Tafar
La vision est différente quand on est plus près du sol. Cest ce que lui expliquait toujours son père alors quil était encore un enfant et quil apprenait à suivre une piste. Saccroupir, se pencher, humer, tout pour retrouver ne serait-ce quun détail, une trace, qui pourrait le mener à sa proie. Et aujourdhui, il est un des limiers les plus efficaces, son paternel serait fier sil avait eu le temps de le voir devenir aussi accompli. Beaucoup moins sil savait que ses talents ne servaient pas quà chasser des animaux, mais surtout ses semblables
Aux abords de la ville, le Pygmée est dissimulé à labri des regards, torse nu, en train de panser ses côtes abîmés. Mauvaise idée de chahuter avec des grands gabarits dont le tempérament explosif fait voler le mobilier autant que les hommes. Heureusement que la maréchaussée est venu le cueillir !
Un gémissement le fait se retourner, et Tafar tapote la tête de son molosse. Lui aussi aurait rendu fier sa tribu, toutes les caractéristiques qui leur manque concentrés dans une bête à lendurance incroyable
« Ce soir mon ami, je vais avoir besoin de toi. On doit retrouver les coffres pendant quils soccupent des prisonniers. »
Chacun ses priorités. Lombre est le plus habile pour se glisser incognito dans les endroits les plus difficiles daccès - grâce à sa taille ou sa technique, on ne le saura jamais- et ce soir, il doit réussir à entrer dans la salle des coffres que les anciens conseillers ont condamnés.
Doucement le cuir est reposé sur les épaules, le torse, les lacets resserrés à la hâte, avant denfourcher le meilleur ami de lhomme pour sélancer dans les ruelles.
Vision dhorreur sans doute pour tous les pauvres berrichons qui lont croisé cette nuit-là : Un nain noir surmontant un dogue allemand gigantesque tout aussi noir mais avec la bave aux lèvres et les muscles bandés à fond pour courir à toute allure vers la Sénéchaussée. Pas compliqué de la trouver, même sans Färäs, il aurait pu, il ny a quà suivre les cris
Entre ceux qui gueulent sur les roux, sur les châteaux, ceux qui hurlent à la gloire du Berry mort, et ceux qui vocifèrent quils vont tout raser Pour sûr, cest assez agité pour que le molosse soit balancé dans le tas en grognant pour aller faucher un pauvre garde qui passait par là. Histoire de lui faire mouiller ses chausses en montrant des canines dignes des plus grands prédateurs pendant que son cavalier séclipse dune roulade vers les salles cachées.
On pourrait vous expliquer comment il en est arrivé là le Batwa, à savoir crocheter des serrures, piller des mairies, assassiner des gens, mais ça serait une trop longue histoire et on nest pas là pour ça, parce quau moment où la porte souvre en grinçant, horreur et stupeur le saisisse et lui en font tomber les outils au sol.
« TOUT EST VIDE BORDEL ! »
Quand on vous disait que tout le monde beuglait Bah, il a beau avoir un petit corps, des côtes abîmés, les poumons sont encore assez puissant pour faire savoir sa découverte à tous ses petits copains qui sont en train de fouiller à droite à gauche pour découvrir les lieux, ou en train de trouver comment mettre à sac les geôles pour libérer les compagnons enlevés en pleine nuit.
Tafar scrute le moindre coffre, longeant le moindre mur à la recherche dun interstice pouvant dévoiler un trou quelconque, un passage secret qui aurait permis aux lâches de vider les caisses dun duché entier en une nuit sans quaucun dentre eux ne puissent rien voir Rien. Aucun indice.
Alors lombre sassied sur un coffre encore fermé -sans doute le seul dans lequel reste quelques écus - en plongeant son regard dans une des torches accrochées au mur.
La flamme vacille devant ses yeux autant que son esprit sagite, perturbé sil en est par la disparition du butin. Non pas quil sen soucie, largent il nen a cure, mais les circonstances lui rappellent de mauvais souvenirs : les vieilles histoires du chaman sur les hommes qui peuvent prendre le contrôle des ombres ou influer sur les rêves pour faire des choses incroyables.
« Il faut tout brûler. Tout réduire en cendre pour les empêcher de recommencer »
Dabord les mots sont murmurés tout bas. Puis petit à petit, alors que lidée fait son nid sous son crâne, le mantra se répète, de plus en plus fort. Et le gnome saute sur ses jambes pour escalader souplement un fauteuil et décrocher la torche qui la hypnotisé Avant de déguerpir dans les corridors, dague dans une main, torche enflammée dans lautre et le chien/cheval arrivant à ses trousses, il se met à hurler à qui veut lentendre :
« FOUTEZ LE FEU ! BRÛLEZ TOUT !! Y A PLUS RIEN À SAUVER ! FAUT TOUT RECONSTRUIRE !! BRÛLONS LE CHÂTEAU ! BRÛLONS LES MAIRIES ! BRÛLONS LE DUC ! BRÛLONS LE DUCHÉ !»
