Vran
Trônant fièrement sur une pierre, l'épée reflétait pâlement la lueur oppressante caractéristique d'un jour brumeux. Terne, la lame montrait des signes d'usure. Pourtant, celle-ci n'était pas la victime d'une utilisation particulièrement intensive. Pensif, Vran observait l'objet, déjà réticent à s'occuper de la corvée que représentait l'entretien de son arme. Il décida de malencontreusement oublier la chose pour le moment, et reporta son regard sur le petit feu qui brûlait calmement, tout juste suffisant pour réchauffer les mains que l'homme tendait par dessus. C'était l'avantage du brouillard, on peinait à discerner la fumée produite par les flammes, et cela avait permit l'installation du campement proche de la route. Par contre, ça peut mettre un petit coup à l'enthousiasme de l'aventure.
L'autre désavantage, c'est que le tout-venant a moins tendance à prendre la route. Notons tout de suite, pour ceux qui n'ont pas encore compris: Pour faire court, vous êtes ici chez les salopards. Cest admis. On n'a pas des idées bien jojos, et on na pas peur de le dire! On fomente, on renégate, on laisse libre cours à notre fantaisie*. Donc, on est pas en vacance, à se taper un p'tit camping au calme. On veut détrousser du quidam. Sinon on serait restés en taverne à boire des coups.
On? Oui, car Vran n'est pas seul. Ses yeux bleus sombre se désintéressèrent de la chorégraphie sensuelle des flammes pour se diriger vers Andréa qui sembler s'emmerder sec. Moins sensuel. Moins chorégraphique surtout. Arpenter les chemins pour racketter des gens, c'est facile et parfois ça peut rapporter gros. Le souci, c'est que les trois quarts du temps passé à pratiquer le banditisme de grands chemins, ça se résume à glander comme un con sur un bord de route quelconque. Autant dire que c'est plus agréable en été. Cela dit, l'hiver et la neige n'avaient jamais empêché Vran de s'adonner à son activité favorite. Et je peux vous dire que le voyageur imprudent est d'autant plus étonné quand un mec armé déboule sur la route en sortant d'une forêt gelée, écarquillant des yeux semblant dire: "Y fait -10 frère, qu'est-ce que tu fous là?".
Et ça collabore généralement, parce que quand quelqu'un est prêt à faire le pet durant des heures dans la neige pour détrousser un gus, on se doute bien qu'il est pas là pour rigoler. Alors bon, oui, là Vran il se fait chier, mais il a vécu attente plus ardue, et il prend son mal en patience, parce qu'il a l'habitude.
Maintenant, il s'agissait de voir si Déa avait la même patience. Il savait qu'elle avait passé une bonne partie de sa vie à tremper dans des affaires pas bien propres, mais n'avait pas les détails sur celles-ci. Etait-elle également rompu à cet exercice? Ou bien avait-elle forgé la solide habitude de ne prendre que des travaux certains de rapporter beaucoup et vite? En tout cas, elle semblait calme, même si ennuyée. Peut-être qu'en réalité, elle s'efforçait de dissimuler son agacement, prête à exploser à la moindre contrariété. Ou peut-être que tout ce temps à attendre le poussait à se poser des questions inintéressantes. Pour le moment, l'épée était retournée dans son fourreau, et Vran vérifiait pour la énième fois que son arbalète était bien prête à l'usage, avant de jouer avec un caillou qui traînait là. Quand je vous dis qu'on s'emmerde.
Caillasse négligemment lancée sur un tronc d'arbre, le malandrin passa sa main dans ses cheveux qui commençaient à subir l'humidité du brouillard. De nouveau, ses yeux vont détailler Andréa. Elle est plutôt jolie. Il n'avait pas bien prit le temps de le remarquer avant, en taverne ou en voyage. C'est que ce n'était pas le genre de préoccupation que Vran mettait en haut de sa liste. Pas du genre coureur de jupons, le bougre. Comme dirait l'autre, la famille avant l'oseille, l'oseille avant les sal*pes. Et il n'a plus de famille.
Quand la femme finit par croiser son regard, Vran appuya son dos sur un tronc derrière lui, bras croisés.
T'as un truc à picoler? Un truc fort.
On est peut-être pas au chaud dans une taverne, mais on peut toujours boire. Cheminement de pensée se fait, et il change de sujet.
Tu lui fais confiance, au nouveau? Pause, le temps de retrouver le nom. Fred'gare. L'a l'air correct, mais j'suis pas à l'aise à l'idée d'côtoyer un gars capable de m'faire calancher à chaque truc que j'bouffe ou que j'bois.
