux yeux et vêtements d'hommes.
Sa mère et son oncle veiller sur les "enfants", ne les laissant que rarement trainer avec la soldatesque, mais il fallait bien assurer l'approvisionnement des troupes et dans ces cas là, "l'uniforme" était de rigueur.

Loin d'en être malheureuse, longtemps elle avait pris cela comme un jeu !
Se travestir rendait chaque jour un peu plus pimenté.
Et puis elle avait saigné... Si sa nature c'était longtemps pliée au jeu, elle avait fini par se révéler faisant d'elle une femme.
De la tout avait changé. Et son cœur à son tour avait été transpercer.
Sa mère la jugeant assez mûre lui avait parlé de sa naissance et de son père.

De là tout était partie en vrille, Capucine la première !

Dans le Sud, elle avait appris à apprivoiser son corps, à le découvrir sous le soleil de plomb. Mais le petite cigale était encore bien inconsciente de l’effet qu'il pouvait produire. Elle chantait, elle riait dans la plus tranquille insouciante.
Elle n'était ni bête ni aveugle non juste innocente pourrait on dire.

Et à vrai dire les regards échangés entre certains membres lui étaient invisibles.
Depuis qu'ils l'avaient tous acceptés parmi eux, elle se sentait juste bien, à sa place dans le monde.

Elle avait même un point commun avec Shi, bâtard lui aussi.
Bienvenue au club ! La roussette répondit à son accès à ce club privé d'un clin d'oeil.
Il semblait très bien le vivre. Cela l'impressionna fortement !

Mordant de bel appétit dans le savoureux morceau de viande que Ky lui avait servi, elle écouta l'histoire du châtain.
Elle y appris que l'éleveur de chevaux n'était pas un tendre. Tout compte fait c'était peut être un bien qu'elle n'eut pas connu le sien. Elle baissa légèrement la tête en signe de respect devant cette blessure qui ne semblait pas encore cicatrisée.

La main suivit le regard et se posa sur l'énorme chien du Finlandais.
Elle avait suivit ses recommandations. Depuis, la jeune fille et l'animal tentait de tisser les bribes d'un lien amical. Capu lui refila d'ailleurs en douce un ti bout de barbaque histoire de faire ami-ami et se retrouva avec les doigts plein de bave.

Mi amusée, mi dégoutée, mais ravie de ce nouveau pacte, elle essuya discrètement sa main dans le vieux mouchoir qu'elle gardait dans sa poche et lui caressa doucement la tête en écoutant son maître.
Eirick fut bref et alla à l'essentiel.
Il lui faisait penser à un ours fort dehors et doux dedans.
Pouvant se montrer brutal et froid tout autant que qu'attentionné et respectueux, il suffisait de voir son rapport avec ses animaux pour le comprendre.

Capucine ne chercha pas à percer plus loin sa carapace, ces dernières ne sont jamais là sans raison. Elle lui demanda simplement.
Ton pays ne te manque pas trop ?

Tandis qu'ils parlaient, la nuit avait commencé à s'installer et il faudrait bientôt songer à prendre un peu de repos.

Pas trop loin du feu, entre deux arbres, Capu avait installé plus tôt son hamac. Elle n'aurait pas beaucoup de chemin à faire pour trouver le repos, surtout sachant qui veillez sur eux cette nuit là.

Mais elle avait encore envie d'entendre leurs voix s'élevaient, de savoir d'où venait Kem, comment Koya avait rejoint ses frères, comment Ais les avait connu ? Il lui restait tant de choses à découvrir !
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Shilane

Shil aussi s'était présenté à Capucine. Un "Salut, moi c'est Shil, ça va ?". Il y avait tant de monde ! Six personnes. Pour un bonjour, c'était beaucoup.
Le Châtain avait vu lui aussi la beauté pure de Capucine. Elle était un peu comme Koya oui. Petite, fraîche et douce. En clair, ils étaient une bande de beaux gosses et de demoiselles canons !
Ais avait des vues sur le Nordique. Pincement de jalousie ? ... Non... Ce n'était pas sa femme ! Mais si elle s'envoyait le blond, il aurait qui, lui ?! Kem ? Elle ne semblait pas intéressée. Capucine ? Elle était bien jolie... Pourtant, il l’imaginait mal copuler à la sauvage entre deux arbres... Mmh... Idée séduisante. Aisling ! C'était bien son genre. Il fallait se sortir tout ça du crâne. C'était un voyage. N'empêche... plaisir et voyage... Mieux valait ne pas y penser. Ais faisait ce qu'elle voulait.

Shilane savait chasser, se battre, dépecer, faire du feu, cuisiner. Il cuisinait mieux que la Celte. Quand ils étaient deux, elle chassait, il faisait la cuisine.
Son frère chercha du bois et fit cuire la viande. Saignante, pour Shil ! Parfaite. Bien joué Kymon ! Le bâtard choisi du whisky. Il leva son verre au toast de Capucine.

A nous ! A notre bonne entente !

Le bâtard écouta l'histoire de Capu. Il émit un "Ha !" au mot bâtarde. Ne la laissant pas finir, il glissa un :
Bienvenue au club !
Il écouta le reste sans l'interrompre. Une petite noble ? Oui... Soldate ?! Non ! La blague. Ça ne faisait pas sérieux. Rien que sa façon de balayer le sol... Une maniaque de la propreté ?
Kymon se raconta un peu. Avec des pincettes. Shil en dit plus sur lui :
J'suis un bâtard aussi. Mon père est LE Kamani, ma mère une ancienne serveuse, espagnole. Une Ramirez. Deux p'tis Kamani sont nés après moi. L'épouse de Lamar, le père, fut très gentille avec moi. C'était une femme honorable et très gentille.
Coup d’œil à Koya, qui n'avait pas connu Franie.
Le père était rude pour ses fils... J'suis parti jeune.
Voilà.
Lamar battait ses fils. Shil n'avait pas accepté ça longtemps. Chacun de ses fils était parti dès qu'ils furent en mesure de répondre à ses coups. C'était facile de tabasser un gosse de dix ans ! Un de dix-sept, beaucoup moins !

Le bâtard termina son verre et le posa sur la table, comme une invitation à le remplir. Le repas était fini.
B'soin d'un guet ? Si oui, j'bois plus.
Shil avait bien capté le fonctionnement du groupe.

Eirik_gjermund

Eirik écoutait. Pas besoin de parler. Kemiha le faisait pour douze. Cette bonne femme avait un réel problème de langue ! S'agiter autant la rendrait muette. Lui aussi avait compris qu'elle se répétait pour chaque nouveau. Il n'en pouvait plus ! Il chassait, il dépeçait, il cherchait du bois, il arrangeait le bivouac. Il faisait presque tout. Sauf mettre les pieds dans la roulotte. C'était trop étriqué. Eirik s'u sentait oppressé. Seuls les arbres étaient son toit. Un mot lui convenant serai diagnostiqué des siècles plus tard : claustrophobie.
Cette phobie, en l'époque, passait pour liberté. En aucun cas pour une peur. Mais ça l'était. Quatre murs étroits, un toit. Brr !

Un peu avant la halte, Eirik avait parlé à Capucine. Elle lui avait répondu. Avec le sourire. Le visage si sérieux du Nordique étira un mince rictus.
Hund il est gentil. S'il lèche ta main, t'en feras ce que tu veux. Il le fera s'il veut mais te mordras pas. Mieux vaut garder tes deux jolies mains intactes, pas vrai ? Mais touches pas trop le cheval. même avec des pommes. L'a pas d'crocs mais mord fort.
Hunt était un cheval caractériel. Seul Eirik pouvait le manier. Hund était tranquille. Surtout avec les femmes. Il pouvait se coucher sur le dos pour des câlins.

Eirik entendit l'histoire de Capucine. Celle de Kymon et celle de Shilane. Eirik respectait ces deux hommes, même si l'un avait fait l'enfant. Il était jeune.
De bonne volonté, Eirik ajouta :
Je viens de Finlande de ma mère et de Norvège de mon père. Je suis ici depuis dix années, ou plus.
Inutile d'en dire plus.

Le Nordique avait hâte de revoir Brest. Il but peu pour monter la garde avec Kymon. Il estimait beaucoup cet homme.

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Sa langue natale

Kymon.kamani

Kymon sourit en voyant Koya accueillir Capucine. Si lui avait le don de calmer, Koya mettait à l'aise. Elle était très sociable et toujours souriante. Ce devait être pour ça qu'on l'avait nommée tribun chez elle, à Mimizan.

J'ai l'impression d'avoir attendu cet instant toute ma vie.
Le grand Marseillais fut troublé de ce beau regard vert. Elle était différente... Il ne savait pas encore pourquoi.
Peut-être que tu voudras rester avec nous, qui sait ?

L'endroit pour leur halte était parfait. Kemiha énuméra pour la énième fois les tâches de chacun. Combien de fois l'avait-il entendu !! Il voyageait avec elle depuis des années et ils avaient vu défiler du monde... Et à chaque personne, nouveau discours. Kem elle-même devait être lassée. Quand le groupe était fait, que personne d'autre ne les rejoignaient, c'était vraiment plus facile. Chacun savait quoi faire. Chacun savait ce que chacun ne faisait pas.

Je sais vider un poisson ou un lièvre mais je le fais que quand je suis obligée parce que c'est pas top quand même. Par contre je sais les préparer et faire un peu de tambouille.
La cuisine ! Voilà une bonne nouvelle ! Kemiha n'était pas experte dans ce domaine... Lui, c'était une catastrophe ! Sauf pour faire griller la viande. Koya savait cuisiner, elle. Bien mieux que Kem.
Rien faire je sais très bien faire aussi !
Amusé, Kymon rit.
Ne rien faire est notre occupation préférée !
Avant de ne rien faire, il fallait faire un tas de choses !
Kymon parti à la recherche de bois sec et il en trouva sans mal. Revenu, il vit que tout avait été pré-préparé. Il s'occupa de faire du feu, même s'il faisait encore beau et chaud. Le climat avait sensiblement changé depuis Niort...

Tous assis, Kemiha posa des questions à Capucine. Elle était curieuse ! Lui aussi...
Je suis originaire de Champagne. Mes parents sont nobles... Et je suis une bâtarde.
Le récit commença ainsi. C'était la plus jolie bâtarde qu'il eut jamais vue ! Le reste de la vie de la jeune-fille n'avait pas été des plus heureuses...
A nouveau joyeuse, Capu porta un toast et Kymon joignit son verre au sien :
A notre rencontre ! A l'amitié !

En voyant Kem terminer son verre cul-sec, Kymon se promit d'être modéré. Il fallait toujours quelqu'un de sobre. Deux étant bien mieux...
Et lui, que pouvait-il raconter de sa vie sans mettre à mal Koya et Shil ? Son histoire était un bout de la leur. Shil était un bâtard et n'en avait pas honte, mais c'était à lui seul de le dire ou non. Koya aussi s'était enfuie, déçue par leur père. Ça aussi, Kymon ne devait pas le dire.
J'ai grandi à Marseille.
Son accent était encore plus prononcé que celui de Koya.
Notre père élevait des chevaux. il doit toujours le faire, je présume. Nous sommes une grande famille ! J'ai cinq frères, en comptant Shil ! Le plus âgé à dix ans de plus que moi... Nous avons tous suivi des chemins différents.
Je suis parti avant mes vingt ans, pour faire ma propre vie... J'ai un peu voyagé seul, puis j'ai rencontré Kem à Nîmes, un jour. Depuis, on voyage souvent, avec des pauses de quelques mois, chacun de notre côté.
Entre son départ et sa rencontre avec Kem, il avait passé son temps dans les tavernes et avec des femmes... Comme beaucoup de jeunes hommes, Kymon avait été un papillon ne se contentant pas d'une seule fleur... Puis il s'était lassé de ce mode de vie en mûrissant. Il ne voulait plus butiner à droite à gauche.
Quant à Kem, parfois il ne se voyaient pas durant des mois, échangeant juste quelques lettres.

Un peu plus tard, il fit cuire les beaux morceaux de viande avec la cuisson désirée par chacun. Il troqua son whisky contre du vin. C'était plus prudent.

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Capucine_

Chevauchant tranquillement aux côtés de la roulotte, Capucine repensait à ces premiers échanges avec ces compagnons de route.

Le contact avait était immédiat avec Koya, un courant de sympathie s'était immédiatement tissé, comme si leurs petites tailles les incitaient à se serrer les coudes d'entrées de jeu.

La brune était venue vers elle avec une telle simplicité, lui faisant la bise elle aussi.
Salut Capu ! Moi c'est Koya ! Heureuse de te connaître ! Tu verras, tu seras bien avec nous.

Haaa cet accent... qu'est ce qu'il lui avait manqué !
Même si Marseille aurait du être lié à de mauvais souvenirs, puisque c'était la ville où elle s'était réfugié après sa fugue, elle n'en gardait que des souvenirs heureux.
Le mas des amandiers, Mathurin et Berthe, les gardiens du mas de sa mère qui l'avaient accueillit, préservant son secret, les cigales et l'odeur de lavande sur les draps qui vous emportez au pays des rêves...

Rien que l'accent de Koya faisait renaitre tout cela pour la roussette.

Et puis sa bien à elle façon de reprendre Kem sur le nom de son chien, qui la fit bien rire

Je crois que je risque bien de m’emmêler les pinceaux au début !

Mine de rien la troupe avancée bien et sans trop oser l'avouer Capu commençait à avoir les fesses en compote. Les dernières semaines l'avaient plus vu grimper aux arbres pour cueillir des fruits et faire la sieste juste en dessous ensuite, que parcourir des lieux à dos de canasson.
Un regard vers les autres, mais chacun semblait trouver ça normal.
Inutile de jouer sa chochotte dès les premiers jours.

Une qui n'avait pas l'air d'une chochotte c'était Ais.
J'suis Écossaise. Mon nom entier est Aisling Fenella MacKenzie Si c'est ainsi qu'elle s'était présentée, éveillant la curiosité naturelle de la crevette qui n'avait jamais rencontré d'écossais, la suite avait confirmé sa première impression.
Voir disparaitre sa maison et sa famille dans un tourbillon de fumée, soit ça vous détruit, soitça vous forge un caractère ! Et malgré tout, elle s'était montré avenant elle aussi, à sa façon certes, mais le message était passé. Même sa façon de dire que tout le monde était fou au sein du groupe l'avait faite sourire.
Sous ses airs farouches Capu sentait bien que la grande blonde devait avoir bon coeur.

Et la preuve fut faite quand Kem décida de la halte.
Dès que les manœuvres pour stationner la grande maison sur roues furent achevées, Ais se porta immédiatement volontaire pour aider.
Quand à Capu elle se sentait un peu comme une cuillère qui a perdu son pot. Les bras ballants elle ne savait pas trop quoi faire. Chacun vaquant à une occupation naturellement.

Kem mis fin à sa perplexité d'un simple Bon !
Les explication données, se fut au tour de la roussette.
Et bien je peux prêter la main pour m'occuper des chevaux, mais...Hunt... j'ai pas envie qu'il me bouffe un doigt ! Je pêche un peu, je sais poser des collets et ... Ha je suis un as pour grimper dans les arbres et cueillir les fruits par contre !

Petit instant de réflexion, et vas y que je compte mon énumération sur le bout de mes doigts.

Je sais vider un poisson ou un lièvre mais je le fais que quand je suis obligée parce que c'est pas top quand même. Par contre je sais les préparer et faire un peu de tambouille.

Rien faire je sais très bien faire aussi ! acheva t elle dans un éclat de rire mutin tout en suivant la Chef dans la roulotte. Consciencieusement elle écouta ses recommandations avant de l'aider à sortir les bouteilles.

Tout le monde prenait place petit à petit autour de la table. Balayant instinctivement l'epsace autour d'une grosse pierre du bout de sa botte, Capu nettoya épines de pin, brindilles et autres débris végétal pouvant servir de maison au monde grouillant de ses pires craintes, puis s'installa, un verre de cette liqueur faite maison pour Kem en main.

Et toi, d'où viens-tu ? Tu peux ne pas répondre.
Oui ne pas répondre... elle avait une certaine tendance à fuir les questions, pourtant si elle voulait apprendre à connaitre les autres, il lui semblait normal cette fois de leur livrer un peu d'elle même.

Les émeraudes plongèrent dans le liquide délicatement parfumé, évitant les regards et sa voix douce s'éleva.

Je suis originaire de Champagne. Mes parents sont nobles... Et je suis une bâtarde.
Voilà le mot était lâché, cette tache indélébile qui marquait le tournant de son histoire.

J'ai grandi dans un couvent parmi d'autres petites filles toutes issues de la noblesse et des religieuses qui nous enseignaient comment nous tenir.. Entre autre.
Je ne voyais mes proches que rarement. Plus tard j'ai enfin pu rejoindre ma mère. Nous passions le plus clair de notre temps en armée pour défendre la Couronne.
Quand j'ai appris... et que j'ai su que mon géniteur ne m'avait même jamais désiré et encore moins reconnu je suis partie.
Sa voix vibrée d'une certaine colère et d'un grand désarroi à la fois. Certaine blessure étant parfois plus longues que les autres à cicatriser.

J'ai trouvé refuge dans la campagne non loin de Marseille un long moment, avant de revenir vers le centre...
Les pupilles se levèrent et un petit sourire revint hanter joyeusement son minois.

Et me voilà maintenant avec vous prête à découvrir toutes les routes de France !
Levant son verre Capucine trinqua avec les autres.

A nos vies, pour nous avoir permis de nous rencontrer !
Elle n'aimait pas être triste, et avait appris très tôt à accepter les choses pour s'ouvrir à de nouvelles et belles expériences. Celle ci semblait vouloir dépasser toutes les autres !
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Kemiha_del_showk

Kemiha était comme un loup. Ou un chien. Voire un cheval sauvage. Elle avait sa meute, sa harde. Elle veillait sur chacun. Certains étaient rebelles, certes, mais chacun avait sa part.
Femelle Alpha - sans prétention - la Blonde agissait en Chef de clan. Le mâle Alpha était Kymon, malgré lui, peut-être. Il était le plus ancien. Comme issu de la même portée qu'elle. Pourtant, Kem ne faisait pas partie des Kamani ! Heureusement. La Pulpeuse était heureuse de son enfance particulière.
Kymon était comme un frère ? En voyant Shilane & Koya, l'on voyait bien que non. Même si les grands avaient mangé des centimètres à Koya, elle était Kamani. Les cheveux, le nez droit, les lèvres, l'alignement des dents, les oreilles...
Pour la première fois de sa vie, Kem voyageait avec une demi famille ! Elle avait bien eu Taavi & sa mère Dagmar... Mais c'était loin. Et ça avait été bref. Avec mille excuses pour la mère, Kem les avait expulsés du groupe. Taavi voulait se battre avec Kymon, juste pour voir qui gagnerait... Intolérable ! Ici, ce n'était pas un combat de coqs.
Taavi, un grand Scandinave. Comme Eirik. Mais si différent ! Bourru, ça oui. Mais gueulard & bastonneur. Pas Eirik. Bourru, ça oui. Mais tranquille. C'était le plus important.
Eirik était déjà plus sociable que Sidonie. Une Bourguignonne qui devait les rejoindre. La bonne quarantaine, et oubliés, ses cheveux roux ! Ils étaient tout blancs bien tôt. Sidonie avait aimé un homme, un seul. Il était mort jeune & l'ancienne rousse ne s'était jamais remariée & restait sans enfants. Elle vivait dans les bois avec ses animaux...
Si jamais elle venait à se joindre à eux, alors Eirik serai le plus bavard des hommes !!
Mais tout ceci, ce n'était pas à l'ordre du jour.

Kemiha avait été ravie d'en savoir plus sur Aisling. Elle lui promit que leur halte à Rieux serai très brève. Quel drame avait-elle connu, si jeune !

La Blonde fut rassurée de voir ses compagnons se présenter eux-même. Koya ! Si chaleureuse ! Femme du Sud, normal. Aisling ! Pince-sans-rire mais amicale. Kymon ! Souriant & avenant.
Koya avait raison. Capu serai bien avec eux. Kem ferai tout pour, et ce ne serai pas la seule !

Le Nordique, bien bavard, imita Kem en présentant ses bestiaux. Hund était plus impressionnant que Mardouk... C'était bien le premier ! A soumettre Mardouk, surtout.

Le nom des bêtes importe peu, en fait... C'est ma faute. J'adore les présenter. Ils sont mes amis, comme les humains. Enfin, presque...
Petite pirouette... Oui, Kemiha considérait ses animaux comme des amis. Ses "aminaux". Mais elle ne voulait pas que les Hommes se sentent rabaissés, bien qu'il n'y ai aucune raison de l'être.
Si tu n'aimes pas dormir dehors, il y aura un lit pour toi ici.
Kem fit un clin d’œil à Koya, qui la reprit sur le nom du chiot.
Il était temps d'avancer. Capu se mit vite Chouchen dans la poche. La Blonde vint s'asseoir à côté de Kymon. Il discutait avec Capucine. Il allait la mettre à l'aise ! Le grand Kamani était doué pour ça.

[ Halte ! ]

Alors, non ! Kemiha n'avait jamais vu Brest. Ses pas de Nomade l'avaient poussés en Hollande. Pas au fin fond de la Bretagne. C'était bien dommage. Une erreur qu'elle allait réparer. Merci Shilane de cette bonne idée !
* Et merde. Nous devons aller en Normandie, en Flandres, en Savoie, en Provence, en Languedoc, en Gascogne !! Non mais je rêve ! Combien vais-je en perdre en route ? Mis à part Shil & Ais, que c'est prévu ? Qui va en avoir marre ? Qui va se lasser ? *
C'était un très long voyage. Étaient-ils à une semaine près ? Non. Kem avait pris l'avis de chacun. Brest. Ils y feraient une halte de plusieurs jours pour explorer ces lieux enchanteurs.

Pour le moment, ils étaient entre Rieux & Vannes. Oui, un joli coin. Kymon & elle avaient manœuvré comme des malades pour arriver à cette clairière ! Presque en bordure de route, sinon la roulotte n'aurait pu y être garée, si bien, si droite, si joliment.

Kem ? B'soin d'aide pour tout sortir ?
Oui, Ais, merci. Tu sais où se cache la table ? Je vais te montrer et m'occuper des tabourets... Je n'en ai que six. Je poserais mes fesses par terre, ça me fera du bien !
Sacrifice ? Pas du tout. Kemiha avait souvent mal aux jambes. Le Guérisseuse en elle savait que c'était du à une mauvaise circulation du sang. Très, très souple, elle s'étirait souvent et, en pause, surélevait ses jambes. S'asseoir par terre lui permettrait de les étendre à sa guise.
Debout, poings sur ses hanches très maternelles, Kemiha regarda Capucine.
Bon !
Oui, Kem disait souvent "bon !". Il était temps de faire un autre discours ! Encore ! Comme dit précédemment, que les autres se bouchent les oreilles !
Ce soir, nous ne chasserons pas. Ce rôle est voué à moi-même & plus généralement à Eirik, Ais & Shil. Koya s'occupe des chevaux & moi de sortir tout ce qu'il nous faut ! Nous cherchons aussi du bois au besoin. Kymon s'occupe d'un peu tout. Koya & lui sont bons pêcheurs ! Sinon, presque chacun aide à vider les proies.
Kemiha ne voulait pas afficher Koya en précisant que seule elle ne le faisait pas. Comme dit une fois précédente, la petite Kamani n'était pas avare de travail.
Que pourrait-tu faire ? Rien est aussi une réponse. Si tu ne chasses pas, tu auras quand même de quoi faire. Les chevaux sont nombreux & les bons chasseurs aussi. Du coup, tu pourrais, si tu veux, nous aider à panser les chevaux. Si tu sais plumer, écorcher, éviscérer ou vider, on prends aussi, mais on a déjà de bons bouchers !

