Gerceval
Dans les ruelles de Lyon, le 04 Octobre 1467, aux premières lueurs du jours,
Le soleil réchauffe lentement, de ses premiers rayons, les hauts murs de Lyon. Ils sont arrivés peu avant qu'il ne se lève mais ce sont déjà séparés avec la promesse de se retrouver avant le soir prochain.
Lui n'en était pas à sa première visite ici, à Lyon. Il y est passé à de nombreuses reprises et, le moins qu'il puisse en dire, c'est que c'est calme, moribonde, mais il apprécie ces repères de sérénité. C'est donc sans excès de prudence qu'il arpente les ruelles étroites de la ville à la recherche de quelques occupations. Il se surpris, durant sa marche solitaire, à avoir une pensée pour la rousse. Si on peut en ignorer le fond, elle aura eu le mérite de perturber ses sens au point de se laisser surprendre par les deux gardes du comté, repérables par l'alliance surprenante du félin et du poisson, qui lui bloquent l'accès au reste de la ruelle.
Vindicatifs, ils pointent leurs lames aiguisées dans sa direction, prêts à l'ouvrir en deux par le bas au moindre geste résistant. Dans un automatisme, il pose son imposante main droite sur le pommeau de son épée, prêt à défourailler pour se risquer à ce duel déséquilibré mais pas sans chance. La main assurée empoigne solidement la poignée, enroulée d'un bandeau de cuir de bonne facture, et sort de quelques centimètres sa lame mais fut vite interrompu par le bruit atypique de l'harnachement d'un renfort de gardes dans son dos. L'équation quant à ses chances de survie se complexifie grandement, ainsi encerclé.
Un grognement typique du barbu montre son état d'agacement d'avoir été si facilement berné et maîtrisé. Mais les secondes chances sont légions quand on sait les attendre et les attraper au bon moment. Sa main s'éloigne lentement de son arme et ses bras s'écartent tout aussi lentement pour montrer sa reddition. Sans attendre, les deux bougres à son dos se saisissent de ses bras et le maintiennent fermement en se pressant contre lui pour lui éviter tout mouvement.
Dure lutte avec lui-même pour éviter toute rébellion fâcheuse à cet encerclement, bien trop tactile à son goût. Ses muscles ne peuvent pour autant s'empêcher de se contracter à cette violation de proxémie et son corps de se mouvoir pour tenter de briser ne serait ce que légèrement l'étreinte virile.
L'un des hommes lui faisant face rengaine son épée et vient lui enchaîner les mains entre elles non sans effort. L'agacement de la garde pris le dessus sur le reste et un violent coup sur le crâne du mercenaire vient mettre un terme à toute résistance, si futile fut elle.
Prison Lyonnaise, 04 Octobre 1467, quelques minutes plus tard,
La prison, si on peut apprécier la diriger ou encore s'y employer à user de divers sévices pour en améliorer le séjour des captifs, on l'apprécie beaucoup moins quand on est le prisonnier. Et ça, jusqu'ici, le vieux mercenaire s'était assuré de faire souffrir et non pas l'inverse.
L'humidité omniprésente rend l'environnement lourd et puant. La misère est partout, si les plus courageux hurlent encore leur détresse, les plus fatigués et les plus brisés meurt lentement, avachis contre un mur ou allongés sur le sol. Les gardes, eux, trompent leur ennui dans le vin et le lynchage.
Son lourd corps inerte est jeté sur le sol crasseux et froid d'une des cellules. De longues minutes s'écoulent, le grison est toujours inconscient, gisant. Ce n'est que le souffle chaud contre sa joue qui vient le sortir du néant. Un homme, à l'âge indescriptible, s'active à fouiller chaque recoin de ses vêtements pour en quérir nourriture ou autre objet susceptible de l'intéresser. S'il met quelques secondes pour se demander ce qui se passe, ou il se trouve et qui est cet impudent si près de lui, il n'en prendra qu'une seule pour se jeter sur lui avant de lui imposer sa masse et écraser, à plusieurs reprises, ses poings serrés contre son visage. Le malheureux doit surement son salut grâce à la douleur vive ressenti par le mercenaire à mesure ou les coups s'accumulent sur sa victime.
Péniblement, il parvient à se lever et observer autour de lui. L'obscurité de l'endroit, ajoutée à la douleur irradiant son crâne, ne l'aide pas à s'imaginer où il se trouve. Titubant sur quelques pas, il manque de s'écrouler sous son propre poids mais parvient à se maintenir grâce à la salutaire porte en fer forgé. Soupirant contre cette dernière, il comprend enfin où il se trouve, les mains chaînées et quelques colocataires pour partager le confort de cette cellule.
La vue trouble, les questions fusent dans son esprit :
Pourquoi est-il en cellule, pourquoi cette ville ?
Qui est l'auteur ? Qui aura eu l'audace et le pouvoir de le faire arrêter ?
Combien de temps ?