C'est vrai quoi. On sait jamais quand la simple bière qu'on s'apprête à avaler se trouve être en réalité mélangée à une plante qui va nous faire vomir et chier nos tripes jusqu'à ce que mort s'en suive. Même sans forcément s'imaginer un acte malfaisant, un accident est si vite arrivé. En tout cas, valait mieux pas l'assigner à la cuisine, l'empoisonneur.
*Kaamelott, bien sûr
L'autre désavantage, c'est que le tout-venant a moins tendance à prendre la route. Notons tout de suite, pour ceux qui n'ont pas encore compris: Pour faire court, vous êtes ici chez les salopards. Cest admis. On n'a pas des idées bien jojos, et on na pas peur de le dire! On fomente, on renégate, on laisse libre cours à notre fantaisie*. Donc, on est pas en vacance, à se taper un p'tit camping au calme. On veut détrousser du quidam. Sinon on serait restés en taverne à boire des coups.
On? Oui, car Vran n'est pas seul. Ses yeux bleus sombre se désintéressèrent de la chorégraphie sensuelle des flammes pour se diriger vers Andréa qui sembler s'emmerder sec. Moins sensuel. Moins chorégraphique surtout. Arpenter les chemins pour racketter des gens, c'est facile et parfois ça peut rapporter gros. Le souci, c'est que les trois quarts du temps passé à pratiquer le banditisme de grands chemins, ça se résume à glander comme un con sur un bord de route quelconque. Autant dire que c'est plus agréable en été. Cela dit, l'hiver et la neige n'avaient jamais empêché Vran de s'adonner à son activité favorite. Et je peux vous dire que le voyageur imprudent est d'autant plus étonné quand un mec armé déboule sur la route en sortant d'une forêt gelée, écarquillant des yeux semblant dire: "Y fait -10 frère, qu'est-ce que tu fous là?".
Et ça collabore généralement, parce que quand quelqu'un est prêt à faire le pet durant des heures dans la neige pour détrousser un gus, on se doute bien qu'il est pas là pour rigoler. Alors bon, oui, là Vran il se fait chier, mais il a vécu attente plus ardue, et il prend son mal en patience, parce qu'il a l'habitude.
Maintenant, il s'agissait de voir si Déa avait la même patience. Il savait qu'elle avait passé une bonne partie de sa vie à tremper dans des affaires pas bien propres, mais n'avait pas les détails sur celles-ci. Etait-elle également rompu à cet exercice? Ou bien avait-elle forgé la solide habitude de ne prendre que des travaux certains de rapporter beaucoup et vite? En tout cas, elle semblait calme, même si ennuyée. Peut-être qu'en réalité, elle s'efforçait de dissimuler son agacement, prête à exploser à la moindre contrariété. Ou peut-être que tout ce temps à attendre le poussait à se poser des questions inintéressantes. Pour le moment, l'épée était retournée dans son fourreau, et Vran vérifiait pour la énième fois que son arbalète était bien prête à l'usage, avant de jouer avec un caillou qui traînait là. Quand je vous dis qu'on s'emmerde.
Caillasse négligemment lancée sur un tronc d'arbre, le malandrin passa sa main dans ses cheveux qui commençaient à subir l'humidité du brouillard. De nouveau, ses yeux vont détailler Andréa. Elle est plutôt jolie. Il n'avait pas bien prit le temps de le remarquer avant, en taverne ou en voyage. C'est que ce n'était pas le genre de préoccupation que Vran mettait en haut de sa liste. Pas du genre coureur de jupons, le bougre. Comme dirait l'autre, la famille avant l'oseille, l'oseille avant les sal*pes. Et il n'a plus de famille.
Quand la femme finit par croiser son regard, Vran appuya son dos sur un tronc derrière lui, bras croisés.
T'as un truc à picoler? Un truc fort.
On est peut-être pas au chaud dans une taverne, mais on peut toujours boire. Cheminement de pensée se fait, et il change de sujet.
Tu lui fais confiance, au nouveau? Pause, le temps de retrouver le nom. Fred'gare. L'a l'air correct, mais j'suis pas à l'aise à l'idée d'côtoyer un gars capable de m'faire calancher à chaque truc que j'bouffe ou que j'bois.
C'est vrai quoi. On sait jamais quand la simple bière qu'on s'apprête à avaler se trouve être en réalité mélangée à une plante qui va nous faire vomir et chier nos tripes jusqu'à ce que mort s'en suive. Même sans forcément s'imaginer un acte malfaisant, un accident est si vite arrivé. En tout cas, valait mieux pas l'assigner à la cuisine, l'empoisonneur.
*Kaamelott, bien sûr