Kemiha fit une pause, observant Capucine. Elle ressemblait un peu à Koya, généralement. Ais & Kem se ressemblaient plus. Eirik ne ressemblait à personne ! Et Shil & Kymon étaient frères & différents. Plus proches l'un de l'autre qu'Eirik.
Eirik... Kem n'avait pas pensé le mettre dans son lit. Enfin... Si. Mais il y avait Aisling. Ils se plaisaient. Eirik plaisait à Kem. Aisling plaisait à Kem.
Là n'était pas l'histoire !

Malgré la réponse de Capucine, la Voluptueuse l'attira dans la roulotte pour lui montrer où se cachait chaque objet utile. Elle pointa du doigt un placard.
N'ouvre pas celui-ci. Il est fermé à clé, de toute façon. Rien que ses effluves te feraient monter sur la Lune.
Herboriste & Guérisseuse, Kemiha connaissait les plantes, leurs feuilles, leurs fleurs, leurs racines, les champignons & même la mousse des forêts !

Les chaises sorties, Kem étendit un vieille couverture miteuse pleine d'aiguilles de pin par terre & s'y assis. Après avoir servi chacun.
Vin ? Bière ? Liqueur maison ou whisky ?
Elle précisa à Capucine que sa liqueur de violettes & de lilas était faite par ses soins, fleurs cueillies en Oc & Provence. Pour palais délicats. La Vagablonde aimait cet alcool léger mais y préférait les plus forts.
En s'asseyant, Kem étendit fort ses jambes dodues, presque en grand écart ! Elle en soupira d'aise. Elle poussa le verre au liquide désiré vers Capu.
Alors ? On a tous des histoires très différentes. Moi, je suis Sudiste de cœur & de sang. Languedocienne, pas Provençale.
La Blonde désigna les trois Kamani d'un coup de menton joueur.
Ils ne le savent pas mais je comprends très bien leur patois !
Sourire.
Et toi, d'où viens-tu ? Tu peux ne pas répondre.
Bien décidée à boire, Kem termina son verre de whisky. Elle regarda Eirik d'un air de défi.

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Koya.kamani

Ah ! Capucine ! Oh, mais elle était toute petite elle aussi. Un chouïa plus grande peut-être. Et tout sauf brune ! Koya avait les cheveux de jais des purs Kamani. Sauf qu'elle avait les yeux verts. Comme sa mère. Les autres yeux Kamani oscillaient entre le noir, le brun, le marron et le noisette. Kymon avait des reflets verts au soleil. C'était joli. Shilane avait les yeux un ton plus clair que son aîné. Le père Kamani savait faire de beaux enfants !
Comme les autres, Koya resta un peu en retrait, un instant, puis s'approcha, faisant la bise à Capu en lui touchant l'épaule, grand sourire éclatant aux lèvres !
Salut Capu ! Moi c'est Koya ! Heureuse de te connaître ! Tu verras, tu seras bien avec nous.

Je fais la bise à tout le monde moi ! Sauf Eirik... Je ne suis pas sûre qu'il aurait apprécié. Cette Capucine me plaît beaucoup ! J'ai hâte d'être à ce soir pour mieux la connaître ! Elle et Aisling. C'est vrai, je sais quoi d'elle ? Presque rien. Il faudrait faire un jeu de questions, ce serai vraiment intéressant ! Et Kem, même si elle brassège * beaucoup, je n'en sais pas beaucoup sur elle... Même Shil ! Toutes ces années passées sans le voir !!
Je sais déjà qu'il est toujours aussi taquin avec son petit numéro à la rivière ! Et Aisling ! J'ai cru rêver ! Jamais, jamais je n'oserais faire ça ! En même temps, j'étais la seule en me baigner en sous-vêtements... Je suis plus pudique qu'elles.
Ah! Kemiha a fini avec ses animaux !

Comment faites vous pour vous y retrouver ?
Question d'habitude ! Moi aussi j'ai eu du mal, au début. Pour en rajouter une couche, ma jument, juliche comme dit Kem, parce qu'elle est jeune, s'appelle Alahil. Et le chient AHAmé. Pas AMAhé, hein Kem ?!
Koya ponctua sa phrase d'un rire clair.

Tout le monde était prêt ? Koya l'était !
Elle remarqua que Kymon semblait apprécier le joli physique de Capucine. Elle le connaissait bien !

* Brassège, du verbe brasséger. Mot utilisé pour dire que quelqu'un parle beaucoup, voire brasse du vent.

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Aisling.

J'ai rien à cacher. J'suis comme j'suis. De corps, de cœur et d'âme. Je ne dévoile pas tout. Sauf pour l'histoire de la rivière ! Aha Ha ! J'me marre encore ! Quelles tronches ils ont tirées ! Et la petite remarque d'Eirik "on tout vu d'toi" ponctué d'un mot bizarre. A lui, on la lui f'sait pas. C'était un homme, pas un gamin.
J'aime beaucoup Shil c'est vrai. Mais il a 23 piges le moutard. Bon d'accord, j'ai presque dix neuf ans, à peine ! Les femmes sont plus mûres que les hommes... On était une bande de gamins, tous ! Sauf le Nordique.
Koya, plus jeune, Capucine, plus jeune. Kemiha, à peine plus vieille. Et Kymon comme Shilane, même pas 25 piges. Eirik me plaisait, sûr. Shil et Eirik et moi ?? Impensable. Le Kamani n'était pas du genre à voir sa donzelle avec un autre en même temps. Et Kemiha ? Adorable cette gonzesse ! Trop bavarde, vraiment vraiment.
On ne m'as jamais dit bavarde moi. Je cause quand il faut. Comparé à la sudiste, j'suis une porte de prison avec verrou !!

A la rivière, avant notre arrivée à Rieux, j'avais dit :
_ J'suis Écossaise. Mon nom entier est Aisling Fenella MacKenzie. Ma famille s'est établie à Rieux... Ouais, justement. Tout a brûlé quand j'avais treize ou quatorze ans... J'veux pas m'éterniser là-bas... Si on va vers Rennes, j'ferai un détour pour pas y passer.
Mes parents avaient brûlé avec mon chien, juste au nord de cette foutue ville de merde.

Nous étions à Rieux. Direction Vannes, tout va bien. Mais j'suis pas très à l'aise ici.
Tout l'monde le sait. Capucine elle est jolie, Capucine elle est belle, Capucine elle est petite, Capucine elle est contente. Moi, amère ? Pas l'moins du monde ! Au contraire, je souris. Elle a l'air vraiment sympathique et j'veux la mettre à l'aise.
Sans y faire la bise, j'y étreins vite fait l'épaule.
_ Kem a tout dit. Moi c'est Aisling, mais appelle-moi Ais. Mon cheval c'est Néal, "nuage" en Celte. Mais bon, on s'en fous un peu, hein ! Bienvenue.
Même le grand blond présente ses bestiaux ! On aura tout vu. Son grand cheval qui semble gentil est une teigne ! Son chien-ours, si on lui fout la paix, l'est tranquille. Même si j'irais pas lui piquer ses os...
Et que Koya rajoute sa fraise ! Pauvre Capucine ! J'rigole. J'prends l'épaule de Capu pour lui chuchoter d'une voix bien audible :
_ Laisse tomber ! 'Sont tous fous ici ! Moi aussi pt'êt...
P'tit clin d’œil.

J'enfourche Néal, Shil Padrouston, Capucine Chouchen, Koya Alahil et Kymon et Kem sur leur fameux banc conducteur.

_ J'ai l'impression d'avoir attendu cet instant toute ma vie.
Que j'entends la fausse rousse autant que fausse blonde répondre à Kymon. J'aime bien Kymon. Un gentil gars. Différent de Shil. Plus posé on dirait. Moins gamin. Mais trop calme. Quoique. C'bien aussi.
On avance.

[ Entre Vannes et Rieux ]

L'coin est très joli. C'est encore tôt. On s'arrête. Je descends de Néal. Nous sommes sept ! Énorme ! J'ai pas toujours été sage dans mes voyages... Si ce gros tas d'gens voulait détrousser, ce s'rai avec grand succès ! Shil m'avait prév'nue. Pas de vilains ici ! Alors j'ferme ma gueule. N'empêche... Bref...

On a acheté d'quoi grailler au marché de Rieux. Pas moi, les autres. J'ai refusé d'y mettre les pieds. Pas b'soin d'chasser pour plusieurs jours. Viandes, légumes, aromates, œufs... De quoi faire un festin sans s'échiner !

_ Kem ? B'soin d'aide pour tout sortir ?
Eh oui, j'suis serviable.

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Capucine_

L'accueil fut chaleureux et la bise l'enchanta.
Heureuse de te compter enfin parmi nous ! L'attente n'a pas été trop longue ?
L'attente ne fut pas le souci, c'était surtout mon impatience à tous vous rencontrer.

Sous l'impulsion de Kem, Capu présenta doucement sa main au chien.
Il la renifla longuement, passant sa truffe humide sur ses doigts avant de se détourner d'elle.
Ho tu as raison, je crois que je suis adoptée. Et un immense sourire illumina son visage.

L'accueil de l'animal avait dissipé le nuage de timidité qui pesait souvent sur la jeune femme. Habituée à vivre en solitaire, elle avait autant ce besoin viscéral de se mêler aux autres, que la crainte d'être repoussée.

Et quand Kem se remit à parler, Capu eut l'impression qu'elle ne devait jamais plus s'arrêter et cela acheva de la mettre complétement à l'aise. Ainsi donc avec Kem aussi elle avait réussi l'examen de passage !

Les présentations s'enchainèrent à un rythme soutenu.
Les Kamani furent les premiers, normal c'étaient les plus nombreux.
Koya, une adorable jeune femme qui elle non plus n'avait pas du manger toute sa soupe, vu quand plus d'avoir approximativement le même âge, c'était évident, elles se concurrençaient niveau taille.
Par contre en voyant les deux frères, on comprenait de suite qui l'avait avalé la potion magique ! Les deux grands gaillards affichaient une certaine ressemblance mais Kymon était plus grand là où Shilane avait les cheveux plus longs et petit peu plus clairs.
Toute la famille eut droit à un large sourire, la mini n'osant se lancer dans une tournée générale de bises. Enchantée.
Ce fut le plus grand Kymon qui prit la parole.
Bienvenue ! Ravi de te connaître.
Son coeur s'emballa doucement au son grave de sa voix, un homme avec une si belle noix ne pouvait que receler bien d'autres talents.

Puis ce fut déjà le tour d'une grande et belle femme blonde, Ravie Aisling Capu pensa que cette femme là ne devait pas s'en laisser compter facilement, ces yeux brillaient d'intelligence.

La présentation d'Eirik fit remonter de vieux souvenirs en mémoire.
Lupus le maréchal de sa mère, celui qui lui avait appris à se battre et à apprécier une bonne petite prune, celui qui lui racontait mille histoire de batailles avec sa grosse voix, elle le retrouvait un peu dans ce géant là quand il l'aborda de sa voix bourrue.
Je suis Eirik. Lui, Hund. Il attaque les gros chiens et les voleurs.
Son physique pour le moins étonnant, loin d’impressionner la crevette au contraire, lui donna un sentiment de sécurité, comme autrefois enfant
Avant qu'il ne s'éloigne elle posa sa petite main sur le bras tout en force.
Bonjour Eirik, n'étant ni un chien ni une voleuse, je vais me sentir en sécurité avec Hund. Un doux sourire engloba l'homme et le chien.

Les présentations terminées, Capu fit le tour des animaux avec Kem, mais entre les races et les noms, si elle acquiesçait poliment, au fond d'elle elle était totalement paumée !
Comment faites vous pour vous y retrouver ? Capucine laissa entendre un petit rire
Bon je finirais certainement par retenir tout ces noms va

Puis vint la visite de la roulotte. Un petit bijou. Tout était conçu avec ingéniosité pour le confort des voyageurs.
Hummm... J'adore cette odeur... Les narines en avant la roussette fit le tour de la maison sur roue avant de retrouver la terre ferme.

Au fait, mon petit nom c'est Capu. J'aime bien Capucine mais c'est parfois un peu long.
D'un sourire et en quelques mots, la roussette tentait de dire à sa façon et à chacun qu'elle les remerciait et qu'elle aussi accueillait leurs présences avec plaisir.

Quand Kem revint avec un cheval sellé et lui mit rênes et pommes dans les mains, Eirik l'accompagnait.
Fais-toi aimer, c'est un gourmand... Attention à tes talons quand tu le montes. Un petit coup sec & il part au galop !
C'est bon à savoir ... Merci, je vais en prendre soin hein mon beauµ... dis moi c'est quoi ton petit nom toi ?
Ayant déjà repéré les pommes, les naseaux en éveil la bouche se tendit vers elles pour en gober une. La roussette parti d'un petit rire clair comme du cristal. Et bien dis donc t'es vraiment un gourmand

Passant à coté du nouveau duo, le scandinave lui adressa un petit sourire et la prévint.
Hunt. C'est mon cheval. Il mord plus que le chien.
Merci de me prévenir Eirik, j'éviterai de m'approcher trop près de lui.
Hors de question d'être sortie indemne des combats pour se faire becter par un canasson aussi beau soit il !

Kem lança le signal du départ.
Son baluchon solidement attachait au pommeau de sa selle, Capu enfourcha sa monture. Les recommandations de Kem en tête, elle se montra douce envers l'animal qui répondit au quart de tour à chacun de ses gestes.

Se mêlant au groupe, cavalière et monture se portèrent légèrement en avant et ssans même comprendre comment très vite, la roussette se retrouva au côté de Kymon.
L'effet velours de sa voix, revint lui faire vibrer le palpitant.
Prête pour le grand voyage ?
Ayant adressé des sourires à tout un chacun depuis son arrivée, en offrir un encore plus large à l'ainé des Kamani ne pourrait paraitre suspect, aussi se laissa t elle aller.
J'ai l'impression d'avoir attendu cet instant toute ma vie.
Et à cet instant, ignorant où la conduirait cette nouvelle vie, les emeraudes se noyèrent dans les noisettes.
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Eirik_gjermund

Ils attendaient. Capucine, c'était un joli nom. Français. Kymon, Koya, Shilane, Kemiha... Pour des français, c'était bizarre. Aisling était Celte, c'était différent. Et lui, Eirik, pas d'ici non plus. Langue pendante, Hund attendait aussi.
HEHOO
Une fille arrivait avec de grands signes des mains. Elle s'approcha tout de suite de Kemiha et Eirik tira sur les poils de Hund pour qu'il reste à sa place. Il aimait bien renifler les étrangers mais il était intimidant !
Bonjour, je suis Capucine. Tu dois être Kem ? Si vous saviez comme je suis heureuse de me joindre à vous !
C'est moi ! Heureuse de te compter enfin parmi nous ! L'attente n'a pas été trop longue ?
Elles parlèrent des chiens.
Eirik approcha avec Hund.
Je suis Eirik. Lui, Hund. Il attaque les gros chiens et les voleurs. Dit-il d'une voix bourrue.
Le Nordique était de loin le plus vieux avec ses trente-cinq ans passés depuis peu ! Sa barbe divisée en deux tresses avait quelques poils blancs, comme ses cheveux au haut de son front. D'épais cheveux blonds avec trois nattes terminées de bagues d'argent ouvragées de motifs mystérieux, presque identiques à celles de sa barbe.

Présentation faite, le Scandinave se mit en retrait pour laisser la place aux grands gestes de Kemiha. Elles revirent vers les chevaux.
Hunt. C'est mon cheval. Il mord plus que le chien.
L'étalon était féroce aussi. Malgré ses phrases laconiques à l'accent prononcé, Eirik fit un léger sourire.

Il monta sur Hunt, prêt à partir.

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Sa langue natale

Kymon.kamani

Eirik lui avait dit qu'il ne parlait pas comme les autres français. Kymon lui sourit et lui expliqua venir du Sud de France et que l'accent était différent du Nord de France. Le Marseillais fut intéressé de la question de Kem. Le Scandinave n'y répondit pas vraiment... Il avait le droit !
Comment imaginer deux hommes si différents ? De visu, déjà. Très brun, Kymon se rasait la barbe dès que possible. Ses yeux noisettes étaient presque fades comparés à la luminescence de ceux d'Eirik ! L'un était finement musclé et l'autre puissamment musclé. Leur personnalité, aussi. Kymon évitait les conflits, était rieur, enjoué, poli, avenant. Il souriait volontiers, de tout, à tous.

Il avait remarqué Aisling. Bien grande pour une femme ! Et fort jolie. Mais tout autant que Kem, ce n'était pas son genre. Kymon aimerait un joli bout de femme à chérir, à épouser, à laquelle faire tout plein de bambins. Le tout dans une maison douillette où il se construirait un lit à sa taille. Il était bricoleur.
Le Marseillais avait cessé de chercher l'Amour. Il viendrait tout seul ! Ou pas du tout ! Il avait vingt-cinq ans, il était temps...

A Rieux, ils attendaient Capucine. "Gentille et simple" avait dit Kem. Il se fiait à son jugement. Lui aussi avait le soleil dans les yeux...
Puis il vit un petit bout de femme adorable, aux joues rouges et au grand sourire ! Son cœur fit un petit bond. Kymon resta en retrait et observa son amie et Capucine. Kemiha avait toujours été très bavarde...

Voici Koya, Shilane & Kymon, de l'honorable famille Kamani. Aisling, puis Eirik, et enfin moi, sans famille ici présente.
Bienvenue ! Ravi de te connaître. Dit-il simplement de sa voix grave, Kem l'ayant déjà présenté.
La Blonde fit tout un discours, comme d'habitude. Le grand Kamani l'écouta d'une oreille amusée.
Après la visite de la roulotte, Kem lui présenta Chouchen. L'étalon était capricieux...

Je suis prêt ! Tout le monde ? C'est bon ?
Kymon était commandant second même si, somme toute, chacun faisait ce qu'il voulait. D'une poussée de ses longues jambes, il se retrouva à côté de Kem pour diriger la roulotte.
Il sourit à Capucine. Il avait aussi souri à Aisling. On disait qu'il avait une jolie bouche... Malgré les bagarres, Kymon avait gardé toutes ses dents.
Prête pour le grand voyage ? Demanda-t-il, juste à Capucine.

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Kemiha_del_showk

Tout le monde était d'accord. Ils iraient à Brest. Ils s'arrêteraient pour la nuit avant Vannes. Sitôt arrivée, Capucine verrai leur organisation de bivouac ! Qui laissait parfois à désirer...
Koya ne chassait pas & ne vidait pas les animaux. Elle ramassait du bois & s'occupait des chevaux. Kemiha s'occupait surtout de dérouler le tapis rouge ; tables, chaises, vaisselle, etc... Connaissant bien les plantes - herboriste oblige - elle allait parfois en cueillir. Aisling & Shilane aimaient partir chasser avec Eirik et ils vidaient les animaux, aidés de Kymon. Le travail de boucher étant réparti entre Kem, Aisling, Shilane, Eirik & Kymon. Bref, tous sauf Koya. Mais la petite brune faisait largement sa part de travail et ne se ménageait pas ! Et elle savait pêcher. Pas Kem. La patience n'était pas son fort. Crier pour faire mordre le poisson avait été une technique lamentable.
Il avait fallu de longs jours pour se répartir les tâches à peu près équitablement. Evidemment, si quelqu'un ne voulait rien faire, c'était son choix. Il n’échapperait pas à quelques regards noirs...
Les chasseurs tentaient de rapporter des volailles pour les deux gros chiens. Hund était bon chasseur ! Pas Mardouk. C'était un pur chien de garde. Eirik avait eu raison ; trois chasseurs étaient utiles.

A Rieux, le groupe attendait cette fameuse Capucine.

HEHOO
La Vagablonde mit ses mains en visière pour écarter les rayons du soleil en plein dans sa face. Elle voyait une petite silhouette. Elle approchait. Enfin, les rayons du soleil ne gênèrent plus la jeune-femme. Kemiha avait vingt ans passés. Elle n'était donc pas bien âgée. Plus jeune que Kymon, plus vieille que Koya. Et Aisling, alors ? Quel âge avait-elle ?! Elle faisait une tête de plus que Kemiha. Et Kemiha une demi tête de plus que Koya. Ouh là ! Ça devenait compliqué !

Capucine... Etait une ravissante jeune-fille toute fraîche aux cheveux oscillant entre blond vénitien et roux clair. Petite de taille. Un peu plus que Kem. Comme Koya ? La brunette était vraiment petite avec son un mètre cinquante cinq... Kem devait mesurer un mètre soixante et des poussières & Aisling un bon mètre soixante dix ! La taille, ça comptait ?
Capucine avait son baluchon sur l'épaule. Elle voyageait léger ! Elle vint tout de suite vers Kemiha.
Bonjour, je suis Capucine. Tu dois être Kem ? Si vous saviez comme je suis heureuse de me joindre à vous !
C'est moi ! Heureuse de te compter enfin parmi nous ! L'attente n'a pas été trop longue ? Demanda-t-elle après lui avoir fait la bise.

Mardouk fit un pas vers l'inconnue. C'était un soldat. Digne, fier, ne vivant que pour sa mission ; protéger Kemiha. Il n'aboyait presque jamais. En cas d'intrus arrivant en catimini, il lançait un redoutable WOUF ! qui alertait les humains. Il avait peu tendance à grogner, sauf sur les gros chiens mâles, comme Hund. Pas sur les humains, sauf parfois, des hommes. Kemiha se fiait beaucoup au jugement de Mardouk.
Le chien-soldat n'aimait pas les câlins. Il accueillait sans broncher une caresse de Kemiha. Sans plaisir. Il ne remuait jamais la queue, il ne dormait jamais ventre en l'air et restait très souvent assis, comme un Sphinx. Il relâchait la pression pour manger. Dévorer ! Et il perdait de sa dignité quand il pissait contre chaque arbre.

Gentil le chien... Gentil.... Je ne te veux aucun mal....
Il s'appelle Mardouk. Tu peux lui faire sentir ta main. Il te considérera comme faisant partie de sa meute. Il n'est pas méchant avec nous mais n'aime pas qu'on le touche. Tu ne crains rien, il n'a jamais mordu quelqu'un d'amical.
Kina, bien plus joueuse, vint gambader aux pieds de la jeune-fille. Peut-être cette dernière craignait-elle Hund ? Il était très impressionnant ! Eirik se chargerait de dire un mot à son sujet. Ou pas.

