Cixi_apollonia
𝕳𝖔̂𝖙𝖊𝖑 𝖉𝖚 𝕲𝖔𝖚𝖛𝖊𝖗𝖓𝖊𝖚𝖗
ℒ𝑒𝓈 𝒻𝓁𝒶𝓂𝒶𝓃𝒹𝓈
ℒ𝑒𝓈 𝒻𝓁𝒶𝓂𝒶𝓃𝒹𝓈
Le 6 Octobre 1467
Non loin de la porte qui ouvre sur la route longeant la lice, dans un quartier animé ou passe et repasse des escadrons de miliciens, la très jeune délégation de Flamands avait été accueillie et logée dans l'austère Hotel dit du Gouverneur.
Grand, imposant et placé de façon à ce que chaque passant ait à lever les yeux pour voir à quel édifice appartient ces pieds de pierres, le bâtiment entouré de fortifications urbaines crénelées dissimule un long corps de bâtiment, haut de deux étages, accosté dune grande tour carrée, presque un donjon, et dune tour circulaire au toit en poivrière
C'est dans cette tour là, percée d'une fenêtre, que la championne représentant les Flandres est venue observer le circuit de la fourmillière en contrebas, dans la rue . Le tournois attire. Les yeux très bleus balaient le fourbi de passants d'un air absent, s'attardant sur les petites groupes de gardes surgissant parfois ça et là, et s'évanouissant au coin d'une rue comme ils étaient apparus. Ce qu'elle guette : l'arrivée des gardes dont la couleur de la livrée dénote dans le paysage . Couleur annonçant l'arrivée imminente de son Père, Wayllander de Leffe Miras venu assister en personne aux duels.
Force et rudesse émane de ce lieu de villégiature temporaire, et quelque chose laisse à penser que la Princesse de Chevreuse, connaissant bien le comte des Flandres, n'est pas étrangère à ce choix si particulier. Sans surprise, la jeune Leffe s'y plait. Et malgré la taille impressionnante des lieux, elle a gardé dans son giron la jeune Mérode pour les nuits à la chandelle et le jeune d'Arquian pour les matins frais d'entrainement . Ils ne se connaissent pas tant, et pourtant, semblent déjà tous liés par leur engagement soudain et commun: Blois. Ou la jeunesse. Ou l'aventure. Sinon la rupture avec un quotidien monochrome.
La grande salle d'armes est vide à cette heure ci, précédant la grande aula et la chambre de parement du seigneur, réservée au comte de Rubroek dont l'arrivée imminente semble tendre un peu Arquian. Le lendemain soir, le premier duel officiel aurait lieu. Jusqu'ici Léonis avait largement gagné ses galons en battant la Hase et en gardant le silence sur cette première défaite auprès d'Elicie de Mérode, l'Hollandaise que les bleus regardaient souvent discrètement lors des heures de repos. Tournant le visage vers l'intérieur de la chambre circulaire, Leffe s'assura que cette dernière n'était pas dans les parages pour enfin quitter la fenêtrée, et se défaire de sa chemise. Découvrant une peau claire et fine, bandée fermement à la poitrine.
Sur la couche bien faite, une lettre.
Citation:
A SA Zoyah Aurel-Novotny
Grand Maître des Cérémonies
vriendelijke groeten*,
Dankjewel** pour ce billet, nous avons été bien accueillis et bien logés en les murs de l'Hotel que vous avez, je m'en doute, choisi pour nous. Il ressemble à mon père, n'est-ce pas?
Mon père arrivera très bientôt. Il me trouvera en la lice où je mentraîne tous les matins. Si d'aventure vous souhaitez y venir également pour juger de mes progrès depuis la guerre en Poitou, je vous en serai reconnaissante. Je n'ai pas oublié ce que vous avez fait pour moi. Et afin de dissiper toute interprétation, je peux vous le dire, si je n'ai pas su me rapprocher de vous, j'admirerai toujours l'éducation que je ne vous ai pas laissé me donner, et la bienveillance, et l'assiduité studieuse que vous placez en tout , et que je ne trouve pour ma part qu'aux luttes et aux armes.
J'ai confié Tencendur à mon Maitre d'Armes, Siegfried Fechter, la veille de mon départ en caraque pour la Valachie. Il ne m'a jamais été restitué. J'essuie tout cela comme une amère perte. A vous seule, je l'aurais confié. Je vous dois plus, mais je ne possède guère que quelques excuses silencieuses, et le regard courroucé que pose mon Père sur moi chaque fois qu'il vous évoque.
Je ne sais guère me divertir, aussi je n'irais pas aux courses. J'utiliserai mon temps pour persévérer aux entraînements , et qui sait je l'espère, gagner.
God bewaar je***
* Salutations distinguées
** Merci
*** Dieu vous garde
A SA Zoyah Aurel-Novotny
Grand Maître des Cérémonies
vriendelijke groeten*,
Dankjewel** pour ce billet, nous avons été bien accueillis et bien logés en les murs de l'Hotel que vous avez, je m'en doute, choisi pour nous. Il ressemble à mon père, n'est-ce pas?
Mon père arrivera très bientôt. Il me trouvera en la lice où je mentraîne tous les matins. Si d'aventure vous souhaitez y venir également pour juger de mes progrès depuis la guerre en Poitou, je vous en serai reconnaissante. Je n'ai pas oublié ce que vous avez fait pour moi. Et afin de dissiper toute interprétation, je peux vous le dire, si je n'ai pas su me rapprocher de vous, j'admirerai toujours l'éducation que je ne vous ai pas laissé me donner, et la bienveillance, et l'assiduité studieuse que vous placez en tout , et que je ne trouve pour ma part qu'aux luttes et aux armes.
J'ai confié Tencendur à mon Maitre d'Armes, Siegfried Fechter, la veille de mon départ en caraque pour la Valachie. Il ne m'a jamais été restitué. J'essuie tout cela comme une amère perte. A vous seule, je l'aurais confié. Je vous dois plus, mais je ne possède guère que quelques excuses silencieuses, et le regard courroucé que pose mon Père sur moi chaque fois qu'il vous évoque.
Je ne sais guère me divertir, aussi je n'irais pas aux courses. J'utiliserai mon temps pour persévérer aux entraînements , et qui sait je l'espère, gagner.
God bewaar je***
* Salutations distinguées
** Merci
*** Dieu vous garde
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Recueil-galerie d'avatar - Un immense respect pour le travail abattu par jd Zoyah!