Mais ce qui l'inquiète le plus, pour l'heure, qui est son ennemi, dans cette prison ?
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Le soleil réchauffe lentement, de ses premiers rayons, les hauts murs de Lyon. Ils sont arrivés peu avant qu'il ne se lève mais ce sont déjà séparés avec la promesse de se retrouver avant le soir prochain.
Lui n'en était pas à sa première visite ici, à Lyon. Il y est passé à de nombreuses reprises et, le moins qu'il puisse en dire, c'est que c'est calme, moribonde, mais il apprécie ces repères de sérénité. C'est donc sans excès de prudence qu'il arpente les ruelles étroites de la ville à la recherche de quelques occupations. Il se surpris, durant sa marche solitaire, à avoir une pensée pour la rousse. Si on peut en ignorer le fond, elle aura eu le mérite de perturber ses sens au point de se laisser surprendre par les deux gardes du comté, repérables par l'alliance surprenante du félin et du poisson, qui lui bloquent l'accès au reste de la ruelle.
Vindicatifs, ils pointent leurs lames aiguisées dans sa direction, prêts à l'ouvrir en deux par le bas au moindre geste résistant. Dans un automatisme, il pose son imposante main droite sur le pommeau de son épée, prêt à défourailler pour se risquer à ce duel déséquilibré mais pas sans chance. La main assurée empoigne solidement la poignée, enroulée d'un bandeau de cuir de bonne facture, et sort de quelques centimètres sa lame mais fut vite interrompu par le bruit atypique de l'harnachement d'un renfort de gardes dans son dos. L'équation quant à ses chances de survie se complexifie grandement, ainsi encerclé.
Un grognement typique du barbu montre son état d'agacement d'avoir été si facilement berné et maîtrisé. Mais les secondes chances sont légions quand on sait les attendre et les attraper au bon moment. Sa main s'éloigne lentement de son arme et ses bras s'écartent tout aussi lentement pour montrer sa reddition. Sans attendre, les deux bougres à son dos se saisissent de ses bras et le maintiennent fermement en se pressant contre lui pour lui éviter tout mouvement.
Dure lutte avec lui-même pour éviter toute rébellion fâcheuse à cet encerclement, bien trop tactile à son goût. Ses muscles ne peuvent pour autant s'empêcher de se contracter à cette violation de proxémie et son corps de se mouvoir pour tenter de briser ne serait ce que légèrement l'étreinte virile.
L'un des hommes lui faisant face rengaine son épée et vient lui enchaîner les mains entre elles non sans effort. L'agacement de la garde pris le dessus sur le reste et un violent coup sur le crâne du mercenaire vient mettre un terme à toute résistance, si futile fut elle.
Prison Lyonnaise, 04 Octobre 1467, quelques minutes plus tard,
La prison, si on peut apprécier la diriger ou encore s'y employer à user de divers sévices pour en améliorer le séjour des captifs, on l'apprécie beaucoup moins quand on est le prisonnier. Et ça, jusqu'ici, le vieux mercenaire s'était assuré de faire souffrir et non pas l'inverse.
L'humidité omniprésente rend l'environnement lourd et puant. La misère est partout, si les plus courageux hurlent encore leur détresse, les plus fatigués et les plus brisés meurt lentement, avachis contre un mur ou allongés sur le sol. Les gardes, eux, trompent leur ennui dans le vin et le lynchage.
Son lourd corps inerte est jeté sur le sol crasseux et froid d'une des cellules. De longues minutes s'écoulent, le grison est toujours inconscient, gisant. Ce n'est que le souffle chaud contre sa joue qui vient le sortir du néant. Un homme, à l'âge indescriptible, s'active à fouiller chaque recoin de ses vêtements pour en quérir nourriture ou autre objet susceptible de l'intéresser. S'il met quelques secondes pour se demander ce qui se passe, ou il se trouve et qui est cet impudent si près de lui, il n'en prendra qu'une seule pour se jeter sur lui avant de lui imposer sa masse et écraser, à plusieurs reprises, ses poings serrés contre son visage. Le malheureux doit surement son salut grâce à la douleur vive ressenti par le mercenaire à mesure ou les coups s'accumulent sur sa victime.
Péniblement, il parvient à se lever et observer autour de lui. L'obscurité de l'endroit, ajoutée à la douleur irradiant son crâne, ne l'aide pas à s'imaginer où il se trouve. Titubant sur quelques pas, il manque de s'écrouler sous son propre poids mais parvient à se maintenir grâce à la salutaire porte en fer forgé. Soupirant contre cette dernière, il comprend enfin où il se trouve, les mains chaînées et quelques colocataires pour partager le confort de cette cellule.
La vue trouble, les questions fusent dans son esprit :
Pourquoi est-il en cellule, pourquoi cette ville ?
Qui est l'auteur ? Qui aura eu l'audace et le pouvoir de le faire arrêter ?
Combien de temps ?
Mais ce qui l'inquiète le plus, pour l'heure, qui est son ennemi, dans cette prison ?
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