Capucine, je te présente les gens ! Les gens, je vous présente Capucine !
Kemiha rit & sa poitrine tressauta. Plus sérieusement, elle montra chaque personne à la jeune roussette.
Voici Koya, Shilane & Kymon, de l'honorable famille Kamani. Aisling, puis Eirik, et enfin moi, sans famille ici présente.

Kem laissa chacun se présenter à sa façon, puis elle fit le tour des animaux pour Capucine.
La petite chiotte noiraude qui te sent les basques, c'est ma Kina. Si tu es trop gentille, elle ne va pas te lâcher, je te préviens. C'est un pot de colle. Le moyen bicolore, c'est Octobre, dit Oki, le chien de Kymon. Très amical aussi. Le superbe chiot blanc est à Koya, Amahé. Ou Ahamé ? Je confonds toujours !
Les montures ! Ceux qui tirent la roulotte, c'est Havane, le gros musclé, et l'autre Sapindhy. Si on est embourbés, mon étalon, Chouchen - oui, lui - et Padrouston, le hongre de Kymon, aident. Le petit âne est à Kymon aussi.
Je laisse aux autres le soin de te présenter leurs animaux... Moi je ne m'en lasse pas ! Ah, et tu verras peut-être mon chat, Small. Comme dit dans ma lettre, il ne mange pas les animaux à l'odeur humaine. De toute façon, c'est un gros patachon paresseux...
Tu veux voir la roulotte ?
Bla Bla Bla !!! C'était du Kemiha craché.

Elle ouvrit la porte de la roulotte et un petit air frais à l'odeur douce leur caressa le visage. La Guérisseuse aimait les odeurs d'herbe coupée, de champignon, de fleur, d'encens. Bien que ce dernier fut fort cher, vu toute la route qu'il faisait pour se retrouver avec elle ! Elle disposait des pots-pourris dans sa roulotte et ça sentait toujours bon ! Sauf en hiver, s'ils devaient cuisiner à l'intérieur pour cause d’intempéries, mais c'était rare. L'odeur du bois était plus présente en saison froide.
Mais là, il faisait beau & chaud !

Du bout du pied, Kemiha déplia la marche escamotable, grimpa dessus, puis sur l'autre, plus haute. La porte de la roulotte était peinte en bleu, rouge & violet. Elle ouvrit le loquet, poussa la porte, entra. Kem alluma une lampe qui troua les ténèbres.
Viens.
Il y avait des placards de partout, aux portes peintes. Les murs de la roulotte étaient de la couleur naturelle du bois, verni. La table de bois séparait deux sièges tout en longueur.
La table s'escamote et ça fait deux couchages de plus. C'est bien pratique. Mais un homme grand n'y entre pas. Pour des femmes comme toi & moi, c'est parfait ! Koya dort ici, parfois.
Là, le poêle. Bien pratique l'hiver. En été, si je ferme tout, il fait plutôt bon. J'ai un tas de choses dans tout ces placards ! Et derrière ce rideau de perles, c'est ma chambre.
Kemiha écarta le rideau de voilages & de perles multicolores. En guise de "chambre" un joli lit deux places qui occupait tout l'espace ! Il y avait à peine la place de poser ses pieds de chaque côté. Il y avait un monceau de coussins colorés et... un chat noir ! Lové contre de moelleux oreillers.
Ah ! Bien le v'là ! Si tu vois un écureuil rentrer de temps en temps, c'est normal. C'est Nomade, elle nous suit.

En sortant, Kemiha laissa Capucine avec les autres et s'en alla détacher Chouchen et le sella. Seul Shilane n'avait pas de monture, mais Kymon lui prêtait Padrouston.
Un peu plus tard, Kem fourra dans les mains de Capucine deux pommes flétries.
Fais-toi aimer, c'est un gourmand... Attention à tes talons quand tu le montes. Un petit coup sec & il part au galop !
Tout le monde est prêt ?!

Kemiha grimpa aux côtés de Kymon & remua les fesses sur la couverture du banc conducteur. En avant !
Nous nous arrêterons ce soir, Capucine. On va fêter ton arrivée ! Puis on aime bien relâcher la pression. Il faut en profiter car notre halte du même genre sera à Brest ! Le reste du temps, on s'arrête tard et on se lève tôt.

CLAC !

Le fouet claqua au dessus des deux chevaux de trait sans les toucher.
Top départ.

Merci aux JD's des précisions ! Que serais-je sans votre bonne volonté ?

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Kemiha_del_showk

Tout se passait à merveille ! Ni Shil ni Ais n'avaient de chiens. Ouf ! Une bagarre suffisait !
A la rivière, tout le monde se baigna. Kemiha aperçut le regard d'Aisling sur sa nudité & lui sourit.
Femme & femme ? Oui ! Kemiha était plus largement attirée par les hommes mais une belle femme comme la Celte ne la laissait pas indifférente. Et Koya ? Pauvre Koya, avec ses deux grands frères !! Intouchable.
Le corps de Kem était très différent de celui d'Aisling. Kem était un peu grasse & moins grande. Plus charnue.
Dans l'eau avec les filles :
C'est ton mec, Shilane ? Il te couve du regard et... Ah, bordel !
Aisling sortit de l'eau à poil et vint mettre les gamins au pied du mur ! Kemiha éclata de rire et la suivit, ondulant des hanches face aux hommes, avant de leur jeter des poignées de graviers !
Elle non plus n'était pas pudique. Kem partit en courant se réfugier dans l'eau en riant comme une gamine.

Au repas, plus tard... Chacun était habillé de façon spartiate & deux arbres se paraient de feuilles d'habits mouillés.
Brest. Brest ?
Je n'ai jamais autant poussé. Bonne idée, Shil. Koya ? Kymon ? Brest ?

[ Rieux ]

Il y avait tout le monde. Tous démontés. Pas sur leurs chevaux quoi. Kymon, Koya & Shil adossés à la roulotte, Eirik & Aisling non loin des chevaux & Kem, guettant cette fameuse Capucine.
L'inconnue verrait une immense roulotte bigarrée, de nombreux chevaux, des chiens & des humains. Dont Kem, étriquée dans ses habits colorés, avec perles & plumes aux cheveux.

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Capucine_

[Rieux]

Finalement l'attente c'était faite vacance, chaque jour la roussette se réveillait sous la douce caresse des rayons du soleil avec le chant des oiseaux. Elle pouvait rester de longs moments les yeux dans le vague, ce laissant porter par leurs trilles joyeuses.

Puis la matinée passée dans le calme. Rangement de son petit campement, vaisselle, cueillette de baies de toutes sortes.
Le coin regorgeait de mûre et gourmande comme pas deux, Capu en avait fait provision. L’après midi généralement, elle se rendait dans les mines, d'un cela lui permettait de gagner un peu d'argent et d'un autre coté, en cette période, les galeries se révélaient plus fraiches que l'air ambiant.
Et le soir, pour se décrasser et se délasser, un bon bain dans le cours d'eau était son moment préféré.

Ce matin pourtant n'était pas un matin comme les autres.
Hermès la surveillait de la branche sur laquelle il avait pris demeure.
Revenu la veille, l'oiseau était porteur de bonne nouvelle en plus d'avoir était traité comme un coq en pâte.

Si l'on comptait le temps mis par l'animal pour rallier sa propriétaire, le groupe sera là dans la journée.
Dans son dernier message Kem lui dépeignait aimablement les personnages avec qui elle allait partager les semaines, peut être même les mois à venir.

Il lui tardait de faire la connaissance de tout ce petit monde !

Tout fut promptement remballé et chaque chose retrouva sa place dans le baluchon.
Les pierres furent dispersées et du pied Capu brisa l'ordonnance qu'elle avait imposé à la nature.
Quand ses yeux eurent fait le tour de l'endroit et qu'elle eut vérifié que nulle trace ne demeurait de sa présence, la jeune femme posa son bâton sur son épaule et se mit en marche.
Au dessus d'elle Hermes planait paisiblement, la taille de ses serres, au fur et à mesure de la croissance de l'oiseau ne lui permettait pas de venir se poser sur l'épaule de Capu.

Avançant gaiment, un sourire aux lèvres la roussette gagna les murs ouest de la cité.
C'est que la rencontre devait avoir lieu.

Le cœur battant, elle avisa l'oiseau qui tournoyant doucement au devant.
La main en visière pour se protéger de la luminosité, les émeraudes distinguèrent alors un étrange convoi.
A chaque pas, elle en devinait un peu plus.
D'abord l'énorme maison sur roue !
Elle n'en avait jamais vu de si grande et en aurait taper des mains si elle s'était écouté.
Si les chevaux broutaient quatre brins d'herbe tranquillement, un joyeux remue ménage régnait parmi les petits chiens qui s'amusaient à se courir après.

Puis se furent enfin les visage qui se dessinèrent plus parfaitement au fil de son avancée.
Levant haut le bras, elle agita la main dans leur direction, l'accompagnant d'un HEHOO

Elle pouvait aisément reconnaitre le grand Danois à sa stature impressionnante, toute comme Kymon le meilleur ami de Kem qui n'était pas aussi grand mais dépassait quand même le reste de la troupe, le frère de ce dernier devait être le troisième homme dont elle lui avait parlé. Un autre membre de la famille Kikima... Kakimo... Kokami... Zut elle avait encore oublié !

Ses pas la portèrent rapidement au devant de l'étrange tribu qui faisait pétiller des étoiles dans ses yeux.
Trois femmes, une petite brune pas plus grande qu'elle, cela la rassura immédiatement et lui réchauffa le coeur, et deux grandes blonde.
A la peu ordinaire mais fort seyante parure capillaire, Capu identifia la chef de groupe.
Comme pour attester de sa bonne analyse, Hermes s’était posé sur le toit de la roulotte.

Tout sourire la jeune femme alla directement vers celle qui portait une si jolie tenue bigarrée.

Bonjour, je suis Capucine. Tu dois être Kem ? Si vous saviez comme je suis heureuse de me joindre à vous !

Elle avait le coeur qui battait à tout rompre la roussette, pourvu qu'ils l'acceptent.
Au grognement qui s'éleva derrière la blonde elle se mit soudain à douter, d'autant que les babines retroussaient sur des dents énormes ne laissaient pas planer l'ombre d'un doute.

Capu n'osait plus remuer le moindre petit bout d'orteil.
En temps normal la roussette n'avait pas peur des chiens, mais celui là était pour le moins impressionnant et sa main tendue vers Kem pouvait passer à ses yeux pour un signe d'agression. Le trouillomètre à zéro lentement Capucine ramena sa main vers elle tout en tentant de calmer la montagne de muscle.

Gentil le chien... Gentil.... Je ne te veux aucun mal....

Après tout l'animal faisait son travail et elle venait d'entrer sur son territoire.
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Eirik_gjermund

[ A Bordeaux ]

La bagarre des chiens c'était une bonne chose. Hund en garderait des cicatrices, comme un vaillant guerrier. Eirik soigna ses blessures avec le baume de Kemiha après s'être assuré que le chien-ours n'avait pas d'autres blessures.
Pendant le repas, la Blonde lui posa une bonne question :
Pourquoi avoir quitté ton.. tes pays ? Tu as beaucoup de famille là-bas où certains sont en France, ou ailleurs ?
Je voulais voir le monde. Famille restée au pays.
Il n'était pas homme à se confier. Aucun secret n'entourait son départ mais il n'aimait pas parler de lui.
Eirik fit un tour de garde pour surveiller le bivouac et fut le premier levé. Il aida à tout ranger et monta sur son Hunt qu'il fit trotter à côté de la roulotte.

[ A Niort ]

Le Nordique était comme chacun. Curieux. Quel genre de personne serai-ce ? Si Shilane était comme son frère, tout se passerait bien. Eirik respectait Kymon. Et la fille ? Il fut vite fixé.
Encore un grand bonhomme... Du haut de son mètre quatre vingt dix, Eirik était déjà très grand. Ces deux là, plus encore ! La femme était une grande gigue blonde aux yeux gris, avec une tresse dans les cheveux. Tout à fait à son goût. Pourtant, Eirik préférait les brunes. Les opposé s'attiraient ? Mais pas Koya. Trop jeune.
Eirik-Jouk tendit la main à Shilane et hocha la tête vers Aisling.
Eirik.
Tout simplement.

Il entendit Aisling dire avoir donné un prénom celte à son cheval. Castré ! Plus docile ?! Et c'était lui le sauvage ??
Elle lui sourit. Toutes les femmes du groupe seraient aussi belles et jeunes que ces trois là ? Avec ses trente-cinq ans passés, Eirik faisait figure d'ancêtre.

C'est un sacré morceau dis donc ! C'quoi comme race ? L'a pas l'air commode... Dit Aisling en parlant du Berger du Caucase
C'est un chien-ours. Un Berger du Caucase. Hund. C'est son nom. Faut le laisser tranquille même s'il mord pas, en général.
Tu es Celte ?
Ça voulait dire quoi "pas commode" ? Eirik ne connaissait pas toutes les expressions françaises. C'était très compliqué de tout apprendre et de tout décoder, même en dix années.

[ Au bord du fleuve ]

Les trois hommes se lavèrent nus. Eirik se serai baigné nu même devant les femmes. Sauf Koya, par respect pour ses frères. Le respect, une notion sacrée pour le guerrier Scandinave.
Et si on allait espionner les... Ah non, merde, il y a Koya. Laissez tomber les gars, j'ai rien dit.
Eirik avait commencé à faire les gros yeux. Shilane se reprit vite ! Sinon, il l'aurait fait lui-même.
Le châtain alla quand même jeter des petits cailloux vers les femmes. Eirik eut un imperceptible rictus. Il n'était pas sorti de l'eau. C'est qu'il avait des cheveux, lui ! Il fallait laver cette masse grasse. Il avait le corps plus sec que les deux Kamani. Ses muscles puissants étaient tout en longueur. Eirik se demanda qui gagnerait au bras de fer...

Bande de trous du fion, barrez-vous !
"Fion" ? Le mot "trou" juste avant fit deviner l'insulte de la grande blonde qui rappliquait, toute nue. Provocante, elle écarta les bras pour qu'on la voie mieux. Pas pudique pour un sou celle-là ! Eirik aimait ça.
Alors les gosses, on a jamais vu d'femmes à poil ?! Régalez-vous du spectacle et faites plus chier.
Profiter du spectacle ? Plutôt deux fois qu'une ! Eirik éclata de rire. Un rire aussi doux qu'une coulée de graviers. Elle l'avait bien mouché !
Ça c'est une kvinne * !! C'est la tienne ?

Eirik sortit de l'eau en dernier et enfila seulement des braies, humides.
Vous ne voudriez pas voir Brest ? Je n'y suis jamais allé et c'est un coin magnifique, il paraît. En plus c'est plein de délires celtiques.
Moi j'ai d'jà vu Brest. C'est super joli, c'est vrai. J'suis pas pressée, Arles peut m'attendre. C'est comme vous voulez. Moi, j'vous suis.
Et nous, on a tout vu d'toi, min vakre *. Brest c'est beau, ja *.

Eirik fit un sourire à Aisling et se remit à bouffer en lançant les os à Hund qui les croquait comme des brindilles.

Kvinne = femme en Norvégien / Min vakre = ma belle en Norvégien / Ja = oui (prononcer 'ya' ) en Norvégien

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Sa langue natale

Aisling.

Kemiha. Kymon. Koya. J'ai vu juste. J'imagine mal Shil avec une sœur blonde, j'sais pas pourquoi. Et bizarrement, j'ai l'impression que cette blonde n'a pas d'famille. Ouais, ça m'est venu comme ça. Peut-être que j'le saurais sur la route. Shil a beau dire, j'suis pas une sauvage ! Même que j'sais très bien me conduire. Quand j'habitais La Rochelle j'étais une citoyenne modèle.
J'observe Koya. C'est vrai qu'elle à l'air douce. En apparence ! Faut s'méfier des donzelles douces, j'vous le dit !

_ Tu as un beau cheval ! Vous ne nous avez pas trop attendus ? Oh, la chiotte qui te renifles, c'est Kina. Le petit bicolore c'est Oki et le tout blanc, Ahamé, respectivement à Kymon puis à Koya. Le grand Danois, c'est le mien. Mardouk.
Les chevaux derrière sont un étalon & un hongre...

J'donne ma main à renifler à la petite, quoi ? Chiotte ? Bah, pourquoi pas ? L'est mignonne. Perso, j'veux pas m'encombrer avec un chien quand j'voyage, même si c'est bien utile. J'en avais un. L'est mort dans les flammes à Rieux, où j'habitais avec ma famille. Je l'aimais beaucoup... Pour ça aussi que j'en veux plus. On s'attache trop.
J'flatte le museau de mon Néal, rescapé du feu.

_ Il s'appelle Néal. Ça veut dire nuage en celte. C'est un hongre. Dès qu'on leur coupe, 'sont plus dociles ! Que je dis en riant.

Koya m'fait la bise. Ça n'me gène pas le moins du monde et j'y souris. Au grand blond aussi.
_ C'est un sacré morceau dis donc ! C'quoi comme race ? L'a pas l'air commode...
Jamais vu un chien pareil... Le danois fait pâle figure à côté et pourtant, il est bien grand ! L'autre a plus d'poils.

Kem nous fit visiter la roulotte. Joli. On dirait un truc de Gitan. Si c'en est une, ben ça s'voit pas. Koya dort parfois dedans ? Pourquoi pas dehors, avec c'te chaleur ?! Je n'me vois pas coucher dans ce p'tit espace avec une nuit claire.

On s'mets en route. Kemiha marche.

Au bord du fleuve ? Comme tout l'monde. Lessive et bon bain bien frais, à poil ! J'ai un corps long et fin, avec des hanches dessinées mais plus discrètes que celles de Kem qui est toute en volupté. Faut le dire. J'la matte avec appétit en mode discret. Elle est canon, j'le reconnais. J'aime les hommes. Mais j'aime bien rajouter une autre femme parfois. C'est un voyage ! Pas un baisodrome ! Alors j'range mes yeux.

Un bruit dans les buissons m'alerte.
_ Bande de trous du fion, barrez-vous !
On m'la fais pas à moi ! Je sais bien que c'est les mecs qui font les cons. Je sors de l'eau nue et j'vais voir. J'les vois et j'écarte les bras.
_ Alors les gosses, on a jamais vu d'femmes à poil ?! Régalez-vous du spectacle et faites plus chier.
J'tourne deux fois sur moi-même puis j'fais demi-tour en direction des filles.
_ Quels gamins...
J'finis par m'habiller. En robe de nuit ! Ben ouais, faut bien qu'mes habits sèchent.

Plus tard, pendant le repas, Shil pose une question.
_ Vous ne voudriez pas voir Brest ? Je n'y suis jamais allé et c'est un coin magnifique, il paraît. En plus c'est plein de délires celtiques.
_ Moi j'ai d'jà vu Brest. C'est super joli, c'est vrai. J'suis pas pressée, Arles peut m'attendre. C'est comme vous voulez. Moi, j'vous suis.
J'croque un bout d'barbaque et j'bois un peu de vin. C'est bien agréable tout ça.

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Shilane

[ Au bord du fleuve ]

Comme les autres, le moyen Kamani était tout poisseux. Il nettoya ses habits et se baigna à poil lui aussi. Il savait que les filles se baignaient de leur côté.
Et si on allait espionner les... Ah non, merde, il y a Koya. Laissez tomber les gars, j'ai rien dit.
Shil était déçu. Il aurait voulu se faufiler pour espionner, comme un gosse. Mais pas sa sœur ! Dommage.
Habillé, il revint vers la plage et se contenta de lancer des petits cailloux vers là où les femmes se baignaient, sans les voir. C'était pas drôle !

Dans deux jours ils seraient à Rieux. Shil aurait bien aimé visiter Brest... Il paraissait que c'était très beau ! Kemiha n'était peut-être pas à un détour près...
Durant le repas, le bâtard demanda :
Vous ne voudriez pas voir Brest ? Je n'y suis jamais allé et c'est un coin magnifique, il paraît. En plus c'est plein de délires celtiques.
Il avait dit ça pour Kem. Les délires celtiques devaient la brancher...

Kemiha_del_showk

Alors, en route ! Tous montés, sauf Kemiha & Kymon. Cette fois, la Pulpeuse décida de marcher un peu. Elle avait mal aux fesses. Le soleil avait légèrement calmé son ardeur. Les émeraudes virent même de menaçants nuages gris... Il n'avait pas plu une goutte depuis leur départ. En cas de gros temps, il y avait la roulotte, bien-sûr. Sinon des bâches passées à la chaux pour se protéger tout en étant dehors.

Le groupe était presque au complet. Il ne manquait que Capucine. Kemiha avait hâte de la rencontrer ! Elle paraissait gentille & simple au vu de ses lettres. Une originale, peut-être.
La Blonde leva les yeux vers l'autre blonde, altière sur son cheval.
Comment as-tu connu Shilane ?
Une question un peu trop cash, peut-être, malgré le sourire. Kemiha tempéra en racontant :
J'ai connu Kymon par hasard, à Nîmes. Je l'ai bousculé et pour me faire pardonner, je lui ai offert un verre. Depuis, c'est comme mon frère. C'était il y a... quoi ? hm... Trois ans environ.
A cette époque, le grand Kamani habitait à Nîmes. Il avait déménagé depuis, puis réaménagé. Kemiha aussi avait pas mal déménagé. Marseille, Uzès, Lodève, Millau & enfin, Carcassonne. Eh oui, la Nomade avait aussi une maison statique ! Une jeune fugueuse à peine plus âgée que Koya s'occupait de sa petite demeure. Marie-Alix. Elle entretenait le tout en échange du toit & du couvert. Kem lui donnait de l'argent dès qu'elle revenait, les pigeons ne pouvant pas porter une bourse de pièces d'or. Marie-Alix faisait parfois le ménage chez des personnes âgées pour gagner un peu d'argent par elle-même & avoir de la compagnie. C'était une jeune-fille timide avec une triste histoire...

Le soir, ils s'arrêtèrent au crépuscule. C'est alors qu'un très joli petit volatile vint se percher sur son épaule. Un messager. Kemiha enleva de sa patte le rouleau, lui donna du grain et le fit s'abreuver à la gamelle du chat.
Un chat ?! Oui, mais Small n'était pas n'importe quel chat. Noir comme nuit aux yeux très verts, il avait l'habitude de ne pas manger les animaux porteurs d'une odeur humaine. Comme les pigeons de Kem, ou bien comme son écureuil. La demoiselle écureuil se nommait Nomade. Elle bondissait d'arbre en arbre, suivant le convoi, et rentrant pour manger. Sauvage, seule Kem pouvait la toucher. Et Small, qui lui faisait sa toilette. Le chat passait ses journées à dormir dans la roulotte.