Peut être que le géant angevin a touché la tête et pas seulement les côtes A moins que ça soit les séquelles de la choppe que lui a envoyé sa compagne rousse à la tête Ou tout simplement le fait de côtoyer tous ces hystériques qui a fini par le contaminer Toujours est-il quici et là, les torches passent de main en main pour préparer la flambée purificatrice.
Aux abords de la ville, le Pygmée est dissimulé à labri des regards, torse nu, en train de panser ses côtes abîmés. Mauvaise idée de chahuter avec des grands gabarits dont le tempérament explosif fait voler le mobilier autant que les hommes. Heureusement que la maréchaussée est venu le cueillir !
Un gémissement le fait se retourner, et Tafar tapote la tête de son molosse. Lui aussi aurait rendu fier sa tribu, toutes les caractéristiques qui leur manque concentrés dans une bête à lendurance incroyable
« Ce soir mon ami, je vais avoir besoin de toi. On doit retrouver les coffres pendant quils soccupent des prisonniers. »
Chacun ses priorités. Lombre est le plus habile pour se glisser incognito dans les endroits les plus difficiles daccès - grâce à sa taille ou sa technique, on ne le saura jamais- et ce soir, il doit réussir à entrer dans la salle des coffres que les anciens conseillers ont condamnés.
Doucement le cuir est reposé sur les épaules, le torse, les lacets resserrés à la hâte, avant denfourcher le meilleur ami de lhomme pour sélancer dans les ruelles.
Vision dhorreur sans doute pour tous les pauvres berrichons qui lont croisé cette nuit-là : Un nain noir surmontant un dogue allemand gigantesque tout aussi noir mais avec la bave aux lèvres et les muscles bandés à fond pour courir à toute allure vers la Sénéchaussée. Pas compliqué de la trouver, même sans Färäs, il aurait pu, il ny a quà suivre les cris
Entre ceux qui gueulent sur les roux, sur les châteaux, ceux qui hurlent à la gloire du Berry mort, et ceux qui vocifèrent quils vont tout raser Pour sûr, cest assez agité pour que le molosse soit balancé dans le tas en grognant pour aller faucher un pauvre garde qui passait par là. Histoire de lui faire mouiller ses chausses en montrant des canines dignes des plus grands prédateurs pendant que son cavalier séclipse dune roulade vers les salles cachées.
On pourrait vous expliquer comment il en est arrivé là le Batwa, à savoir crocheter des serrures, piller des mairies, assassiner des gens, mais ça serait une trop longue histoire et on nest pas là pour ça, parce quau moment où la porte souvre en grinçant, horreur et stupeur le saisisse et lui en font tomber les outils au sol.
« TOUT EST VIDE BORDEL ! »
Quand on vous disait que tout le monde beuglait Bah, il a beau avoir un petit corps, des côtes abîmés, les poumons sont encore assez puissant pour faire savoir sa découverte à tous ses petits copains qui sont en train de fouiller à droite à gauche pour découvrir les lieux, ou en train de trouver comment mettre à sac les geôles pour libérer les compagnons enlevés en pleine nuit.
Tafar scrute le moindre coffre, longeant le moindre mur à la recherche dun interstice pouvant dévoiler un trou quelconque, un passage secret qui aurait permis aux lâches de vider les caisses dun duché entier en une nuit sans quaucun dentre eux ne puissent rien voir Rien. Aucun indice.
Alors lombre sassied sur un coffre encore fermé -sans doute le seul dans lequel reste quelques écus - en plongeant son regard dans une des torches accrochées au mur.
La flamme vacille devant ses yeux autant que son esprit sagite, perturbé sil en est par la disparition du butin. Non pas quil sen soucie, largent il nen a cure, mais les circonstances lui rappellent de mauvais souvenirs : les vieilles histoires du chaman sur les hommes qui peuvent prendre le contrôle des ombres ou influer sur les rêves pour faire des choses incroyables.
« Il faut tout brûler. Tout réduire en cendre pour les empêcher de recommencer »
Dabord les mots sont murmurés tout bas. Puis petit à petit, alors que lidée fait son nid sous son crâne, le mantra se répète, de plus en plus fort. Et le gnome saute sur ses jambes pour escalader souplement un fauteuil et décrocher la torche qui la hypnotisé Avant de déguerpir dans les corridors, dague dans une main, torche enflammée dans lautre et le chien/cheval arrivant à ses trousses, il se met à hurler à qui veut lentendre :
« FOUTEZ LE FEU ! BRÛLEZ TOUT !! Y A PLUS RIEN À SAUVER ! FAUT TOUT RECONSTRUIRE !! BRÛLONS LE CHÂTEAU ! BRÛLONS LES MAIRIES ! BRÛLONS LE DUC ! BRÛLONS LE DUCHÉ !»
Peut être que le géant angevin a touché la tête et pas seulement les côtes A moins que ça soit les séquelles de la choppe que lui a envoyé sa compagne rousse à la tête Ou tout simplement le fait de côtoyer tous ces hystériques qui a fini par le contaminer Toujours est-il quici et là, les torches passent de main en main pour préparer la flambée purificatrice.