La Vagablonde déplia le parchemin. Capucine ! Kem fronça les sourcils à peine la lettre entamée. * Foutus angevins, j'te jure ! C'est toujours pareil avec eux ! Quelle bande de constipés, non mais vraiment ! Bizarre qu'ils aient tant attendu pour mettre une étrangère dehors... Pour cette faute grave, un douanier a du se faire décapiter ! Ne passer en Anjou m'arrange bien, comme toujours. Leur hospitalité est légendaire... *
Le reste de la lettre la fit sourire en revanche. Laissant le groupe se débrouiller sans elle - pour une fois ! - Kem répondit à Capu, à l'aise sur la table de sa roulotte.

Bonjour Capu !

Ravie d'avoir de tes nouvelles ! Et désolée qu'ils t'aient foutu dehors comme ça. Les Angevins sont... comment dire ça poliment ?! Impossible !
Si tu es à Rieux, ne bouges pas, on doit justement y passer afin, justement, d'éviter l'Anjou. Je n'ai jamais voyagé avec des brigands, pourtant ils ont toujours été lourds de menaces dans leurs courriers. Une douanière m'a même tutoyée en me promettant, je cite "un coup de pied au cul" si on ne quittait pas le territoire en vingt-quatre heures ! C'est dire...
J'espère que la route jusqu'à Rieux fut paisible.

De notre côté, nous avons récupéré tout le monde. Nous sommes six, dont trois de la même famille ! Une vraie réunion de Kamani... L'aîné est mon meilleur ami, Kymon. Un géant d'homme adorable ! Son frère est tout aussi grand mais je le connais moins. Il m'a l'air fort sympathique. La dernière Kamani est la petite Koya. Dix-sept ans, vraiment adorable !
Quant aux deux autres, il y a Eirik, un grand barbu Nordique, bourru, mais il faut percer sa carapace. Et enfin, Aisling. Une blonde que je ne connais pas encore.

Tu seras vite à l'aise, compte sur nous ! Ne t'inquiète pas des manières du Barbu. D'ailleurs, il a un chien énorme ! J'espère que les gros chiens ne t'effraient pas, j'en ai un aussi, de plus. Ils se sont déjà battus et depuis, s'entendent bien. il y a aussi trois petits chiens.
J'ai tant à penser que je ne sais même plus si je t'en avais déjà parlé !

Nous arriverons dans quelques jours. Tout le groupe aura besoin d'une bonne halte. Nous nous arrêterons sans doute entre Rieux & Rennes. Je connais un bel endroit. Et tu feras connaissance avec tout le monde !

J'ai pris bien soin de ton petit Hermès. Je vais le laisser se reposer quelques heures, pauvrette. Il a bien mangé, il a bien bu. Mon chat ne risque pas de le dévorer. Il reviendra avec toutes ses plumes !

La bise.

Kem.

Kemiha avait utilisé sa belle encre violette et son papier sentant le lilas. Elle enfermait ses vélins dans un bocal de fleurs séchées, les embaumant d'une odeur délicate.
La Blonde cajola le fameux Hermès, lui proposa à nouveau du grain, mais il le bouda ; il n'avait plus faim. Il but encore un peu, et s'effaroucha de Small avec force "rrrou rrrou" menaçants, mais le chat l'ignora royalement.
Enfin, le rouleau attaché à la patte, Hermès prit son envol.
Kemiha avait trois pigeons à elle. Tic, Toc & tac. Toc était particulièrement stupide. Il becquetait des cailloux, se cognait contre des arbres... Mais contre toute attente, c'était le plus rapide de ses "postiers".

Deux jours plus tard, le groupe fit halte en bordure de fleuve.
Comme les autres, Kemiha lava ses vêtements et se baigna avec les deux autres femmes. Nue. Elle n'était pas pudique. Ses seins lourds tenaient droits et son fessier était très, très rebondi, pour une cambrure impressionnante. Elle avait les cuisses charnues, les mollets musclés et un peu de gras au ventre. Kem se parait de poils châtains au pubis et le bas de ses jambes d'un duvet d'un blond transparent. Certaines femmes s'épilaient... Pas Kem. Les poils avaient une raison d'être. Ses aisselles étaient peu velues, comme ses avant-bras.

Elle entendit un bruit dans les fourrés...

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Koya.kamani

La jeune Kamani avait passé quelques nuits dans la roulotte. Elle ne voulait pas dormir dans l'herbe, il y avait des tiques ! Enfant, une tique s'était gorgée de son sang sur une partie très intime d'elle-même... Assez petite pour le dire à son père, il avait arrosé la petite fleur de Koya d'alcool fort. La tique devait être ivre morte... L'alcool avait chauffé très fort la petite-fille qui avait hurlé. Écartelée, l'enfant avait vu son père retirer la tique entre son index et son pouce. Une ignoble bête grosse comme un raisin !
Depuis ce traumatisme bien compréhensible, Koya évitait les herbages... Dormir sur de la terre la dérangeait moins.
Elle était bien sur les couchettes douillettes, malgré la chaleur. Elle ouvrait tout en grand pour avoir de l'air. Dormir toute seule ne lui faisait pas peur, et elle avait Ahamé.

Koya avait vite apprécié l'organisation de Kemiha. Elle avait du mérite ! Jamais la petite Kamani n'aurait pu assumer la quart de ce que Kem faisait. Autant d'animaux ! Autant d'humains ! Et il en manquait trois ! Oui, Kem avait beaucoup de mérite.
Koya avait beaucoup de tempérament. Elle savait quand se calmer, quand il était permis de râler. Kem avait assez à faire avec les chiens et Eirik pour qu'elle en rajoute. Surtout qu'elle n'avait rien à dire. Zéro reproche.

Oh ! Comme retrouver Kymon lui faisait plaisir !!! Le cadet de Kymon d'un an, Kalan, lui avait fait beaucoup de misères. Des vers de terre dans son lit. Lui lancer des cailloux. Soulever ses jupes en public. La pousser dans les orties. Mettre de la terre dans son pâté. Lui faire des croche-patte, l'étalant dans la boue. Lui balancer du crottin de cheval à la face. Entre autre joyeusetés, en plus des coups et des insultes. Oui, Kalan était taquin... Kymon l'avait toujours défendue et protégée et s'était souvent battu avec Kalan. Avec l'âge, le méchant frère s'était calmé. Il en avait voulu à Koya d'avoir causé la mort de leur mère en naissant...

La bagarre des chiens laissa la jeune-fille de dix-sept ans épouvantée. Elle ne voulu par regarder et serra fort son chiot contre elle. Heureusement que Hund et Mardouk ne s'intéressaient pas à lui ! Sinon... Oh, ce serai abominable ! Ça lui gâcherait vraiment le voyage. Si Ahamé avait été en danger, Koya serai partie. Heureusement, les trois petits s'entendaient très bien.

Durant la soirée, au tout début, Kymon s'isola avec Kemiha, soit disant au sujet des sabots de son âne. Mon œil ! Ils revinrent avec le sourire. Ces deux-là se complétaient vraiment ! Eirik ou des gens ne les connaissant pas pouvaient-ils les imaginer amants ? Peut-être. Mais Koya savait que c'était faux. Ils n'agissaient vraiment pas en amants !

Niort ne tarda pas à pointer. Shilane. Oh, Shilane ! Son demi-frère qui était complètement un frère pour elle. Le plus âgé des Kamani avait dix-huit années de plus qu'elle ! Ils n'avaient jamais été proches avec Rykan. Ni avec Kanaji le colérique. Elle n'avait que six années de moins que Shil. Il avait toujours été gentil. Koya ne l'avait pas vu depuis très longtemps. Aurait-il changé ?

Koya vit enfin son frère ! Et son amie. Il l'embrassa et elle répondit, émue.
Comme je suis contente de te voir, mon frère ! Comme tu es beau ! Encore plus qu'avant !
Vrai. Shil était devenu un très bel homme ! Il était avec une très jolie blonde.

Si ces deux là ne sont qu'amis, je mange ma chemise ! Je suis donc la seule brune !

Koya fit la bise à Aisling.
Je m'appelle Koya, enchantée !
La petite Kamani était prête pour le départ !

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Kymon.kamani

En voyant son frère, Kymon lui mit une grande tape dans le dos en l'étreignant. Il était à peine plus petit. D'un pouce.
Et toi, toujours aussi beau gosse ! T'as vu Koya, comme elle a presque grandi ?
Le plus grand des Kamani se mit à rire. Il se présenta à Aisling en souriant. Kem leur fit une visite rapide de la roulotte après avoir présenté presque chacun des animaux.

Nous devons rejoindre Rieux au plus vite. Je vous propose de nous mettre en route. Shilane ? Besoin d'un cheval ? Tu seras plus à l'aise sur Padrouston, il a l'habitude du poids de ton frère. On y va ?
C'est tout bon pour moi ! Grimpe sur mon hongre, Shil.
Padrouston ?! Ahaha !! Bien trouvé !
Je trouve aussi ! Il n'est pas susceptible. C'est l'éleveur qui a choisi ce nom. Je vais te sortir une selle.

Tout le monde était prêt, ils pouvaient partir.

Sur la route de Rieux, ils firent une halte au bord de la Loire. Kymon avait transpiré comme un bœuf et il fut content de pouvoir laver tout ses vêtements sales et lui-même ! Les filles se baignaient de leur côté et le Kamani put nager à poil. C'était bien agréable !

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Shilane

Aisling était une sacré bonne femme !
Tu m'connais, j'suis adorable. J'voudrais pas me retrouver avec une grande bande de sages. Ce s'rai d'un ennui... On va pieuter dans une auberge, on pass'ras le temps, hein mon grand ?
Clac ! Une tape sur son cul bien rond !
Que ça oui ! On va passer du bon temps, ma belle ! J'espère aussi que l'groupe sera haut en couleur. Vu la trotte, ce sera difficile de faire bande à part... Mais si vraiment 'sont chiants... On verras, j'ai mon frère et ma sœur dans le tas, moi ! J'pourrais pas les ignorer pour tes si jolis yeux gris. Faudra faire des efforts, s'ils sont chiants.
Là, on va dans cette auberge.
Shilane ne pouvait pas se permettre de bouder ce groupe inconnu. Il y avait Kymon et Koya ! Les retrouver serai tout sauf chiant !

Dans la chaleur de leurs ébats qui les avaient fait rouler au sol, Ais était serrée dans ses bras moites.
T'sais, je connais pas les autres mais si un gars te plaît, te gênes pas pour moi et j'ferai de même. Et sinon, on s'ra tout les deux. j'en ai pas fini avec toi !

Quelques petits jours plus tard, le couple d'amant attendait avec Néal, le cheval d'Aisling.
Foutre Dieu ! Nan mais r'garde moi ça, r'garde ! C'est sérieux ?
Shil tourna aussitôt la tête. Woh ! Kymon n'avait pas menti !
Il embrassa sa sœur et étreignit son frère, presque ému.
T'jours aussi grand toi ! Et toi t'jours aussi belle !
Ils avaient grandi ensemble. Shil se savait bâtard mais ne considérait pas Koya et Kymon comme une demi fratrie. Il se tourna vers les autres. Souriante, Ais s'était présenté.
Shilane regarda la conductrice dont Kymon lui avait parlé. Son amie. Une beauté ! Il ne l'avait pas dit ! Le bâtard aimait le corps ferme et musclé d'Ais mais se plaisait à admirer les femmes plus en chair.
Et... Oh bordel. Ce mec-là. Il dénotait tellement !
Salut, moi c'est Shilane. Enchanté de vous voir enfin ! La route s'est bien passée ?

Shilane avait les yeux noisette comme Kymon. A peine plus foncés. Et des cheveux plus clairs et plus longs. Il était plus petit de moins de cinq centimètres et avait presque la même carrure. Des six mâles Kamani, Kymon était le plus grand et le plus baraque. Le plus calme surtout.
Shil regardait les animaux. Deux puissants chevaux tiraient la roulotte. Koya avait une monture blanche. Derrière, il voyait un étalon, un autre cheval et un âne. Trois petits chiens, et deux gros. L'un était un danois et l'autre... Une montagne de poils et de dents !
Shil allait marcher ? Monter dans la roulotte ? Ou on lui prêterais un cheval ? Faire toute la route à pieds serai épuisant ! Au pire, ais et lui se relaieraient sur Néal, comme avant.

Kemiha_del_showk

[ Chapitre I ]

* Les chiens *

Bordeaux. La halte.
Mardouk & Hund... La misère. Durant le trajet, ils avaient grogné, mais rien de plus. Maintenant, le groupe était posé et l'Ours était revenu avec une proie. Le Danois n'avait rien. Il voulait CETTE proie. Couac ! Mauvaise idée !
Les humains étaient en train de boire & de discuter, peinards, quand vint la bagarre. L'Ours lança un aboiement à faire trembler des murs ! Sitôt, Mardouk grogna, très menaçant. Et BAM !
Mardouk se jeta sur Hund. Qui sut le recevoir ! Ils tourneboulèrent en une tourbillon de poils. Ceux de l'Ours car ceux du Danois, eh bien ils étaient très courts. Pas de quoi voler. Mardouk chopa une babine de l'Ours & le sang coula.
L'Humaine blonde se leva d'un bond !
Kymon !! Eirik ! Il faut les séparer, ils vont s'étriper !!
Une main calme se posa sur son épaule et des mots apaisants furent dit d'un ton bas. L'Humaine blonde n'en menait pas large... mais arrêta de crier. Pas de s'angoisser.

Deuxième round. Pas content & blessé, Hund se retourna vivement et failli, d'un coup de dents, briser la queue fine du Danois ! Ils roulèrent. Plus lourd de quinze à vingt kilos - ce qui était énorme ! - Hund écrasa Mardouk de son poids. Mais bon, il devait bien avoir trente kilos de poils, ce faux-jeton, pensait l'Humaine blonde, de mauvaise foi.
L'Ours croqua une oreille. Le Danois piailla. L'Humaine blonde se remit à paniquer...
Et là, Ô, miracle ! Le fier Mardouk roula sur le dos, les quatre pattes en l'air, frétillant de la queue. Soumission.
Hund le renifla, tachant le ventre rose de sang. Puis l'Ours lécha le Danois... C'était fini.
Contrairement à beaucoup de monde - surtout des hommes - l'Humaine ne se sentait pas diminuée en voyant son chien soumis. Juste soulagée.
Il faut les soigner. Eirik, je vais te donner quelque chose pour désinfecter la babine, et tu devrais l'inspecter, voir s'il n'a pas d'autres blessures sous tout ces poils... On ne sais jamais. Je vais m'occuper de mon chien.
Elle le fit.
Fin du chapitre.

[ Chapitre II ]

* Les humains *

Toujours Bordeaux. Toujours la même halte.
Après la bagarre des chiens, Kemiha était bien plus sereine. Les trois petits chiens durent se contenter de menu fretin car la Nomade donna presque tout les rognons à Mardouk, pour le récompenser.
Kymon & elle-même avaient vidés les canards prestement. Ils avaient l'habitude. Mais juste avant, le Marseillais la prit à partie. Il avait raison. Comme souvent. Kymon avait oublié d'être bête. Ils revinrent plus légers au bivouac & Kem était beaucoup plus détendue !
Elle servit tout le monde avec joie et but, écoutant, parlant, riant.
Vint l'heure du repas. La Pulpeuse servit copieusement les deux hommes. Kymon était un ventre sur pattes & elle imaginait Eirik pareil.

Alors, l'ami, d'où viens-tu ? Merci d'avoir pris soin de ma petite-sœur.
Le Nordique sourit. Charmant. Sauf avec le sang plein les dents... Quoique. Ça lui allait bien.
J'ai une petite-sœur moi aussi. C'est sacré. Koya est gentille.
Je viens de Norvège et de Finlande. Et toi, l'ami ? Tu ne parles pas comme les autres.
* De Norvège ET de Finlande ? Le mélange est aussi frappant que celui d'un Français & d'un Suisse... Il a dû laisser toute sa famille là-haut, pauvrette. Où peut-être pas. Il a l'air de l'aimer, sa sœur. Il parle d'elle au présent, donc elle est vie. Pourquoi partir ? Il faudrait que je lui pose la question un de ces quatre. J'aimerais bien en savoir plus sur lui. Il m'intrigue. * Pensait Kemiha.
Le moment ne tarda pas à se présenter.
Pourquoi avoir quitté ton.. tes pays ? Tu as beaucoup de famille là-bas où certains sont en France, ou ailleurs ?

La soirée se poursuivit jusque tard dans la nuit. N'oubliant pas la prudence, une personne restait éveillé, puis en réveillait une autre pour pouvoir dormir à son tour.
Au matin, le cagnard tapait déjà fort. Ils furent tous debout plus tôt que prévu. Ils nettoyèrent leur bordel, éteignirent bien le feu & se remirent en selle.
Nous faisons cap sur Niort, moussaillons ! Nous nous arrêterons tard et nous lèverons tôt. Nous sommes attendus. En avant !
Kemiha avait essayé d'être moins autoritaire, mais il fallait bien que quelqu'un le mène, ce voyage ! Et comme pour les chiens, il n'y avait pas la place pour deux chefs. Et Kemiha ne comptait pas se soumettre ! Faire des efforts, oui. Mais elle resterait la Chef !

[ Chapitre III ]

* Niort *

Comme prévu, ils avaient été plus rapides. Chacun avait pu se nettoyer dans une rivière à La Rochelle. Charmante ville. Mais ce n'était pas une raison pour s'attarder !
Niort.
La roulotte était majestueuse, bien que gâtée par la poussière des routes. Eirik montait son immense Hunt, Koya était sur Alahil & Kymon à côté d'elle sur le banc conducteur.
Kemiha avait ses habits de voyage. Fades, comparé à ce qu'elle aimait d'ordinaire. Des braies légères, usées mais solides, une chemise blanche & un bustier affinant sa taille déjà fine et compriment sa très opulente poitrine. Kemiha était riche en formes. Elle avait perdu quelques kilos depuis l'hiver.
Ses épais cheveux blonds étaient remontés en un chignon défait, et les mèches parées de perles de bois colorées et de plumes d'oiseaux s'en échappaient. Concernant son visage, Kem avait un petit nez mignon, de grands yeux en amande aux iris d'un vert émeraude parés d'une étrange ligne d'or zigzagante. Ses lèvres rosées étaient comme elle ; pulpeuses. Et en l'instant, souriantes.
Elle venait d'apercevoir les deux inconnus. Qui bientôt ne le seraient plus.

Les dames d'abord. Une grande blonde en habit de voyage qui tenait un beau cheval. Sa silhouette longue et athlétique lui faisait penser à son amie Julie.
Elle s'avançait, avenante. Kina, curieuse, vint la renifler.
Salut ! J'suis Aisling MacKenzie, mais appelez-moi Ais. J'suis contente de vous rencontrer !
Salut, moi c'est Shilane. Enchanté de vous voir enfin ! La route s'est bien passée ?
Ravie ! La route fut tranquille, merci. Je m'appelle Kemiha.
Elle laissa la famille Kamani se retrouver et dit à Aisling :
Tu as un beau cheval ! Vous ne nous avez pas trop attendus ? Oh, la chiotte qui te renifles, c'est Kina. Le petit bicolore c'est Oki et le tout blanc, Ahamé, respectivement à Kymon puis à Koya. Le grand Danois, c'est le mien. Mardouk.
Les chevaux derrière sont un étalon & un hongre...
Kemiha avait toujours adoré présenter ses animaux. Il fallait vite qu'elle se taise ! Elle était les deux pieds au sol pour saluer les nouveaux venus.
Vous voulez voir la roulotte ? Nous dormons tous dehors, sauf Koya, parfois.
Kem leur fit une visite rapide.
Comme son frère, Shilane était bien fait de sa personne. Vraiment très charmant ! Elle avait déjà couché avec un Kamani... Le cadet de Kymon. Celui-ci serait-il aussi savant ? * Allons, Kem ! N'y penses même pas ! * Et pourquoi pas Aisling, tant qu'elle y était ? Ce ne serai pas pour lui déplaire... Cette femme était magnifique.

Nous devons rejoindre Rieux au plus vite. Je vous propose de nous mettre en route. Shilane ? Besoin d'un cheval ? Tu seras plus à l'aise sur Padrouston, il a l'habitude du poids de ton frère. On y va ?

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Eirik_gjermund

Eirik était perdu. Cette foutue bonne femme lui mettait les sens en éveil ! Lui qui aimait les femmes de poigne... Il ne fallait pas abuser non plus ! Il la materait. Parole. Cette Kemiha sut faire des concessions, en route. Il apprécia.
Ja. Je retiendrais Hund...
Mensonge ! C'était impossible ! Eirik grimaça, tenta de retenir la vérité...
Je ne pourrais pas, il est trop fort. Quiconque s'oppose sera mordu.
Elle connaissait vraiment les chiens ? Les yeux de glace virent les bambins canins gambader. Ouais. Eux. Les gros, c'était autre chose. Deux mâles.
Ils doivent s'affronter et le sang va couler. Le soumis aura la vie sauve et tout se passera bien.
Il croisa la regard de la Blonde. Une tête de saucisson, comme disaient les Français ! Eirik aimait ça. Elle le faisait chier. Il n'aimait pas trop ça.

Chasse. Retour. Boisson. Whisky.
Kymon et Kemiha se proposèrent pour vider les canards. Ils étaient organisés. Cette foutue bonne femme en avait sous la botte ! Les petits chiens furent nourris d'entrailles sanglantes. Eirik garda le cœur des canards. Il les mangeait. Crus si assez frais, donc chauds, sinon, cuits. Il récitait une prière élogieuse pour l'animal.

Alors, l'ami, d'où viens-tu ? Merci d'avoir pris soin de ma petite-sœur.
Eirik sourit au géant, les dents maculées de sang.
J'ai une petite-sœur moi aussi. C'est sacré. Koya est gentille.
Je viens de Norvège et de Finlande. Et toi, l'ami ? Tu ne parles pas comme les autres.
Vu la plus de décennie passée ici, Eirik faisait une vague différence entre les accents. Seulement les plus prononcés.

Ils buvaient et discutaient quand des grognements et des couinements se firent entendre. Le chien de Kem et Hund se battaient. Les poils du chien-ours, duveteux, volaient au vent. Les poils ras, pas ceux du Danois.
Ils roulaient au sol, se mordaient, grognaient. Mardouk chopa une babine et y planta les dents. Sang rouge. De ses presque cent kilos, Hund écrasa le Danois, qui finit par se soumettre de mauvaise grâce. Dos au sol, pattes en l'air. Hund lécha ses plaies, Mardouk se leva et ils se reniflèrent en paix *.
Voilà qui était fait !

Le reste du chemin fut plus paisible. Eirik dormait dehors. Pas moyen de l'enfermer dans cette boîte à roues !
Niort arriva. Encore un Kamani ?? Et une autre fille ? Eirik attendait de voir.

* Bagarre vue avec JD Kemiha

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Sa langue natale

Aisling.

Les grands frères sont souvent chiants avec leurs p'tites sœurs. J'le sais, j'en ai un.
_ On va rester à Niort, c'est l'plus proche d'eux. On ramasseras la fille tous ensemble. On va être un sacré paquet ! Kymon dit que sa copine est super sympa. Il est gentil, mais j'attends d'voir. Et toi, t'auras intérêt à être gentille avec Koya ! Elle est pas comme toi, faudra pas me l'intimider en faisant ta sauvage.
J'éclate de rire ! Je mets à Shil un coup d'poing dans l'épaule du haut d'ma monture. Il est mignon.
_ Tu m'connais, j'suis adorable. J'voudrais pas me retrouver avec une grande bande de sages. Ce s'rai d'un ennui... On va pieuter dans une auberge, on pass'ras le temps, hein mon grand ?
P'tit clin d’œil coquin.
Et s'il tombe sur une jolie fille dans l'groupe ? Pas d'problèmes. Ils me f'ront peut-être une place... Shil, c'est pas mon mec !

On passa quelques nuits mouvementées et l'attente n'fut pas longue.
Il fallait rejoindre l'extérieur d'la ville. Je laisse le Kamani marcher. Bordel. Trois Kamani ! Un guet-apens !
Je les vois venir...
_ Foutre Dieu ! Nan mais r'garde moi ça, r'garde ! C'est sérieux ?
Et qu'une roulotte géante, et qu'des gens montés, et qu'des chiens... Un vrai convoi ! Je regarde la tête des gens et j'en suis plutôt contente. Le géant brun, c'est Kymon, sûr. La toute petite, c'doit être Koya. Il y a une blonde qui conduit, j'ai oublié son nom mais c'est la Chef j'crois bien. Camille ? Un truc du genre. Et un grand blond bien sauvage, comme j'aime ! Qui d'autre ? Des bestioles à poils, dont deux gros chiens.
J'vais à leur rencontre. Tout sourire, souple sur mes grandes jambes.
_ Salut ! J'suis Aisling MacKenzie, mais appelez-moi Ais. J'suis contente de vous rencontrer !

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Kymon.kamani

Kymon et Koya, en cherchant du bois, discutaient. Sur la route, il lui avait dit veiller au grain pour Kem et Eirik. Le grand Kamani était une bonne pâte et il acceptait les ordres de son amie lorsqu'ils voyageaient nombreux. A deux ou trois, elle était moins autoritaire. Mais là, ils seraient nombreux... Eirik n'avait pas l'air d'être une "bonne pâte", lui ! Kymon allait devoir choper Kemiha pour lui dire de se calmer. Le problème des chiens la turlupinait, il le savait.

Ils revinrent sur leurs pas et Eirik alluma le feu pendant que Kem proposait à boire. Kymon choisit du vin.
Il nous faudra établir des tours de garde. C'est plus prudent. Mais je pense que la soirée sera longue !!
Kymon rit d'un rire grave.
Oui, on va veiller tard, crois-moi ! Demain matin, le départ sera dur... Je compte sur tous pour être sur le pied de guerre à dix heures ! Dit Kem.
Encore un ordre.

Donne un canard, je vais t'aider. Si tu veux. Bois un coup. les entrailles iront aux chiens. Dit la Blonde à Eirik, plus douce.
Donne-moi le second, ça ira plus vite. Deux minutes. Kem ? Tu as regardé les sabots d'Armani ? Viens voir...
Les émeraudes regardèrent les noisettes, pas dupe. Mais elle se leva et suivi le Marseillais loin des autres, près des chevaux. Kymon tapota la croupe de son tout petit âne. Il lui avait donné ce nom pour faire enrager un jeune noble imbu de sa personne. Un italien du nom de Versace d'Armani. Appeler son âne comme lui était une insulte envers l'animal ! Mais Kymon avait été impulsif.

Kemiha mit les poings sur ses hanches larges.
Alors ?! Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Un souci ?
Oui, toi ! Faut que tu te calmes.
Moi ?
Non, ton chien ! Mais si, toi ! Ton chien aussi, remarque... Mais toi surtout ! Je sais comme t'y es, Kem, mais vas-y doucement... Je sais que tu gères beaucoup de choses... Mais tu es trop autoritaire. Tu ne vois pas que ça gênes Eirik ? C'est un brave type je pense. Mais pas habitué à recevoir des ordres. Mets de l'eau dans ton vin.
Kemiha soupira.
Il m'agace !
Parce qu'il n'es pas assez docile ? Allons, pas à moi, Kem ! Il réagit de façon normale. Si tu étais avec quelqu'un comme toi pour voyager, tu...
La Nomade éclata de rire. Un grand rire franc. Elle tapa sur l'épaule de son ami.
Tu sais bien que je m'insupporterais ! Je fuirais cette mégère ! Tu m'as eu Kyky...
Pas Kyky ! Alors, tu comprends ce que je veux te dire ?
Oui. Tu as raison. Je ferais attention.
C'est tout ce que je voulais. Et n'oublie pas !
La Blonde lui sourit, se haussa sur la pointe des pieds et lui bisa la joue.
Merci, Kymon. Alors, ces sabots ?! Dit-elle, taquine.
Le Marseillais lui rit au nez et ils revinrent vers le groupe.

Les oiseaux vidés, comme dit, les entrailles allèrent aux chiens, sauf le foie. Ils firent cuire le tout à la broche et burent tous ensemble. Kymon s'intéressait à Eirik et lui demanda :
Alors, l'ami, d'où viens-tu ? Merci d'avoir pris soin de ma petite-sœur.
Kymon était sincère, Koya lui avait dit qu'il avait été correct.
Comme prévu, la soirée fut longue ! Une rixe éclata entre les chiens *.
Le lendemain matin, tard, ils reprirent la route après avoir fait place nette.

[ Niort ]

Les autres soirées furent moins riches en alcool. Justement, Kem avait mis de l'eau dans son vin et du beurre dans les épinards.
Kymon avait reçu le courrier de Shilane. Son amie et lui les attendaient. Le grand Marseillais était curieux de cette "amie". Et de voir ce que Shil était devenu ! Il ne l'avait pas vu depuis plus de cinq ans...

RP écrit à 4 mains avec JD Kem.
RP avancé pour coller au déplacement IG.

* Pour la bagarre entre chiens, je laisse JD Kem et JD Eirik se débrouiller.

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Shilane

[ Niort , Poitou ]

Shil aimait beaucoup la Bretagne... Sauf Rieux. Loin de tout, sauf de Rennes ! Le bâtard marchait et parfois Aisling lui prêtait son cheval. Il n'aimait pas trop la laisser marcher mais elle avait elle aussi besoin de dégourdir ses longues jambes. Des jambes interminables ! Shil les imagina levées vers le ciel... Il sourit. La diablesse était souple, il le savait.

Elle décrocha la missive de la patte du pigeon qui vint à eux et ricana. Il aimait bien ses manières, de celle qui n'en a pas.
C'pour toi. Ton frère, et aha ! Il veut qu'on s'avance ! c'est fait. Dis lui. On va s'arrêter là. Ils nous rejoindront à Niort, ou à Thouars. Une fille attend à Craon. On y va où on reste ?
Non, on va rester à Niort, c'est l'plus proche d'eux. On ramasseras la fille tous ensemble. On va être un sacré paquet ! Kymon dit que sa copine est super sympa. Il est gentil, mais j'attends d'voir. Et toi, t'auras intérêt à être gentille avec Koya ! Elle est pas comme toi, faudra pas me l'intimider en faisant ta sauvage.
La Koya de ses souvenirs était une toute jeune ado rebelle qui fuguait pour aller voir des garçons et boire au port. Quand il était parti de Marseille, c'était une forte tête ! Kymon lui avait dit que Koya s'était bien calmée et était toute douce. Ça l'étonnait. Il l'avait imaginée partie en mer, couteau entre les dents, avec des pirates... Bah non, visiblement. Aux nouvelles, Koya était même devenue tribun... Shil avait hâte de re-découvrir sa petite-sœur !

A Niort, Aisling et lui prirent une chambre dans une auberge... Ça n'ennuyait pas le bâtard d'avoir à passer plusieurs nuits ici avec Ais, à patienter...

Capucine_

[Au bord d'un ruisseau...]

Son petit campement de fortune avait rapidement pris tournure.
En fait la vie spartiate d'un camp militaire lui avait appris à se passer de bien des choses.

Deux morceaux de corde solidement attachés à deux gros arbres soutenaient le drap qui lui servait de hamac. Capu pouvait ainsi dormir sans avoir à craindre les milles petits insectes qui exploraient le sol et dont elle avait une véritable phobie.
Tout ce qui avaient plus de deux pattes et qui grouillaient au sol, déclenchait chez elle une peur panique !
Le pire étant peut être les araignées.... Rien que d'y penser elle en avait des sueurs froides.

C'était son oncle qui avait trouvé cette astuce pour éviter qu'elle réveille tout le monde chaque nuit ! Désormais c'était devenu un habitude. Hors de question de dormir par terre.

D'ailleurs le sol aussi avait été quasiment balayé tant elle craignait de voir apparaitre de petites bestioles.
A côté d'une grosse pierre qui lui servait de siège, Capu avait confectionné un cercle de pierres. Le centre du rond avait été lui aussi nettoyé et copieusement garni de petit bois bien sec et de quelques feuillages roussis par le soleil, trois autres pierres lui servaient de trépieds pour maintenir sa vieille petite marmite toute cabossée. La présence du ruisseau lui fournissait l'eau et le feu qui éloignait les animaux sauvages la nuit, permettait de la faire bouillir et d'avoir de quoi étancher sa soif.

Quelques morceaux de viande séchée, des fruits cueillis avant son départ de Craon, de l'eau potable, le ruisseau pour se rafraichir, un lit... Tout le confort !

Capucine n'était pas particulièrement effacée, c'était même une bonne vivante derrière une première approche assez timide, mais les années passées lui avaient appris à apprécier les moments de solitude. Ce n'était pas un souci pour la jeune fille de se retrouver seule avec ses pensées. Mais elle aspirait depuis quelques temps à vivre autrement, à partager rires et sourires, bavardages et confidences, aventures et quotidien... Elle ne savait pas vraiment ce que c'était que d'avoir des amis.

Fille unique, élevée par des adultes, des déménagements fréquents, rien qui ne favorise les liens amicaux en fait. Et elle avait soif de vivre la roussette !

Alors que le soir venait, la Lune se leva haut dans le ciel. Ronde et pleine, elle lui offrait sa face souriante.
Capucine vouait une sorte de culte à l'astre lunaire.
Elle symbolisait à ses yeux la femme, aussi bien dans ses cycles que dans ses courbes.
Souvent elle lui parlait quand elle était seule. Et c'est encore ce qu'elle fit ce soir là.

Etendue dans son lit de fortune, une trouée dans la voute formait par les branches entremêlées des arbres, lui permettait d'admirer la toute puissance sélénique.
Le cercle de lumière diffusait sa douce lueur sur tout ce qui l'entourait, offrant un côté mystique et magique à cette nuit étoilée.

Posant sa main gauche sur son coeur et élevant la droite en direction de l'astre protecteur, Capucine récita ce qui au fil du temps était devenu sa propre forme de prière.

Oh Lune. Toi qui est si ronde et si belle dans le ciel
Accorde moi que ces gens qui viennent à ma rencontre soient enfin ceux que me réserve l'Univers. Que je ne trouve parmi eux qu'Amour et Amitié sincère.
Oh Lune toi qui est ronde dans le ciel que la paix s'ouvre sous nos pas.
Merci Dame Lune d'exaucer ma demande, car elle est juste et bonne.

Par trois fois, superstitieusement elle reformula sa requête.
Par trois fois, elle y mis toute la force son coeur,
Par trois fois, elle plaça ses espoirs entre les mains de la grande Dame.

Un grand calme parut alors descendre du ciel pour l'envelopper toute entière.
Comme si la Lune elle même voulait lui dire que sa demande avait été entendu.
C'est le sourire aux lèvres, certaine que demain serait un beau jour et que ceux d'après le seraient encore plus, que la jeune femme s'endormit.
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Kemiha_del_showk

Bon. Les chiens... Problème. Sauf les trois petits. Kina, Oki & le chiot de Koya - quel était son nom ? - jouaient joyeusement ensemble. Kina était presque adulte et ferait la taille d'un petit épagneul breton. Oki était jeune aussi. Plus jeune que Kina. Le chiot de Koya, eh bien c'était un chiot ! Une ravissante boule de poils !
Mais revenons aux deux gros.
Hund. C'est son nom. Faut les laisser se sentir. Sinon ils ne s'accepteront pas.
Faudrait pas qu'ils se bouffent non plus !
HUND ! HER !
Mardouk regarda en grognant l'énorme canin aller vers son maître à contre-cœur.
Je ne vais pas chevaucher de l'autre côté. Faut que les chiens s'habituent l'un à l'autre.
Très bien ! D'accord ! Si ton monstre fait du mal à mon chien, où à qui que ce soit ici... Je te conseilles de le surveiller, et de près ! En avant.
Kemiha n'avait pas l'habitude d'être contrariée. Sur le banc conducteur, elle ébranla la roulotte, avec cet Eirik et son foutu chien à ses côtés.
* Il ne va pas tarder à me faire chier celui-là ! Qu'il se tienne à carreau où je te l'éjecte fissa ! Non mais ! Allez, allez, que son Hund chope mon Mardouk, allez ! Qu'il essaie pour voir ! *
Kemiha non plus ne parla pas à Eirik. Il avait jeté un froid. Mais Kem était chaude. Ses bouderies ne duraient jamais longtemps. Elle coula un regard vers le Blond. Digne & fier. Comme son chien. En homme.
Bon... D'accord pour les laisser s'apprivoiser. Mais si ton chien cherche trop la bagarre, je compte sur toi pour le retenir ! Il n'y a pas la place pour deux dominants... Ils devront s'affronter, tu as raison... Mais je n'aime pas ça !
Kemiha redoutait que Mardouk soit gravement blessé... Il avait toujours été plus fort. Saurait-il se soumettre ?
Plus légère, Kem regarda Kymon & Koya en pleine conversation.
Koko & Kyky, tout va bien ?
Elle se marra, le surnom de Kymon ne lui ayant pas échappé.

Vers Bordeaux, à l'arrêt, Kem fit son petit discours. Kymon savait tout faire, elle le savait.
Euh... Je ne sais pas chasser ni vider des animaux... Mais je peux m'occuper des vivants !
La Voyageuse s'en doutait. Koya avait l'air si délicate ! Elle devait acheter sa viande chez le boucher, comme la très grande majorité des gens. Kemiha avait apprit à chasser dès son enfance. C'était une amoureuse des animaux. Elle les mettait à mort avec respect. Et la vue du sang ne la gênait pas. Chasseuse & Guérisseuse. Mal placée pour s'offusquer d'hémoglobine...
Kymon prit aussitôt Koya sous son aile et son amie lui sourit. Eirik se proposa pour chasser. Et la mit en garde contre son cheval...
* Si même le canasson mord, on est pas sortis de l'auberge !! Non mais c'est quoi ce type ?? Un Taavi calme qui aurait refourgué sa hargne à ses bestiaux ?! Pas envie de me faire becqueter par un cheval ! * pensait Kemiha.

Les trois partis, elle s'occupa des chevaux. Hunt en premier. Hund, Hunt, il s'en sortait avec ça ? Elle esquiva un coup de dents méchant en lui donnant à manger, refusant tout net de brosser ce cheval. Elle s'occupa mieux des autres et s'émerveilla de la jeune jument de Koya. Elle lui faisait penser à Morphée, sa juliche qu'elle avait échangée contre Padrouston. Kymon n'était pas au courant... Heureusement ! Sinon il en serai trop gêné et lui en voudrait beaucoup. Son amitié comptait plus que tout pour Kemiha.

Elle sortit table, tabourets, verres, assiettes, couverts, eau, alcools - vin, liqueur whisky - posa du saucisson rude et du fromage fait, ces derniers couverts d'une serviette pour éviter les mouches. Elle fit un cercle de pierres pour délimiter le futur foyer, planta ses fourches, y encocha la barre, posa à côté une marmite noircie de suie et... voilà ! Sans oublier l'eau & la nourriture des chevaux donnés précédemment.
Elle se déchaussa. Ses bottes de voyage étaient très confortables, mais elle se sentait toujours mieux pieds-nus.

Koya & Kymon revinrent. Puis Eirik. Son chien avait un faisan en gueule... Kem surveillait Mardouk d'un œil.

Il faut partir à deux chasseurs. On est beaucoup. Les chiens mangent beaucoup.
Je trouve que trois canards c'est bien. Nous sommes quatre ! Je ne mange pas beaucoup avec cette chaleur.
Oui, Eirik. Trois canard c'est très bien ! Mais tu as raison. Je viendrais chasser avec toi. Ou Kymon. Ce sera plus efficace. Nous serons bientôt sept. Et huit si Sidonie nous rejoint. A ce nombre, il faudra même trois chasseurs !
A cette idée, Kemiha sourit, et rit. Huit personne ! Ce serai vraiment bien ! Un bel été se préparait. Malgré Sidonie. Cette femme des bois d'un certain âge n'était pas sociable, se tenait à l'écart mais n'ennuyait personne.

Il faut allumer le feu pour cramer les plumes des oiseaux. Plus simple qu'une par une. Je vais faire.
D'accord. Je te laisse faire... Moi, je sers à boire.
Fourrer son joli museau dans les affaires des autres, Kem savait le faire aussi. Le genre d'emmerdeuse à vous conseiller comment bien allumer un feu... Pour Eirik, elle se retint en détournant son regard d'émeraude.
Elle servit tout le monde - y compris Eirik - après avoir demandé :
Vin rouge ? Blanc ? Liqueur de violettes au lilas ? Whisky ?
Kem fabriquait cette liqueur florale elle-même. C'était très bon ! Elle y préférait les alcools forts mais cette douce boisson était parfaite pour les palais délicats.
Se tournant vers Eirik :
Donne un canard, je vais t'aider. Si tu veux. Bois un coup. les entrailles iront aux chiens.

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Capucine_

[En Anjou]

C'est pendant qu'elle labourait la veille qu'un sale corbeau avait commencé à lui tourner autour. Tachant de ne pas prêter attention au volatile, la roussette suant gouttes et eaux avait continué son labeur, mais l'oiseau venait sans cesse la houspiller allant même jusqu'à lâcher une fiente pile poil sous son nez !

Foutre dieu !!!! Tu as bien failli me ch**** dessus !

Levant les yeux avec colère sur l'oiseau elle remarqua alors l'étui à sa patte.
Il lui fallut plusieurs essais avant d'arriver à s'en saisir tout en évitant les coups de bec de cette saleté de bestiole.

Quand à la missive elle était à la hauteur de son moyen de transport .
Il y avait gros à parier qu'elle se serait retrouvé les fesses par terre, si elle n'avait pris soin de s'assoir à l'ombre d'un grand chêne pour s'adonner à la lecture.
On venait tout simplement de lui foutre un coup de pied au derche pour qu'elle dégage !
Des larmes de colère montèrent aux yeux de la jeune fugueuse., si elle comptait partir c'était de son propre chef, SON choix !

Merde ! Sa propre mère n'avait pas réussit à la retrouver et des douaniers plus que médiocres et visiblement incompétents venaient de mettre le feu aux poudres.

Essuyant ses mirettes d'un revers de main, Capu tenta de réfléchir.
Première chose à faire, finir le travail pour lequel elle avait été embauché.
Seconde... Faire part à ce guignol de prévôt de sa façon de penser !
Troisième... Rejoindre le groupe de voyageurs qui l'avait gentillement adopté.

Dès le lendemain, la jeune demoiselle laissa sa main courir sur le vélin, les arabesques formant les phrases qu'elle avait longuement muri la veille et toute la nuit.
Qu'ils la foutent en procès si cela leur chanter, ils ne la feraient pas taire.
Et s'il fallait hurler l'incompétence elle le ferait !

Ce qui fut décidé fut fait , une fois sa missive scellée, Capu attrapa son baluchon et le plaça au bout de son bâton sur son épaule.
Un arrêt par le pigeonnier municipal pour envoyer sa réponse au prévôt et la voilà qui s'en va, le pas lourd sous la chaleur du jour, les sourcils froncés pour en affronter la blanche luminosité.

Demain sera un autre jour, demain elle écrira un nouveau chapitre de sa vie, loin de ce duché inhospitalier qu'elle ne prendra plus la peine de défendre autant du verbe que de la main, et de cette jolie petite bourgade.

[Dès le lendemain matin]

Assise sur une souche d'arbre au bord d'un ruisseau, Capu sorti un bout de parchemin et un morceau de charbon pour tracer quelques lignes.

Coucou Kem,

Changement de programme !
Le prévôt d'Anjou a décidé après plus de deux mois de me foutre dehors. Pas une grande perte vu leur incompétence, mais j'aurais préféré partir tranquillement....
Du coup si tu me dis où vous êtes je peux peut être vous rejoindre ?

Il me tarde si tu savais !!!
J'espère que tout le monde est sympa parce que des fois je suis un peu timide...

J'attends de tes nouvelles avec impatience.

Capucine

PS / Prends soin d'Hermès s'il te plait, c'est la première fois que j'ai un animal à moi....

Tout en douceur la jeune femme ouvrit la cage de l'oiseau qu'elle avait pris soin d'emmener, un joli petit pigeon que le vendeur lui avait chaudement recommandé et qui devenait ainsi son premier compagnon.

Jusqu'au retour du volatile, Capu camperai dans ce petit coin de verdure, tranquillement et au calme.
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Koya.kamani

Kymon se montra amical avec Eirik, mais pas trop. Ils devraient mieux s'entendre que les gros chiens... Kemiha l'avait prise dans ses bras en réponse à son étreinte et ça plu à la Kamani ! Rien de plus impersonnel qu'une poignée de main...
Le frère et la sœur causaient chevaux quand Eirik cria sur son chien, faisant sursauter la Brunette.
Ouh là là... Ça pue cette histoire... Hund ne m'a jamais croqué Ahamé, mais quand même...
Eirik faisait valoir ses opinions en contrant Kem. Ça ne regardait pas Koya... Elle se mit à rire quand Kyky lui demanda de ne plus l’appeler comme ça. Après l'istoire avec les chiens, la Blonde fit visiter sa roulotte. Koya était émerveillée !
Wahou ! Mais elle est super ! Regarde-moi toutes ces couchettes ! Deux comme moi y tiendrons, aha ! Oh, c'est vraiment magniiifique, vraiment ! Tu as tout ce qu'il faut ! Et en plus c'est beau.

Il fallait se mettre en route !
Bon ! Je vais conduire la roulotte. Kymon, à cheval près de ta sœur, ça te vas ? Vous pourrez discuter.
Parfait pour moi !
Le ton de Kemiha ne laissait pas de place à la réplique.
Je ne vais pas chevaucher de l'autre côté. Faut que les chiens s'habituent l'un à l'autre.

Ah. Oh là là... J'espère qu'ils vont s'entendre ces deux là. Ils sont comme leurs chiens. Qui commande ? Ni l'un ni l'autre ne va se laisser faire... Pourvu qu'ils ne se crient pas dessus... Ça se calmera autour d'un bon verre. Moi qui craignait que Kymon et Eirik ne s'entendent pas ! Je ne pensais pas que ce serai avec Kemiha...

Alors, raconte moi. La vie à Mimizan ? Toujours avec ton ami pirate ? Et l'amnésique ? Tu... tu as rencontré quelqu'un ? Un homme ?
Tout va bien à Mimizan ! La Mairesse est super chouette, je l'aime beaucoup. Celle d'avant faisait trop de manières et tirait la tronche. Sinon, j'ai peu à faire avec mon petit poste de Tribun... Tu sais, ça ne se bouscule pas à Mimizan. Pourtant c'est une superbe petite ville !
Un homme ? Un homme ? Hélas non. Koya n'aimait pas parler de ça avec Kymon... Il faisait trop le grand-frère et la jeune Kamani trouvait ça un peu pénible. Elle secoua la tête.
Personne. Même mes amis hommes ont fichu le camp ! Mais et toi ? Une femme en vue ?
Koya regarda Kemiha qui menait la roulotte.

Elle est très belle. Kymon m'a dit que c'était comme sa sœur. Je le crois. Elle a beaucoup de caractère, il doit la calmer... On dirait une tempête. Une tempête qui vous sourit.

Kymon, lui, regardait Eirik. Il demanda à Koya, murmurant :
Il a été sympa avec toi j'espère. Il ne t'as pas touchée ??
Elle éclata d'un rire cristallin en posant la main sur son cœur.
Bien-sûr que non ! Tu es trop mignon. Il a été un vrai gentleman, à sa façon. Répondit-elle sans prendre la peine de chuchoter.
Pour le reste, elle se pencha et murmura :
Il faut que tu t'entendes bien avec lui. C'est une forte tête mais il est gentil. Fais des efforts. Et calme le jeu avec Kem s'il se bouffent le nez. Tu as un don pour ça.
Oui, Kymon avait un véritable don pour calmer les gens. Koya espérait que ce ne serai pas nécessaire...

Ils s'arrêtèrent dans un joli coin non loin de Bordeaux. Bordeaux... La mère de Koya y avait sa famille, qui avait quitté Marseille. Un peu plus haut se trouvait Blaye. Ce serai une étape pour la petite Brune. Elle n'était jamais allée plus au nord...
Bien. Alors, je vais vous paraître autoritaire... Et en plus je dirais la même chose aux autres arrivants, vous pourrez vous boucher les oreilles la prochaine fois !
Nous sommes un groupe. Si l'un de vous veut se rouler les pouces, qu'il le dise ou se taise à jamais !
Koya émit un petit rire, trouvant la tournure de phrase drôle. Elle écoutait attentivement Kemiha. On ne pouvait pas faire autrement !
Il faut brosser & rafraîchir les chevaux & leur donner à manger & mettre une longe aux fugueurs. Chercher du bois sec. Nous avons besoin de feu malgré la chaleur. J'ai un produit contre les moustiques si vous voulez... Et ce soir, il nous faut chasser. Nous sommes trop nombreux pour ma réserve. Kymon & moi savons chasser. Koya ? Eirik ?
Euh...

Quelle gourde je fais ! Je ne sais rien faire ! Tuer un animal me répugne, comme l'étriper. Ah non, beurk ! Ma pauvre fille...

Je ne sais pas chasser ni vider des animaux... Mais je peux m'occuper des vivants !
Koya et moi allons chercher du bois. Je m'occuperais de plumer, écorcher, vider, tout ça.
Je vais chasser avec Hund. Attention à Hunt, il mord.

Voilà, les rôles étaient établis pour ce soir. Avec Aha... Aha était le surnom d'Ahamé, Kymon et Koya s'engouffrèrent dans la sécheresse des bois. Il y faisait étouffant et les cigales chantaient à tout rompre.
Shilane et sa copine nous attendent à Niort... Je ne sais pas si c'est simplement une amie, tu le connais. Tu as vu comment Eirik et Kemiha se regardent ? Je te parie qu'ils vont passer de bons moments ensemble... Mais je ne veux pas parler de ça avec toi ! Ramasse cette souche...
Mais c'est toi qui m'en parle, nigaud ! Oui, j'ai vu leurs regards... Soit ils se battront, soit ils feront le contraire. Ou les deux.
Elle ramassa la souche indiquée qu'elle empila sur son petit bois.
Et pour Shil... Je ne sais pas. Tu sais comment il est...
Une jeune-fille va nous rejoindre. Capucine, elle habite à Craon. En Anjou ou dans le Maine, je ne sais plus... D'après Kem, elle à l'air très gentille. Nous verrons bien...
Oh ! Mais c'est une bonne nouvelle, ça ! C'est chouette, nous serons vraiment nombreux ! J'espère bien qu'elle est gentille ! T'imagines, une sale peste dans le groupe ? Quelle mauvaise ambiance ça ferai... On a assez de bois là ? On fais demi-tour ?

Le frère et la sœur retournèrent sur leurs pas chargés de bois. Koya se reposa un peu, essoufflée, trempée de sueur. Eirik revint de la chasse et son chien avait chassé aussi. Le Nordique avait l'air contrarié...
Il faut partir à deux chasseurs. On est beaucoup. Les chiens mangent beaucoup.
Il faut allumer le feu pour cramer les plumes des oiseaux. Plus simple qu'une par une. Je vais faire.
Les hommes aimaient bien allumer les feux, Koya l'avait remarqué. Elle s'essuya le front et regarda Eirik se dévêtir, détournant vite les yeux. Elle voyait souvent des hommes torses nus au port de Mimizan mais ici c'était différent. La Brune s'habitua vite.
Je trouve que trois canards c'est bien. Nous sommes quatre ! Je ne mange pas beaucoup avec cette chaleur.

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Eirik_gjermund

Chiens. Mauvaise nouvelle. Eirik tira l'oreille de son chien, ce qui le rappelait à l'ordre. Quand Hund faisait sa forte tête Eirik lui mordait l'oreille, et le faisait difficilement basculer sur le dos. C'était qui l'patron ?! Garder Hund soumis était un vrai combat. Il fallait une sacrée poigne. Un tel chien avec un maître faible, ce serai un carnage. Hund avait déjà attaqué et tué un daim. Il s'était battu avec un sanglier et en gardait une cicatrice sur le flanc, cachée par ses poils. Dans les villages, Hund devait rester près de son maître, sinon il tuait et mangeait poules, agneaux et moutons, veaux... Un prédateur à l'instinct sauvage.

Bon ! Il va falloir les tenir à l'écart l'un de l'autre. L'un à droite, l'autre à gauche. Ou devant, ou derrière. Ils vont devoir s'habituer l'un à l'autre. Comment il s'appelle ? Il est... WoW. Géant. Laissons-les se renifler... Mais retiens ton chien s'il veut attaquer !! Mardouk est vaillant mais pas à ce point.
Hund. C'est son nom. Faut les laisser se sentir. Sinon ils ne s'accepteront pas.
Le Nordique aussi savait prendre des décisions ! Il lâcha Hund. Les deux chiens se reniflèrent le troufion en grognant. Eirik rappela son chien. Il ne répondit pas.
HUND ! HER * ! Tonna le maître.
Le chien-ours se décida à obéir. Éloigner les deux chiens l'un de l'autre était une solution à court terme. Et ça éloignerait le Blond de la Blonde...
Je ne vais pas chevaucher de l'autre côté. Faut que les chiens s'habituent l'un à l'autre.

Kemiha leur fit visiter la roulotte. Impressionnant. Cette femme était foutrement bien organisée ! Il dormirait quand même dehors. Il préférait. Il aimait les toits que s'il pleuvait.
Koya et Kymon chevauchèrent l'un à côté de l'autre et Eirik monta Hest du côté opposé. Hest, ça voulait dire cheval en Norvégien. Eirik avait choisi des noms très simples... Hunt, chien, Hest, cheval.
Les chiens marchaient en se lançant des regards. Ils se battraient tôt ou tard et l'un d'eux devrait se soumettre. Pas de place pour deux dominants. La femme ne semblait pas vouloir les laisser se battre. Il allait falloir. Vu leur taille et leur férocité, ce serai dangereux de les séparer. Kymon pourrait aider. Eirik ne voulait pas que le danois meure. Hunt était plus fort.

Eirik portait ses bottes en peau de phoque qui puaient la mort. Le reste, braies et chemises légères. Cheveux lâchés, mouillés de sueur et barbe nattée en deux tresses et parées de bagues d'argent gravées de runes.
Il était à côté de la conductrice, à sa hauteur. Il ne lui parla pas. C'était pas un bavard.

BORDEAUX

Arrêt. Eirk avait chaud et la sueur de Hunt lui trempait les couilles et les cuisses. Il fut content de démonter et but de longues gorgées de son vin. Il était assoiffé ! L'eau ? Non merci.
Kemiha se lança dans un long discours. Eirik écoutait distraitement ces évidences.
Je vais chasser avec Hund. Attention à Hunt, il mord.
Il attacha lui-même son cheval à un arbre après l'avoir dessellé. Il partit dans les bois avec ses armes. Il ne voulut pas laisser son encombrante hache à double tranchant et la garda sur son dos avec son grand arc. Il avait une dague et deux petites hachettes de Norvège joliment gravées.

Eirik revint avec trois canards et Hunt avec un faisan. Ils auraient pu faire mieux.
Il faut partir à deux chasseurs. On est beaucoup. Les chiens mangent beaucoup.
Évidence. Eirik enleva sa chemise et révéla son torse aux muscles secs, puissants et dessinés. Pas un pouce de gras. Et pas tant de poils que ça comparé à ceux qu'il arborait au visage ! Son regard bleu glacier regarda Kemiha. Autoritaire, la gamine ! Eirik devait avoir plus de dix années de plus. Le bord externe de ses yeux et entre ses sourcils broussailleux, il avait de légères rides et quelques cheveux et poils blancs de ci de là. Kemiha n'était pas une gamine et Eirik pariait qu'elle avait beaucoup de talents...
Il faut allumer le feu pour cramer les plumes des oiseaux. Plus simple qu'une par une. Je vais faire.
Eirik aimait allumer des feux. Il embrasa des brindilles et de belles flammes chauffèrent son visage.

* Her : Ici en Norvégien

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Sa langue natale

Kymon.kamani

Les deux amis attendaient à l'ombre fraîche des grosses pierres des frondaisons. Aussitôt que Kymon crut apercevoir Eirik et Koya, la plus petite forme se lança au galop vers eux ! Koya. Ces cheveux bruns, cette jument blanche. Et le chiot ! Kymon l'avait offert à Koya voilà plusieurs mois. Il grandissait bien.

Sa sœur lui sauta au cou en l'embrassant et il la fit tournoyer dans ses bras. Que c'était bon de la revoir ! Il lui posa des baisers sur les joues en la serrant encore un peu avant de la lâcher.
Tu m'as manqué aussi, sœurette. Tu es belle comme tout, comme toujours !
Koya saluait Kemiha et Kymon se tourna vers l'homme blond accompagné d'animaux géants. Il lui sourit et lui tendit la main :
Je m'appelle Kymon. On va être dans le même bateau toi et moi ! Tu as pris soin de ma petite-sœur...
Ce n'était ni une question, ni une affirmation.

Laissant les chiens se grogner dessus mais prêt à intervenir, il montra à Koya Padrouston. Un grand hongre marron et musculeux.
Un cadeau de Kem... Le nom, c'est l'éleveur qui l'a choisi... Un comique !
Nommer un cheval castré Padrouston c'était plutôt drôle !
Et ne m'appelle pas Kyky, pitié !
Il avait cessé de l'appeler Koko, lui ! Dans la famille, il y avait Ryry premier du nom, Kaka premier du nom, Kyky, Kaka deuxième du nom, Shishi, Riri deuxième du nom et Koko. Tout un programme !

Le Kamani laissa Kemiha gérer les choses. Au besoin, il était là. Il sella son cheval et se mit en route, au côté de sa sœur. Sur la route...
Alors, raconte moi. La vie à Mimizan ? Toujours avec ton ami pirate ? Et l'amnésique ? Tu... tu as rencontré quelqu'un ? Un homme ?
Coup d’œil au grand nordique. Grand ? Ouais, ben pas tant que ça... Cette barbe blonde, ces cheveux longs, ces yeux si bleus... Il en imposait le gaillard ! Sacré charisme. Ça compensait largement les quinze centimètres que Kymon avait en plus. Et lui il était toujours rasé. Avec une barbe, il ressemblait à son père. Et ce n'était pas très hygiénique les barbes... Kymon aimait être frais et bien propre.
Il a été sympa avec toi j'espère. Il ne t'as pas touchée ??

Ils avançaient, ils s'arrêtaient, il avançaient... Rituel immuable jour après jour.
Kymon laissa Kemiha faire son petit discours. Il l'écoutait en souriant. On ne dirait pas, à la voir comme ça, mais le Marseillais l'avait parfois ramassée à la petite cuillère ! Être fort tout le temps, c'était épuisant. La Blonde craquait parfois.
Il connaissait assez sa sœur pour savoir qu'elle ne chassait pas. Il lui montra où se trouvaient les couverts, la nourriture des humains et des animaux, les alcools, les brosses pour les chevaux, les outils pour le feu, pour dépecer les bêtes... Tout.

Koya et moi allons chercher du bois. Je m'occuperais de plumer, écorcher, vider, tout ça.
Il entraîna sa sœur dans les bois.
Shilane et sa copine nous attendent à Niort... Je ne sais pas si c'est simplement une amie, tu le connais. Tu as vu comment Eirik et Kemiha se regardent ? Je te parie qu'ils vont passer de bons moments ensemble... Mais je ne veux pas parler de ça avec toi ! Ramasse cette souche...
Ah, et une jeune-fille va nous rejoindre. Capucine, elle habite à Craon. En Anjou ou dans le Maine, je ne sais plus... D'après Kem, elle à l'air très gentille. nous verrons bien...

Avec le soir viendrait le festin et l'apéro ! Ce n'était pas tout les soirs, sinon ils n'avanceraient plus ! Une bonne ripaille ça soudait un groupe !

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Kemiha_del_showk

Ah ! Kymon ! Kemiha l'adorait par dessus tout. Un merveilleux ami ! Plus que ça ?! Jamais ! Ils étaient incompatibles. Kem voulait qu'on la laisse tranquille, libre, sans attaches. Kymon était un homme bon à marier. Il rêvait d'une douce épouse, d'une maison douillette, et de petits Kamani gambadant. Sans s'encroûter. Il aimait voyager ! Tout ça, Kem le tenait de Kymon lui-même.
Ils étaient associés depuis plusieurs années. Kem faisait toujours appel à Kymon en cas de voyage. Sa compagnie était agréable, il était costaud et savait prendre des initiatives. Puis il avait une bonne descente ! Le soir, ils pouvaient passer des heures à discuter ! Pour la Voyageuse, personne au monde n'était plus proche d'elle que ce Kamani.
"Ce" Kamani ? Oui... La pulpeuse blonde en connaissait deux. Kalan. Le soldat. Le fouteur de merde. Le bastonneur. L'ivrogne. Le queutard...
Kymon n'était pas avec Kem. Elle avait rencontré Kalan Kamani pour deux jours de voyage. Très chauds, en plein automne !! Kemiha en gardait un gout suave sur la langue. Elle n'avait jamais dit à Kymon s'être envoyé son frère, mais il devait le savoir. Kalan était un goujat, vantard.
Kemiha ne connaissait pas le reste de la famille. Ils étaient nombreux. La Blonde ne retenait pas encore leurs prénoms étranges & jolis. Kymon. Jean-Pierre. Kymon ! Kalan. Ferdinand. Kalan ! Koya. Virginie. Koya !
Kem avait bonne mémoire. Parfois. La mère de Kymon aimait les "K". Kemiha aurait pu être sa fille ! KKKemiha.

Ah ! Eirik, c'est ça ? Oui, je suis curieux aussi. Un grand nordique barbu... Il a intérêt à avoir bien traité Koya, sinon, grand nordique ou pas, je le démolit !
Kemiha éclata de rire. Elle en savait Kymon très capable, alors elle préféra en rire. Habituée à voyager avec des femmes & des hommes paisibles, elle se demandait comment serai Eirik. Elle se souvenait de Taavi, un autre Nordique. Une brute épaisse qui avait cherché des noises à Kymon pour le plaisir de se battre avec un grand bonhomme ! Kem avait éjecté Taavi. Pas de bagarre chez elle ! Elle organisait. Elle était chez elle.
Kem ne répondit rien à Kymon. Si le Eirik avait été incorrect envers la sœur de son ami, elle le "faïterait" direct ! Elle-même. Pas besoin de connaître Koya. C'était la sœur de son ami. Ça suffisait.
A part ça, Kemiha était heureuse d'avoir un homme inconnu dans sa troupe. Ce serai intéressant...
* Comment sera-t-il, ce Nordique ? Passif ? Volubile ? A croquer ? Il est bien gentil, Kymon, mais il ne satisfait pas mes appétits, même en chassant ! * Même avec son grand appétit d'homme - voire de femme - Kemiha savait faire ceinture. Oublier la bagatelles et jouir seulement de la présence de ses amis, sans retenue. * Et Shilane ? Oh, Shilane ! Et si c'est un Kalan ?? Mais non, il est accompagné ! Il fait chaud, le cagnard tape fort. Fais comme Kymon, occupe-toi des chevaux !! *

Kem accompagna son ami pour les corvées puis sortit trois tabourets pour eux deux. Trois ? Oui. La pulpeuse avait les jambes lourdes. Hyperlaxe, remonter ses jambes musclées & charnues la soulageait. Avant, elle ôta ses bottes de voyage et ses bas. Pieds-nus ! C'était ça, la vraie vie ! La Terre sous ses pieds. Elle agita ses orteils aux ongles courts. Rien de plus dégoûtant que des pieds aux ongles longs !
Elle s'étira et soupira d'aise. Que c'était bon de s'arrêter !! Finalement, Kem s'assit par terre et resta, jambes levées, pieds sur tabouret.
Un petit verre de whisky et... un pigeon ?! Mais Kem n'avait pas faim ! Ah, non, un message.

A vrai dire, la Nomade n'attendait pas vraiment de réponse de Capucine... La Blonde avait correspondu avec une Champenoise qui s'était volatilisée. Et une Angevine. On lui répondait, elle répondait, et puis plus rien. C'était la vie.

Déroulant le vélin, sérieuse, Kemiha le lut. Il faisait encore jour. Et un sourire s'étira. Capucine l'appelait "Kem" et la tutoyait. Tranquille. Mais c'était de très bon augure tout ça !! Ce devait être une fille jeune, forcément. Et pas pédante.
Kem se souvenait de Louisa, une rousse. Elle s'effarouchait du moindre bruit et ne voulait pas poser ses fesses sur le sol ! Kymon lui avait tapé dans l’dœil. Louisa était très jolie. Kymon l'avait ignorée. Un fou !

Tout sourire, la Blonde regarda le Kamani & agita le la lettre amicale.
Kymon, tu vois ça ? Eh bien je crois que cette fille sera très sympathique ! Jeune, sans prise de tête. Garde mon verre, je vais lui répondre.
Comme si on pouvait le lui voler !
Dans la roulotte, Kem alluma une lampe.

Bonjour Capu !

Le tutoiement, c'est parfait pour moi ! Ignorant tout de toi, je t'ai vouvoyée et c'est bien normal. Tu étais soldat ?? Oh, tu me répondras de vive voix, ce sera mieux. Tu sais monter, donc.
Alors ! J'ai un étalon, et mon ami un âne & un immense hongre. Si tu mesures deux mètres, tu monteras le hongre ! Tu pourrais aussi être à mes côtés pour mener la roulotte. Si tenir les rênes te tente, je t'apprendrais.
Demain, à Dax, nous aurons deux chiens & deux chevaux & deux personnes de plus ! Certains pourront s'abriter dans la roulotte, il y fait presque bon.
Pour les fruits, si tu peux les troquer contre du pain, ce serai parfait ! Nous en manquons.
J'espère que tu n'es pas trop timide, nous serons nombreux. Compte sur moi et mes amis pour te mettre à l'aise.

A très vite !

Kem.

Voilà. C'était fait. Après avoir nourri & abreuvé le pigeon, Kem le renvoya. Elle profita de sa dernière soirée seule avec Kymon pour discuter de tout & de rien.

[ Dax ]

Kem & Kymon attendaient à l'ombre des murs de la ville. Chouchen, l'étalon bicolore à la crinière folle, Padroustion l'immense hongre musculeux, placide, & Armani, charmant petit âne de Provence. Chacun était derrière la roulotte, immense, imposante, rutilante ! Lustrée par Kem & Woods avant le voyage. Woods ? Oh mais non ! Ce serai parler de trop de gens !

Je crois que c'est eux, regarde.
Mettant sa main en visière, Kemiha observa les arrivants à cheval. Oui ! L'une galopait à tout rompre ! Un tourbillon se jeta sur Kymon à force d'embrassades ! Koya, nul doute. Kemiha resta en retrait, attendrie. Une fois le gros câlin fini, la petite brune se tourna vers elle. Petite... Oui. Kem n'était pas bien grande. Environ un mètre soixante trois. La moyenne. Koya, bien que petite, avait de belles formes de femmes & un visage plus que ravissant !
La jeune Kamani lui fit la bise comme une femme du Sud. Enchantée, Kem répondit de même.
Je suis vraiment heureuse de te rencontrer, Kemiha ! Kymon m'a tant parlé de toi ! Oh, ta roulotte est magnifique ! Et tooout ces chevaux !
Je suis ravie de même ! Kymon m'a parlé de toi aussi, et très souvent ! Koya de ci, Koya de là !
"Kyky" ??

Les chevaux ? Baste. Il y avait un homme.
Hei. Je suis Eirik.
Oooouh ! Ce visage sérieux. Sauf le regard. Kem le vit friser. Ella se garda bien d'être aussi tactile qu'avec Koya !
Bonjour ! Moi c'est Kemiha & lui Kymon, tu l'auras deviné. J'es...
Grognement. Le mâle blond avait un mâle chien. Énorme ! Mardouk était très grand & musclé pour un Danois, mais rien à voir avec ce chien là !! En revanche, Kina, Oki & le petit chiot - ravissant ! - de Koya se couraient après de façon joyeuse. Mais Mardouk... Il se pencha sur ses pattes avant & grogna à son tour.
C'est un mâle ? Ton chien. Hund aime pas les gros mâles.
Oui... C'est un mâle...
Ce n'était jamais arrivé. Mardouk n'avait jamais eu de rival canin. * Réfléchis, Kem ! Réfléchis ! *. Elle calma son chien d'un mot. Presque inutile.
Bon ! Il va falloir les tenir à l'écart l'un de l'autre. L'un à droite, l'autre à gauche. Ou devant, ou derrière. Ils vont devoir s'habituer l'un à l'autre. Comment il s'appelle ? Il est... WoW. Géant. Laissons-les se renifler... Mais retiens ton chien s'il veut attaquer !! Mardouk est vaillant mais pas à ce point.
Aucune difficulté à le reconnaître.

Après cette histoire canine, Kem fit visiter la roulotte à ses nouveaux compagnons. Bourrée de placards ! Deux couchettes visibles. Deux banquettes, une table. La table se dépliait en lit, épousant les banquettes pour en faire deux couchages supplémentaires. Étroites un peu courtes. Kymon n'avait jamais pu y dormir sans que ses tibias dépassent ! C'étaient des lits de femmes ou d'enfants.
Un poêle, pour réchauffer et faire cuire à manger. Avec un tuyau de sortie. Au fond, des rideaux de perles. Kem les ouvrit, dévoilant un grand lit aux multiples coussins colorés. Son lit. Elle montra également les divers rangements vides à l'intention de ses nouveaux compagnons.
Une fois sortis, Kem prit son ton de meneuse d'hommes :
Bon ! Je vais conduire la roulotte. Kymon, à cheval près de ta sœur, ça te vas ? Vous pourrez discuter. Eirik, passe à gauche si tu veux bien, avec ton chien.
Nous sommes attendus. Si nous faisons une halte, ce sera pour une rivière !
En avant !
Le convoi se mit en route.

Ils passèrent rapidement à Mimizan où la Mairesse leur souhaita la bienvenue. Puis arriva Bordeaux *. Il était temps de faire une pause dans la campagne brûlée de soleil. Moins que chez elle... L'air de l'océan avait des vertus. La roulotte était calée à l'ombre de grands arbres.
Bien. Alors, je vais vous paraître autoritaire... Et en plus je dirais la même chose aux autres arrivants, vous pourrez vous boucher les oreilles la prochaine fois !
Nous sommes un groupe. Si l'un de vous veut se rouler les pouces, qu'il le dise ou se taise à jamais !
Il faut brosser & rafraîchir les chevaux & leur donner à manger & mettre une longe aux fugueurs. Chercher du bois sec. Nous avons besoin de feu malgré la chaleur. J'ai un produit contre les moustiques si vous voulez... Et ce soir, il nous faut chasser. Nous sommes trop nombreux pour ma réserve. Kymon & moi savons chasser. Koya ? Eirik ?
Regard interrogateur vers les deux nouveaux venus.
Ceux qui ne chassent pas s'occupent des bêtes vivantes et de dépecer les mortes, s'ils savent faire. Chacun doit avoir son rôle. Aucune obligation ! Mais une participation sera la bienvenue.

Tout était dit. Kemiha se détendit un peu. Elle attendit les commentaires des autres avant de se déchausser. Peut-être devrait-elle partir à la chasse.
Cet Eirik devait savoir chasser ! Elle le regarda d'un œil appréciateur. Bel homme. Sauvage ! Graou !

* J'avance IG le RP mais répondez aux événements passés à votre guise !

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Eirik_gjermund

Le Blond regarda la brune s'étirer. Si mignonne ! Un petit sourire étira ses lèvres si souvent sérieuses. De physique, Koya était le style de femme de chaque homme ! Mais c'était une jouvencelle. Eirik aimait les femmes à poigne. Qui rotaient et qui pétaient. Koya sentait la rose. Et elle avait un grand-frère. Eirik avait une petite-sœur, Kukka. Loin de là, mais c'était sa petite-sœur adorée. Raison de plus pour ne pas s'intéresser à la petite tribun si jeune ! Quoi, 17, 18 ans ? Trop jeune. Le Scandinave faisait en réalité son possible pour ne pas l'imaginer nue. Peine perdue.

J'ai réfléchi. Mon frère et Kemiha doivent passer par Mimizan. On devrait faire demi-tour, au moins jusqu'à Dax. Ou carrément Mimizan...
Ja *. Tu as raison. On va les attendre à Dax.

Dax.

Il fallait trouver deux personnes avec des chevaux, des chiens et une roulotte en dehors de la ville. Trop facile ! Ils sautaient aux yeux. Eirik les ouvrit en grand pour voir ça. Une gigantesque roulotte ! Un très grand type. Vraiment grand. Eirik faisait environ 1m85, un peu plus, et était assez grand. Il avait des muscles fins. Pas ce type. Les yeux de glace du Blond se posèrent sur la toute petite fille brune à côté de lui. Frère et sœur ?? Il lui avait mangé des centimètres.
Il y avait une femme blonde. Kemiha. Bien en chair, bronzée mais ses habits étaient un peu petits. Eirik posa sur elle un regard gourmand. Il avait faim !

Hei *. Je suis Eirik.
Norvégien, Finnois... Il était les deux. Il avait même deux prénoms et deux noms de famille ! Eirik Gjermund de son côté paternel norvégien et Joukahainen Ilmarien de son côté maternel finnois.
Il se força à sourire. Il n'était pas la jovialité incarnée. Pas malheureux non, juste réservé. Pas comme ces foutus français bruyants à la bouche grande ouverte pour vous péter les oreilles de leurs rires intempestifs. Lui était mesuré de paroles et de sourires. Moins quand il buvait, et c'était souvent.
Son chien Hund * grogna sur le Danois. Hund ne disait rien aux petits chiens. Ce serai comme si Eirik se battait avec un nain, absurde et inégal. Un adversaire à sa taille, c'était différent. Hund était l'une des races de chien les plus grandes et lourdes, et avec le plus de poils. On les nommait "hunden bjørn" ou chien-ours. C'était une race très prisée en Russie mais Eirik ne savait pas dire "chien-ours" en Russe **.
Le Danois était musclé pour sa race de grand fin.
Hund ! Salvie * !
Il tira sur les poils touffus de Hund et regarda la très belle blonde...
C'est un mâle ? Ton chien. Hund aime pas les gros mâles.
Vu sa taille ce devait être un mâle. Ce serai compliqué. Il allait falloir s'organiser.

* Oui en Norvégien / Bonjour en Finnois / Chien en Norvégien / Sage en Norvégien
** Ecrire " собака медведь " me semblait trop compliqué...

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Sa langue natale

Koya.kamani

[ Dax ]

Parfois, Eirik glissait des mots étranges et la petite Kamani aimait beaucoup ces sonorités viriles. L'accent Marseillais allait mieux aux hommes. Était-ce pareil pour le Norvégien ? Ce n'était pas très féminin... En route pour Dax, Koya jeta un œil à son étrange compagnon.

Certains hommes ont un côté féminin. Comme Almaric. Ou même comme Kymon. C'est un gros nounours sensible. Mais lui... Lui... Il n'a rien de féminin. Je ne sais même pas s'il est gentil avec les femmes. Il a toujours été très correct avec moi, mais avec SA femme ? Actuelle ou future, qu'en sais-je ? Est-il gentil ?
Kymon est un vrai gentil et ça se voit tout de suite. Si je dis qu'il a un côté féminin, c'est parce qu'il est sensible. Sa future femme aura de la chance ! Surtout de m'avoir pour belle-sœur ! Mais gaffe à elle si elle blesse mon Kymon ! Si lui il est calme, pas moi !

En effet, Koya n'avait pas la patience de son frère. Comme son père, elle était impulsive. Il lui était arrivé de se battre. Et de maltraiter un homme qui bafouait sa vertu. Une torsion des roubignoles, ça les calmait tout de suite !
Koya était douce, oui. En réalité, c'était un volcan !

La roulotte fut en vue. Koya se mit à galoper sur Alahil et bondit de selle pour sauter au cou de son très grand-frère, bisouillant sa joue rasée de près.
Oh ! Tu m'as tant manqué Kyky ! J'suis trop trop heureuse ! Oooh, tu m'as trotrop manqué !
Le lâchant enfin, toute souriante, elle se tourna vers une superbe blonde. Koya ne faisait qu'un mètre cinquante cinq. Kemiha était plus grande qu'elle, comme le monde entier ! Comme une Marseillaise, Koya vint lui claquer la bise en lui touchant l'épaule. La blonde était une Sudiste et c'était une femme. Et l'amie de son frère. Trois raisons de se montrer familière !
Je suis vraiment heureuse de te rencontrer, Kemiha ! Kymon m'a tant parlé de toi ! Oh, ta roulotte est magnifique ! Et tooout ces chevaux !
Le petit chiot blanc de Koya courait autour d'Oki, le chien de Kymon, et de la petite noiraude. Il y avait aussi un grand Danois qui ne bougeait pas. Koya ne vint pas le caresser...
Hei . Je suis Eirik.
Ah oui. Elle l'avait presque oublié. Son ours de chien grogna sur le Danois. Il avait toujours ignoré son Ahamé. Le blond essaya de calmer son chien avec un autre mot étrange et demanda si l'autre gros chien était un mâle. Il ne manquerait plus qu'une bagarre de chiens ! Oh non !

Enfin je suis avec Kymon ! Quel est son cheval ? Oh, mais c'est Armani ! Son cheval doit être le plus grand... Vivement qu'on se mette en route ! Quelque chose me dit que ce voyage sera mémorable ! Surtout que j'aurais mes deux frères. Et je verrai le Nord pour la première fois ! Oui, ce sera génial, j'en suis sûre.

C'est lequel ton cheval, Kyky ?
Kyky. Mince ! Il détestait ce surnom, le grand Kyky ! Le beau Kyky. Le doux Kyky. La bourde était faite.

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Kymon.kamani

Le Marseillais était à côté de la Languedocienne sur le banc conducteur. Kymon n'avait pas les fesses de Kemiha et malgré l'habitude, il se tortillait comme un enfant qui voudrait faire pipi. Il se serai bien dégourdi les jambes ! Il lui arrivait souvent de marcher à côté de la roulotte. Elle était lente et ses jambes étaient longues. Il devait parfois trotter ou courir quand la roulotte roulait bien. Le soleil tapait fort et courir l'épuisait déjà.

Kem reçu une lettre et lui donna les rênes. Avec le temps, Kymon connaissait la roulotte et ses caprices presque autant que Kem ! Il voyait la sueur sur la croupe des chevaux de traits, Havane et Sapindhy. A prononcer "sapinedaï". Kymon lui avait demandé pourquoi un tel nom... Pauvre bête. Elle avait répondu qu'elle cherchait un nom moche. Elle avait réussi...

C'est ta sœur. Elle & son ami ont quitté Eauze pour nous éviter un petit détour et ils nous attendent à Dax. C'est parfait. Leur route s'est bien passée, ne t'inquiète pas.
J'ai hâte de voir son ami... Ce qu'elle t'en as dit me rends curieuse !
Ah ! Eirik, c'est ça ? Oui, je suis curieux aussi. Un grand nordique barbu... Il a intérêt à avoir bien traité Koya, sinon, grand nordique ou pas, je le démolit !
Kymon serra le poing sur les rênes. Il n'était pas bagarreur. Mais toucher sa petite-sœur, le grand calme saurait devenir violent ! Il était très protecteur. Envers Kem aussi, mais elle l'envoyait souvent balader. Elle était indépendante... Il n'avait jamais eu une aussi meilleure amie.

Tarbes, Pau, Orthez. Encore du courrier !
Ta sœur est amoureuse de moi ou quoi ?
Kymon sourit. Koya était une romantique. Mais pas avec les femmes pour autant qu'il sache !
Bonne nouvelle Kymon ! Nos rangs vont se grossir d'une jeune-fille ! Ou d'une dame, va savoir. Elle s'appelle Capucine. Très joli prénom, soit dit en passant...
A tout le reste Kymon acquiesça en silence. La Blonde était si bavarde ! Elle sauta de la roulotte et il ne s'en étonna pas.
Une personne de plus ? Encore une femme ! Heureusement qu'il y aurait cet Eirik et Shilane ! Kem avait le chic pour dégoter des filles ici et là ! Si bien que l'été d'avant, le Kamani avait été entouré de six femmes ! Ça ne lui déplaisait pas mais il se sentait un peu seul. Il fallait de la testostérone !
Kemiha revint à ses côté avec sa carte.
Voilà. Ton frère est ici. La demoiselle là. S'ils restent sur place, nous devrons faire fffiou ! tout ça ! S'ils peuvent rejoindre, voyons.. Thouars ou Laval, ça nous éviterais un bon détour.
On va bientôt s'arrêter. Je répondrais à Capucine. J'ai presque envie de lui demander des détails sur elle, mais bon, ce serai très malpoli...
Ça marche. J'écrirais à Shil. Il m'a dit que sa copine n'était pas une farouche. Je pense qu'ils pourront s'avancer.

Il s'arrêtèrent peu après Orthez. Kymon brossa chaque cheval pour ôter la poussière du voyage, remplit le grand baquet fixé sous la roulotte avec de l'eau, gardée par tonneaux à l'intérieur de la roulotte et remplit leurs musettes. Il embrassa son petit âne et son immense hongre. La chemise trempée de sueur, il se mit torse nu. Kymon était baraqué mais ce n'était pas un sac de muscle. Ses pectoraux étaient dessinés mais il avait un brin de gras au ventre. C'était ses jambes et ses bras les plus musclés.
Il écrivit une courte lettre à Shil avec en prime quelques gouttes de sueur. Kemiha répondit à Capucine.
La nuit fut très chaude et Kymon dormit très mal.

[ Dax ]

Ils attendaient Koya et Eirik aux murs nord.
Je crois que c'est eux, regarde.
Une petite silhouette à côté d'une grande. Enfin serrer sa sœur dans ses bras !!

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Capucine_

[Craon]

Des mois que Capucine s'enterrait dans ce petit bourg endormi d'une quinzaine d'habitants.
Elle qui avait fuit sa mère n'aurait pu trouver mieux comme coin perdu. Ici personne ne s'occupait d'elle. La rousette pouvait s'occuper aux mines ou au verger, elle avait toujours le ventre plein et avait même réussi à faire quelques économies.
Le souci c'est qu'elle s'ennuyait à mourir ! Et à dix huit ans ce n'était pas une vie.

C'est en épluchant toutes les annonces de la place publique qu'elle était tombée sur celle de Kem. Comment un bout de papier peut il vous faire de l’œil ?
Car c'était exactement ce qu'il s'était passé.
Viens avec nous semblait dire la rédactrice et la jeunette n'avait pas résister à ce puissant enchantement.

Plusieurs semaines s'étaient écoulée depuis, et la demoiselle avait un peu perdue espoir il fallait bien se l'avouer. Peut être que sa demande avait fini avec son porteur au fond d'une casserole.....
Assise sous un orme centenaire, elle croquait un fruit mur et dégoulinant de jus sucré à souhait, quand un pigeon vint effectuer ses rondes serrées de livraison.
Le bras tendu, Capu lui offrit ce perchoir de fortune, sa main recelant de quelques graines qui trainaient toujours au fond de sa poche. L'animal picora sa récompense et elle pu lire tranquillement.

Youpi !!!!!! Sautant sur ses deux pieds elle effectua une sorte de danse de la joie sous le regard offusqué du volatile.

Oupsss désolée monsieur l'oiseau, mais ils vont venir tu comprends ? Je vais quitter enfin ce cocon et m'envoler comme un papillon !!!!

A peine rentrée, la roussette s'empara d'une plume et écrivit au dos du parchemin.

Bonjour Kem,

Ton message vient de me mettre en joie ! A un point que tu n'imagine même pas.
Au fait ça ne te dérange pas qu'on se tutoie ? J'ai toujours l'impression qu'on parle à ma mère quand on me vouvoie.
Je suis toute seule pour ma part, longtemps en armée, on me fournissait une monture donc j'en ai pas, et question animaux.... Je n'ai jamais eu le bonheur que l'un d'eux me suive, je sens que je vais me rattraper en gâtant les vôtres !
Si vous pouvez me prêter un cheval, en échange je veux bien passer mes journées au verger et faire toute une provision de bons fruits pour notre groupe de voyage.
Ca vous tente ?

Je vous attends avec impatience et je guetterais tout les convois du haut des arbres durant mes cueillettes.

Capu

A peine sec et proprement plié, la donzelle parti récuper le pigeon qui s'était fait un festin de fruit et le renvoya après un petit bisou vers sa propriétaire.

Vole mon beau et dis leur que je les attends !

Tout un groupe.... Des animaux à foison.... Voilà qui allait agréablement changer son quotidien et se rapprocher des rêves qui hantaient ses nuits.
Car sous ses allures encore un peu enfantine, c'était le cœur d'une femme qui vibrait et s'éveillait à la vie.
Alors aujourd'hui qu'un nouveau chapitre de sa vie allait s'ouvrir et elle désirait plus que tout s'y noyait avec fougue !
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Aisling.

Grande blonde ? Longue silhouette ? Tout moi ! J'suis grande, pour une femme. Comme un p'tit homme. Mais fine et athlétique. De très longues jambes musclées, des fesses bombées et musclées, un ventre plat et musclé, de longs bras musclés. Pas trop non plus. J'avais un pouce de gras ici et là. Comme aux seins. Pas vraiment gros mais assez pour aller avec le reste d'mon corps. Ouais, j'suis pas dégueu à r'garder.

_ Je s'rai d'avis qu'on s'avance... On leur éviterais un sale détour. Qu'il dit.
J'le regarde. C'bien pour ça qu'il fut mon amant ! Un foutu bon coup ! On savait aussi être amis. J'vous avoue, avec c'te chaleur, baiser, ça m'épuisait, rien que le mot !
_ Ouais. On va bouger. Thouars ? La Rochelle ? Ou carrément Fougères ?
La sœur de Shil et ses potes devaient aller en Normandie mais autant les rejoindre au plus vite. J'ai Néal. L'Kamani est à patte. Il porte ses affaires et parfois on s'relais sur son dos.
_ Allez, bouge-toi. On descends à Niort. Ok ?

J'ai laissé tomber l'idée de r'joindre Asulf. Il me fais chier, l'frérot. Avant, je pouvais compter sur lui. Plus aujourd'hui. Aux dernières nouvelles, il f'sait le planton pour garder une nobliaute. Plus d'nouvelles depuis. Dommage. Shilane aurait sa sœur et son frère. J'aurais voulu l'mien. Il me manque, ce salaud !

[ Entre Rieux et Niort, loin d'tout ]

On est sur la route d'puis un bail. J'en vois pas la fin. Un pigeon est sur nous, porteur d'un message. L'chope les pattes et j'déroule. Je lis, je souris.
_ C'pour toi. Ton frère, et aha ! Il veut qu'on s'avance ! c'est fait. Dis lui. On va s'arrêter là. Ils nous rejoindront à Niort, ou à Thouars. Un fille attend à Craon. On y va où on reste ?
J'arrête Néal pour que Shil réponde. J'me demande quel genre de fille c'est. Une vieille, une jeune ? Une sale pimbêche ? Et Koya ? Et Kemiha ? J'les connais pas moi. Même Shil. Il ne connaît que sa famille. Alors moi, j'me pose des questions.
Avec qui j'vais voyager comme nanas ??

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Koya.kamani

Koya aimait bien Eauze. Le verger était si agréable ! Elle faisait la sieste sous un cerisier et se réveilla quand un fruit trop mûr lui tomba sur le nez ! S'assurant que la cerise n'était pas véreuse, elle la croqua pour se venger de ce réveil arrivé trop tôt.
Eirik et son énorme chien somnolaient en face.

Koya, ma grande, qu'est-ce que tu fais avec cet homme ? Tu as le chic pour t’accoquiner avec des types bizarres ! Non, il n'est pas bizarre en réalité. Juste très, très différent. Encore plus qu'un J.B. ! Oh ! Il se réveille !

Ça va Eirik ?
Parfait. Je veux partir de là. C'est pour quand ?

Au moins il n'avait pas le réveil violent. Ou bien il ne dormait pas vraiment... Koya bailla et s'étira, caressa son tout petit chiot blanc. Il serai appelé à faire une cinquantaine de kilos, adulte. Comme sa maîtresse...

J'ai réfléchi. Mon frère et Kemiha doivent passer par Mimizan. On devrait faire demi-tour, au moins jusqu'à Dax. Ou carrément Mimizan...

Le lendemain, l'improbable duo se mit en route vers Dax. Lui sur son immense et massif cheval, elle sur sa gracile jeune jument. La chaleur était accablante. A Dax, il y avait un lac... Mais se baigner en présence d'Eirik gênait la jeune-fille. Il avait toujours été courtois, sans geste déplacé mais se retrouver en petite tenue, mouillée, avec cet homme, c'était indécent.

J'ai tellement hâte de revoir Kymon ! J'aime tout mes frères, même Kalan, malgré toutes les misères qu'il m'a faite. Kymon était toujours là pour me protéger. Et Rimokaï ? Est-il toujours avec Papa ? Et Rykan ? Et Kanaji ? Kanaji est fâché pour toujours avec Papa. Et moi ? Peut-être que je lui pardonnerais. S'il me fait ses excuses ! Ce qu'il a fait est intolérable ! Je m'en contrefiche qu'il soit impulsif et colérique !
Et Shilane ? J'ai hâte de le revoir aussi ! Ça fait des années ! Papa l'a moins bien traité que les autres, c'est dire ! Pourquoi frappait-il si dur tout ses fils ? Sauf moi. Heureusement. Il m'aurait dévissé la tête et cassé des côtes ! Pourquoi tout mes frères sont des géants alors que moi, je suis toute petite ? Plus petite que Maman à ce qu'on m'a dit...
Allez Koya ! cesse de réfléchir ! Cap sur Dax !

[ Dax ]

La petite très brune et le grand très blond attendaient Kymon et Kemiha. Eirik ne les connaissais pas. Elle ne savait pas s'ils s'entendraient... Pourvu que oui !!

RP avancé avec l'accord de JD Eirik

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Kemiha_del_showk

[ Comté de Toulouse ]

Les deux amis de - presque - toujours étaient en route. Kemiha avait son rebondi derrière bien posé sur le banc conducteur de la roulotte. Une simple planche de bois. Pour plus de confort, la Nomade l'avait recouverte d'une épaisse couverture, et elle avait chaud aux fesses ! Quelle chaleur en ce moment ! La Blonde suait à grosses gouttes. Elle avait hâte de trouver une rivière ! A ses côtés, Kina haletait, langue dehors, et plissait les yeux quand le soleil la martelait.
A l'intérieur de la roulotte, il faisait un peu plus frais. Le bois protégeant un peu l'habitacle... Small, le chat noir, devait y être. Comme un matelot, il s'était fait au tangage. Quant à Nomade - la demoiselle écureuil - elle devait bondir d'arbre en arbre. Mardouk, le gros & grand Danois, marchait, fier, à côté de la roulotte.
Derrière, à la queu leu leu suivaient Chouchen, Padrouston & Armani - le petite âne de Kymon.
* Combien de chevaux & de chiens vont grossir notre convoi ?! On sera refoulés dans toutes les auberges, ma parole ! Aucune écurie ne sera assez grande ! Sans parler de la roulotte ! * pensait Kemiha, cahotant au rythme lent mais sûr de sa maison roulante.

Un pigeon vint voleter près d'elle. Donnant les rênes à Kymon, les émeraudes parcourent la lettre.
C'est ta sœur. Elle & son ami ont quitté Eauze pour nous éviter un petit détour et ils nous attendent à Dax. C'est parfait. Leur route s'est bien passée, ne t'inquiète pas.
J'ai hâte de voir son ami... Ce qu'elle t'en as dit me rends curieuse !
Ce n'était pas difficile de rendre Kemiha curieuse.

L'équipée réduite bondit rapidement sur Tarbes. Impossible de traverser directement une ville et ses rues sinueuses avec la roulotte. Ils les contournaient donc. Les personnes à chercher devraient donc les attendre hors des murs de leur ville.

A nouveau, un pigeon vint voleter autour de Kem
Ta sœur est amoureuse de moi ou quoi ? Plaisanta la Blonde avant d'ouvrir le pli.
Qu'elle ouvrit. Forcément. Ses sourcils châtains clair se levèrent un peu et son visage hâlé se fendit d'un grand sourire solaire.
Bonne nouvelle Kymon ! Nos rangs vont se grossir d'une jeune-fille ! Ou d'une dame, va savoir. Elle s'appelle Capucine. Très joli prénom, soit dit en passant...
Bon, la demoiselle est à Craon. Craon, ça s'est moche comme nom par contre. Tu te souviens, j'avais proposé mes services. Enfin, nos services ! Elle a vu l'annonce.
Nous ne sommes même pas à Mimizan... La pauvre va nous attendre... Ton frère et sa copine nous attendent à Rieux. Tu ne veux pas lui écrire pour lui demander de nous rejoindre à... attends deux minutes.
Sautant de la roulotte en marche, Kem s'accrocha à la poignée, grimpant sur la petite marche. Elle ouvrit la porte.
Small était là. Sur une couchette. Sa compagne humaine avait du interrompre sa sieste au vu de son regard courroucé. Un regard qu'elle ne vit pas, en fait. Il faisait noir, tout les volets fermés pour garder la toute relative fraîcheur. Sachant exactement où était ce qu'elle cherchait, Kem s'en saisit et sauta à nouveau de la roulotte - fermant bien la porte - et grimpa à nouveau sur le banc conducteur.

La Nomade déplia une grande carte des Royaumes. Son index courut de là à là, puis d'ici à ici.
Voilà. Ton frère est ici. La demoiselle là. S'ils restent sur place, nous devrons faire fffiou ! tout ça ! S'ils peuvent rejoindre, voyons.. Thouars ou Laval, ça nous éviterais un bon détour.
On va bientôt s'arrêter. Je répondrais à Capucine. J'ai presque envie de lui demander des détails sur elle, mais bon, ce serai très malpoli...

Comme prévu, deux heures plus tard, ils s'arrêtèrent. Chaque soir apportait son lot de corvées. S'occuper de tout ces chevaux prenait du temps. Il fallait nourrir les animaux & les abreuver. Faire du feu. Chasser, éventuellement. Ils avaient l'habitude mais à deux, c'était assez long.
Kemiha s'isola dans la roulotte pour répondre confortablement à l'inconnue.

Orthez, Juillet.

Bonjour Capucine.

Vous avez bien fait de m'écrire. Nos pas nous mèneront justement à Craon, cela ne pouvait mieux tomber !
Je voyage avec un ami, et d'ici à ce que nous arrivions, nos rangs se grossiront de deux autres personnes. Et, soit un peu avant vous ou après vous, d'encore deux personnes. Vous voyagerez en sécurité.
Nous faisons notre possible pour avancer rapidement mais nous voyageons avec une grande roulotte qui nous ralentit un peu.
Pourriez-vous me dire si vous avez une monture ? Un chien ? D'autres animaux ? Savez-vous monter ? Nous avons un joli lot de chevaux et si vous n'en avez pas, nous en aurons pour vous.
Nous nous dépêchons.

Bien à vous.

Kemiha D.S.

Ignorant tout de cette Capucine, Kemiha la vouvoyait. C'était peut-être une dame d'un certain âge ! Lui sortir du "tu" serai malvenu...
Enroulant le vélin à la patte de l'un de ses pigeons, la Blonde lui laissa prendre son envol.
Demain, ils auraient rejoints Koya & son ami Eirik. Mais là, tout de suite, il était temps de manger !

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Eirik_gjermund

Koya Kamani, jolie demoiselle. Trop jolie pour l’abîmer. Eirik la connaissait car c'était la tribun de sa ville actuelle, Mimizan. Un temps, il avait songé rejoindre les Tard-Venus. Mais c'était avant. En fin d'compte, voyager de façon honnête était plus ouvrante. Le Nordique connaissait Kemiha de nom.
Eirik était à la recherche d'une bonne ville ou poser ses valises. Ce long voyage serai idéal ! Mais Koya... Koya... trop gentille. Trop lisse. Trop jeune. Ils étaient à Eauze ensemble et le Nordique en venait à apprécier sa compagnie. Il avait un immense chien de 95 kilos, soit son propre poids. Le petit toutou de la brune faisait pâle figure.

Ça va Eirik ?
Parfait. Je veux partir de là. C'est pour quand ?

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Sa langue natale

Aisling.

[ Rieux ]

Putain d'Asulf. Fais chier. Aisling MacKenzie, c'est moi. Lui, c'est mon grand-frère. Invisible. Du coup, eh bien je trace ma route sans lui. Avec Shilane et Théa surtout. De gentils potes. Shil, c'tait mon amant. Un bâtard Kamani pour rejoindre les dires plus haut. Grand, baraqué, presque très brun. Il m'avait dit qu'être noir de cheveux, c'tait Kamani. Lui était châtain foncé.
M'en fous, je veux Asulf. Il a pas l'air décidé à venir... J'ignore même où il est. Shil, Théa et moi, on est à Rieux. J'habite Arles Shil Annecy. Théa ? Elle nous a rien d'mandé. J'en était réduite à poireauter. Mais Shil me dit avoir des amis ! Qui viennent vers nous ! Sa sœur, son frère, d'autres. Bouger d'ici, ça m'va.

Je prépare mes affaires. Je charge Néal, mon cheval. Un nom Écossais. Je sais que la famille de Shil mettra du temps à venir.

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Shilane

[ Rieux ]

Shilane Kamani était l'bâtard de service. Rejeton du père Kamani qui lui avait donné sa taille et sa carrure. Un bon deux mètres pour une centaine de kilos, comme la plupart des mâles Kamani. A lui, sa mère était Espagnole. Shil avait grandi à Marseille avec les autres, entre sa mère et son père.
Après sa naissance, le père Kamani avait eu deux autres enfants légitimes. L'épouse avait été bonne envers lui, jusqu'à sa mort en couche. La famille s'était dispatchée. Lui, à Annecy. Il en était bien loin. Pas seul.

Shil était avec une grande blonde Écossaise, Aisling. Elle lui avait dit de taire leur passé d'amants face à son frère Asulf. Shil ne l'avait jamais vu !
La belle donzelle f'sait ses affaires, chargeant son cheval. Le bâtard n'avait pas de monture, mais de bonnes jambes ! Les iris noisettes captèrent les bleus de la blonde.
Je s'rai d'avis qu'on s'avance... On leur éviterais un sale détour.
Shil regarda avec envie la longue silhouette. Ils verraient du monde ! D'quoi changer d'menu ou pas ?

Kemiha_del_showk

Encore Elle ! Encore un Voyage !
Ne s'arrêtera-t-elle donc jamais ? On la voyait de partout. Sans pour autant la connaître. Pourtant ses connaissances en matière de gens étaient.. tentaculaires ! Aux quatre coins du Royaume. Et même au milieu. Des voyageurs, des sédentaires. Quelques enfants, beaucoup d'adultes, jeunes & moins jeunes et parfois des personnes plus âgées. Des prénoms à n'en plus finir ! Kemiha ne les retenait pas tous.
Parfois, un ou une inconnu/e faisait appel à elle. Branle-bas de combat ! La Nomade rameutait ses amis les plus proches. Elle voyageait rarement seule. Et jamais seule avec quelqu'un de "chargé". Ne réclamant jamais rien, Kem n'était pas bien riche. Sans être pauvre !
Elle pouvait s'habiller à loisir, nourrir ses nombreux animaux & ses compagnons de route et prendre soin de son immense roulotte. Mais, qui était là ? Décrire pour la millième fois ses animaux lui ferait trop plaisir.

[ Carcassonne ]

Mis à part sa roulotte, la Nomade avait une maison en dur à l'Ouest du Languedoc. La douce Marie-Alix s'en occupait lors de ses si fréquentes absences.
La maison comportait une grande écurie, une belle grange et à l'intérieur, une jolie cuisine, une salle d'eau, deux chambres & un bureau avec un lit d'appoint. Un vrai luxe !

Kemiha avait revêtu ses habits de voyage, sellé la roulotte & préparé les chevaux. Ou le contraire.
Kymooooon ?!!
Kymon était un vieil ami. Son meilleur ami. Il était venu de Nîmes avec son chien, son petit âne de Provence & son immense cheval. Kemiha avait deux chevaux de trait pour tirer sa roulotte & un de monte. Rien qu'à eux deux, ils avaient cinq montures... D'autres allaient venir. Ils seraient un véritable convoi ! La roulotte à elle seule les empêchait de traverser les villes par leur centre. Contours. Détours.

Ta sœur nous attend, bouge-toi !
Koya. Kemiha avait tant entendu parler d'elle ! Elle avait hâte de la rencontrer. Et qui d'autre y aurait-il ? Un ami de Koya. Puis deux personnes inconnues. Puis une autre. Et peut-être une autre. Et Julie ? Non, pas cette fois. La Sœur de Sang de Kem resterait chez elle. Oh, nulle fâcherie ! C'était ainsi, pour cette fois. Peut-être Julie les rejoindraient-elle ? Oh, et Sidonie aussi ! La femme des bois. Si serviable. Sidonie avait toujours répondu présente en cas de besoin. Elle était toujours seule mais sa présence était rassurante.

Kymon !!

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Kymon.kamani

La grand Marseillais vivait à Nîmes et sa petite Marseillaise de sœur à Mimizan. Kymon avait des contacts assez réguliers avec elle. Koya lui avait parlé de son ami amnésique et du pirate. Il ne savait pas tout, il en était sûr !
Avec son petit âne, son grand cheval et son jeune chiot Kymon était venu à Carcassonne. Kemiha était sa plus fidèle amie. La meilleure, l'unique. Avec elle il avait voyagé partout. Il avait rencontré Louisa, une belle rousse un peu précieuse, qu'il avait aimé. Azalys, aussi... Ce nom lui laissait un goût amer. Le grand Kamani aimait les femmes mais n'était pas un coureur. Kem et lui ? Juste une profonde amitié.
Son amie avait hâte de bouger, comme toujours. Elle était fébrile. Machinalement, Kymon se passa la main dans les cheveux. Un tic. Il entendit bien Kemiha crier son nom Il s'écria en retour un "j'arrive".

En bas, Kymon vit que tout était prêt. La roulotte... Diablerie, comme disait Julie. Kemiha avait besoin de muscles, Kymon était là mais il ne suffisait pas. Il fallait d'autres hommes et Koya lui avait dit avoir un solide ami. Tant mieux ! Jusqu'à Mimizan, Kymon et Kemiha seraient seuls et il allait falloir s'en sortir !
Le Kamani sella Padrouston, son hongre. Un cadeau de Kemiha. Une immense cheval pouvant supporter les cent kilos de Kymon. Il était très grand et bien bâti, comme un Kamani.

Je suis prêt.

Fixant une longe à l'arrière de la roulotte pour les chevaux en rab, Kymon monta avec Kem sur le siège de la roulotte et lui fit un grand sourire ! En avant ! Direction sa sœur !

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Koya.kamani

[ Eauze ]

Grand Kamini et petite Kamani. Des six hommes dont le bâtard, tous étaient grands. Sauf, Koya, toute petite. Très brune comme un Kamani mais avec des yeux très clairs. Elle était jolie, une taille très fine, des fesses rebondies, des jambes musclées, une poitrine généreuse.
Koya habitait Mimizan où elle était Tribun. Elle s'était autorisé un voyage. Enfin ! Elle n'était pas seule... La jeune Kamani avait rencontré un homme. Oh, pas pour elle ! Non non ! Pour le voyage. Lui aussi voulait quitter Mimizan. Koya avait envoyé une lettre à Kymon et l'homme était bienvenu.
Un grand sauvage nordique avec un chien immense !!

Koya voyageait avec su juliche, Alahil, et son chiot Ahamé. Ce dernier était un cadeau de Kymon. Aussi blanc qu'Alahil.
A ce que disait Kymon, leur voyage les mènerait jusqu'en Bretagne ! Chouette ! Koya n'était jamais allé plus au nord que Blaye, en Guyenne. Et puis Koya voulait rencontrer cette fameuse Kemiha ! Elle ne l'avait jamais vue mais en avait tant entendu parler! Kemiha de ci, Kemiha de là...
Koya était ravie de ce voyage, vraiment !

Elle et le grand scandinave les attendaient à Eauze. Ils cueillaient des fruits au verger.
Ça va Eirik ?

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Kemiha_del_showk

Le Nord était loin. Katarine avait été déposée. Le groupe avait retrouvé son harmonie. Ils étaient moins nombreux. Shilane les avaient quittés. Il était en Savoie. Bientôt, avait-il dit, il reviendrait.
Kemiha, Koya, Capucine, Eirik, Kymon. Et voilà. C'était très bien. Capu & Kymon jouissaient d'une complicité nouvelle, Koya & Kem apprenaient à se connaître.
La Nomade & le Nordique étaient devenus chasseurs attitrés. Avec Hund. Pendant ce temps, le grand Kamani révélait presque tout les secrets de la roulotte aux deux belles jeune-femmes. Même si, pof ! il disparaissait, Capu & Koya sauraient dresser le camp, trouver la vaisselle, les ustensiles, les herbes, les épices. Les gamelles des chiens, la musette des chevaux & leurs brosses, leur abreuvoir calé sous la roulotte, le grain pour les pigeons & pour l'écureuil de Kem. Et bien-sûr, les bâches, les draps, les couvertures, les coussins.
Seuls demeuraient secrets les placards fermés à clé. Des clés dansantes entre les deux seins lourds de la Nomade. Venez donc lui prendre !

Le groupe était parfait. Kem & Eirik, chasseurs. Kymon, superviseur. Capu & Koya, cuisinières. Une harmonie parfaite.
La route du Sud se poursuivait.
Artois. Champagne, Bourgogne. Là les quitta Shilane.

[ Valence ]

C'était une étape. Bientôt, Kymon & Capucine les quitteraient. Pas encore ! Oh non, pas encore ! Le Marseillais, si Marseillais soit-il, vivait à Nîmes. Il ne voulait pas y rester. Et Kem vivait à Carcassonne. Mais Koya & Eirik, à Mimizan. La Nomade les accompagnerait. Le temps n'était pas encore venu.

Valence.
Le groupe fit halte. Pas de plage ni de rivière à l'horizon. Juste une jolie clairière. Sautant prestement du banc conducteur, Kem tapa ses cuisses pour en ôter la poussière du voyage.
Il y avait les deux chevaux de trait, la jeune jument de Koya, l'étalon d'Eirik, le hongre de Kymon & l'étalon de Kem, Chouchen monté par Capu.
La Nomade avait des fourmis dans les jambes !

Je vais m'offrir une galopade avec Chouchen. J'en ai diablement besoin ! Lui aussi. Occupez-vous de tout. Dit Kem, pas le moins du monde gênée.
Le groupe était soudé. Chacun avait son rôle. Quelqu'un manquait ? Quelqu'un saurait le remplacer.
Sellant son étalon trop longtemps ignoré, Kemiha partit au galop en poussant des cris de joie.

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Kymon.kamani

Le départ de Katarine le soulageait. Pour tout le monde, pour lui, pour Koya. Son adorable sœur ! Il embrassa son frère qui les quittait en se promettant de vite se revoir.
Le Sud se rapprochait et Nîmes aussi. Sa maison... En vente. Kymon voulait rester le moins de temps possible à Nîmes ! Certains souvenirs étaient très agréables mais ils étaient minoritaires. Le Marseillais avait dit à Kem ne pas vouloir s'attarder à Nîmes. Il quitterait le groupe tout seul pour rejoindre sa petite maison, prendrait ses affaires et décamperait aussitôt ! Il ne voulait pas parler de cette partie de sa vie, même s'il n'y avait rien de secret. C'était désagréable.

A Valence, le groupe fit halte dans un endroit tout simple. Kemiha s’échappa avec son étalon. Il piaffait d'impatience depuis quelques jours.
Le Kamani regarda Capu d'un œil rêveur, les imaginant galopant de concert... Ça se ferai, un jour. Ils avaient beaucoup discuté. Ni elle ni lui n'avaient de domicile où ils se sentaient chez eux... Il voulait commencer quelque chose de sérieux avec Elle.

Le temps n'augurant pas la pluie, tout fut sorti ! Partant tôt demain, la halte ne serai pas longue. ils mangeraient les restes de la veille.
N'ayant plus rien à faire, le Marseillais s'assit et câlina un peu Oki. Il se contenta d'un peu de vin avec des biscuits salés.

Tu as hâte de revoir Mimizan, Koya ?
Et toi Capu, tu connais un peu le Sud ?
Kymon sourit aux deux, mais différemment...

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Capucine_

Quelques petites choses avaient changé au sein du groupe.
Si chacun continuait à assumer son rôle et les taches qui allaient avec, il y en avait deux qui s'éclipsaient assez régulièrement.
Il aurait fallut être complétement miro pour ne pas se rendre compte qu'une jolie idylle s'était nouée entre le grand Marseillais et la petite roussette.

Il suffisait de voir de voir ses joues devenir toutes roses chaque fois qu'il s'adressait à elle, ou encore les regards de biche qu'elle tendait vers lui pour en avoir la certitude.
Pourtant chacun était restait discret, se faisant le gardien de ce qui n'était plus vraiment un secret.

Chaque jour, les rapprochait un peu plus chacun de ce qui serait leur point de chute.
Il faudrait quitter le groupe. Capu avait bien du mal à assimiler cela.
La roulotte était devenu sa maison, et que ce soit Eirik ou Kem, Koya ou son amour de frère, chacun faisait désormais partie de cette famille de coeur qu'elle avait choisi.
Lael... elle ne le connaissait que très peu pour l'instant, mais ça avait l'air d'être un gentil garçon en tout cas. Toujours se fier à sa première impression !

Ce jour là, alors que l'heure de se positionner pour la nuit était venue, Kem avait mis les voiles au galop avec Chouchen. Capu avait pris l'animal en affection depuis qu'elle le montait, mais elle sentait bien que ce dernier piaffait d'impatience de retrouver SA cavalière.
Vint le moment de se poser après les corvées. Comme cela était devenu quasi instinctif, la roussette allait s'assoir à proximité de Ky.
Elle adorait le voir jouer avec son chien. Ca aussi ça risquait bien de lui manquer, la compagnie des animaux était devenu un rituel désormais.

Quand Kymon posa LA question.... Et toi Capu, tu connais un peu le Sud ?
Levant vers lui un regard empli d'espoir Capucine se jeta à l'eau. C'était le moment où jamais après tout. Autant attraper la perche tendue et le sourire à la fois tendre qu'il lui offrit lui en donna le courage.

J'ai vécu quelques mois à Marseille, il y a bien trois ans de ça. Mais si tu es près à me faire une petite place à tes côtés.... j'aimerais bien découvrir le Languedoc avec toi.
Voilà c'était dit ! Koya lui avait donné sa bénédiction en quelque sorte, et elle savait Kem confiante quand au bout de chemin que pourrait faire ensemble le marseillais et la champenoise. Et puis c'est pas comme si c'était vraiment une surprise hein !
Sauf qu'elle avait presque l'impression de venir de lui demander sa main !

Capu s'empourpra à peine cette pensée lui traversa l'esprit.

On dit que l'amour donne des ailes, à Capucine il venait de lui offrir une jolie dose de culot !
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Kymon.kamani

Les choses avaient changées. Presque dès Rieux, presque dès le premier regard. Et puis à Brest. Surtout à Calais.
Un premier baiser, des envies, des promesses à demi-mots. Le désir indéniable de ne plus se quitter. Capucine... Elle avait été une inconnue. Une joyeuse connaissance. Un début d'amie ambiguë. Capu, une amie ? Oui ! Un ami était une personne précieuse, présente les bons comme les mauvais jours, avec lequel on pouvait se confier. Alors oui, Capu était son amie.
Mais pas seulement...

Depuis Calais, leurs frôlements se faisaient caresses. Automatiquement, ils s'asseyaient l'un à côté de l'autre. La Belle lui lançait des œillades et le Kamani y répondait.
Il n'y avait que Kem, Eirik et Koya avec eux. Il était plus que temps de leur dire ! Même s'ils savaient, tous.

Quand Kemiha fut revenue, ils discutaient et Kymon posa une question à Koya puis à Capu. Elle était là. Si proche... Il voulait la toucher. L'embrasser.

J'ai vécu quelques mois à Marseille, il y a bien trois ans de ça.
Elle le lui avait déjà dit... Tout à son trouble, Kymon l'avait oublié !
Mais si tu es près à me faire une petite place à tes côtés.... j'aimerais bien découvrir le Languedoc avec toi.
Le cœur du grand Kamani cessa de battre. Si son instinct de survie n'avait pas prit le dessus, il serai mort sur place ! Il reprit ses esprits comme un grand garçon. Et saisit la petite main blanche de sa Belle pour y déposer un baiser sur le dos.
Je te ferai une grande place à mes côtés et j'espère pour longtemps. Tu viendrais avec moi à Béziers ?
Kymon regarda Capu, plein d'espoir. Béziers. Dans ses souvenirs, c'était agréable. Et il n'y avait pas de passé.

Un contact sur sa jambe lui fit baisser les yeux. Octobre. Son chiot qui était plus chien que chiot. Il avait presque la taille d'un épagneul. Le Kamani lui caressa les oreilles. Oki aimait tout le monde, mais il cherchait des caresses surtout auprès de Capu, après lui.
Kymon offrirait à Capu... Euhm. Ce serai une surprise. Et un... Une surprise. Et son... Surprise.

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Eirik_gjermund

Valence. Tout droit à l'Est, Mimizan. Eirik n'y avait rien. Il voulait partir. Il n'en avait rien dit. Son prochain voyage se ferai avec d'autres personnes. Tôt ou tard.
Il chassait avec Kemiha et Hund. Son chien pourvoyait à sa nourriture. Gros oiseau, marcassin, renard.

Kymon et Capucine étaient amoureux et idiots. Stupides ! Faisant mine de rien. C'était ridicule. Ce n'étaient plus des enfants.
Ils parlèrent et Kymon prit la main de la jeune-fille. Eirik grogna dans sa barbe.
Embrassez-vous et faites votre vie, et merde à tous. Cessez votre comédie à la con.

Eirik but longuement son verre. Rien de plus à dire.
Nîmes viendrait bientôt.

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Sa langue natale

Koya.kamani

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